Avec le « 3% asso », le Buzuk aide les associations de son territoire

La monnaie locale de Morlaix, le Buzuk, a mis en place un système vertueux permettant d’aider le tissu associatif local : Le « 3% asso ». Lorsqu’un utilisateur convertit ses euros en Buzuks, il choisir une association à soutenir, qui bénéficiera alors de 3% des sommes échangées par an. L’association morlaisienne En Vrac à l’Ouest est la première à bénéficier du dispositif.

Lancée en 2016, la monnaie locale complémentaire et citoyenne « Le Buzuk » s’utilise sur le Pays de Morlaix (Léon, Trégor, Monts d’Arrée), sous la forme de billets de 1, 2, 5, 10 et 20 Buzuks. Un Buzuk vaut un Euro. Les utilisateurs (qui sont obligatoirement des adhérents) peuvent échanger leurs Euros en Buzuks dans des « comptoirs de changes » répartis un peu partout sur le territoire, mais aussi sur les stands Buzuk sur les marchés ou lors d’événement. Une fois des Buzuks en poche, le citoyen peut alors procéder à ses achats dans des prestataires du réseau.

Depuis l’an dernier, la monnaie locale a lancé le système du « 3 % associatif ». Un dispostif qui permet de soutenir les associations du territoire. Le principe est simple : les adhérents ont la possibilité de parrainer une association du territoire, « qu’elle soit adhérente ou non, et de tout type », précise Lucie Knappek, salariée du Buzuk. Si 20 parrains sont comptabilisés, l’association recevra 3 % des Buzuks échangés par an par les parrains. Exemple : si un utilisateur convertit 100 euros, il recevra 100 Buzuks. Ses 100 Euros seront placés à la coop financière de la Nef pour soutenir des projets solidaires, il pourra dépenser ses 100 Buzuks chez les prestataires du réseau, et l’association qu’il parraine recevra alors 3 Buzuks. Ainsi, si une association a 20 parrains qui échangent 150 Euros par mois en Buzuks, elle recevra sur une année plus de 1080 Buzuks, qu’elle pourra dépenser dans le réseau. Ce parrainage, inspiré par ce qui fait dans le Pays Basque avec la monnaie locale l’Eusko, est financé par la commission de 4 % que les prestataires paient si ils convertissent leurs Buzuks en Euros.

C’est ainsi que l’association En Vrac à l’Ouest, qui promeut le zéro déchet sur le territoire morlaisien, vient de recevoir un chèque de 982 buzuks, grâce à 22 parrainages. « L’idée, c’est que l’association qui reçoit les fonds réinvestisse à nouveau avec la monnaie locale dans l’économie du territoire », souligne Lucie. Un cercle vertueux bien utile pour faire vivre les commerçants locaux, mais aussi les associations, dont beaucoup ont été durement touchées par la crise sanitaire.

https://www.youtube.com/watch?v=xMlTUz2HikA

Plus d’infos :

https://www.buzuk.bzh/le-buzuk/le-buzuk-soutient-les-assos




DurabL, une épicerie rennaise de vente en ligne qui veut réhabiliter la consigne

Dans 32 communes de Rennes Métropole, l’épicerie de vente en ligne DurabL livre des produits principalement bio en vrac essentiellement issus de producteurs locaux. Le tout dans des contenants consignés ou biodégradables.

DurabL, c’est le nom d’une toute jeune entreprise basée à Vern-Sur-Seiche, près de Rennes. Elle a été fondée par Roderic et Nicolas, deux trentenaires bretons. Deux baroudeurs, qui, après de nombreux voyages, ont été particulièrement marqués par « tous les déchets produits à l’échelle individuelle », explique Nicolas. Les voilà alors prêts à changer de vie et à lancer leur projet, à savoir une épicerie en ligne proposant des produits en vrac, principalement bios, dans des emballages consignés, le tout sur 32 communes de Rennes Métropole.

