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Dans les Déferlantes de Lénaïg Jézéquel

Dans le cadre de notre série estivale de « repassage », nous publions à nouveau cet article.

Ondes océaniques soumises au déferlement bien connues en Bretagne, Les Déferlantes sont heureusement arrivées en douceur au début du printemps dernier jusqu’au centre de Morlaix. Elles ont alors pris la forme d’une librairie-café, nichée place de Viarmes, ouverte par une sirène-voyageuse qui a posé ses bagages, Lénaïg Jézéquel. Et prenant ainsi la suite du binôme Tatiana et Romain d’A la Lettre Thé, parti.e.s vers de nouvelles aventures.

Dans le sillage du roman éponyme de Claudie Gallay, Les Déferlantes de Lénaïg sont placées sous le signe de « son attachement viscéral à la nature et la puissance des éléments », comme elle le confiait lors de l’ouverture à nos confrères du Télégramme. Après ses études littéraires et artistiques en graphisme, il y eut pour Lénaïg le temps des voyages, « de la Bretagne à l’Amérique du Sud en passant par l’Australie. » Rien de surprenant à ce que son lieu propose un regard grand ouvert sur le monde à travers un large choix d’ouvrages en littérature étrangère, polar, sciences humaines, bandes dessinées, littérature jeunesse, beaux livres, revues et guides pratiques.

Les thèmes plus particulièrement mis en avant sont les sujets de société tels que la transition écologique et la protection de l’environnement, les féminismes* et genres, les questions de migrations et d’(in)hospitalité, l’exil, la diversité, la défense des droits humains, comme le précise sur son site Livre et Lecture en Bretagne. Elle est également membre de la Fédération des cafés-librairies de Bretagne.

*Des lectures de textes féministes seront faites aux Déferlantes au cours de la soirée du vendredi 26 novembre prochain, en résonance avec la journée de lutte contre les violences faites aux femmes et la semaine de sensibilisation prévue sur Morlaix. Lénaïg invite toutes et tous à lire, à venir écouter, à découvrir, à partager des textes féministes à la librairie. Pour échanger ensemble autour de cette thématique, en partenariat avec l’association La lanterne et la créatrice du podcast Breton.ne.s et féministes. Gratuit/ Ouvert à tou.te.s/ À partir de 18h30.

Les Déferlantes – 9 place de Viarmes, 29600 Morlaix. Tél: 02 56 45 54 06, ouvert du mardi au samedi, de 10 h à 18 h 30. Il est possible également d’y déguster une boisson chaude ou froide, d’acheter du thé Bio, des cartes postales et de la papeterie artisanale.

 

Les deux livres coups de cœur de Lénaïg Jézéquel

RESHKILLS/ Recycler la terre – Lucie Taïeb – La contre allée

Dans ce récit documentaire d’un genre nouveau, l’auteure interroge la représentation et la place des déchets dans nos sociétés contemporaines. En nous racontant l’histoire de Freshkills, Lucie Taïeb questionne nos modes de consommation et ce qui en découle. Pendant près d’un demi-siècle, en plein cœur de New York, cette décharge à ciel ouvert fût l’une des plus grandes du monde, allant jusqu’à traiter 29000 tonnes de déchets par jour. Aujourd’hui ce site, comme d’autres avant lui, a été transformé en un parc verdoyant. Quel monde construisons-nous lorsque nous sortons les déchets de notre champ de vision et que nous confions à d’autres le soin de les faire disparaitre ?

PARMI LES ARBRES – Essai de vie commune – Alexis Jenni – Actes Sud

Dans ce texte à la fois poétique et philosophique, conçu comme une lente balade en forêt, Alexis Jenni nous invite à repenser notre rapport aux arbres. A travers ses expériences personnelles, ponctuées de références scientifiques, il pose la question du respect du vivant, quelle que soit sa forme. Il nous rappelle que les arbres ont leur propre manière d’être vivants et de communiquer, en interdépendance avec leur milieu. Ce nouveau texte paru dans la collection Mondes sauvages des éditons Actes sud est à nouveau une réussite et redonne aux arbres l’importance qu’ils méritent.

