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Coreff, plus de 28 ans de bière dans le Finistère

A Carhaix, la brasserie Coreff n’est pas très compliquée à trouver. Elle se situe juste en face de la gare SNCF, au centre ville. En cette matinée de septembre, l’activité bat son plein. Entre ventes à la boutique et mise en carton des bouteilles, chacun est occupé à la tâche. « Tout ici est fait en interne : création des bières, production, conditionnement, distribution… », sourit Matthieu Breton, le responsable de la brasserie.
Entre deux envois de mails et coups de fil, il rappelle l’histoire de la Coreff, la pionnière et la plus mythique des micro-brasseries bretonnes d’après-guerre. « Elle a été créée par deux morlaisiens, suite à un voyage outre-manche. Il ont découvert là-bas un autre type de bière, la « real ale », mise au point par un spécialiste désireux de créer sa propre brasserie ».
Séduits, les deux bretons décident de se lancer dans l’aventure de la bière eux aussi, et lancent à Morlaix en 1985 la Coreff, produite par leur brasserie, la brasserie des Deux Rivières. « Certains bistrotiers les ont suivis, et ont servi la Coreff à leurs clients », poursuit Matthieu Breton. L’aventure Coreff était bel et bien lancée…

 

Le brassage de la bière se fait en mélangeant de l’eau chaude aux céréales, avec le houblon. © MEG_BD

 

 

Un engagement pour le local

En 2005, la brasserie change de ville et débarque à Carhaix. Aujourd’hui, dans la capitale du Poher, ce sont entre 12 000 et 13 000 hectolitres qui sont produits par an, pour une gamme de 9 bières.
Parmi lesquelles on compte la désormais célèbre « Nann! », la Coreff anti-aéroport Notre-Dame-Des-Landes, dont un euro sur le prix de vente est reversé à l’Acipa (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes ndlr) .
« On s’est un peu mouillés pour filer un coup de main aux copains. C’est un projet de solidarité que tout le monde n’aurait pas forcément fait… »
, confie le gérant de la brasserie.
Autre engagement : travailler le plus possible en local. « On veut privilégier les circuits courts. Par exemple, les étiquettes sont produites dans le secteur, tout comme les cartons. On travaille aussi avec Eco Charrues, la laverie de gobelets réutilisables de Carhaix, qui emploie des travailleurs en insertion. L’idée est d’essayer d’être éco-responsable », déclare Matthieu Breton.

 

Toute la mise en bouteille et le conditionnement de la bière est fait sur place à Carhaix © MEG_BD

 

Une filière pour de l’orge bio

Idem avec la filière « De la terre à la bière », à laquelle Coreff participe activement. Elle fédère producteurs de céréales bio bretons, collecteurs et brasseries bretonnes. L’approvisionnement en local reste un vrai défi à relever pour Coreff.
« On utilise de l’orge bio bretonne autant qu’on peut, notamment grâce à la filière »
, précise le gérant. Pour la bière non bio, les céréales viennent à 95% de France. Les houblons quant à eux viennent d’Alsace, mais aussi d’Allemagne, d’Irlande ou Belgique, reconnaît-il, car « En cultiver en Bretagne, ce n’est pas gagné ! ».
Mais cela n’empêche pas la Coreff de continuer son essor dans le secteur des bières bretonnes.
« Nous sommes présents sur 1500 manifestations par an dans la région », affiirme Matthieu Breton. « Et le livre édité pour les 25 ans de la création de la bière a remporté le titre de « meilleur livre sur la bière au monde » ». De quoi asseoir encore un peu plus la stature de la brasserie locale, désormais reconnue au niveau international !

 

Plus d’infos

www.coreff.com/

 

 




Marinexus : démocratiser les connaissances scientifiques pour mieux gérer l’écosystème marin

« Marinexus est un projet franco-britannique qui a mobilisé pendant 4 ans, scientifiques et acteurs de la médiation scientifique. Le but ? Recueillir des données scientifiques pour mesurer l’impact de l’activité humaine sur l’écosystème marin. Et diffuser ces connaissances aux citoyens, aux décideurs politiques« , explique Gaelle Peneau, coordinatrice du projet Marinexus. Mardi 1er octobre, acteurs de la vie politique, sociale, économique et scientifique se sont réunis autour de trois thèmes : l’observation du milieu marin: quelles attentes pour la gestion des zones littorales et côtières ? Comment la filière d’exploitation des algues peut-elle anticiper les changements globaux ? Et enfin, comment construire un lien entre science et société pour gérer durablement le milieu marin ?