Comment ça marche ? le client commande en ligne ses produits, parmi une gamme de 350 références, en épicerie salée, sucrée, boissons, produits d’hygiène, beauté et ménager, produits bébé ou animaux. Ils sont essentiellement locaux, fabriqués majoritairement dans un rayon de 150 km autour de Rennes, ou en Bretagne, et en grande partie bio. La livraison se fait grâce au service Urby, et via « des petites camionnettes fonctionnant au gaz naturel, et prochainement en vélo-cargo » expliquent Nicolas et Solène, la chargée de communication de l’enteprise.

Et du côté de la consigne ? Tout le verre, ainsi que les bidons en plastique, sont concernés. Un montant de 80 centimes est appliqué sur chaque contenant. Pour le consommateur, le principe est simple : il commande et se fait livrer ses produits. Lors d’une nouvelle commande, les contenants sont récupérés lors de la livraison, et le consommateur est recrédité de ses 80 centimes. Les producteurs qui utilisent d’eux-même la consigne récupèrent les bocaux et autres bidons. Pour les autres, DurabL gère le processus de récupération et de lavage. « Nous gérons aussi tout ce qui est compostage des sacs en kraft, qui sont biodégradables », souligne Nicolas. Avec ses 350 références, il ne manque plus à l’épicerie en ligne rennaise que les produits frais. Malgré la « difficulté logistique », la petite équipe de DurabL y réfléchit déjà.

Plus d’infos : durabl.fr




Et au milieu coule Le Léguer…

Dans le Trégor costarmoricain se trouve la seule rivière de Bretagne labellisée « Sites Rivières sauvages » : Le Léguer. Le fruit de nombreuses années de travail des acteurs du territoire, et aussi de l’attachement des habitants à ce cours d’eau.

Le Léguer est une rivière qui se situe dans l’Ouest des Côtes-d’Armor, plus précisément dans le Trégor. D’une longueur d’environ 60 kilomètres, elle prend naissance à Bourbriac, et se jette dans la baie de Lannion. Au total, avec les ruisseaux qui l’alimentent (dont le Guic) et les chevelus, on estime que ce sont 1000 kilomètres d’eau qui coulent dans le bassin versant. « C’est une rivière rocheuse, granitique, dont les eaux ont une couleur particulière de thé », souligne Anne Bras-Denis, maire de Plouaret (22),vice-présidente en charge de l’environnement à Lannion Trégor Communauté et présidente du Bassin Versant « Vallée du Léguer ». La vallée est d’ailleurs classée zone Natura 2000, et on y trouve une biodiversité variée : des truites, mais aussi des saumons migrateurs, des loutres, des lamproies, des tritons…Autant d’indicateurs qui ont contribué à l’obtention en 2017 du label « Sites Rivières Sauvages » d’une partie amont du Léguer ainsi que du Guic son affluent. « Il faut répondre à 47 critères, et le niveau d’exigence est particulièrement haut sur l’aspect hydromorphologique », souligne Samuel Jouan, coordinateur du bassin versant. Actuellement, c’est la seule rivière qui porte le label en Bretagne.

Une labellisation qui vient en quelque sorte récompenser le travail effectué par différents acteurs du territoire. Il y a une trentaine d’années, le tableau était tout autre. Le Léguer et son affluent le Gouic ont été victimes de pollutions accidentelles, liées notamment au développement de l’agro-industrie, et ce dès les années 70. Le début d’une prise de conscience, d’autant plus que la rivière sert aussi à l’approvisionnement en eau potable du territoire. Les pêcheurs ont été très attentifs à la qualité de l’eau, ainsi que l’association Eau et Rivières de Bretagne, dont le Centre Régional d’Interprétation de la Rivière se situe à Belle-Isle-En-Terre, là où se rejoignent le Léguer et son affluent le Gouic. « On a hérité de toute cette culture de la lutte environnementale », estime Anne Bras-Denis.

