A Plouarzel (29), une paillourte en auto-construction grâce à un « emprunt participatif »

A Plouarzel, Pierre-Olivier Liabot et sa famille se lancent dans l’auto-construction d’une « paillourte », une habitation de forme circulaire réalisée en bois, terre et paille. Le terrain est acquis, mais les banques ne lui accordent pas d’emprunt pour sa maison écologique. Il a donc choisi de lancer un « emprunt participatif », afin de récolter la somme nécessaire à la construction.

Savez-vous ce qu’est une « paillourte » ? C’est une maison circulaire, inspirée des yourtes, qui se base sur des matériaux simples à trouver : bois, terre, et paille. Une construction écologique, imaginée en 2007 par le breton Gurun Manrot, et qui a séduit Pierre-Olivier Liabot et sa famille, basés à Plourzel au nord de Brest. Le fruit  d’un « cheminement un peu long » explique Pierre-Olivier. « Au départ, on cherchait à acheter une maison prête à habiter, sans y faire des travaux ». Mais après la crise du Covid, les prix ont connu une envolée. « On avait les moyens de s’offrir une maison conventionnelle, mais il fallait refaire l’isolation. C’était un compromis que nous n’étions pas prêts à faire », poursuit-il. En discutant de la situation avec un ami, Pierre-Olivier découvre les maisons bioclimatiques, qui « nécessitent moins de ressources pour se chauffer, pour fonctionner ». Séduit par le concept, il s’informe et découvre les earthships (ou géonef), construction à base de matériaux naturels et/ou recyclés. « On voulait partir là-dessus, mais on n’y connaissait rien », avoue-t-il.

Le Finistérien décide alors de passer un certificat en design de maison écologique, en plus de son travail d’ingénieur dans le milieu marin. Il commence alors à faire connaissance avec de nouveaux acteurs, de nouveaux procédés de construction, de nouveaux matériaux comme la terre, la paille…ce qui lui plait. La paillourte lui apparait alors comme un habitat idéal, réalisée en auto-construction. Une maison à la fois écologique et économique, « qui permet aussi de reprendre la main sur l’habitat ».

Pierre-Olivier et sa famille sont allés sur des chantiers participatifs de construction de paillourte, pour se faire la main. Le terrain est déjà trouvé. Mais les banques ne leur ont pas accordé de prêt. Les raisons ? « L’auto-construction, et aussi le fait qu’il n’y ait pas de garantie décennale sur la paille porteuse ». Un appel à « emprunt participatif » a donc été lancé, pour récolter la somme de 70 000 euros. Il s’agit de prêt entre particuliers. « On créé un échéancier, et on rembourse, avec des intérêts. Une reconnaissance de dettes sera rédigée. Tout est cadré », annonce Pierre-Olivier. « L’idée, c’est que chacun puisse  prêter à partir de 500 €, sur 8 ans ou plus, avec un taux d’intérêt libre (jusqu’à 2,5 %) ».

En attendant, grâce à leurs économies et au soutien de leurs proches, la famille a pu acquérir le terrain, et commencer un premier chantier : celui du dôme géodésique en paille qui les abritera le temps de la construction de la paillourte. Ayant appris sur des chantiers participatifs, Pierre-Olivier souhaite rendre la pareille et transmettre les techniques de construction et partager les savoir-faire. Des chantiers seront organisés, via le réseau spécialisé Twiza.

Pour découvrir le projet de Pierre-Olivier Liabot et participer à l’emprunt : https://urls.fr/XTmbEs

Le site de Gurun Manrot pour tout savoir sur les paillourtes : https://gurun.twiza.org/




Avez-vous vu le vison d’Amérique en Baie de Morlaix ?

L’association Bretagne Vivante-SEPNB lance un appel au public pour la recherche de la présence du Vison d’Amérique en Baie de Morlaix. En effet, ce mustélidé, espèce exogène introduite dans le pays pour sa fourrure, semble de plus en plus présent sur le littoral. Ce qui n’est pas sans conséquence pour la biodiversité locale, et notamment les colonies d’oiseaux nicheurs…

Depuis 3 ans, le vison d’Amérique semble de plus en plus visible en baie de Morlaix. Ce mustélidé a été introduit en Europe au Xxème siècle, pour l’élevage, afin de produire de la fourrure. A la suite de différentes échappées, l’animal « s’est naturalisé en Bretagne », explique Quentin Rochas, chargé de mission Baie de Morlaix pour Bretagne Vivante. « Il est maintenant en compétition avec le vison d’Europe, et est bien installé sur le littoral breton ».

