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Avec leur association, Christie et Marie veulent transformer des coques de bateaux abandonnés en mobilier urbain

L’association Crab souhaite récupérer les coques de bateaux abandonnées qui encombrent les côtes bretonnes, pour les transformer en mobilier urbain, notamment en « bateau-livres », boites à livres revisitées. L’installation dans l’espace public, sur la Côte d’Emeraude pour le moment, permettra aussi de sensibiliser le public à la pollution provoquée par l’abandon des bateaux, une problématique encore peu abordée. Un financement participatif est lancé, pour la réalisation du projet.

Offrir une nouvelle vie aux coques de bateaux abandonnées en Bretagne, c’est l’objectif de la toute jeune association Crab, acronyme de Coopération, Revalorisation et Aménagement de Bateaux. A l’origine : un projet de Christie et Marie, alors toutes deux étudiantes en master de gestion de projets d’innovation sociale et solidaire. « On voulait monter un projet de récupération de coques de bateau pour les transformer en habitat léger », rembobine Marie. « Mais nous nous sommes vite aperçues que c’était compliqué pour un lancement, notamment en termes de normes ». Si l’idée reste toujours en tête des jeunes femmes pour le futur, elles ont réorienté la finalité du projet. « On a terminé deuxième de la Social Cup l’année dernière, un concours d’entreprenariat social, et on a vu que récupérer les coques de bateaux était une idée qui plaisait. On s’est dit alors qu’on allait partir sur quelque chose de plus simple à mettre en œuvre ». Les voilà donc qui imaginent créer du mobilier urbain, et notamment des « bibliothèques ». Un premier prototype a été imaginé : un « bateau-livre », une boite à livres réalisée à base de coque de bateau en fin de vie. Celle-ci sera installée par la suite sur une commune de la Côté d’Emeraude, en Ille-Et-Vilaine. « Et s’il pouvait y en avoir partout en Bretagne, ce serait le rêve ! », s’exclame Marie.

Afin de mener à bien leur projet, Marie et Christie créent leur association en septembre. « L’idée, c’est de créer un collectif regroupant des menuisiers, des architectes, des professionnels du nautisme, des personnes pour travailler avec nous, car nous ne serons pas salariées de notre association », souligne Marie. Autre objectif : sensibiliser le public à la pollution créée par les coques de bateaux abandonnées, et que celui-ci, ainsi que les collectivités, passent à l’action. « On en trouve partout sur les côtes, dans les ports, les chantiers navals…la problématique est là, mais elle passe encore sous les radars », selon Marie.

L’association Crab et ses deux fondatrices viennent de lancer un financement participatif, sur la plateforme KissKissBankBank. Objectif : récolter 10000 euros, qui serviront à la réalisation du premier prototype et au développement d’un second. Chacun.e peut contribuer selon ses moyens, à prix libre, ou alors à partir de 30 euros pour recevoir en contrepartie une invitation à visiter le chantier.

Pour participer : https://www.kisskissbankbank.com/en/projects/bibliotheque-urbaine-en-coque-de-bateau




C’est toujours la culture qui fait basculer les sociétés

Et si notre rapport à l’environnement ne pouvait évoluer que par un changement culturel profond et majeur de nos perceptions ? Et si seule la culture pouvait faire basculer la société, comme l’affirme l’archéologue Ludovic Slimak ? C’est à ces questionnements essentiels que nous invite le film « L’usage du monde » de la cinéaste Agnès Fouilleux, en tournée bretonne jusqu’à la fin de cette semaine*, et dont la LPO est partenaire, avec Paysans de Nature, France Nature Environnement, les clubs CPN, Terre & Humanisme et la revue Socialter.

À travers l’histoire et la préhistoire, depuis les peintures rupestres de la grotte Chauvet jusqu’aux débris laissés dans l’espace par les satellites d’Elon Musk, le film, dont le titre reprend celui du célèbre ouvrage de l’écrivain-voyager suisse Nicolas Bouvier, nous invite à une réflexion sur les sociétés humaines et les traces qu’elles laissent de leur passage sur terre.

