« Mollo sur l’eau » : Un défi « économies d’eau » pour les familles de Lannion Trégor Communauté
Après les « défis familles zéro déchet », un nouveau challenge est proposé aux familles habitant le territoire de Lannion Trégor Communauté (LTC) : celui des économies d’eau. Dans le cadre de la campagne « Mollo sur l’eau » qui vise à mettre en place des diagnostics et des actions pour réduire les consommations d’eau sur le territoire, 20 familles du territoire de LTC sont recherchées pour participer au défi, animé par Laëtitia Crnkovic. Au programme : conseils, éco-gestes, distribution de kits hydro-économes, fresque de l’eau, ateliers…Les inscriptions sont possibles jusqu’au 23 avril.
Lannion Trégor Agglomération (LTC), dans le cadre des programmes de bassins versants et de sa compétence eau, met en place un programme d’actions à destination des collectivités et du grand public. La campagne « Mollo sur l’eau » en fait partie. Pendant trois ans, différentes actions vont être mises en place : diagnostic et plan d’actions de réduction des consommations sur les bâtiments publics de 34 communes volontaires, diffusion d’une campagne de sensibilisation…et lancement d’un « défi » à destination des familles.
C’est Laetitia Crnkovic, consultante en transition écologique et réduction des déchets, formatrice, créatrice de « l’écologie joyeuse », qui accompagnera les familles. Elle est bien connue dans le secteur, pour avoir déjà coordonné deux éditions de « défi familles zéro déchets » sur le territoire de LTC. Cette fois-ci, c’est à la consommation d’eau qu’elle s’attaque. « Le but, c’est d’apprendre à être plus résilient », explique-t-elle.
Pour cette première édition du défi, 20 familles seront sélectionnées, après inscription. « Des foyers de tous profils, de toute composition. L’idée est que le panel soit très diversifié, qu’il n’y ait pas que des personnes convaincues ». Le défi durera 6 mois, du 1er juin au 30 novembre 2025. Laetitia assurera deux visites. La première aura lieu au début du défi afin de réaliser un état des lieux de la consommation d’eau, grâce aux factures et aux relevés de compteurs. Les foyers pourront bénéficier ensuite du « coaching » de l’animatrice, qui prodiguera des conseils sur les économies d’eau à domicile. Des kits hydro-économes seront également distribués. « Des mousseurs, des sacs à chasse d’eau, et aussi d’autres équipements suivant les situations », précise Laetitia, qui reviendra faire un point chez les familles en novembre. Durant l’été, elles bénéficieront d’ateliers et de conseils. Il est impératif de participer à la conférence de lancement du défi, prévue le 15 mai, ainsi qu’à l’événement de la Fresque de l’Eau le 14 juin, et à une réunion conviviale en septembre. En outre, une visite optionnelle à la station de pompage d’eau est prévue en octobre.
Vous présenter à la fois les raisons d’être, organisation et quelques-unes des actions foisonnantes de l’Atelier paysan, à différents endroits du pays, en particulier dans notre région, ne peut pas se faire en quelques paragraphes. Car il ne s’agit rien moins que de reconquérir « l’autonomie des communautés paysannes et alimentaires grâce à l’entraide directe en milieu rural », à travers l’autoconstruction en mode low-tech et toujours collectif. Aussi y consacrons-nous un sujet plus long que nos formats habituels avec, outre une présentation de l’Atelier paysan, principalement issue de son site internet, un petit reportage dans une ferme maraîchère de Trémel (22) membre de l’un des groupes locaux des essaims récemment constitués en Bretagne, qui s’y réunissait. Et avec des interview audios de quelques participant.es à cette réunion ainsi qu’une interview écrite de l’un des coordonnateurs de l’essaim, David Billamboz, de l’Atelier Tro-heol, une coopérative d’ingénierie artisanale. A butiner sans modération !
