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Embarquement immédiat vers l’autonomie alimentaire et énergétique – un projet lycéen créatif qui cartonne !

A quoi ressemblerait un bateau, avec à son bord, une vingtaine de jeunes personnes parties pour plusieurs mois et devant assurer leur totale autonomie alimentaire et énergétique ? Quels animaux, quelles plantes, quels aliments emmèneraient-elles, cultiveraient-elles, mais aussi quels aménagements, quelle gestion des déchets, quels accès à l’eau potable, quels types d’énergie y feraient-elles pour y parvenir ? Et puis aussi, quelles règles de vie sociale à bord ? C’est l’exercice, à la fois de réflexion, de sollicitation des connaissances acquises et de travail manuel créatif (1) auquel des élèves de 1ère STAV/Sciences, technologie, agronomie du vivant du lycée de Suscinio de Morlaix se sont livré.e.s, accompagné.e.s par l’artiste morlaisien Charles Vergnolle (2) dont le matériau de prédilection est le carton.

D’abord, le temps des questionnements des élèves, nourris par des recherches internet, du côté des low-tech avec notamment les expérimentations inspirantes de l’ingénieur Corentin de Chatelperron, cofondateur du low-tech lab de Concarneau qui, à bord de son catamaran-laboratoire « Nomade des mers » (3), a réalisé pendant six ans un voyage à travers le monde à la découverte des perspectives des low-tech. Il les définit ainsi : « une technologie ou un savoir-faire qui répond à trois objectifs : cela doit être utile, accessible et durable. Utile parce que cela répond aux besoins de base (nourriture, hygiène, santé, etc.). Accessible car fabricable, réparable et appropriable localement. Enfin, durable parce que respectueux de la planète et des humains ».

Puis le temps de la concrétisation de leur vision par la construction d’un bateau… en carton, mêlant connaissances, expérimentations, créativité et imaginaire. Pour cela, les élèves ont été accompagné.e.s par l’artiste Charles Vergnolle. D’abord, une première rencontre avec ce dernier dans son atelier/caverne d’Ali baba à Morlaix. Il travaille beaucoup avec le carton, ce matériau à la fois banal et incontournable dans beaucoup de nos usages du quotidien.

Ensuite, plusieurs ateliers manuels créatifs durant le mois de février pour fabriquer une maquette d’un mètre de long et tous ses éléments, réalisés avec l’artiste, à partir de cartons et autres matériaux, en partie recyclés.

Parmi les low-tech explorées et retenues : le four solaire et la douche solaire, les toilettes sèches, le méthaniseur, les attrape-nuages et filtres à charbon pour l’eau de pluie, la tour hydroponique, l’aquaponie …

Penché sur la construction de fours solaires miniatures, Cyril-Frédéric souligne que « les low-tech lui semblent prometteuses pour l’avenir car il ne faut plus gaspiller les ressources restantes sur notre planète, notamment le four solaire qui n’utilise pas de combustible pour fonctionner. »

Le choix des animaux qui ont pu monter à bord a donné lieu à des discussions questionnant leurs rapports à ces derniers : comment et avec quoi les nourrir ? Allait-on les manger ou se contenter de leurs œufs pour les poules et de leur lait pour les chèvres ? Si la présence d’abeilles avec leurs ruches n’a pas suscité de débat, il n’en a pas été de même pour le chien ! Un coup d’oeil sur le pont donne un aperçu de quelques-unes de leurs ressources alimentaires fournies par des plantations de légumes et d’arbres fruitiers. Ont été embarqués des stocks de céréales et légumineuses.

La question de la frugalité a évidemment été soulevée. « J’apprécie le fait qu’on doit réfléchir à apporter le minimum de chose et les plus essentielles et que cela remet en question notre confort de vie de tous les jours », témoigne ainsi Sarah. « Je pense qu’il faut changer nos modes de production et moins consommer, être dans la sobriété », ajoute Marius.

Outre le fait d’amener les élèves à interroger la relation des humains au vivant, en particulier dans leur gestion des ressources naturelles et de l’alimentation dans la société contemporaine, ce projet leur a permis de mettre en œuvre le faire-ensemble – avec créativité et minutie – autour du vivre ensemble sur un bateau. Sur ce dernier point, les élèves ont décidé d’aménager un espace d’intimité, un espace-prison et aussi, une bibliothèque avec de vrais livres !

