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Les Algues Vertes en ciné-débat à Morlaix jeudi soir

Notez la date ! Pour celles et ceux qui n’ont pas encore vu (ou qui voudraient revoir) le film Les Algues Vertes de Pierre Jolivet, avec Céline Salette dans le rôle de la journaliste indépendante Inès Léraud, séance de rattrapage jeudi 5 octobre à 20h30 au Cinéma La Salamandre à Morlaix, dans le cadre du Forum de l’Eau organisé en deux temps* par le Lycée Agricole de Suscinio, avec les associations Ulamir-CPIE du Pays de Morlaix et Leborgne Concept dans le cadre de leur projet Suscini’eau, soutenu par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la DRAAF Bretagne et la DREAL. Une projection qui sera suivie d’un débat animé par Laurence Mermet, présidente d’Eco-Bretons, avec Isabelle Volante de l’association Halte Aux Marées Vertes, Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion et lanceur d’alerte ainsi que Olivier Ragueneau, biogéochimiste marin, directeur de recherche au CNRS et chercheur au sein du Groupe Scientifique Algues Vertes.

Inès Léraud est une journaliste indépendante, installée en Centre-Bretagne depuis 2015. Elle est notamment autrice et réalisatrice de documentaires radio diffusés sur France Culture (« Le Journal Breton » dans l’émission « Les Pieds sur Terre), France Inter (Bretagne, une histoire de grains pourris) ou encore Arte. Ses thèmes de prédilection sont l’agriculture, l’agro-industrie et l’environnement. Des sujets encore sensibles voire tabous dans la région. Inès Léraud a subi des pressions pour avoir exercé son travail d’investigation. Elle a ainsi du faire face à deux procès en diffamation de la part d’industriels du secteur agro-alimentaire.

Son travail autour du phénomène des algues vertes l’a amenée à l’adapter en bande dessinée, avec le dessinateur Pierre Van Hove. L’ouvrage, baptisé « Algues vertes, l’histoire interdite » (éditions Delcourt), sort en 2019, et est vendu à plus de 130 000 exemplaires. Un succès qui entraîne une adaptation au cinéma, sous la houlette du réalisateur Pierre Jolivet. Le film « Les algues vertes » sort ainsi le 12 juillet 2023, et remporte un succès critique, et public, notamment en Bretagne, où de nombreuses séances en avant-premières sont proposées, notamment dans les territoires confrontés aux marées vertes.

Dans le film, le rôle d’Inès Léraud est joué par la comédienne Céline Salette. On la suit dans son enquête, et ses rencontres avec les lanceurs d’enquêtes, politiques, scientifiques, agriculteurs, habitants.e.s.

Le film sera projeté jeudi 5 octobre à 20h30, au Cinéma La Salamandre à Morlaix, dans le cadre du Forum sur l’Eau organisé par le Lycée Agricole de Suscinio, avec les associations Ulamir-CPIE du Pays de Morlaix et Leborgne Concept, dans le cadre de leur projet Suscini’eau, soutenu par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la DRAAF Bretagne et la DREAL. Le film sera suivi d’un débat animé par Laurence Mermet, présidente d’Eco-Bretons, avec Isabelle Volante de l’association Halte Aux Marées Vertes, Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion et lanceur d’alerte, ainsi qu’Olivier Ragueneau, biogéochimiste marin, directeur de recherche au CNRS et chercheur au sein du Groupe Scientifique Algues Vertes.

 

Une partie de l’équipe d’ Eco-Bretons a vu le film. Voici les réactions :

Le retour de Sylvaine, bénévole et « plume citoyenne » :