L’Atelier paysan, une initiative d’autonomisation technique et politique
Accompagner partout en France les agriculteurs et agricultrices dans la conception et la fabrication de machines et de bâtiments adaptés à une agroécologie paysanne : « En remobilisant les producteurs et productrices sur les choix autour de l’outil de travail des fermes, nous retrouvons collectivement une autonomie technique. En analysant les ingrédients du verrouillage de l’agriculture industrialisée dans laquelle nous enferment les politiques publiques et les intérêts particuliers, nous nous donnons les moyens de transformer nos campagnes et notre alimentation. »
Tel est l’objectif général de l’Atelier paysan une initiative d’autonomisation technique et politique née au tournant des années 2010. Structuré d’abord sous forme associative (ADABio autoconstruction, 2011-2013) puis sous forme coopérative de 2014 à 2024, il se décline désormais en trois entités distinctes, dotées chacune de leurs instances dirigeantes, aux finalités et modes d’action complémentaires :
La SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) porte le cœur commercial des activités, notamment la formation des paysan-nes et des porteurs et porteuses de projet agricole, ou encore l’achat-revente de métal via sa filiale KAP (Kits de l’Atelier Paysan). Elle appartient à ses sociétaires, personnes morales ou physiques ayant souhaité détenir des parts de cet outil de production.
Communs Paysans est une association loi 1901 destinée depuis 2024 à gérer les communs de l’Atelier Paysan, en veillant aux règles indispensables à leur promotion et à leur préservation (notamment en évitant toute appropriation commerciale) ; elle contribue également à organiser les activités bénévoles du groupe l’Atelier Paysan en vue de la diffusion nationale de son projet technique et politique.
« Soudons, fermes ! » est le réseau des essaims de l’Atelier Paysan, issus de la dynamique d’essaimage initiée en 2023 par la SCIC pour porter à l’échelle de leur territoire tout ou partie du projet de l’Atelier Paysan. Autonomes dans la mise en œuvre de leurs activités, les structures adhérentes à cette association de personnes morales bénéficient de la force du réseau tout en contribuant à sa consolidation.
Ici et là, en France, des essaims naissent déjà d’initiatives locales
La coopérative a ainsi décidé de franchir un pas de plus dans la réappropriation des savoirs-faire en accompagnant la formation « d’essaims », c’est à dire de relais d’autonomie à des échelles adaptées aux territoires. Aujourd’hui, une vingtaine d’essaims sont fédérés au sein de l’association Soudons Fermes.
Les missions de ces relais locaux sont à définir par celles et ceux qui les font vivre. Pour exemple : exprimer les besoins du coin en outils sur un itinéraire technique particulier, contribuer à mettre en place une démarche de R&D, proposer (ou organiser) des formations, être force de proposition pour mettre en valeur les savoirs-faire paysans, s’investir dans le projet politique, ou tout simplement s’informer et contribuer à la vie de la coopérative.
Des essaims dans le Grand Ouest, dont la Bretagne
Ainsi, l’Atelier Paysan déploie ses activités depuis plusieurs années, avec des essaims dans les régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire, à travers son antenne Grand Ouest, située à Saint-Nolff, à cheval entre le Morbihan et la Loire-Atlantique.
Toujours en Bretagne, un essaim s’est constitué autour de la Vilaine Fabrique, un atelier d’artisanat durable (ou low-tech), basé dans le pays rennais, qui œuvre à l’autonomie de son territoire : « On y travail le bois, le métal, la couture, l’électronique, la plomberie… Par la mutualisation d’outils et de savoir-faire, des formations et sessions d’auto-construction, des temps de réflexion sur notre avenir technique, nous participons à redessiner notre avenir. Mais aussi on imagine d’autre manières de vivre et travailler, on questionne la place de la technique en collectif ! ».
Entre le Finistère Nord et l’ouest des Côtes d’Armor, un essaim a récemment vu le jour, impulsé et coordonné par l’Atelier Tro-heol, une coopérative d’ingénierie artisanale, en partenariat avec le MRJC 22, le GAB29, Les CIVAM29, le CEDAPA et l’UDSEA du Finistère (Confédération paysanne). Avec une première rencontre fructueuse le 9 mars dernier à Commana, où près de 100 personnes se sont mobilisées, accueillies par le collectif La Friche, dans son lieu qui met en lien trois dimensions : l’agricole, le social et l’artistique, soutenu par le Tag29, propulseur d’entrepreneuriat collectif du Finistère dans le champ de l’ESS.
