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« Terre- relier nos forces pour la préserver », un livre à la rencontre des acteurs et actrices du maraîchage bio breton

22 maraîchers et maraîchères, quatre futur.e.s installé.e.s dont une éleveuse bovine. Toutes et tous ont été interviewé.e.s par Isabelle Deval, pour son ouvrage « Terre – relier nos forces pour la préserver », qui sort en cette fin octobre aux Editions Coop Breizh. Un projet « collectif et collaboratif », mené avec une équipe de photographes, par cette jeune femme de 37 ans, elle-même salariée en maraîchage bio. Elle a souhaité mettre en lumière les témoignages de ces acteur.rice.s du monde agricole, afin de rapprocher les métiers de la terre des « consommateur.rice.s que nous sommes tous et toutes ». Les droits d’auteur du livre seront reversés à l’association Terre de Lien Bretagne, qui œuvre pour l’accès à la terre en agriculture. On pourra découvrir l’ouvrage, préfacé par Jacques Caplat, ce dimanche à la Fête de la Châtaigne au Jardin des Mille Pas à Rennes.

Le projet d’Isabelle a germé suite à l’été 202. « Il était extrêmement chaud », rappelle-t-elle. « Souvent, en maraîchage, à la fin de l’été, on est fatigués. Là, c’était encore plus intense. En discutant avec un patron, je me suis demandée comment les autres collègues allaient, et si Monsieur et Madame Tout Le Monde pouvait s’imaginer la situation dans laquelle on était ». L’idée lui vient alors de partir à la rencontre d’autres maraîchers et maraîchères, pour « ouvrir les portes de ce monde ».

Le 30 octobre 2022, après un peu plus mois de préparation, Isabelle enfourche son vélo et part pour 1232 kilomètres en itinérance, durant deux mois et demi, à travers les quatre départements de la Bretagne administrative. Accompagnée d’une équipe de photographes composée de Ellie Gibbons, Elliott Smarrito et Le Photographe Ambulant, elle part à la découverte de 22 exploitations, toutes ayant des surfaces de production en bio de moins de 15 hectares. « J’ai voulu présenter différentes façons de cultiver », précise Isabelle. « Certaines fermes sont en polyculture avec élevage, d’autres en maraichage diversifié, spécialisées en petits fruits, en plantes médicinales ». Trois d’entre elles utilisent la traction animale. Certain.e.s exploitant.e.s sont tout récemment installé.e.s, et d’autres sont sur le point de transmettre après plusieurs décennies d’activité. Une diversité de situations et de parcours, particulièrement riche. « Leurs témoignages méritent d’être écoutés, et d’être lus », selon Isabelle. Le résultat : un ouvrage de textes et de photos, de 192 pages, édité par Coop Breizh.

Avec ce projet, auquel quelques sponsors et des citoyen.ne.s ont participé via un crowdfunding, Isabelle souhaite aussi mettre en lumière l’association Terre de Liens Bretagne. Les droits d’auteur de l’ouvrage lui seront d’ailleurs entièrement reversés.

Cette structure, implantée depuis 2006 dans la région, travaille à préserver les terres agricoles et à faciliter l’accès des paysan.ne.s au foncier. Un sujet qui est très important pour la jeune femme. « Comment accéder à quelques hectares quand on va s’installer ? », s’interroge-t-elle. « Il faut ouvrir la question de l’accès à la terre à la société entière. Est ce que cela doit incomber, de même que l’agriculture, seulement aux paysan.ne.s ?Je souhaite que cet ouvrage puisse rapprocher davantage les métiers de la terre et les consommateur.trice.s que nous sommes tou.te.s. ». Pour en savoir plus, on pourra retrouver la jeune femme dimanche 22 octobre, au Jardin des Mille Pas à Rennes, lors de la Fête de la Châtaigne, pour fêter officiellement la sortie du livre.

 

Terre – relier nos forces pour la préserver, d’Isabelle Deval, préfacé par Jacques Caplat, 192 pages, éditions Coop Breizh, 25 euros.

Plus d’infos : https://www.coop-breizh.fr/11551-terre-relier-nos-forces-pour-la-preserver-9782843469695.html




L’idée sortie. Une grande expo sur les champignons à Tréglamus (22).

C’est l’automne, la pluie fait son grand et attendu retour, et les champignons poussent. Pour apprendre à mieux les connaître et les reconnaître, la Société Mycologique des Côtes-d’Armor (SMCA) organise sa grande exposition mycologique annuelle à Tréglamus (22), non loin de Guingamp. Plus de 1000 visiteurs et visiteuses, petits et grands, sont attendus pour ce rendez-vous, qui met en lumière tout un pan de notre biodiversité locale.

