Ti coop : se nourrir, acheter et consommer autrement à Brest

En quelques semaines, à peine perturbé par le confinement, Ti coop , au 209 rue Jean Jaurès à Brest, s’est inscrit pleinement dans le paysage alimentaire alternatif brestois. Une expérience d’organisation sociale nouvelle basée sur des valeurs partagées qui veut promouvoir à la fois des prix accessibles au plus grand nombre et une juste rémunération des producteurs locaux.

Des valeurs
Ticoop n’est pas qu’un supermarché, Ti coop veut véhiculer des valeurs d’échange, de partage, de solidarité.

Un fonctionnement coopératif
Ti coop est une coopérative alimentaire ouverte à tous et toutes.
Les coopérateur·rice·s sont à la fois propriétaires du magasin, bénévoles pour son fonctionnement quotidien
• Pour devenir coopérateur·rice·s, il suffit :

  • d’acheter, une seule fois, des parts sociales à hauteur de 80 € minimum (seulement 20 € pour les faibles revenus).
  • d’effectuer 3h de bénévolat par mois

Pour structurer tout cela , une structure horizontale où l’autonomie de chacun·e est encouragée dans le respect de valeurs et d’objectifs communs est mise en place avec
des commissions
au nombre de 8 : achat, informatique, communication, fonctionnement interne, impact environnemental, financement, implantation et médiation.
Instance de base de Ti Coop. Les commissions s’organisent de façon autonome, dans les limites définies par la charte et le règlement intérieur.

un Conseil d’Administration, organe décisionnel garant des valeurs, qui met en relation les commissions, il dresse la feuille de route,

Quelques mois d’ouverture et le le succès est déjà là :

Ti coop c’est aujourd’hui :

370 coopérateurs

600 produits référencés ( plusieurs types de produits sont proposés : alimentaire, hygiène… du frais, du bio, de l’éthique, du local mais aussi des produits de base bon marché. )

62 producteurs partenaires




Sapristi, un café-solidaire et inclusif cet automne à Brest

A Brest, un café-librairie solidaire et inclusif doit ouvrir cet automne. Baptisé « Sapristi », il a pour objectif la vente de livres d’occasion, tout en permettant l’embauche de personnes en situation de handicap. Un financement participatif est lancé pour aider à l’achat du matériel.

Sapristi, c’est le nom d’un café-librairie solidaire et inclusif qui devrait ouvrir ses portes cet automne à Brest. Un projet porté depuis plus d’un an sous forme associative par Baptiste Davout, jeune brestois de 26 ans, qui a bénéficié de l’accompagnement du Tag 29.

Chez Sapristi, à la fois librairie et recyclerie, on trouvera une offre de produits culturels d’occasion : des livres (roman, poche, cuisine, vie pratique…), mais aussi des BD, des mangas, des comics, des DVD, des CD, des vinyles et des jeux de société. Tous seront issus de collectes réalisées auprès de professionnels ou particuliers. Le lieu sera également un café, qui proposera des produits issus du commerce équitables, locaux et/ou bio (café, thé, jus de fruits…), ainsi qu’une restauration légère.

La dimension sociale du projet est primordiale. En effet, Sapristi a pour objectif de créer des emplois pour des personnes en situation de handicap. « Le Projet Sapristi est une association qui a pour vocation d’employer des personnes en situation de handicap disposant d’une RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), d’intégrer ces personnes dans le milieu ordinaire en leur accordant une place centrale dans une structure sociale, écologique et culturelle. Une politique de reconnaissance et de valorisation des compétences sera mise en place dans le cadre de l’épanouissement du personnel. », peut-on lire sur la page du financement participatif qui a été mise en place sur le site Kengo, afin de contribuer au projet. La somme récoltée (objectif de 600 euros, ndlr) servira à l’achat de matériel afin d’aménager le lieu  (mobilier, vaisselle, frigidaire…).

Il reste encore quelques jours pour participer à l’opération.

Rendez-vous sur https://www.kengo.bzh/projet/2714/le-projet-sapristi




Dossier : comment concilier règles, protection de la santé et de l’environnement.

On estime aujourd’hui qu’une femme utilise et jette dans sa vie entre 100 et 150 kilos de serviettes, tampons, et applicateurs ! (Source : livre « Flow, the cultural story of menstruation »). Face aux enjeux actuels de protection de l’environnement, de plus en plus de personnes se mobilisent pour faire baisser le volume de ces déchets, que ce soit en tant qu’utilisatrices, ou en tant qu’entrepreneur.e.s et fabricant.e.s de serviettes réutilisables, coupes menstruelles, culottes menstruelles ou éponges. La préservation de la santé est également devenue une problématique importante : nombreuses sont celles qui veulent aujourd’hui savoir quels sont les composants de produits utilisés au quotidien. Ce double mouvement semble expliquer le recours de plus en plus nombreux aux protections alternatives.