« Rien n’est acquis, il faut continuer les efforts et rester vigilants « 

En 1996, un Comité de bassin a été créé, permettant de réunir autour de la table les différents acteurs du territoire : pêcheurs, collectivités, associations, mais aussi agriculteurs. L’agriculture est en effet une activité majeure sur le territoire du bassin versant, avec en majorité des productions bovines. Confronté ici comme un peu partout ailleurs en Bretagne au problème des taux de nitrates élevés, le Léguer est considéré aujourd’hui comme une « masse d’eau en bon état écologique », avec des taux en dessous de 50 mg/litre, conformément à la réglementation. Des programmes d’actions avec les agriculteurs ont été mis en place. « Un travail a été mené autour du bocage, des plantations de haies, des pratiques mécaniques de désherbage, du regroupement de parcelles. Des groupes techniques d’accompagnement ont été créés, avec la participation de la Chambre d’Agriculture, du Cedapa, ou du Gab », explique Samuel Jouon. « Aujourd’hui, on a 7000 hectares sur lesquels les acteurs sont engagés sur des systèmes herbagers, ou en agriculture biologique ». Mais, prévient Anne Bras-Denis, « Rien n’est acquis, il faut continuer les efforts et rester vigilants ».

Samuel Jouon et Anne Bras-Denis

Assurer la bonne continuité écologique est également un enjeu important pour le Léguer, et pour sa labellisation. Dès 1996, le barrage de Kernansquillec à Trégrom, construit dans les années 20 pour alimenter l’eau les papeteries de Belle-Isle-En-Terre, a été détruit. Aujourd’hui, le site s’est transformé en un spot de pêche où l’on peut pratiquer le « no kill ».

Les habitants sont aussi des acteurs importants pour la préservation de l’eau dans le bassin versant. « L’attachement au Léguer est fort sur le territoire », affirme Anne Bras-Denis. L’opération « Le Léguer en fête », qui se déroule chaque année depuis vingt-cinq ans, permet de les sensibiliser et de les informer sur la rivière et sa biodiversité. Ils sont également conviés à participer à des chantiers bénévoles d’arrachage de la balsamine de l’Himalaya, une plante exotique envahissante. Sans oublier le lancement d’une opération de mécénat, qui permet aux particuliers comme aux entreprises de participer par un don aux financements de différentes actions, comme les chantiers d’arrachage de plantes invasives, ou encore le projet « Redonnons un nom aux ruisseaux », qui a pour objectif l’installation de panneaux d’une signalétique sur les cours d’eau et l’appropriation du réseau hydrographique par les habitants.

Plus d’infos : http://www.vallee-du-leguer.com/

Consultation sur l’eau, tous concernés !

Il est toujours temps de participer à la consultation sur l’eau menée par le Comité de Bassin Loire-Bretagne et l’Etat. Pour cela, direction le site : https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/consultation-eau/donnez-son-avis—questionnaire.html




« Je n’avais jamais entendu parler du Service Civique », table-ronde avec Maëlle, Sylvano et Théo à Crozon

Lors du nettoyage de la plage de Kerloc’h. De gauche à droite : Théo, Sylvano et Maëlle.

Jeudi 24 juin, à l’occasion de notre avant dernière journée sur la presqu’île de Crozon avec Carré d’As, j’ai échangé avec trois de mes camarades à propos du Service Civique et de notre séjour. Tous trois issus d’associations différentes, ils m’ont offert une interview pleine de fraicheur et de pertinence.

Le « casting » :

  • Maëlle : 21 ans, Morlaix Animation Jeunesse (MAJ).
  • Sylvano : 19 ans, Carré d’As.
  • Théo : 25 ans, ULAMIR-CPIE.

