Météo France édite un rapport sur les impacts du changement climatique à l’horizon 2100

Les effets du changement climatique sont désormais largement visibles en France et influencent déjà l’ensemble des activités et territoires. Dans ce contexte, l’action climatique repose sur deux approches indissociables : la baisse des émissions de gaz à effet de serre, et l’adaptation, visant à réduire les impacts des changements déjà présents.

Si l’accord de Paris fixe comme objectif de contenir le réchauffement en-dessous des + 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, la probabilité de dépasser ce seuil est grande, et il convient de se préparer à faire face aux bouleversements que cela engendrera.

En 2023, les autorités françaises ont ainsi défini une Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), visant à établir de manière cohérente à quel climat s’adapter tout au long du 21ème siècle en France hexagonale.

En accord avec cette trajectoire, Météo France a été chargée de produire un rapport sur le visage de la France métropolitaine avec des niveaux de réchauffement à +2°C, +2,7°C et + 4°C aux horizons 2030, 2050 et 2100.

Suite à une première partie du rapport publiée en 2024 relative aux concepts et données de base pour les températures et précipitations, Météo France vient de publier la seconde partie. Elle porte sur la variabilité des températures et précipitations d’une année à l’autre, les événements climatiques extrêmes et les impacts en termes de ressources en eau, enneigement et feux de forêt.

Canicules, sécheresses, pluies intense… à quoi ressemblera la France à + 4 °C ?

Dans le scénario avec une augmentation moyenne de + 4°C à l’horizon 2100, Météo France prévient qu’une année aussi chaude que 2022 sera une année exceptionnellement fraîche, et il faudra s’attendre à des étés plus chauds de + 2 à + 3 °C. Le nombre annuel de jours de très forte chaleur (température maximale supérieure à 35°C) sera de huit contre un sur la période de référence. Le seuil des 40°C sera atteint en moyenne tous les ans avec des records de chaleur allant jusqu’à 50°C localement. Sans surprise, les régions méditerranéennes seront particulièrement touchées. Les vagues de chaleur se produiront de mi-mai à fin septembre et pourront durer jusqu’à deux mois en continu.

Des hivers frais deviendront de moins en moins probables sans être totalement exclus. Les jours de gels passeront de 43 jours à une quinzaine de jours en moyenne, et seulement quelques jours sur le littoral et le sud, avec un risque de dégâts importants si elles se produisent à des stades végétatifs plus avancés.

Les hivers humides domineront, avec des cumuls dépassant largement les records actuels. Selon les régions, Météo France prédit jusqu’à 15 ou 20 % de pluies intenses supplémentaires. Les risques d’inondation seront de fait plus élevés, particulièrement dans les espaces très imperméabilisés comme les villes.

Toujours dans ce contexte de réchauffement à + 4°C, les épisodes de sécheresse seront bien plus présents, avec un mois supplémentaire de sol sec dans la moitié nord et deux mois supplémentaires dans la moitié sud. Ces épisodes seront non seulement plus fréquents en été, mais se poursuivront même souvent en automne, voire sur plusieurs années consécutives.

Avec tous ces facteurs, les risques de feux de forêt seront étendus à l’ensemble du pays et concerneront des régions peu touchées jusqu’à présent. Les épisodes neigeux quant à eux se feront plus rares sur tous les massifs. En moyenne montagne, la saison d’enneigement continu se concentrera sur le cœur de l’hiver et sera inférieure à deux mois. Aucun signal n’apparait sur l’évolution de l’intensité des vents forts tels que connus lors des événements de tempêtes (hors orages). En revanche le risque de submersion marine sera plus fort du fait de l’augmentation des niveaux marins.

Face à ces événements climatiques extrêmes et à cette variabilité de plus en plus importante entre des saisons chaudes, fraiches, sèches et humides, tous les secteurs et toutes les régions doivent poursuivre leurs efforts en termes d’adaptabilité.

L’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix HEOL œuvre pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique, les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org .




Un savon « Made in Lorient » à base d’huiles végétales recyclées

A Lorient, Domitille Lucereau fabrique avec La Saponante un savon ménager. Sa particularité : il est formulé avec des huiles végétales recyclées, collectées sur Lorient. Elles sont associées à du bicarbonate de soude ou de la terre de sommières, et de l’huile essentielle de lavandin bio. Un financement participatif est lancé, afin de développer l’activité et de créer de nouveaux produits.