Crédit photo : elena.tourbine.photography

« J’apprécie beaucoup l’esprit de groupe, voir comment on vivrait en communauté » souligne ainsi Mélanie, «j’aime faire un projet avec le groupe entier », renchérit Suzanne, et Alan d’ajouter : « ce qui me plaît dans ce projet, c’est de développer son imaginaire, de partager mes idées, de débattre, de participer à son avancée. »

Une fois achevée, la maquette a été exposée dans le hall d’accueil de leur établissement à l’occasion de sa journée Portes Ouvertes, avant de prendre dès le lendemain la direction de l’espace du Roudour de Saint-Martin-des-Champs pour la 1ère édition du Printemps des transitions écologiques du dimanche 24 mars 2024 (4) où elle a suscité une curiosité admirative tant de la part des enfants que des adultes.

A travers le carton, les élèves ont ainsi approché le territoire de proximité de leur lycée et quelques-uns de ses acteurs locaux, dans certains aspects de sa réalité économique et culturelle. C’est d’ailleurs au Théâtre du Pays de Morlaix que la classe achèvera son exploration des mille et uns usages de ce matériau, en découvrant la pièce « Les gros patinent bien » d’Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois  (5), dont les décors sont uniquement constitués… de cartons !

 

(1) Ce projet scolaire permet de combiner deux modes d’approche des questions soulevées en pluridisciplinarité : l’enseignement de spécialités (production animale et production végétale; aménagement) croisé avec les enseignements d’économie et d’éducation socioculturelle, à l’intersection de deux modules de formation : « S2/Sociétés et Territoires et C5/Culture humaniste et citoyenneté favorisant la connaissance des acteurs culturels du territoire et la pratique artistique. Ce projet est soutenu par la Région Bretagne (dispositif Karta). Il a été monté et piloté pédagogiquement par Laurence Mermet, enseignante d’éducation socioculturelle au lycée de Ssucinio-Morlaix et autrice de cet article.

Un grand merci aux élèves de la classe de 1ère STAV : Nolan, Alan, Cyril-Frédérik, Telo, Mélanie, Marius, Elouan, Suzanne, Sarah, Léo, Alban, Noa, Camille, Timothée, Youn, Thomas.

(2) https://www.eco-bretons.info/jessaye-de-recycler-un-maximum-portrait-de-charles-vergnolle-un-artiste-morlaisien-dans-lair-du-temps/

(3) https://lowtechlab.org/fr/actualites-blog/communique-ouverture-d-un-nouveau-cycle-d-experimentation

(4) http://www.eco-bretons.info/saint-martin-des-champs-retour-sur-le-printemps-des-transitions/

(5) https://www.theatre-du-pays-de-morlaix.fr/Les-Gros-patinent-bien.html




Le Printemps est là, les transitions écologiques aussi, à Saint-Martin-Des-Champs ce dimanche

Dimanche 24 mars, l’association En Vrac à l’Ouest et Morlaix Communauté s’unissent pour proposer le « Printemps des Transitions », au Roudour à Saint-Martin-Des-Champs (29). Au programme : des conférences, ateliers, animations, spectacle pour enfants…Ainsi qu’un « village des associations locales » réunissant les acteurs et actrices des transitions sur le territoire.

L’association En Vrac à l’Ouest a été créée par des participant.e.s au « Défi Famille zéro déchet » organisé par Morlaix Communauté. Elle a déjà organisé plusieurs éditions de son festival « Kazi 0 déchet », qui avait pour objectif de partager des astuces, des recettes, des ateliers participatifs autour de la démarche zéro déchet chez soi.

Aujourd’hui, le festival se réinvente, élargit sa thématique, s’associe à Morlaix Communauté et devient « Le Printemps des Transitions ».