« Marquée par la BD de la journaliste Inès Léraud publiée en 2019, j’ai beaucoup apprécié sa transposition cinématographique. Le film nous plonge dès le début dans ses pas, délivrant un récit percutant, fidèle à l’histoire et à la chronologie des faits, dans une atmosphère sous pression. Le jeu des acteurs est naturel, ils en deviennent vite attachants. Le cinéma a ce don de toucher la corde sensible avec une immersion directe. L’intérêt est également d’élargir le débat à de nouveaux publics, grâce à une diffusion élargie, permettant de mettre encore plus en lumière ce fléau irrésolu aujourd’hui. Pour preuve, de jeunes spectateurs de 13 et 15 ans assis à mes côtés ont été très choqués de découvrir cette tragédie, réalisant que cette fiction est inspirée d’une histoire vraie. Une claque ! Un film essentiel qui met à l’honneur les lanceurs d’alerte et condamne le silence des pouvoirs publics. Pour ne jamais oublier les victimes. Cruellement d’actualité, en résonance avec tant de sujets contemporains, je suis ressortie de ce film avec avec un sentiment mêlé de tristesse et de révolte, avec la profonde conviction qu’il ne faut rien lâcher. Bravo à ceux qui ont le courage de dénoncer ! »

L’avis de Laurence, présidente d’Eco-Bretons :

« C’est une salle comble qui a accueilli le samedi 3 juin dernier, l’avant-première du film dans l’unique belle salle du cinéma associatif Le Douron de Plestin-les-Grèves. Nulle surprise à dire vrai, puisque nous sommes à quelques kilomètres de Saint-Michel-en-Grève, commune hélas marquée au fer vert – celui que les militants écologistes désignent par marées vertes. Ce terme rend en effet mieux compte de l’anormal et meurtrier envahissement de la grève par ulva lactuca, que la production intensive de porcs, avec ses rejets bien trop excessifs d’azote, a rendu dangereusement proliférante. Qui pourra oublier que le 28 juillet 2009, Vincent Petit y a vu son cheval mourir asphyxié sous ses yeux, après s’être enlisé, en réchappant lui-même de peu aux émanations mortelles d’hydrogène sulfuré que dégagent ces marées vertes en putréfaction ?

C’est donc avec une émotion collective palpable que s’est déroulé un débat nourri, à l’issue de la projection du film, en présence du réalisateur engagé Pierre Jolivet, de Marc-Antoine Robert l’un des producteurs du film, et des lanceurs d’alerte locaux qui dénoncent sans relâche, depuis des décennies, la coupable incurie des pouvoirs publics : Pierre Philippe, médecin urgentiste à Lannion, Yves-Marie Le Lay, président de La Sauvegarde du Trégor-Goëlo Penthièvre et inlassable combattant associatif des marées vertes. Ce dernier a créé en mai dernier, l‘association « Défense des victimes des marées vertes »,  avec quelques autres représentants d’associations bretonnes, parmi lesquels André Ollivro (Halte aux marées vertes), Jean-Yves Quéméneur (Force 5).

Cet excellent film ne peut laisser insensible devant la pugnacité de la téméraire journaliste lanceuse d’alerte Inès Léraud, sans oublier sa consoeur Morgan Large (Radio Kreiz Breizh) et ces militants associatifs au long cours. Espérons que son succès (392 087 entrées au 27 septembre 2023), associé à celui de l’implacable et documenté livre du journaliste Nicolas Legendre “Silence dans les champs” (éditions Arthaud) – participera à inverser le rapport de force… en défaveur des trop puissants lobbies agro-industriels responsables de l’empoisonnement grandissant de l’ensemble du vivant. »

* Le Forum de l’Eau organisé  au lycée de Suscinio à destination des étudiant.e.s en 1ère année de BTS Gestion et protection de la nature, se déroulera toute la journée du 9 octobre avec plusieurs partenaires dont Morlaix Communauté, l’Ulamir-CPIE, le SAGE Léon Trégor, le réseau Ecoflux de surveillances des cours d’eau bretons.
Pratique
Projection le jeudi 5 octobre à 20h30 au Cinéma La Salamandre, 39 Ter Quai du Léon 29600 Morlaix (au SEW).
Tarif plein : 8 euros, tarif réduit : 6 euros.
 
