1

Parc Naturel Régional d’Armorique : votez pour vos initiatives préférées !

La campagne de vote pour soutenir les initiatives sélectionnées par le Parc Naturel Régional d’Armorique est lancée. Cette année, 10 projets ont été retenus, dans deux catégories : ceux « soutenant l’activité économique », et ceux « portés par des associations ou des collectifs de citoyens ». Les internautes ont jusqu’au 18 septembre pour faire leurs choix. Les lauréats bénéficieront d’un accompagnement technique et financier.

 

Depuis 2018, le Parc Naturel Régional d’Armorique lance sa campagne de soutien aux initiatives du territoire. L’objectif est de « soutenir des projets qui partagent les valeurs du Parc (respect de l’environnement, attachement au territoire, dimension humaine et sociale) et contribuent au dynamisme, au développement local et au bien-vivre des habitants. », peut-on lire sur le site internet du PNR.

Dix projets sont actuellement en lice :

Parmi la catégorie « Soutenant des activités économiques », on trouve des projets tels que la création d’un espace dédié au bien-être en forêt et à la sylvothérapie à Crozon, la création d’un tiers-lieu, le Stal, autour de la création et de la transmission des savoirs et créativité au travers de pratiques artisanales et artistiques à Plounéour-Menez, ou encore une brasserie de kéfir de fruits et un atelier de transformation agro-alimentaire en agriculture biologique et zéro déchets à Plougonven.

Du côté des initiatives portées « par des associations ou des collectifs de citoyens », on peut voter pour des projets tels qu’un festival de photographies animalières, créé par l’association Ti Menez Are de Brasparts, ou encore le développement d’ateliers collectifs et de stage autour du maraichage, par l’association Bargho Nature de Pleyben.

 

Les projets sont actuellement soumis au vote du public. Ils vont être présentés également à un jury de techniciens et d’élus. Attention : on ne peut voter qu ‘une fois, et pour un seul projet dans chacune des deux catégories.

Pour découvrir les projets en lice et voter, direction https://www.pnr-armorique.fr/blog/actualite/appel-aux-initiatives-place-aux-votes/

 


Eco-Bretons vous propose une information gratuite. Pour pouvoir continuer à le faire, nous avons besoin de vos contributions ! Chaque don, même tout petit, compte. Et en plus, c’est déductible de vos impôts, Eco-Bretons étant une association reconnue d’intérêt général !

 

Propulsé par HelloAsso



Une bibliothèque d’objets va ouvrir ses portes à Quimper

A Quimper (29), une bibliothèque d’objets va voir prochainement le jour. L’Objethèque de Cornouaille, portée par l’association du même nom, proposera à ses adhérent.e.s des objets en prêt, sur le même principe qu’une bibliothèque ou une médiathèque. Un bon moyen d’allier écologie et économie.

Emprunter un parasol, un télescope, une débroussailleuse…plutôt que d’encombrer sa cave ou son grenier et ne l’utiliser que deux fois dans l’année, ce sera bientôt possible à Quimper (29), grâce à l’Objethèque de Cornouaille. Si le concept existe déjà aux Etats-Unis, au Canada, et même en Suisse, il est encore rare en France, et inédit en Bretagne administrative. C’est Benjamin Sahun qui est derrière son implantation à Quimper. Après des expériences professionnelles dans l’agroalimentaire, la grande distribution et le commerce, il arrête de travailler en 2019 et est demandeur d’emploi. «J’en ai profité pour réfléchir sur mon fonctionnement, par rapport à ce que j’avais vécu, et à mon utilisation des objets du quotidien. Je faisais aussi beaucoup de vente d’occasion par internet. Et j’ai découvert l’existence des objethèques aux Etats-Unis et au Canada », explique-t-il. Il se met alors en quête d’expériences françaises, et part dans les Alpes et à Nantes, voir les solutions existantes. Benjamin devient également bénévole pour la ressourcerie Treuzkemm, afin de « découvrir le fonctionnement associatif lié au domaine de la récupération et de l’occasion ».