Salut ! Pour commencer parlons de vos engagements : quelles étaient vos missions ? Dans quelle structure étiez-vous engagés ?…

Théo : Mon Service Civique s’est déroulé à ULAMIR-CPIE à Lanmeur. J’étais chargé de mission “animation sur l’environnement”. Donc avec ma tutrice on s’est beaucoup déplacé dans les écoles du canton où l’on mettait en place des animations en lien avec tout ce qui a attrait à la préservation de l’environnement, donc un peu comme ce que l’on a réalisé lors du nettoyage de plage. On a beaucoup travaillé sur des aires marines éducatives, donc observer la faune, la flore, les identifier et répertorier. Ça a duré 6 mois.

Maëlle : Moi mon Service Civique c’était au pôle gare EVC (Espace de Vie Sociale) de MAJ où mes missions étaient de suivre et aider ma tutrice. Donc je contactais les familles pour les prévenir qu’on faisait une permanence le vendredi et les inscrire aux activités qu’on proposait. Je suis très polyvalente, je n’avais pas vraiment de mission spécifique, j’aidais à toutes les activités : cuisine, création d’objets… Je me chargeais aussi de tout ce qui est papier : fiche de présence et d’inscription. J’ai commencé en novembre et je finis le 30 juin.

Sylvano : Moi j’étais en Service Civique à Carré d’As à Morlaix, j’étais avec Wilbert et Patrice. Nous c’était vraiment polyvalent, on pouvait choisir nos missions. Le mardi c’était plutôt un temps de regroupement où l’on faisait un point sur la dernière semaine et sur nos ressentis. J’étais beaucoup en binôme avec Maéva, quasiment tout le temps. Le mercredi nous étions tous les deux à la Ferme des enfants, moi le matin jusqu’à 15h et elle l’après-midi de 11h à 18h. Après le jeudi nous allions faire l’aide au devoir tous les deux le soir à MAJ. On a commencé en octobre. On a présenté aussi la précarité alimentaire chez les jeunes au cours des Assises départementales en novembre 2020.

Que vous ont apporté vos engagements ?

Théo : Ça m’a permis de mieux connaître le milieu et l’environnement car je ne suis pas d’ici. De plus m’impliquer dans l’associatif et de découvrir le réseau. Cela m’a aussi appris comment rédiger des courriers officiels. J’ai pris plus d’initiatives. Et j’ai un peu aidé les collègues de ma tutrice. J’ai pu découvrir le milieu marin de la baie de Morlaix, ce qui est très instructif.

Maëlle : La première chose que cela m’a apporté c’est de combler une année sabbatique. J’ai pu faire mon BAFA car on me l’a proposé. Ça m’a permis de devenir très autonome et de comprendre la société, de travailler dans une structure associative, de comprendre tous les engagements qu’il y a, etc.

Sylvano : Ça m’a apporté beaucoup d’autonomie parce qu’avant j’étais à la Garantie Jeunes. Pendant 6 mois on devait développer notre projet professionnel mais à cause de la pandémie ça a été quelque peu gâché. J’ai pu découvrir le milieu associatif, je n’avais jamais fait de ma vie des missions avec des partenaires. J’ai donc appris du monde du travail. J’ai pris des initiatives. Par exemple avec Maéva nous avons monté des projets : pendant la semaine de la petite enfance, pendant 1 mois, tous les mercredis et jeudis, on changeait de thème, ce qui nous poussait à aller plus loin dans nos recherches de livres. Le fait d’être un peu rémunéré c’est aussi une sorte d’autonomie dans le sens où je n’avais plus à me demander “comment vais-je payer ça ?”. Cela m’a vraiment aidé à avancer dans mes petits projets personnels.

Ça m’a permis de devenir très autonome et de comprendre la société.

Maëlle à propos de son engagement

Maëlle et Sylvano, vous m’avez dit que cela vous avait apporté de l’autonomie… est-ce qu’avant vous aviez déjà eu des expériences professionnelles ?