 

Au programme de la journée, qui se déroulera de 10h à 18h : conférences, animations, expos, ateliers, spectacle conté pour les enfants…

  • A 11h : Conférence de Guy Pennec, Président de la Commission Locale de l’Eau Léon-Trégor, sur l’organisation de la gestion de l’eau sur le territoire
  • A 14h : Intervention du jardinier Philippe Munier, chroniqueur jardin sur France Bleu, « Comment ne plus aller à la déchetterie en valorisant ses déchets verts ? »
  • A 15h30, conférence « Agir ensemble pour des énergies renouvelables citoyennes », avec Brendan Riou, Breizh alec, chargé de mission et animateur du réseau Taranis, Fanny Kernen, HEOL, Chargée de mission collectivités, et le Collectif Citoyen de Pleyber-Christ
  • A 16h : Spectacle pour enfants, « Petite pousse, contes des herbes folles », par France Quatromme
  • A 17h : Conférence participative « Quels modèles de société pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ? », par Nicolas Ulrich, manager de la transition écologique et solidaire

 

Tout au long de la journée, le « village des associations » proposera des animations en continu. On pourra ainsi retrouver l’Ulamir-Cpie avec ses idées pour lutter contre le gaspillage alimentaire et consommer plus durable et responsable et un jeu sur l’eau, Le Gase de la Baie, En Vrac à l’Ouest qui proposera de découvrir les plantes sauvages comestibles de 10h à 12h, Bretagne Vivante avec des conseils pour amener de la biodiversité dans son jardin, Morlaix Communauté avec des informations sur le compostage et la mobilité (Ehop Covoiturage), Heol, l’Agence Locale de l’Energie et du Climat du Pays de Morlaix pour décrypter ses factures d’énergie, Goupil pour des infos sur le réemploi informatique, Aller Vert et son atelier de « répar’action » de 10h à 13h, le Buzuk la monnaie locale du Pays de Morlaix, Au Fil du Queffleuth et de la Penzé pour une sensibilisation à l’empreinte environnementale de nos vêtements, Le Repair pour pédaler sur un « vélo mixeur » et s’initier au tour à bois, Ti Mx et sa drôle de maison qui flotte et qui roule, les Chiffonniers de la Joie pour un atelier « Cheminement de l’objet de A à Z ». On pourra aussi s’initier au Vélo à Assistance Electrique et découvrir la réparation de vélo et le Vhélio avec l’Apav, réfléchir à l’intégration des questions de transition dans les projets sociaux avec Projets Echanges et Developpement, s’informer sur le Conseil de Développement et le Contrat Local de Santé avec le Pays de Morlaix, en savoir plus sur les actions d’Emmaüs, calculer son empreinte carbone et prendre connaissance du PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) de Morlaix Commuauté.

Le jeune public ne sera pas oublié : des ateliers de fabrication de pâte à modeler, de plantation de graines, de découverte du compostage, de déco au naturel ou encore de test du jeu Terrabilis seront proposés par Le Kbaret Des Simples, Morlaix Communauté, et En Vrac à l’Ouest, qui organisera aussi des ateliers pour les plus grands (faire ses lingettes et son essuie-tout lavables, son kéfir, sa lessive, sa poudre pour lave-vaisselle etc…).

Eco-Bretons sera également de la partie, avec un stand de présentation de nos activités et notre exposition de « portraits d’Eco-Bretonnes » !

 

Pratique :

Dimanche 24 mars

De 10h à 18h

Au Roudour à Saint-Martin-Des-Champs (29)

Entrée libre

Restauration sur place

Programme détaillé disponible sur la page Facebook de l’association En Vrac à l’Ouest




L’idée sortie. Un week-end autour des femmes et du vélo à Morlaix

A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, célébrée le 8 mars, l’Apav (Association A Pieds et à Vélo en Pays de Morlaix) propose un week-end spécial. Au programme : projection du documentaire « Les Echappées » à la librairie-café Les Déferlantes, et balade à vélo au féminin avec les « Rideuz ».

 

« La pratique du vélo est un fabuleux outil de liberté, d’émancipation, de plaisir et de réappropriation de l’espace public pour les femmes », explique l’Association A Pieds et à Vélo en Pays de Morlaix (Apav). Afin de célébrer la Journée Internationale des Droits des Femmes, elle organise deux événements ce week-end.

 

Le Samedi 9 mars :

Rendez-vous à la librairie-salon de thé « Les Déferlantes » à 19h pour la projection du film « Les Echappées », documentaire de Louise Roussel et Océane Le Pape. Le film relate le périple à vélo de 3000 km à travers l’hexagone des réalisatrices, qui sont parties à la rencontre de près de 200 femmes. Les deux réalisatrices seront présentes pour échanger avec le public, et dédicacer le livre de Louise Roussel « A vos cycles. Le guide du vélo au féminin ».

La librairie proposera également une sélection d’ouvrages en rapport avec cette thématique.