Saviez-vous que dans le département des Côtes-d’Armor, on peut trouver 1470 espèces différentes de champignons ? On pourra en découvrir de nombreuses lors de l’exposition mycologique qui se déroulera à Tréglamus, près de Guingamp, dimanche 22 octobre. Organisée par le Société Mycologique des Côtes-d’Armor (SMCA), qui a été fondée en 2002, les objectifs de l’événement sont de :

-Faire découvrir la beauté et la diversité des champignons au plus grand nombre (entre 200 et 400 espèces présentées) ;
-Disposer d’aides à la détermination (tableau simplifié des genres et espèces, explications avec mycologues, ouvrages) ;
-Observer quelques exemples des confusions les plus fréquentes et la manière de les éviter (avec un stand sur les confusions)

Le cœur de l’exposition sera constitué d’un « panorama mycologique », présentant « l’ensemble des champignons récoltés et répertoriés durant les deux jours précédent », explique la SMCA dans un communiqué. On pourra aussi découvrir les « odeurs » et essayer de les reconnaître sur un stand dédié. Il sera également possible d’adhérer à l’association et de s’inscrire pour de futures sorties, et de se documenter.

 

L’édition 2023 voit aussi le retour des conférences et des lieux d’échanges pour le public, qu’il soit connaisseur ou non :

  • A 10h30 et 15h, intervention de Michel Hayraud, mycologue, président d’Ascomycete.org et de la Société Mycologique du Massif d’Argenson, qui évoquera les champignons carbonicoles, c’est à dire poussant après un incendie, sur des débris brûlés. Ils ont « rôle clé dans la résilience des sites brûlés par leur appropriation des éléments nutritifs des sols brûlés et leur restitution aux végétaux recolonisant ces sites ». Des inventaires de ces champignons sont en cours, notamment dans les Monts d’Arrée et dans la forêt de Brocéliande. Attention, en raison d’un nombre de places limitées, l’inscription est nécessaire : 06 84 16 87 35 ou mail cathy-et-ronan@orange.fr
  • Un « espace information » sur la bioluminescence de certains champignons, et ses applications, notamment les étonnantes « lampes vivantes », avec Marcel Koken, de Labocea-CNRS à Brest.

Un espace pour les enfants est également prévus, pour que les plus grands puissent découvrir l’exposition en toute sérénité.

 

Pratique :

Exposition mycologique, salle polyvalente de Tréglamus

La conférence se déroulera dans la salle de Ty Cocagne, à proximité.

Tarif : 3 euros l’entrée, permettant d’accéder à l’exposition et la conférence

 

Plus d’infos

https://myco22.fr




Les CIGALES fêtent leurs 40 ans et vont à la rencontre du public

Connaissez-vous les CIGALES ? Ces Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative Locale et de l’Épargne Solidaire sont nés il y a 40 ans. Ils permettent le financement de projets de l’économie sociale et solidaire, grâce à l’épargne des citoyen.ne.s regroupé.e.s au sein d’un club. En Bretagne, on compte 27 CIGALES, regroupant environ 350 citoyen.ne.s cigalier.e.s investisseur.e.s . Pour se faire connaître davantage, des réunions sont organisées en ce moment dans différentes villes bretonnes, notamment à Rennes ce lundi 16 octobre et à Morlaix mardi 17 octobre.

Les CIGALES s’activent en Bretagne !…On ne parle pas de l’insecte du Sud de la France, mais des Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locales de l’Epargne Solidaire. Ils sont nés en 1983 en France (le mouvement fête ses 40 ans cette année) et regroupent des citoyen.ne.s désireux/ses de financer des projets locaux en économie sociale et solidaire et développement durable, sur une durée de cinq ans. Par groupe de 5 à 20 personnes, en indivision volontaire, ils mettent en commun une partie de leur épargne personnelle. Dans la région, les CIGALES sont fédérées au sein d’une association, qui regroupe actuellement 27 clubs, « soit environ 350 citoyen.ne.s cigalier.e.s investisseur.e.s. En 2022, environ 60 000€ ont été ainsi investis en Bretagne », explique Marine Bargain, chargée de mission développement en Bretagne Ouest pour l’association des CIGALES de Bretagne. « Chaque club a son fonctionnement, elles sont autonomes », poursuit-elle.