Maëlle : Moi j’avais travaillé dans un hôtel, en tant que femme de ménage, et avec mes études (accompagnement sur les services à la personne) j’ai fait plein de stages dans des EPHAD, des hôpitaux, des écoles primaires…

Sylvano : Moi j’étais en alternance dans 2 entreprises en horticulture : les plus grosses Roué Pépinières à Garlan et à Plouganou. J’étais en production et aussi en cours à Plabennec.

Théo : J’ai 25 ans et j’ai pas mal baroudé ! Dans l’animation, en classes découverte… j’ai commencé par deux années où j’étais animateur périscolaire au sein d’une collectivité et je faisais aussi des heures de ménage car j’ai un CAP Petite enfance. C’est l’animation qui m’a fait entrer dans l’autonomie car il faut suivre, il faut mettre en place des activités.

Est-ce que vous avez aimé vous engager ?

Sylvano : J’ai bien aimé m’engager auprès de structures et plusieurs personnes parce que je sentais que j’étais en peu redevable envers eux car ils m’accueillaient. Donc je ne m’engageais pas uniquement car j’avais un contrat mais parce que je devais aussi prendre du temps, être actif, je devais prendre des initiatives. Ce Service Civique m’a poussé à aller plus loin, même si je n’ai pas peur d’aller vers les gens.

Maëlle : Oui ça m’a plu, sachant que je vais à MAJ depuis que je suis toute petite. Donc quand j’ai eu l’opportunité, je me suis dit que c’était le moment de les remercier pour tout ce qu’ils m’ont apporté avant ce Service Civique. Et même je trouve que c’est une belle chance quand on ne sait pas trop quoi faire ou bien où aller. C’est un engagement qui nous servira plus tard.

Théo : Je les remercierai car ils m’ont accueilli alors que je viens de loin (Toulouse) et l’ambiance était bonne. Un peu comme ce que mes deux camarades ont dit !

Ce Service Civique m’a poussé à aller plus loin.

Sylvano sur son expérience

Rebondissons sur ce qu’a dit Maëlle : que pensez-vous du Service Civique en lui-même ?

Maëlle : Je pense que quand tu ne sais pas quoi faire, c’est un bon tremplin pour un futur proche. Et comme tu l’as dit Sylvano, l’aspect financier aide. Tu commences à rentrer dans une vie active, même si plus tard tu reprends les études ou fais complètement autre chose. Ça peut convenir à tout le monde !

Théo : Oui exactement !

Sylvano : Quelqu’un qui a Bac+3, des grosses études et qui se dit qu’il a envie de voir autre chose… Mais il faut vraiment de la motivation ! C’est un engagement auprès de quelqu’un, mais aussi avec nous-même ! Sauf que n’est pas tout le monde malgré tout qui va se lever et aller aider les autres. Donc pas forcément pour tous…

Pensez-vous que certaines choses pourraient être améliorer dans les Service Civique ?

Sylvano : Le renseignement ! (Maëlle et Théo approuvent unanimement) Avant que j’aille en mission locale, je n’avais jamais entendu parler du Service Civique de ma vie, alors que c’est quelque chose d’important. Ça te pousse dans la vie active, c’est un pilier important pour certaines personnes ! Et le fait qu’on ne t’en parle pas, je trouve ça nul. C’est quelque chose d’important, ça peut être un bon tremplin dans ta vie et c’est une chance d’avoir ça. Plus en parler ce serait bien mieux parce qu’aujourd’hui c’est un peu “c’est bien, faites-le” mais on nous dit pas trop qu’il y a ça.

Théo : J’allais dire la rémunération ! (Rires) Non mais je rejoins clairement mes deux camarades. Comme eux, je n’en ai pas entendu beaucoup parler quand j’étais scolarisé.

Ça te pousse dans la vie active, c’est un pilier important pour certaines personnes !

Sylvano à propos du Service Civique

Pensez-vous continuer à vous engager dans le cadre associatif ou autre après ?

Théo : Oui, peut-être dans le culturel, pas forcément dans l’environnement. J’avais déjà un peu cette envie avant.