Au fil du film, des historiens, anthropologues, analysent cette culture humaine qui s’est détachée peu à peu de la « nature ». Jean-Paul Demoule, Valérie Chansigaud, Jean-Claude Génot, Catherine Larrère, Ludovic Slimak, mais aussi Claude Lévi-Strauss, et les textes notamment de Henry David Thoreau, nous ouvrent à un autre regard sur cette relation. Des paysans, forestiers, écologues, porteurs d’une autre vision des interactions avec le vivant, organisent de nouvelles alliances, renouent ce lien abîmé.

Ils nous font comprendre à quel point une approche sensible, des connections subtiles, le lâcher prise sur la domination, l’humilité, l’observation et l’écoute de cette nature est une opportunité pour vivre mieux.

Alors que l’extinction de milliers d’espèces vivantes, la modification accélérée du climat et les pollutions irréversibles de notre milieu nous emmènent vers une crise sans précédent, notre culture pourrait être entraînée par un nouveau récit, vers une autre réalité.

Et si ce lien à la terre, à l’eau et aux autres espèces, était de même nature que celui qui nous relie aux autres humains, aux autres peuples ? Si pour mieux « faire société », il fallait apprendre, à l’instar du philosophe Baptiste Morizot, à tisser de nouvelles alliances avec cette part sauvage du monde, à renouer avec le vivant ? Réinventer notre rapport à la nature, à l’agriculture et à la démocratie pourrait être les premiers mots jetés là en préambule pour écrire cette nouvelle histoire : « Le lien entre politique et vivant est probablement celui qu’il nous faudra renouer pour inventer une nouvelle façon d’habiter la terre et de faire société : un nouveau récit, une nouvelle culture. » nous dit Agnès Fouilleux

*Distribué par l’association Bonnette et Minette, le film est sorti en septembre dernier. Après Groix, Sarzeau, Etel en début de semaine, la réalisatrice Agnès Fouilleux poursuit sa tournée bretonne de ce début de mois de novembre, organisée par Cinéphare**, réseau de quarante sept salles de cinéma et d’associations de cinéphiles de Bretagne, avec des projections-rencontres : le mercredi 6 à Morlaix (Sew/La Salamandre), le jeudi 7 à Carhaix (Le Grand bleu), le vendredi 8 à Loudéac (le Quai des images)- et le samedi 9 à Douarnenez (le Club).

**http://www.cinephare.com/information/l-usage-du-monde-rencontres-avec-la-realisatrice-agnes-fouilleux

Article écrit par Laurence Mermet avec la LPO.




CIGALES Cherchent Fourmis – un accueil dans toute la Bretagne durant le mois de l’ESS 2024

L’équipe des CIGALES est ravie d’annoncer l’événement « CIGALES Cherchent Fourmis – spécial mois de l’ESS », qui se déroulera en Bretagne à partir du jeudi 7 novembre 2024. Cet événement rassemble les porteur.euse.s de projets de l’économie sociale et solidaire (ESS) et des citoyens-financeurs engagés.

Les rencontres auront lieu dans plusieurs villes, à savoir Saint-Brieuc le 07 novembre, Rennes, Vannes et Lorient 14 novembre, et Brest le 15 novembre. Une session supplémentaire sera proposée à Rennes le samedi matin 16 novembre. Chaque porteur.euse de projet aura l’opportunité de présenter son initiative à un binôme de Cigalier·es, quel que soit le stade de développement de leur projet, qu’il s’agisse d’une idée, d’un démarrage ou d’une reprise.

Ce temps d’interconnaissance n’est pas d’un engagement pour le financement de votre projet : l’objectif est de cerner le projet, d’en comprendre les enjeux et les besoins et de voir s’il s’inscrit dans le champs d’intervention des CIGALES.

