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Des visites à domicile pour lutter contre la précarité énergétique

Dans son étude « la précarité énergétique » menée en 2020, le ministère de la transition écologique estime qu’un ménage français sur dix souffre de précarité énergétique. Cela signifie que ces personnes ont des difficultés à « disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de leurs besoins élémentaires, en raison de l’inadaptation de leurs ressources ou de leurs conditions d’habitat ». Un chiffre qui a certainement augmenté suite à la crise énergétique que nous traversons ces dernières années.

Sont concernés les ménages qui rencontrent régulièrement des difficultés à honorer leurs factures d’énergie et d’eau ainsi que ceux qui se plaignent de souffrir du froid chez eux, à cause d’une mauvaise performance thermique de leur logement ou de la vétusté de leurs systèmes de chauffage. Une situation exacerbée par la flambée des coûts de l’énergie de ces dernières années !

Les conséquences de la précarité énergétique sont multiples : privations sur des budgets comme l’alimentation ou l’éducation, dégradation du bâti, problèmes de santé, risques d’incendie et d’intoxication au monoxyde de carbone, dégradation des relations avec le bailleur, isolement, etc.

Pour venir en aide à ces ménages, il existe divers accompagnements socio-techniques, comme les visites eau énergie, mises en place par une quarantaine de collectivités en France, dont le conseil départemental du Finistère. Pour en bénéficier, il faut être locataire ou propriétaire occupant et être éligible au plafond dérogatoire du fonds de solidarité pour le logement (FSL).

Les ménages peuvent alors bénéficier gratuitement d’un diagnostic technique incluant l’appréciation du bâti, l’analyse et conseils sur les équipements et questionnement sur les habitudes de consommation pour trouver des solutions personnalisées durables et adaptées. Selon les besoins, ils peuvent aussi recevoir des petits équipements, comme des rideaux isolants, mousseurs, bas de porte, ampoules LED, ou parfois même des subventions complémentaires pour le renouvellement d’équipements ou des travaux d’amélioration du logement.

Pour plus d’information les ménages concernés peuvent se renseigner auprès des CDAS du territoire ou des agences locales de l’énergie et du climat, qui sont habilitées à réaliser ces visites. Les parents, les proches, les voisin.es ou encore les associations d’aide aux personnes en difficulté peuvent aussi être de précieux donneurs d’alerte.

A lire aussi, le portrait que nous avons consacré à Nolwenn Ragel, chargée de mission précarité énergétique chez Heol, qui effectue justement des visites à domicile.

HEOL, l’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix, œuvre pour la transition énergétique et climatique en Pays de Morlaix. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org .




La part de l’action individuelle dans la lutte contre le changement climatique

C’est indéniable : la prise de conscience sur les enjeux climatiques a fait un bond en avant ces dernières années, et une grande partie des citoyens est désormais au fait de la gravité de la situation. Néanmoins, cette prise de conscience tarde à se traduire par des actions concrètes.

Cela s’explique notamment par l’impression généralisée que ce sont aux autres d’agir, et que les gestes que l’on applique à titre individuel sont déjà suffisants, ou au contraire, qu’ils sont trop anodins pour changer les choses. Les différents acteurs – pouvoirs publics, entreprises, citoyens, monde financier, associations, etc. – se renvoient la balle en pointant du doigt les responsabilités et manquements des autres.

Il est pourtant plus que temps d’agir : il faudrait au moins diviser par 5 notre empreinte carbone à l’horizon 2050, pour parvenir aux 2 tonnes équivalent CO₂/personne/an et être ainsi compatibles avec l’accord de Paris ! La question est : dans quelles proportions l’action individuelle peut-elle participer pour atteindre cet objectif ?

Dans sa publication « Faire sa part ? » de 2019, le cabinet de conseil Carbone 4* a étudié plusieurs scénarios pour évaluer l’impact probable qu’auraient des changements de comportements des citoyens sur l’empreinte carbone. Pour cela, ils ont établi une douzaine d’actions relevant de la volonté seule des individus, combinant des petits gestes du quotidien (s’équiper en ampoules LED, boire de l’eau du robinet…) et des changements de comportements plus ambitieux (manger végétarien, ne plus prendre l’avion…), tous réalisables sans investissements.

