Rob Hopkins : L’imagination au pouvoir !

(Rediff) Samedi 28 septembre 2019, Rob Hopkins était présent à Hanvec, au Domaine de Menez Meur, dans le cadre d’une journée proposée par le Conseil Départemental du Finistère autour de l’environnement. Il est venu évoquer, outre le mouvement des Villes en Transition dont il est l’initiateur, le rôle primordial de l’imagination dans la transition. Interview.

On utilise énormément le mot « transition » aujourd’hui. Mais pour vous, quel est le sens ce de terme ?

Nous avons commencé à utiliser le mot « transition » pour décrire le mouvement que développions, parce que c’est un mouvement de transition de notre monde actuel, qui utilise beaucoup d’énergies fossiles, où il y a beaucoup d’anxiété et de solitude, vers un monde qui lui n’utilise pas pas d’énergie fossile, et meilleur que le monde où nous sommes aujourd’hui.

Ce nouveau monde est un monde qui est plus nourrissant, plus connecté, dans lequel la nourriture est meilleure, l’air est pur……mais nous utilisons le mot « transition » parce que ce qui est le plus important, c’est la manière dont on atteint ce nouveau monde, le « pari » entre les deux, et la façon dont y arrive.

Désormais,
nous pensons le mouvement de la transition comme un mouvement de
communautés en train de ré-imaginer et de reconstruire le monde. On
doit rêver de ce que nous voulons que l’avenir soit, et le créer
par la suite.

Le
mouvement de la transition a démarré dans ma petite ville, en
Angleterre. Désormais, il y a des groupes de transition dans 50 pays
à travers le monde, et une centaine de groupe en France ! C’est
un mouvement qui s’organise de lui-même, du bas vers le haut,
centré sur des solutions très positives.

L’imagination est quelque chose de très important, dans ce mouvement ?

Oui, je le pense. Je viens justement de passer les deux dernières années à écrire un nouveau livre qui va sortir dans quelques semaines, qui traite de l’imagination. Je pense que nous vivons actuellement dans une période où le réchauffement climatique pourrait être considéré comme étant un échec de l’imagination. Notre imagination est confrontée à une déferlante de défis sans précédent. Au moment même de notre histoire où nous devons être les plus imaginatifs, elle est confrontée à de très grandes difficultés. Pour moi, la transition est un vrai travail d’imagination, quand nous essayons de créer les conditions pour que les gens puissent se rencontrer et imaginer le monde de différentes manières. Les gens se sentent en sécurité, avec d’autres personnes qui soutiennent leurs idées. il y a des événements ou des endroits où ils peuvent commencer à rêver, à envisager les choses de manières différentes…Mais c’est toujours à base de « Ok, allons y et faisons quelque chose  samedi prochain à 15h ». C’est très concret. Ca combine cela, la ré-imagination et le « faire », mais avec le livre que j’ai écrit, j’ai essayé de démontrer qu’il fallait donner de nouveau une valeur à l’imagination.

Que pensez-vous de la collapsologie ?

Je suis assez partagé sur la collapsologie. Je pense que ce qui est bien avec la collapsologie, c’est qu’on a conscience que le monde, qui semble permanent et solide, est en fait très fragile.. C’est une bonne chose d’avoir ça en tête, c’est comme dans le bouddhisme où les gens méditent sur l’impermanence et sur le fait qu’on peut mourir à chaque instant, ce qui amène à vivre davantage dans le présent. Je pense qu’il y a des outils très utiles en collapsologie. Je crains par contre que certains messages et la manière dont la collapsologie se diffuse, ne rendent les gens désespérés, leur donnent l’impression qu’il est trop tard, et que le collapse est inévitable.

