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Avec Fréquence grenouille, partez à la découverte des zones humides et de leur biodiversité

Du 1 er mars au 31 mai 2022, le grand public et les scolaires sont invités à découvrir les zones humides et les batraciens par le biais d’activités variées, dans le cadre de l’opération nationale de sensibilisation à la préservation des zones humides : Fréquence Grenouille.

Fréquence Grenouille, c’est le nom d’une opération née il y a maintenant 28 ans en Champagne-Ardenne. A l’époque, le Conservatoire des Espaces Naturels de la Région invitait les habitant.e.s à appeler pour signaler leurs observations de lieux de migration des amphibiens sur les routes du territoire. Un an plus tard, grâce à France Culture, l’opération prend une dimension nationale. L’émission « Fréquence Buissonnière » est alors rebaptisée « Fréquence Grenouille », durant tout le mois de mars. La Fédération Nationale des Conservatoires prend alors le relais et organise l’opération, sur toute la France . Et depuis 2008, Fréquence Grenouille est organisée avec Réserves Naturelles de France.

Pour cette année 2022, ce sont près de 500 animations qui sont organisées en métropole et outre-mer, du 1er mars au 31 mai, par les Conservatoires des Espaces Naturels et une cinquantaine d’autres structures. Au programme : des sorties et chantiers nature, des opérations de sauvetage d’amphibiens, des conférences, des ateliers, des projections…

En Bretagne, les Côtes-d’Armor sont particulièrement mobilisées sur le sujet. L’association War Dro An Natur organise ainsi au Palacret, à Saint-Laurent, le 30 avril à 14h30, une balade sur le site pour découvrir la vie présente dans les différents points d’eau. Lieu de rendez-vous : parking au bord de la D32 au Palacret. Réservation obligatoire. Contact : wardroannatur@gmail.com / 06 81 12 41 79

Lannion-Trégor Communauté, dans le cadre de sa politique de gestion des espaces naturels et du contrat de bassin versant du Jaudy- Guindy-Bizien, propose également des animations, en compagnie des associations Bretagne Vivante et War Dro An Natur, et d’étudiants en BTS GPN

Le mardi 15 mars, dans les mares et les chemins du bourg de Confort Berhet

Rdv 20h, à la mairie de Confort commune de Berhet

Sortie proposée dans le cadre du contrat de bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien, avec la

participation de Bretagne vivante

Informations : Elena Lombart – 06 08 31 25 58

– Le vendredi 18 mars dans la vallée du Feunteun Trepas / Milin coz à Mantallot

Rdv 20h à la mairie de Mantallot

Sortie proposée dans le cadre du contrat de bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien, avec la

participation de Bretagne vivante

Informations : Elena Lombart – 06 08 31 25 58

– Le vendredi 29 mars : Participez au suivi des amphibiens : la nuit, sur la réserve naturelle de Plounérin !

Rdv 19h30, Aire d’accueil de Kerliziri – Étang du Moulin Neuf – Réserve naturelle de Plounérin

Sur la Réserve de Plounérin, les populations de grenouilles, tritons et crapauds sont suivies tous les ans par Lannion-Trégor Communauté et des étudiants en BTS Gestion et Protection de la Nature.

Accompagnez les pour découvrir le monde mystérieux de la nuit et des mares.

Informations : 06 83 68 22 72/ reserve.naturelle.plounerin@lannion-tregor.com / Réservation obligatoire

– Le mardi 12 avril, sur le sentier des « chemins de l’eau » à Pommerit-Jaudy

Rdv 14h30, parking de l’église de Pommerit Jaudy

Sortie proposée par Lannion-Trégor Communauté, avec Bretagne vivante

Informations : Elena Lombart – 06 08 31 25 58

– Le jeudi 14 avril le long des sentiers du Bois de Boloï à Pleudaniel

Rdv 14h30, parking de l’église à Pleudaniel

Sortie proposée par Lannion-Trégor Communauté, avec l’association War dro an natur

Informations : 06 15 18 16 83 / 02 96 12 11 27 / wardroannatur@gmail.com

– Le jeudi 19 mai : Participez au suivi des amphibiens : le jour, sur la Réserve Naturelle de Plounérin !

Rdv 9h Aire d’accueil de Kerliziri – Étang du Moulin Neuf – Réserve naturelle de Plounérin (Lannion- Trégor Communauté)

Accompagnez le gestionnaire de la Réserve naturelle de Plounérin dans l’une de ses missions : le suivi des amphibiens. Cette opération réglementée vous permettra de découvrir les tritons, grenouilles et crapauds de nos mares.