Sa présence représente une menace pour la biodiversité locale. « Il peut se nourrir de campagnols amphibies, de poules, de lapins… », précise Quentin. Mais il s’attaque également aux oiseaux nicheurs, notamment au goéland, espèce protégées. « On a de plus en plus de cadavres issus de la prédation des visons d’Amérique, sur le territoire de la réserve ornithologique de la baie de Morlaix », indique Quentin. « En une année, il peut diviser par deux le nombre de couples reproducteurs ! »

Face au danger de voir des colonies d’oiseaux décimées par le vison d’Amérique, notamment sur les ilots, car il est très bon nageur et mobile, « Il est urgent de mettre en place un programme de gestion. Nous devons mieux connaître sa répartition et identifier les zones où il est le plus présent. C’est pourquoi nous lançons un appel à participation auprès des habitants des communes littorales, bénévoles, pour recenser les observations et localiser les foyers de présence de celui-ci », souligne Quentin.

Concrètement, si l’on aperçoit un vison d’Amérique ou un indice de sa présence (empreintes, carcasse de proie, excréments…), on peut le signaler via un formulaire : https://tinyurl.com/3y6ebn28

Pour plus d’infos sur le vison d’Amérique et les programmes de gestion menés par Bretagne Vivante-SEPNB dans la baie de Morlaix :

https://sciencepress.mnhn.fr/fr/periodiques/naturae/2024/2

https://pmb.bretagne-vivante.org/pmb/opac_css/doc_num.php…

https://pmb.bretagne-vivante.org/pmb/opac_css/doc_num.php…

Illustration issue de la page Facebook de Bretagne Vivante Morlaix




Dimanche printanier en Finistère, sous les signes des bonnes plantes

Si l’envie vous saisit de venir fêter le retour de la lumière, la Printanière vous ouvre ses bras végétaux ! Marché des paysan.nes herboristes du bout du monde, elle est un rendez-vous saisonnier autour des plantes médicinales, qui se déroule depuis trois ans maintenant au Run ar Puns, à Châteaulin. Plusieurs fois par an, les paysan.ne.s-herboristes du Finistère se rassemblent dans un lieu unique pour faire découvrir leur métier et leurs produits.

Une belle équipe de productrices et producteurs de plantes aromatiques et médicinales dans le Finistère organise ces retrouvailles régulières. Avec un groupe dédié pour chaque saison, l’événement est porté par Paysan.ne.s-Herboristes du Bout du Monde, association domiciliée à Douarnenez.

Au programme de ce dimanche : des événements festifs où trouver un marché de plantes médicinales : tisanes, aromates, baumes et huiles de soin, hydrolats, extraits de bourgeons, concentrés de plantes ; des ateliers d’initiation à la reconnaissance et à l’usage des plantes, des invité.es pépiniéristes, artisan.nes, auteur.ices… au gré des saisons, et un bar à tisanes et houblon pour faire le plein de plantes et de rencontres.

Parmi les sorties proposées, une balade botanique en signes et en voix avec Neza des Silènes (Eco-Bretons viendra bientôt faire plus amplement connaissance avec elle), passionnée par les plantes sauvages comestibles et médicinales, et engagée vers un monde plus inclusif accessible aux personnes Sourdes et Malentendantes. Elle sera en duo avec Claire des Herbes Vagabondes & Jardins Sauvages : « A l’unisson du délicieux végétal printanier et déjà si foisonnant qui nous entoure, partons à l’exploration de la forêt du Run ar Puns en chemin vers le canal de Nantes à Brest. Nous découvrirons la flore locale en distinguant les plantes comestibles, médicinales, mellifères et toxiques. Si vous avez une loupe pour observer les plantes de plus près, emportez-là avec vous ! ».

https://www.paysannesherboristesduboutdumonde.fr/atelier/balade-botanique-signee/

https://www.lesherbesvagabondes.fr




Retour sur la deuxième édition du Printemps des Transitions

Découvrir les initiatives en matière de transition écologique qui essaiment du côté de Morlaix, de façon ludique et interactive, pour ensuite passer à l’action. C’était l’objectif du « Printemps des Transitions » qui s’est déroulé ce dimanche 23 mars, au Roudour de Saint-Martin-Des-Champs. Cette deuxième édition était cette année organisée par un collectif de huit associations locales : En Vrac à L’Ouest, L’Agence Locale de l’Energie et du Climat Héol, Bretagne Vivante, le Pôle ESS du Pays de Morlaix, le Resam, Au Fil du Queffleuth et de la Penzé, l’Ulamir-CPIE, et Eco-Bretons, avec le soutien de Morlaix Communauté. Reportage.