Ma
principale préoccupation par rapport à ce sujet, c’est que je
vois des gens qui sont très absorbés par l’effondrement, qui
perdent beaucoup de temps et beaucoup d’espoir, et je ne pas sûr
de savoir à quel point c’est une bonne idée. Mais il y a beaucoup
de gens supers en collapsologie, qui font un super travail. Je pense
quand même si vous voulons réussir, et nous devons réussir, nous
devons croire que c’est possible de le faire. Et parfois,
j’ai le sentiment que certains messages font que les gens ont
l’impression que c’est trop tard…

Quel conseil pouvez-vous donner à quelqu’un qui veut s’engager dans le mouvement des transitions ?

Je lui dirais « inspire toi » ! , lis des choses, regarde des films comme par exemple « Demain », ou d ‘autres œuvres du même style, qui sont pleines de solutions et d’idées. Il y a un très bon guide sur le site internet de Transition France, qui s’appelle « Le guide essentiel pour participer à la transition », et qui peut vous apporter tout ce dont vous avez besoin pour commencer, réunissez un groupe là où vous vivez, trouvez des gens autour de vous qui partagent le même intérêt, même si vous n’êtes pas nombreux, envisagez la façon dont vous pourrez travailler ensemble et commencez à faire des choses rapidement, des choses concrètes. C’est un équilibre entre ré-imaginer et reconstruire, prendre le temps de rêver avec d’autres personnes mais aussi « faire ».

Je pense que le pessimisme est un luxe que je n’ai pas!

Rob Hopkins

Comment faites vous pour être si optimiste ?

Je ne pense pas être optimiste tout le temps. Je suppose que j’ai foi en les êtres humains, ils sont capables de choses incroyables.

Je suis inspiré par les temps anciens, où les gens faisaient les choses très rapidement et étaient très concernés. Je vais visiter beaucoup d’endroits où les gens font des projets incroyables, cela m’a beaucoup inspiré.

Je
pense que si vous observez les signes du changement climatique et que
vous ne vous sentez pas terrifié, c’est que vous n’avez pas observé
correctement. Il faut donc le faire de nouveau. Mais
si vous passez du temps avec le mouvement de ceux qui agissent, vous
devez vraiment vous sentir optimistes parce qu’il y a une incroyable
énergie qui monte dans le monde entier.

J’ai
participé aux grèves du climat organisés par les jeunes, ça m’a
rendu très optimiste. J’ai aussi de l’espoir parce que je crois
que si je me sens désespéré, je ne réussirai pas grand-chose. Je
pense que le pessimisme est un luxe que je n’ai pas!

Crédit photo : Léonore Virion




La recette. Les muffins zéro déchet

Cette semaine, on retrouve une nouvelle recette de Laetitia de Zéro Déchet Tregor : les muffins salés zéro déchet !

Ingrédients : 

150
g de Pain Rassis réduit en chapelure

150g
de Farine de blé (ou autre)

1
C à S Rase de Bicarbonate de Soude Alimentaire

40
cl de Lait Demi-écrémé (ou lait végétal)

4
fanes de Carottes (à ajuster selon vos goûts)

125
g de feta ou encore des croûtes de fromage (selon vos goûts)

3
oeufs 

2
c à c d’huile d’olive

Option : possibilité d’ajouter du gruyère ou emmental râpé, des graines de tournesol

Recette : 

Récupérer
les fanes de légumes : Radis, Carottes, Navets, Panais.

Lavez
les fanes. Coupez les grosses tiges trop coriaces et filandreuses.
Hâchez finement.

Mixez
le pain rassis (ici on utilise du pain complet aux graines).

Râpez
le fromage comté, emmental, parmesan.

Dans
un saladier, pesez et versez le pain rassis, la farine, le
bicarbonate de soude alimentaire. 

Mélangez,
ajoutez doucement le lait, les oeufs et l’huile d’olive tout en
continuant de mélanger. 

Ensuite
rajoutez les fanes de légumes hachées finement et les morceaux de
fêta (ou autres légumes selon vos goûts). 

Mélangez
et versez dans les moules. 

