1

La rivière Le Léguer et sa vallée se fêtent dans le Trégor cet été

Depuis le 25 juin et jusqu’au 10 Septembre se déroule la 27ème édition de l’opération « Le Léguer en fête ». Au programme : balades, expositions, conférence, projections et découvertes, pour apprendre à mieux connaître ce cours d’eau costarmoricain labellisé « Site Rivière Sauvage », et son bassin versant, tous deux riches d’une biodiversité remarquable. Pour cette édition 2023, l’arbre sera particulièrement mis à l’honneur.

 

Le Léguer est une rivière bretonne qui s’étend sur près de soixante kilomètres, dans les Côtes-d’Armor. Rejoint par son affluent le Gouic au niveau de Belle-Isle-En-Terre, son embouchure se situe dans la baie de Lannion. C’est aussi la première et la seule rivière de Bretagne a avoir obtenu le label « Site Rivière Sauvage »,une distinction décernée par l’Association du Réseau des Rivières Sauvages et le Fonds pour la Conservation Des Rivières Sauvages. Ce label national vise à récompenser des « rivières joyaux », et est « un outil au service des gestionnaires des milieux aquatiques d’eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique ». On trouve ainsi une biodiversité variée dans la vallée du Léguer, par ailleurs classée zone Natura 2000 : saumons, mais aussi loutres, lamproie marine, escargot de Quimper…

Chaque année, l’opération « Le Léguer en fête » est organisée. Portée pour cette édition 2023 par les collectivités du bassin versant Vallée du Léguer (Lannion-Trégor- Communauté, Guingamp- Paimpol Agglomération, Morlaix Communauté et le syndicat de Goas koll Traou Long), l’Office de tourisme Bretagne – Côte de granit rose, elle se déroule cette année du 25 juin au 10 septembre.

 

Au programme : plus d’une quarantaine d’animations, pour la plupart gratuite, et qui se déclinent autour de trois grands axes :

 

  • Des balades patrimoines (12 au total), tous les dimanches jusqu’au 10 septembre, à 17h. Elles auront lieu cette année sur les communes de Guerlesquin, Louargat, Lannion, Belle-Isle-en-Terre, Le Vieux- Marché, Ploumilliau, , Plounevez-Moëdec, Plouaret, Pluzunet et
    Ploubezre. Les participant.e.s pourront ainsi découvrir le patrimoins bâti de la vallée du Léguer, découvrir la fôret, partir à la rencontre de la loutre et du loup, et longer la rivière.
  • Des expositions (photos, sculptures, cartes postales anciennes…) depuis le 15 juin, en intérieur et en extérieur : expo photos sur les papillons de nuit sur le site des papeteries Vallée à Plounévez-Moëdec, sur les trésors de la faune du Trégor à l’Etang du Moulin Neuf…En intérieur, la Distellerie Warenghem à Lannion accueillera les œuvres de Yan Koch : il s’agit de scans en 3 dimensions d’arbres remarquables, dont plusieurs de la Vallée du Léguer. On retrouvera le thème des arbres pour l’exposition de l’association Déclic’Armor qui présentera « Les arbres du Léguer » en photo dans la chapelle du Dresnay
  • Des découvertes : sieste musicale à la Vallée des Bambous à Plougonver, conférences sur les arbres, visites de fermes avec des agriculteurs engagés dans la préservation du bocage, chantier participatif de nettoyage des berges du Léguer avec Surfrider Foundation et l’AAPPMA du Léguer, atelier d’herboristerie…

 

Tout le programme est disponible sur http://www.vallee-du-leguer.com/Le-Leguer-en-fete-Gouel-al-Leger

 

Le teaser en vidéo :




Cet été, en mer, adoptez les bons gestes pour respecter l’environnement et la biodiversité

Inciter les plaisanciers à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement et ainsi réduire les impacts sur la biodiversité marine, c’est l’objectif de la campagne « Ecogestes Manche Atlantique Bretagne . Développée par les CPIE (Centre Permanents d’Initiatives pour l’Environnement) depuis 2002 en Méditerranée, elle se déroule depuis l’année dernière dans notre région, et est coordonnée par l’URCPIE.