Informations : 06 83 68 22 72/ reserve.naturelle.plounerin@lannion-tregor.com / Réservation obligatoire




A Carnac, Lorraine lance ses serres dans une démarche d’économie circulaire

A Carnac dans le Morbihan, Lorraine Le Baud a fondé Upgaarden, entreprise de fabrication et de distribution de serres éco-conçues, réalisées par une structure d’insertion pénitentiaire, à partir de menuiseries collectées sur des chantiers de démantèlement de bâtiment en Bretagne et Pays de Loire.

Chaque année, 97% des déchets de verres plats partent à l’enfouissement. Un chiffre édifiant, qui a fait réagir Lorraine Le Baud. A l’époque travaillant à Paris pour un groupe para-pétrolier, elle s’occupe du déménagement des collaborateurs de l’entreprise, d’une tour à une autre. C’est alors qu’elle s’aperçoit que les déchets du BTP (cloisons vitrées et menuiseries extérieures) ne seront pas recyclés ou réutilisés, mais enfouis. « C’était pourtant encore fonctionnel» se souvient-elle. Une situation, couplée à une envie de changement, qui la pousse alors à quitter son emploi et à prendre la direction du Morbihan.

Là bas, elle s’inscrit dans un Master spécialisé en économie circulaire, à l’Université de Bretagne Sud à Lorient. L’occasion pour Lorraine d’acquérir « de nombreuses compétences, que ce soit en droit de l’environnement ou en gestion des déchets ». En filigrane, elle continue à mûrir son projet de revalorisation du verre plat. Et entre parallèlement à ses études dans un incubateur pour mettre au point sa structure.

C’est ainsi que début 2022, Lorraine a lancé Upgaarden, entreprise de fabrication et distribution de serres de jardin éco-conçues en Bretagne, et installée à Carnac. Pour l’instant, deux modèles sont proposés : une serre châssis, et une mini-serre de germination. Elles sont réalisés à partir de verre issus de chantiers de démantèlement de bâtiment, ou de surplus de chantiers de villes bretonnes. Des partenariats sont également mis en place avec des professionnels du secteur des fermetures. « Et au démarrage de l’activité, quelques particuliers nous ont apporté des fenêtres, lors de dépôts réalisés lors de chantier de rénovation », précise Lorraine. Le bois quant à lui est issu d’une filière bretonne et labellisé FSC. « L’empreinte carbone est ainsi trente fois moins élevée qu’une serre classique équivalente ».

Le projet Upgaarden inclut également une dimension sociale, puisque l’entreprise fait appel à une structure pénitentiaire d’insertion, pour la fabrication. «Lors de la vente d’une serre, sur les 440 euros dépensée par l’acheteur, 170 euros sont reversés à la maison d’arrêt », souligne Lorraine. Les détenus, tous volontaires, « ont ainsi la possibilité d’acquérir des compétences en terme de travail du bois et du verre, qui pourront être réutilisées par la suite », ajoute-t-elle.

Pour le moment, les serres de Upgaarden sont vendues sur le site internet de l’entreprise. Cette année, Lorraine souhaite structurer et consolider les partenariats mis en place, et ambitionne de devenir par la suite le « leader français du réemploi du verre plat », en développant également une gamme de mobilier en verre et des objets de décoration.

 

Plus d’infos

https://.upgaarden.com

 


Pssst…nous avons besoin de vous !

Nous sommes un webmédia associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires.
Pour tout cela, nous avons le soutien de collectivités territoriales et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités d’intérêt général fait sens pour nous.
Pour autant, votre participation citoyenne nous est essentielle. Si vous appréciez nos articles, vous pouvez contribuer au fonctionnement de l’association et au maintien de l’accès gratuit au site en cliquant ici pour faire un don : https://www.helloasso.com/associations/eco-bretons/formulaires/2/widget



My Planedenn : Quand le zéro déchet rime avec la solidarité

Installée depuis deux mois à Pleyber-Christ (29), My Planedenn est une structure originale, à la fois une boutique en ligne dédiée au zéro déchet, un atelier d’insertion autour du recyclage de chutes de tissus favorisant la formation et l’apprentissage de personnes en situation de handicap, et un futur lieu de lutte contre la précarité menstruelle.