Le projet se construit petit à petit, et une association est créée en septembre 2021. L’Objethèque a également intégré le Tag29, afin de développer un modèle économique autour du projet. « Depuis peu, on a aussi un local à l’Embarcadère à côté de la gare, et on va lancer une phase de teste dès le 11 juin ». A partir de cette date et durant deux mois, on pourra essayer l’objethèque, en adhérant à l’association pour 10 euros. Un bon moyen de découvrir le fonctionnement de cette bibliothèque d’objets, qui est simple : moyennant un abonnement à l’année, il est possible ensuite d’emprunter des objets du quotidiens, « relativement chers, empruntés pour une durée limitée, dont on a un besoin ponctuel et qui sont facilement transportables », souligne Benjamin, qui espère pouvoir mettre à disposition à terme une gamme de 3 à 4000 références. Des ateliers seront également proposés, afin de réparer/fabriquer ou d’apprendre à utiliser un objet. « On espère avoir aussi des espaces avec des machines-outils, qu’on pourra réserver par créneaux ». Il reste maintenant à trouver des ressources pour dénicher un local, et par la suite pouvoir créer des emplois. En attendant, l’association lance un appel aux bénévoles, et aux dons d’objets. L’occasion aussi, espère Benjamin, pour les citoyen.ne.s, de changer « sa façon de consommer au quotidien, en n’ayant pas peur de mettre ses objets en partage ! ».

 

Plus d’infos

https://objethequecornouaille.fr/

 


Eco-Bretons vous propose une information gratuite. Pour pouvoir continuer à le faire, nous avons besoin de vos contributions ! Chaque don, même tout petit, compte. Et en plus, c’est déductible de vos impôts, Eco-Bretons étant une association reconnue d’intérêt général !

 

Propulsé par HelloAsso



Cellaouate transforme les journaux collectés en Bretagne en ouate de cellulose

Depuis 12 ans, l’entreprise Cellaouate, basée à Saint-Martin-Des-Champs à côté de Morlaix, fabrique de la ouate de cellulose, isolant naturel fabriqué avec 90% de papier. Pour s’approvisionner, elle a mis en place un système de collecte qui permet le financement de plus de 800 associations partenaires sur le territoire breton. Une cartographie détaillée est désormais disponible sur son site, pour permettre aux breton.ne.s, et plus particulièrement aux habitant.e.s du Finistère, de déposer ses journaux au point de collecte le plus proche de chez soi.

11 salarié.e.s, plus de 3 millions d’euros d’investissement de départ, et une capacité de production de 10 000 tonnes annuelles. Voilà quelques chiffres qui illustrent le développement de Cellaouate. Basée à Saint-Martin-des-Champs juste à côté de Morlaix, l’usine produit de la ouate de cellulose, isolant thermique et acoustique, fabriqué à partir de 90% de papier journal. Un projet qui a démarré en 2007, lorsque l’ESAT des Genêts d’Or, installé à Landivisiau, cherchait une activité pour ses salarié.e.s. La collecte et le tri du papier apparaissent alors comme particulièrement adaptés. La Scop Kejal, bureau d’étude spécialisé dans l’économie sociale et solidaire et le développement durable, est alors mandatée pour réaliser une étude, et confirme la viabilité d’un tel projet sur le territoire et l’intérêt d’une valorisation locale pour la fabrication de ouate de cellulose.

En septembre 2009, Cellaouate est alors créée par les associés de Kejal, l’usine se construit entre septembre 2009 et juin 2010, et la production est lancée depuis cette date.