 

 




L’idée sortie. La bio en fête à Muzillac (56) ce week-end

Samedi 23 et dimanche 24 septembre, Muzillac accueille sa foire bio. Marché de producteurs locaux, ateliers, conférences, concerts: les visiteurs sont invités à découvrir toutes les initiatives locales en faveur de la transition écologique et solidaire. Seul.e ou à plusieurs, venez découvrir ou redécouvrir cet événement convivial et festif!

 

Ce week-end, l’association Terre en vie organise la 28e édition de la foire bio de Muzillac. L! Pendant deux jours, petits et grands sont invités à participer à de nombreuses animations sur les thèmes de l’alimentation, de l’habitat, de l’énergie ou encore du bien-être. De 10h à 18h, près de 110 exposants seront présent pour un marché en plein air face à la médiathèque de Muzillac.

Lancé à l’initiative de quelques jeunes muzillacais engagés et désireux de faire connaître une agriculture respectueuse de l’homme et de son environnement, l’association Terre en Vie œuvre pour le développement d’une planète plus responsable et plus solidaire. L’événement, qui a pris de l’ampleur au fil du temps, s’apprête à accueillir près de 6000 visiteurs ce week-end.

Curieux ou averti, chacun pourra trouver l’activité qui lui convient: conférences, animations, concerts…ou tour des stands pour faire des emplettes ou prendre des informations auprès des exposants et associations présentes.

Du côté des conférences, on retrouvera par exemple le samedi Juliette Duquesne, journaliste indépendante, pour une intervention sur « un numérique moins envahissant et plus sobre », ainsi que Julia Baudry, épidémiologiste à l’Inrae et Joël Labbé, sénateur, pour un temps d’échanges sur les pesticides et l’alimentation et les impacts sur la santé. Le dimanche, place à Nicolas Debray, directeur d’Enercoop Bretagne, pour parler du marché de l’énergie d’hier à aujourd’hui, et Yann Laurans, directeur du pôle biodiversité au WWF France, qui viendra évoquer la perte de biodiversité et ses conséquences pour l’avenir.

Le samedi et dimanche soir, cinq concerts sont au programme (rock, musique du monde….4 le samedi et un le dimanche). Durant les deux jours, on pourra aussi participer à des balades contées « Au fil de l’eau », une mini-ferme avec le Théâtre des Utopies, des jeux en bois et escape game. Le dimanche à 16h30, Phlippe Miko et la Compagnie Fil à Io proposeront un spectacle baptisé « C’est Beau c’est Bio ».

 

Pratique:

Tarif : 3euros, (ou 3 Ourse, la monnaie locale, complémentaire, citoyenne et solidaire du territoire d’Arc Sud Bretagne et de Questembert Communauté), gratuit pour les moins de 16 ans.

 

Plus d’infos

www.terreenvie.com

 




Les « desseins communs » des habitant.e.s de l’éco-hameau de la Bigotière (35) se racontent sur KuB

A voir sur KuB en ce moment, en accès libre : « Desseins communs », de Valérie Chopin. Un film sur l’aventure de six couples qui se sont installés à Epiniac (35) et ont fondé l’éco-hameau de La Bigotière, un véritable projet de vie, à la fois social, économique et écologique. Une belle aventure humaine et collective, retracée dans un documentaire inspirant.

Ils et elles s’appellent Christine, Henri, Anne-Marie, Jean-Luc, Myriam, Bruno, Isabelle, Anne, Isabelle, Gilbert, Anne et Denis. Toutes et tous habitent l’éco-hameau de la Bigotière, à Epiniac, dans l’arrière-pays de Saint-Malo. La cinquantaine passée, les six couples, qui se connaissent depuis plusieurs d’années, ont décidé de vendre leurs maisons respectives pour vivre ensemble, dans une ferme qu’ils ont rénovée. Chaque couple a son logement, et se partage des espaces communs, comme par exemple la buanderie, l’atelier, le potager….

Mais la Bigotière, ce n’est pas juste un lieu où vivre, c’est aussi un endroit où il y a de la vie. Une boulangerie a été créé, ainsi qu’un lieu d’accueil pour des mamans en difficultés avec leurs enfants en bas âges, baptisé « Les Trois Pas ». Une Amap vient aussi vendre des paniers de légumes. Des événements culturels sont aussi organisés l’été, ainsi que des « chantiers participatifs », avec notamment le réseau Twiza.