Dans les allées de la grande salle du Roudour à Saint-Martin-Des-Champs, on discute, on sourit, on questionne, on déambule en famille au gré des nombreux stands. Ici, on apprend comment faire son compost, là-bas on peut découvrir un jeu sur l’eau, un peu plus loin, c’est un atelier pour petits et grands autour du carton et de l’artiste morlaisien Charles Vergnolle, qui attire le regard…

Bienvenue à la seconde édition du Printemps des Transitions, qui s’est déroulée le dimanche 23 mars. Au programme de cette journée, qui a rassemblé pas moins de 600 visiteuses et visiteurs, et une vingtaine de structures locales agissant en faveur de la transition écologique : des ateliers, des conférences, des expos, des jeux…

Dès 10h, le public arrive. Les animations démarrent, ainsi que la première conférence de la journée. C’est le Collectif SSA qui démarre, avec une présentation du projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation. Une trentaine de personnes sont réunies pour échanger sur cette initiative qui vise à permettre aux citoyen.ne.s, via des caisses locales, d’accéder à une nourriture saine et durable, et de lutter ainsi contre la précarité alimentaire.

Une fois les questions du public terminées, direction les différents stands qui se situent dans l’espace à côté. L’Apav est là, et va proposer une « vélorution » qui ne va pas tarder à s’élancer pour quelques kilomètres. Un peu loin, on peut découvrir l’association Goupil, ses ordinateurs reconditionnés proposés à prix modique, ainsi qu’une brodeuse numérique et une imprimante 3D.

Au même moment, sur le stand du Repair, la recyclerie de matériaux du Pays de Morlaix, on construit des hôtels à insectes, en bois. Le bruit du marteau résonne dans les allées, qui commencent à être bien remplies.

Du côté d’Heol, l’Agence Locale de l’Energie du Pays de Morlaix, Nolwenn Ragel est sur le pont pour accueillir le public désirant décrypter ses factures d’énergie. Tandis que du côté des bénévoles d’En Vrac à l’Ouest, on s’active pour proposer différents ateliers, comme par exemple la fabrication de lessive maison. Dans une des salles de l’étage, on se prépare pour différents d’échanges : autour de l’eau ou de l’habitat en 2030. Un jeu « c’est quoi la monnaie » ? est aussi au programme, proposé par le Buzuk, monnaie locale du Pays de Morlaix. L’association est aussi présente dès l’entrée du festival, pour permettre au public de changer ses euros en Buzuk, la monnaie officielle de la journée. Le tout nouveau billet de 29 Buzuks est d’ailleurs disponible pour l’occasion.

A 11h30, direction l’espace conférence pour un spectacle de théâtre d’impro, autour des transitions écologiques, avec la Drim Tim, troupe morlaisienne bien connue, qui a fait le show.

L’heure est venue maintenant de manger pour se requinquer, avant l’après-midi qui s’annonce tout aussi intense. Dehors, les food trucks attendent les gourmand.e.s, avec des plats bio, végétariens et locaux. On retrouve ainsi Clément et Léa, de la friterie ambulante « On perd pas l’Nord », avec leurs fricadelles végétariennes ainsi que leurs frites.

Retour à l’intérieur. Certains ateliers démarrent, comme par exemple la confection d’un sac à vrac, avec En Vrac à l’Ouest. Ou encore le Repair Café, avec Hervé, du Repair. En blouse blanche et lampe frontale, il répare un percolateur de café qui s’est malencontreusement bloqué en position sécurité. Le public se presse près des stands. Celui des Chiffonniers de la Joie, qui propose notamment une zone de gratuité, ne fait pas exception à la règle. Même chose pour celui partagé par les associations Scient et Au Fil du Queffleuth et de la Penzé : l’upcycling de vêtement ou de chaussures est un succès, notamment auprès des jeunes.

Et les plus jeunes n’ont pas été oubliés : un spectacle autour de l’eau, avec la Compagnie à Molette, dans la médiathèque, fait le plein. C’est l’avant-dernier temps fort de la journée, avant la conférence de clôture, par Claire Cariou. Celle qui a fondé l’association Cote Waste et qui a reçu le Trophée Breton des Transitions catégorie « prix du public » en 2023, revient sur son « Tro Breizh » du zéro déchet. Un parcours réalisé en 2021 à vélo, à la découverte d’initiatives collectives, mises en place au sein de collectivités et de professionnels, pour réduire les déchets. Avec humour, elle revient sur son périple, qui a donné lieu à un livre et à un documentaire diffusé sur Tébéo. Inspirant, comme l’a été cette deuxième édition du Printemps des Transitions !