Utiliser des huiles végétales recyclées locales pour la fabrication d’un savon ménager. Il fallait y penser ! C’est ce que fait Domitille Lucereau, avec La Saponante, à Lorient.

Ingénieure-chimiste, diplômée en Formulation Cosmétique de l’Ecole Nationale de Chimie de Rennes, la jeune femme a « toujours aimé manipuler ». Après 13 années passées dans de grands groupes internationaux en Recherche et Développement, Marketing Industriel et Gestion de Projets, elle part pendant 3 ans à Tahiti, et découvre là-bas la fabrication de savon à base d’huile de coco. « J’y ai animé des ateliers de fabrication de produits cosmétiques et ménagers, avec cette ressource locale », se rappelle-t-elle. Elle décide alors de revenir à la chimie, en utilisant des méthodes respectueuses de l’environnement.

De retour à Lorient en septembre 2024, Domitille cherche alors le moyen d’utiliser une huile locale pour fabriquer son savon, afin de ne pas importer un produit du bout du monde. Ce sera donc des huiles végétales recyclées !

Elle récupère ainsi auprès de la cuisine centrale de Kerlétu à Lorient de l’huile de tournesol oléique (450 litres par an), et auprès du café-restaurant zéro déchet Code Zero de l’huile d’olive bio (60 litres par an). « Chaque année en France, 150 000 tonnes d’huiles sont utilisées, mais seulement 1/4 sont recyclées, souvent en biocarburants. », souligne Domitille. Le reste est jeté, mais représente une source de pollution pour les sols, l’eau, et les stations d’épuration.

La jeune femme ajoute les huiles à de la glycérine (qui est produite naturellement par le processus de saponification à froid), de la terre de sommières ou du bicarbonate de soude, des huiles essentielles de lavandin bio, et du charbon actif. Une formulation qui a demandé un an de travail, et qui permet d’obtenir le « Savon de Lorient ». Celui-ci n’est pas destiné à la toilette corporelle, mais au ménage. On peut faire la vaisselle avec, et aussi détacher le linge, et nettoyer les surfaces de la cuisine et de la salle de bains. Le Savon de Lorient est disponible actuellement dans des magasins locaux, sur des marchés, en vente directe.

Afin d’optimiser sa production et d’améliorer ses conditions de travail et de logistique, Domitille a lancé un financement participatif sur la plateforme Kengo. L’objectif initial de 5000 euros ayant été dépassé, les 10 000 euros sont maintenant en vue. Si ce montant est atteint, un nouveau produit pourra alors être développé : une crème à récurer, à base cette fois-ci de kaolin, une argile blanche friable, extraite à Plœmeur, à côté de Lorient.

Pour en savoir plus : https://www.kengo.bzh/projet/4903/la-saponante




Avez-vous vu le vison d’Amérique en Baie de Morlaix ?

L’association Bretagne Vivante-SEPNB lance un appel au public pour la recherche de la présence du Vison d’Amérique en Baie de Morlaix. En effet, ce mustélidé, espèce exogène introduite dans le pays pour sa fourrure, semble de plus en plus présent sur le littoral. Ce qui n’est pas sans conséquence pour la biodiversité locale, et notamment les colonies d’oiseaux nicheurs…

Depuis 3 ans, le vison d’Amérique semble de plus en plus visible en baie de Morlaix. Ce mustélidé a été introduit en Europe au Xxème siècle, pour l’élevage, afin de produire de la fourrure. A la suite de différentes échappées, l’animal « s’est naturalisé en Bretagne », explique Quentin Rochas, chargé de mission Baie de Morlaix pour Bretagne Vivante. « Il est maintenant en compétition avec le vison d’Europe, et est bien installé sur le littoral breton ».

Sa présence représente une menace pour la biodiversité locale. « Il peut se nourrir de campagnols amphibies, de poules, de lapins… », précise Quentin. Mais il s’attaque également aux oiseaux nicheurs, notamment au goéland, espèce protégées. « On a de plus en plus de cadavres issus de la prédation des visons d’Amérique, sur le territoire de la réserve ornithologique de la baie de Morlaix », indique Quentin. « En une année, il peut diviser par deux le nombre de couples reproducteurs ! »

Face au danger de voir des colonies d’oiseaux décimées par le vison d’Amérique, notamment sur les ilots, car il est très bon nageur et mobile, « Il est urgent de mettre en place un programme de gestion. Nous devons mieux connaître sa répartition et identifier les zones où il est le plus présent. C’est pourquoi nous lançons un appel à participation auprès des habitants des communes littorales, bénévoles, pour recenser les observations et localiser les foyers de présence de celui-ci », souligne Quentin.

