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Babelicot, des bocaux bios et locaux dans le Finistère

Depuis mai 2016, Éléonore et Benjamin s’activent dans leur atelier de Guipavas (29). Les deux créateurs se sont lancés dans une aventure aussi culinaire que militante : une conserverie de légumes bios et locaux. Leur entreprise, baptisée Babelicot, a pour objectif de lutter contre le gaspillage alimentaire tout en valorisant les produits locaux.

Promouvoir la production locale et éviter le gaspillage

« On s’est rendu compte qu’il y avait une attente de la part des maraîchers en terme de transformation des aliments », retrace Benjamin, co-gérant avec Éléonore de l’entreprise Babelicot. Un constat issu d’une étude menée par Éléonore, suite à un diagnostic des associations Court Circuit Pays de Brest et Vert le jardin Brest. Pour le couple d’agronomes, cela marque la naissance d’une réflexion de plusieurs années, qui aboutit début 2016 à la création de leur entreprise. « Le projet était dans les cartons depuis trois quatre ans », détaille Benjamin, « et c’est Éléonore qui a pris le pas de se lancer ».

L’enjeu est double : grâce à la mise en conserve de légumes et de champignons, Babelicot entend réduire le gaspillage alimentaire, mais aussi valoriser le surplus issu du maraîchage biologique local. Éléonore et Benjamin rachètent ainsi les excédents de petits producteurs locaux ne pouvant être vendus en vente directe. Les légumes invendus, en surplus, non calibrés ou un peu dépassés font leur bonheur. « Tout le monde est gagnant », souligne Benjamin. L’atelier qu’ils utilisent appartient à l’association Vert le jardin, qui y transforme les excédents provenant des jardins partagés. Une cohabitation originale entre association et entreprise. « L’atelier est partagé suivant les jours de la semaine», explique Benjamin, « Vert le jardin y organise des ateliers ».

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Éléonore et Benjamin

Une petite unité de production locale

La gestion du surplus de petits producteurs implique une réactivité parfaite. « On travaille en flux tendu sur l’approvisionnement », confirme Benjamin, « on doit pouvoir transformer tout de suite ». Lorsqu’un producteur les appelle afin d’écouler un légume en excédent, les deux passionnés de cuisine doivent ainsi être capable, en une journée, de le réceptionner, le préparer, le cuire, le stériliser puis le stocker. « La semaine dernière, sur une journée, on a fait 70kg de potimarron », illustre Benjamin, « on a transformé ça en purée ». Les différentes gammes qu’ils proposent leur permettent d’être en activité toute l’année et de jongler entre les légumes de chaque saison. Babelicot, c’est en effet des tartinables et des soupes, mais aussi des sauces, des aides culinaires, des condiments ou encore des pots pour bébés.

« On s’en sort pas trop mal », témoigne Benjamin, « les retours clients sont plutôt bons ». Les produits d’Éléonore et Benjamin sont commercialisés en biocoop, en AMAP, en épiceries fines, en magasins de producteurs et en vente directe. Tout, sauf la grande distribution. « L’idée n’est pas de devenir une énorme entreprise », précise Benjamin, « si on a quinze salariés et une grosse production, cela pose la question de l’approvisionnement local ». Les deux créateurs souhaitent plutôt se placer dans une démarche d’essaimage, afin de mailler le territoire d’initiatives similaires. Ils commencent déjà à réfléchir à des outils de mutualisation. Avec en tête un prochain objectif pour Babelicot : développer la vente directe. « Pour que les gens paient le prix du produit sans les marges des intermédiaires », conclut Benjamin.

Pour aller plus loin

Le site internet de Babelicot




L’idée sortie : Libres en littérature 2016

Ce weekend débute la sixième édition de l’événement littéraire Libres en littérature. Organisée par la Fédération des cafés-librairies de Bretagne, cette manifestation propose des débats, des rencontres avec des auteurs, des projections de films et de documentaires ou encore des expositions. En 2015, le thème retenu était « au bout du monde ». Cette année, ce sera « rêvons demain ».