Maëlle : Moi je vais continuer à MAJ. J’y suis engagée, je compte y rester !

Nous sommes donc à la fin de notre projet “D’une mer à l’autre”, comment l’avez-vous vécu de l’annonce à aujourd’hui ?

Sylvano : Cela a été plein de rebondissements ! De base c’était l’année dernière qu’ils devaient partir à la Réunion mais ça a été annulé à cause du coronavirus. Ensuite on nous a dit qu’on irait “probablement” à la Réunion. Puis ça a été annulé et donc au final on est allé à Crozon. Mais c’est tout aussi bien, je n’avais jamais été dans ce coin-là et je trouve que c’est très joli et que ça change de Morlaix ! Même si ce n’est pas la Réunion “l’île paradisiaque”, ça me plaît d’être ici et je suis avec des gens gentils et sympas !

Maëlle : Moi je suis d’accord avec toi Sylvano ! Je suis contente d’être là et pourtant j’étais un peu réticente face au projet parce que je devais venir seule. Même pour le celui de base parce que je ne connaissais personne et donc je me disais “mince, je vais partir loin avec des gens que je ne connais pas… si ça ne se passe pas bien, comment est-ce que ça va se passer pour moi ?”. Mais au final, je ne regrette pas d’avoir continué.

Théo : C’est très bien, c’est très vrai ce que tu dis Maëlle ! Parce que ça s’est senti, au début tu étais plus réservée et là ça va hyper bien ! Moi je m’étais un peu préparé car ils nous avaient répété que ce n’était pas sûr pour la Réunion. Même si je suis très déçu… c’était bien qu’on puisse quand même partir. Et finalement c’est bien qu’on ne soit pas tant que ça car si on avait un peu plus nombreux peut-être que cela aurait été moins bien. J’ai trouvé que quand on était plus, on avait du mal à s’organiser, notamment au niveau de la prise de parole. Je l’ai beaucoup ressenti quand on discutait sur Discord pour organiser les activités. J’ai remarqué que certains avaient du mal à exprimer ce qu’ils voulaient faire.

C’était bien qu’on puisse quand même partir.

Théo sur le changement de destination

Avez-vous bien aimé le principe qu’il y ait plusieurs jeunes de différentes associations invités dans le projet ?

Théo : Complètement ! On a pu découvrir ce qu’ils faisaient dans leur structure et c’est très intéressant !

Sylvano : Ça apporte de la fraicheur, on est neuf mois avec toujours les mêmes personnes et partir avec des nouveaux ça change la chose !

Théo : On apprend à se connaître !

Qu’avez-vous aimé et moins apprécié au cours de cette semaine ?

Théo : Le baptême de plongée était excellent ! Je n’avais jamais fait ça. C’est vrai qu’au début j’étais un peu en galère, je n’arrivais pas trop à marcher… mais ça aide beaucoup à contrôler sa respiration, même si je n’ai pas vu beaucoup de poissons. Sinon le kayak je n’ai pas trop aimé ! Ça tanguait pas mal ! Dans mes souvenirs ce n’était pas comme ça, c’était plus tranquille ! Et en plus je suis allé plusieurs fois dans les rochers, ce n’était pas très agréable ! (Rires)

Sylvano : Moi j’ai adoré le kayak ! C’était la première que j’en faisais, tout comme le reste des activités nautiques. La plongée j’ai adorée aussi, j’ai vu plein de poissons !

Maëlle : Moi la chose que j’ai le moins apprécié c’était la plongée parce que je n’ai pas réussi et en plus la météo était mauvaise. Et le truc que j’ai le plus aimé… bah j’ai tout aimé ! Surtout la visite d’hier de toute la presqu’île, le kayak aussi et les jeux de société !

Sylvano : C’était trop bien !




