Biolunes : des serviettes et des culottes menstruelles bretonnes
A Gaël, en Ille-et-Vilaine, Adeline Grugeaud fabrique des sous-vêtements en coton bio, mais aussi des serviettes lavables et des culottes menstruelles.
« Au départ, je confectionnais des sous-vêtements en coton bio », explique Adeline Grugeaud. Basée à Gaël en Ille-et-Vilaine, elle propose ainsi avec Biolunes des culottes, caracos, ensembles, boxers, slips, caleçons, en coton bio et de fabrication artisanale, pour femmes, hommes et enfants. Pour compléter sa gamme et pour répondre à la demande, elle se lance alors dans la fabrication de serviettes hygiéniques et de protège-slips lavables, là aussi en coton bio et certifié GOTS et Oeko-Tex. Ces protèges-lingerie sont disponibles en plusieurs formats pour différents flux, et sont constitués d’un coeur absorbant en éponge de coton bio, et, pour le côté qui ne touche pas la peau, de polyester recyclé certifié Oeko-Tex.
Depuis peu, Adeline propose aussi des culottes menstruelles. « C’est un produit qui a le vent poupe », confie-t-elle, « Ses avantages : confort d’utilisation et praticité ». Là encore, plusieurs modèles existent. Tous ont en commun d’avoir un coeur absorbant en éponge de bambou, certifié aussi Oeko-Tex.
Pour toutes ses productions, elle utilise du tissu fabriqué en Allemagne, Finlande ou Turquie. La plupart des élastiques proviennent de France, de même que les fils.
Dans son atelier où elle travaille avec de l’électricité issue d’Enercoop et où se trouvent des toilettes sèches, Adeline ne chôme pas. Elle « travaille seule, et en flux tendu » pour vendre ses produits « qui peuvent être personnalisés », sur trois sites internet différents. A terme, elle envisage de proposer ses créations dans des boutiques physiques.
La Minette, la culotte menstruelle imaginée en Bretagne
Les culottes menstruelles ont le vent en poupe depuis quelques années. On en trouve notamment en vente directe, dans les magasins bio ou épicerie en vrac par exemple, mais aussi sur internet. C’est sur la toile (pour le moment) qu’on peut acheter La Minette, une culotte imaginée par Maëlla et Teddy, deux jeunes morbihannais, et fabriquée en France.
« Le projet est né en 2018, lors d’un voyage en Nouvelle-Zélande, à l’occasion de la lecture d’un article sur le chox toxique, qui nous a interpellé », explique Maëlla, à l’origine de la Minette avec Teddy. Tous deux prennent alors des renseignements sur les alternatives aux tampons et serviettes jetables, et découvrent le concept de culotte menstruelle.
Le concept de « La Minette » nait alors : une culotte avec « l’impact le plus faible possible sur l’environnement » version « marinière », qui symbolise la Bretagne. Imaginée dans la région, la Minette est fabriquée en France. Le fil de coton, certifié GOTS, est importé de Turquie, et le tissage est réalisé dans les Hauts-de-France. « Nos tissus sont labellisé GOTS et Oeko-Tex », souligne Maëlla. La culotte comporte 4 couches : une couche en coton, un coeur absorbant en micro-éponge de fibre d’eucalyptus, du PUL (matière imperméable) et autre couche formée de 95 % de coton et 5 % élasthanne. Elle peut se porter « 12 heures, en fonction du flux », peut-on lire sur le site internet de la marque.
Pour le démarrage de l’activité, un financement participatif avait été lancé sur le site Okpal. Et en un mois et demi, près de 3000 culottes ont été pré-commandées. Elle devraient être livrées avant la fin du mois. On peut toujours en commander sur le site internet de La Minette. Pour le moment, un seul modèle est disponible, avec une taille allant du 34 au 52, mais la gamme devrait s’enrichir, avec d’autres formats et plusieurs niveaux d’absorption. Et des contacts ont d’ores et déjà été pris avec certains magasins bios, qui pourraient distribuer la Minette bientôt.
Plus d’infos
https://laminette-lingerie.com/
Sapristi, un café-solidaire et inclusif cet automne à Brest
A Brest, un café-librairie solidaire et inclusif doit ouvrir cet automne. Baptisé « Sapristi », il a pour objectif la vente de livres d’occasion, tout en permettant l’embauche de personnes en situation de handicap. Un financement participatif est lancé pour aider à l’achat du matériel.