Le programme en 2016

En lien avec l’actualité, le thème de l’année 2016 invite à réfléchir à l’avenir commun de nos sociétés. Partant du constat de l’apparition de crises successives -sociales, écologiques, économiques- les organisateurs ont choisi de faire la part belle aux alternatives et aux transitions. « Partout en France et dans le monde, des hommes et des femmes souhaitent un monde plus juste, un monde partagé, un monde respectueux de la Terre », écrivent-ils dans le texte présentation de l’événement. Au programme de l’édition 2016, de nombreuses rencontres sont prévues avec des auteurs engagés. Rendez-vous donc avec Bénédicte Manier, journaliste ; Marc Petit Jean, photographe et cinéaste ; Hervé Kempf, journaliste ; Aram al Masri, poétesse syrienne, et bien d’autres encore. Des projections sont également organisées, notamment celle du désormais célèbre film « Demain ». Et à chaque fois, la rencontre se tient dans un café-librairie breton.

Les prochaines dates à retenir

La première de ces rencontres a lieu à Gavres (56) avec Paul Jorion, chercheur en sociologie et anthropologie. Les discussions porteront sur son nouvel essai, intitulé « le dernier qui s’en va éteint la lumière, essai sur l’extinction de l’humanité ». L’auteur y dénonce le désastre environnemental causé par les activités humaines et y prône le bien commun.

Le mercredi 26 octobre à Nantes (44), le café-libraire « Les biens aimés » accueille Pascal Greboval, rédacteur en chef du magazine Kaizen. Cette revue met en avant les initiatives en faveur d’une société plus juste et écologique. Elle est notamment très proche du mouvement Colibris.

Sur l’île de Groix (56), deux artistes syriennes seront mises à l’honneur le samedi 29 octobre. Le café-librairie « L’écume… » reçoit ainsi Maram al Masri et Maryam Samaan, la première poétesse et la seconde, plasticienne. La soirée sera rythmée par la projection du documentaire « la poétesse aux pieds nus » consacré à Maram al Masri, par un débat, la lecture de poèmes mais aussi la présentation du travail de plasticienne de Maryam Samaan.

Pour aller plus loin

Le programme de Libres en littérature 2016




L’idée sortie. La fête du Buzuk dimanche à Locquénolé (29)

La monnaie locale du Pays de Morlaix, le Buzuk, s’apprête à sortir de terre ! Dimanche marquera le lancement de cette devise complémentaire, portée par une association de citoyens, aidée de l’Adess, depuis plusieurs années. Au programme : conférence, marché, musique…les billets seront également à cette occasion dévoilés ! 

Après l’Héol à Brest, le Galais à Ploërmel, La Maillette à Dinan, le Galleco en Ille-Et-Vilaine, place au Buzuk ! C’est le nom de la monnaie locale complémentaire du Pays de Morlaix. Le projet né en 2012, impulsé par l’Adess (Association de Développement de l’Economie Sociale et Solidaire), est porté par une association de citoyens, au nombre d’une dizaine. L’objectif du Buzuk, qui est une monnaie locale complémentaire à l’Euro, est de favoriser l’économie réelle, non spéculative, de développer les circuits courts, de développer le lien social sur le territoire du Pays de Morlaix.

Les billets du Buzuk seront en circulation à partir du 3 octobre. Un réseau de 70 prestataires (maraîchers, bars, Biocoop, artisans, associations, brasseries, épiceries, coiffeur, centre équestre…) acceptera le paiement en Buzuk, que les utilisateurs auront préalablement obtenus contre des euros, dans les comptoirs d’échange. Le dimanche 2 octobre, ils seront présentés officiellement, lors d’une fête de lancement qui aura lieu toute la journée.

Au programme : dès 10h, marché des prestataires, suivi à 12h de la présentation officielle des billets. A 15h30, Philippe Derudder, spécialiste des monnaies locales complémentaires, donnera une conférence sur le sujet. Des animations musicales auront lieu dès le matin et se poursuivront l’après-midi. Les Temps Bouilles, association qui porte un projet de ressourcerie alimentaire sur Morlaix, assurera la restauration du midi. L’entrée est gratuite pour tous, et les personnes souhaitant donner un coup de main sur la fête sont invitées à contacter l’association par mail monnaielocale.morlaix@gmail.com




Cap sur l’énergie pour le pays de Morlaix !

Le pays de Morlaix a signé mardi 27 septembre une convention de partenariat avec Héol, l’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix. L’objectif : développer des projets énergétiques innovants sur le territoire. 

