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Les « desseins communs » des habitant.e.s de l’éco-hameau de la Bigotière (35) se racontent sur KuB

A voir sur KuB en ce moment, en accès libre : « Desseins communs », de Valérie Chopin. Un film sur l’aventure de six couples qui se sont installés à Epiniac (35) et ont fondé l’éco-hameau de La Bigotière, un véritable projet de vie, à la fois social, économique et écologique. Une belle aventure humaine et collective, retracée dans un documentaire inspirant.

Ils et elles s’appellent Christine, Henri, Anne-Marie, Jean-Luc, Myriam, Bruno, Isabelle, Anne, Isabelle, Gilbert, Anne et Denis. Toutes et tous habitent l’éco-hameau de la Bigotière, à Epiniac, dans l’arrière-pays de Saint-Malo. La cinquantaine passée, les six couples, qui se connaissent depuis plusieurs d’années, ont décidé de vendre leurs maisons respectives pour vivre ensemble, dans une ferme qu’ils ont rénovée. Chaque couple a son logement, et se partage des espaces communs, comme par exemple la buanderie, l’atelier, le potager….

Mais la Bigotière, ce n’est pas juste un lieu où vivre, c’est aussi un endroit où il y a de la vie. Une boulangerie a été créé, ainsi qu’un lieu d’accueil pour des mamans en difficultés avec leurs enfants en bas âges, baptisé « Les Trois Pas ». Une Amap vient aussi vendre des paniers de légumes. Des événements culturels sont aussi organisés l’été, ainsi que des « chantiers participatifs », avec notamment le réseau Twiza.

C’est toute cette belle aventure collective et humaine que l’on découvre dans le documentaire «Dessins Communs « , visible actuellement en accès libre sur KuB. Le film fait la part belle aux témoignages des habitant.e.s de la Bigotière, leurs joies, leur plaisir à habiter là ensemble, mais aussi parfois leurs doutes, leurs questionnements. Et la manière dont ils envisagent l’avenir, en vieillissant toutes et tous ensemble. On découvre également, au fil des saisons, les différentes activités qui se déroulent sur l’éco-hameau, que ce soit celles du quotidien (la fabrication du pain, le jardinage, la poursuite des travaux de rénovation), ou celles plus événementielles, comme l’accueil de l’AlterTour 2021. A noter aussi la présence d’Emmanuel Lepage, dessinateur, venu en résidence, qui en profite pour croquer quelques scènes en bande dessinées. 

Un film à voir, rafraîchissant, qui donne envie de s’engager dans un projet collectif, et ce à tout âge de la vie !

 

Pour voir le film : https://www.kubweb.media/page/desseins-communs-habitat-partage-valerie-chopin/




« 6 pieds sur Terre », un collectif de services civiques rennais qui n’a pas les deux pieds dans le même sabot !

Six volontaires en service service, qui effectuent leurs missions autour de l’écologie au sein des associations Xylm, Les Cols Verts et les Francas, se sont regroupés pour former un collectif, baptisé « 6 pieds sur Terre ». Leur objectif : sensibiliser, grâce à des animations ludiques, le grand public à la préservation de la biodiversité et au syndrome du « manque de nature ».

Le service civique est un volontariat d’une durée de 6 mois en moyenne, dans un organisme privé (à but non lucratif) ou public. Durant ce temps, le ou la jeune, qui a de 16 à 30 ans (limite d’âge pour les personnes en situation de handicap), va effectuer une mission, dans l’un des « 10 domaines reconnu prioritaire pour la nation » : solidarité (personnes âgées, en situation de handicap…), santé, éducation pour tous, culture et loisirs, sport, environnement, mémoire et citoyenneté, développement international et action humanitaire, intervention d’urgence ou encore citoyenneté européenne.

En 2022, 144 014 jeunes ont réalisé une mission de Service Civique dans près de 10 000 structures agréées.

A Rennes, Flavie, Maya, Simon, Jean, Thomas et Alicia ont choisi de s’engager pour l’écologie durant leur 6 mois de volontariat. Toutes et tous exercent leur mission au sein de trois associations locales dédiées à la transitions écologique, à savoir Xylm, Les Cols Verts et Les Francas.

Dans le cadre de leur service civique, les six jeunes ont choisi de se regrouper dans un collectif, baptisé « 6 pieds sur Terre » et de mettre sur pied un « panel d’animations ludiques, pour tous les âges et tous les goûts », dans le but de sensibiliser à la biodiversité et au syndrome du « manque de nature ».