Réservations conseillées aux Déferlantes : 02.98.63.05.85

Entrée libre, ouvert à toutes et tous.

Pour en savoir plus sur Louise Roussel et son parcours, découvrez son portrait ici : http://www.eco-bretons.info/louise-roussel-la-velorutionnaire-pour-toutes-et-bien-plus-encore/

 

 

Le dimanche 10 mars

Les « Rideuz in Morlaix » vous emmènent en balade, pour une sortie réservée aux femmes, sans inscription préalable.

Dès 10h, Marianne, mécanicienne vélo et membre de l’Apav, proposera une séance de vérification des bicyclettes, dans la Galerie du Léon de la Manufacture des Tabacs. « L’idée, c’est de voir si le vélo est en bon état, notamment au niveau des freins, des vitesses, de la chaîne…pour que toutes les participantes se sentent en confiance et en sécurité pour rouler », explique-t-elle.

A 11h, les participantes s’élanceront pour un parcours Morlaix-Locquénolé-Morlaix, sur un rythme « accessible à toutes ». Une boucle de 19 km, qui les mènera sur la route de la corniche, jusqu’au Frout, pour ensuite revenir à Morlaix par les terres. Un stand ravitaillement sera positionné en cours de route. Il sera cette fois tenu par les hommes !

A 13h, retour dans la Galerie du Léon, pour un ravito/boissons offerts par l’Apav. Ce sera aussi l’occasion d’échanger sur la pratique du vélo et de découvrir et/ou essayer des vélos-cargos, des longtails…pour tous et toutes. L’entrée est libre.

 

Plus d’infos

https://apiedavelo.bzh/

La page Facebook du groupe Rideuz in Morlaix

 

A lire aussi : article du Monde « Pour en finir avec les préjugés sur les femmes à vélo »

 




Le futur hameau léger de Plouigneau cherche ses habitant.e.s

A Plouigneau, près de Morlaix, la commune s’est lancée dans un projet de hameau d’habitats légers, accompagnée par l’association Hameaux Légers. Sur un terrain de 4800 m2 vont pouvoir s’installer sept habitations réversibles, de type tiny houses, maison à conteneurs. Les futur.e.s habitant.e.s sont recherché.e.s.

Comme Commana dans les Monts d’Arrée, la commune de Plouigneau, a côté de Morlaix, est engagée dans un projet de création d’un « hameau léger », au bourg. Un terrain communal de 4800 m2 va être aménagé et loué grâce à un bail emphytéotique de 99 ans, pour permettre l’installation de sept habitats réversibles. Particularité de ce qu’on appelle des « habitats réversibles » : ils doivent être mobiles, biodégradables, transportables ou démontables, et sans fondation en béton, comme par exemple les tiny house, ou encore les maisons à conteneurs.

Sur le terrain de Plouigneau se trouve également une maison ancienne, baptisée « Maison Cohen », qui est en cours de rénovation par la municipalité. « L’Afpa de Morlaix a en charge une partie des travaux », précise Elsa Jejcic, de l’association Hameaux Légers, qui accompagne la commune dans le projet. Le bâtiment servira ainsi d’espace commun. On pourra y trouver une buanderie, une cuisine partagée, une salle commune, une chambre d’amis… « C’est un gros plus pour le projet », soutient Elsa. « D’autant plus que la maison pourra faire tampon entre la rue et le côté public qui sera devant, et l’arrière du terrain, réservé aux espaces privés ». Et les habitant.e.s pourront être accueilli.e.s dans un premier temps dans ce lieu, pendant la construction de leur habitation par exemple.

Des habitant.e.s justement qu’il faut trouver. L’appel à candidatures est relancé en ce début d’année 2024. Il faut se présenter par équipe. « Pour être éligible, une équipe candidate doit être constituée d’au moins 3 foyers souhaitant élaborer un projet de type “hameau léger” et y résider de manière permanente. Ces groupes pourront être complétés par la suite en choisissant de nouvelles personnes pour les rejoindre, notamment parmi les candidatures n’ayant pas été retenues. », peut-on lire sur le site de l’association Hameaux Légers.