Comme pour la plupart des premières rencontres constitutives d’un essaim de l’Atelier paysan, celle-ci a permis aux participant.es de discuter de leurs projets et envies (autoconstruction, développement d’outils, de formations, partage sur le projet politique, entraide entre pairs, repérage des outils présents sur les fermes…), puis de se fixer quelques objectifs et échéances pour concrétiser l’action locale en termes de structuration, de mobilisation partenariale et de calendrier d’activités. Des groupes thématiques émergent également.
Chaque essaim est dynamique, avec des spécificités de territoire et beaucoup d’envies. L’essaim 29/22 s’est structuré en six groupes locaux répartis sur les deux départements.
Lancement du groupe local du Trégor
S’inscrivant dans la dynamique du 9 mars à Commana, une rencontre de lancement du groupe Trégor était organisée mardi 8 avril dernier, dans la ferme maraîchère bio en vente directe de Tyguidou, chez Clémence Gourtay et Thibault Androuin, à Trémel (22).
Reportage – En cette journée printanière placée sous un très beau soleil trégorrois, une douzaine de personnes sont attablées en extérieur, autour de Clémence et Thibault, installé.es ici depuis deux ans, et au parcours atypique : « passionné.es de nature et sensibles à l’environnement, avant de devenir maraîchers, nous étions tous deux chercheurs en biologie marine : les poissons pour Clémence et les petites bêtes du fond de la mer pour Thibault » !
Un tour de présentation permet de se situer rapidement les unes les autres :
– Les trois animateurices du groupe, David Billamboz de l’Atelier Tro-heol, Madeline Gicquel du MRJC22, Géraldine Gabillet, de l’ULAMIR-CPIE du Pays de Morlaix, qui porte avec d’autres partenaires locaux un projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA).
– Mathieu Cirou de la ressourcerie Le Repair à Pleyber-Christ (29), qui souligne l’intérêt de la démarche à faire avec des matériaux de réemploi et des outils en open source ; Cyril, pépiniériste fruitier en mention Nature & Progrès à Plougonver ; Adrien, porteur de projet en grande culture AB et conservation des sols ; Jérôme, porteur de projet d’un atelier poules pondeuses et four à pain ; Laetitia, maraîchère en recherche d’autonomie avec un projet en traction animale chevaux ; Juliane, maraîchère à Locquémeau ; Aurélien, maraîcher AB à Guerlesquin et Laurent Aubertin, formateur à Nerzh Nevez, association basée à Plomeur-Bodou qui propose des formations d’auto-construction, notamment à l’Ecocentre du Trégor. Ce dernier présente ainsi Laurent sur son réseau social : « véritable fondu d’énergie durable et de système D, il propose depuis plusieurs années des stages autour du travail du métal pour construire différents objets. Issus pour la plupart de vieilles bouteilles de gaz, ces butaphones, rockets stoves ou encore barbecues sont de réels bijoux d’ingéniosité tout en permettant de gagner en autonomie. Des règles de sécurité à l’utilisation de l’objet fini en passant par toutes les étapes de fabrication, Laurent accompagne avec pédagogie et bienveillance les stagiaires toujours enchantés par ces expériences enrichissantes ! ».
Recherche d’autonomie mais aussi de liens afin de sortir de l’isolement et de s’intégrer dans un réseau local, faire des choses ensemble, fabriquer des outils adaptés aux pratiques, monter en compétences… tels sont quelques-uns des motifs entendus et qui reviennent à plusieurs reprises durant cette matinée, principalement consacrée à la présentation de la structuration et du fonctionnement de l’essaim, ainsi qu’au rôle des groupes locaux. L’objectif étant de rassembler un large réseau d’acteurs : paysan·nes, structures locales, recycleries, fablabs et ateliers partagés, monnaies locales, groupe SSA, Agences locales de l’énergie et du climat, CUMA, financeurs, centres de formation, syndicats, artisan·es, collectivités… autour de l’autonomie technique des paysan·nes de notre territoire.