Aujourd’hui, Cellaouate produit de la ouate de cellulose, « dont l’approvisionnement est en grande partie local », explique Anne Robic, chargée de mission collecte associative. L’entreprise a ainsi créé un modèle de collecte qui s’appuie sur plus de 800 associations bretonnes partenaires : associations de parents d’élèves, mais aussi à vocation culturelle, humanitaire, sportives…qui récupèrent des journaux. Ceux-ci sont ensuite revendus directement à Cellaouate qui les récupère lors de tournées quotidiennes, ou alors déposés par les associations elles-mêmes à l’usine. Un système gagnant-gagnant pour les acteurs associatifs mais aussi pour l’entreprise. « Le prix d’achat n’est pas indexé sur le cours du papier, il reste fixe », explique Anne Robic. Ce sont ainsi plus de 200 000 euros qui sont versés annuellement aux associations partenaires.

Les liens avec les ESAT sont également toujours d’actualité, puisque deux établissements des Genets d’Or, à Briec et à Landivisiau, sont mobilisés pour le tri des invendus du Télégramme, quotidien papier qui est imprimé à Morlaix. « C’est la deuxième source d’approvisionnement, après les associations », précise Anne Robic. Cellaouate rachète là encore le papier aux ESAT.

Afin de proposer une meilleure visibilité aux associations partenaires, l’entreprise a mis en place une cartographie sur son site internet. « Le but, c’est que tout habitant.e breton.ne puisse s’y référer pour trouver le point de collecte le plus proche de son domicile, et toutes les indications nécessaires pour savoir où, quand et comment déposer son papier journal auprès d’une association », détaille Anne Robic. Une manière aussi pour Cellaouate de sécuriser encore plus son approvisionnement en local, et pour les associations de collecter plus d’argent afin de mener à bien leurs activités sur le territoire breton. Un « cercle vertueux », qui permet aussi de faire connaître davantage la ouate de cellulose et l’isolation naturelle, et de sensibiliser ainsi aux enjeux liés à l’éco-construction.

 

Plus d’infos :

Le site de Cellaouate

La carte des associations partenaires

 


Eco-Bretons vous propose une information gratuite. Pour pouvoir continuer à le faire, nous avons besoin de vos contributions ! Chaque don, même tout petit, compte. Et en plus, c’est déductible de vos impôts, Eco-Bretons étant une association reconnue d’intérêt général !

 

 

Propulsé par HelloAsso



Le RESAM, au cœur de l’engagement des jeunes du Pays de Morlaix

(Plume Citoyenne) A la suite de la 2ème édition du Forum des Coopérations des Transitions ayant eu lieu le samedi 11 juin à l’Université de Lorient, Cohérence publie une série d’articles sur la thématique de l’engagement.

Pour ce premier article, nous avons pu échanger avec Andrea Lauro, animateur au RESAM, du Centre de ressources, pour le conseil, la formation, le matériel, le site internet et l’engagement citoyen, notamment de jeunes.

Cohérence : « Peux-tu nous présenter le RESAM ? »

Andrea : « Oui, le RESAM c’est le Réseau d’échanges et de services aux associations du Pays de Morlaix. Le RESAM est né au début des années 2000 suite à une recherche-action liée au développement d’emploi pour les jeunes, en tant que service au sein de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC). On a vu qu’il y avait de nombreuses associations sur le pays de Morlaix mais que celles-ci étaient isolées. On a donc voulu donner tout d’abord donner les moyens à ces associations de se rencontrer. C’est de là qu’est né le RESAM. Puis 10 ans plus tard, en 2011, le RESAM est devenue une association autonome avec un effectif qui s’est étoffé jusqu’à 5 à 7 personnes aujourd’hui.

L’année dernière, le RESAM a réalisé un dispositif local d’accompagnement, dispositif public permettant aux associations employeuses, structures d’insertion par l’activité économique et autres entreprises d’utilité sociale de bénéficier d’accompagnements sur mesure afin de développer leurs activités, de se consolider et à créer ou pérenniser des emplois.