C’est toute cette belle aventure collective et humaine que l’on découvre dans le documentaire «Dessins Communs « , visible actuellement en accès libre sur KuB. Le film fait la part belle aux témoignages des habitant.e.s de la Bigotière, leurs joies, leur plaisir à habiter là ensemble, mais aussi parfois leurs doutes, leurs questionnements. Et la manière dont ils envisagent l’avenir, en vieillissant toutes et tous ensemble. On découvre également, au fil des saisons, les différentes activités qui se déroulent sur l’éco-hameau, que ce soit celles du quotidien (la fabrication du pain, le jardinage, la poursuite des travaux de rénovation), ou celles plus événementielles, comme l’accueil de l’AlterTour 2021. A noter aussi la présence d’Emmanuel Lepage, dessinateur, venu en résidence, qui en profite pour croquer quelques scènes en bande dessinées. 

Un film à voir, rafraîchissant, qui donne envie de s’engager dans un projet collectif, et ce à tout âge de la vie !

 

Pour voir le film : https://www.kubweb.media/page/desseins-communs-habitat-partage-valerie-chopin/




Paysômes : les hommes en agriculture sous l’oeil de l’artiste-photographe Johanne Gicquel

Après « Paysâmes », ouvrage de photos et de rencontres consacré aux femmes en agriculture, Johanne Giquel lance un nouveau livre, cette fois-ci dédié aux hommes. Baptisé « Paysômes », il retracera en photo et textes le parcours de neuf paysans bretons, de tous âges et à tous les stades de leur carrière. Un « outil de vulgarisation agricole, et aussi de réflexion citoyenne », selon Johanne, qui a été par ailleurs elle aussi paysanne-boulangère. Interview.

 

Quelle a été la genèse du projet ?

L’idée est venue au moment de la réalisation de Paysâmes, consacré aux femmes. Je me suis demandé: et maintenant, je fais quoi ? Et pourquoi ne pas s’intéresser aux hommes ? J’ai toujours été concernée par les questions de genre, ça me semblait donc pertinent de continuer d’explorer ce sujet. L’idée, avec ce nouveau livre, d’être dans l’équité, la symétrie, me plaisait bien également. Et puis je me suis lancée dans ce nouveau projet en pensant aussi aux deux garçons que j’élève. Sans oublier que ce sont des hommes qui m’ont donné envie de m’installer en agriculture.

 

Hormis le sujet, quelles sont les différences avec ton précédent projet « Paysâmes » ?

Dans ce nouveau projet, les profils sont un peu moins diversifiés. Je n’ai par exemple pas de représentants de la filière porcine. Tous les protagonistes des reportages photos sont exploitants en agriculture biologique, ce qui est un pur hasard. Et j’ai été ce coup-ci jusqu’en Loire-Atlantique. Tous les départements bretons sont représentés ! Mais ça reste avant tout une histoire de rencontres, avant d’être un choix du mode d’agriculture ou de filières.

Dans Paysômes, il y a des agriculteurs de tous âges. Certains sont en cours d’installation, d’autres en retraite…au total, il y a 9 reportages photos, et six témoignages. Parmi ceux-ci, deux ont préférés restés anonymes, dont un en agriculture conventionnelle.

 

Qu’as-tu pu retirer de cette nouvelle aventure ?

Les hommes que j’ai rencontré m’ont confirmé ce que je ressentais, à savoir que le sentiment de compétition, de performance, est encore très présent dans le milieu agricole. Vouloir briller aux yeux des autres, c’est humain et partagé, mais c’est aussi selon moi l’une des causes des dérives du système agricole actuel. Il est plus difficile pour un homme d’exprimer une sensibilité écologiste, et de remettre en cause le système.

Je me suis rendue compte aussi, en allant à la rencontre de tous ces hommes, que les femmes agricultrices étaient hyper engagées dans leur travail, et ressentaient une certaine charge mentale. Elles ont de nombreuses responsabilités. Pour les hommes, cela semble plus léger, plus simple à gérer.