Parsemez
ensuite de graines et fromages préalablement râpés (en option).

Enfin
mettez le four à 180°C pendant 25 minutes environ.




Portrait de femmes N°2. Solen de Mars, l’Effet Papillon à Baud (56)

Rencontre
avec Solen de Mars, fondatrice de la recyclerie-tiers lieu « L’Effet
Papillon » à Baud (56), et créatrice de bijoux. Dans son
riche parcours, transition, rencontres et « faire ensemble »
tiennent une place majeure.

Direction Baud pour rencontrer Solen, à l’Effet Papillon. Un tiers lieu, dans lequel se trouve une partie recyclerie. Une structure que Solen a montée avec Virginie, une amie. « L’idée de la recyclerie, c’était de financer un espace collectif, associatif évidemment. On a 300 mètres carrés d’espace partagé, on a un salon de thé, il y a des ordinateurs à disposition. On essaie aussi de faire de l’accompagnement au développement de projets personnels, professionnels ou collectifs ». L’objectif, explique Solen, était « d’avoir un lieu à partager, qui soit différent de la salle associative gérée par la mairie, et différent de la bibliothèque. Qui soit vraiment un lieu associatif où l’on pourrait être qui on est. Un axe nous paraissait important : le fait d’être un lieu qui accepte tout le monde. On a pensé à un bistrot, mais on n’avait pas forcément envie de gérer la partie fête. L’essentiel pour nous était que les gens puissent travailler, réfléchir ensemble à des solutions pour eux et pour les autres ».

Un projet qui fait sens dans le parcours de la morbihannaise. Née « anarchiste » par ses parents, dans une famille sans grands moyens financiers, elle a connu très tôt « la débrouille ». Les rencontres au fil du temps avec des gens « qui n’avaient plus de sens dans leur vie » la marquent. « A un moment, ça me rendait malade », confie-t-elle. « Je me suis dit qu’il fallait trouver des solutions, car je suis plutôt d’un naturel optimiste et idéaliste ». « Mais pas bisounours ! », précise-t-elle en riant.

Très vite, elle embraye sur un métier créatif, à savoir costumière de théâtre. Puis, direction l’événementiel. Mariée à un musicien, elle devient manageuse de groupes, et organisatrice de concerts un peu partout en Bretagne. « Je m’occupais déjà beaucoup des autres à l’époque », se remémore-t-elle. Bricoleuse, elle travaille également un temps dans le bâtiment. Habitant à un moment donné à Rochefort-En-Terre, à l’Est du Morbihan, elle se lance alors dans la céramique et lance avec des amies une bijouterie de terre cuite dans la commune. Sans oublier l’ouverture d’une boutique de bonbons dans un local attenant ! « J’ai essayé pleins de trucs », explique cette touche-à-tout.

Il y a neuf ans, Solen se lance dans son activité de bijoutière, formée par un maitre colombien. Cela lui permet de mieux gagner sa vie et d’être indépendante financièrement, ce qui lui offre alors la possibilité de travailler sur d’autres projets en parallèle. Après la création d’une première association sur Baud, qui avait pour objectif de « créer des prétextes pour que les gens se rencontrent », vient, de fil en aiguille, la création de l’Effet Papillon, et la volonté de s’impliquer sur des sujets « sur lesquels il y a matière à bouger » selon elle. C’est ainsi que Solen devient porte-parole de la Marche contre Monsanto. « Mais là j’ai flippé, j’ai angoissé en fait, parce que tous les dossiers qu’on ouvre sont pires que ce qu’on imagine. ». Elle préfère se concentrer alors sur la mise en œuvre de solutions.

C’est
ainsi qu’elle participe à la création d’un GFA (Groupement
Foncier Agricole). Dix hectares de terres ont été achetés pour un
paysan-boulanger. Quelques hectares restent disponibles pour un
maraicher. Solen est aussi secrétaire du Pôle de développement de
l’Economie Sociale et Solidaire du Centre Bretagne. Elle anime une
émission de radio, baptisée « Qu’ESS », sur la radio
associative Radio Bro Gwened.