 

Privilégier les moteurs moins polluants, utiliser les zones de mouillages organisés qui sont équipées de bouées fixes, utiliser les sanitaires du port quand le bateau est à quai, faire un tri sélectif simple à bord (en séparant le recyclable des déchets ménagers)…Autant de gestes, qui, mis en pratique par les nombreux plaisanciers présents durant l’été sur les côtes bretonnes, sont importants pour contribuer à réduire les impacts de cette activité sur l’environnement et la biodiversité marine. C’est ce que veut rappeler la campagne « Ecogestes Manche Atlantique Bretagne ». Coordonnée au niveau régional par l’URCPIE (Union Régionale des Centres Permanents d’Initiative pour l’Environnement), elle mobilise encore cette année des structures d’éducation à l’environnement, des gestionnaires d’Aires Marines Protégées, des agents portuaires, des professionnels du nautisme…Ils et elles seront présent.e.s sur les plages, les ports, en mer…pour aller à la rencontre des plaisanciers et des pratiquants de loisirs nautiques, et les sensibiliser aux gestes à adopter. On pourra également les retrouver lors d’événements locaux.

En 2022, ce sont ainsi sept structures « ambassadrices » qui ont été mobilisés durant 93 jours. 2295 personnes ont pu être informées et sensibilisées. 353 engagements ont été pris. Parmi ceux-ci, « utiliser des produits d’entretien et des savons écolabellisés », « rechercher des zones sableuses pour s’ancrer » et « limiter les pertes d’hydrocarbures » sont ceux le plus souvent évoqués.

 

 

Pour plus d’infos sur la campagne : ecogestes-amo.fr

 

 


Eco-Bretons vous propose une information gratuite. Pour pouvoir continuer à le faire, nous avons besoin de vos contributions financières ! Chaque don, même tout petit, compte. Et en plus, c’est déductible de vos impôts, Eco-Bretons étant une association reconnue d’intérêt général ! Nous pouvons vous délivrer un reçu fiscal.

Vous pouvez contribuez directement en ligne :

Ou par voie postale : Eco-Bretons, 52 Route de Garlan- Kerozar-29600 Morlaix

Toute l’équipe vous remercie !




L’idée sortie. L’opération « Bienvenue dans mon jardin au naturel »

Et si on profitait des éclaircies de ce week-end pour aller faire un tour au jardin ? Grâce à l’opération nationale « Bienvenue dans mon jardin au naturel », qui se déroule samedi et dimanche pour la onzième fois, on peut s’initier aux techniques de jardinage au naturel, sans pesticides ni engrais chimiques, grâce à de nombreux jardinier.e.s amateur.e.s qui ouvrent leurs portes aux visiteurs et visiteuses, avec la participation des CPIE (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement). En Bretagne, on pourra faire de belles découvertes jardinières. 

Pour cette onzième édition de l’opération qui se déroule ce week-end, plus de 500 jardins ouvriront leurs portes au grand public, et ce dans une cinquantaine de départements. Les jardiniers et jardinières seront accompagnés par près de 50 CPIE (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement), qui les aideront à accueillir au mieux le public et à faire connaître leurs pratiques. Car l’un des objectifs de l’opération est de « créer du lien entre les habitants en favorisant le partage d’expérience et de techniques vers un jardinage sain et favorable à l’environnement. ». Les visiteurs pourront alors découvrir les différentes techniques : paillage, compostage, récupération d’eau, utilisation d’insectes auxiliaires…

En Bretagne, des jardins seront ouverts en Ille-Et-Vilaine : jardin de l’éco-lieu de la Guette à Paimpont, les Jardins de Toucanne à Boisgervilly, le jardin de Michel et Marie-France à Restif…

Dans le Morbihan, on pourra visiter le jardin de Lazare à Concoret, ou encore les jardins partagés de Locmaria à Belle-Ile-En-Mer.

Du côté du Finistère, on pourra participer à l’opération à Carantec le samedi, aux jardins partagé rue Kerrot, en compagnie des associations Au Fil du Queffleuth et de la Penzé et Les Jardiniers en Herbe. Le dimanche, direction Lanmeur, au jardin rue Ty Pistel, avec l’Ulamir-CPIE Pays de Morlaix-Trégor.

L’entrée sur tous les sites est gratuite.

Tous les horaires et tous les lieux précis sont disponibles sur le site de l’opération : http://mon-jardin-naturel.cpie.fr




Voir, ressentir « L’oiseau, en soi » et ceux du dehors, qu’il reste encore !