Un club CIGALES a une durée de vie de 10 ans : au bout de 5 ans, quand le ou les projets sont financés, les cinq années suivantes sont consacrées à de la gestion. C’est durant cette période que les porteur.euse.s remboursent le prêt que les membres du club leur ont octroyé. « Souvent, le fait qu’un club finance un projet va servir de levier pour obtenir d’autres financements, notamment bancaire », précise Marine. De nombreuses entreprises ont ainsi bénéficié de l’épargne citoyenne bretonne : La Volumerie, agence-atelier de scénographie qui réutilise des anciennes expositions pour créer de nouveaux aménagements à Broons (22), le Baranoux, café-épicerie-lieu culturel de proximité constitué en Scic à Saint-Senoux (35), Comme un Etabli, l’atelier collaboratif de Rennes, l’éco-lieu Demain en Main à Locoal-Mendon (56), la Grange aux Livres, librairie coopérative à Augan (56)…

Pour mieux se faire connaître, auprès du grand public mais aussi de ceux et celles qui ont des projets dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, les CIGALES de Bretagne organisent en ce moment des réunions dans toute la région.

On pourra ainsi les retrouver le 16 octobre à Rennes, à l’Espace Anne de Bretagne rue Martenot, le 17 octobre à Morlaix au 2D en compagnie de l’Adess, et le 26 Octobre à Vannes, au bâtiment du Prisme-PIBS. D’autres rendez-vous sont prévus cet automne, à Lannion, Pontivy, Dinan, Redon…dont certains dans le cadre du mois de l’ESS.

Les CIGALES participeront aussi au Tour de Bretagne de la Finance Solidaire les 9 novembre à Rennes, 14 novembre à Brest, 15 novembre à Saint-Brieuc et 16 novembre à Lorient.

 

Plus d’infos

https://www.cigales-bretagne.org

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Trophées Bretons des Transitions : Huit initiatives récompensées

Cette année encore, Les Trophées Bretons des Transitions ont récompensés huit initiatives bretonnes en matière de transition écologique Pour cette dix-septième édition, ils ont été remis à Quimper, à l’occasion du salon régional Breizh Transition. Economie circulaire, emballage consignés, éco-festival ou réemploi en informatique ont ainsi été mis à l’honneur.

« Encourager et valoriser les bonnes pratiques ». Tel est l’objectif des Trophées bretons du Développement Durable, remis tous les ans depuis 2005 à l’initiative de l’Etat, l’Ademe et de la Région Bretagne. Cette année, 152 candidatures ont été déposées, dans quatre catégories : association, entreprise, acteurs publics, établissements d’enseignement, et dans trois catégories thématiques : santé-environnement, mobilité, et innovation. Un « prix du public » a été également décerné, après un vote citoyen en ligne.

Les lauréats 2023 sont :

Catégorie Entreprise : Unik Informatique

L’entreprise finistérienne, qui est une société à mission, a mis en place une filière de réemploi de pièces et de composants informatique depuis 2020. Plus de 40 000 pièces sont à disposition des réparateurs, pros et particuliers, et ce à destination du monde entier.

Plus d’infos : unik-informatique.com

Catégorie Association : Pakadur

L’association Pakadur est basée à Rennes. Elle a mis en place le projet « En boîte le plat » : 70 commerçant.e.s partenaires ont à disposition des contenants consignés, réutilisables et mutualisés. Ils sont utilisés pour les ventes à emporter, et les client.e.s peuvent les ramener chez n’importe quel commerce partenaire.

Plus d’infos : enboiteleplat.fr

Catégorie « Acteur Public » : Guingamp-Paimpol Agglomération et Lannion Trégor Communauté.

Les deux communautés de communes des Côtes-d’Armor se sont associées pour mettre en place une expérimentation sur les filets de pêche usagés. Elle consiste en l’élaboration et la mise en œuvre sur plusieurs mois d’un schéma-test de collecte sélective, et leur valorisation locale, notamment en filament pour les impressions 3D.

Catégorie « Etablissement d’enseignement » : Cité scolaire Beaumont à Redon (35)

La Cité Scolaire organise un éco-festival durant deux jours, à destination des élèves. Ce temps fort leur permet de participer à des ateliers variés : concours d’éloquence sur le thème de l’égalité, atelier de confection sur le thème de l’upcycling, fresque du climat…D’autres actions sont aussi organisés dans l’année.