Ecoutez le reportage audio :
Après un casse-croûte collectif et la confection de galettes par Laurent et Jérôme (sur la photo), avec l’une des fameuses galettières à bois de Laurent, l’après-midi est plus axée sur un moment de bricolage entre paysan·nes.
Et cela tombe bien puisque Clémence et Thibault ont notamment besoin d’un coup de main collectif pour déplacer leur serre mobile que tout le monde découvre en se retroussant les manches. Le couple présente également son projet de chambre chaude et froide sur lequel David revient dans l’interview ci-dessous.
Séchoir hybride, solaire, auto-constructible et open-source, chambre chaude et froide… les projets de manquent pas !Interview de David Billamboz, de l’Atelier Tro-heol (atelier-troheol.bzh), coopérative d’ingénierie artisanale.
Peux-tu nous parler de votreprojet de séchoir hybride, solaire, auto-constructible et open-source ?
Depuis plus de 6 mois, avec Mewen MICHEL au sein de la coopérative, nous préparons ce projet d’un séchoir paysan destiné à sécher des aliments issus des productions paysannes. C’est un projet assez ambitieux que l’on porte avec plusieurs partenaires : l’INTI (association de solidarité internationale basée à Nantes, qui fait la promotion des énergies renouvelables en diffusant la cuisson écologique), l’Atelier Paysan, le GAB et le réseau de recycleries du Finistère.
Nous avons un dossier INNO EXPÉ Sobriété (une aide de la Région visant à soutenir les produits et services innovants appliqués aux filières stratégiques de la Bretagne pour favoriser la sobriété et la résilience du territoire) en cours, pour obtenir une subvention ainsi qu’un dossier régional auprès des Cigales permettant le financement de l’expérimentation du séchoir hybride alimenté en solaire. Nous devrions avoir la réponse du comité incessamment sous peu. La phase expérimentale solaire démarrera cet été sur 4 fermes du réseau. Le premier prototype devrait émerger d’ici fin mai.
Ce séchoir sera auto-constructible lors de formation collective, par le biais de kits à assembler ou par des plans open-source. Les premiers séchoirs hybrides auto-construits sont prévus à partir de la fin d’année. Nous essayons d’en faire un projet de territoire en impliquant le maximum de structures, artisan.nes, paysan.nes et expert.es techniques.
Vous avez également un projet de chambre chaude et froide…
Nous travaillons en effet avec le GAB 29 depuis plusieurs mois à l’émergence d’un nouvel outil paysan auto-constructible : la chambre chaude/froide. C’est un projet « cas d’école » pour l’Atelier Tro-Heol : il existe des ressources techniques pour fabriquer des chambres chaudes & froides, il y a une demande forte sur le territoire, le GAB confirme le besoin à travers son réseau d’adhérent.es.
Pour illustrer ce que permet un groupe local, lors du lancement du groupe du Finistère Sud, nous avons visité la ferme des B.A-BA à Bannalec avec des paysan.nes, Cigales (de Concarneau) et Dafarnaum (recyclerie de matériaux de Pont-Aven). Alexandre des B.A-BA nous a présenté.es sa chambre chaude/froide et Dafarnaum nous a informé.es qu’une grande quantité de panneaux sandwich, de portes frigo étaient actuellement disponibles.
Nous avons donc pu faire le lien avec la ferme de Tyguidou à Trémel qui est en train de fabriquer la sienne : en approvisionnement de matériaux locaux en réemploi, avec une solution technique adaptée et en mettant en lien avec un expert technique local (dans ce cas un frigoriste). Tout ceci s’est passé en 48h. L’idée serait donc de faire des fiches techniques à destination du réseau pour faciliter la mise en oeuvre de projets similaires dans le maximum de fermes.