Dans leur exposition, « L’oiseau en soi », visible à Auray (Morbihan) jusqu’au 9 juillet, s’accompagnant d’ateliers et d’une balade avec la LPO Bretagne, les deux artistes Juliette Gautier et Thomas Baudre nous invitent rien moins qu’à Habiter en oiseau, ainsi qu’à Une infinité de manières d’être au monde. Pour mieux sauver tous ceux du ciel, dont Bretagne Vivante nous rappelle l’urgence.

Nous pourrions aisément (mais non sans peine) en oiseau de mauvaise augure, filer la métaphore sur ce que nous, humains, faisons aux seuls représentants actuels des dinosaures théropodes, réchappés de l’extinction Crétacé-Paléogène il y a 66 millions d’années, pour mieux saisir à quel point ils battent de l’aile, tant à travers l’Europe qu’en sa pointe bretonne.

Les faits sont pourtant bien là, implacables. Il y a quelques jours, une étude a révélé que « en quarante ans, le nombre d’oiseaux des champs a diminué de 60 % sur le Vieux Continent », nous alertait le journal Le Monde. Etude qui hiérarchise, pour la première fois, les raisons de ce déclin : pesticides et engrais sont les causes majeures de l’effondrement des populations d’oiseaux en Europe.

Et l’association Bretagne Vivante d’enfoncer douloureusement le clou sur les chiffres et l’origine de la disparition des oiseaux, en particulier dans notre région : « Près de 800 millions d’oiseaux ont disparu depuis 1980, soit 20 millions chaque année, selon une étude du Centre national pour la recherche scientifique (CNRS) et de l’université de Montpellier publiée le 15 mai dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). “Le nombre d’oiseaux a décliné de 25% en 40 ans sur le continent européen”, souligne un communiqué de presse et le chiffre atteint même “57% pour les oiseaux des milieux agricoles.»

En Bretagne : le moineau friquet en danger critique et le tarier des prés, considéré éteint

«Les oiseaux des milieux agricoles sont des espèces de milieux ouverts ou bocagers qui utilisent cultures ou prairies pour rechercher leur alimentation ou nicher, telles que l’alouette des champs, le bruant jaune ou le pipit farlouse. En Bretagne, en plus de l’agriculture intensive, les changements climatiques affectent aussi la dynamique de ces espèces et leurs aires de répartition. Ainsi, les populations de bruant jaune et de pipit farlouse sont en régression, et abandonnent le sud et l’est de la région. Les analyses du protocole STOC en Bretagne montrent que les populations de bruant jaune ont subi une diminution estimée à 73 % de 2001 à 2021, tandis que l’abondance de la Tourterelle des bois est en déclin de 43% sur la même période. Cette espèce qui se nourrit au sol de graines et niche dans les haies basses est particulièrement impactée par les pratiques de l’agriculture intensive. » Le CNRS alerte aussi sur le sort de plusieurs espèces, comme le moineau friquet ou le tarier des prés dont les populations ont baissé de 75% en France. Le premier est en danger critique d’extinction en Bretagne et le second considéré éteint. Les conclusions de l’étude  “démontrent l’urgence de repenser le mode de production alimentaire actuel. » (Source : https://www.bretagne-vivante.org/2023/05/lintensification-de-lagriculture-est-a-lorigine-de-la-disparition-des-oiseaux-zoom-sur-la-bretagne/).

Malgré ces constats factuels sans appel qui s’accumulent au fil des dernières décennies (dans son ouvrage récemment réédité « Le printemps silencieux », la biologiste nord-américaine Rachel Carson lançait déjà l’alerte… en 1962), nous peinons à changer de braquet pour enrayer l’hécatombe, tant notre action collective ne parvient pas à se hisser efficacement sur l’échelle systémique du problème.

L’oiseau, en soi

Dans son puissant livre « Manière d’être vivant » (https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/manieres-detre-vivant), Baptiste Morizot en appelle à une « bataille culturelle à mener quant à l’importance à restituer au vivant », où « il s’agit de refaire connaissance : approcher les habitants de la Terre, humains compris, comme dix millions de manières d’être vivant ». A l’instar du philosophe pisteur, des croisements à la fois stimulants et poétiques s’opèrent, par la grâce de porteuses et porteurs de pensées hybrides, scientifiques et interdisciplinaires, et de gestes artistiques. Les récents ouvrages, « Habiter en oiseau » de la philosophe et psychologue Vinciane Desprets (https://www.actes-sud.fr/catalogue/nature-et-environnement/habiter-en-oiseau, citée plus bas par les deux artistes) et «  Une pluie d’oiseaux » de l’historienne-essayiste Marielle Macé (https://www.jose-corti.fr/titres/une-pluie-d_oiseaux-mace.html) en attestent de magnifique et vibrante façon.