Au sommaire du dossier :




Les différentes alternatives au jetable

Les serviettes lavables :

Ils existe plusieurs modèles, plusieurs tailles, de toutes les couleurs. Elles peuvent être utilisées lors des règles ou en protection intime au quotidien. Le principe est le même que les couches lavables : elles passent en machine à laver, mais pas au sèche-linge. Elles comportent un côté absorbant en coton bio ou en chanvre, avec un cœur absorbant de la même composition en plusieurs couches, et un fond imperméable, qui n’est pas en contact avec la peau mais avec la culotte, et qui peut être par exemple en polyuréthane certifié Oeko Tex (certifié non nocif). Elles se clippent avec des boutons pressions sous la culotte. Une fois utilisée, si on est en déplacement, on la replie de façon spécifique et on la range dans un petit sac prévu à cet effet en attendant de rentrer chez soi. A l’achat, il faut compter en moyenne 15-20 euros pour une serviette. Il faut en prévoir quelques unes en stock (tout comme les couches lavables!), ce qui peut représenter un investissement de départ, mais vite rentabilisé, si on compare au jetable.

Petite astuce pour le lavage : si certaines tâches sont récalcitrantes, il suffit d’utiliser pour les non-vegan du fiel de bœuf, ou du percarbonate.

La coupe menstruelle

La « cup », ou « coupe menstruelle », est une coupelle en plastique souple que l’on insère pour recueillir le sang des règles. La plupart du temps, elle est conçue en silicone. Il en existe de différentes tailles. Il faut la vider régulièrement et la nettoyer avant ré-insertion. Entre deux cycles, il faut la stériliser en la faisant bouillir dans une casserole. Sa durée de vie est estimée à plusieurs années (5 à 10 ans), pour un coût d’une vingtaine d’euros. Là encore l’achat et vite rentabilisé ! On en trouve désormais de plus en plus facilement, notamment dans les parapharmacies.

L’éponge naturelle

C’est une petite éponge de mer naturelle qui remplace le tampon, et s’insère directement dans le vagin. Elle absorbe le sang. Il faut la passer sous l’eau tiède avant de la mettre en place. Une fois pleine, il suffit de la retirer, de la presser pour la vider, et de la laver avec de l’eau et du savon avant de la remettre.

La culotte menstruelle

Une culotte menstruelle, ou « culotte de règles » est une culotte qui remplace les protections périodiques (tampons, serviettes jetables ou non, cups, éponges) ou s’utilise en complément. Elle est utilisée à la place de la lingerie habituelle. Lavable, elle recueille le sang grâce à plusieurs couches de tissu. La plupart des marques optent pour du bambou, de l’eucalyptus, ou du coton bio, certifié Oeko-Tex. Les modèles sont nombreux, plus ou moins colorés et échancrés, et offrent différents niveaux d’absorption. Il existe même maintenant des maillots de bains menstruels, à réserver cependant aux flux légers !

Le prix d’une culotte est généralement d’une trentaine d’euros, plus ou moins cher suivant le lieu et le process de fabrication. Pour en trouver facilement, directement internet ou les revendeurs spécialisés (boutique zéro déchet…)

Autre technique : le flux instinctif. Il s’agit de retenir le sang, grâce à son périnée, et à l’évacuer quand on est aux toilettes. Mais cette technique demande un travail sur le périnée et les muscles vaginaux et une bonne écoute et bonne connaissance de son corps (et aussi une certaine confiance en soi!).

A lire aussi :

https://reporterre.net/Cheri-pas-la-peine-de-m-acheter

https://www.60millions-mag.com/2020/02/04/culottes-menstruelles-halte-aux-arnaques-17151

https://www.marieclaire.fr/serviette-hygienique-lavable-regles,1254526.asp

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Des produits jetables à la composition pas toujours claire…

Ces dernières années, les tabous sur le sujet se lèvent peu à peu, et les protections périodiques font parler d’elles. Les femmes sont aussi de plus en plus nombreuses à s’interroger sur la composition des produits qu’elles utilisent. Des études ont été menées sur le sujet. En France, une première enquête du magazine 60 millions de consommateurs avait fait du bruit en avril 2016. Des recherches avaient été menées sur onze références, et les fabricants avaient été interrogés sur la composition de leurs produits. Résultat : des traces de dioxines dans deux marques de tampons, des résidus de dérivés halogénés (sous-produits dérivés du traitement des matières premières) dans une des références, du glyphosate dans un protège-slip, et des résidus de pesticides dans des serviettes hygiéniques. « Dans tous les cas » souligne le magazine « les niveaux relevés sont faibles ». La Direction Générale de la Santé, le cabinet de la Ministre de la Santé et la Répression des Fraudes sont saisi.e.s. Le magazine a aussi réussi à se procurer la liste des matières premières des références analysées pour l’étude. On apprend ainsi qu’on trouve dans les tampons et serviettes des matières tels que du polypropylène, du polyéthylènes, des résines synthétiques, des polymères absorbants…

