Ils ont construit des éoliennes

Ils ont construit des éoliennes
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Campagne de Pleyber-Christ, à quelques kilomètres de Morlaix. Dans un ancien manoir appartenant à un agriculteur bio, l’activité bat son plein. Le bourdonnement des outils se fait entendre. A l’intérieur, sous un hangar, une vingtaine de personne discutent, percent, coupent, scient, par groupes. Nous sommes au cœur du stage organisé par l’association Alterre’Breizh, pour autoconstruire une éolienne domestique. Durant cinq jours, une vingtaine de personnes vont participer à la construction de deux éoliennes. « L’association Alterre’Breizh a pour vocation d’accompagner les transitions vers un mode de vie plus durable », explique Valérie Rivier, l’une des permanentes de l’association. « Nous voulons articuler le sens, et l’action, afin de comprendre comment chacun peut agir dans sa vie quotidienne », poursuit-elle. D’où l’organisation de ce stage, basé sur le « do it yourself », où deux éoliennes, l’une de 2000 watts, et une autre plus petite de 200 watts, vont être construites. « Nous aborderons aussi à la fois la thématique de la consommation élnergétique, à travers les questions des enjeux et des défis plus globaux en France et en Bretagne, ainsi que les énergies renouvelables », précise Valérie.

 

« Pas de pré-requis nécessaires »

 

Sous le hangar, les stagiaires s’activent. Certains autour de la création des pâles, en bois massif. D’autres autour de l’électricité et de la résine, pour fabriquer la génératrice discoïde, qui est la pièce maitresse de l’éolienne. Les autres enfin autour de la mécanique, pour souder l’ossature. Chaque atelier est piloté par un formateur, de l’association Tripallium, spécialisée dans l’éolien domestique, et notamment les éoliennes de type Pigott, inventées par un écossais du même nom, comme celles fabriquées ici. « Aujourd’hui, nous travaillons davantage sur la partie électrique », explique Laurent, le formateur en chef. « Nous avançons à bonne vitesse. Les participants sont ici plutôt expérimentés et autonomes, bricoleurs. Ce qui n’empêche pas que le stage est ouvert à tous : il n’y a pas de pré-requis nécessaires, tout le monde peut y participer ! Il suffit seulement d’être motivés et d’avoir envie », commente-t-il. Tous repartent à la fin avec la « bible », alias le manuel de fabrication de A à Z l’éolienne Pigott.

 

« Nous sommes bien accompagnés »

 

Dix-sept heures, la pause s’impose. Assis au soleil, Gérard et Yves discutent au soleil, assis sur un banc. Tous deux participent au stage, « afin de pouvoir être autonome en électricité chez nous », affirment-ils. Si Yves est breton, Gérard, quant à lui, habite dans les Landes. « Je ne suis pas tellement bricoleur », avoue-t-il. « Mais ici, nous sommes bien accompagné. Se retrouver en situation, seul, chez soi, ça ne sera pas facile ! Mais je vais essayer », promet-il. Yves, lui, est plutôt du genre autonome et bricoleur. Réaliser son éolienne chez lui ne lui fait donc pas peur « Et puis, on aura le nom de tous les participants, donc si on a un doute, on pourra s’entraider ! », se réjouit-il. Car c’est aussi cela, l’objectif du stage d’Alterre’Breizh. « On essaie de faire que tout le monde travaille ensemble. La coopération et l’entraide sont des valeurs essentielles dans le stage, et pour l’association », renchérit Valérie. Ainsi, si tout le monde a travaillé sur les éoliennes, la plus grande est destinée à Yvon, le propriétaire du lieu qui a accueilli le stage. Et la plus petite sera pour l’un des stagiaire, qui l’acquérira à prix coûtant, après avoir été tiré au sort. Le stage est également placé sous le signe de l’ouverture, puisque vendredi soir, dernier jour de l’opération, une soirée « portes ouvertes », avec concerts et spectacle autour du vent, était organisé. De quoi sûrement semer ches les bretons des envies de devenir autonome en électricité !

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Marie-Emmanuelle Grignon

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