À la suite de cet accompagnement, il a été décidé de changer le modèle de gouvernance pour adopter un modèle inspiré des principes de la sociocratie. Le RESAM est composé de 7 cercles autonomes et reliés (richesses humaines, finances, engagement, formation et services, observatoire, porte vois, vie associative et territoire et salarié.e.s). Chaque cercle est représenté au Conseil d’administration qui participe également à la prise de décisions (ressources humaines et financements, etc.). Les adhérents rejoignent librement les cercles. Ce nouveau modèle de gouvernance est surtout pensé pour permettre la participation des associations (qui représentent 84% des adhérents) ainsi que des salariés du RESAM.

Le RESAM porte un projet d’accompagnement de la vie associative sous la forme de services. Mais la vocation principale c’est la volonté de faire réseau, de créer des rencontres dans une démarche d’éducation populaire. Les activités du RESAM sont principalement l’engagement des jeunes, la formation, la location de matériel, la mise à disposition d’informations, comme avec l’annuaire qui recense les associations en activité du pays de Morlaix. »

Réunion des jeunes au sein de l’espace 2D

Cohérence : « Comment parvenez-vous à susciter un engagement à travers vos activités ? »

Andréa : « Parfois, on y arrive et parfois pas. On arrive à susciter l’engagement dans la façon dont on approche les personnes. Faire réseau permet de faire connaître les associations et susciter l’engagement. On oriente les bénévoles vers les associations. Par exemple, en diffusant des informations, comme une demande de financement participatif d’une association, on aide des personnes à connaître une association.

On se fait l’intermédiaire entre les initiatives des associations avec des outils partagés. On suscite l’engagement en faisant connaître et en valorisant les missions des bénévoles sur le territoire. Pour ce faire, une plateforme pour le bénévolat qui recense toutes les missions existantes sur le pays de Morlaix a été créée. C’est un outil à la fois numérique et physique à travers l’animation de temps de rencontre. Cela fait le lien entre les acteurs, les nouveaux arrivants sur le territoire mais également les jeunes qui veulent s’engager dans la vie associative.

Il y a un réseau de solidarité à Morlaix et on essaie de faire « tâche d’huile » en communiquant par thématique. »

Cohérence : « Comment accueillez-vous les personnes venant vers vous ? »

Andrea : « Le RESAM a créé des outils et des ressources nécessaires à l’accueil des bénévoles. Par exemple, des soirées de rencontres avec les associations pour savoir comment on mieux accueillir les bénévoles.

Le RESAM porte également le projet du 2D-Espace libre, un lieu librement accessible aux jeunes de 18 à 30 ans afin qu’ils développent leurs initiatives, en dehors de toute institution. Cela favorise leur engagement sur un territoire.

Des structures, comme l’Université, le Lycée, la Mission Locale, les Points d’Accueil et d’Écoute Jeunes (PAEJ), la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), la Ville de Morlaix, Morlaix Communauté y organisent également des événements pour créer du lien. Les clés de l’espace sont dans divers lieux dans la ville. Dans notre dimension d’accueil, y a l’idée que c’est un lieu brut et modulable pour y développer n’importe quel projet. Cela casse un peu les barrières.

Le 2D accueille un chantier d’insertion numérique de l’ULAMIR, des chantiers de jeunes bénévoles ou encore Odyssée, service d’accueil des mineurs étrangers isolés sur le département du Finistère. Tout cela favorise le croisement et la mixité des différents publics et participe à la dimension d’accueil. »

Cohérence : « Quels sont les facteurs de la coopération et les difficultés rencontrées pour la créer voire la maintenir une fois établie ? »

Andrea : « On coopère à différentes échelles. Par exemple, avec l’État au niveau départemental, le RESAM s’est engagé cette année dans la démarche Guid’Asso. Cette démarche existe également au niveau national et vise à labelliser les acteurs qui accompagnent les associations. On coopère également avec les collectivités et les bénévoles, qui eux-mêmes coopèrent entre eux. Les difficultés que l’on peut rencontrer sont souvent d’ordre financier ou politique. Par exemple, la collectivité avec laquelle on va travailler peut avoir une vision différente de la nôtre sur certains projets et coopérer peut s’avérer difficile surtout lorsque la collectivité est chargée du financement.