Le 29 avril 2016, l’Anses (Autorité Nationale de Sécurité Sanitaire, alimentation, environnement, travail) a été saisie pour la réalisation d’une expertise sur « la sécurité des produits de protection intime ». L’étude a duré deux ans. Elle a mis en évidence que des traces de différentes substances sont présentes dans les protections :

-Dans les protections externes : des pesticides dont le glyphosate ou le lindane (interdit en Europe depuis 2000), du Lilial (substance parfumante et irritante, ndlr), des HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques)…

– Dans les tampons : des phtalates DnOp (perturbateurs endocriniens), des dioxines et des furanes.

Selon les informations transmises par les fabricants, ces substances ne sont pas présentes intentionnellement dans les produits (mis à part le Lilial qui parfume), mais elles proviennent soit de contamination des matières premières ou des produits finis, soit des processus de fabrication (blanchiment, collage…).

L’Anses conclut que ses substances chimiques ont été retrouvées en « très faible concentration et sans dépassement des seuils sanitaires . L’expertise ne met pas en évidence de risques liés à ces substances ». Elle recommande néanmoins aux fabricants d’améliorer la qualité de leurs produits afin « d’éliminer ou de réduire au maximum la présence de ces substances chimiques ».

Lien vers l’étude : https://www.anses.fr/fr/system/files/CONSO2016SA0108Ra.pdf




Un peu d’histoire…qu’utilisait-on auparavant pour les règles ?

Aujourd’hui, nous avons une large éventail de choix de protection pour les règles : du jetable, mais aussi du réutilisable. Mais qu’utilisaient les femmes auparavant ? Comment est-on arrivé à la prédominance des tampons et/ou serviettes jetables ? Un petit retour dans le temps s’impose…

Pas évident de trouver des infos sur l’histoire des protections hygiéniques. Le sujet n’a manifestement pas passionné grand monde jusque ces dernières années. On apprend cependant au détour de sites internet spécialisés dans la vente de ce type de produits, ou de sites dédiés aux femmes, que les égyptiennes, en 1500 avant J-C, utilisaient des tampons en papyrus ramollis. Hippocrate a également rapporte qu’au Vème siècle avant J.-C., les femmes utilisaient là aussi des tampons, mais en bois entouré de fibres, de bois à Rome et de papier au Japon. On apprend aussi qu’au Moyen-Age, sous l’influence des différentes religions ayant décrété que les femmes ne devaient pas s’insérer quelque chose dans le vagin, elles laissaient le sang couler dans leur jupon.

Elise Thiebault, auteure de l’ouvrage « Ceci est mon sang – petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font », explique dans un entretien à France Culture qu’« A la fin du XIXe siècle sont commercialisées des ceintures sanitaires qui permettent de retenir des bandes de tissu absorbant de façon plus adaptée. Elles ressemblent à des gaines ou des porte-jarretelles et sont parfois en caoutchouc. »  Les prémices des serviettes hygiéniques sont là. Les modèles jetables commencent à être commercialisées dans les années 20, et les premiers tampons sont développés en 1937 par un médecin américain, Carl Cleveland Haas. A la même époque, la première « cup » est également inventée. Mais c’est après la seconde guerre mondiale que les tampons et serviettes hygiéniques jetables deviennent monnaie courante, avec des innovations telles que les bandes adhésives pour les fixer plus facilement sur la lingerie.

Et aujourd’hui…

Aujourd’hui, de nombreuses femmes préfèrent des solutions durables. D’après l’étude de l’Anses de 2016 sur la sécurité des dispositifs de protection intime, 9% des femmes réglées utilisaient ainsi la cup. Néanmoins le jetable reste encore la solution la plus usitée : on estime ainsi à 2 milliards le nombre de protections jetées tous les ans en France !

Pour aller plus loin :

https://www.franceculture.fr/societe/des-batonnets-de-lin-a-la-cup-histoire-des-protections-hygieniques

Article (en PDF) « Du sang et des femmes. Histoire médicale de lamenstruation à la Belle Époque », Jean-Yves LE NAOUR et Catherine VALENTI