Au lycée agricole de Suscinio à Morlaix, les étudiants se forment à l’eau
Au lycée agricole de Suscinio, les étudiant.e.s de BTS Gestion et protection de la nature/GPN ont participé à une journée-forum autour de l’eau, dans le cadre d’un projet baptisé « Suscini’eau ». Objectif : parfaire les connaissances sur les enjeux liés à l’eau et outiller ces futur.es ambassadeurs et ambassadricesde la préservation de l’environnement qui pourront ainsi proposer des animations à destination des scolaires du territoire.
Les images des dernières grandes inondations de 2018 ne laissent pas indifférent.e.s les étudiant.e.s, qui ont parfois du mal à reconnaître les rues de Morlaix sous les eaux. En effet, ce dimanche-là 3 juin, c’est un véritable déluge, consécutif à un orage stationnaire, qui s’est abattu sur la ville. Ce n’était pourtant pas une première pour Morlaix, qui a aussi vécu en 1974 les plus grandes inondations de son histoire. Ce jour de février, les rivières de Morlaix, le Queffleuth et le Jarlot, ont débordé ensemble. La hauteur d’eau a atteint pas moins de 2 mètres sur la Place des Otages ! Des situations que Lucile Bozec, chargée de mission risques littoraux et fluviaux chez An Dour, la régie publique de l’eau de Morlaix Communauté, a rappelé et/ou fait découvrir aux étudiant.e.s de BTS GPN du Lycée Agricole de Suscinio, dans un atelier dédié aux risques littoraux et aux ruissellements des bassins versants. « En 50 ans, on a réfléchi à des solutions, comme par exemple à l’arrêt de l’artificialisation des sols, à la continuité écologique des cours d’eau… L’idée de barrage a été abandonnée. On travaille aussi avec les agriculteurs pour la plantation de talus à des endroits stratégiques pour limiter le ruissellement », explique-t-elle, autour d’une maquette représentant le bassin versant de Morlaix et ses alentours. « Il y a aussi la mise en place d’un PAPI, Plan d’Actions de Prévention des Inondations, qui permet de gérer les risques de manière assez structurée ».
Cet atelier se déroule dans le cadre d’une journée dédiée à l’eau pour les étudiant.e.e, qui fait partie d’un projet plus global baptisé « Suscini’eau ». Objectif : accompagner les apprenant.e.s de BTS GPN et leurs enseignant.e.s dans leur « compréhension et leur appropriation des enjeux locaux et planétaires liés à l’eau », explique Véronique Javoise, enseignante au lycée.
Durant cette journée-forum, les étudiant.e.s ont pu ainsi rencontrer des acteurs locaux travaillant sur cette thématique, comme le Sage Léon-Trégor, l’Ulamir-CPIE, An Dour (trame verte et bleue, zones Natura 2000), Morlaix Communauté, Eau et Rivières de Bretagne (Atlas socio-culturels de l’eau)… et découvrir des techniques et outils d’animations comme le jeu « Ça coule de source » autour des pratiques agricoles vertueuses pour l’environnement avec Jérôme Le Borgne, la fresque Océane avec Véronica Gomez, le jeu Gaspid’o, les maquettes inondations…
Par la suite, les élèves pourront alors proposer des animations sur le thème de l’eau auprès des scolaires, ce qui « va leur permettre de mettre en application les connaissances acquises ». Ils et elles vont également participer à la restauration de haies pour préserver la qualité de la ressource. Le 11 mars et le 1er avril, les étudiant.es iront dans des écoles du territoire proposer leurs animations, et les 20 et 22 mai, ce sont les scolaires qui viendront sur le site de Traon Nevez, en baie de Morlaix, participer aux animations proposées par les BTS GPN, toujours dans le cadre du projet « Suscini’eau » coordonné par l’Ulamir-CPIE Morlaix-Trégor, et rendu possible par le financement de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne de la DRAAF (Direction Régionale de l’Agriculture de l’Alimentation et des Forêts) Bretagne, et de Morlaix Communauté (pour les animations).
Consultation sur l’eau, toutes et tous concerné.e.s !