Enfin, dans le cadre du projet séchoir et de chambre chaude/froide, l’Atelier Tro-Heol travaille avec le GAB sur le programme Fabacéé pour la structuration d’un groupe de travail constitué d’une quinzaine de paysan.nes du Finistère autour de la réduction des consommations d’énergie sur les fermes. »
L’idée sortie. Une journée autour de l’eau à Pleumeur-Bodou (22)
Le Conseil de Développement de Lannion Trégor Communauté organise ce samedi 29 mars un événement autour de l’eau, à Pleumeur-Bodou (22). Baptisé « Consom’Acteurs de l’eau : agir pour une consommation responsable », il a pour objectif de sensibiliser à la protection de la ressource sur le territoire de Lannion-Trégor-Communauté. Au programme : tables rondes, forum avec ateliers pratiques, expositions…
Au programme : trois tables-rondes autour des thèmes suivants : « Ressource : vers une gestion durable de l’eau ? », « Les défis de la qualité de l’eau » et « Le juste prix de l’eau », et un espace-forum avec des ateliers pratiques et des stands de sensibilisation.
Programme détaillé :
10h ouverture des portes
10h30 Mot d’introduction et de présentation du Conseil de développement par Gilles Blanschong, co-président du Conseil de développement
10h40 Mot du Président de Lannion-Trégor Communauté, Gervais Egault
10h50 Présentation de la démarche du groupe de travail par Gérard Le Bihan, Coordinateur des travaux
L’animation des débats est assurée par le journaliste et animateur Patrice Gascoin
Table ronde « Ressource : vers une gestion durable de l’eau » Horaire : 11h – 12h30 Les sécheresses récurrentes et aggravées des dernières années ont sensibilisé les populations à l’importance cruciale de la ressource en eau. Bien que notre territoire ait été relativement épargné, sa dépendance aux eaux de surface et les variations saisonnières des besoins nécessitent une gestion proactive et adaptée.
Intervenants : Annie Bras-Denis, vice-présidente Lannion-Trégor Communauté en charge de l’environnement Thierry Burlot, président du comité de bassin Loire-Bretagne Elias Ganivet, lauréat du Prix de thèse 2024 de la Fondation Terre Solidaire Edwige Kerboriou, vice-présidente de la Chambre d’agriculture Bretagne Francis Nativel, président d’Eau et Rivières de Bretagne
Table ronde « Les défis de la qualité de l’Eau » Horaire : 14h – 15h30 Sur notre territoire, l’eau du robinet provient à 26% de nappes souterraines et à 74% des eaux de surface, telles que les rivières, les fleuves et les nappes superficielles. L’eau prélevée est ensuite purifiée en fonction de sa qualité. La qualité du milieu est essentielle pour assurer la qualité de l’eau consommée. Des études sont réalisées au plus près des territoires pour apporter des éléments de connaissances et de méthodes facilitant la gestion de la ressource en eau, dans un contexte d’évolution des besoins et de changement climatique. Certaines eaux nécessitent seulement l’élimination des impuretés naturelles, suivie d’une désinfection. En présence de polluants, des procédés plus complexes sont mis en œuvre. L’eau du robinet fait l’objet d’un suivi rigoureux avec plus de 14 000 prélèvements et 740 000 analyses réalisés en Bretagne par l’Agence Régionale de Santé en 2021, faisant d’elle l’un des produits alimentaires les plus contrôlés.
Intervenants : Cédric Seureau, vice-président de Lannion-Trégor Communauté en charge de l’eau, de l’assainissement et des eaux pluviales urbaines Jean-Yves Le Corre, président du Syndicat intercommunal d’adduction en eau potable de Traou-Long Stéphane Le Goff, Responsable de la cellule technique réglementaire de Lannion-Trégor Communauté Dominique Le Goux, chargée de mission « Santé et Environnement » d’Eau et Rivières de Bretagne
Table ronde « Le Juste prix de l’eau » Horaire : 16h – 17h La tarification de l’eau est une préoccupation majeure pour les usagers. Sur notre territoire, elle reflète une diversité d’histoires locales en matière de gestion de l’eau et d’investissements passés. Avec des réseaux déployés dans les années 60-70, des infrastructures vieillissantes (stations de traitement, canalisations), et la nécessité de modernisation, comment ces enjeux influencent-ils la facture ? Intervenant : Cédric Seureau, vice-président -Lannion-Trégor Communauté en charge de l’eau, de l’assainissement et des eaux pluviales urbaines Yveline Lechenne, Association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV)
17h : conclusion par Christian Baudu, président de l’association « Les hydrophiles » et auteur du roman graphique « L’urgence de l’eau, enquête à la source » aux éditions locus-solus sera le grand témoin de la journée.