 

 

 

 


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L’idée sortie. La Nuit de la chouette du côté de Morlaix

La Nuit de la Chouette est de retour ! Organisée tous les deux ans, l’événement fêtera cette année sa quinzième édition. De nombreuses animations sont organisées à cette occasion, comme par exemple à Morlaix, Plougasnou et Saint-Thégonnec. Dans ces trois communes, les élèves de BTS Gestion et Protection de la Nature du lycée agricole de Suscinio, accompagnés des associations Ulamir-CPIE, Au Fil du Queffleuth et de la Penzé, Bretagne Vivante proposeront ce samedi des ateliers dédiés aux animaux de la nuit, et des balades nocturnes.

Houhou…houhouhou font les rapaces nocturnes ! Mais pas toujours facile de distinguer les hiboux des chouettes, et encore moins les différentes espèces de chouettes entre elles… Afin d’en savoir plus sur ces oiseaux de nuit, la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) organise tous les deux ans la « Nuit de la chouette ». Cette année, l’événement qui fête sa quinzième édition aura lieu le samedi 4 mars, et sera le point d’orgue d’un cortège d’animations qui se dérouleront durant le mois.

A Morlaix, le lycée de Suscinio participe une nouvelle fois à l’opération, qui sera déclinée également sur d’autres communes du territoire. « Nous avons voulu élargir et diversifier le territoire d’action », explique Véronique Javoise, professeure au lycée agricole. « Cette année, les animations auront lieu aussi à Saint-Thégonnec et Plougasnou, des communes qui sont dans une démarche d’Atlas de la Biodiversité Communale ». L’objectif, c’est aussi de « Donner envie de se balader la nuit, et de faire prendre conscience qu’il y a toute une biodiversité en mouvement à ce moment là, dont il ne faut pas avoir peur », précisent les étudiants de BTS GPN qui ont conçu le programmes des animations, en compagnie de l’Ulamir-CPIE, l’association Au Fil du Queffleuth et de la Penzé, et Bretagne Vivante.

Animation ludique et approche pédagogique seront donc au programme samedi. Des ateliers autour des pelotes de réjection, des sons de la nuit, de la trame noire… sont notamment prévus, ainsi que des balades nocturnes. On pourra aussi s’initier à la fabrication de nichoirs démontables pour les chouettes et hiboux, en compagnie de la menuiserie Essences Bois, l’après-midi, au lycée.

De quoi être paré pour reconnaître les cris de la chouette effraie, de la chevêche et de la hulotte, qu’on pourrait bien entendre samedi soir du côté du Nord Finistère !

 

Pratique :

Nuit de la chouette, samedi 4 mars

A Saint-Thégonnec : de 14h30 à 17, ateliers chouettes et pelotes et ombres sauvages / à partir de 20h : balade, animations chauve-souris, animations amphibiens – Entrée libre mais inscriptions obligatoire : afqp29@gmail.com – 02 98 78 45 69 – Rendez-vous Park An Iliz

A Plougasnou : de 15h à 17h, ateliers « autres espèces de la nuit », pelotes et nichoirs / 20h-22h30 : Balade nocturne et atelier trame noire – Entrée libre et gratuite– Rendez vous l’après-midi à l’ancienne école rue de Primel, et le soir bois du Mesguez, rue du Moulin à Vent.

A Morlaix : de 15h à 17h, atelier pelotes, nichoirs, espèces et monde de la nuit, diaporama…/ à partir de 20h : Balade nocturne – Entrée libre et gratuite-Rendez-vous au lycée agricole de Suscinio à Ploujean.

Pour les balades, venir avec une lampe de poche, habillé chaudement, et avec de bonnes chaussures.