Pleyber-Christ serait-elle devenue la capitale de l’économie circulaire en pays de Morlaix ? Après la recyclerie Le Repair, un nouveau concept a vu le jour dans la commune il y a maintenant deux mois : Ty Planedenn. A la barre, on trouve Asmahan Boutrigue. Après avoir été dans l’Armée de Terre pendant 10 ans, elle entame il y a deux ans une reconversion professionnelle. «J’ai fait un grand travail sur moi grâce à une coach en développement personnel. Je me suis alors aperçu que l’armée n’était pas quelque chose qui me correspondait ». Elle quitte alors Paris pour Plougastel-Daoulas où elle emménage avec son mari, et mûrit son projet, une boutique en ligne consacrée au Zéro Déchet, baptisée My Planedenn.

Installée depuis deux mois à Pleyber-Christ, en pleine zone de revitalisation rurale, My Planedenn, qui a bénéficié de l’accompagnement du Tag29, propulseur d’entrepreneuriat collectif, est aujourd’hui plus qu’un site de vente sur internet. C’est une structure agréée Esus (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale), « dont les bénéfices sont réinvestis dans deux actions : un atelier d’insertion autour de la récupération de chutes de tissus, et la mise en place de solutions pour lutter contre la précarité menstruelle », explique Asmahan.

C’est ainsi que trois emplois en insertion ont été créés, autour du recyclage de tissus et de la fabrication de produits en éco-éponge lavables pour le soin du corps (tawashis de bain), et que des personnes en situation de précarité menstruelle, orientées notamment par le CCAS, peuvent venir y trouver des serviettes lavables ou des cups « On fait en sorte de répondre à des problématiques environnementales, sociales, humaines et économiques », précise Asmahan.

Par la suite, My Planedenn, qui est une association soumise aux impôts commerciaux et qui envisage d’évoluer sous forme de Scic, proposera un espace de vente physique. Pour le moment, outre la livraison à domicile classique, il est aussi possible de venir récupérer ses produits sur place et de payer en Buzuk, la monnaie locale du Pays de Morlaix !

Plus d’infos : https://www.planedenn.com/




Julie sensibilise les enfants à la protection des océans

La costarmoricaine Julie Lostanlen, designer graphique, illustratrice freelance mais aussi surfeuse, a créé son premier livre pour les tout-petits. Objectif : les sensibiliser sans dramatiser à la pollution des océans, grâce à Iris, un pingouin surfeuse et globe-trotteuse.

Iris est un pingouin surfeuse et globe-trotteuse. Elle part avec son ami Tourto le crabe à la découverte de spots de surf, un peu partout sur la planète. Durant leur périple, les deux amis vont faire de nombreuses rencontres, mais vont également prendre conscience de la pollution des océans, à cause notamment du plastique…

Voilà résumé en quelques mots le livre pour enfants « Iris la surfeuse globe-trotteuse », imaginé et conçu par Julie Lostanlen. La jeune costarmoricaine, designer graphique et illustratrice freelance depuis 2 ans, en a eu l’idée suite à la naissance de sa nièce, qui porte le même prénom que l’héroïne du livre. « Je me sentais un peu impuissante, malgré ma conscience écologique, face aux dégradations de l’environnement. Ma nièce Iris est née au début du premier confinement, et j’ai voulu trouver un moyen de la sensibiliser à la protection de la nature, via quelque chose qui lierait le surf et l’illustration », explique-t-elle. Ainsi naît le projet d’un livre, qui intéresse, au fil des discussions, de plus en plus de monde. Julie décide alors de lancer une campagne de financement participatif, qui est un succès, et parvient à auto-éditer son ouvrage à 300 exemplaires. Il est imprimé sur du papier 100 % recyclé, dans une entreprise de travail adapté à Quimper.

Surfeuse depuis 14 ans, Julie a vu au fil des années la pollution des mers par le plastique s’accentuer. « En surfant, on la voit. On a toujours vu des bidons en plastiques dans l’eau après des tempêtes. Mais aujourd’hui, il y a de plus en plus de microplastique, dans le sable par exemple ». Elle a été particulièrement marquée par la situation lors d’un voyage au Maroc, où une décharge « se déversait littéralement dans l’océan ». Grâce à son livre aux jolies couleurs, Julie espère ainsi aider à sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge, de manière pédagogique, sans dramatiser et sans culpabiliser, en présentant les faits. « Iris la surfeuse globe-trotteuse » aura peut-être une suite, qui sera quant à elle consacrée aux solutions pour lutter contre le fléau de la pollution plastique.

Plus d’infos

www.lost-graphic-design.com/livre/




Les « cigales » cherchent des « fourmis » dans l’entrepreneuriat féminin

Le 8 mars, c’est la journée internationale pour les droits des femmes. A cette occasion, les associations Cigales de Bretagne et Entreprendre Au Féminin en Bretagne co-organisent la cinquième édition de l’opération « Cigales cherchent fourmis », dédiée à entrepreneuriat féminin. Deux événements, l’un en présentiel, l’autre en distanciel, se dérouleront les 9 et 10 mars.