Projet Sainbiote : La prescription nature comme nouveau médicament
Rencontre avec Aurélien Fridman, chargé de projet environnement au sein de l’ulamir-CPIE Morlaix Trégor.
Sainbiote comme Santé Interaction Biodiversité Territoire. Ce projet ambitieux a pour objectif de rassembler divers professionnels de santé (psychologue, sage-femme, médecin, maison de santé, centres sociaux…) pour appréhender et accompagner les individus dans une démarche de bien-être par le contact de la nature.
« Comme on peut prescrire des médicaments lorsque que l’on souffre de maladie mentale par exemple, on pourrait prescrire le fait d’aller prendre l’air 20 min par jour durant 2 semaines »
En phase d’expérimentation, ce projet de trois ans entame sa deuxième année. L’heure est à la création de partenariat avec le personnel de santé.
« Il faut casser les frontières […] créer des relations entre le monde de la santé et le monde de l’environnement »
Aux Etats-Unis, des études étrangères, comme « Prescri-Nature » ont déjà démontré le lien fondé entre nature et bien-être . Au Québec (https://www.prescri-nature.ca/) un programme mis en place par la BC Parks Foundation a été créé, accompagnant les personnels de santé dans la délivrance d’ordonnance nature. Basée sur des données chiffrées, les études démontrent un ratio positif entre bien-être mental et physique lors d’excursions nature, même de courtes durées.
En France, ce projet est soutenu par IRESP (Institut pour la recherche en santé publique). Et mis en place par l’association Alliance Santé Planétaire, appuyé par différents médecins français comme le Dr Blandine Mellouet Fort (Rhône-Alpe-Auvergne) ou bien encore Dr Juliette Zimmerman (Haut-de-France) ainsi que le Docteur Eva Kozub Decotte (Occitanie), et également porté par L’union Régionale des CPIE (Centre Permanent d’Initiative à l’Environnement).
Sur notre territoire, trois CPIE sont moteurs dans l’expérimentation : CPIE de Brocéliande, CPIE de Belle-ïle-en-Mer et le CPIE Morlaix-Tégor. Le tout sous la houlette de l’Agence Régionale de Santé, du PRESE Bretagne (Plan Régional Santé), de la Région et de l’Europe.
Au-delà de la recherche partenariale, ce projet souhaite mettre en avant les aspects de sensibilisation grand public comme nous l’explique Aurélien Fridman, chargé de mission du projet au sein du CPIE Morlaix Trégor : « Le but est de créer un catalogue où les personnes pourraient se renseigner pour avoir une prescription nature. Aussi, pour nous les CPIE […] c’est travailler ensemble avec les personnels de santé et de s’auto-former également à la santé, pour apporter une nouvelle dimension et de nouveaux outils à nos actions de sensibilisation… ».
Alors, personnels se sentant concernés par le sujet, n’hésitez pas à contacter le CPIE Morlaix Trégor pour plus d’informations.
Propos recueillis par Sophie Sanchez-Panchout
Je remercie Aurélien Fridman pour le temps accordé à cet entretien.
Consultation sur l’eau : et si vous donniez votre avis ?
Jusqu’au 25 mai, le public est invité à participer à la nouvelle Consultation sur l’Eau. Objectif : « savoir si le public approuve les actions et moyens mis en œuvre pour améliorer l’état des eaux du bassin Loire-Bretagne ».
Ca se passe quand ?
Du 25 novembre 2024 au 25 mai 2025
C’est quoi ?
Dans chaque bassin (ici en Bretagne nous sommes dans le bassin Loire-Bretagne), la population et les organismes sont consultés et invités à donner leur avis sur la gestion de l’eau. Cela se passe régulièrement (il y avait déjà eu une consultation en 2021 par exemple) aux différentes étapes d’élaboration des politiques qui définissent la gestion de l’eau (SDAGE), et une telle opération dure six mois.
Pour quoi faire ?