1/3 du budget consacré à la diffusion de connaissances

« Les laboratoires de Plymouth et de Roscoff travaillent sur l’observation et le suivi des paramètres physico-chimiques et biologiques, la dynamique des espèces introduites par les activités humaines dans le milieu marin, et l’adaptation des espèces au changement global causées en grande partie par les activités humaines », explique Marc Cock, coordinateur scientifique du projet Marinexus avant d’ajouter : « le troisième pilier de Marinexus est la diffusion de connaissances, afin de sensibiliser les citoyens à la question de l’impact de l’action de l’homme sur l’écosystème marin ». 1/3 du budget de Marinexus est d’ailleurs consacré à cette perspective.

Les algues sous surveillance…

Selon le dernier rapport du GIEC, ( dont une analyse sera publiée sur notre site dès mardi prochain ndlr), l’impact des activités anthropiques ne font plus de doutes sur le changement climatique. Ainsi, Marc Cock estime qu’ « Aujourd’hui on dispose de prédictions, de modèles qui nous disent qu’on peut s’inquiéter quant à l’avenir des algues exploitées en Bretagne, en particulier les algues brunes. La problématique est la suivante : quelle orientation peut-on donner à cette production ? » La pierre est jetée.

Pour une recherche participative

Autre chose. La diffusion des connaissances, un objectif phare du projet Marinexus, va de pair avec des partenaritas et des collaborations transversales entre la science et différents secteurs de la société. A ce titre, Lionel Larqué vice président de l’association Les Petits Débrouillards, a rappelé que  » 350 000 chercheurs travaillent en France aujourd’hui, ceci n’est encore jamais arrivé dans l’histoire. La masse de connaissance produite chaque année est immense. La médiation scientifique, consiste à diffuser ces connaissances vers des citoyens qui ne savent pas ».
Une démarche éducative, culturelle et sociétale est ainsi mise en place. Pour Lionel Larqué, « le terme « science participative » est réducteur. Il s’agit d’avantage de « recherches participatives », car il s’agit d’un véritable processus d’investigation et de production de nouvelles connaissances: une grande partie des données qui servent à la recherche provient de l’observation des citoyens dans des domaines aussi diverses que l’astronomie, la biologie, la gestion de la biodiversité… les enjeux de captation de données sont tels qu’on a pas les moyens monétaires de les assurer. Le bénévolat citoyen est ainsi mis à contribution ».

Enfin, pour conserver le lien entre scientifiques et décisionnaires, thématique qui suscite parfois l’inquiétude quant à la cohérence des décisions politiques avec les rapports scientifiques, Gaëlle Peneau rassure : « le corps scientifique est en lien permanent avec les décideurs politiques ».

Marinexus en question…

Co-financé par le programme de coopération frontalière Interreg France-Manche-Angleterre du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) de l’Union Européenne, le coût total du projet Marinexus est de 5 millions d’euros, dont la moitié est prise en charge par des fonds européens.

Débuté le 1er Janvier 2010, il s’achèvera le 31 décembre 2013. Les partenaires sont répartis des deux côtés de la Manche : à Roscoff et à Plymouth. Côté Roscovite, la station biologique de Roscoff est pilote, avec ses deux tutelles, le CNRS et l’université Pierre et Marie Curie, la compagnie maritime Britanny Ferries, et le centre de découvertes des algues. Côté Royaume Uni, la Marine Biological Association, le Plymouth Marine Laboratory (PML), et la Sir Alister Hardy Foundation for Ocean Science (SAHFOS) font partie du projet.

Plus d’infos:

http://www.marinexus.org

www.lespetitsdebrouillards.org

 

 

           




Installation sanitaire. La pluie bretonne se récupère !