Plus d’infos : la page Facebook du Lycée agricole de Suscinio

 


Un nouveau volet de la concertation sur la Trame Noire, du 6 au 10 mars

Depuis plusieurs années, une concertation territoriale autour de la Trame Noire (continuité écologique nocturne, cohabitation avec les activités humaines, baisse des éclairages) est menée par Morlaix Communauté et ses partenaires, dont l’Ulamir-CPIE et le lycée de Suscinio. Dans ce cadre, du 6 au 10 mars, les élèves de BTS GPN de Suscinio iront à la rencontre des habitants de Morlaix, Plougasnou et Saint-Thégonnec-Loc Eguiner, afin de recueillir des avis sur cette trame noire et l’extinction des lumières la nuit. Les étudiant.e.s vont pour cela cibler un type de public précis (parents d’élèves, travailleurs terminant tard…). Le questionnaire portera sur leur ressenti par rapport à la communication sur le sujet, leurs craintes, les aspects positifs, négatifs, l’impact observé sur la biodiversité, les suggestions d’amélioration…

Une restitution de l’enquête aura lieu le vendredi 10 mars auprès des élu.e.s et technicien.ne.s 26 communes qui composent Morlaix Communauté.

 




En plein cœur des Côtes d’Armor, ils ont créé leur ferme lombricole

Dans le Mené, secteur vallonné à 30 minutes au sud de Saint-Brieuc, se trouve une ferme pas tout à fait comme les autres…Baptisée Organic Worms, elle produit du lombricompost grâce aux…centaine de milliers de vers de terre élevés par Anaïs et Romain. Rencontre.

Buzuk, buc, beghin…en Bretagne, il y a plusieurs façon de nommer le ver de terre, ou lombric. En France, on estime qu’il y a au moins 130 espèces de vers de terre ! Tous les jardiniers connaissent bien le Lumbricus Terrestris, ou lombric commun, celui qu’on retrouve le plus souvent dans nos sols. Long, il a un corps mou et strié, constitué d’anneaux, et il appartient à la famille des annélides.

Sous leur apparence peu attirante, les vers de terre sont pourtant essentiels. Les endogés par exemple, qui peuvent être de grande taille, creusent des galeries dans le sol. Ce sont des « laboureurs », il aèrent la terre et permettent ainsi à l’eau de mieux s’infiltrer. Les épigés, quant à eux, sont de plus petites tailles et vivent plus près de la surface ou dans la matière organique en décomposition (par exemple le compost). Ils créent de l’humus

Ce sont eux qu’élèvent Anaïs et Romain dans leur ferme lombricole, en plein cœur du Mené. « 300 000 têtes, c’est le plus grand élevage des Côtes d’Armor ! », sourit la jeune femme. Grâce à ces petites bêtes, le couple récolte tous les mois du lombricompost, résultat de la digestion de fumier par les vers. « Composé de millions de crottes de vers de terre, il est très riche en micro-organismes et peut s’utiliser en tant qu’engrais au pied des plantes », détaille Anaïs. Organic Worms, nom de l’entreprise, fait partie de la soixantaine de professionnels de ce type en France. Une activité encore peu commune !

L’aventure au pays des « beghins » a démarrée il y a quelques années « Romain avait découvert, lorsqu’il était étudiant en bac+3 dans le domaine du recyclage, le lombricompostage  lors d’un stage», raconte Anaïs. « Il a trouvé ça génial ! Mais on avait 20 ans, c’était un peu compliqué de se lancer. » Alors après quelques années passées dans l’industrie, notamment pharmaceutique, le couple choisit de changer de direction et de se lancer dans la lombriculture, il y a presque 5 ans. «A l’époque, je cogitais vis à vis de mon métier, notamment sur la question des déchets », se remémore Anaïs. Leur activité en compagnie des vers de terre permet à Anaïs et Romain de mettre désormais en cohérence leurs valeurs et leur vie professionnelle. « On travaille dans une démarche qu’on veut écologique : on propose par exemple des lombricomposteurs en bois, qui à la base était destiné à être détruit. Ils sont construits par les travailleurs de l’Esat de Plémet », précise Anaïs. « On fait également de l’upcycling : on utilise des sacs de malts et des sacs de farines qu’on récupère. Et on vend aussi en vrac. On fait comme nos vers, on transforme des déchets et on les réduit! ». La dimension locale est également importante pour les deux jeunes lombriculteurs : le fumier dont se nourrissent les vers vient des fermes voisines, certains restaurateurs du coin donnent leurs déchets organiques pour qu’ils soient compostés, et les fertilisants liquides et lombricomposts sont vendus dans des commerces essentiellement situés dans les Côtes-d’Armor. On peut aussi venir acheter directement sur place. L’occasion pour Anaïs et Romain de présenter leur cheptel de vers et les trois serres de leur exploitation, et peut-être donner envie à d’autres de se lancer dans cette voie !