A Augan dans le Morbihan, 80 associés lancent une librairie coopérative

A Augan dans le Morbihan, 80 associés vont lancer une librairie coopérative, sous forme de Scic. Baptisée « La Grange aux livres », elle doit ouvrir ses portes mi-septembre. Un financement participatif est en cours pour aider à l’aménagement du lieu.

Décidément, ça bouge à Augan ! Après l’épicerie-auberge-microbrasserie en coopérative Le Champ Commun, la radio associative Timbre Fm, voilà qu’une nouvelle page s’écrit dans la petite commune morbihannaise qui jouxte la forêt de Brocéliande : une librairie coopérative.

Tout est parti d’une idée de Carole et Damien, deux habitants d’Augan. Carole, formée au métier de libraire, travaille en bibliothèque universitaire. Damien quant à lui est spécialiste des projets en économie sociale et solidaire. « Nous faisions le constat qu’il n’y avait pas de librairie indépendante sur notre territoire », raconte-il. Pourquoi ne pas alors en créer une ? Ils choisissent alors de lancer le projet, mais pas tous seuls. D’autres embarquent dans l’aventure, et c’est l’idée une librairie coopérative qui se dessine. En Scic (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) plus précisément, ce qui en fait la seconde de Bretagne a avoir adopté ce modèle, après l’Etabli des Mots à Rennes. Aujourd’hui, ce sont 80 associés qui ont rejoint le projet, « chacun apportant ses compétences », souligne Damien. Cinq commissions, regroupant une trentaine de personnes, ont été créées, pour plancher sur la ligne éditoriale, les travaux, la logistique, les finances, et les ressources humaines.

Après un peu plus de deux ans de travail, l’équipe a enfin pu prendre possession du local, un ancien restaurant, en plein cœur du bourg d’Augan, qui a été racheté par une SCI (Société Civile Immobilière). Actuellement en pleins travaux, l’ouverture de la Grange aux Livres est prévue pour mi-septembre. L’embauche de Carole est prévue, en tant que libraire. L’idée est d’avoir « une librairie de territoire, et par le territoire », affirme Damien. « On veut que le lieu soit ouvert à tous ». La Grange aux Livres sera ainsi généraliste : on y trouvera aussi bien des livres jeunesses, des BD, de la fiction, des guides pratiques, que des essais, et des ouvrages en sciences humaines et sociales. Des ouvrages d’occasion seront disponibles. « Des animations seront aussi organisées, comme par exemple des ateliers, des rencontres avec des auteurs, des projets avec les écoles », indique Damien, qui imagine la librairie comme la première étape d’un projet plus large de « pôle » autour du livre. Et pour aider à aménager le lieu, un financement participatif est en cours, sur la plateforme associative bretonne Ekoki. Objectif : collecter 5000 euros afin de réaliser des étagères en bois, poser du parquet et une enseigne. L’opération prendra fin le 13 juillet.

Plus d’infos :

La page Facebook de la Grange aux Livres

La page du financement participatif




Breizh Sun Trip : le rallye écolo 100 % vélo solaire

Le samedi 26 juin, à Lomener, dans le Morbihan, de drôles de vélos à panneaux solaires ont envahi le petit camping de l’Anse du Stole. Vous connaissiez le Tour de France, voici le Breizh Sun Trip ! Nous sommes à la veille du départ de ce « Vendée Globe » terrestre. L’arrivée est prévue ce 7 juillet à Saint-Malo.

La première édition bretonne de ce rallye a été lancée à Lorient, le dimanche 27 juin, veille de l’étape du Tour de France « Lorient-Pontivy ». Ici pas de compétition, mais une randonnée découverte des plus beaux sites bretons sur un parcours de 1000 kms entre Lorient et Saint-Malo. Le parcours à itinéraire libre se pratique en dix étapes de 60 à 120 kms. Une sorte de version terrestre du «Vendée Globe » destinée à vanter les mérites d’une « écologie souriante ».