Avec leur exposition « L’oiseau, en soi », visible en la Chapelle du Saint-Esprit d’Auray jusqu’au 9 juillet prochain, les deux artistes Juliette Gautier et Thomas Baudre s’inscrivent dans cette lignée.

Diplômée d’arts plastiques à l’école européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB) de Rennes puis de l’EESAB de Brest en option Design de la Transition, Juliette Gautier mêle ses pratiques artistiques à une approche sociologique et zoologique. Elle aime questionner nos us et coutumes au travers des tabous. Le corps humain et les phénomènes de dégradation naturelle sont omniprésents dans sa recherche.

De son côté, après des études en ingénierie à l’Institut national des sciences appliquées de Rennes, Thomas Baudre (www.thomasbaudre.com) est ensuite diplômé de l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (ENSAAMA) à Paris ; il a ensuite développé plusieurs projets de films d’animation. À travers ce médium, il s’intéresse à ce qui motive les gestes humains et animaux, et à ce qu’ils engendrent.  L’intelligence du geste est devenue un sujet central dans sa démarche artistique.

Crédits photos : Thomas Baudre

Avant d’aller découvrir leur exposition qui a fait l’objet en avril dernier, d’une résidence de création artistique menée au Domaine de Kerguéhennec/Département du Morbihan, une mise en bouche – au sens propre du terme, c’est-à-dire en lecture à voix haute pour en apprécier les saveurs, à tous les étages de notre être – des bons mots des organisateurs/trices de l’exposition et des deux artistes s’impose. Les voici donc :

« Et si un oiseau résidait en chacun de nous ? Cette question jalonne les œuvres installées au cœur de la Chapelle du Saint-Esprit d’Auray, en nous conviant à une introspection inhabituelle. Mêlant installations et cinéma d’animation dans un dialogue teinté de chants, les artistes Juliette Gautier et Thomas Baudre nous donnent à voir et à ressentir « L’oiseau, en soi ».

À travers cette exposition, Juliette Gautier et Thomas Baudre placent l’oiseau au centre de toute notre attention. Ils nous invitent à le considérer en soi, pour ses qualités intrinsèques. L’oiseau est un sujet à penser en profondeur dans toute sa singularité, dans toute son étrangeté. Cette exposition nous invite ainsi à changer profondément de regard.

Une approche ornithologique singulière s’ouvre à travers cette incitation, articulant le naturalisme et l’animisme, deux manières de percevoir le monde. Les deux artistes s’accordent avec l’anthropologue Philippe Descola : la séparation Nature / Culture n’est qu’une production sociale, une frontière qui n’existe pas. Il y a simplement des humains et des non-humains, faisant partie d’un Tout continu.

Habiter en oiseau
La notion de territoire se veut présente dans cette exposition, il est ici question de frontières. Que signifie le fait d’ « habiter en oiseau » ? Cette formule tirée du livre de Vinciane Despret, psychologue et philosophe des sciences belge, nous convie à une forme d’empathie, à un regain de sensibilité, nécessitant un arrachement à soi. Comprendre la manière dont les oiseaux peuplent la terre implique de s’extraire, un instant, de sa peau d’être humain. Aussi, les œuvres présentées questionnent, chacune à leur manière, les complexités propres à l’acte de territorialisation des oiseaux.

Une infinité de manières d’être au monde
Les oiseaux déploient une infinité de manières d’être au monde, tout en nuances. À ces mouvements infinis, il convient d’accorder la plus grande importance. C’est également à cela que nous invitent les deux artistes : focaliser notre attention sur l’infime, sur cette somme de détails qui constitue la beauté du peuple des cieux. Le moindre battement d’aile est décomposé, redessiné, amplifié, grâce au potentiel du cinéma d’animation.