Photos : Laurence Ariouat Mermet




La recyclerie Treuzkemm fait sa Treuz’volution à Quimper

Treuzkemm, recyclerie associative de Quimper, va acquérir cette année de nouveaux locaux plus grands et mieux adaptés à son activité et à l’accueil du public. Pour financer cette transition et les différents aménagements, un appel aux dons a été lancé.

Cela fait maintenant 11 ans que la recyclerie Treuzkemm collecte, trie et valorise des objets et des matériaux issus des particuliers et des professionnels, à Quimper. Dans la boutique, on peut trouver ainsi des vêtements, du mobilier, des livres, des cd, dvd, matériel de bricolage, de jardinage, vaisselle…à prix réduit.

L’association mène également des actions de sensibilisation au réemploi, grâce à des ateliers et des événements à destination du grand public.

En 2024, Treuzkemm employait 10 salarié.e.ss. La recyclerie a récolté 170 tonnes d’objets cette même année, et en a réemployé 140 tonnes, soit une économie de 166 tonnes de co2. L’équivalent de 166 vols Paris-New York !

Cette année, l’association est en train d’acquérir un nouveau local, pour la vente et la collecte, au 2 et 4 Rue Le Bon à Quimper. « Un déménagement attendu de longue date, pour accueillir le public, les bénévoles et salariés dans de meilleures conditions, augmenter le volume de collecte, créer une matériauthèque et développer les ateliers et événements de sensibilisation. », explique Anne-Sophie Lizon, chargée de la communication chez Treuzkemm.

Un financement participatif a été lancé, sur la plateforme bretonne Kengo. « Nous souhaitons collecter 50 000 € pour aménager le local de manière à permettre à nos salariés et bénévoles de travailler dans des conditions décentes, à offrir un meilleur accueil de nos usagers et à mettre en place de nouvelles activités pour apporter une dynamique en matière de sensibilisation au réemploi des objets et à la réduction des déchets. », précise l’association sur la page de collecte. Si l’objectif est atteint, une matériauthèque pourra aussi être crée, dans l’ancien local, à destination des particuliers et des professionnels engagés dans l’éco-construction.

Pour l’heure, le premier palier, fixé à 9500 euros, pourrait être atteint prochainement. Il reste 22 jours pour y participer ! Rendez-vous sur la page https://kengo.bzh/projet/4859/soutenez-la-treuzvolution




Botmeur se lance à son tour dans un projet d’éco-hameau d’habitats réversibles

La petite commune de Botmeur (29), dans les Monts d’Arrée, se lance dans un projet de création d’un éco-hameau d’habitat léger, accompagné par l’association Hameaux Légers. Sur un terrain de 5790 m2 vont pouvoir s’installer 8 foyers. Un appel est lancé pour trouver le collectif d’habitant.e.s qui occupera le lieu.

Après Commana et Plouigneau, c’est au tour de la commune de Botmeur, 225 habitants au cœur des Monts d’Arrée, de lancer un appel pour la création d’un éco-hameau d’habitats réversibles, «  à faible empreinte écologique et sans imperméabilisation des sols ».

Un terrain communal de 5790 m2 va être aménagé et loué grâce à un bail emphytéotique de 99 ans, pour permettre l’installation de huit foyers dans des habitats réversibles. Particularité de ce qu’on appelle des « habitats réversibles » : ils doivent être mobiles, biodégradables, transportables ou démontables, et sans fondation en béton, comme par exemple les tiny house, yourte, Kerterre, Ty Paille…

Si chaque foyer possédera son habitation, il faudra aussi partager« des espaces communs avec

ses voisins (buanderie, chambre d’amis, salle commune, etc) afin de réduire les coûts et l’impact

écologique tout en créant du lien. », précise l’association Hameaux Légers, qui accompagne le projet de Botmeur.

Pour trouver les habitant.e.s, de l’éco-hameau, un appel est lancé aux groupes constitués d’au moins trois foyers, et ce jusqu’au 16 juin 2025, pour une installation dès l’été 2026. L’association Hameaux Légers organise des temps de rencontres pour former des groupes, à distance. La prochaine visioconférence aura lieu le 17 mars, de 18h à 20h.

Un week-end spécial sera aussi organisé, les 5 et 6 avril, à Botmeur. Les groupes seront ensuite accompagnés par l’association pour monter leurs projets à remettre au plus tard le lundi 16 juin par mailet en papier en mairie.

Plus d’infos : https://hameaux-legers.org/projets/botmeur