Les Cigales s’activent en Bretagne !…On ne parle pas de l’insecte du Sud de la France, mais des Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locales de l’Epargne Solidaire. Ils sont nés en 1983 en France, et regroupent des citoyens désireux de financer des projets locaux en économie sociale et solidaire et développement durable, sur une durée de cinq années. Par groupe de 5 à 20 personnes, en indivision volontaire, ils mettent en commun une partie de leur épargne personnelle (30 euros par mois en moyenne). Dans la région, les Cigales sont fédérées au sein d’une association, qui regroupe actuellement une trentaine de clubs. Ils représentant 400 citoyens, qui ont investis entre 2008 et 2020, 2,7 millions d’euros.

Dans le cadre de la Journée Internationale pour le Droit Des Femmes, l’Association des Cigales de Bretagne et Entreprendre au Féminin, réseau de professionnelles qui accompagne les femmes dans leur projet entrepreneuriat, organisent une opération « Cigales cherchent Fourmis spéciale entrepreneuriat féminin » . L’objectif est de rapprocher les porteuses de projets/entrepreneures, qui auront la possibilité de se présenter pendant 30 minutes, et les cigaliers d’un même territoire.

Cette opération, appuyée par le réseau des Pôles ESS bretons, aura lieu cette année le mercredi 9 mars et le jeudi 10 mars, à la fois en présentiel et en distanciel :

 

  • mercredi 09 mars de 16h30 à 19h30 : en physique à :
  • RENNES (15, rue Martenot – Maison de l’économie sociale et solidaire)

  • SAINT-BRIEUC (21, boulevard Clémenceau – Rich’ESS)

  • jeudi 10 mars de 16h00 à 20h30

  • VANNES (1, place Einstein – Le VIPE Vannes)

  • Visioconférence : RENNES, SAINT-BRIEUC, SAINT-MALO, VANNES

 

 

Pour plus d’infos et s’inscrire :

contact@cigales-bretagne.org – 06 81 16 61 73




A Océanopolis, le public donne son avis sur la protection de la haute mer

Jeudi, en parallèle du One Ocean Summit et de ses négociations qui se déroulaient aux Capucins à Brest, une conférence participative était organisée à Océanopolis à destination du grand public. L’occasion pour les participant.e.s de mieux comprendre les enjeux liés à la haute mer, et aussi de donner leur avis. La protection de la biodiversité et les dangers de l’exploitation des ressources, notamment minérales, ont fait partie des principales préoccupations du public.

« La gouvernance de la haute mer et la protection de la biodiversité : rendez-vous à New York ! ». C’est le nom de la grande conférence ouverte au public et proposée par Océanopolis dans le cadre du One Ocean Summit, qui s’est tenu à Brest la semaine dernière. Pour rappel, ce sommet mondial consacré à l’océan se déroulait aux Ateliers des Capucins, et a réuni des chefs d’état, des spécialistes, des collectivités locales, des ONG, des financiers…le tout sous bonne garde. Pour le grand public, direction Océanopolis, où des mini-conférences, jeux, rencontres avec des experts, stands…étaient au programme.

C’est donc jeudi 10 février, veille de clôture du One Ocean Summit, que la grande conférence participative avait lieu, dans l’auditorium. A 18h30, plus de 300 personnes, dont de nombreux et nombreuses étudiant.e.s, avaient déjà pris place sur les strapontins. A l’entrée, chacune et chacun avait reçu une carte contenant un QR Code, qui, scanné avec un smartphone, permettait de prendre part à des votes. Car ce grand temps d’échanges s’est voulu interactif : le public sera amené à voter pour trois questions. Pour chaque question, un.e spécialiste viendra d’abord expliquer les différents enjeux, puis deux autre experts viendront présenter leurs points de vue, l’un.e pour, l’autre contre. De quoi alimenter les débats et permettre aux personnes présentes de se forger une opinion en ayant connaissances de tenants et aboutissants de chaque problématique.