Questionner les manières d’être au monde des oiseaux implique nécessairement des renversements : basculement d’échelle, de perspective. Dans cette exposition, le territoire est mis en branle, déséquilibré. Et pour cause : il n’y a rien de plus mouvant qu’un territoire. Le Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan constitue un cadre idéal pour cette recherche, au regard de la variété des espèces d’oiseaux qui y vivent. Mêlant le sensible à l’intelligible, les deux artistes ont déployé pour l’exposition un langage plastique qui parle pour les oiseaux : pour, c’est-à-dire à leur attention, mais aussi en leur nom. Au nom et à l’attention, aussi, de l’oiseau qui vit en nous. »

Crédits photo : Thomas Baudre

L’oiseau, en soi – Juliette Gautier et Thomas Baudre
Exposition du 13 au mai au 9 juillet 2023 à la Chapelle du Saint-Esprit, Auray
Entrée libre

Horaires d’ouverture :  Lundi > samedi 10h30-12h / 14h-18h – Dimanche 14h-18h – Fermé le mardi

Autour de l’exposition

ATELIER NICHOIRS
avec Juliette Gautier
Mercredi 24 mai 14h-17h à la Chapelle du Saint-Esprit

Lors de cet atelier, vous apprendrez à construire un nichoir pour les oiseaux. Avec des planches de bois, vous fabriquerez une maisonnette. Chaque oiseau aime faire son nid dans des conditions différentes, vous apprendrez à comprendre ses spécificités et vous les appliquerez afin qu’il s’approprie la cabane. Pour finir, vous pourrez décorer votre nichoir avec des éléments naturels.
Atelier ouvert à 10 personnes à partir de 10 ans
Gratuit – sur inscription à mediation.athena@ville-auray.fr

ATELIER ROTOSCOPIE
avec Thomas Baudre
Samedi 3 juin 14h-16h à la Chapelle du Saint-Esprit

Au cours de cet atelier, vous apprendrez à réaliser de courtes séquences en animation, à travers la « rotoscopie ». Cette technique accessible consiste à relever image par image les éléments d’une figure filmée afin de les retranscrire en dessin animé.
Atelier ouvert à 10 personnes à partir de 5 ans
Gratuit – sur inscription à mediation.athena@ville-auray.fr

VISITES GUIDÉES DE L’EXPOSITION
avec les médiatrices culturelles
Chaque samedi à 11h à la Chapelle du Saint-Esprit

Les médiatrices de l’exposition L’oiseau, en soi vous proposent des visites guidées tous les samedis.
Gratuit – sans réservation

DES LINOGRAVURES DANS LA VILLE
Dans les vitrines de commerces d’Auray

Baladez-vous dans les rues d’Auray et découvrez des linogravures réalisées par Juliette Gautier dans les vitrines des commerçants. Deux parcours vous sont proposés pour découvrir les 10 linogravures de Juliette Gautier dans 20 vitrines. Vous trouverez ci-dessous (et à télécharger) un plan pour vous accompagner dans votre balade.

BALADE A LA DÉCOUVERTE DES OISEAUX
avec la LPO Bretagne (Ligue de Protection des Oiseaux)
Samedi 3 juin 9h30-11h30

Partons sur le terrain à la découverte des oiseaux ! Équipés de jumelles, nous observerons les oiseaux et apprendrons à les reconnaître à travers de petites anecdotes.
Départ du Centre Culturel Athéna et balade vers le parc Cadoudal
Balade ouverte à 20 personnes dès 7 ans
Gratuit – sur inscription à mediation.athena@ville-auray.fr

https://www.auray.fr/Culture-Loisirs/Centre-Culturel-Athena/Exposition-L-oiseau-en-soi




Une journée mondiale des blaireaux présente en Bretagne

Pour alerter sur la cruauté du déterrage et améliorer les connaissances sur le plus grand des mustélidés de France, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), met les blaireaux à l’honneur le temps d’une journée, le lundi 15 mai 2023. Elle sera ainsi relayée à Tintiniac et à Morlaix où l’éthologue spécialiste des blaireaux, Virginie Boyaval* en dira beaucoup sur ce mustélidé qui a toute sa place et droit à une vie paisible parmi l’ensemble du vivant.

Animal discret aux mœurs noctambules, le blaireau reste mal connu en France. Victime régulière des collisions routières, on a hélas plus de probabilité de le voir mort sur le bas-côté de la route que vivant lors d’une balade en forêt. Surnommé « petit ours des campagnes », le plus gros de la famille des mustélidés subit par ailleurs l’une des chasses les plus cruelles qui soient en France : la vénerie sous terre. Avec d’autres associations, l’ASPAS lutte depuis des années pour réhabiliter ce paisible fouisseur de vers de terre, pour qu’il soit simplement respecté pour ce qu’il est : un blaireau !  

Pourquoi le 15 mai ?