Les rencontres auront lieu* :

  • Le jeudi 7 novembre

    • A Saint Brieuc, de 14h à 18h, au Totem de l’Innovation (2 rue de la gare)

  • Le jeudi 14 novembre

    • A Rennes, de 16h à 20h, à l’Espace Anne de Bretagne (15 rue Martenot)
    • A Vannes, de 16h à 20h, au rez-de-chaussée du PRISME (4 place Albert Einstein)
    • A Lorient de 18h à 20h à la maison des associations (5 place Louis Bonneaud)

  • Le vendredi 15 novembre

    • A Brest, de 16h à 20h, à l’ADESS (1 rue Louis Pidoux)

  • Le samedi 16 novembre

    • A Rennes, de 10h à 12h à l’Espace Anne de Bretagne (15 rue Martenot)

 *L’inscription est obligatoire, cliquez sur la ville de votre choix pour accéder au formulaire d’inscription

 

Déroulé

La rencontre, informelle, se déroulera comme suit : les cigaliers et cigalières vous présenteront le fonctionnement d’un club CIGALES et les types de financement proposés, vous présenterez votre projet pendant 10 minutes, s’en suivra ensuite un temps d’échange. II s’agit d’une rencontre d’interconnaissance, pas d’un engagement pour le financement de votre projet.

A l’issue de la rencontre, un retour vous sera fait. Dans ce cas 3 suites possibles :

  • Votre projet ne correspond pas aux valeurs des CIGALES et nous vous inviterons à vous diriger vers d’autres structures de financement et d’accompagnement
  • Votre projet correspond aux valeurs des CIGALES mais n’est pas encore prêt à être financé : dans ce cas là, nous gardons contact et nous vous encourageons à poursuivre votre projet
  • Votre projet correspond aux valeurs des CIGALES et est prêt à être financé : vous vous invitons à venir le présenter plus en détails à la Commission entreprises des CIGALES de Bretagne, le comité qui étudie les demandes de financement.

Pourquoi participer ?

Cet événement est une formidable occasion pour les porteur.euse.s de projet de :

  • Rencontrer des citoyens-financeurs engagés dans l’économie solidaire.
  • Présenter votre initiative et obtenir des conseils pour accélérer le développement de leur projet.
  • Découvrir le fonctionnement des clubs CIGALES et l’épargne citoyenne

LES CIGALES De Bretagne : CE que nous proposons

  • Un financement : environ 1800€ par club, sous forme d’entrée au capital, d’apport avec droit de reprise ou de prêt personnel. Pas de dons, ce n’est pas du mécénat.
  • Un accompagnement : bénévole et personnalisé, en fonction de vos besoins (chantiers participatifs, participation à l’AG, un coup de fil ou un café, des compétences particulières…), réalisé par un membre du club CIGALES qui vous soutient.
  • Un réseau : les CIGALES de Bretagne s’inscrit dans l’écosystème de l’ESS et de l’entrepreneuriat solidaire, nous pourrons vous diriger vers ce vaste réseau



Cohérence : « Il ne peut y avoir de transition écologique sans participation citoyenne »

Cohérence, créée en 1998, est un réseau d’associations (de consommateurs, de paysans, de défenseurs de l’environnement), qui dès sa naissance s’est emparé des questions agricoles, puis au fil des ans a étendu son champ d’intervention à la transition écologique dans son ensemble. L’association travaille aussi autour de la participation citoyenne dans la transition écologique, en développant des outils spécifiques. A l’occasion de la redéfinition de son projet associatif, coup de projecteur sur cette association pionnière et référence dans le milieu associatif breton, avec l’interview croisée de Julian Pondaven, son directeur, Maëlla Sourivong et François Baron, respectivement co-présidente et co-président de Cohérence.

Comment l’association Cohérence a-t-elle été créée ? Et comment a-t-elle évoluée ?

Julian Pondaven : Cohérence a été créé en janvier 1998. La première assemblée générale s’est déroulée à Rennes, avec dès le départ une trentaine d’associations de consommateurs, de défenseurs de l’environnement, et des paysans. Des grandes structures, régionales, mais pas seulement, réunies autour du premier slogan de Cohérence qui était « l’agriculture, c’est l’affaire de tous ». Il y avait la volonté de créer une alliance de paysans, de consommateurs et de défenseurs de l’environnement pour une eau pure, par le biais d’une agriculture durable. C’est d’ailleurs l’un des premiers piliers de la philosophie de Cohérence : dire qu’on peut avoir des natures associatives différentes, mais pour autant être convaincus ensemble qu’une agriculture durable, donc autonome et économe, respectueuse de l’environnement, créatrice d’emplois, aménageuse du territoire, permettra de reconquérir la qualité de l’eau, de fournir des produits de qualité aux consommateurs, et sera rémunératrice pour les paysans.