Sapristi, c’est le nom d’un café-librairie solidaire et inclusif qui devrait ouvrir ses portes cet automne à Brest. Un projet porté depuis plus d’un an sous forme associative par Baptiste Davout, jeune brestois de 26 ans, qui a bénéficié de l’accompagnement du Tag 29.
Chez Sapristi, à la fois librairie et recyclerie, on trouvera une offre de produits culturels d’occasion : des livres (roman, poche, cuisine, vie pratique…), mais aussi des BD, des mangas, des comics, des DVD, des CD, des vinyles et des jeux de société. Tous seront issus de collectes réalisées auprès de professionnels ou particuliers. Le lieu sera également un café, qui proposera des produits issus du commerce équitables, locaux et/ou bio (café, thé, jus de fruits…), ainsi qu’une restauration légère.
La dimension sociale du projet est primordiale. En effet, Sapristi a pour objectif de créer des emplois pour des personnes en situation de handicap. « Le Projet Sapristi est une association qui a pour vocation d’employer des personnes en situation de handicap disposant d’une RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), d’intégrer ces personnes dans le milieu ordinaire en leur accordant une place centrale dans une structure sociale, écologique et culturelle. Une politique de reconnaissance et de valorisation des compétences sera mise en place dans le cadre de l’épanouissement du personnel. », peut-on lire sur la page du financement participatif qui a été mise en place sur le site Kengo, afin de contribuer au projet. La somme récoltée (objectif de 600 euros, ndlr) servira à l’achat de matériel afin d’aménager le lieu (mobilier, vaisselle, frigidaire…).
Il reste encore quelques jours pour participer à l’opération.
Dossier : comment concilier règles, protection de la santé et de l’environnement.
On estime aujourd’hui qu’une femme utilise et jette dans sa vie entre 100 et 150 kilos de serviettes, tampons, et applicateurs ! (Source : livre « Flow, the cultural story of menstruation »). Face aux enjeux actuels de protection de l’environnement, de plus en plus de personnes se mobilisent pour faire baisser le volume de ces déchets, que ce soit en tant qu’utilisatrices, ou en tant qu’entrepreneur.e.s et fabricant.e.s de serviettes réutilisables, coupes menstruelles, culottes menstruelles ou éponges. La préservation de la santé est également devenue une problématique importante : nombreuses sont celles qui veulent aujourd’hui savoir quels sont les composants de produits utilisés au quotidien. Ce double mouvement semble expliquer le recours de plus en plus nombreux aux protections alternatives.
Ils existe plusieurs modèles, plusieurs tailles, de toutes les couleurs. Elles peuvent être utilisées lors des règles ou en protection intime au quotidien. Le principe est le même que les couches lavables : elles passent en machine à laver, mais pas au sèche-linge. Elles comportent un côté absorbant en coton bio ou en chanvre, avec un cœur absorbant de la même composition en plusieurs couches, et un fond imperméable, qui n’est pas en contact avec la peau mais avec la culotte, et qui peut être par exemple en polyuréthane certifié Oeko Tex (certifié non nocif). Elles se clippent avec des boutons pressions sous la culotte. Une fois utilisée, si on est en déplacement, on la replie de façon spécifique et on la range dans un petit sac prévu à cet effet en attendant de rentrer chez soi. A l’achat, il faut compter en moyenne 15-20 euros pour une serviette. Il faut en prévoir quelques unes en stock (tout comme les couches lavables!), ce qui peut représenter un investissement de départ, mais vite rentabilisé, si on compare au jetable.
Petite astuce pour le lavage : si certaines tâches sont récalcitrantes, il suffit d’utiliser pour les non-vegan du fiel de bœuf, ou du percarbonate.
La coupe menstruelle
La « cup », ou « coupe menstruelle », est une coupelle en plastique souple que l’on insère pour recueillir le sang des règles. La plupart du temps, elle est conçue en silicone. Il en existe de différentes tailles. Il faut la vider régulièrement et la nettoyer avant ré-insertion. Entre deux cycles, il faut la stériliser en la faisant bouillir dans une casserole. Sa durée de vie est estimée à plusieurs années (5 à 10 ans), pour un coût d’une vingtaine d’euros. Là encore l’achat et vite rentabilisé ! On en trouve désormais de plus en plus facilement, notamment dans les parapharmacies.