 

Plus d’infos

https://www.organicworms.fr/




Des granulés pour le chauffage et des litières à base de végétaux délaissés à Hénon (22)

Des granulés de chauffage et de la litière pour les chats à base de fauches de landes et de paille de colza, c’est ce que propose Eizhy, entreprise basée à Hénon. Elle veut ainsi « valoriser les végétaux délaissés » en leur offrant une nouvelle vie, et en travaillant localement avec les réserves naturelles bretonnes et les agriculteur.trice.s du territoire.

Créée il y a un peu plus de deux ans, Eizhy (contraction de Easy et Breizh) est une petite entreprise basée à Hénon, dans les Côtes d’Armor, non loin de Lamballe. A l’origine du concept, Tiphaine et François, un frère et une sœur, qui ont découvert en Angleterre, du côté de Bristol, l’existence de bûches compressées pour le chauffage réalisées à base de…fougères. « Nous avions envie de reproduire l’idée en Bretagne, de faire quelque chose à notre échelle, de transformer une ressource naturelle et locale», explique Tiphaine.

Eizhy valorise ainsi les « végétaux délaissés », par exemple les fauches de landes. « On travaille avec des réserves naturelles, qui doivent faucher régulièrement les espaces afin d’y ramener de la biodiversité », précise l’entrepreneuse. Ce qui était auparavant envoyé en déchetterie est ainsi transformé en granulés pour le chauffage. « Nous sommes les seuls à le faire actuellement en France », souligne Tiphaine, qui travaille avec les réserves du Marais Noir de Saint-Coulban (35), du Cap d’Erquy (22), de Stang Prat Ar Mel à Lescouët-Goarec (22) et Ploumanach (22).

Au cours du processus de développement, Eizhy découvre également la possibilité de fabriquer de la litière pour les chats. Un véritable souci en terme de déchets car celles-ci représentent 3,5% du volume des ordures ménagères ! L’entreprise a donc mis au point une litière compostable, composée uniquement de matière végétale. « Elle est fabriquée à base de lande, c’est-à-dire de fougères, de graminées… », détaille Tiphaine. « Et nous proposons une deuxième litière, à odeur neutre, à base de paille de colza que nous collectons auprès d’agriculteurs du territoire». Les deux gammes sont disponibles dans des points de vente locaux, également dans des petits boutiques à Paris, Tarbes, Toulouse….mais aussi sur internet, et en vrac.

Concernant les granulés de chauffage, Eizhy est « encore en test grandeur nature ». Vendus depuis l’automne 2022, on peut seulement les acheter directement à l’usine d’Hénon. Mais Tiphaine et son frère sont actuellement en pleine réflexion sur le développement de « bûches compressées ». En attendant, Eizhy travaille sur son réseau de distribution, et espère pouvoir essaimer son concept et créer de petites unités de production « ailleurs en France ».

 

 

Plus d’infos

https://www.eizhy.fr/




Quand « toilettes sèches » rime avec innovation et initiative collective.