Les actions proposées, en collaboration avec les associations telles que Là Haut et Ludomobile, sont gratuites et ouvertes à tous. Elles auront lieu au sein d’espaces verts, dans trois communes de Rennes Métropole. « Nous avons choisi d’agir dans trois zones géographiques de Rennes Métropole afin d’être représentatifs de l’ensemble du territoire, et de garantir l’accessibilité à tous », déclare Thomas Rochon, volontaire du collectif.

On pourra les retrouver :

Les vendredis 11 et 18 août de 15h à 19h à la station métro Gros-Chêne avec les Francas de Bretagne
● Les mercredis 16 et 23 août de 15h à 19h au parc de Parthenay de Bretagne
● Le lundi 28 août de 15h à 18h au square Guy Houist à Rennes avec Ludomobile
● Le mardi 29 août de 17h30 à 19h30 au parc Saint-Cyr à Rennes avec Là-Haut




A Bruz (35), le lien social est dans l’assiette avec Les Petites Cantines

Alimentation durable et lien social sont au menu des « Petites Cantines », réseau national de cantines de quartier qui proposent des repas à prix libres, cuisinés collectivement à partir de produits bio, locaux, ou issus d’invendus. La première du genre en Bretagne ouvrira ses portes début 2024 à Bruz, tout près de Rennes.

« Un réseau non lucratif de cantines de quartier, où les convives s’accueillent et se rencontrent au travers de repas durables, participatifs et à prix libre ». Voilà comment se définissent « Les Petites Cantines ». Ce projet national, a vu le jour grâce à une association créée en 2015 à Lyon, à l’initiative de Diane Dupé La Tour et Etienne Thouvenot. Au fil des années, le nombre de Petites Cantines progresse. Douze sont aujourd’hui opérationnelles, à Paris, Grenoble, Lyon, Strasbourg, Mâcon…et au moins autant sont en projet.

En Bretagne, c’est à Bruz, près de Rennes, que va s’ouvrir la première « Petite Cantine » de la région, et de l’Ouest de la France. A l’origine de l’aventure bretonne : un groupe de quatre femmes, Laurence, Valérie, Mathilde et Anne-Sophie. « C’est en 2021 que le projet s’est mis en route », relate Mathilde. « L’objectif, c’est d’être un lieu ouvert à toutes et tous. La cuisine est un bon moyen pour créer de la rencontre et de la discussion », complète-elle.

Concrètement, les « Petites Cantines » fonctionnent sur un mode participatif : chacun.e peut venir cuisiner, ou manger, ou bien faire les deux. Les repas sont concoctés à partir de produits bios, locaux, ou encore d’invendus récupérés. Le prix du repas est libre. « On affiche le coût de revient, mais on donne ce qu’on veut et peut », souligne Mathilde. Un maitre ou une maitresse de maison sera recruté.e afin d’organiser la cantine, animer le lieu, coordonner les bénévoles. Il ou elle pourra être accompagné.e de stagiaires ou de services civiques.

A Bruz, le local est trouvé, au centre-ville, et l’ouverture est prévue pour début 2024. En attendant, l’équipe organise des « Petites Cantines Ephémères », qui se déroulent sur une journée, et dont les prochaines éditions auront lieu à la rentrée. D’ici là, on peut voter pour Les Petites Cantines de Bruz, qui a été sélectionné pour le budget participatif du département d’Ille-Et-Vilaine, et ce jusqu’au 30 juin : https://jeparticipe.ille-et-vilaine.fr/project/budget-participatif/collect/vos-idees-pour-lille-et-vilaine/proposals/ouvrir-une-petite-cantine-a-bruz-lien-social-et-transition-ecologique

 

Prochain rendez-vous : le samedi 17 juin pour l’inauguration du Tiers-Lieu « Le Quai de la Seiche » à Noyal-Chatillon-Sur-Seiche (35).

 

Plus d’infos : 

https://www.lespetitescantines.org

 


 

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« Ta grand-mère à vélo », un atelier de réparation de vélo-café atypique à Rennes

Reportage audio à la découverte de « Ta Grand-Mère à Vélo », un lieu atypique à Rennes ouvert depuis août 2021, où l’on peut faire réparer sa bicyclette, mais aussi manger et/ou boire local !

Un reportage réalisé par Françoise Ramel en décembre 2022.