L’éponge naturelle
C’est une petite éponge de mer naturelle qui remplace le tampon, et s’insère directement dans le vagin. Elle absorbe le sang. Il faut la passer sous l’eau tiède avant de la mettre en place. Une fois pleine, il suffit de la retirer, de la presser pour la vider, et de la laver avec de l’eau et du savon avant de la remettre.
La culotte menstruelle
Une culotte menstruelle, ou « culotte de règles » est une culotte qui remplace les protections périodiques (tampons, serviettes jetables ou non, cups, éponges) ou s’utilise en complément. Elle est utilisée à la place de la lingerie habituelle. Lavable, elle recueille le sang grâce à plusieurs couches de tissu. La plupart des marques optent pour du bambou, de l’eucalyptus, ou du coton bio, certifié Oeko-Tex. Les modèles sont nombreux, plus ou moins colorés et échancrés, et offrent différents niveaux d’absorption. Il existe même maintenant des maillots de bains menstruels, à réserver cependant aux flux légers !
Le prix d’une culotte est généralement d’une trentaine d’euros, plus ou moins cher suivant le lieu et le process de fabrication. Pour en trouver facilement, directement internet ou les revendeurs spécialisés (boutique zéro déchet…)
Autre technique : le flux instinctif. Il s’agit de retenir le sang, grâce à son périnée, et à l’évacuer quand on est aux toilettes. Mais cette technique demande un travail sur le périnée et les muscles vaginaux et une bonne écoute et bonne connaissance de son corps (et aussi une certaine confiance en soi!).
Des produits jetables à la composition pas toujours claire…
Ces dernières années, les tabous sur le sujet se lèvent peu à peu, et les protections périodiques font parler d’elles. Les femmes sont aussi de plus en plus nombreuses à s’interroger sur la composition des produits qu’elles utilisent. Des études ont été menées sur le sujet. En France, une première enquête du magazine 60 millions de consommateurs avait fait du bruit en avril 2016. Des recherches avaient été menées sur onze références, et les fabricants avaient été interrogés sur la composition de leurs produits. Résultat : des traces de dioxines dans deux marques de tampons, des résidus de dérivés halogénés (sous-produits dérivés du traitement des matières premières) dans une des références, du glyphosate dans un protège-slip, et des résidus de pesticides dans des serviettes hygiéniques. « Dans tous les cas » souligne le magazine « les niveaux relevés sont faibles ». La Direction Générale de la Santé, le cabinet de la Ministre de la Santé et la Répression des Fraudes sont saisi.e.s. Le magazine a aussi réussi à se procurer la liste des matières premières des références analysées pour l’étude. On apprend ainsi qu’on trouve dans les tampons et serviettes des matières tels que du polypropylène, du polyéthylènes, des résines synthétiques, des polymères absorbants…
Le 29 avril 2016, l’Anses (Autorité Nationale de Sécurité Sanitaire, alimentation, environnement, travail) a été saisie pour la réalisation d’une expertise sur « la sécurité des produits de protection intime ». L’étude a duré deux ans. Elle a mis en évidence que des traces de différentes substances sont présentes dans les protections :
-Dans les protections externes : des pesticides dont le glyphosate ou le lindane (interdit en Europe depuis 2000), du Lilial (substance parfumante et irritante, ndlr), des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques)…
– Dans les tampons : des phtalates DnOp (perturbateurs endocriniens), des dioxines et des furanes.
Selon les informations transmises par les fabricants, ces substances ne sont pas présentes intentionnellement dans les produits (mis à part le Lilial qui parfume), mais elles proviennent soit de contamination des matières premières ou des produits finis, soit des processus de fabrication (blanchiment, collage…).
L’Anses conclut que ses substances chimiques ont été retrouvées en « très faible concentration et sans dépassement des seuils sanitaires . L’expertise ne met pas en évidence de risques liés à ces substances ». Elle recommande néanmoins aux fabricants d’améliorer la qualité de leurs produits afin « d’éliminer ou de réduire au maximum la présence de ces substances chimiques ».