Depuis 2001, Heol œuvre à la réduction des dépenses énergétiques et à la diminution des émissions de gaz à effets de serre. Membre fondateur de la Fédération des Agences Locales de Maîtrise d’Énergie (FLAME), l’agence conseille les particuliers en matière d’économies d’énergie, par le biais d’un Espace Info Énergie. Elle apporte également son expertise aux collectivités qui le souhaitent, sur divers sujets tels que les agendas 21, les Plans Climat Énergie Territoriaux, les programmes de rénovation, etc. Le pays de Morlaix a décidé de faire appel à cette expertise dans le cadre d’un contrat de partenariat passé avec l’Europe et la région Bretagne. Celui-ci vise à subventionner, grâce à une enveloppe de 11 millions d’euros, des projets de territoire sur diverses thématiques. L’une d’elles, majeure, concerne l’énergie.

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Signature de la convention par Jean Luc Fichet et Véronique Pereira

Le partenariat avec Héol permettra au Pays de Morlaix de disposer d’un accompagnement technique et d’une prestation de conseil concernant les projets émergeant sur son territoire, mais aussi d’entraîner l’apparition de nouveaux projets. « Leur expertise et leurs compétences nous sont nécessaires », souligne Jean Luc Fichet, président du Pays de Morlaix. Afin de mener à bien leur mission, les deux nouveaux partenaires ont déjà identifié différents acteurs à mobiliser : les intercommunalités, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, mais aussi la Chambre d’Agriculture, le Réseau d’Échange et de Services aux Associations du pays de Morlaix, ainsi que l’Association de Développement de l’Économie Sociale et Solidaire du Pays de Morlaix. « On est ravis de pouvoir contribuer au Développement Durable sur le Pays de Morlaix », a commenté Véronique Pereira, présidente d’Héol, lors de la signature de la convention. « On espère que ce partenariat sera fructueux », a-t-elle ajouté.




Idée sortie. Le Festival des utopies, au Cloître-Saint-Thégonnec

Samedi 17 septembre, les utopistes en action organisent, au Cloître-Saint-Thégonnec (29), le Festival des utopies. Une grande journée de solidarité à laquelle participeront de nombreuses associations de la région. Au programme également, un marché bio et artisanal, de la musique…

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Vous voulez passer une journée dans un monde utopique ? Oublier les tracas du quotidien et vivre dans un village où l’humain, l’environnement, la solidarité, le partage et l’entraide sont au centre des préoccupations ? Dans ce cas, rendez-vous au Cloître-Saint-Thégonnec, samedi 17 septembre, pour le festival des utopies !

Tout au long de cette journée solidaire, les visiteurs pourront déambuler dans un marché bio et artisanal. Ils y trouveront également de la médecine douce : naturopathe, étiopathe, pratiques zen… De nombreuses associations et autres collectifs du pays de Morlaix seront présents pour présenter leurs actions.

Évidemment, des musiciens et des artistes seront présents pour égayer la journée de leurs talents. Il y aura des spectacles, des expositions, des concerts… De tous les styles, de tous les genres, il y en aura pour tout le monde !

L’événement est organisé par les Utopistes en action. Ce collectif vient en aide aux réfugiés en collectant des vêtements, du linge de couchage, du matériel de camping et des denrées alimentaires. En collaboration avec les Restos du Cœur, le comité de chômeurs de Morlaix et les Chiffonniers de la joie, le collectif soutient également les populations locales en mettant en place, par exemple, des friperies gratuites. Grâce à l’argent collecté lors de cette journée, les Utopistes en action pourront améliorer et pérenniser leurs actions auprès des différentes associations et envisager de nouveaux projet.

Plus d’infos :

Festival des utopies, samedi 17 septembre, à partir de 10h, au Cloître-Saint-Thégonnec. Tarifs : 2€, gratuit pour les moins de 18 ans.

La page facebook de l’événement




À Morlaix, le café et le cacao vont arriver à la voile !

Sur le port de Morlaix, un bâtiment se dresse le long de l’écluse. Il s’agit de la Torréfaction de la Baie, une jeune entreprise qui commercialise depuis quatre ans du café transformé sur place. Depuis peu, elle s’est également lancée dans la confection de chocolat, sous la marque Grain de Sail. Une appellation qui parle d’elle-même : la finalité de l’entreprise est d’importer 100 % des matières premières grâce à ses propres voiliers.

Un projet de développement local

Lorsque le visiteur pousse la porte du magasin de la Torréfaction de la baie, un cocktail d’odeurs à la fois exotiques et familières l’assaille : un doux mélange de chocolat et de café dans une atmosphère dépaysante. Barils, sacs en toile de jute, torréfacteur en fonctionnement… « L’idée de départ de cette société, c’était de coupler des métiers de l’agroalimentaire avec une aventure maritime », explique François Liron, l’un des trois associés à l’origine du projet. C’est ainsi qu’est née leur entreprise Cargo2, qui importe des fèves de cacao et de café, les transforme puis les commercialise localement. D’abord créatrice de la Torréfaction de la Baie, une marque de café, elle se tourne désormais vers le chocolat : une gamme chocolatée baptisée Grain de Sail a vu le jour cette année. La chocolaterie se trouve sur le site de l’Etablissement de Service d’Aide par le Travail (ESAT) de Lanmeur. Là bas, une vingtaine d’ouvriers produisent le chocolat, de la fève de cacao au produit fini.

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Le torréfacteur en fonctionnement

Une activité devenue très rare en France. « Il y a beaucoup de torréfacteurs de café », commente François Liron, « mais des couverturiers, c’est à dire des gens qui travaillent directement à partir du cacao pour produire des tablettes et d’autres produits dérivés du chocolat, c’est beaucoup plus rare ». En effet, cette activité est désormais très concentrée autour de quelques gros fournisseurs. Une rareté qui fut un argument majeur de la Torréfaction de la Baie pour lancer sa propre gamme. L’entreprise s’est ainsi positionnée sur un marché quasiment inexistant en Bretagne. « C’est tout récent, on commercialise le chocolat depuis deux mois et demi seulement », précise François Liron. Le partenariat avec l’ESAT semble quant à lui réjouir toute l’équipe. « On est vraiment ravis de ça, humainement c’est riche », confirme l’entrepreneur. Si les productions demandent encore à être stabilisées et les gammes à être développées, le jeune projet de la Torréfaction de la Baie se porte bien. « On ne vise pas à recréer Bjorg ou une marque extrêmement étendue », plaisante ainsi François Liron, « déjà, commercer dans la bonne humeur avec une Bretagne élargie, en incluant Nantes et la Basse Normandie, ça peut aboutir à une belle entreprise ».

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Le chocolat Grain de Sail

Construire des voiliers pour des produits 100% écologiques

Fenêtres ouvertes, le bruit de l’écluse accompagne la voix de François Liron, qui dévoile le cap que s’est fixé Cargo2 : acheminer le cacao et le café à la voile. Des matières premières qui viennent principalement de coopératives situées en Amérique du sud et dans les caraïbes. « On a de la matière première qui est actuellement en train de traverser l’atlantique sur un voilier existant, qui s’appelle le Tres Hombres », détaille François Liron. Un premier essai à la voile pour l’entreprise qui utilisait jusque là des cargos. Si une ligne régulière va être mise en place avec la compagnie propriétaire du Tres Hombres, cela sera seulement provisoire. En effet, Cargo2 a un projet ambitieux : construire ses propres voiliers pour arriver à terme à un transport entièrement à la voile. « Se passer intégralement des cargos ça prendra encore quelques années, mais on avance, on y travaille », rapporte François Liron. « Comme on avance sur nombre d’autres points, optimiser nos emballages, être de plus en plus propre, parce que ça fait partie de l’aventure, ça nous tient à cœur », ajoute-t-il.

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Les sacs en toile de jute

Leur premier voilier devrait être achevé dans un ou deux ans. Et la jeune entreprise ne s’arrêtera pas là. Dans une dizaine d’années, entre 10 et 15 voiliers sillonneront le golfe de Gascogne, le nord de l’Espagne, la ceinture caribéenne et les États-Unis. Pour leur donner naissance, les membres de Cargo2 font appel à un cabinet d’ingénierie navale. « On a trouvé quelques innovations bien senties, qui sont un peu secrètes pour l’instant », glisse mystérieusement François Liron. Les recherches portent notamment sur l’impact environnemental des bateaux : éco-conception, matériaux, architecture, cycle de vie, etc. « Un voilier, c’est de par sa nature un objet écologique » ajoute l’entrepreneur, « s’il est bien conçu, le bilan de l’objet est exemplaire ». La préoccupation écologique porte aussi sur la qualité des produits achetés : l’intégralité du chocolat et une partie du café sont certifiées biologique. Et si les matières premières ne sont pas estampillées commerce équitable, François Liron assure les payer plus cher que le seuil fixé par le label, afin de s’assurer de leur qualité. « Ce qu’on veut, c’est créer une jolie marque emblématique de l’écologie et de l’aventure maritime », insiste-t-il. Un projet atypique qui séduit. « Il y a, je pense, des générations qui arrivent et qui ont envie de faire de jolies choses », conclut François Liron.

Pour en savoir plus 

Le site de la Torréfaction de la Baie

Le site de Grain de Sail