Catégorie « Santé-Environnement » : Mairie de Laillé (35)

La commune de Laillé s’est lancée dans un projet de verdissement et de végétalisation des cours du restaurant scolaire, du centre de loisirs, et des écoles publiques. Un jardin éducatif et solidaire, soutenu par la mairie, a été aussi installé sur des terrains communaux adjacents, par l’association « Un pt’it coin de parapluie ». Une micro-forêt et un « sanctuaire » de biodiversité vont aussi être créés sur des espaces enherbés, par les enseignants. Une chaufferie bois, une centrale photovoltaïque ainsi que des travaux de rénovation énergétiques des batiments ont été réalisés.

Catégorie « Mobilité » : La navette de Cornouaille – Kerne kas digas »

La navette de Cornouille est un système de transport collectif à la demande, pour les salarié.e.s des entreprises clientes, sur leur trajet domicile-travail. Fonctionnant à n’importe quelle heure, elle utilise un véhicule électrique de 9 places.

Catégorie « Innovation »

L’entreprise Cool Roof France, basée dans le Finistère, propose des solutions pour rafraîchir les bâtiments, en peignant par exemple les toits en blanc grâce à un revêtement éco-conçu, bio-sourcé et non polluant. Une recette DIY (à faire soi-même) a également été mise au point par Cool Roof France, et est en accès libre.

Notre article sur Cool Roof France : http://www.eco-bretons.info/pour-lutter-contre-la-chaleur-repeignons-nos-toits-en-blanc/

Catégorie « Prix du public » : L’Eclaireuz

L’Eclaireuz, c’est le nouveau projet de Claire Cariou, initiatrice de l’association Cote Waste, qui a aussi réalisé en 2021 un « Tro Breizh » à vélo du zéro déchet. Au sein de la Coopérative d’Activité et d’Emploi Chrysalide, elle propose désormais ses services auprès des entreprises et professionnel.le.s, en les formant pour diminuer leur volume de déchets.

Notre article sur L’Eclaireuz : http://www.eco-bretons.info/leclaireuz-montre-la-voie-de-la-reduction-des-dechets-aux-entreprises-et-aux-pros/




« La Vie profonde », une plongée dans les abysses avec David Wahl

Embarquez à bord du « Pourquoi Pas ? », un navire océanographique français, pour une expédition à la découverte des grands fonds, grâce à « La vie profonde » de David Wahl. L’auteur a eu la chance de participer à cette exploration scientifique, et nous livre le récit de son expérience dans un journal de bord passionnant. On pourra le retrouver le 7 octobre au Carrefour des Transitions à Plounéour-Lanvern, et le 12 octobre à Lorient pour le Festival des Aventuriers de la Mer, pour une rencontre et une lecture d’extraits du livre.

 

Ecrivain, dramaturge, interprète, David Wahl est aussi artiste associé à Océanopolis-Brest, Centre National de Culture Scientifique dédié à l’océan. L’océan, il en est justement question dans son dernier livre, « La Vie Profonde », paru aux Editions Arthaud.

Un ouvrage qui est en fait un « carnet de bord ». En effet, David Wahl a embarqué le 8 juillet 2017 à bord du « Pourquoi Pas ? », un vaisseau de la marine océanographique française, pour trois semaines en mer. Objectif de l’expédition scientifique, baptisée MoMARSAT2017 : explorer un champ marin hydrothermal nommé « Lucky Strike », situé à 1700 mètres de profondeur entre les Açores et l’Amérique, étudier sa faune, et procéder à la maintenance d’un observatoire sous-marin qui comprend des instruments de mesure. L’écrivain a eu la chance d’embarquer parmi 75 membre d’équipage et scientifiques, à l’invitation de Jozée Sarrazin, chercheuse en écologie benthique (le benhos est l’ensemble des organismes aquatiques vivant sur le fond de la mer et des océans, ndlr) et de Pierre-Marie Sarradin, chef de l’expédition, chimiste, et responsable à l’Ifremer de l’unité de recherche « Etude des écosystèmes profonds ». Tous deux souhaitaient ouvrir le monde scientifique aux artistes. La mission de David : tenir un journal de bord. Celui-ci va servir ensuite de matériau pour une création théâtrale du Teatr Piba et de son metteur en scène Thomas Cloarec, et baptisé « Denvor », « mer profonde » en breton.

C’est ainsi que durant trois semaines, il nous donne à voir ce qu’il se passe à bord du navire, et au sein même du groupe de scientifiques. Montage des laboratoires, exploration des profondeurs et prélèvement à l’aide du ROV Victor, « petit submersible de couleur jaune, entièrement automatisé, télé-opéré depuis la surface », observations au microscope….Tous les « coulisses » d’une telle expédition vers les abysses nous sont dévoilés. On embarque ainsi nous aussi sur le « Pourquoi Pas ? » et l’on partage les découvertes réalisées au fil des jours, ainsi que l’enthousiasme de l’équipe.