L’objectif, avec une consultation, est d’associer les citoyens aux décisions concernant la gestion de l’eau sur le bassin versant, et qu’ils puissent donner leur avis sur les grands problèmes à résoudre pour retrouver une qualité de l’eau qui soit optimale. Depuis 2005, et conformément à la loi européenne, les citoyens sont consultés lors de l’élaboration des SDAGE. Un SDAGE est un Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux. Concrètement, c’est un plan d’action pour la reconquête de la qualité des eaux à l’échelle d’un bassin hydrographique. (ici, Loire-Bretagne). Un SDAGE. définit pour une durée de six ans des objectifs et des moyens afin d’améliorer la qualité de tous les types d’eaux : rivières, nappes souterraines, lacs, mais aussi les eaux littorales. Au bout de six ans, on évalue les résultats, et on réfléchit au prochain SDAGE..
Sur quoi porte la consultation actuelle
La consultation porte sur 8 enjeux identifiés (questions importantes) auxquels il faut répondre pour les années 2028 à 2033, dans :
• Le plan de gestion des eaux (ou schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux – Sdage),
• Le plan de gestion des risques d’inondation (PGRI).
Ces enjeux sont :
Le climat : La politique de l’eau à la hauteur des enjeux d’atténuation et d’adaptation au dérèglement climatique
La connaissance : La connaissance et la communication au service de la prise de conscience pour éclairer les choix, accompagner les transitions et affronter les ruptures
La gouvernance : Les politiques territoriales porteuses des nécessaires solidarités entre les acteurs et les territoires autour de la gestion de l’eau
Les milieux aquatiques : La préservation et restauration des fonctionnalités des sols, des milieux aquatiques, des zones humides et du cycle naturel de l’eau l’eau
La quantité : La sobriété des usages, au cœur d’une gestion quantitative équilibrée, partagée et durable de l’eau
La qualité : Une eau de qualité, pour la santé humaine et la préservation de la biodiversité
Le littoral : La préservation des estuaires et de la mer en conciliant les activités terrestres et marines
Les inondations : Plan de gestion des risques d’inondation (PGRI)
Comment participer à la consultation ?
Le but du questionnaire sera de savoir si le public approuve les actions et moyens mis en œuvre pour améliorer l’état des eaux du bassin.
Dans leur atelier de Loc-Eguiner Saint-Thegonnec (29), Ronan Prudhomme et Vincent Crenn ont relancé la marque finistérienne Roold. Avec leur entreprise agréée Esus, ils collectent des vélos hors d’usage et « refabriquent » des cycles, musculaires et électriques, avec des cadres en acier issus du réemploi.
Roold. Les plus anciens fans de cyclisme se souviennent certainement de cette marque finistérienne, née dans l’entre deux-guerre à Quimper, qui a connu ses heures de gloire sur les routes de l’Ouest jusqu’au début des années 90. Disparue, elle renaît aujourd’hui, toujours dans le Finistère, sous la houlette de Vincent Crenn et Ronan Prudhomme, et ce depuis septembre 2023. Auparavant dans la construction et guide de haute-montagne, le duo s’est rencontré après un changement de vie professionnelle, « lors d’une formation en mécanique et vente de cycles », précise Ronan. Ils décident alors de lancer leur projet autour du vélo, mais de manière plus respectueuse de l’environnement et en voulant réduire les déchets. Et choisissent de faire renaitre une marque historique et locale. Ils rejoignent alors la promotion 2023-2024 de l’incubateur du Tag29*, qui les aide à se lancer.
Chez Roold, entreprise agréée Esus (« Entreprise solidaire d’utilité sociale »), on ne « fabrique » pas des vélos, mais on les « refabrique ». En effet, dans leur atelier situé à Loc-Eguiner Saint-Thégonnec, les deux entrepreneurs ont choisi de faire la part belle au réemploi en ré-utilisant des cadres acier. « Nous collectons des bicyclettes hors d’usage, via la filière de réemploi, des articles de loisirs et de sports, créée par Ecologic. Nous nous intéressons uniquement aux vélos qu’on peut transformer pour répondre aux normes actuelles », explique Ronan. Les cadres, en acier uniquement, ouverts ou droits, sont ainsi ré-utilisés par le duo. «Il arrive même que nous récupérions des anciens cadres de vélos Roold » s’amuse Ronan. Les autres pièces non utilisées repartent en filière de recyclage ou sur le marché de l’occasion. Rien n’est perdu !