Le point de vente JK loisirs et bien être, situé dans la zone artisanale du Launay de Saint-Martin-des-Champs, a été complètement conçu dans une démarche de développement durable. Ouvert depuis juin 2009, l’établissement dispose d’une pompe à chaleur pour son chauffage, d’une charpente en ossature bois… Et même de sanitaires qui fonctionnent avec l’eau de pluie! Une cuve en béton de 3 400 litres est installée sous la pelouse. L’investissement s’élève, tout compris, a un peu plus de 6 000 euros. Deux ans après, Eric Jézéquel, gérant du point de vente semble satisfait. « Si c’était à refaire, ce serait sans hésiter ! »

 

 
 
 
 
 
Plus d’infos

Le magasin JK loisirs et bien être vous invite à découvrir son installation pendant toute la semaine du développement durable. Programme complet des animations en Pays de Morlaix sur le www.agglo.morlaix.fr

 

 

                                 




A Morlaix, Les Cigales investissent local

Créés il y a deux ans, les deux Cigales (club d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire) morlaisiennes Etinsel et Greatic comptent aujourd’hui 36 membres. « Les Cigales ont une durée de vie de 5 ans », expliquent Cécile et Soaz, deux membres des Cigales morlaisiennes. « Il faut être au moins 5, et au maximum 20 », précisent-elles. Tous les mois, les cigaliers ont mis 15 euros chacun en commun, afin de constituer une cagnotte, destinée à financer des projets. « L’idée, c’est de pouvoir faire levier sur des projets un peu atypiques, dans le domaine du développement durable, de l’économie sociale et solidaire, et locaux…Nous ne recherchons pas le bénéfice. Il s’agit plutôt d’épargner autrement », commentent les cigaliers. C’est ainsi qu’ils ont choisi de prêter les 6000 euros de la cagnotte, à taux zéro, à la Scop « la maison des possibles », qui édite le magazine Bretagne Durable. Un projet que les cigaliers ont jugé « très bien constitué ».

Et pourquoi pas une troisième Cigales ?

Le financement sera particulièrement utile à la Scop, qui vient tout juste de se créer à l’initiative de 3 salariés de l’association Bretagne Durable, qui volent désormais de leurs propres ailes. « Nous avons besoin d’un fond de roulement, pour assurer le versement des salaires notamment », explique Julie Marzin, l’une des sociétaires de la Maison des Possibles.
Mais l’action des Cigales de Morlaix ne s’arrête pas là. « Nous pouvons aussi dispenser des conseils et aider les autres citoyens qui voudraient se lancer dans l’aventure de la création d’une Cigales », déclarent les cigaliers. L’idée d’une troisième Cigales dans le secteur commence à faire son chemin…
 

Plus d’infos et contact

etinsel@listes.infini.fr

greatic@listes.infini.fr

 

 

Le nouveau numéro de Bretagne Durable dans les kiosques

Le premier numéro de Bretagne Durable édité par la Scop "La maison des possibles" est disponibles dans les kiosques, librairies, biocoop, café-librairies…

 

 

 

Au sommaire de ce numéro :

  • Échos d’ici et d’ailleurs
  • Controverse……………..Pour ou contre l’écotaxe ?
  • Un temps avec………Marie-Monique Robin : « La plume dans la plaie »
  • Dossier : Crise économique : par ici la sortie !
  • Vagabondages……….Ecocum, ou le rêve de l’habitat groupé ; Que deviennent nos déchets médicaux ?
  • Initiatives………….Boites à lire, une belle idée à propager ; Lycée Diwan, l’école de la citoyenneté ; Citoyen solidaire, ici et ailleurs ; Une colocation qui (r)assure
  • Portrait de militant : Maïwenn Rault, lycéenne et déjà élue !
  • Breton d’ailleurs
  • Société…………… Quel avenir pour nos aînés ?
  • En pratique………….Informatique, passer au libre
  • À faire cette saison …..À table – Au jardin – Au foyer
  • Carnet de balade : Un parc au cœur des Monts d’Arrée
  • Lumières……….La transition énergétique ; Le temps du développement durable
  • Éco-Club………… Rubrique d’expression citoyenne
  • Arts & Culture
  • Sur la toile
  • Sortons !
  • Carnet d’adresses

 

 

 




Des concerts très « peace and lobe »

Pourquoi la Mutualité Française Bretagne mène des actions de prévention des risques auditifs auprès du public jeune ?

Il faut savoir que les jeunes d’aujourd’hui risquent d’être plus impactés qu’avant par les musiques amplifiées. En effet, on vit de plus en plus en musique. Une étude a démontré qu’un lycéen de 17 ans sur sept a déjà vu son capital auditif perdre 20 décibels, ce qui correspond à l’audition moyenne d’une personne de 50 ans.
De même, 85% des élèves de lycée utilisent un baladeur tous les jours, et 37% ont déjà déclaré avoir ressenti des phénomènes de type « acouphènes », au contact de musique amplifiée.
On s’aperçoit aussi que ceux qui écoutent le plus longtemps de la musique avec leur baladeur sont aussi ceux qui écoutent le plus fort. Le capital auditif de chacun est fragile et s’érode au fil du temps. Ecouter des sons trop forts entraîne une dégradation prématurée et irréversible.