Deuxième édition du Printemps des Transitions le dimanche 23 mars à Saint-Martin-Des-Champs (29)
Dimanche 23 mars, un collectif de huit associations (En Vrac à l’Ouest, Resam, Pôle ESS du Pays de Morlaix, Bretagne Vivante, Héol-Agence Locale pour l’Energie et le Climat du Pays de Morlaix, Au Fil du Queffleuth et de la Penzé, Ulamir-CPIE et Eco-Bretons), en partenariat avec Morlaix Communauté, propose la deuxième édition du « Printemps des Transitions », au Roudour à Saint-Martin-Des-Champs (29). Au programme : des conférences, ateliers, animations, spectacle pour enfants…Ainsi qu’un « village des associations locales » réunissant les acteurs et actrices des transitions sur le territoire.
Cette année, le festival fait peau neuve, organisé par un collectif de huit acteurs associatifs du territoire, en partenariat avec Morlaix Communauté. Objectif de cette deuxième édition : être un événement encore plus ludique et interactif.
Au programme de la journée, qui se déroulera de 10h à 18h : conférences, animations, expos, ateliers, spectacle pour les enfants…
Les grands temps forts :
10 h : Présentation du projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation, par le Collectif SSA du Pays de Morlaix.
11h30 : spectacle de la Drim Tim, troupe de théâtre d’impro de Morlaix.
16h : Spectacle pour enfants « le super pouvoir de l’eau », par le Théâtre à Molette.
17h : Conférence de Claire Cariou, alias l’Eclaireuz, fondatrice de l’association « Cote Waste », qui évoquera son tour de Bretagne à vélo à la rencontre de démarches zéro déchet mises en place par les professionnels.
Tout au long de la journée, le « village des associations » proposera des animations en continu. On pourra ainsi découvrir pas moins de 19 structures, et de nombreuses activités autour de la réduction des déchets (faire sa lessive, coudre son sac à vrac, faire un beewrap, découvrir le compost, comparer le poids de sa poubelle…), de l’énergie (décryptage des factures d’électricité, découvrir la production d’énergie citoyenne et renouvelable…), de l’alimentation (quizz sur le gaspillage alimentaire…), de la biodiversité (atelier de fabrication d’hôtel à insectes, découverte des plantes sauvages comestibles…)…Des temps d’échanges autour de l’eau, de l’habitat, de la monnaie… sont également prévus. un « repair café » permettra d’apprendre à réparer ses petits objets du quotidien (petit électroménager, jouets…).
Le jeune public ne sera pas oublié : des ateliers de fabrication d’instruments de musique avec du matériel de récupération, de décoration à partir d’éléments naturels, de pâte à modeler… sont au menu.
Eco-Bretons sera également de la partie, avec un stand partagé avec le Pôle ESS du Pays de Morlaix. Vous pourrez y retrouver notamment une présentation de différents titres de presse alternative et « pas pareille ».
A noter, deux nouveautés cette année : les paiements sur le festival se feront exclusivement en Buzuks, la monnaie locale. Il sera possible d’échanger des euros en Buzuks dès l’entrée, et ce, sans avoir à adhérer à l’association. Les Buzuks restants pourront être échangés en euros à la sortie.
Une « zone de gratuite » sera également installée pour la première fois. Le principe est le suivant : déposez un objet propre, réutilisable, et dont vous ne vous servez plus, et repartez avec un autre (jouet, livre, outil, vaisselle, vêtements…).
Botmeur se lance à son tour dans un projet d’éco-hameau d’habitats réversibles
La petite commune de Botmeur (29), dans les Monts d’Arrée, se lance dans un projet de création d’un éco-hameau d’habitat léger, accompagné par l’association Hameaux Légers. Sur un terrain de 5790 m2 vont pouvoir s’installer 8 foyers. Un appel est lancé pour trouver le collectif d’habitant.e.s qui occupera le lieu.