Une fois démontés des supports de pompes et autres composants, les cadres sont envoyés à Plouezoc’h, afin d’être traités par sablage, et thermolaquage, avec une peinture sans solvant. Ils rejoignent enfin de nouveau l’atelier de Roold, prêts à être assemblés avec des composants neufs, et à faire partie de l’une des trois séries de cycles disponibles : le Roold Single, vélo classique, le Roold 50, plus polyvalent, et le E-Roold, vélo électrique. On peut acheter ces cycles au design épuré via le site internet de Roold, et des magasins partenaires comme par exemple La Clef Morlette (https://www.laclefamorlette.com/), atelier de réparation de vélo à Morlaix. « On propose aussi des offres de location de vélos pour les professionnels, dans le cadre d’une activité saisonnière, pour du tourisme par exemple » , ajoute Ronan. On pourra aussi retrouver Roold grâce à la friterie mobile « On perd pas le nord », car la remorque de Clément et Léa (voir l’article d’Eco-Bretons), au châssis inox et électrifiée, a été fabriquée dans l’atelier !
Le Plan-Climat-Air-Energie-Territorial, un outil au service des collectivités
Obligatoire pour toutes les intercommunalités de plus de 20 000 habitants, le Plan-Climat-Air-Energie-Territorial (PCAET) est un outil de planification, qui permet aux collectivités d’aborder l’ensemble de la problématique climat, air et énergie sur leur territoire.
Il définit des objectifs stratégiques et opérationnels pour atténuer le changement climatique et s’y adapter. Il liste des actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la dépendance énergétique du territoire, via la réduction des consommations d’énergie et le développement des énergies renouvelables. Il intègre aussi un volet adaptation au changement climatique sur les court, moyen et long termes. Il est rédigé en cohérence avec les engagements internationaux de la France, qui sont notamment de réduire de 20 % la consommation d’énergie finale*, de 40 % la consommation d’énergie fossile* et de porter à 1/3 la part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici à 2030, ou encore d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Le PCAET est à la fois un projet de territoire et un outil d’animation de ce projet. La collectivité intervient dans le cadre de ses responsabilités directes et compétences réglementaires (urbanisme, transport, bâtiments publics…) mais aussi en tant qu’animatrice auprès de tous les publics de son territoire. Pour une cohérence d’actions, tous les acteurs doivent y être impliqués : décideurs, services des collectivités territoriales, acteurs socio-économiques, associations, entreprises, universités, habitants…
Le PCAET comporte généralement :
– un état des lieux de la situation énergétique du territoire : consommations énergétiques et émissions de gaz à effet de serre par secteur, spécificités du territoire, potentiel de développement des énergies renouvelables, qualité de l’air… ;
– une stratégie territoriale, qui s’appuie sur cet état des lieux pour établir des priorités et objectifs ;
– un plan d’actions qui concrétise les orientations définies par la stratégie territoriale et propose des objectifs quantifiés dans le temps ;
– des indicateurs de suivi et d’évaluation à l’échelle du territoire.
Si le changement climatique est global, le PCAET permet de définir et coordonner des actions au niveau local. Il est aussi possible d’y intégrer des actions inter-régionales et/ou de coopération décentralisée.
A noter que si la notion d’obligation ne s’applique qu’aux collectivités de plus de 20 000 habitants, les plus petites collectivités peuvent tout de même s’en emparer de manière volontaire.
* Par rapport à l’année de référence 2012.
L’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix HEOL œuvre pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique, les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org .
Résidences secondaires ou cabanes, on les relie aux Nuits de la lecture
Entre le 23 et le 26 janvier prochain, se dérouleront dans tout le pays les 9e Nuits de la lecture, autour des patrimoines, proposéespour la quatrième année consécutive par le Centre national du livre sur proposition du ministère de la Culture. « Au cours de ces quatre soirées, le public sera invité à se réunir à l’occasion de milliers d’événements physiques et numériques autour du thème des patrimoines », nous disent les organisateurs qui indiquent que « le patrimoine y sera donc pluriel, et célébré sous toutes ses formes : intime, collectif, culturel, matériel ou immatériel… ».