Concrètement, si l’on aperçoit un vison d’Amérique ou un indice de sa présence (empreintes, carcasse de proie, excréments…), on peut le signaler via un formulaire : https://tinyurl.com/3y6ebn28

Pour plus d’infos sur le vison d’Amérique et les programmes de gestion menés par Bretagne Vivante-SEPNB dans la baie de Morlaix :

https://sciencepress.mnhn.fr/fr/periodiques/naturae/2024/2

https://pmb.bretagne-vivante.org/pmb/opac_css/doc_num.php…

https://pmb.bretagne-vivante.org/pmb/opac_css/doc_num.php…

Illustration issue de la page Facebook de Bretagne Vivante Morlaix




Dimanche printanier en Finistère, sous les signes des bonnes plantes

Si l’envie vous saisit de venir fêter le retour de la lumière, la Printanière vous ouvre ses bras végétaux ! Marché des paysan.nes herboristes du bout du monde, elle est un rendez-vous saisonnier autour des plantes médicinales, qui se déroule depuis trois ans maintenant au Run ar Puns, à Châteaulin. Plusieurs fois par an, les paysan.ne.s-herboristes du Finistère se rassemblent dans un lieu unique pour faire découvrir leur métier et leurs produits.

Une belle équipe de productrices et producteurs de plantes aromatiques et médicinales dans le Finistère organise ces retrouvailles régulières. Avec un groupe dédié pour chaque saison, l’événement est porté par Paysan.ne.s-Herboristes du Bout du Monde, association domiciliée à Douarnenez.

Au programme de ce dimanche : des événements festifs où trouver un marché de plantes médicinales : tisanes, aromates, baumes et huiles de soin, hydrolats, extraits de bourgeons, concentrés de plantes ; des ateliers d’initiation à la reconnaissance et à l’usage des plantes, des invité.es pépiniéristes, artisan.nes, auteur.ices… au gré des saisons, et un bar à tisanes et houblon pour faire le plein de plantes et de rencontres.

Parmi les sorties proposées, une balade botanique en signes et en voix avec Neza des Silènes (Eco-Bretons viendra bientôt faire plus amplement connaissance avec elle), passionnée par les plantes sauvages comestibles et médicinales, et engagée vers un monde plus inclusif accessible aux personnes Sourdes et Malentendantes. Elle sera en duo avec Claire des Herbes Vagabondes & Jardins Sauvages : « A l’unisson du délicieux végétal printanier et déjà si foisonnant qui nous entoure, partons à l’exploration de la forêt du Run ar Puns en chemin vers le canal de Nantes à Brest. Nous découvrirons la flore locale en distinguant les plantes comestibles, médicinales, mellifères et toxiques. Si vous avez une loupe pour observer les plantes de plus près, emportez-là avec vous ! ».

https://www.paysannesherboristesduboutdumonde.fr/atelier/balade-botanique-signee/

https://www.lesherbesvagabondes.fr




Porteurs de projets en ESS, candidatez pour les incubateurs des TagBzh !

Les incubateurs TAg BZH viennent de lancer un nouvel appel à candidature. Des porteur.euse.s de projets seront sélectionnés dans les quatre départements, afin de rejoindre les incubateurs et ainsi de pouvoir créer leurs entreprises, combinant utilité sociale et innovation sociale.

« Spécialisés dans l’accompagnement d’entreprises à impact positif sur le territoire, les TagBZH facilitent l’implantation d’activités non délocalisables, inscrites dans la durée, et à haute dimension éthique, innovantes tant sur le plan environnemental que social ». Les quatre structures lancent leur nouvel appel à candidatures pour rejoindre leurs « incubateurs », pour la promotion 2025-2026. Pour rappel, il existe un Tag par département, et un TagBZH est un outil qui comprend trois « fonctions » connectées entre elles : un « révélateur », pour inventer des solutions à partir des besoins du territoire, un « idéateur », pour passer de l’idée au projet, et « l’incubateur », qui accompagne les projets d’entreprises de l’ESS.