Car malgré de belles avancées, c’est toujours ce jour-là que s’ouvre, hélas, la saison de déterrage de blaireaux dans quelques départements de France. Appelée vénerie sous terre, cette chasse traditionnelle est heureusement de moins en moins populaire, mais elle reste l’une des pratiques les plus cruelles qui soient : des petits chiens, envoyés sous terre, acculent les blaireaux pour les empêcher de sortir de leur terrier, pendant qu’à la surface, des chasseurs creusent la terre avec des pelles et des pioches, jusqu’à atteindre les animaux qu’ils vont ensuite extirper de force, à l’aide de grandes pinces métalliques, puis tuer par arme à feu ou arme blanche (s’ils n’ont pas déjà été déchiquetés vivants par les chiens…).

L’espoir d’un changement législatif

Le 15 mai, des blaireautins non autonomes peuvent encore se trouver dans les terriers. Or il est illégal de tuer les petits non sevrés d’une espèce classée chassable. C’est sur la base de cet argument que l’ASPAS et d’autres associations ont pu obtenir de nombreuses suspensions et annulations d’arrêtés préfectoraux devant les tribunaux. Résultat : de moins en moins de préfets autorisent la période complémentaire de vénerie sous terre dès le 15 mai.

Le blaireau en Bretagne

Dans son Atlas des mammifères de Bretagne**, sous les plumes de Xavier Grémillet et Philippe Baudron, le Groupe Mammalogique Breton (GMB) nous indique que le blaireau est présent dans les cinq départements. Il précise aussi que «  jusqu’au début des années 1990, l’usage d’appâts empoisonnés contre les blaireaux et le gazage intensif à la chloropicrine des terriers de renard ont amené dans certains secteurs les populations à un niveau critique. Depuis, l’espèce semble avoir reconstitué une bonne partie de ses effectifs. » A propos de sa chasse, le GMB poursuit : « la chasse à tir est minime en Bretagne et la chasse sous terre (déterrage) reste le principal mode de chasse (surtout en Finistère, en régression en Haute Bretagne). Les menaces majeures pour l’espèce en Bretagne sont aujourd’hui la dégradation du bocage, la raréfaction des prairies permanentes au profit de la céréaliculture, l’appauvrissement des habitats favorables et leur cloisonnement par les routes. Ces dernières occasionnent des mortalités non négligeables, principalement au printemps et à l’automne. »

Deux événements pour la Journée mondiale des blaireaux, les 14 et 15 mai

A Tinténiac, en Ille-et-Vilaine

Conférences, expositions, ateliers et animations pour petits et grands afin d’apprendre à connaître et découvrir notre petit ours des campagnes. Le tout dans la bonne humeur et la convivialité ! Restauration et buvette sur place.

INFOS PRATIQUES :

Public : Tout public

Date : 14 mai

Horaires : 09h30 à 18h

Lieu : Espace Duguesclin, 5 Avenue Duguesclin

Contact : delegation35@aspas-nature.org / 06 74 42 39 43

Organisé par : ASPAS 35

 

A Morlaix, en Finistère

Stand au sein de l’établissement scolaire de Suscinio, ouvert au public pour l’occasion, suivi d’une conférence à 20h de Virginie Boyaval, spécialiste des blaireaux.

INFOS PRATIQUES :

Public : Tout public, scolaires, étudiants

Date : 15 mai

Horaires : 9h à 23h

Lieu : Lycée de Suscinio, Suscinio

Contact : delegation22-29@aspas-nature.org / 06 67 35 55 56

Organisé par : ASPAS 22 – 29

Partenaire(s) : Lycée de Suscinio, association Meles (http://www.meles.fr/)

 

https://www.aspas-nature.org/jmblaireaux/

* PORTRAIT. « En France, personne ne les connaît »: Virginie Boyaval, une vie à défendre les blaireaux : https://www.ouest-france.fr/hauts-de-france/compiegne-60200/portrait-virginie-boyaval-une-vie-a-defendre-les-blaireaux-67588866-2e02-11ed-82ab-ca288831284e?fbclid=IwAR2fG6uxHeTDIoiCa2n1YCzlW3c7pduKY5p_YK8uTy0H5CDNAE1nEWGaohk

** Atlas des mammifères de Bretagne : une double page dans l’édition papier (186-187). Egalement sur son site,  : https://atlas.gmb.bzh/atlas/espece/60636




D’une saison l’autre, ce Petit Jardin Discret des Spontanées en baie de Morlaix

Il en va de l’élaboration de certains articles comme des graines en dormance : le temps qu’il faut y fait son œuvre avant que, sortant de terre, les germinations puis les floraisons en quête de lumière s’offrent aux regards. Ainsi, au cours de  l’été 2022, nous avons rencontré une première fois un grand gaillard venu de l’est de la région pour accompagner bénévolement dans sa mue, le Jardin de l’association Traon Nevez, sur le site du Dourduff-en-mer, commune de Plouézoc’h.