Un voyage extraordinaire et passionnant à la rencontre d’un milieu encore très mystérieux, qu’il convient de mieux connaître pour mieux protéger. En effet, les abysses sont l’objet d’enjeux économiques importants et sont soumis à la menace de l’exploitation industrielle. Comme s’interroge David Wahl à la fin de son journal, «  Dans le combat millénaire qui oppose l’amour à l’argent, les profondeurs sous-marines seront-elles l’ultime champ de bataille où l’on verra capituler la soif de l’or ? Ou une victime de plus à ajouter à un tableau de chasse bien sinistre ? »

La vie profonde – Une expédition dans les abysses, David Wahl, Editions Arthaud, 171 pages, 22 euros.

 

 

Plus d’infos

https://davidwahl.fr/

 

Le programme du Carrefour des Transitions à Plounéour-Lanvern : https://paysbigoudenentransition.fr/evenements-a-venir/




Les Algues Vertes en ciné-débat à Morlaix jeudi soir

Notez la date ! Pour celles et ceux qui n’ont pas encore vu (ou qui voudraient revoir) le film Les Algues Vertes de Pierre Jolivet, avec Céline Salette dans le rôle de la journaliste indépendante Inès Léraud, séance de rattrapage jeudi 5 octobre à 20h30 au Cinéma La Salamandre à Morlaix, dans le cadre du Forum de l’Eau organisé en deux temps* par le Lycée Agricole de Suscinio, avec les associations Ulamir-CPIE du Pays de Morlaix et Leborgne Concept dans le cadre de leur projet Suscini’eau, soutenu par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la DRAAF Bretagne et la DREAL. Une projection qui sera suivie d’un débat animé par Laurence Mermet, présidente d’Eco-Bretons, avec Isabelle Volante de l’association Halte Aux Marées Vertes, Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion et lanceur d’alerte ainsi que Olivier Ragueneau, biogéochimiste marin, directeur de recherche au CNRS et chercheur au sein du Groupe Scientifique Algues Vertes.

Inès Léraud est une journaliste indépendante, installée en Centre-Bretagne depuis 2015. Elle est notamment autrice et réalisatrice de documentaires radio diffusés sur France Culture (« Le Journal Breton » dans l’émission « Les Pieds sur Terre), France Inter (Bretagne, une histoire de grains pourris) ou encore Arte. Ses thèmes de prédilection sont l’agriculture, l’agro-industrie et l’environnement. Des sujets encore sensibles voire tabous dans la région. Inès Léraud a subi des pressions pour avoir exercé son travail d’investigation. Elle a ainsi du faire face à deux procès en diffamation de la part d’industriels du secteur agro-alimentaire.

Son travail autour du phénomène des algues vertes l’a amenée à l’adapter en bande dessinée, avec le dessinateur Pierre Van Hove. L’ouvrage, baptisé « Algues vertes, l’histoire interdite » (éditions Delcourt), sort en 2019, et est vendu à plus de 130 000 exemplaires. Un succès qui entraîne une adaptation au cinéma, sous la houlette du réalisateur Pierre Jolivet. Le film « Les algues vertes » sort ainsi le 12 juillet 2023, et remporte un succès critique, et public, notamment en Bretagne, où de nombreuses séances en avant-premières sont proposées, notamment dans les territoires confrontés aux marées vertes.

Dans le film, le rôle d’Inès Léraud est joué par la comédienne Céline Salette. On la suit dans son enquête, et ses rencontres avec les lanceurs d’enquêtes, politiques, scientifiques, agriculteurs, habitants.e.s.

Le film sera projeté jeudi 5 octobre à 20h30, au Cinéma La Salamandre à Morlaix, dans le cadre du Forum sur l’Eau organisé par le Lycée Agricole de Suscinio, avec les associations Ulamir-CPIE du Pays de Morlaix et Leborgne Concept, dans le cadre de leur projet Suscini’eau, soutenu par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la DRAAF Bretagne et la DREAL. Le film sera suivi d’un débat animé par Laurence Mermet, présidente d’Eco-Bretons, avec Isabelle Volante de l’association Halte Aux Marées Vertes, Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion et lanceur d’alerte, ainsi qu’Olivier Ragueneau, biogéochimiste marin, directeur de recherche au CNRS et chercheur au sein du Groupe Scientifique Algues Vertes.