Sur le site dédié (https://www.nuitsdelalecture.fr/programme), on y découvre pour la Bretagne, nombreux lieux et dates où se dérouleront des rencontres tout aussi alléchantes les unes que les autres, dans leur diversité. Il y en aura ainsi à Allaire, Brest, Cords-Nuds, Erquy, Gaël, Josselin, Lampaul-Ploudalmézeau, Landéda, Lanmeur, Lannion, Lesneven, Lorient, Loudéac, Missiriac, Morlaix, Plouéscat, Plougoulm, Plumaudan, Pontivy, Quintin, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Quay-Portrieux, Saint-Vran, Trévé, Vannes…
Sur les réseaux sociaux aussi, on en voit passer quelques autres, comme cette soirée du vendredi 24 janvier dans le Trégor, au Café Théodore à Trédrez-Locquémeau. Avec un chaleureux programme autour de « Ce qui nous lie », concocté par l’asso Ideographik à découvrir plus en détail :https://www.cafetheodore.fr/agenda/nuit-de-la-lecture/.
Puisqu’il est question de lien(s), celui établi ici relie deux de ces nombreux événements sous un apparent même toit : celui de l’endroit où l’on habite la plupart du temps, la résidence principale, un toit solide – sauf quand des tempêtes de tous ordres s’en mêlent -, unique pour beaucoup d’entre nous, terriblement manquant pour les personnes sans-abri. Et puis celui de la résidence secondaire le long des côtes, où l’on se rend plus ou moins régulièrement, offrant à notre vue ses tristes volets clos. L’INSEE nous informe que : « en 2023, les résidences secondaires représentaient 12 % de l’ensemble des logements en Bretagne. Cette part est supérieure à la moyenne nationale, en raison notamment de la forte attractivité du littoral breton.» Et c’est là où le bât blesse…
Bretagne Secondaire : rencontre à Erquy avec l’auteur Benjamin Keltz
« Benjamin Keltz a parcouru la Bretagne, celle des volets fermés, surtout les stations balnéaires (mais aussi Caurel près du lac de Guerlédan) afin de comprendre un phénomène qui n’est pas nouveau mais qui a pris une ampleur considérable depuis le COVID. En effet, cette Bretagne-là connaît une crise du logement hors norme ; dans de nombreuses petites cités, le taux de résidences secondaires dépasse les 50% : se loger est devenu un calvaire pour les familles qui veulent s’installer à l’année. Le récit de voyage voisine avec l’enquête journalistique, les références littéraires foisonnent et les anecdotes prêtent parfois à sourire. Il ne s’agit pas ici de trouver un coupable mais de faire le point et peut-être susciter une réflexion collective. »
L’auteur sera présent pour en parler, à la bibliothèque Le blé en herbe à Erquy qui aura, nous précise-t-elle, beaucoup de plaisir à échanger avec l’auteur, sur cette problématique qui nous concerne toutes et tous, d’autant plus à Erquy où il est difficile là aussi de se loger : https://www.nuitsdelalecture.fr/programme/bretagne-secondaire-rencontre-avec-benjamin-keltz.
Et pour enfoncer le clou, le média indépendant Splann vient tout juste de sortir une enquête édifiante sur la bétonisation qui continue de grignoter le littoral breton, avec 4000 ha de terres artificialisées en 10 ans :https://splann.org/nouvelle-enquete-littoral-breton-tentation-beton/.
Des voix hautes, d’ici et de là-bas, pour parler de nos cabanes, nos refuges…
Il y a des toits plus lointains, dans le temps et dans l’espace, comme ceux des cabanes qui font vibrer nos mémoires d’enfance et nos besoins de nous extraire des tumultes du monde, de résister dans des zones à défendre où se bâtit un vivre-ensemble autrement. Et bien d’autres cabanes encore…
C’est précisément le thème que propose d’explorer Françoise Ramel*, l’initiatrice d’un événement avec une première phase radiophonique, qui sera diffusée dans la soirée du jeudi 23 janvier sur Radio Bro Gwened où elle est bénévole, radio dirigée par Gaël Le Du, dont les studios sont basés à Pontivy et Vannes. Les seconde, troisième et quatrième phasesfigurent dans un podcast qui est proposé à l’écoute en ligne ici : https://rbg.bzh/br/abadennou/11265/ et sur l’audioblog Arte Radio.