Le deuxième constat était de se dire que l’union fait la force, on a besoin de travailler ensemble, tirer dans le même sens. Et on a besoin d’un réseau qui promeut des alternatives, puisqu’à l’époque on était déjà dans des luttes contre des projets de porcheries industrielles ou autres. Mais les fondateurs de Cohérence, comme Jean-Claude Pierre par exemple, voulaient un réseau qui promouvait les alternatives agricoles et alimentaires, pour compléter les luttes.

François Baron : C’était aussi un changement de posture, Cohérence n’était plus seulement dans le rôle de contestataire et défenseur, et faisait désormais des propositions. L’idée était de mettre aussi sur la table les perspectives. Il fallait se positionner sur l’avenir.

Comment est-on arrivé au nouveau projet associatif ?

François Baron : Cohérence avait été créée pour être force de proposition et de représentation. Mais progressivement chaque structure s’est un peu autonomisée. Ce qu’on pouvait leur proposer en termes d’outils, de fonctionnement, de savoirs, devenait plus faciles à acquérir par internet par exemple. Ce changement a été sensible et nous a obligé à évoluer différemment.

Julian Pondaven : Dans la nature des adhérents il y a eu cette modification. Les associations évoluent, elles ont une durée de vie, un cycle . On est passés d’associations rurales de défense de l’eau à des adhérents plus urbains, qui travaillent sur les transitions en général. Cohérence a aussi élargi son domaine d’intervention, puisqu’on est passé de l’eau et l’agriculture à l’ensemble de ce qu’on appelait à l’époque « le développement durable » et qu’on nomme maintenant « la transition écologique et solidaire ». Solidaire, parce qu’il ne faut laisser personne sur le bord de la route. La transition écologique c’est ici, maintenant, mais c’est aussi là-bas, à l’autre bout de la planète, et pour les générations futures. Mais c’est vrai que quand Cohérence a élargi son spectre d’intervention à la sensibilisation, la pédagogie, l’habitat, les huitres, et la participation citoyenne…il a fallu à un moment « rerésumer » qui on était. On était connus, mais les gens ne savaient plus vraiment pourquoi on était là, et où nous trouver. Le fait de réécrire le projet associatif nous a permis de redéfinir notre identité, de mettre des mots sur une évolution naturelle qui s’était faite avec le temps. Quand on disait « l’agriculture c’est l’affaire de tous », on avait déjà un pied dans la participation citoyenne. Mais là on a décidé de l’affirmer encore plus.

Quels sont les grands axes du projet associatif actuel ?

Maëlla Sourivong : Nous avons redéfini nos valeurs, nos missions, notre vision : la coopération, l’engagement citoyen, la solidarité, la sobriété. C’est ce qui nous porte, ce à quoi on tient. Sans oublier notre appartenance au vivant. Pour nous c’était important d’avoir ce lien, de ne pas oublier le reste du monde vivant, de ne pas se focaliser que sur l’homme. Redéfinir ces valeurs nous a permis de repréciser nos missions : d’une part, porter le récit de notre appartenance au vivant, c’est -à-dire exprimer comment avoir un discours différent de celui de la société consumériste et productiviste. Et comment en développant ce récit on arrive à proposer un futur, un imaginaire différent au grand public et à tous nos partenaires.

La deuxième mission est de créer et valoriser des outils, toujours dans un esprit coopératif. Depuis le départ, Cohérence, Julian, et les différentes personnes qui ont composées l’équipe ont créé des outils d’animation, d’analyse, qui permettent un travail autour du développement durable, de la transition ou de la participation citoyenne. Ces outils, on les créés dans l’optique qu’ils puissent être appropriés par d’autres, et puissent être utilisés sans notre intervention.

Notre troisième mission est la mise en mouvement de tous les citoyens et citoyennes, et d’être un espace de médiation. Là encore, on se voit comme un facilitateur d’échanges, entre différents acteurs de la société, que ça soit les collectivités, les associations, les entreprises, les habitants. Et comment faire en sorte qu’ils puissent agir de façon efficace, ensemble, et sur des sujets de transition.