Après Commana et Plouigneau, c’est au tour de la commune de Botmeur, 225 habitants au cœur des Monts d’Arrée, de lancer un appel pour la création d’un éco-hameau d’habitats réversibles, « à faible empreinte écologique et sans imperméabilisation des sols ».
Un terrain communal de 5790 m2 va être aménagé et loué grâce à un bail emphytéotique de 99 ans, pour permettre l’installation de huit foyers dans des habitats réversibles. Particularité de ce qu’on appelle des « habitats réversibles » : ils doivent être mobiles, biodégradables, transportables ou démontables, et sans fondation en béton, comme par exemple les tiny house, yourte, Kerterre, Ty Paille…
Si chaque foyer possédera son habitation, il faudra aussi partager« des espaces communs avec
ses voisins (buanderie, chambre d’amis, salle commune, etc) afin de réduire les coûts et l’impact
écologique tout en créant du lien. », précise l’association Hameaux Légers, qui accompagne le projet de Botmeur.
Pour trouver les habitant.e.s, de l’éco-hameau, un appel est lancé aux groupes constitués d’au moins trois foyers, et ce jusqu’au 16 juin 2025, pour une installation dès l’été 2026. L’association Hameaux Légers organise des temps de rencontres pour former des groupes, à distance. La prochaine visioconférence aura lieu le 17 mars, de 18h à 20h.
Un week-end spécial sera aussi organisé, les 5 et 6 avril, à Botmeur. Les groupes seront ensuite accompagnés par l’association pour monter leurs projets à remettre au plus tard le lundi 16 juin par mailet en papier en mairie.
A Morlaix, entre Argentine et Viêtnam, deux soirées au chevet du vivant menacé
Dans le cadre du Festival des Solidarités du Pays de Morlaix, qui programme depuis novembre 2024 des temps forts consacrés aux droits environnementaux des peuples,deux soirées sont proposées en clôture durant ce mois de mars 2025, autour des dégâts causés aux vivants depuis des décennies par la face très sombre de l’industrie chimique et ses entrelacs militaires et civils. Un premier volet de ce diptyque « Nos droits environnementaux/Nos corps empoisonnés », se décline avec un ciné-rencontre « Le grain et l’ivraie », le 18 mars à La Salamandre/SEW, puis avec un spectacle de Marine Bachelot Nguyen. « Nos corps empoisonnés », au Théâtre de Morlaix le 1er avril. Deux événements qui sont le fruit d’un partenariat avec Le cinéma La Salamandre/SEW, le Théâtre du Pays de Morlaix, le Lycée Agricole de Suscinio – avec son projet DRAC/KARTA Région Bretagne/Théâtre autour de l’engagement en matière d’écologie – et Eco-Bretons.
La première soirée à laquelle participeront des élèves du lycée en bac Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant/STAV ainsi que des étudiant.es en BTS gestion et protection de la nature/GPN, nous donne à voir, avec le film de Fernando Solanas « Le grain et l’ivraie », les conséquences néfastes sur les plans sociaux et environnementaux du modèle agro-industriel argentin. En plus de le dénoncer, le réalisateur nous montre qu’un autre modèle, inspiré de pratiques séculaires en harmonie avec le vivant, est possible.
Après la projection, une discussion nourrie sera animée par Eco-Bretons, avec :
Veronica Gomes Tomas*, juriste spécialiste en droit international de l’environnement qui allie engagement associatif et expertise juridique en France et en Argentine ;
Marine Bachelot-Nguyen, metteuse en scène franco-viêtnamienne de la pièce « Nos corps empoisonnés », retraçant l’histoire exemplaire de la journaliste Tran To Nga** et de son combat depuis les années 1960 auprès des victimes de l’agent orange ;
Rachida Collet, professeure en agronomie/biologie/écologie au lycée agricole de Suscinio qui enseigne notamment l’agro-écologie.