Ancien régisseur de spectacles vivants, Maxime Boiteux a entamé une reconversion professionnelle, avec un BTS Aménagement paysager/écojardinage responsable à Combourg pour se consacrer désormais à un autre type de spectacle : celui des métamorphoses du vivant, en particulier végétal.

Serait-ce la fréquentation des sols vivants et des vers qui conduit les jardiniers à habiter si poétiquement le monde et à se connecter entre eux ? Nous sommes tentés de le croire. Devenant paysagiste naturel, Maxime est entré en relation avec Tiphaine Hameau, autre artiste-jardinier qui a réveillé tout en douceur depuis quelques années les Jardins de l’ancienne Manufacture de tabacs, à la demande de Morlaix Communauté, et que nous avions rencontré au début de l’hiver 2021 : http://www.eco-bretons.info/rencontre-tiphaine-hameau-en-ce-lent-jardin/.

Tiphaine Hameau et Maxime Boiteux

A quelques centaines de battements d’ailes d’oiseau marin, un autre jardin a appelé ces deux-là. Au Dourduff-en-Mer, sur la palud de Mez-ar-Zant, tout proche du sentier côtier (GR34) menant nos pas baladeurs vers Térénez en Plougasnou et bien au-delà, l’ancien jardin du château de Trodibon vit depuis des années à l’abri d’un grand mur qui l’enclôt, au rythme des activités proposées par l’équipe associative de Traon Nevez. Celle-ci anime le site du même nom appartenant à la Fondation Massé Trévidy qui gère une trentaine d’établissements sociaux ou médico-sociaux dans le Finistère. Le jardin, avec son potager et son verger, s’est ainsi longtemps conjugué en mode partagé, avec des ateliers de jardinage animés par les éducateurs des jeunes de l’Institut Médico-éducatif/IME, des événements ponctuels tels que des expositions de photos naturalistes, organisés par des étudiant..e.s en BTS gestion et protection de la nature du lycée voisin de Suscinio : https://traonnevez.fr/le-jardin/.

Il est des rencontres entre vivants où parmi eux, certain.e.s humain.es entretiennent des « égards ajustés » – chers au philosophe Baptiste Morizot* – avec, non pas ce qui les environne, comme s’il s’agissait de quelque chose qui leur est extérieur, mais avec ce qui fait intimement partie de leur être, comme une altérité familière. C’est donc tout naturellement que leur verbe s’y accorde, poétiquement. En témoigne celui de Maxime s’adressant aux membres de l’association Traon Nevez, en mai 2022, pour y présenter la « note d’intention » que lui a dicté ce « Petit Jardin Discret des Spontanées ». Nous vous invitons à le découvrir ici :

Note d’Intention – Jardin Traon Nevez – Maxime Boiteux

Sur son site, à la page dédiée à Traon Nevez, la Fondation Massé Trévidy présente ainsi la démarche de Maxime : « À la suite d’une analyse du sol du potager, et après recoupement avec les dires de passants, il a fait une proposition d’aménagement atypique du jardin : valoriser les adventices présentes (les « mauvaise herbes ») en retrouvant leurs propriétés pharmaceutiques, culinaires et architecturales. »

Maxime devant un tas de foin, à la fois propice à la relaxation des corps et à l'amendement du sol

S’en est suivi une étape préparatoire dans le cadre d’un stage de deux semaines sous la houlette de Tiphaine Hameau, en vue d’analyser le sol du lieu et d’y effectuer un impressionnant relevé des végétaux, tant par sa diversité que par l’inventivité humaine à les nommer et les qualifier, telles la Scrofulaire noueuse, la Potentille rampante, l’Eupatoire chanvrine, la Houlque laineuse, la Buglosse toujours verte et bien d’autres…