Entre associations, la coopération rencontre ses limites. Le sentiment d’exclusion sur des projets, la mise en concurrence entre les associations peut être des freins à la coopération. La coopération est difficile à maintenir quand une nouvelle personne intègre une équipe avec une vision des choses différente. Dans les périodes de surcharge de travail, on oublie de coopérer. La coopération demande du temps. Certains sujets amènent plus de coopération notamment sur l’accompagnement de la vie associative, sur l’engagement des jeunes, pour les formations des volontaires en service civique et lors de grands événements comme le festival des Solidarités, Festisol. »

Cohérence : « Quels moyens (communication, d’animation, humains) mobilisez-vous pour faire pour toucher le plus de monde ? »

Andréa : « Nous utilisons surtout des outils numériques comme la lettre d’informations hebdomadaire. Cela permet de faire découvrir les initiatives des membres du réseau aux adhérents et aux autres structures associatives. On utilise aussi un agenda partagé.

On a aussi créé un outil appelé Bénévol’art, qui est une sorte de charte expliquant le parcours de vie de l’association et la façon dont on accueille les bénévoles.

La rencontre directe fait aussi partie de nos outils. Au mois de septembre, le RESAM est présent sur les forums des associations. C’est l’occasion pour nous de rencontrer les associations et identifier leurs besoins, les mettre en relation avec d’autres associations, avoir des retours sur nos activités. On organise également des temps de travail collectif, des moments de rencontre comme les speed dating où les associations et les jeunes échangent en quelques minutes. »

Cohérence : « A quelle occasion et par quels moyens avez-vous réussi à toucher le plus grand nombre ? Pouvez-vous nous parler de cette expérience ? »

Andrea : « Une expérience qui a rencontré pas mal de succès, c’est le Festival des solidarités (Festisol), qui a eu lieu en novembre dernier et organisé par La Maison du Monde, collectif animé par le RESAM. C’est un festival très riche. Ce festival existe depuis plus de 20 ans et a lieu chaque année. C’est le rendez-vous annuel sur la solidarité qui réunit plusieurs associations autour de l’entraide. Il y a une thématique nationale (environnement, solidarité, etc.) sur laquelle on organise des conférences, des débats, des projections de films avec intervenant, spectacles, animations et témoignages. C’est toujours une réussite. C’est un événement qui mobilise les gens et sur lequel de nombreuses associations sont présentes et qui crée une dynamique territoriale. On a une communication collective et une mobilisation du réseau de chaque association. C’est un bon exemple de réussite et de mobilisation ce Festival et ce, grâce à la coopération entre association différentes, la mobilisation collective et le réseau de chaque association qui est mobilisé. »

Cohérence : « Comment est-ce que vous favorisez la connexion entre les acteurs de la transition sur le territoire du Pays de Morlaix ? »

Andrea : « On travaille en partenariat avec d’autres acteurs comme l’espace associatif de Quimper, le Mouvement Associatif de Bretagne (MAB) et le Réseau national des Maisons des associations. On travaille dans une dynamique de coopération avec les autres acteurs du territoire. »

Cohérence : « Merci beaucoup Andréa pour ce moment d’échange. »

Andréa : « Merci à vous. »




Les Low Tech font leur festival à Concarneau

Du 25 juin au 3 juillet, les Low Tech sont à l’honneur à Concarneau, pour neuf jours de festival, à l’occasion du retour du bateau-laboratoire « Nomade des mers » de Corentin de Chatelperron.