En 2020, le Tour de France du Sun Trip avait fait une incursion en Bretagne. L’accueil avait été si bon et les Bretons s’étaient montrés si intéressés par les énergies nouvelles que Florian Bailly, l’initiateur de l’événement, a opté en 2021 pour un rallye 100 % Breizh.

Particularité des 22 participants, ce sont des ambassadeurs de l’éco-mobilité. Leur vélos-rando écolos, à deux ou trois roues,  sont équipés d’une assistance électrique alimentée par des panneaux solaires. Pratique pour se tenir bien à l’abri et rouler au sec quand la météo se veut capricieuse ou à l’ombre en cas de forte chaleur. Ils prouveront surtout, dans cette aventure à dimension humaniste, l’efficacité de leur système de transformation d’une ressource naturelle, disponible à volonté.

L’énergie récupérée par les panneaux photovoltaïques est stockée dans une batterie grâce à un convertisseur. Le vélo est muni d’un mini ordinateur de bord. Il sert un peu de boussole aux randonneurs qui doivent analyser ensoleillement, reliefs du parcours et niveau des batteries pour modérer ou accentuer leurs efforts.

Des vélos entre 2.500 et 15.000 €

Samedi, les coureurs sur le départ avaient établi leur camp de base à Lomener. Leurs machines avaient de quoi intriguer les touristes, retranchés dans leur bungalow sous un ciel pluvieux. Certains vélos sont estampillés aux couleurs du Sun trip Europe – 10000 km dans 30 pays avec un prologue de dix jours depuis Lyon le 1er juin pour un départ officiel à Bruxelles le 10 juin, un autre rallye en simultané.

Claude Brojant, 76 ans « pour encore un mois », a transporté son vélo en terre bretonne à l’arrière de sa voiture depuis Mayac dans la Dordogne. C’est un passionné de déplacements à deux roues. « J’ai commencé à avoir beaucoup de mal à faire du vélo classique, mais j’en avais encore envie, j’ai donc opté pour une assistance électrique, mais comme je suis un peu écolo, j’ai trouvé un système pour alimenter ma batterie avec le soleil ».

A gauche, Claude Brojant, 76 ans, et à droite, Nina Wollner, 52 ans, deux des 22 randonneurs du Breizh Sun Trip.

Pour vous équiper, prévoyez un budget en fonction de vos aptitudes manuelles et de vos connaissances en électromécanique. « Les auto-constructeurs peuvent s’en tirer pour 2500 à 3000 . Si vous n’êtes pas bricoleur, le prix d’un tel engin peut aller jusqu’à 15000 € », estime Claude. Le sien lui a coûté 7500 €. En trois mois, il a déjà avalé 1500 kilomètres. « Et j’en ferai de plus en plus, promet-il dans un sourire alerte, c’est tellement plus facile ! ».

Nina Wollner, 52 ans, est entrepreneuse. Elle est venue à vélo depuis Perpignan. Un périple de près de 1000 kms en treize étapes qui ne l’empêchera pas de repartir le lendemain pour le Breizh Sun Trip. Son VTT d’origine a été entièrement adapté par une société spécialisée dans les « assistances durables », à Saint-Mitre-les-Remparts, près de Marseille. Sportive, elle aime rouler à l’économie et mettre ses jambes à contribution. L’avantage du solaire, c’est qu’il permet à tous de s’adonner à la passion du vélo : jeunes ou moins jeunes, baroudeurs expérimentés ou voyageurs en herbe, sportifs ou rêveurs, valides ou personnes en situation de handicap.

Ecoutez dans ce reportage vidéo le témoignage de Nina Wollner :

Et retrouvez ici le Breizh Sun Trip en images :

https://www.thesuntrip.com/breizhsuntrip-images/

Et là, les vélo les plus incroyables du Sun Trip :

https://www.thesuntrip.com/les-velos-solaires-les-plus-incroyables/

Vidéo sur le Breizh Sun Trip :

Un article écrit par Béatrice Mingam