Le riche et éclectique contenu que Françoise concocte comprendra notamment des lectures polyphoniques de textes autour des cabanes -proches ou lointaines-, d’autrices et auteurs tels que Gabrielle Filteau-Chiba, Marielle Macé, Sylvain Tesson, Jean-Michel Le Clézio, Jacob Karhu… et des poèmes du Gabonais Steve Wilifrid Mounguengui. Il y aura également, placés sous le signe des matrimoines, des extraits sonores d’interviews que Françoise a effectuées avec quelques-unes des 70 « Femmes de caractère », d’ici et d’ailleurs, dans le cadre de l’émission qu’elle anime depuis 5 ans sur Radio Bro Gwened. Parmi elles, l’autrice-poète et photographe Johanne Gicquel et l’autrice médiéviste et écologiste Anne Jordan.
Et puis des interviews toutes fraîches, comme celle de l’artiste Léonor Bolcatto qui se produira le jour même à Uzel (https://www.pcc-loudeac.fr/agenda/leonor-bolcatto-renaitre-ma-maison/), avec un spectacle en chansons, intitulé « Renaître ma maison », aux paroles à la fois intimistes et féministes : « Quand il pleut dehors et que l’hiver m’envahit, je me cache dans ma grotte, je me blottis entre les murs de ma tanière, là où je dialogue avec mes fantômes, là où naissent mes poèmes. Si vous me rendez visite, je vous offrirai à boire et je vous présenterai les fleurs, les araignées, les forêts de ma maison. Je vous chanterai mes luttes, mes blessures, mes amours et on mangera une soupe au coin du feu.C’est un sentier de randonnée où, à mesure qu’on y marche, on se laisse habiter par le paysage. C’est une envie de péter les murs et d’aller se rouler dans l’herbe. »
Enfin, il y aura bien sûr de la musique ! Le tout sera donc disponible dans un podcast participatif avec les contributions de : Laurence Ariouat Mermet, Marie-Cécile Calmelet, Claude-Guy Onfray, Laurence Dion, Axel Savina, Steve-Wilifrid Mounguengui, Laura Conill…
Laurence Dion, présidente de l’association Fontaines et lavoirs au Foeil, près de Quintin, petite cité de caractère où s’est tenu le festival Paysages en juillet 2024. Si vous voulez entendre Laurence et son choix de textes venus tout droit du Québec, trouvez la meilleure façon et surtout le meilleur moment pour vous d’écouter en ligne – ou sur les ondes – la création polyphonique « Nos cabanes » pendant les Nuits de la lecture du 23 au 26 janvier !
Parmi les lectures à voix haute que vous entendrez, figurent également ces quelques phrases, extraites du très poétique petit livre, « Nos cabanes » de Marielle Macé, paru chez Verdier :
« Faire des cabanes : imaginer des façons de vivre dans un monde abîmé. Trouver où atterrir, sur quel sol rééprouvé, sur quelle terre repensée, prise en pitié et en piété. Mais aussi sur quels espaces en lutte, discrets ou voyants, sur quels territoires défendus dans la mesure même où ils sont réhabités, cultivés, imaginés, ménagés plutôt qu’aménager. Pas pour se retirer du monde, s’enclore, s’écarter, tourner le dos aux conditions et aux objets du monde présent. Pas pour se faire une petite tanière dans des lieux supposés préservés et des temps d’un autre temps, en croyant renouer avec une innocence, une modestie, une architecture première, des fables d’enfance, des matériaux naïfs, l’ancienneté et la tendresse d’un geste qui n’inquiéterait pas l’ordre social… Mais pour leur faire face autrement, à ce monde-ci et à ce présent-là, avec leurs saccages, leurs rebuts, mais aussi leurs possibilités d’échappées. (…) Faire des cabanes au bord des villes, dans les campements, sur les landes, et au coeur des villes, sur les places, dans les joies et les peurs. Sans ignorer que c’est avec le pire du monde actuel (de ses refus de séjours, de ses expulsions, de ses débris) que les cabanes souvent se font, et qu’elles sont simultanément construites par ce pire et par les gestes qui lui sont opposés ».