Depuis 2016, le « Nomade des mers », bateau-laboratoire spécialisé des low tech, parcourt les mers. Il sera de retour le 25 juin à Concarneau, ville où siège le Low Tech Lab. Cette association loi 1901, fondée en 2013, travaille à recenser, tester et documenter de par le monde et en France les « low tech ». « Le terme low-tech est employé pour qualifier des objets, des systèmes, des techniques, des services, des savoir-faire, des pratiques, des modes de vie et même des courants de pensée, qui intègrent la technologie selon trois grands principes : utile, accessible et durable. », explique-t-elle. 790 initiatives dans 85 pays ont ainsi été recensées, telles que un frigo sans électricité au Maroc, un élevage de grillons en Thaïlande, un concentrateur solaire en Normandie…

A l’occasion du retour du bateau de Corentin De Chatelperron, un festival va faire découvrir au public tout sur les low tech, du 25 juin au 3 juillet. Durant 9 jours, les visiteurs et visiteuses pourront découvrir un grand village des innovations sur 1600m2. Le « Nomade des mers » et un habitat low tech seront ouverts à la visite. Expositions, conférences, projections de films, démonstration de cuisine low-tech et de four solaire, seront au menu. Un programme « hors les murs » de stages et de formations est également prévu.

Tout le programme de l’évènement est disponible sur le site du Low Tech Lab : https://lowtechlab.org/fr/festival-2022/le-programme

 

Et pour en savoir plus sur Nomade des mers, notre précédent article : http://www.eco-bretons.info/low-tech-nomade-des-mers/




Les collégien.ne.s de l’Ile de Batz à la découverte des oiseaux

Le collège des Iles du Ponant, qui se déploie sur Ouessant, Sein, Molène, Batz, Groix et Houat, proposait le vendredi 10 juin aux élèves une journée autour du développement durable. Reportage sur l’Ile de Batz, sur laquelle les collégien.e.s ont pu partir en balade ornithologique avec la LPO.

L’Ile de Batz, à quelques encablures de Roscoff, compte à l’année un peu moins de 500 habitants. Et un collège de 15 élèves ! En effet, comme sur les autres îles de Sein, Ouessant, Molène, Groix et Houat, une antenne du collège des Iles du Ponant, située dans le bourg accueille les jeunes dès la sixième, jusqu’en troisième. Et en ce vendredi 10 juin, c’est une journée spéciale, autour du développement durable, qui attend les collégiens et collégiennes, sur toutes les îles. « Mais chaque antenne propose des actions différentes », explique Claude Loupgris, professeur documentaliste. A Batz, la journée va donc s’articuler autour d’une intervention de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Au programme : un peu de théorie le matin, et une balade ornithologique l’après-midi. « L’idée, c’est aussi de faire du collège de l’ile de Batz un refuge LPO », poursuit Claude.

196 espèces sur l’Ile

Viviane Troadec, animatrice, et Jean-Claude Féru, vice-président de la LPO Bretagne, sont donc venus à la rencontre des élèves. « La LPO est la plus grande association de protection de la nature en France », expliquent-ils. Elle est née en 1912, suite à des « minis safaris » durant lesquels on pouvait tuer des macareux moines, sur les Sept Iles, à Plomeur-Bodou (22). « Ces oiseaux ont bien failli disparaître », poursuit Viviane.  « Il y a eu une mobilisation pour créer alors la réserve des Sept Iles ». Réserve qui est d’ailleurs encore aujourd’hui gérée par la LPO.

Mais il n’y a pas que le macareux qui est en voie d’extinction. De manière générale, le nombre d’oiseaux décline. « Sauf des espèces généralistes qui arrivent à s’adapter, comme par exemple le merle noir », selon les deux spécialistes. Et 67% des 17 espèces d’oiseaux marines nichant en Bretagne sont aujourd’hui menacées de disparition ! La faute aux activités humaines principalement : utilisation de pesticides, pratique de la chasse à la glue pour certaines espèces, diminution des espaces naturels…La LPO continue encore de se mobiliser, via des actions d’éducation à l’environnement, des études sur le peuplement des oiseaux, et la protection de ceux-ci.