A cela, ils ont ajouté des actions avec investissements (rénovation thermique du logement, changement de chaudière…), leviers majeurs dans la réduction de l’empreinte carbone. Ils en ont conclu que l’ensemble de ces actions pourrait permettre une baisse de 45 % de l’empreinte carbone pour un scénario « héroïque » pour lequel tous les citoyens appliqueraient systématiquement toutes les actions ; ou une baisse de 20 % pour un scénario « réaliste » basé sur un engagement personnel modéré, ce qui représente le quart de l’effort nécessaire pour atteindre les objectifs.

Cela signifie que l’engagement personnel est loin d’être négligeable, à condition de ne pas se cantonner à des actions symboliques. Eteindre la lumière ou faire le tri n’ont qu’un impact minime alors que supprimer la viande de son alimentation ou covoiturer systématiquement font une vraie différence !

Mais si cet engagement des individus est incontournable, il reste largement insuffisant pour atteindre les objectifs de décarbonation des modes de vie. Dans une société fondée depuis près de deux siècles sur la promesse d’une énergie abondante et bon marché, la transition ne pourra se faire qu’en impliquant tous les acteurs et en cumulant toutes les actions.

Prenons l’exemple de l’Etat : il est le seul à même d’édicter des règles pour réorienter les investissements dans les filières décarbonées, mettre en place des incitations fiscales et réglementaires adéquates ou conditionner les accords commerciaux au climat si nécessaire. Il est le seul à pouvoir négocier avec l’Europe, qui a une compétence réglementaire sur beaucoup de sujets liés au climat. Il doit aussi montrer l’exemple au sein de ses services et sur le patrimoine public.

Les entreprises et industries, quant à elle, doivent se questionner sur leur dépendance aux énergies fossiles, leurs activités, choix d’investissements ou implantations géographiques, et réorienter leurs stratégies pour réduire drastiquement leur impact.

Ce n’est qu’en agissant collectivement, chacun à sa mesure, que l’on parviendra à décarboner notre société et envisager un futur souhaitable pour nos générations et les générations à venir.

* Fondé en 2007 par Jean-Marc Jancovici, et Alain Grandjean, Carbone 4 est un cabinet de conseil sur les enjeux énergie climat.

L’agence locale de l’énergie et du climat HEOL œuvre pour la transition énergétique et climatique en Pays de Morlaix. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org 




Calculer son empreinte carbone pour agir en faveur du climat

La notion d’empreinte carbone est intéressante pour qui souhaite réduire concrètement son impact sur le climat.

Il s’agit de l’inventaire des gaz à effet de serre par grands secteurs (alimentation, transport, …), présenté sous une forme simple et accessible à toutes et tous. Souvent exprimée à l’échelle d’un pays, l’empreinte carbone peut aussi être estimée par individu, en divisant l’empreinte nationale par le nombre d’habitants, ou calculée de façon plus précise, grâce à des simulateurs en ligne.

Le calcul inclue les gaz émis à l’étranger si leur production est destinée à satisfaire la consommation du pays donné. Par exemple, les émissions liées à la fabrication d’un smartphone en Chine à destination du marché français seront incluses dans l’empreinte carbone de la France.

Par soucis de vulgarisation, les gaz responsables de l’effet de serre – vapeur d’eau, dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote, etc. – sont convertis en « équivalent carbone », c’est-à-dire en la quantité de CO₂ qui aurait le même impact climatique. En effet, les différents gaz ont tous un impact différent sur l’effet de serre, en termes de pouvoir de réchauffement et de durée de vie dans l’atmosphère.

Selon les sources et méthodologies utilisées, l’empreinte carbone annuelle d’un Français oscille entre 9 et 12 tonnes équivalent CO₂ (t éqC0₂) en moyenne. On retient souvent le chiffre de 10 tonnes, qui permet de donner un ordre de grandeur simple et parlant.

Or, il faudrait arriver à moins de 2 tonnes par an et par personne pour espérer contenir le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2°C, et de préférence à 1,5°C à l’horizon 2100 par rapport aux niveaux préindustriels, comme le prévoit l’accord de Paris, signé lors de la COP21.