 




Portrait de femme n°13. Yolande Bessong, créatrice engagée de cosmétiques naturels

Rencontre avec Yolande Bessong, aide-soignante en reconversion professionnelle, qui anime des ateliers de fabrication de cosmétiques naturels à la Maison du Ronceray à Rennes. En parallèle, elle travaille à la création d’une marque bretonne de produits de beauté naturels et bios, à destination des peaux noires et métisses. Engagée pour les droits des femmes, elle veut leur apporter conseils et soutien, et mettre en valeur leur travail, notamment dans les coopératives africaines.

La Maison du Ronceray est un centre socio-culturel basé à Rennes, dans le quartier de la Poterie. Cette « maison des initiatives » comme elle se définit avec son projet associatif qui a été mis en place il y a maintenant 18 ans, propose de nombreuses animations à destination de tous les publics. Avec toujours pour objectif de créer du lien.

C’est aussi ce qui anime Yolande Bessong. Avec son association « Innov’Actions Stop Solo », qu’elle a créé en 2018, elle intervient lors d’ateliers de fabrication de cosmétiques au naturel. Aide-soignante de profession, « passionnée par la beauté », Yolande est en reconversion professionnelle. « Avec mon activité, je veux créer du lien social, développer la solidarité locale, nationale et internationale, et m’engager pour les droits des femmes », explique-t-elle. Un projet qu’elle a voulu mettre en place suite à son expérience personnelle et son vécu. « J’ai rencontré des personnes en difficulté, et j’ai compris qu’il y avait un besoin : les gens sont seuls, face à leurs problèmes, et n’ont pas forcément le courage d’aller rencontrer des associations. J’ai pensé faire autrement, c’est-à-dire créer une structure pour aller vers eux, pour leur permettre de sortir de leur solitude, en leur proposant des ateliers, des animations. L’idée aussi c’est qu’ils puissent acquérir des compétences, et pouvoir faire des rencontres, qui peuvent être peut-être dans la même situation », précise la jeune femme. Lors des ateliers, les participant.e.s peuvent ainsi cuisiner, ou fabriquer de cosmétiques à base d ‘ingrédients naturels. « Après la crise sanitaire, beaucoup de personnes ont pris conscience de la nécessité de prendre soin d’elles, en utilisant des produits respectueux de la santé et de l’environnement », note Yolande. Toutes et tous apprennent à concocter des produits « simples », dans une démarche de sobriété : gel douche, baume, crème, avec peu d’ingrédients, et sans emballages. « Je fabrique moi-même des parfums avec des fruits, et des macérats huileux, et on utilise beaucoup de beurre de karité ». Yolande essaie au maximum de s’approvisionner auprès de producteurs locaux, en fruits et légumes.

La défense des droits des femmes est également importante pour la rennaise. Son projet a d’ailleurs été labellisé « Générations Egalité Voices » et « Onu Femmes France ». Un engagement qui trouve sa source dans des rencontres qu’elle a pu faire avec des femmes, victimes de violence, et aussi de ce qu’on nomme « arnaque sentimentale ». « Des femmes qui sont seules, qui ont envie d’une vie de couple, et qui vont être bernées du fait de leur situation de fragilité. Je veux les accompagner, leur apporter mon soutien, des conseils, et peut-être les diriger vers des interlocuteurs institutionnels, qui pourront les prendre en charge », analyse Yolande, qui reste en alerte, aussi bien dans la rue, dans les transports en commun, que sur les réseaux sociaux.

En parallèle de son engagement, Yolande Bessong s’est aussi lancée dans entrepreneuriat, et plus particulièrement dans l’ethno-cosmétique. Elle souhaite créer la première marque bretonne de cosmétique bios et naturels s à destination des peaux noires et métisses. « Avec des ingrédients naturels exotiques, qui sont méconnus du public ». Tout en valorisant le travail des femmes, notamment via des coopératives en Afrique. Seule dans le projet pour le moment, elle ambitionne par la suite de créer des emplois sur le territoire. Sa plus grande fierté : avoir été reçue dans la promotion 2022 de la prépa « French Tech Tremplin ». Une nouvelle et belle aventure qui s’annonce ! En attendant, on pourra retrouver Yolande à la Maison du Ronceray, pour l’animation de nouveaux ateliers au mois d’octobre, toujours dans le domaine de la fabrication de cosmétiques naturels.

 

Plus d’infos : https://www.innovactions-stopsolo.fr/




Quand « toilettes sèches » rime avec innovation et initiative collective.