Puis Maxime a investi le jardin tout au long du mois d’août 2022 pour une résidence de travail au cours de laquelle nous l’avons donc rencontré et où il nous expliqua sa démarche de ménagement bien plus que d’aménagement du lieu. En partant toujours du faire avec l’existant, le spontané végétal, forcément évolutif – le fameux « jardin en mouvement » cher au jardinier Gilles Clément -, la gestion sur place des eaux de pluie, des déchets (rien ne sort, tout se transforme, comme ces ronces qui ont quitté les abords du lavoir de Traon Nevez pour nourrir et décompacter le sol), l’installation de pyramides de cultures, de haies sèches ou haies de Benje, la prise en compte des insectes et auxiliaires, le jardin devenant également un poste d’observation animalière. Enfin la volonté de transmettre la dynamique impulsée à d’autres forces vives humaines, l’esprit collectif restant la priorité de l’équipe de Traon Nevez.

Entretien estival avec Maxime expliquant sa démarche

Depuis les débuts de son aventure, Maxime tient un carnet de bord fort bien documenté et partagé sur son compte Instagram (https://www.instagram.com/club_du_vivant/), avec des écrits, des photos, des dessins, et  sur lequel il consigne tout ce qu’il a entrepris et continue de faire, dans cette si belle collaboration avec le vivant.

Et puis l’automne s’en est venu. Et puis l’hiver. D’une saison l’autre, Maxime revient ponctuellement en ce jardin. Entre temps, il s’est installé en Ille-et-Vilaine, en tant que paysagiste naturel. Sur sa carte de visite, un blason on ne peut plus explicite associant végétal, animal et quelques mots : « Born to baie wild »!

En février dernier, nous sommes revenus à leur rencontre, Maxime et le Petit Jardin Discret des Spontanées. Ils nous y ont montré comment les végétaux se sont appropriés les lieux, « véritables petits hôtels à organismes vivants », non sans avoir fait l’éloge évidente de la lenteur et de la contemplation. Maxime mettant l’accent sur la parcimonie des gestes et des ressources fossiles : « depuis l’aménagement de cet été, un seul coup de tondeuse, soit ¾ litres d’essence sans plomb pour 3600m2 sur 6 mois. Un fauchage annuel effectué avec Maksen, un étudiant en BTS GPN de Suscinio et des zones laissées à la pousse sauvage de graminées. » Les haies sèches installées abritent moult insectes, rongeurs, hérissons, oiseaux ainsi que des graines locales amenées par des rouges-gorges, moineaux et autres petits descendants de dinosaures à plumes dont l’évocation appelle ces mots habités de Baptiste Morizot* : « Nous avons tous, nous vivants, un corps épais de temps, fait de millions d’années, tissé d’aliens familiers, et bruissants d’ancestralités disponibles ».

Ainsi va la vie en ce jardin dont la tranquillité est jusqu’à présent à peine dérangée par les visites des promeneuses et promeneurs qui franchissent toujours la première fois ses grilles – très souvent ouvertes – avec un étonnement teinté de joie paisible… et aussi quelque lecture informative à l’entrée du jardin, l’apport de graines de connaissance sur les occupants végétaux et animaux favorisant leur respect.   Car telle a toujours été la volonté de l’association et désormais celle de Maxime : que ce lieu reste accessible à toutes et tous, dans le respect de ses occupants, passagers ou plus durables, comme par exemple les quelques arbres fruitiers pour lesquels, Raymond Lachuer, expert local de la taille et membre de l’association Bretagne Vivante, est venu il y a quelques semaines partager son savoir-faire, ou encore le projet à venir de buvette estivale axé sur les plantes locales.

Le printemps est là.

« Tel un îlot d’intimité entre eux mondes, celui des grands arbres et celui des imposants Homo Sapiens. Il accueille, discrètement dressée au ras du sol, une considérable richesse de spécimens à feuilles prenant racine dans sa longue carrière de terre agricole à présent apaisée. Sol riche, sol varié, sol préservé comme un trésor enfoui que nul promeneur ne saurait deviner… Et pourtant cette véritable richesse du jardin, agrémentée par des millions d’années d’activité souterraine, par plusieurs décennies de travail en surface et surtout par une conservation minutieuse à l’état déruption végétale, ne demande qu’à s’épanouir » – Maxime Boiteux.

* « Manières d’être vivant », par Baptiste Morizot (éditions Actes Sud, collection Mondes Sauvages – Pour une nouvelle alliance, 2020).

Crédits photos : Maxime Boiteux, Marie-Annick Troadec, Laurence Mermet.