L’ile de Batz, qui se trouve dans la Manche, est un passage obligé pour certaines espèces migratrices qui y font escale. « Dont certains oiseaux très rares, notamment nordiques, qui sont vues de manière occasionnelle », précise Viviane. On a compté sur l’île un total de 196 espèces. Mais comment les reconnaître ? Grâce un guide « Oiseaux des jardins » disponible sur internet, rien de plus simple ! En suivant des questions qui sont des clés d’identification, on peut différencier facilement l’accenteur mouchet du moineau, le bouvreuil pivoine du pinson des arbres, ou l’hirondelle rustique avec l’hirondelle des fenêtres. « Il faut également faire attention à la taille, aux couleurs, à la forme de la queue, des pattes, du bec, et au milieu dans lequel évolue l’oiseau », complète Viviane.

Fous de bassan, Puffins des baléares et huitriers-pies

Place maintenant à la pratique. Munis de longues-vues et de jumelles, la petite troupe, constituée des collégien.ne.s, de professeur.e.s, part à la rencontre des oiseaux, guidée par Viviane et Jean-Claude. Direction la côté nord de l’île, constituée de dunes, la partie la plus sauvage. En cheminant dans les chemins le long des champs, on peut déjà observer des hirondelles qui volent à basse altitude, et des moineaux. Mais c’est en arrivant sur le sentier côtier que l’on rentre dans le vif du sujet. Au loin, la houle fait se déchaîner de grosses vagues, formant comme des moutons blancs. Quelques chalutiers passent à l’horizon, ainsi qu’un ferry en partance pour les îles britanniques. Les élèves braquent leur jumelle vers le large, et Viviane et Jean-Claude installent les longues-vues. Grâce à un émetteur Bluetooth, il est possible de les relier à une tablette, permettant au groupe de regarder en temps réel ce qu’on peut observer. Soudain, Viviane repère des fous de bassan. Facilement reconnaissables à leur corps blanc, leur tête tirant sur le jaune et leurs ailes dont le bout est noir, il viennent se nourrir sur le littoral de l’île de Batz . Un peu plus loin, c’est un couple de Tadorne de Belon qui cherche de la nourriture. Grâce à la longue-vue de Jean-Claude, les élèves les observent tour à tour. Les deux volatiles, qui ressemblent à un mélange entre canard et oie, ont des corps blancs, une tête vert foncé, et des becs rouges, ce qui leur confère une allure particulièrement reconnaissable. « Ils peuvent installer leur nid dans des terriers de la lapins », précise Viviane. « Et le goéland est un de leur prédateur ». Celui-ci est d’ailleurs présent en nombre sur la côte, mais on peut aussi le croiser dans le bourg de l’ile.

 

Le petit groupe, jumelles à la main, poursuit la balade au milieu des dunes, peuplée de linaigrettes, ces plantes dont la fleur ressemble à du coton. Un pipit est en train de faire sa parade nuptiale : il vole et monte très haut, pour ensuite se laisser tomber d’un coup. Drôle de rituel ! Direction maintenant une petite pointe, qui permet d’observer en toute discrétion, et dans le silence pour ne pas les effrayer, une petite colonie d’huitriers-pies. Ceux-ci sont postés sur un îlot rocheux. « Un reposoir », précise Viviane. « Ils attendent que la mer descendent pour pouvoir se nourrir ». Munie de jumelles, elle repère tout à coup des oiseaux peu communs. « Des puffins des baléares ! Ca c’est assez extraordinaire ! », s’enthousiasme-t-elle. En effet, c’est une espèce endémique de ces îles espagnoles. Mais cet oiseau marin, qu’on considère comme étant le plus menacé d’Europe, quitte sa région d’origine à partir de juin pour venir visiter les eaux bretonnes.

Il est temps maintenant de prendre le chemin du retour vers le collège. Les élèves y retournent riches d’avoir pu découvrir davantage la faune ornithologique de l’île. Mieux connaître, c’est aussi avoir envie de mieux protéger la biodiversité…

 

 

Plus d’infos

https://college-ilesduponant.ac-rennes.fr/  (notamment la rubrique « un collège engagé pour l’environnement »)

https://www.lpo.fr/lpo-locales/lpo-bretagne