Les 2 tonnes peuvent être vues comme un objectif qui permet d’établir une trajectoire d’action. Mais il ne s’agit que d’une moyenne, et, pour caricaturer, une personne végétarienne, se déplaçant principalement en vélo et ayant une consommation responsable aura un impact bien plus faible qu’une personne carnivore, se déplaçant fréquemment en voiture et en avion !

Il est donc nécessaire de commencer par évaluer sa propre empreinte carbone pour pouvoir agir. Pour cela, il existe plusieurs simulateurs, le plus connu étant « nos gestes climat » de l’Ademe (https://nosgestesclimat.fr/). Ce dernier classe les différentes émissions par catégories : alimentation, transport, logement, services publics et divers. Un test qui ne prend pas plus de 10 minutes et permet de mieux comprendre son impact personnel et ses pistes d’action pour le réduire.

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Des vacances plus écologiques et moins énergivores

Secteur qui a le vent en poupe, le tourisme draine de plus en plus de monde année après année : environ deux milliards d’humains devraient profiter des joies du tourisme en 2030 ! Une tendance qui n’est pas sans conséquences sur l’environnement et le climat, puisque l’Ademe estime à environ 8 % la part des émissions de gaz à effet de serre liés à l’industrie du tourisme. Cela est surtout dû à l’essor des vols en avion, notamment via des compagnies low cost qui permettent des voyages plus fréquents, plus courts mais aussi plus lointains. A titre d’exemple, deux vols par an entre Paris et les Canaries puis entre Paris et Venise émettent plus d’une tonne de CO2 par personne, équivalent à un an de chauffage d’un petit logement.

Pour des vacances plus écologiques, il est conseillé de privilégier des destinations plus proches et des transports moins polluants, comme le train, le car, le vélo ou le covoiturage. Si la seule option est l’avion, il vaut mieux choisir des vols sans escale et de voyager avec le moins de bagages possibles. Il convient aussi de privilégier des hébergements « verts », labellisés ou non et d’éviter les activités trop polluantes et énergivores, en se concentrant par exemple sur le repos, la reconnexion à la nature et les activités non motorisées : promenade, sortie à vélo, randonnée en raquettes, kayak, planche à voile, snorkeling…. Bien sûr, il convient de ne pas abuser de la climatisation ou du chauffage, même si leur coût est inclus dans l’hébergement !

Il est aussi possible de limiter les consommations énergétiques dans un logement laissé vacant pendant la période de congés, par exemple en coupant le ballon d’eau chaude pour un séjour de plus de 4 jours ou en débranchant le réfrigérateur et le congélateur, qui au passage consommeront moins une fois dégivrés !

Les veilles des appareils, tels que la télévision, l’ordinateur, la box ou la console de jeux sont aussi à prendre en compte. Il suffit de les débrancher pour éviter des consommations inutiles. De plus, cela évitera les risques potentiels de surtension et de pannes liées aux orages par exemple.

En revanche, il ne faut pas débrancher la VMC ! Cette dernière est nécessaire à la bonne santé du logement, qu’il soit occupé ou non.

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Adapter son logement aux chaleurs estivales

Avec le dérèglement climatique, les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et intenses. Il est donc recommandé d’adapter son logement pour faire face aux problématiques de surchauffe et d’inconfort liés aux températures élevées.

Pour y faire face, il serait malvenu de se suréquiper en climatiseurs ! Ces derniers aggravent le problème, avec des consommations d’électricité accrues à une période où une grande partie des centrales nucléaires sont en maintenance, et une libération importante de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. La climatisation est loin d’être nécessaire dans nos régions tempérées et devrait être réservée aux populations les plus vulnérables (les personnes âgées par exemple) ou aux logements situés dans les zones les plus bruyantes.

Au-delà des gestes de « bon sens » : fermer les volets en journée, ouvrir en grand les fenêtres la nuit pour brasser l’air…, des alternatives existent pour protéger son logement des grosses chaleurs.