En interaction avec le public, ces échanges permettront de mettre en lumière une continuité dans l’utilisation de molécules chimiques de synthèse fabriquées pour tuer le vivant, que ce soit en temps de guerre, comme ce fut le cas de « l’agent orange », herbicide épandu massivement sur les sols et les populations durant la guerre du Viêtnam, entre 1962 et 1971, comme en temps de paix où la guerre aux vivants se poursuit, en Argentine comme partout ailleurs dans le monde où le « business as usual » de l’industrie agrochimique mondialisée prend le dessus sur nos intérêts communs vitaux.
« Le grain et l’ivraie » : une autre vision de l’Argentine
« Pour ces maudits haricots ( le soja), l’Argentine s’est vendue, a dépeuplé son territoire, a détruit son écosystème et a ruiné sa biodiversité »
Jorge Rulli, expert en eco-agriculture
Le documentaire « Le Grain et l’ivraie » produit et réalisé en 2017 par Fernando Solanas nous montre une autre vision de l’Argentine. Culture de soja expansive, agriculture transgénique, épandages et fumigations abondants d’agro-toxiques sur les cultures… voilà aujourd’hui le modèle de l’agro-industrie du pays. Ce modèle, bien que très productif et économique pour les grandes industries et multinationales a provoqué de nombreux effets néfastes aussi bien sur l’environnement que les populations locales. En effet, l’implantation toujours plus grande de soja transgénique a entrainé, en plus d’une déforestation massive, l’expulsion des populations aborigènes de leurs propres terres ancestrales ainsi que la destruction de leurs ressources alimentaires vitales, ce qui est contraire à la loi internationale de protection de la forêt primaire. De plus, l’épandage et les fumigations d’agro-toxiques à proximité des lieux de vie ont provoqué, en plus d’un exode rural, la multiplication de maladies respiratoires ainsi que de cancers et de malformations.
Des témoignages poignants mais aussi… des alternatives qui existent et peuvent s’appliquer
Avec une atmosphère parfois sombre, «le Grain et l’Ivraie » met en lumière les témoignages authentiques et poignants des populations locales intoxiquées, des agriculteurs ruinés par l’achat d’intrants chimiques provenant de l’agro-industrie ainsi que des chercheurs universitaires ayant prouvé le lien entre l’utilisation de produits chimiques dans l’agriculture et le taux de maladies élevé. Une note d’espoir vient montrer qu’une autre agriculture, écologique est possible et qu’il est possible de produire de manière saine des aliments sans pesticides pour régénérer la biodiversité perdues sans pour autant détruire des forêts primaires.
Nos corps empoisonnés : L’histoire vraie d’une héroïne des temps modernes
« Nos corps empoisonnés retrace l’histoire de Tran To Nga, viêtnamienne engagée toute sa vie dans de multiples combats et plus particulièrement dénonçant les ravages de l’agent orange, un poison pour les organismes vivants, humains et pour la terre.
Jeune résistante dans le maquis pendant la guerre du Viêtnam, Tran To Nga est exposée comme des milliers d’autres civils aux épandages de l’agent orange commandé par l’Armée et le gouvernement américain aux firmes multinationales de la chimie. Depuis la France, elle poursuit aujourd’hui sa lutte en assignant devant les tribunaux une quinzaine de sociétés agro-chimiques responsables de la production de ce produit qui contamine la terre et les corps sur plusieurs générations. Son existence et ses combats s’inscrivent dans les pages de l’Histoire contemporaine, dans leur dimension politique, économique, humaine et écologique. Un crime contre le vivant, qui entre en résonance avec d’autres entreprises de dévastation passées et en cours.
Incarné et porté admirablement par la jeune comédienne Angélica-Kiyomi Tisseyre Sékiné, ce récit théâtral entrelace texte et images d’archives se tissant avec la vie de cette femme hors normes. Il raconte la vitalité de corps blessés et contaminés par les tragédies de l’Histoire, toujours en lutte et en résilience.
Débat- table ronde au lycée de Suscinio, mardi 18 mars à 18h avec la metteure en scène Marine Bachelot Nguyen, en partenariat avec Festisol. »