Autre projet : la création d’une pépinière d’activités agri-culturelles. « A l’Effet Papillon, on reçoit tout type de personnes, on est plutôt sur un axe de sensibilisation pour montrer aux gens qu’on peut faire autrement, petit à petit, et réfléchir ensemble. Avec la Pépinière, l’idée est de créer quelque chose qui soit plus axée sur la transition réelle : travailler sur les low techs par exemple », explique Solen. « Mais avec toujours le même concept, c’est-à-dire mettre à disposition des outils et des espaces de travail pour des gens qui voudraient monter des projets, comme par exemple une épicerie vrac, une maison des semences paysannes… » poursuit-elle. Un atelier « bois » et un atelier « métal » sont déjà prévus, ainsi qu’une forge. En réflexion, l’installation de ruches, ou encore l’accueil de stages. « Toujours des choses très sérieuses, et d’autres qui le sont moins, comme l’organisation d’une Nuit de la Soudure, ou d’une Fête Foraine ! ». La philosophie du projet, c’est aussi de faire diminuer, dans l’approche économique, la partie argent : pas d’emprunt, « on fait avec ce qu’on a, on imagine », affirme Solen. «Par exemple sur la partie low techs, l’idée est de pouvoir fabriquer des outils qui permettent de vivre confortablement, mais pas au détriment de notre environnement ».

« L’idée n’est pas de gommer, de repartir à zéro mais de partir de nos connaissances actuelles pour transformer les choses.« 

La transition écologique, qui anime tous les projets dans lesquels Solen s’investit, est pour elle « Nécessaire. On vit dans une société qui est arrivée à sa fin. Je ne m’inscrit pas dans la collapsologie, parce qu’on ne sait pas… C’est comme l’effet papillon, on ne connaît pas les conséquences demain de ce qu’on fait aujourd’hui. Si on devait tout effacer aujourd’hui le tableau de notre histoire, on referait les mêmes erreurs. L’idée n’est pas de gommer, de repartir à zéro mais de partir de nos connaissances actuelles pour transformer les choses. », analyse-t-elle. « Et puis être sobre, on est entourés d’un tas de choses dont on n’a pas besoin. Revenons à l’essentiel, proches les uns des autres, respectueux de notre environnement, non énergivores. Et puis pensons à nous faire du bien ! ». Elle explique : « J’ai vécu pendant 8 ans dans la forêt, sans raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité. Je m’étais dit que j’aurai l’électricité le jour où je serais capable de la produire. A un moment donné, on a toutes les connaissances pour ça. Et donc j’avais une rivière qui passait à côté, j’ai utilisé le concept des vases communicants pour ramener l’eau dans ma cabane. J’avais du confort, j’avais un poêle à bois… Il y a en fait des solutions pour tout ». Selon elle, chacun a un rôle à jouer au quotidien, notamment du point de vue de la consommation. « On voit bien que les gens maintenant font beaucoup plus attention, se posent des questions, regardent la provenance des produits, la composition… ils n’ont plus confiance, ils cherchent des solutions ». C’est peut-être donc « le moment » pour « monter des projets qui leur donnent des solutions ».

« On est potentiellement toutes mamans, et donc on a cette conscience vitale qui nous oblige à trouver des solutions aujourd’hui parce qu’on veut pas laisser un monde de m…. à nos gamins.« 

Justement, beaucoup de projets porteurs de solutions sont lancés par des femmes, notamment en Bretagne. Un constat qu’elle partage « C’est là qu’il faut qu’on soit un petit peu délicates. Pendant 2000 ans les hommes ont dirigé le monde, et on s’est laissées faire. Aujourd’hui, il ne faut pas qu’on fasse comme eux, il faut réussir à les intégrer. Mais je pense qu’ils n’ont pas encore atteint la maturité nécessaire ! C’est comme s’ils se faisaient déposséder de leur pouvoir. Il faut alors réussir à les embarquer avec nous, c’est pas évident », reconnaît-elle. « Les hommes ont encore du mal à avoir la vision globale qu’on a, ou qu’on essaie d’avoir. On est potentiellement toutes mamans, et donc on a cette conscience vitale qui nous oblige à trouver des solutions aujourd’hui parce qu’on veut pas laisser un monde de m…. à nos gamins. ».