En quoi consiste l’opération « Peace and Lobe » ?

Nous menons cette action, qui existe dans toute la France, en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) et huit structures dédiées aux musiques actuelles en Bretagne, depuis 2006.
L’objectif est de permettre aux jeunes d’être autonomes vis à vis de leur santé auditive. Durant 2 heures, sur le temps scolaire, les jeunes assistent à un vrai spectacle avec le groupe Lugo, de façon ludique.
A 16-17 ans, on n’a pas toujours bien en tête la notion de risque. Il est important que Peace and Lobe ne soit pas une leçon de « morale », sinon cela n’aura pas d’impact. Durant ces concerts pédagogiques, les musiciens évoquent la musique, mais aussi la physiologie de l’oreille, le son, et le fonctionnement et les risques pour l’audition.
Pour cette rentrée 2013, le spectacle sera également ouvert au public. Pour nous, il était important que le sujet des risques auditifs soit discuté en famille. Ce sera le même spectacle, mais qui se déroulera en soirée, notamment à Rennes, Saint-Brieuc et Vannes.

Quels sont les résultats, les retours, suite à Peace and Lobe ?

Il y a beaucoup d’humour dans le spectacle, une mise en scène théâtralisée, les jeunes passent un bon moment. Nous en revoyons certains 6 mois ou 1 an après : on sent que leurs connaissances au sujet des risques auditifs sont en progression, de petites graines sont semées…Mais c’est plus difficile de se prononcer sur l’évolution des comportements.
De façon plus globale, on observe cependant depuis plusieurs années une très forte augmentation de la demande de bouchons d’oreilles, notamment dans les salles de musique actuelles. Mettre des bouchons est un geste qui s’est banalisé ces dernières années.

 

Plus d’infos

www.bretagne.mutualite.fr




L’aménagement du territoire en débat à Silfiac (56)

Pouvez-vous présenter le cycle « transition » proposé par l’Institut ?

L’institut de Silfiac a travaillé durant 3 ans autour de thèmes traités de façon ponctuelle. Nous avons alors décidé de passer à la vitesse supérieure, et d’organiser des journées autour d’une thématique fédératrice. Il nous semblait que le public qui assistait aux journées d’échanges avait pour dénominateur commun la volonté de changer de modèle. Un cycle axé sur la transition nous a alors semblé tout indiqué. Le modèle actuel est train de s’écrouler, une transition est nécessaire, d’autant que des limites écologiques ont été atteintes : le climat est bouleversé, la biodiversité est en danger, les terres agricoles sont de plus en plus gaspillées…les inégalités sont de plus en plus présentes : inégalités sociales, territoires abandonnés, faim dans le monde…Un changement est nécessaire. C’est notamment tout ce questionnement que nous aborderons tout au long du cycle « transition ».

Après une journée intitulée « réussir la transition par le développement durable et solidaire » et une autre dédiée à la biodiversité en danger et ses enjeux en Bretagne, quel est le programme de ce nouveau rendez-vous ?

Les échanges de la journée de samedi porteront sur la question suivante : « Quels aménagements respectueux des hommes et des territoires en Bretagne ? ». Nous avons choisi 3 axes de travail atour des constatations suivantes, qui seront au cœur des débats : une certaine fixation des inégalités sur les territoires ; un mouvement de retour au local; et l’attente du retour à la « croissance », occasion pour certains de recourir à un « business vert ». Toutes ces problématiques seront débattues par les intervenants présents. Des expérimentations en cours seront également mises en avant.

Peut-on dire que l’objectif de ces journées de l’institut est de « mobiliser pour garder espoir » ?

Oui, tout à fait. Nous sommes en quelque sorte dans le « REV », c’est à dire « résister », « expérimenter », et « vision ». Ces temps forts sont des moments d’arrêts dans des problématiques un peu lourdes, pour sortir la tête de l’eau, en ayant des références, pour avoir une vision d’ensemble et pour valoriser des actions.

 
Plus d’infos

http://institutdesilfiac.org/