C’est pour intégrer cette dernière fonction qu’est lancé l’appel à candidatures aujourd’hui. Les entrepreneur.e.s sélectionné.e.s bénéficieront d’un accompagnement de 10 à 12 mois, avec notamment des formations et des ateliers collectifs.

Depuis 2016, ce sont ainsi 298 projets d’entreprises locales qui ont été propulsés par les Tag, ce qui représente 466 entrepreneur.e.s breton.ne.s.

Parmi les projets « incubés » des années précédentes, on peut citer les cycles Roold à Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec (29), En Boite Le Plat ! À Lorient (56), projet de développement de contenants réutilisables dans la restauration à emporter, le tiers-lieu La Place des Ami.e.s à Glomel (22), l‘Objethèque de Cornouaille à Quimper (29), la Cantine des Halles (café-tiers lieu) à Pontivy (56)

Les exemples sont nombreux ! Pour faire partie de la nouvelle promotion des incubateurs, dirigez vous sur le site tag.bzh et les différents appels à candidatures par département :

– Pour le Tag 22 : https://tag.bzh/actualite/tag22/entrepreneures-des-cotes-darmor-rejoignez-la-promo-2025-des-incubees-engagees

Candidatures ouvertes du 27 mars au 3 juin

– Pour le Tag 29 : https://tag.bzh/actualite/tag29/entrepreneures-du-finistere-rejoignez-la-promo-2025-des-incubees-engagees

Candidatures ouvertes du 27 mars au 28 mai

– Pour le Tag35 : https://tag.bzh/actualite/tag35/entrepreneures-dille-et-vilaine-rejoignez-la-promo-2025-des-incubees-engagees

Candidatures ouvertes du 25 mars au 18 mai

-Pour le Tag 56 : https://tag.bzh/actualite/tag56/entrepreneures-du-morbihan-rejoignez-la-promo-2025-des-incubees-engagees

Candidatures ouvertes du 27 mars au 19 mai

Plus d’infos

www.tag.bzh




Bocage en Bretagne : la fin d’un paysage ? Rencontre à Lorient avec Splann!

La Médiathèque de Lorient invite Nolwenn Weiler, journaliste du média associatif breton d’investigation Splann – Lanceur d’enquêtes, pour aborder ce sujet toujours très sensible de la disparition du bocage. Il s’agit aussi de s’interroger sur comment mener une enquête journalistique indépendante aujourd’hui. Qu’est-ce que le journalisme d’investigation ? Quels en sont les enjeux ? Comment mène-t-on une enquête sur le terrain ?

Face à l’urgence climatique et à l’effondrement de la biodiversité, les talus et les haies du Nord-Ouest de la France et notamment de Bretagne sont d’une grande utilité. Les arbres et les arbustes présents dans les haies bocagères ont un rôle majeur : compensation de l’épuration, protection des cultures contre le vent et la sécheresse, prévention des inondations urbaines tout en conservant l’eau dans le sous-sol…

En dépit des idées reçues et des moyens alloués, bien après le remembrement opéré après-guerre, la destruction du bocage breton se poursuit. Il s’accélère même depuis dix ans, en lien avec la concentration du nombre d’exploitations agricoles. L’artificialisation des sols, notamment pour la construction de lotissements, ou encore le déploiement de la fibre optique, sont des facteurs aggravants. Au-delà des questions quantitatives, la qualité des haies se dégrade. Leur entretien repose presque entièrement sur les agriculteurs. Or, c’est une activité coûteuse, voire dangereuse. Jean-Luc Pichon de@eauetrivieresdebretagne2717 en dit plus ici : https://splann.org/replay/bocage-breton-la-fin-dun-paysage-lenquete-en-bref/

La rencontre avec Nolwenn Weiler se déroule vendredi 28 mars à 18h à l’auditorium de la Médiathèque de Lorient (https://www.facebook.com/mediathequesdelorient). Entrée libre dans la limite des places disponibles. Billetterie gratuite à l’accueil 1h avant. Pour enrichir la discussion, plongez dès maintenant dans l’enquête passionnante menée par les journalistes de Splann! Un travail approfondi à découvrir ici : https://splann.org/enquete/bocage

Retrouvez également Nolwenn Weiler qui présente son enquête « Bocage, la fin d’un paysage », menée avec Yann-Malo Kerbrat : https://splann.org/replay/interview-nolwenn-weiler-bocage/

https://www.facebook.com/splannenquetes

Article rédigé avec les informations de Splann! Dessin de Yann Le Sacher