 

Paysômes, en pré-commande

Le livre, qui fait 244 pages (et pas loin d’un kilo!), comprend trois parties : une première, dans laquelle Johanne revient en textes sur son enfance à la campagne. Une deuxième, avec les reportages photos et les témoignages. Et une troisième, consacrée à l’histoire de l »agriculture en Bretagne sur 60 ans vue par l’autrice, accompagnée de données chiffrées. Sans oublier quelques poésies, de Johanne elle-même et de Yann Morel.

On pourra ainsi découvrir dans Paysômes Thomas, paysan-herboriste en zone littorale, Olivier et Vincent, paysans-boulangers, Jean-Pierre, ex-maraicher animateur d’ateliers mécaniques, ou encore Alex, éleveur et planteur d’arbres…

Des témoignages éclairants complètent également l’ouvrage, comme par exemple celui de Anne Guillou, sociologue spécialiste du milieu rural, René Louail, ex porte-parole de la Confédération Paysanne, Yolande Landais, ex animatrice à la Chambre d’Agriculture du Morbihan…

L’ouvrage est dès à présent en pré-commande sur le site de Johanne Gicquel, au prix de 30 euros (+ 10 euros pour les frais de port et d’emballage)

A découvrir ici : https://www.johannegicquel.com/boutiklivres/paysomes-soutien/

 

 

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Le portrait de Johanne, dans le cadre de notre série « Portraits de femmes »

Paysâmes : Aller à la rencontre des femmes qui ont « épousé la terre »




« La Pepille », une pépinière collective et citoyenne qui fait son nid, dans les Côtes-d’Armor

A Lanvallay (22), à côté de Dinan, l’association Les Vigiliantes se mobilise autour des enjeux de résilience et autonomie alimentaire, agriculture, et environnement,, sur le territoire. Elle a ainsi créé une pépinière collective et citoyenne sur 3000m2, baptisée « La Pépille ». Le but : produire des plantations et arbres, destinés à des projets et espaces collectifs du secteur.

 

Les Vigiliantes. Ou la rencontre des mots « Vigilance » et « liens ». C’est le nom d’une association basée à Lanvallay, à côté de Dinan, dans les Côtes-d’Armor. « A la base, c’est un collectif qui est né en 2019 », explique Claire, la présidente de l’association. « Nous étions mobilisés sur les questions liées à l’alimentation, l’agriculture, avec l’organisation de conférences, de journées de rencontres avec les professionnels. Nous interpellions aussi les collectivités sur ces sujets », précise-t-elle. Vient alors la période Covid, et ses restrictions sanitaires, qui font que les actions se font plus rares.

« Ca nous a donné envie de mettre les mains dans la terre, sur notre territoire », rembobine Claire.

Les envies se rencontrent alors avec la commune de Lanvallay, qui disposait d’un terrain de 6 hectares, dédié par l’ancienne municipalité à la construction d’une salle des fêtes. Les nouvelles et nouveaux élu.e.s choisissent de consacrer ces terres à l’installation de projets agricoles. « Nous avons pu bénéficier d’une parcelle de 3000 m2 », indique la présidente de l’association, qui voisine notamment avec un projet en maraîchage solidaire et une horticultrice.

Une belle diversité d’espèces

C’est sur ce terrain qu’est né le projet-phare des Vigiliantes, à savoir une pépinière citoyenne et collective, baptisée « La Pépille ». « L’acte fondateur a été la plantation d’un mini-bosquet nourricier il y a 3 ans, sur 200 m2, en multistrates, avec des arbres nourriciers qui alimentent les humains, la faune et le sol, des herbacées et des buissons », détaille Claire. On y trouve des pommiers, des pêchers, des argousiers, des fraises, framboises, mûres sans épine, du chèvrefeuille comestible, ou encore de la sauge, du thym, des aromatiques… « L’idée, c’est d’avoir une belle diversité d’espèces, qui permet d’avoir des plants-mères pour pouvoir les multiplier ensuite ».