(Plume citoyenne) Nous sommes élèves en 2nde Bac Pro Technicien Menuisier Agenceur au lycée Alphonse Pellé de Dol-de-Bretagne. Cette année, nous allons participer à un projet pédagogique mettant en lien plusieurs acteurs de notre territoire. En effet, nous allons réaliser des éléments de coffrage pour la mise en place de toilettes sèches à L’Ôôôberge, l’habitat participatif de notre commune. Au-delà de la fabrication de ces ouvrages, ce projet sera pour nous l’occasion de faire connaissance avec les différents acteurs et partenaires impliqués dans cette initiative. Nous documenterons ici nos avancées et nos rencontres via une série d’articles.

Article de Lucas, élève de 2nde Bac Pro Technicien Menuisier Agenceur au lycée Alphonse Pellé de Dol-de-Bretagne.

 

L’Ôôôberge est un habitat participatif de 23 logements situé à Dol-de-Bretagne et construit par les résidents et par Emeraude habitation, l’Office Public de l’Habitat du Pays de Saint-Malo Agglomération. Ce projet basé sur le voisinage collectif et l’idée de « vivre ensemble, chacun chez soi » a permis aux résidents de penser coopérativement leur logement et leurs espaces communs. Dès le début, ils ont souhaité réfléchir à la question de l’assainissement afin de trouver des alternatives au tout-à-l’égout. En installant des toilettes sèches dans leurs habitations, les résidents de L’Ôôôberge ont ainsi poursuivi de façon logique leur démarche collective et écologique.

Dans un premier temps, ils ont d’abord réfléchi tous ensemble à l’équipement le plus adapté aux exigences de chacun et aux contraintes techniques de l’habitat collectif. Les résidents souhaitaient que les toilettes sèches ressemblent le plus possible aux toilettes à eau, qu’il n’y ait pas d’odeurs, qu’ils soient faciles à nettoyer, que les excréments ne soient pas visibles et que l’installation soit accessible aux personnes à mobilité réduite. Tout cela en facilitant le mode d’évacuation. Mais ce que les habitants avaient surtout à cœur, c’était de penser l’ensemble de la filière d’assainissement : de la fabrication des toilettes à la valorisation des déchets en passant par l’usage quotidien de l’installation.

Un système ingénieux pensé collectivement

Le système retenu est celui développé par l’entreprise Ecodemeo. C’est un système avec séparateur fonctionnant donc sans eau et sans sciure. Un tapis roulant entraîne les matières fécales vers un bac de collecte situé à l’arrière des toilettes. L’urine, quant à elle, coule par gravité vers l’avant du tapis pour ensuite descendre dans trois cuves de 5m3 enterrées dans le jardin. Ainsi, l’urine et les matières fécales peuvent être traitées distinctivement. Afin d’en faciliter l’usage, le tapis roulant fonctionne grâce à un moteur électrique de 12 volts, le même moteur que celui utilisé pour les essuie-glaces d’une voiture. Ce fonctionnement rappelle le principe de la chasse d’eau : en appuyant sur un bouton les excréments disparaissent. La VMC des habitations est connectée au bac de collecte situé à l’arrière des toilettes afin d’aspirer les mauvaises odeurs et d’assécher les matières fécales. Ce bac a d’ailleurs été pensé pour éviter les manipulations inutiles, pour préserver l’intimité de chacun grâce à son couvercle et aussi pour sécuriser le travail de collecte du maître composteur (poids du bac, pénibilité, risques professionnels…). Il permet de recueillir les matières fécales d’un foyer de quatre personnes générées sur un mois. Le maître composteur de l’association Compost’tout, récolte donc le contenu des bacs 1 fois par mois. En évitant l’ajout de sciure, ce système facilite le travail du maître composteur et réduit les contraintes et les manipulations pour les usagers.

Nous avons été agréablement surpris par ce système qui a fait évoluer positivement notre regard sur les toilettes sèches car oui, nous avions tous des aprioris. Le fonctionnement est ingénieux et respecte les souhaits des habitants tout en dépassant les contraintes techniques. Nous sommes admiratifs du fait que les résidents de L’Ôôôberge se soient regroupés pour réfléchir ensemble à ce système afin qu’il puisse convenir à tous.

Notre découverte du système de toilettes sèches avec séparateur

Source des photos : Lycée Alphonse Pellé

Le système installé dans une habitation

Source des photos : L’Ôôôberge, Expérimentation d’un assainissement cyclique sans eau, au sein d’un projet d’habitat participatif social, 2022, disponible en ligne : http://www.loooberge.org/?AssainissementEcologique

Schémas du système de toilettes sèches avec séparateur

Source de l’image : L’Ôôôberge, Expérimentation d’un assainissement cyclique sans eau, au sein d’un projet d’habitat participatif social, 2022, disponible en ligne : http://www.loooberge.org/?AssainissementEcologique