Guidée par la recherche de solutions, elle a un coup de cœur pour une commune comme Tremargat (22), « Sans les idolâtrer, ils ont une longueur d’avance sur plein de points, c’est un modèle de réussite. » Ou encore Langouët (35) « Je trouve intéressant le processus que le Maire et son équipe ont utilisé pour faire changer les choses, petit à petit, comme par exemple les poules en liberté dans le village pour que les voitures roulent moins vite ! ». Autant d’initiatives, sans compter toutes les autres qui naissent sur le territoire, qui font dire à Solen « de ne pas désespérer et de rester déterminés ».

Ecoutez l’entretien avec Solen :

Pour en savoir sur l’Effet Papillon : https://www.facebook.com/danslensemble/




« Âmes de Bretagne » : une expo itinérante se construit sur les routes

Le projet vidéo « Ames de Bretagne » se déploie sur les routes bretonnes, grâce à la création d’une exposition itinérante co-construite avec les habitants et acteurs locaux. Exemple à Morlaix, où la petite troupe a fait escale et a réalisé, outre de nouvelles vidéos, des supports en matériaux recyclés, avec l’association Le Repair et le peintre Charles Vergnolles.

A l’intérieur du 2D, à Morlaix, ça papote, ça bricole et ça peint. Ça filme également. Une petite ruche d’une dizaine de personnes, qui s’active autour d’un grand support d’exposition. Tous se sont retrouvés pour travailler sur l’étape morlaisienne du projet d’exposition itinérante de l’association « Âmes de Bretagne ». Une initiative d’Anne-Laure et Kevin, frère et sœur. Tous deux se sont rendus compte qu’en parlant de leur région d’origine, la Bretagne, notamment lorsqu’ils étaient à l’étranger, ils en connaissaient au final peu de choses. Ils souhaitent alors monter un projet qui permettrait de revaloriser l’attachement au local. Âmes de Bretagne propose donc de valoriser le témoignage des habitants via la vidéo. « L’objectif, c’est de montrer que s’intéresser à son territoire n’est pas synonyme de replis sur soi », explique Anne-Laure. Elle se lance alors avec son frère dès 2016 pour recueillir la parole de « tous ceux qui font l’âme de la Bretagne ». Le résultat : plus de 150 témoignages vidéos, une websérie, des partenariats comme par exemple avec le webmédia KuB… « La Bretagne racontée par les gens en vidéo ». Et une association qui comprend une quinzaine de bénévoles.

Fort de cette expérience, Ames de Bretagne propose donc cette année un nouveau projet avec une exposition itinérante à travers la région. Il en résultera une « œuvre participative », co-construite avec les habitants et les acteurs locaux.

Sur la première étape Saint-Brieuc- Morlaix, Âmes de Bretagne travaille de concert avec l’association Le Repair, qui porte un projet de recyclerie de matériaux sur le territoire morlaisien. « L’idée est vraiment de co-construire ce « road-trip », et de travailler à chaque fois les différents supports de l’expo avec des matériaux issus du ré-emploi » précise Anne-Laure. C’est ainsi qu’un premier support a été créé, à base de panneaux issue d’une précédente exposition qui avait eu lieu à l’écomusée des Monts d’Arrée. « A l’exception des charnières, tout a été récupéré. Les tasseaux proviennent d’une rénovation HLM », ajoute Damien Le Magoariec, de l’association Le Repair. Le tout illustré par l’artiste Charles Vergnolle, habitué des peintures de décors de théâtre (et qui expose en ce moment au Ty Coz à Morlaix, ndlr!)