Un « apéro-présentation » a été organisé le jeudi 15 février de 18h à 20h, au bar Le Tempo à Morlaix. Une vingtaine de personnes « très motivées » selon Elsa y ont participé. Et un week-end d’ateliers aura lieu les 9 et 10 mars à Plouigneau. L’occasion de « permettre aux personnes de se rencontrer, et de définir des projets communs », précise la jeune femme. : « L’idée, c’est de permettre de faire avancer les réflexions individuelles et collectives sur le hameau léger, et de préciser les besoins ». Et de découvrir le site, ce qui est plus facile pour se projeter dans ce type de projet, qui, en ces temps de grandes tensions sur le marché du logement, peut s’avérer une solution.

Suite au week-end et une fois le groupe lauréat choisi, celui-ci bénéficiera d’un accompagnement d’un an par l’association Hameaux Légers et la commune de Plouigneau, « afin de faciliter le fonctionnement du collectif dans le temps ». En fonction de l’avancée du projet, l’installation sur le terrain sera possible dès 2025, voir dès fin 2024.

 

Plus d’infos

https://hameaux-legers.org/




S’entendre comme chiens et oiseaux sur les plages de la Baie de Morlaix

Comment faire cohabiter la présence des chiens sans laisse sur certaines plages, et les oiseaux hivernants qui s’y nourrissent, dans la baie de Morlaix ? C’est là l’enjeu de la campagne de sensibilisation qui vient d’être lancée par Morlaix Communauté. Au programmes : des temps de maraudes auprès des promeneurs, pour les informer sur les oiseaux et leur faire adopter de nouvelles pratiques, grâce à l’expérience des associations Bretagne Vivante, Ulamir-CPIE, Au fil du Queffleuth et de la Penzé et LPO. Sans oublier les Mistoufles, le refuge animal de Saint-Martin-Des-Champs.

D’Octobre à Mars, la baie de Morlaix, dont une majeure partie est classée en Zone Natura 2000, accueille toute une population d’oiseaux hivernants : huitriers pie, bécasseaux variables, chevaliers gambettes, courlis, tadornes de Belon…. Sans oublier les bernaches. Pour celles-ci, la baie accueille d’ailleurs pas moins de 1% de la population mondiale !

Un véritable petit paradis pour la biodiversité. Mais lors de suivis mensuels réalisés par l’association Bretagne Vivante et financés par Morlaix Communauté, des « constats de dérangements liés aux activités humaines » ont été signalés. Une étude a alors eu lieu, menée par l’Office Français de la Biodiversité, Morlaix Communauté et Haut Léon Communauté. « Trois sites sont apparus comme essentiels pour l’alimentation des oiseaux hivernants, qui quittent la Sibérie et autres pays du Nord pour venir ici passer l’hiver : La Grande Grève à Carantec, Trégondern à Saint-Pol-de-Léon, et le Laber à Roscoff », explique Gwladys Daudin, chargée de mission Natura 2000 à Morlaix Communauté. Sur ces trois lieux, de nombreux promeneurs se baladent avec un chien, bien souvent non tenus en laisse. 90% des envols de volatiles avec un abandon total du site d’alimentation sont dûs à ce phénomène ! « Les oiseaux ont un temps très court pour se nourrir, du fait de la marée et des coefficients. S’ils sont dérangés, ils vont quitter le site d’alimentation, et cela leur demander une dépense d’énergie supplémentaire », précise Gwladys.

Questionnaires, jumelles et longue-vue pour engager la discussion

Pour informer les promeneurs sur les effets de ces dérangements sur les oiseaux hivernants, une campagne de sensibilisation vient d’être mise en place sur les trois sites d’alimentation. « Le but, c’est de diffuser un message préventif », rassure Sébastien Marie, conseiller délégué à la biodiversité à Morlaix Communauté. « Les personnes ne sont pas du tout au courant des dégâts qui peuvent être causés par leur animal ». « C’est un vrai sujet, et il faut laisser un espace aux chiens sur le domaine public », abonde Nicole Segalen, maire de Carantec. Pour se faire, des maraudes sont prévues sur les trois plages, dès le 9 février, sur 28 demi-journées de présence, à marée montante. Elles seront réalisées par des membres des association Ulamir-CPIE, Bretagne Vivante, Au Fil du Queffleuth et de la Penzé, et la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux). « Toutes et tous seront équipé.e.s de questionnaires, de jumelles et de longue vue, afin d’engager la discussion, de façon bienveillante et participative, et d’arriver à faire évoluer les pratiques, à savoir tenir son chien en laisse entre novembre et mars sur ces lieux », commente Sébastien Marie. « On n’est pas du tout dans une opération anti-chien ». Les Mistoufles, le refuge animal bien connu dans le secteur de Morlaix, est également partenaire. « On connait beaucoup de promeneurs, donc la sensibilisation sera plus facile », souligne Gwen, bénévole au refuge. « Même si beaucoup sont frustrés par les plages interdites aux chien, et de devoir les tenir en laisse », reconnait-elle. « Ce qu’il faut, c’est composer tous ensemble », ajoute Quentin Rochas, chargée de mission à Bretagne Vivante. «Quand on voit un groupe d’oiseaux, on peut le contourner, et rappeler son chien s’il est divaguant. C’est valable aussi quand on est à pied et seul ! ». A noter que des sorties pour observer et mieux connaître les bernaches, huitriers pies, chevaliers gambettes et autres occupants à plume des plages de la baie de Morlaix seront proposées. Et les chiens y seront acceptés ! (en laisse évidemment).