(Plume citoyenne) Nous sommes élèves en 2nde Bac Pro Technicien Menuisier Agenceur au lycée Alphonse Pellé de Dol-de-Bretagne. Cette année, nous allons participer à un projet pédagogique mettant en lien plusieurs acteurs de notre territoire. En effet, nous allons réaliser des éléments de coffrage pour la mise en place de toilettes sèches à L’Ôôôberge, l’habitat participatif de notre commune. Au-delà de la fabrication de ces ouvrages, ce projet sera pour nous l’occasion de faire connaissance avec les différents acteurs et partenaires impliqués dans cette initiative. Nous documenterons ici nos avancées et nos rencontres via une série d’articles.

Article de Lucas, élève de 2nde Bac Pro Technicien Menuisier Agenceur au lycée Alphonse Pellé de Dol-de-Bretagne.

 

L’Ôôôberge est un habitat participatif de 23 logements situé à Dol-de-Bretagne et construit par les résidents et par Emeraude habitation, l’Office Public de l’Habitat du Pays de Saint-Malo Agglomération. Ce projet basé sur le voisinage collectif et l’idée de « vivre ensemble, chacun chez soi » a permis aux résidents de penser coopérativement leur logement et leurs espaces communs. Dès le début, ils ont souhaité réfléchir à la question de l’assainissement afin de trouver des alternatives au tout-à-l’égout. En installant des toilettes sèches dans leurs habitations, les résidents de L’Ôôôberge ont ainsi poursuivi de façon logique leur démarche collective et écologique.

Dans un premier temps, ils ont d’abord réfléchi tous ensemble à l’équipement le plus adapté aux exigences de chacun et aux contraintes techniques de l’habitat collectif. Les résidents souhaitaient que les toilettes sèches ressemblent le plus possible aux toilettes à eau, qu’il n’y ait pas d’odeurs, qu’ils soient faciles à nettoyer, que les excréments ne soient pas visibles et que l’installation soit accessible aux personnes à mobilité réduite. Tout cela en facilitant le mode d’évacuation. Mais ce que les habitants avaient surtout à cœur, c’était de penser l’ensemble de la filière d’assainissement : de la fabrication des toilettes à la valorisation des déchets en passant par l’usage quotidien de l’installation.

Un système ingénieux pensé collectivement

Le système retenu est celui développé par l’entreprise Ecodemeo. C’est un système avec séparateur fonctionnant donc sans eau et sans sciure. Un tapis roulant entraîne les matières fécales vers un bac de collecte situé à l’arrière des toilettes. L’urine, quant à elle, coule par gravité vers l’avant du tapis pour ensuite descendre dans trois cuves de 5m3 enterrées dans le jardin. Ainsi, l’urine et les matières fécales peuvent être traitées distinctivement. Afin d’en faciliter l’usage, le tapis roulant fonctionne grâce à un moteur électrique de 12 volts, le même moteur que celui utilisé pour les essuie-glaces d’une voiture. Ce fonctionnement rappelle le principe de la chasse d’eau : en appuyant sur un bouton les excréments disparaissent. La VMC des habitations est connectée au bac de collecte situé à l’arrière des toilettes afin d’aspirer les mauvaises odeurs et d’assécher les matières fécales. Ce bac a d’ailleurs été pensé pour éviter les manipulations inutiles, pour préserver l’intimité de chacun grâce à son couvercle et aussi pour sécuriser le travail de collecte du maître composteur (poids du bac, pénibilité, risques professionnels…). Il permet de recueillir les matières fécales d’un foyer de quatre personnes générées sur un mois. Le maître composteur de l’association Compost’tout, récolte donc le contenu des bacs 1 fois par mois. En évitant l’ajout de sciure, ce système facilite le travail du maître composteur et réduit les contraintes et les manipulations pour les usagers.

Nous avons été agréablement surpris par ce système qui a fait évoluer positivement notre regard sur les toilettes sèches car oui, nous avions tous des aprioris. Le fonctionnement est ingénieux et respecte les souhaits des habitants tout en dépassant les contraintes techniques. Nous sommes admiratifs du fait que les résidents de L’Ôôôberge se soient regroupés pour réfléchir ensemble à ce système afin qu’il puisse convenir à tous.