Il est tout d’abord possible d’engager des travaux d’isolation, notamment de la toiture, qui est la zone apportant le plus de chaleur en été. On peut aussi procéder à une isolation des murs, si possible par l’extérieur, mais également efficace (et moins couteuse) par l’intérieur. Certains isolants possèdent de bonnes propriétés thermiques, été comme hiver. La ouate de cellulose ou la laine de bois, pour ne citer qu’elles, ont un bon déphasage thermique : elles ralentissent davantage le transfert de chaleur que la laine de verre ou de roche ; la chaleur se diffuse alors lentement à travers les parois pour pénétrer dans le logement uniquement le soir.

En cas de réfection de toiture ou de ravalement de façade, il est conseillé de privilégier des couleurs claires, qui réfléchissent mieux les rayons du soleil. Il en va de même pour les protections solaires, qui aident à limiter l’entrée de la chaleur, notamment sur les baies et fenêtres situées au sud et à l’ouest. Il existe quantité de choix (volets occultants, stores, brise-soleil orientables… ) et seront d’autant plus efficaces si elles sont placées à l’extérieur du logement plutôt qu’à l’intérieur. 

Les végétaux offrent également de multiples possibilités pour rafraichir une terrasse, un balcon, une fenêtre ou un mur ensoleillé. Au-delà d’offrir de l’ombre sur les façades et autour du logement, ils entretiennent une fraicheur confortable en cas de forte chaleur, grâce au phénomène d’évapotranspiration. Les végétaux à feuilles caduques, qui tombent en automne, sont une bonne alternative, puisqu’ils procurent un agréable ombrage en été, et ne masquent pas le soleil en hiver. Il existe également des essences adaptées au climat et globalement plus résistantes en cas d’épisode de sécheresse.

Pour finir, il faut à tout prix éviter de bétonner les allées et plates-bandes des maisons et opter plutôt pour des graviers ou pavés filtrants, qui n’accumulent pas la chaleur, et facilitent l’infiltration de l’eau dans le sol afin d’en préserver la qualité et de limiter les risques d’inondation.

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Energies renouvelables : le point sur la situation en France

Le 10 mars 2023, la France a promulgué une loi visant à accélérer la production d’énergies renouvelables sur le territoire, une étape jugée nécessaire pour rattraper le retard pris en la matière.

En effet, si la France s’est engagée, via différentes lois, à porter à un tiers la part d’énergies renouvelables dans son mix énergétique pour 2030, elle est loin d’avoir atteint les objectifs ! En 2020, elle fut même le seul pays à écoper d’amendes de l’Union européenne pour le retard affiché, puisqu’elle dépassait tout juste les 19 % d’énergies renouvelables ! Un taux largement inférieur à ceux affichés par les leaders en la matière – la Suède, la Finlande, le Danemark – mais également par d’autres pays, comme la Lettonie, l’Estonie, l’Autriche, le Portugal ou encore la Croatie.

Ce retard s’explique notamment par le poids du nucléaire, principale source de production d’électricité, ou encore par le retard pris dans le lancement de certaines filières.

Selon les dernières données publiées par le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, c’est l’énergie issue de la biomasse qui est l’énergie renouvelable la plus consommée en France (7 %). Cette dernière provient du bois, des résidus agricoles et des déchets. S’ensuit l’énergie hydraulique, issue des barrages (4 %), alors que l’énergie éolienne et solaire restent encore tout à fait marginales, avec respectivement 2 % et 1 % de l’énergie finale consommée en France.

On peut donc espérer que loi d’accélération aura bien un impact sur le mix énergétique français ! Cette dernière s’articule autour de 4 axes : planifier les projets d’énergies renouvelables sur les territoires, simplifier les procédures, mobiliser du foncier artificialisé pour déployer du solaire et de l’éolien, et enfin mieux partager la valeur générée par ces énergies.

Elle prévoit notamment de cartographier les zones terrestres et maritimes favorables à l’implantation d’énergies renouvelables, d’équiper les parkings extérieurs de plus de 1500m² de panneaux solaires ou encore de donner aux collectivités et leurs administrés la possibilité de prendre part aux projets de production d’énergies renouvelables, comme les collectifs d’énergie citoyenne.

L’agence locale de l’énergie et du climat HEOL œuvre pour la transition énergétique et climatique en Pays de Morlaix. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org .