 

 

 

 

 




L’atelier Ernestine donne une seconde vie aux meubles

A Concarneau, l’Atelier Ernestine, fondé par Sarah Bergot et Morgane Braescu, sauve les meubles destinés à être jetés. Toutes deux les rénovent et leur offrent une nouvelle esthétique. En un peu plus d’un et demi d’existence, elles ont déjà permis la réhabilitation de deux tonnes de meubles !

Fondée par Sarah Bergot et Morgane Braescu, la structure est née à Concarneau, où elle se situe toujours. Elle se trouve désormais dans la pépinière d’entreprises de Concarneau Cornouailles Agglomération depuis un an, dans un espace de 80m2. « L’idée de l’atelier a germée en 2021-2022 », rembobine Sarah. « Nous voulions toutes les deux de revenir à du concret, avec un impact à la fois social, écologique, et créatif ».

Avec l’Atelier Ernestine, les deux finistériennes valorisent les meubles existant, « plus forcément adaptés à notre époque », souligne Morgane. Souvent en bois massif, il est ainsi facile de les restaurer. Tout en apportant une touche « fait main ». « On est dans de la rénovation esthétique. Refaire tout avec de nouvelles pièces de bois, ce n’est pas notre truc ! ». Les deux jeunes femmes proposent un ponçage complet, la pose d’un vitrificateur… « L’idée, c’est que tout ce qu’on fait soit durable ». Les meubles peuvent provenir d’apports volontaires, ou d’achats par l’atelier sur des plateformes internet. On peut aussi passer commande, pour du sur-mesure. « On a des pièces très sentimentales, très importantes pour les personnes, et qui sont très qualitatives », souligne Morgane. Les meubles rénovés sont proposés à l’atelier, mais aussi sur une boutique en ligne.

Des projets à venir et des partenariats locaux

Les deux fondatrices proposent aussi des ateliers et stages de rénovation de meubles en bois. « Sarah partage ce qu’elle appris, avec l’utilisation de produits écoresponsables », précise Morgane. « On souhaite apprendre à des personnes de tous âges et tout niveau à valoriser ce qu’elles ont gardé et/ou récupéré ».

D’autres projets sont également dans les cartons : une mini-séries de produits éco-conçus avec des chutes de bois, avec le soutien de la Région Bretagne, ou encore la labellisation « Eco Impact » des meubles et du process, avec l’entreprise du même nom . Et des partenariats locaux sont d’ores et déjà mis en place, comme avec Rehab, qui fabrique des planches en plastique recyclé, qu’on peut retrouver sur certaines pièces de l’Atelier.

La petite entreprise s’inscrit ainsi dans « une véritable démarche d’économie circulaire », selon Morgane et Sarah. D’après l’Ademe, l’industrie de l’ameublement génère 1,3 millions de tonnes de déchets par an ! « La deuxième main, on a vu que ça avait bien pris dans le secteur du vêtement. On espère que ça va se déployer dans le secteur du meuble », ajoute Morgane. « L’économie circulaire, de manière générale, est aussi un des leviers pour répondre aux enjeux de réchauffement climatique. En plus d’être meilleur pour la planète, c’est bon aussi pour le porte-monnaie, et créateur d’emploi. Nous sommes fières de pouvoir participer à notre niveau à ce mouvement, dont c’est encore les débuts ! », conclut-elle.

 

 

Plus d’infos :

https://atelier-ernestine.fr