Notre découverte du système de toilettes sèches avec séparateur

Source des photos : Lycée Alphonse Pellé




Un tiers-lieu des transitions en gestation dans le Pays de Morlaix

Plume citoyenne de Justine Noll et Gérard Bau

Depuis plus d’un an, un projet de tiers-lieu des transitions est porté par l’ADESS, le pôle de l’économie sociale et solidaire du Pays de Morlaix, financé par le programme européen LEADER et Morlaix Communauté. Coordonné par Emilie Cariou-Menes chargée de mission, la première étape du projet a abouti en fin d’année 2022, à un diagnostic territorial dont les conclusions, très encourageantes, permettent à ce projet de progresser vers de nouvelles étapes à même de favoriser les synergies que d’autres acteurs de ce territoire particulièrement riche en initiatives de transitions, appellent de leurs vœux. Un retour sur la genèse de ce projet et de la structure qui le porte s’impose, avant d’en dévoiler les prochaines étapes.

Forte de plus de 55 adhérents, parmi lesquels figurent l’Auberge de Jeunesse de Morlaix, la Biocoop Coccinelle, Bretagne Vivante, le Buzuk/monnaie locale, Cellaouate, Don Bosco, Essence Bois, Les Genêts d’Or, Goupil/emploi- réemploi éthique, la Fondation Ildys, la Fondation Massé-Trévidy, la LPO, Luska/petite enfance, la Mutualité Française Bretagne, le Repair/recylcerie de matérieux, le Résam, l’URCPIE, l’ADESS*, Association pour le Développement de l’Economie Sociale et Solidaire en Pays de Morlaix, existe depuis 2009, accompagnant le développement de projets portés par des individus, des collectifs, des associations, qui vont dans le sens d’un monde plus juste et plus solidaire. Elle se propose de promouvoir une économie plus humaine, loin des logiques de profits à tout prix, et qui soit bien au service de tous et particulièrement des plus fragiles. L’économie que l’on rêve pour demain.

Depuis sa naissance, elle soutient et aide à l’émergence de projets innovants avec l’ambition de préparer une transition aux ramifications plurielles qui est perçue, par toutes et tous, comme de plus en plus nécessaire et urgente : Aujourd’hui, l’ADESS aide principalement à l’émergence de projets dans les secteurs de l’économie circulaire, de la réduction des déchets, de l’utilisation d’une monnaie locale, Bien d’autres initiatives émergent en ce moment, soutenues par l’ADESS qui rassemble des actrices et acteurs, petit.e.s et grand.e.s, convaincu.e.s qu’il faut penser les choses ensemble et trouver des manières de fonctionner plus coopératives.

L’ADESS partage ses locaux actuels de la route de Garlan à Morlaix, en fournissant des bureaux à des associations d’aide à la petite enfance, de protection de la nature, de revue et webmédia sur les transitions écologiques, d’aide à la créations d’entreprises, etc. Elle est déjà un lieu qui rassemble et met en lien des personnes d’horizons différents, un véritable pôle de l’économie sociale et solidaire sur son territoire où la convivialité est de mise.

Ses adhérent.e.s souhaitent aujourd’hui aller plus loin dans leurs ambitions, car l’urgence climatique et les bouleversements actuels de tous ordres y incitent, en voulant se rassembler autour des enjeux liés à LA transition, qui en recouvre plusieurs : écologique, sociale, économique, culturelle. C’est pourquoi l’ADESS a lançé en 2022, une grande enquête auprès des actrices et acteurs du pays de Morlaix autour de la mise en place d’un tiers lieu Des transitions.