Après Morlaix, le tour d’Âmes de Bretagne poursuivra sa route, passant notamment par Brest et Vannes, ou encore le Bois du Barde à Mellionnec, avant d’arriver à Carhaix en fin d’année. Tout au long du parcours, à chacune des étapes, de nouveaux témoignages seront collectés, illustrant cette fois la façon dont les habitants perçoivent la transition et leur futur, et les supports seront travaillés avec la recyclerie du Centre-Bretagne Ti-Recup. A Carhaix, à l’espace Glenmor, on pourra alors admirer le fruit de ce « Tour de Bretagne » durant un mois, avant que l’expo ne se déplace dans différentes villes en 2021.

Pour suivre le Tour d’Ames de Bretagne :

www.amesdebretagne.bzh

La page Facebook « Âmes de Bretagne »

Le compte Instagram Âmes de Bretagne




Portrait de femme n°4. Nolwenn Ragel, chargée de mission précarité énergétique à Morlaix (29)

Rencontre avec Nolwenn Ragel, chargée de mission précarité énergétique au sein de l’Agence Locale de l’Energie Héol du Pays de Morlaix. Un parcours dans lequel l’écologie et les défis tiennent une place majeure, aussi bien dans sa vie professionnelle que personnelle.

Nolwenn, nous la connaissons bien à Eco-Bretons. Elle a en effet réalisé une mission de Service Civique au sein de notre association, il y a maintenant 4 ans. Elle était chargée des actions de communication et de l’aide à l’organisation d’événements (conférences, ciné-débats…). Une étape clé selon elle dans son parcours, après avoir passé son bac au Lycée Agricole de Suscinio et obtenu ensuite deux BTS dans deux domaines bien distincts : la communication, et la gestion forestière. S’en suivent alors 6 mois en Irlande en woofing. Son expérience en tant que service civique à Eco-Bretons a été pour elle décisive. « J’ai découvert tout un univers que je connaissais pas, le milieu associatif, et ça m’a beaucoup plu. A partir de là, j’ai eu le déclic : je voulais travailler dans une association, et plus spécifiquement dans le domaine du développement durable et de l’environnement ». Objectif atteint : elle est depuis presque deux ans maintenant chargée de mission « précarité énergétique » au sein de l’Agence Locale de l’Energie et du Climat du Pays de Morlaix, Heol. « Mon métier, c’est d’aller chez des personnes qui sont en situation de précarité énergétique, pour leur donner des conseils et des éco-gestes qui leur permettront de faire des économies sur leur consommation d’énergie », précise Nolwenn. « Je fais un diagnostic. Malheureusement souvent la situation financière de ces personnes ne leur permet pas de réaliser des travaux, donc on insiste alors beaucoup sur les gestes pour réduire les factures. Parfois, on peut même demander un relogement, si on est en présence d’un logement insalubre ou indécent», poursuit-elle. Un poste qui lui a permis d’acquérir de nombreuses connaissances en terme d’éco-gestes « J’en connaissais déjà pas mal, mais j’en ai appris d’autres : par exemple, l’installation de mousseurs pour les robinets pour faire diminuer le débit d’eau, couper l’eau quand on se lave sous la douche, changer le pommeau de douche pour un plus économe… ». Des gestes qu’elle applique au quotidien. Nolwenn trouve également « gratifiant » le fait de transmettre tous ces gestes aux personnes qu’elle visite. « Cela peut rester minime, mais ils sont informés, et cela permet de participer à la protection de la planète ».