L’objet maintenant de Cohérence est d’être ce facilitateur sur l’engagement citoyen, la participation citoyenne, sur tous les sujets qui touchent les transitions écologique et solidaires.

François Baron : Nous sommes aussi convaincus qu’il ne peut y avoir de véritable transition écologique sans participation citoyenne. L’un ne va pas sans l’autre. On œuvre sur ces deux versants car on se rend compte que beaucoup d’acteurs aujourd’hui, en particulier les acteurs politiques et économiques, ne prennent pas en compte l’aspect « participation » et vont focaliser sur du techno-solutionnisme etc…qui risque d’être rejeté par une partie de la population. Notre cheval de bataille est vraiment la participation citoyenne et la transition écologique « en même temps ».

Au fil des années, avez-vous vu des thématiques émerger, ou au contraire d’autres délaissées, par les citoyens en Bretagne ?

Julian Pondaven : Quand Cohérence a démarré, il y avait au cœur du réseau les questions agricoles, peu celles alimentaires finalement. A l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’outils pour intervenir sur ces questions. Il y avait en revanche la question de la réforme de la PAC, sujet sur lequel on a passé pas mal de temps à Cohérence, parce que la PAC est réformée tous les 4-5 ans. Nous avons beaucoup travaillé là-dessus, avec la difficulté de s’opposer à un mastodonte, qui est piloté au mieux à Paris, et en fait plus vraisemblablement à Bruxelles. C’était un sujet vraiment important à l’époque, porté par certains administrateurs qui étaient du milieu agricole. En 24 ans à Cohérence, quand je fais le bilan sur le volet agricole, je constate qu’il n’y a pas grand-chose qui a changé. On a vu une concentration des fermes, la disparition des petites exploitations…Par contre, le bio est monté en puissance, a évolué, s’est structuré, s’est organisé. Sur la question des pratiques, l’utilisation des phytos, la présence des algues vertes, sont des thématiques toujours prégnantes. La visibilité des algues vertes a été une façon de faire un focus sur une pollution qu’on ne voyait pas. Quand il y a plus de 50 mg de nitrates par litre d’eau dans la rivière, personne ne le voit.

Sur le volet alimentaire cependant, en 25 ans, on a vu les citoyens s’en emparer, avec l’émergence des Amap, de Terres de Liens…Maintenant on voit les PAT (Projets Alimentaires Territoriaux) qui commencent à prendre une place de plus en plus importante dans les collectivités. Celles-ci, et les citoyens, se sont dit que l’alimentation étaient un vrai sujet. Autant avec la réforme de la PAC, dès qu’on parlait du premier ou deuxième pilier des aides environnementales, on perdait tout le monde, autant l’alimentation est un sujet qui parle à tous. Tout le monde mange et tout le monde peut se projeter sur ce sujet. Désormais, l’émergence de la Sécurité Sociale de l’Alimentation en est la continuité. Les citoyens ont encore beaucoup de mal à s’emparer de la forteresse agricole parce que c’est très technique, très corporatiste.

Nous avons vu également la progression dans les réseaux de la question de la mobilité, avec le vélo, la question de l’habitat, de l’économie sociale et solidaire, de la participation citoyenne. Les champs d’investigation, d’engagement, se sont démultipliés. Les citoyens montent en compétences, sur des sujets assez techniques, se forment, et mettent les mains dans des dossiers de plus en plus compliqués.

François Baron : C’est aussi le fruit d’une tendance générale qui veut remettre le citoyen un peu au centre du débat politique. Il y a encore quelques années on le mettait en dehors, en lui disant « ne vous occupez pas de ça, on va laisser la place aux experts ou aux élus ». Mais aujourd’hui, face aux dommages et à la crise climatique, les citoyens se disent qu’ils ont aussi peut-être leur mot à dire. Il y a une transformation de la société civile qui est encore trop lente, trop timide. Nous, on essaie aussi de pousser pour que les gens agissent et s’emparent des sujets qui les concernent. Et surtout qui concerne les générations futures, qui ne sont pas écoutées, et sont totalement absentes du débat politique. Aujourd’hui la politique en règle générale est faite par un homme blanc de plus de 50 ans, qui ne prend pas beaucoup en compte tous ces aspects-là.

Quels sont les grands projets de Cohérence pour fin 2024 et 2025 ?

Julian Pondaven : Hormis le projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation, nous accompagnons un groupe d’habitants de communes du Pays de Lorient, à Guidel et Quéven, pour voir comment ils peuvent réduire leur impact sur l’environnement, tout en travaillant leur bonheur. Comment on peut les rendre aussi heureux, voir plus, mais avec moins ? Le tout en suivant l’adage « Moins de biens, plus de liens ». L’accompagnement va durer jusqu’en début 2025. L’idée, c’est qu’ensuite les habitants portent un message auprès de l’agglomération et fassent des propositions d’aménagement pour faciliter le passage à la transition.

On a aussi le projet de redévelopper le réseau des Repair Cafés en Bretagne, avec une première mission pour des volontaires en service civique.

Nous travaillons également toujours sur la biodiversité. On va sortir 5 épisodes de podcasts, issus d’une action avec la commune de Laillé (35) qui s’est déroulée durant 3 ans. Les podcasts vont évoquer l’histoire des habitants et certains lieux de la commune, à travers leurs liens à la nature.

Parmi les autres projets, on peut citer aussi des conventions citoyennes locales, pour que les citoyens puissent émettre des avis sur des sujets sur lesquels les élus ont du mal à trancher. On organise une série de webinaires cet automne, avec des intervenants des territoires où elles ont été mises en place.

François Baron : Il y a aussi la Cop Bretagne, qui a été actionnée au niveau national par le gouvernement, qui souhaite mettre en place une planification écologique au niveau régional. Elle a été présentée au mois d’avril, à Rennes. Suite à cette présentation, nous nous sommes rendu compte que le monde associatif et la société civile étaient mis à l’écart, on était en périphérie du dispositif. Alors que pour nous, la transition écologique est justement une chose sur laquelle on travaille et on est acteur depuis de nombreuses années. Modestement, on pense qu’on a quand même des choses à dire, surtout dans le sens où il faut changer, renverser la table. Aujourd’hui, on a l’impression que les gros organismes et l’Etat en particulier, vont répliquer encore des méthodes de travail qui ont donné satisfaction mais qui ont aussi produits des effets contre lesquels on veut lutter. Pour nous, il faut changer vraiment ces données-là. Avec le Mouvement Associatif de Bretagne, la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire, et FNE-Bretagne, on essaie de se faire entendre auprès de la Préfecture de Région pour que l’on soit réellement intégré en tant qu’acteurs, au même titre que peut l’être la Chambre Régionale d’Agriculture ou les services de l’état. On a été quand même assez bien écoutés par la région et par nos partenaires associatifs. Nous voudrions que les associations aient une place, mais pas un strapontin, au sein de la gouvernance de la Cop Bretagne, pour que la voix des citoyens soit portée, et que le volet « social » de la transition écologique ne soit pas oublié.




La recette. Tarte au potimarron et noix.

Cette semaine place aux légumes et fruits d’automne ! On prépare une tarte à base de potimarron et de noix !

Recette pour un moule de 26 centimètres

Ingrédients :

Pate sablée

250g de farine

125g beurre  en morceau

50 g de miel 

1 oeuf

et une pincée de sel et un peu d’eau (1 à 3 C à soupe)

Garniture 

300 g  de potimaron cuit

120 g de noix en morceaux

3 Cuillerées à Soupe de sucre cristalisé ou de canne

40g de beurre mou

200g de crème fraiche

une pincée de Gingendre, de noix de muscade, de cannelle en poudre, sel

2 cuillerées de miel liquide

2 oeufs

un peu de rhum ! 

Préparation :

Sabler la farine et le beurre pour obtenir des miettes puis le miel, le sel, l’eau et l’eau mélanger les ingrédients et faire une boule  mettre au fais pendant la préparation de la garniture

Garniture : mélanger les noix, le sucre, le beurre

Etaler la pâte dans votre moule fariné garnir avec le mélange (noix, sucre,beurre)

Mélanger les autres ingrédients et verser dans le moule

Faire cuire à four préchauffé à 230° C pendant 10 minutes puis  40 minutes à 190° C 

Merci à Nathalie pour la recette !

Vous voulez nous faire partager votre recette (de préférence à réaliser avec des produits de saison) ? Envoyez la nous à info@eco-bretons.info




A Morlaix, des frites bio, locales, et à vélo !

« On perd pas l’nord », c’est le nom de la friterie itinérante à vélo qu’on verra bientôt sillonner les routes de Morlaix et ses environ proches. Au guidon : Clément De Larochelambert et Léa Lateur, deux ch’tis qui veulent faire (re)découvrir les frites, la fricadelle, la flammiche…à base de produits locaux et bios. Réduction des déchets, réutilisation de matériaux, mobilité douce, inclusion du public…sont aussi au menu.

Des frites, des frites, des frites ! Et surtout des bonnes. C’est parce qu’ils voulaient retrouver le goût de leurs chères frites du Nord que Léa et Clément, deux ch’tis habitant désormais dans le Finistère Nord se sont lancés dans un projet original : la création d’une friterie itinérante, à vélo. « Tout est parti d’une blague » rembobine Clément. « On s’est dit que puisque les frites nous manquaient, on n’avait qu’à créer notre propre friterie ! Mais avec nos valeurs : ouverte au plus grand nombre, éthique, bio, locale ». Un projet qui s’inscrit aussi en parallèle à celui-ci de tiers-lieu, porté par le collectif Joyeux Chahuts, auquel Clément et Léa appartiennent.

Baptisée « On perd pas l’ Nord », la friterie du duo sillonnera le territoire de Morlaix et des communes proches. Il y aura quatre point de vente : deux le midi, et deux le soir, à Morlaix, Plouezoc’ch et Plougasnou. « Pas trop loin, car on sera à vélo ! », rappelle Clément. On pourra aussi retrouver la friterie sur des événements locaux, une fois par mois dans l’idéal.

Côté menu, les deux nordistes vont proposer des frites, avec des pommes de terre de variété Maiwenn, en bio, issue de la production locale de la ferme « Savez-vous planter des choux », de Saint-Pol-de-Léon. Elles seront cuites grâce à de la graisse végétale, et non à partir de graisse de bœuf, comme c’est le cas traditionnellement. On trouvera également, outre des soupes et salades bios, des plats du Nord telles que la flammiche au maroilles ou encore la fameuse fricadelle en version végétarienne. « Pour celle-là, on va travailler avec la boulangerie des Cent Marches à Morlaix, qui va nous fournir du pain invendu », précise Clément. Limiter les déchets est aussi l’un des objectif de la friterie : on pourra venir avec son propre saladier, et bénéficier d’une remise de 5% sur le tarif. Les équipements utilisés dans la friterie seront également de seconde main. Le duo n’oublie pas non plus la sensibilisation du public. « On va essayer de se poser dans des endroits où il pourrait y avoir aussi des animations, par exemple près de la bibliothèque du quartier de la Boissière. On peut imaginer des ateliers autour de la réduction des déchets, avec d’autres acteurs ».

Et pour la circulation de la friterie ? Léa et Clément utiliseront leurs guiboles et leurs vélo. Une carriole sera accrochée derrière, réalisée suivant un modèle de châssis développé par l’association ligérienne Véloma. La structure sera fabriquée à base de matériaux de récupération ( bois, inox…), en compagnie de la recycleie Le Repair, basée à Pleyber-Christ. « Et on travaille aussi à la conception avec Roold, atelier basé à Saint-Thégonnec, qui récupère des vélos hors d’usage et réutilise les cadres pour en construire de nouveaux », développe Clément.

Avant de se lancer sur les routes du secteur de Morlaix avec leurs frites et autres fricadelles, Clément et Léa ont lancé un financement participatif sur le site breton Kengo. Objectif : collecter des fonds pour le démarrage de leur activité, prévue pour décembre : achat et montage du châssis de la carriole, achat des matériaux pour la fabrication, aménagement de l’espace….

Pour apporter sa pierre (ou sa patate) à l’édifice (ou à la friterie), c’est par ici : https://kengo.bzh/projet/4762/on-perd-pas-lnord