L’hiver dernier a eu lieu l’installation d’un premier espace de production de plantes et d’arbres, sur une surface de 70m2, où l’on trouve des fruitiers greffés, des boutures, des fruits rouges…Les bénévoles de l’association se forment « en faisant, petit à petit. Nous sommes tous des amateurs », déclare Claire. Des ateliers et séances de travaux sont régulièrement organisés : entretien, désherbage, plantation, greffes…toujours en collectif, et ouverts à toutes et tous. Toujours dans cet esprit, tout ce qui est produit dans la pépinière est destinés à être plantés sur des espaces collectifs : pour les collectivités, sur des zones artisanales, des jardins partagés, les espaces verts de magasins bios…et ce en relation avec des pépiniéristes professionnels du secteur, avec qui « tout se passe bien », assure Claire.

Pour découvrir ce beau projet citoyen, on peut passer lors des chantiers organisés régulièrement sur la parcelle. Mais aussi le 7 octobre, lors d’une porte-ouverte qui présentera les différentes activités installées sur le terrain de Lanvallay.

 

Pour en savoir plus :

https://www.vigiliantes.fr/




Du cabotage fluvio-maritime, de proximité et décarboné, en projet en Bretagne avec Avel Marine

L’association Avel Marine veut développer le transport fluvio-maritime de marchandises, décarboné et de proximité, en Bretagne. Pour se faire, elle a acquis deux bateaux, une barge pour le transport fluvial et un ancien crevettier hollandais pour le maritime, et est en train de les transformer, avec une propulsion à air comprimé et des voiles auxiliaires.

Développer le transport fluvio-maritime décarboné et de proximité. Voilà le projet de l’association bretonne Avel Marine. «Nous avons prolongé un précédent travail réalisé par le géographe Yves Lebahy, sur le cabotage de proximité », explique Pierre-Yves Glorennec, président de l’association. « Le but, c’était de renouer avec le développement local et de diminuer la circulation des camions sur la Bretagne. Nous avons rajouté à cela la partie fluviale, et avons pris en compte de nouveaux enjeux qui étaient moins pris en compte il y a une dizaine d’année, comme par exemple la lutte contre la pollution, la décarbonation, la préservation de la biodiversité », précise-t-il.

L’association, qui couvre toute la Bretagne, mais qui est surtout active sur le secteur de Dinan et Saint-Malo, a constitué pour le moment une « petite flotte » de deux bateaux. « Un des navires est destiné au littoral, et l’autre est une barge, à destination des canaux », détaille le président. « L’idée, c’est de les transformer, pour qu’ils soient décarbonés et exemplaires. On veut montrer que le transport de proximité de marchandises par voie fluvio-maritime est viable ».

Deux types de frets sont envisagés pour commencer : l’un serait dédié au papier à recycler, « qui est transporté actuellement vers trois entreprises qui sont sensibles à la décarbonation. Nous, on se propose de remplacer les camions », indique Pierre-Yves Glorennec. L’autre type de fret serait celui des produits alimentaires complémentaires aux produits locaux, comme par exemple le riz, le café, les légumineuses, le sucre. « Ils sont forcément transportés, et par camions. On discute avec deux entreprises qui livrent aux magasins bio pour voir si un transport par bateau est possible ».

Actuellement, la petite équipe d’Avel Marine s’attelle à terminer les aménagements des deux bateaux. Un système à air comprimé sera prochainement installé sur la barge, afin d’assurer la propulsion, et une station de production à air comprimé sera mise en service, fonctionnant à partir de panneaux photovoltaïques. Le bateau pour la mer, baptisé « La Mouette », est un ancien crevettier hollandais. Il sera équipé de voiles auxiliaires, et « remis entièrement au norme et en beauté », annonce le président de l’association, qui cherche également le soutien actif de la société civile pour continuer la route vers un transport de marchandises en Bretagne moins impactant au niveau des émissions de Co2.

 

Plus d’infos : https://avelmarine.fr/