Un tiers-lieu c’est quoi ? Un espace ? un lieu ? un carrefour ? (difficile à ce stade de dire ce qu’il sera. Mais une chose est certaine ce sera une opportunité pour toutes et tous (citoyen.ne.s de la société civile, institutions, politiques, professionnel.le.s, étudiant.e.s, retraité.e.s, etc.) de se rencontrer pour réfléchir et élaborer des projets. Et pour mettre en action ces volontés communes de rendre concrète cette transition. Chacun.e viendra avec ses savoirs, ses compétences et ses idées. Ses désirs et ses rêves, aussi, car c’est souvent à partir de rêves qu’émergent les grands projets. Martin Luther King a bien commencé comme ça lui aussi !

Tiers, cela veut dire que ce sont des espaces qui ne sont pas dédiés à une seule activité mais à plusieurs en même temps ou à côté les unes des autres, comme le sont déjà par exemple les bibliothèque/médiathèque/ludothèque/grainothèque qui accueillent les centres sociaux ou les bars/salle de spectacle, des élèves et étudiant.e.s autour de projets. Des lieux hybrides à fonctions multiples qui décloisonnent, qui favorisent le foisonnement en s’appuyant sur la richesse du lien entre les gens, leurs pratiques et leurs projets pour l’avenir.  Ce projet de tiers-lieu sur le territoire du Pays de Morlaix s’inscrit dans une dynamique régionale* qui témoigne d’un élan des plus encourageants et stimulants.

L’importante participation à l’enquête de l’ADESS a donné lieu à une restitution riche d’enseignements, le 29 novembre dernier (https://www.adess29.fr/3632-restitution-du-diagnostic-tiers-lieu-des-transitions-en-pays-de-morlaix/). Elle a ainsi confirmé une vraie motivation des habitant.e.s du territoire, des citoyen.ne.s de la société civile et des professionnel.le.s, affirmant leur volonté de prendre à bras le corps les défis qui nous attendent et la nécessité de réfléchir sur toutes les problématiques de notre vie (habitat, énergie, mobilité, travail, entraide, préservation du vivant). Elle montre leur désir de voir se créer un lieu-ressource afin de faire ensemble, de mettre en commun des idées et des ressources donc, mais surtout de créer, d’imaginer, car c’est bien là un des grands enjeux de demain :

-Comment allons nous, nous adapter en inventant de nouvelles manières de vivre plus responsables, plus écologiques et plus résilientes (qui s’adaptent aux chocs). Des lieux qui seront des relais, des occasions de partager nos connaissances à propos d’expérimentations réalisées ici ou ailleurs.

Il ressort également de cette étude, la volonté de trouver :

  • des espaces pour penser de façon très ouverte en partageant avec d’autres,

  • des espaces ressourçants pour se nourrir intellectuellement grâce à des bibliothèques partagées, des conférences, débats, formations, etc.,

  • des espaces pour créer, bidouiller, bricoler, inventer, tester comme des ateliers de réparation ou de recyclage en lien avec les ressourceries, ou la mise à disposition d’outils tels que des imprimantes 3D afin qu’ils servent au plus grand nombre,…

  • des espaces de soutien pour développer tout type de projet, car seul et sans appui, il est très difficile de passer d’une idée naissante à celle d’un vrai projet, voire même à la création d’une entreprise ou d’une association qui aura besoin de compétences techniques, comptables, communicationnelles, organisationnelles, etc.

  • des espaces pour se nourrir physiquement et intellectuellement.

Le discours futuriste, lu par Justine NOLL, administratrice du pôle ESS

Vous l’aurez compris, l’ADESS est une association qui accompagne, met en lien les personnes et les soutient dans leurs projets. Son ambition n’est pas seulement, de créer un lieu mais bien de prendre part à la dynamique collective locale autour des questions de transitions.

La première étape pour ce printemps 2023, sera donc de faire se rencontrer le plus largement possible les actrices et acteurs des tiers-lieux du territoire car il y en a déjà un certain nombre !

*https://www.adess29.fr/tag/adess-morlaix/

**https://www.bretagnetierslieux.bzh/