Pour l’heure, on démarre avec une mise en lumière des particularités de ce qu’on appelle « la haute mer , et qui n’est pas forcément aisée à définir. « Pour l’Onu, la haute mer se trouve à 380 km des côtes », nous explique Nadège Leroux, doctorante à l’Université de Montpellier. « Pour les océanographes, la frontière avec les espaces océaniques n’est pas tant cette limite juridique mais plutôt celle géophysique des plateaux continentaux ». C’est une frontière, un espace qui nous sépare, mais aussi quelque chose qui nous dit. « La conférence de ce soir s’intéresse à ce qu’on appelle des fronts, des zones de transformation. Les fronts hauturiers sont multiples, et ceux dont il sera question ce soir sont à l’interface d’enjeux d’exploration, d’exploitation, de conservation », poursuit la chercheuse. Et justement, le premier débat présenté au public évoquera le thème de l’exploitation, et plus précisément les ressources minérales des grands fonds.

C’est Jozée Sarrazin, chercheuse en écologie au laboratoire Environnement Profond à l’Ifremer qui vient présenter la problématique. « Depuis le début de l’ère industrielle, nos besoins en ressources minérales n’ont fait qu’augmenter. Ils ont littéralement explosé ces cinquante dernières années avec le développement des nouvelles technologies », explique-t-elle. Les ressources terrestres étant désormais en déclin et leur coût d’exploitation devenant important, des explorations sous-marines ont été faites et montrent que certaines ressources minérales sont présentes de façon abondante dans les grands fonds. Pour 2023, un nouveau code minier sur le sujet sera rédigé.

La question posée pour le débat est la suivante : « Etes-vous favorable à l’exploitation des ressources minérales des grands fonds ? Si oui, selon quelle modalité ? ». Après avoir écouté les arguments pour (répondre aux besoins d’un futur décarboné et assurer la transition écologique, abondance des ressources, besoin d’indépendance et processus de décision participatif) et contre (autres solutions disponibles comme le recyclage par exemple, mise en péril de la biodiversité…), le public a pu répondre à la question grâce à son smartphone. Il en ressort que 62% des votants sont pour l’interdiction totale de l’exploitation !

C’est au tour de Gilles Boeuf, spécialiste international de la biodiversité, d’évoquer le sujet des ressources génétiques marines. En effet, certaines espèces marines ont des caractéristiques et du matériel génétique qui peuvent s’avérer utiles et intéressants pour les secteurs de la biotechnologie, de l’industrie pharmaceutique, de la cosmétique ou des biocarburants. Certains pays défendent un accès libre à celles-ci, alors que pour d’autres c’est un bien commun qui doit être partagé. « Pour l’instant, elles sont en libre accès », rappelle Gilles Boeuf. Deux questions sont posées au public : « Faut-il réglementer l’accès aux ressources génétiques marines de la haute mer, et si oui, que faut-il réglementer ? » et « Faut-il partager les retombées économiques des ressources génétiques marines de la haute mer, et comment ? ». Les participant.e.s se sont prononcé.e.s pour la réglementation pour toutes les activités de recherche et de développement, et pour le partage des retombées économiques dans un fonds mondial de la conservation de la biodiversité marine.

Troisième débat, et non des moindres : la conservation et l’exploitation appliquée à la pêche. C’est à François Simard, consultant spécialisé sur le sujet, que revient la tâche de dresser un panorama de la situation, et d’évoquer la place des pêcheries dans un nouvel instrument juridique international. Le sujet est ici assez technique pour les néophytes. Néanmoins, à la question « Comment réconcilier les enjeux de conservation et de pêcherie en haute mer ? », le public a répondu en majorité pour la création d’organisations régionales de gestion de l’océan pour les activités humaines et la biodiversité.

On le voit, les citoyen..ne.s, via l’échantillon présent à la conférence jeudi soir, semblent particulièrement préoccupé.e.s par l’exploitation des ressources en haute mer, notamment les ressources minérales. Or ce point n’a pas été vraiment abordé lors du One Ocean Summit, où des engagements ont été pris concernant la pollution plastique, la création de davantage d’aires marines protégées ou encore la lutte contre la pêche illicite ou la cartographie des fonds marins. Un traité (le BBNJ) de protection de la haute mer est en discussion depuis 2018 au sein de l’Onu. Des discussions interrompues à cause de la pandémie, mais qui doivent reprendre en mars à New-York. Affaire à suivre, pour voir si les préoccupations de la société civile seront davantage prises en compte…

 


 

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Nous sommes un webmédia associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires.

Pour tout cela, nous avons le soutien de collectivités territoriales et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités d’intérêt général fait sens pour nous.

Pour autant, votre participation citoyenne nous est essentielle. Si vous appréciez nos articles, vous pouvez contribuer au fonctionnement de l’association et au maintien de l’accès gratuit au site en cliquant ici pour faire un don : https://www.helloasso.com/associations/eco-bretons/formulaires/2/widget