La planète, un enjeu essentiel pour la morlaisienne, qui voit la transition comme « un long processus, pas facile, pas abordable pour tout le monde aujourd’hui. Pour moi, c’est essayer de changer les choses et d’arriver à quelque chose de meilleur ». Elle s’avoue également « parfois dépitée, devant les entreprises qui polluent. Parfois je me demande pourquoi je fais tout ça ! Mais j’essaie de faire au mieux avec nos connaissances actuelles, pour le bien de tous ». Elle ne baisse cependant pas les bras, et reste motivée. Pour elle, c’est un « challenge permanent, c’est mon quotidien en fait, de faire tout le temps attention, je suis toujours à l’affût de nouveaux défis ». Des défis tels que chercher par exemple la box internet qui consomme le moins d’électricité, optimiser la cuisson au four pour profiter de la chaleur et cuire plusieurs plats d’affilée, réduire drastiquement sa production de déchets en participant au « Défi Familles Zéro Déchets » mis en place par Morlaix Communauté… « Et comme j’aime les défis, j’ai continué ! Je suis actuellement à 12/13 kg par an de déchets, sans avoir l’impression d’avoir chamboulé quotidien », confie-t-elle.

Nolwenn applique également le respect de l’environnement à son projet de vie. Passionnée de plantes comestibles et médicinales, elle va depuis quelques années régulièrement en cueillette, et a créé un séchoir pour les faire sécher. Et s’apprête à vivre dans un Tiny House. Une habitation qu’elle a découvert lors de son service civique volontaire, lors d’un reportage dans une entreprise spécialisée dans la fabrication de ce type de construction. « Ca fait 3 ans que je me dis qu’il faut que je me lance », avoue-t-elle. Les avantages a vivre dans une Tiny House l’ont séduites : « Il y a peu de consommation d’énergie, et pas d’attaches au sol, pas de bêton, donc on préserve la nature, on utilise des matériaux écologiques, du bois, des toilettes sèches… et le minimalisme !». Le plan est fait, le devis est signé avec un constructeur des Côtes-d’Armor, la remorque est achetée. Il n’y a plus qu’à s’installer sur un terrain du secteur quand elle sera construite. Affaire à suivre, pour un futur reportage !




Radio Vélo : les ondes à l’assaut des routes du Finistère

Toute cette semaine, la troupe de « Radio Vélo » pédale sur les routes du Finistère. De Daoulas à Crozon, en passant par Saint-Cadou, ce sont 177 km que ces bénévoles de Longueurs d’Ondes, de l’Oufipo et de BAPAV vont parcourir, avec chaque soir la diffusion en direct d’une émission de radio.

Depuis le lundi 29 juin, et jusqu’au dimanche 7 juillet, les cyclistes de « Radio Vélo » sont en vadrouille dans le Finistère. « Radio Vélo », c’est le nom d’une équipe composée d’une quinzaine bénévoles de l’association Longueurs d’Ondes (qui organise le festival du même nom autour de la création radio à Brest, ndlr), de l’Oufipo (webradio locale spécialisée dans le podcast, issue de Longeurs d’Ondes, ndlr) et de BAPAV (Association Brest à Pied ou à Vélo, qui promeut les déplacements doux dans Brest, ndlr). Après « Radio Batô » l’année dernière, place à la bicyclette pour 2020.

Au programme : 177 km à travers le Finistère, avec des étapes à Daoulas, La Roche-Maurice, Saint-Cadou, Lannedern, Chateaulin, presqu’ile de Crozon…avant de revenir sur Brest par bateau.

A la fin de chaque journée pédalée, une émission est enregistrée dans un lieu qui accueille la troupe, à écouter en direct tous les soirs à 19h30 sur internet, ou à retrouver en podcast sur le site de l’Oufipo.

Les quatre premières étapes, enregistrées à Plougastel-Daoulas, au café de Goasven à Logonna-Doulas, au Hangar Associatif de Saint-Cadou, et à la salle polyvalente de Lannedern sont déjà disponibles ici.

On peut également suivre l’aventure sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram.