Forum des usages coopératifs, en chemin vers la coopération !

Le forum des usages coopératifs et les chemins de la coopération seront symboliquement lancé le mercredi 8 juillet en ligne. Pas de rencontre physique pour cette fois mais une mise en perspective du thème de la convergence des transitions et ses différentes approches. A découvrir ici et rendez-vous le mercredi 8 juillet, 10 h !

A notre grand regret, le contexte sanitaire ne permet pas à la Ville de Brest et ses partenaires d’accueillir physiquement à Brest, début juillet 2020, les participants du forum des usages coopératifs. Un peu de patience nous sera nécessaire pour retrouver la convivialité de ces rencontres.

Dans le contexte de crise covid-19, le thème de la Convergence des transitions est particulièrement d’actualité et porteur de solutions. Pour nourrir la réflexion d’après crise et sans attendre 2021, les organisateurs du forum ont décidé de maintenir le mercredi 8 juillet 2020, un évènement symbolique du forum avec une conférence inaugurale et le lancement des « chemins de la coopération ». Compte tenu du second tour des élections municipales de ce dimanche 28 juin 2020, cette nouvelle perspective sera présentée aux élus nouvellement nommés et devra recevoir leur validation.

Avec les chemins de la coopération, il s’agit de créer une dynamique de coopération et de partage. Dans l’esprit du Forum des usages coopératifs, espace de rencontre, cette proposition vise à relier et mettre en communs initiatives, réflexions autour des thèmes des sessions : convergence des transitions, coopérations ouvertes pour la santé, l’éducation, les lowtech, l’inclusion sociale et numérique, les Fabcities, les circuits courts et l’autonomie alimentaire, le climat et la biodiversité…

Trop souvent éclatés dans nos territoires ou nos réseaux thématiques nous avons besoin d’inventer des formes de coopération ouverte qui contribuent à un monde vivable et désirable pour reprendre les termes de l’appel de Co-construire à Tournai.

Nous proposons d’utiliser pour cela le wiki du Forum qui sera adapté pour accueillir cette écriture ouverte.

Pour lancer cette proposition et les « Chemins de la coopération », une conférence est proposée ce mercredi 8 juillet (10 h) date initiale de la 9e édition du forum des usages coopératifs

Une conférence de Catherine Dufour, la Ville de Science-fiction

Catherine Dufour, auteure de Science-fiction, mais aussi ingénieure informatique, nous fait le plaisir d’une conférence qu’elle tiendra en ligne. Prise de hauteur et grande bouffée d’air garanties sur le thème de « la ville de Science-fiction : de la ville monstre à la ville douce ».

Cette conférence est gratuite et ouverte à toutes et tous.

S’inscrire à la conférence en ligne de Catherine Dufour du 8 juillet

Le 8 juillet sera également l’occasion de vous présenter les « chemins de la coopération » et les thèmes que nous vous proposons d’explorer, d’enrichir tout au long de l’année.

L’action des makers français contre le coronavirus

A 14h, ce 8 juillet, sur le thème « santé ouverte » se tiendra également, une conférence en ligne intitulée : « L’action des makers français contre le coronavirus » avec l’appui du Réseau Français des Fablabs, et de covid-initiatives. En savoir plus

Dans le détail :

En chemin vers… La convergence des Transitions : partage, entraide et coopération

Face aux défis d’un monde en péril, de plus en plus de personnes, de groupes s’organisent pour préparer un futur solidaire et durable. Comment favoriser le croisement des initiatives, développer une culture du partage, de la documentation et de l’entraide. Comment inventer la compostabilité, la permaculture de nos projets et initiatives pour qu’ils vivent au-delà de nous-mêmes. Comment réinventer des usages moins consommateur du numérique ? Comment relier transition écologique, numérique, alimentaire etc …
Mettons-nous en chemin dès le 8 juillet 2020 pour partager, échanger autour de thèmes qui nous donnent envies d’espérer et d’« agir en communs ».

Une conférence en ligne le Mercredi 8 juillet à 10 h

« La ville de science-fiction : de la ville monstre à la ville douce » par Catherine Dufour
La ville apparaît d’abord dans les œuvres de science-fiction comme élément de décor. Mais un décor qui est si présent, si pesant qu’il devient souvent un personnage à part entière, voire le personnage principal de l’intrigue. La ville peut même intervenir sous l’aspect d’une entité vivante, et dévorante.
Si l’on considère que la ville, c’est le visage de l’être humain en collectivité, alors, que faut-il penser de la propension qu’a la science-fiction, surtout cinématographique, à mettre en scène la destruction de la ville ? Tous les blockbusters raffolent des autodafés de buildings, et multiplient à l’envi les images de tours en feu s’abattant sur la tête de fuyards hurlants. Peut-être haïssons-nous ce que nous avons fait de notre collectif.
Outre la destruction de la ville, la science-fiction met volontiers en scène l’absence de ville, notamment dans le genre post-apocalyptique : comment survivre sans la ville ? Hors d’elle, loin d’elle, ou dans ses ruines ?
Heureusement, après tant de scenarii catastrophes, il semble qu’aujourd’hui, notre psyché évolue. En s’éloignant du cyberpunk, la science-fiction actuelle tente de mettre en scène des villes plus douces, des villes réconciliées avec elles-mêmes, et, enfin, à taille humaine.

Catherine Dufour est ingénieure en informatique, chroniqueuse au Monde Diplomatique et chargée de cours à Sciences Po Paris. Publiée depuis 2001, elle a sorti chez Fayard en 2019 « Ada ou la beauté des nombres », une biographie d’Ada Lovelace, la première programmeuse. Depuis 2016, elle participe à une réflexion plurielle sur la société de demain, Désincarcérer le futur, au sein du collectif d’auteur-es de science-fiction Zanzibar. Son livre de fantasy politique Danse avec les lutins (Ed. L’Atalante) vient de se voir décerner le Grand prix des Imaginales. »

Les thèmes à suivre tout au long de l’année :

  • Lowtech et transitions : solutions, numérique, et technologies soutenables
    Coordination : H.Aubin, Métropole de Rennes – Y.Quere – Ubo Open Factory
  • Fabcities, Villes résilientes : La coopération, l’environnement et l’encapacitation des citoyens
    Coordination : Métropoles de Brest, Nantes Rennes – réseaux des fabcities
  • Circuits courts et autonomie alimentaire
    Coordination : JF Marchandise, Fing
  • Transitions & inclusions sociale et numérique
    Coordination : Elisabeth Le Faucheur, Brest métropole et ville, Géraldine Guérillot, Gis Marsouin
  • Enseigner les transitions et en transition
    Coordination : JM Gilliot, Imt Atlantique, Réseau Prof@brest, les coopératives pédagogiques de Bretagne
  • Vers une santé ouverte : Conférence le 8 juillet après midi (14h) !
    Coordination : Hugues Aubin, Rennes métropole
  • Climat et biodiversité :
    Coordination : Louis Julien de la Bouere

L’objectif des chemins de la coopération est d’alimenter ces thématiques qui apparaissent comme des ressources pour penser l’après-crise.

Des ressources, différents formats

Ces ressources par thème pourront revêtir différents formats :

  • Webinaires, conférences en ligne
  • Fiches initiatives, inspirations, transformations créatives
  • Compte-rendu de rencontres
  • Partage de point de vue, interviews
  • Présentation de stratégies territoriales et/ou de projet
  • Créations littéraires artistiques, films
  • Visites à distance…

Le wiki du forum accueillera l’ensemble des contenus, évènements, un agenda et les modalités de participation/d’accès à l’ensemble des ressources partagées.

Le comité d’organisation du forum des usages coopératifs

Rappel : Du fait des élections municipales du dimanche 28 juin, les chemins de la coopération devront faire l’objet d’une présentation et d’une validation des élus nouvellement nommés.




Vacances écolo en Bretagne : découvrez 135 idées de balades nature pour vos vacances !

Besoin d’inspiration pour vos balades en Bretagne cet été ? Le guide illustré Vacances écolo en Bretagne saura vous guider au travers de 135 idées de balades nature.


Pendant les vacances ou les week-ends prolongés, on manque parfois d’inspiration pour choisir l’activité à faire et le lieu idéal à découvrir. Le guide illustré Vacances écolo en Bretagne vous propose 135 balades nature avec des informations sur les écosystèmes, la faune et la flore ainsi qu’un cahier spécial écotourisme.

Vacances écolo bretagne

Voici un extrait de l’introduction:

« Les pages qui suivent ont trois usages. Le premier est une invitation au rêve. Où que vous soyez, vous pouvez courir les chemins et les sentiers sans souffrir du soleil ou de la pluie, sans fatigue, sans la moindre contrainte. Il suffit de suivre la carte, de regarder les photographies et de se laisser porter par le texte. La Bretagne dans votre fauteuil. Mais, de cette invitation au rêve ne peut que naître une invitation à la découverte. Où que vous soyez en Bretagne, vous trouverez le bon sentier près de chez vous et, de proche en proche, tous les chemins qui mènent à la nature. Enfin, au-delà de propositions commentées de découvertes, vous disposerez d’un véritable mode d’emploi pour voir sans déranger, traverser sans détruire, entendre sans nuire, sentir sans effrayer. »

Extrait de la page 7

Bretagne sauvage, à la découverte des écosystèmes bretons

écosystèmes bretagne

La première partie de l’ouvrage se concentre sur la découverte des écosystèmes bretons de chaque département, Loire-Atlantique inclue. Ainsi, plusieurs circuits y sont proposés tels que la découverte de l’estuaire de la Vilaine dans le Morbihan, des petites îles de la Rance dans les Côtes-d’Armor ou encore les dunes de Keremma et de la baie de Goulven dans le Finistère. De quoi allier sortie nature et découverte des écosystèmes locaux !

L’armor, la côte et ses îles

Vacances écolo Bretagne

Dans la deuxième partie, le patrimoine naturel et historique de chaque département est mis en valeur par la découverte de sentiers en bord de mer ou sur les îles bretonnes. On peut ainsi découvrir les falaises de Belle-Île, la géologie de l’île de Sein ou encore la réserve naturelle des Sept-Îles.

L’Argoat, ou l’intérieur des terres

Dans la dernière partie, plusieurs itinéraires sont proposés pour traverser la Bretagne à vélo dont les voies vertes qui mènent de Nantes à Roscoff. En plus ce cela, de nombreuses balades en forêt de Brocéliande sont cartographiées ainsi que douze grandes balades en Bretagne intérieure.

Des paysages à couper le souffle capturés par des photos d’une grande qualité, des éléments scientifiques sur la biodiversité locale, des itinéraires détaillés à faire à pied ou à vélo, des informations clés sur le patrimoine naturel et historique régional: voilà en résumé ce que l’on peut trouver dans ce guide illustré de 500 pages… une invitation au rêve et à la découverte.

Disponible en occasion sur plusieurs plateformes (Momox, Fnac…) ou alors à dénicher en recyclerie/librairies proposant des livres d’occasion.




Trame noire

Projet d’initiative et de communication d’étudiants

Dans le cadre de leur formation, des étudiants de BTS Gestion et Protection de la Nature du lycée Suscinio (Kevin Dornic, Gwendoline Visage et Abdallah Bellouza) avaient initialement décidé de mener leur Projet d’Initiative et de Communication sur la Trame noire et l’astronomie afin de mieux faire connaître au public l’importance que représente cet « ensemble de corridors écologiques caractérisés par une certaine obscurité et empruntés par les espèces nocturnes ». Pour cela, ils avaient décidé d’organiser un stand d’informations sur la place du marché de Locquirec.

Du fait de l’épidémie du Covid-19 et du confinement, il n’était évidemment plus possible de le concrétiser. Pour remédier à cela, les étudiants ont maintenu leur idée en créant une page Facebook, Trame Noire et Prévention, alimentée tous les deux jours et permettant à tous de découvrir les mystères de la vie nocturne.

Ils y abordent la pollution lumineuse générée en temps normal par les activités humaines en apportant des solutions pour préserver les espèces nocturnes. Ils évoquent aussi les réglementations actuelles, apportent des notions d’astronomie et proposent des fiches-espèces pour en savoir plus sur la faune de nuit locale. Ils espèrent ainsi, une fois la vie « normale » revenue, que les activités humaines prendront davantage en compte cette indispensable Trame noire.

Leur page Facebook : Trame Noire et Prévention




Une photo, un récit

Exposition naturaliste et sensibilisation virtuelle

Photographes bretons et sensibilisation sur les bons gestes à adopter sur le terrain.

Dans le cadre de leur formation en BTS GPN (Gestion et Protection de la Nature) au lycée Suscinio de Morlaix, les étudiants Matthis Esnault, Gwendal Kuentz et Corentin Rivière avaient prévu d’organiser, le Samedi 11 Avril dernier à Traon Nevez sur la commune de Plouezoc’h, une journée d’exposition photographique et d’animation nature sur l’estran. Regroupant au total huit photographes animaliers de la région ainsi que l’association Bretagne Vivante.

Au vu des circonstances actuelles depuis le début du confinement, cet événement a bien évidemment été annulé mais heureusement pour vous, l’aventure continue avec la création de la page Instagram « Une photo, un récit ».

Le contenu publié chaque semaine représente des photos naturalistes agrémentés de récits, anecdotes et présentations des espèces animales ou végétales dans une démarche de sensibilisation, d’information pour le public, avec la possibilité pour eux d’interagir avec les photographes/naturalistes, dans les commentaires, qui seront ravis de répondre à toutes questions.

En effet, cette « période de pause » qu’a constitué jusqu’à tout récemment l’expérience du confinement représente encore pour beaucoup d’entre nous l’occasion de partager, tout simplement, avec autrui la beauté de la biodiversité, ses propres expériences, en apprendre toujours un peu plus sur la vie des animaux sauvages, si discrets, de nos régions, la manière de les observer sans les déranger, de repérer les indices de leur présence et de les photographier (techniques d’affût, d’approche …) mais aussi surtout les bons gestes à avoir pour les préserver.

L’internaute pourra ainsi s’inspirer, s’abreuver d’informations et de connaissances, poser des questions ou simplement « surfer » pour le plaisir des yeux. Les auteurs du contenu sont, bien sûr, les photographes programmés à l’évènement du 11 Avril mais pas que ! Si vous êtes photographes animaliers et si vous aimez prendre la plume avec l’envie de partager des instants de vie sauvage, alors n’hésitez pas; contactez les étudiants pour qu’ils publient vos aventures sur leur page.

Photo : « Aigrette garzette » Egretta garzetta – Maëlle Hello




Comment manger éthiquement les animaux ?

Deux étudiants de Morlaix ont interrogé une chercheure en sciences sociales et une députée impliquées sur cette question.

Du fléxitarisme à l’antispécisme en passant par le véganisme, les consommateurs « de base » de plus en plus soucieux de leur mode de consommation alimentaire, ont de quoi être perdus. Le besoin quant à l’éclaircissement de certaines notions est bien réel, que ce soit pour simplement comprendre le raisonnement de certaines personnes, ou pour s’orienter soi-même dans une démarche de modification d’habitudes alimentaires. Ce qui a évidemment des conséquences sur bon nombre de secteurs professionnels exerçant dans le secteur agro-alimentaire, notamment en Bretagne. Conscients des excès et dérives de l’agriculture intensive et soucieux du bien-être animal, certains d’entre eux ont entamé des changements dans leurs pratiques. L’éthique animale figure désormais en bonne place au menu de notre alimentation.

Deux étudiants de 2ème année de BTS Gestion et Protection de la Nature du lycée de Suscinio de Morlaix, Guillaume Garraud et Telmo Salvi, ont souhaité se pencher sur cette question éminemment sensible. Leur projet initial d’initiative et de communication, bousculé par la pandémie de Covid-19 – dont l’origine est précisément notre rapport aux animaux – était d’organiser une conférence/table-ronde sur l’éthique alimentaire pour les élèves de 1ère STAV/Sciences Technologie Agronomie Vivant et de Seconde BAC Pro de leur établissement, en lien avec leurs enseignant.e.s.

Pour les faire réfléchir sur nos manières de consommer les produits animaux face aux nombreux enjeux sociétaux et économiques ainsi soulevés, deux intervenantes avaient ainsi accepté de venir dialoguer avec les élèves : Madame Jocelyn Porcher, ancienne éleveuse et sociologue à l’INRA et Madame Sandrine Le Feur, agricultrice AB et députée de la quatrième circonscription du Finistère, membre d’une mission parlementaire sur le thème du bien-être animal.

La rencontre n’ayant hélas pas pu se concrétiser du fait du confinement, les deux intervenantes ont néanmoins accepté de répondre à leurs questions. Les voici en exclusivité pour Eco-Bretons.


Dans le cadre d’un projet d’initiative et de communication sur l’éthique alimentaire que nous menons , madame Sandrine Le Feur, députée du Finistère, a accepté de répondre à nos questions.

Pensez-vous qu’il soit sérieux de penser que l’on peut nourrir l’intégralité des nos cochons d’élevage avec de la nourriture issue de l’agriculture biologique ?

La question ne se pose que dans un contexte de changement de nos modes de production. En effet, il est inenvisageable de penser pouvoir nourrir l’intégralité des animaux d’élevages conventionnels si nous ne changeons pas notre modèle agricole. D’une part car leur nombre est trop important et d’une autre car ce ne serait pas cohérent avec les méthodes d’élevage utilisées.

Nous pourrions nourrir l’intégralité des cochons d’élevage avec des produits issues de l’agriculture

biologique seulement en acceptant une baisse de rendement et donc une consommation moins

importante de viande. Les espaces d’élevage pourraient se situer en plein air et ainsi améliorer le bien-être animal et la qualité de la viande.

Selon vous, quels sont les plus gros freins au développement d’un cycle de production agricole plus respectueux de l’environnement ?

Les freins peuvent se situer du côté de différents acteurs :

-les consommateurs qui peuvent ne pas avoir envie de dépenser plus pour consommer de la viande de meilleure qualité et plus éthique.

-les agriculteurs qui peuvent avoir peur que les consommateurs n’achètent pas du fait de la hausse des prix que cela induirait, ou ne sachant pas faire autrement car ayant toujours suivi un mode de

production conventionnel. D’autant plus qu’il existe des pressions familiales car il est difficile de dire à ses parents qu’ils ne produisaient pas de la meilleure façon et qu’on veut en changer lors de la reprise de la ferme.

-les entreprises et coopératives qui n’ont pas intérêt à ces changements de manière de produire. Par exemple, au niveau de l’Union Européenne on souhaite réduire de 20 à 30% l’utilisation d’engrais minéraux mais des entreprises de production de ces engrais ont pris contact pour que cette loi ne passe pas. Si les parlementaires subissent cela alors les agriculteurs le subissent également.

L’espace utilisé pour cultiver la nourriture des animaux d’élevage peut-il un jour faire défaut à l’alimentation directe humaine ?

Selon moi, il est évident que les surfaces de production de nourriture animale font défaut à celles dédiées à l’alimentation directe humaine au niveau mondial. Par exemple la production de céréales aux Etats-Unis à destination des animaux fait énormément défaut à la production que nous pourrions avoir pour enrayer des famines, notamment en Afrique.

Encore une fois si nous réduisons nos consommations de viande et élevons les animaux en plein air, nous réduirions grandement ce phénomène. D’autant plus qu’une vache ou un moutons qui mangent de l’herbe ne sont pas fait pour se nourrir de céréales. Si demain nous faisions cela, un espace conséquent serait libéré pour l’alimentation directe humaine. Ainsi, les productions végétales et animales pourraient être complémentaires.


Dans le cadre d’un projet d’initiative et de communication sur l’éthique alimentaire que nous menons , madame Jocelyne Porcher, Zootechnicienne et Sociologue à l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) a accepté de répondre à nos questions.

Quelles conditions correspondent selon vous à de bonnes conditions d’élevage pour les porcs ?

L’élevage est construit dans une interface entre le monde humain et le monde propre des animaux, différent selon l’espèce. Les conditions d’élevage, pour qu’elles puissent être considérées comme bonnes pour les animaux, doivent permettre une bonne articulation entre leur propre monde et le monde humain. Car le monde a un sens pour l’animal par ses sens, par ex. pour un cochon, l’odorat et l’utilisation de son groin qui est parfait pour creuser la terre et aller chercher des petites bestioles. Mais le monde humain doit aussi avoir un sens pour lui, et là, ça passe par une bonne relation avec les humains. Si, dans le travail, les deux mondes sont bien articulés, les animaux ont une existence qui a du sens pour eux et ils sont bien avec nous.

Est-il possible de produire la même quantité de viande porcine, tout en respectant ces bonnes conditions d’élevage ?

Non, mais nous n’avons pas du tout besoin d’abattre 26 millions de porcs chaque année. Cela dépasse largement nos besoins. Il vaudrait mieux manger beaucoup moins de viande porcine –sous toutes ses formes- et n’en manger qu’issue d’élevages dignes de ce nom. D’autant que la viande issue d’un véritable élevage a des qualités nutritives bien supérieures. Les animaux sont de races non industrielles et donc peuvent être abattus plus tard (18 ou 24 mois au lieu de 5,5 mois en système industriel). La viande contient notamment beaucoup moins d’eau.

Selon vous, quels seront à l’avenir les principaux freins à notre surconsommation actuelle de viande ?

La surconsommation de viande est due aux systèmes de production industrielle qui doivent produire toujours plus pour générer du profit. Pour sortir de cette surconsommation, il faut radicalement changer de façons de produire. Notamment renoncer aux productions animales –c’est-à-dire aux systèmes industriels et intensifiés- et refaire de l’élevage. Si nous démolissions les porcheries industrielles et que nous installions des éleveurs de cochons en plein air ou libre parcours, ces éleveurs produiraient moins mais mieux. Ce serait mieux pour les animaux, pour les éleveurs, pour l’environnement, pour notre santé. Ce serait juste moins bien pour les actionnaires des entreprises d’aliments du bétail, de la pharmacie et de la génétique… C’est un choix politique.

Et pour finir, question plutôt d’actualité, quelle densité d’élevage est à préconiser pour limiter la propagation rapide de virus ou maladie au sein d’un élevage de porcs ?

Les pathologies qui touchent la filière porcine industrielle sont endémiques depuis la naissance même de cette filière dans les années 1970. Elle doit régulièrement faire face à des virus ou à des bactéries (grippe porcine, SRDP, MAP, diarrhée épidémique, rhinite atrophique, hépatite E…). La PPA est le dernier rejeton généré par ces systèmes. La PPA est moins une production de la nature, des sangliers… que d’un système de production incompatible avec la santé des animaux. Donc, le problème n’est pas la densité, c’est le mode de production. L’enfermement des animaux n’est pas la solution, il est le problème. Pour éviter que ces virus émergent, il est indispensable de construire des systèmes d’élevage compatibles avec les besoins et la santé des animaux. Donc de sortir les cochons des porcheries industrielles où ils n’ont rien à faire et de leur redonner accès à leur propre monde, la prairie, les sous – bois, et un habitat disponible et accueillant quand cela est nécessaire.




Aventure sur l’estran : Alternative numérique pour un groupe d’étudiants.

Alors qu’ils organisaient dans le cadre de leur BTS GPN (Gestion et Protection de la Nature) un projet de sensibilisation concernant le littoral, Marion, Théo, Emma et Alix ont dû repenser leur projet. «Aventure sur l’estran» avait été construit en partenariat avec un EHPAD et un centre de loisirs et avait pour objectifs de transmettre des connaissances sur le littoral et de rassembler enfants et anciens pour un temps de découverte en extérieur suivi d’un moment d’échange et de création collective.

Face aux mesures de confinement, leur projet qui devait se tenir début avril à Carantec a été annulé. Les étudiants ont donc décidé de transférer leur projet sur le réseau social Instagram. Ces derniers ont donc créé un compte nommé «aventure_sur_lestran», sur lequel seront régulièrement postées des publications concernant l’estran, la faune et la flore que l’on peut y trouver. L’alternative numérique s’est présentée aux étudiants comme l’opportunité de transmettre des connaissances à un tout autre public que celui prévu initialement.

Si le confinement a contraint les étudiants à annuler leur projet de départ, l’adaptation numérique qu’ils proposent a permis d’apprendre de nouvelles choses sur le littoral pendant cette période quelque peu spéciale. D’ailleurs, leur projet peut encore profiter aux personnes éloignées des côtes bretonnes !

Compte Instagram : aventure_sur_lestran