 

Une partie de l’équipe d’ Eco-Bretons a vu le film. Voici les réactions :

Le retour de Sylvaine, bénévole et « plume citoyenne » :

« Marquée par la BD de la journaliste Inès Léraud publiée en 2019, j’ai beaucoup apprécié sa transposition cinématographique. Le film nous plonge dès le début dans ses pas, délivrant un récit percutant, fidèle à l’histoire et à la chronologie des faits, dans une atmosphère sous pression. Le jeu des acteurs est naturel, ils en deviennent vite attachants. Le cinéma a ce don de toucher la corde sensible avec une immersion directe. L’intérêt est également d’élargir le débat à de nouveaux publics, grâce à une diffusion élargie, permettant de mettre encore plus en lumière ce fléau irrésolu aujourd’hui. Pour preuve, de jeunes spectateurs de 13 et 15 ans assis à mes côtés ont été très choqués de découvrir cette tragédie, réalisant que cette fiction est inspirée d’une histoire vraie. Une claque ! Un film essentiel qui met à l’honneur les lanceurs d’alerte et condamne le silence des pouvoirs publics. Pour ne jamais oublier les victimes. Cruellement d’actualité, en résonance avec tant de sujets contemporains, je suis ressortie de ce film avec avec un sentiment mêlé de tristesse et de révolte, avec la profonde conviction qu’il ne faut rien lâcher. Bravo à ceux qui ont le courage de dénoncer ! »

L’avis de Laurence, présidente d’Eco-Bretons :

« C’est une salle comble qui a accueilli le samedi 3 juin dernier, l’avant-première du film dans l’unique belle salle du cinéma associatif Le Douron de Plestin-les-Grèves. Nulle surprise à dire vrai, puisque nous sommes à quelques kilomètres de Saint-Michel-en-Grève, commune hélas marquée au fer vert – celui que les militants écologistes désignent par marées vertes. Ce terme rend en effet mieux compte de l’anormal et meurtrier envahissement de la grève par ulva lactuca, que la production intensive de porcs, avec ses rejets bien trop excessifs d’azote, a rendu dangereusement proliférante. Qui pourra oublier que le 28 juillet 2009, Vincent Petit y a vu son cheval mourir asphyxié sous ses yeux, après s’être enlisé, en réchappant lui-même de peu aux émanations mortelles d’hydrogène sulfuré que dégagent ces marées vertes en putréfaction ?

C’est donc avec une émotion collective palpable que s’est déroulé un débat nourri, à l’issue de la projection du film, en présence du réalisateur engagé Pierre Jolivet, de Marc-Antoine Robert l’un des producteurs du film, et des lanceurs d’alerte locaux qui dénoncent sans relâche, depuis des décennies, la coupable incurie des pouvoirs publics : Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion, Yves-Marie Le Lay, président de La Sauvegarde du Trégor-Goëlo Penthièvre et inlassable combattant associatif des marées vertes. Ce dernier a créé en mai dernier, l‘association « Défense des victimes des marées vertes »,  avec quelques autres représentants d’associations bretonnes, parmi lesquels André Ollivro (Halte aux marées vertes), Jean-Yves Quéméneur (Force 5).

Cet excellent film ne peut laisser insensible devant la pugnacité de la téméraire journaliste lanceuse d’alerte Inès Léraud, sans oublier sa consoeur Morgan Large (Radio Kreiz Breizh) et ces militants associatifs au long cours. Espérons que son succès (392 087 entrées au 27 septembre 2023), associé à celui de l’implacable et documenté livre du journaliste Nicolas Legendre “Silence dans les champs” (éditions Arthaud) – participera à inverser le rapport de force… en défaveur des trop puissants lobbies agro-industriels responsables de l’empoisonnement grandissant de l’ensemble du vivant. »

* Le Forum de l’Eau organisé  au lycée de Suscinio à destination des étudiant.e.s en 1ère année de BTS Gestion et protection de la nature, se déroulera toute la journée du 9 octobre avec plusieurs partenaires dont Morlaix Communauté, l’Ulamir-CPIE, le SAGE Léon Trégor, le réseau Ecoflux de surveillances des cours d’eau bretons.
Pratique
Projection le jeudi 5 octobre à 20h30 au Cinéma La Salamandre, 39 Ter Quai du Léon 29600 Morlaix (au SEW).
Tarif plein : 8 euros, tarif réduit : 6 euros.