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L’idée sortie. Les cultures alternatives en fête à Morlaix

Tout commence à 14h. Avec des thématiques aux noms fleuris : l’oignon fait la force, groove patate et mignoned an douar. Chaque thématique est portée par un groupe d’étudiants en BTS gestion et protection de la nature.

Commençons par le groove patate. À 14h donc, et jusqu’à 18h, animation musicale ! Avec accordéon, violon, flûte irlandaise… De 18h à 23h, place aux concerts avec 4 free 2 be et Kanaky Vibes. Ça va groover !

Passons aux amis de la terre (mignoned an douar) qui proposent, de 14h à 18h, des animations autour du potager, de l’artisanat et des ateliers créatifs divers (semis, land-art…).

Enfin, les étudiants de l’oignon fait la force organisent, de 14h à 18h00, des animations et des expos avec différents intervenants comme le Buzuk, EcoBretons… Et de 16h30 à 18h, vous pourrez assister à un ciné-débat.

 

Samedi 30 avril, journée autour des cultures alternatives, au lycée Suscinio de Morlaix. Prix libre, produits locaux, buvette, restauration, produits bio.




Ecodis, l’entreprise en phase avec ses valeurs

En passant près de la zone de Kerboulard, à Saint-Nolff (56), le regard est attiré par un grand bâtiment en ossature bois. Ce sont les locaux d’Ecodis. Cette entreprise, qui s’est installée dans le Morbihan en 2004, distribue des produits non-alimentaires biologiques. « Nous fournissons essentiellement les magasins bio », précise Didier Le Gars, créateur et directeur d’Ecodis.

Depuis trois ans, l’entreprise conçoit également toute une gamme de produits, des ustensiles de cuisine aux textiles, en passant par les cosmétiques, les sacs en coton pour les magasins de vrac, la peinture ou les brosses. « Nous avons plus de 1800 références qui répondent à cinq cahiers des charges différents », détaille Marie-Laurence Le Ray, directrice adjointe en charge de la communication.

Encourager la production bio en France

En concevant ses produits, Ecodis a une maîtrise complète de la production. « Nous pouvons ainsi faire des choix plus exigeant. Par exemple, l’huile de nos savons est bio et française. Nous sommes les seuls à faire ça. C’est un bon moyen d’encourager la production bio en France », se réjouit Didier Le Gars.

Afin d’être en cohérence avec les valeurs prônées par l’entreprise, les produits sont conçus et produits au plus près. En 2015, plus de la moitié des matières premières et marchandises achetées par Ecodis provenaient de France. Et seulement 10% venait de pays non-limitrophes.

Pour la production, Ecodis fait appel à six Esat et emploie une centaine de personnes en sous-traitance. De plus, sur son site de Saint-Nolff, une trentaine de personnes est employée. L’entreprise propose à ses salariés de faire 35h sur quatre jours : « Ils peuvent ainsi mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle ». Les employés profitent également d’un intéressement aux résultats de l’entreprise et l’écart est réduit entre le plus bas et le plus haut salaire. « Nous avons l’idée d’une économie différente et qui fonctionne ! Ce n’est pas de l’utopie, ça fait 16 ans que nous faisons des bénéfices », se félicite Didier Le Gars.

Financer des projets solidaires

Depuis deux ans, l’entreprise réalise chaque année son bilan carbone et le compense intégralement. L’an dernier, Ecodis a ainsi financé un projet de reforestation dans le Yunnan, en Chine. En 2014, ce sont des réchauds améliorés pour le Cambodge qui ont été financés. « Ce sont des actions très concrètes, pas forcément 100% décarboné, mais totalement pragmatiques », détaille le directeur d’Ecodis. L’entreprise finance aussi des projets solidaire et écologique : « Nous avons le goût pour les petits projets, concrets avec un intérêt écologique ou solidaire. Nous y consacrons 0,5% de notre chiffre d’affaires, soit 45 000 € en 2015 ». En 2015, ce sont 18 projets qui ont été soutenus. 40% de ces projets étaient situés en France, dont la moitié autour de Saint-Nolff.

Ecodis se veut en avance sur son temps et en cohérence avec ses valeurs, comme le souligne Didier Le Gars : « À notre époque, beaucoup de pouvoir est économique. L’entreprise n’a pas qu’une finalité financière. Elle a aussi une utilité sociale et de régulation. Dans 30 ans, de nombreuses entreprises fonctionneront comme nous, avec une volonté de cohérence entre les produits que l’on vend, le fonctionnement en interne, la relation avec les clients et les fournisseurs, et la notion de solidarité ».

 

Plus d’infos :

www.ecodis.info




L’idée sortie. Un week-end anti-nucléaire

Samedi 23 avril, dès 10 h, Mona et Michel Hugot de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus nous présenteront leur film réalisé en 2015 sur le laboratoire Belrad créé par Vassily Nesterenko au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl et répondront aux questions sur la situation dans les territoires contaminés par la catastrophe de Tchernobyl.

À partir de 14 h, Roland de Penanros, de l’Université Européenne de la Paix, présentera la situation du nucléaire militaire et Alain Rivat, de Stop nucléaire 56, fera le lien avec le nucléaire civil. Il parlera de la nécessité de se mobiliser pour un arrêt immédiat du nucléaire civil et militaire.

Dès 15h45, mise en place du cortège pour se rendre à la centrale de Brennilis. En tête de cortège, la stèle à l’irradié inconnu.

À 17 h, projection d’un extrait du film « Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s’éteindre » suivi de l’intervention d’Annie-Thebaud-Mony, directrice de recherches à l’INSERM et de Michel Marzin, ancien technicien de la centrale de Brennilis.

Cette journée se terminera par un fest-noz à prix libre avec Les Arriérés, Bodériou/Le Hir, Boest an Diaoul, Coadou/Le Moigne, Chuchumuchu, Douar Hud, Herrou/Mayor, Le Goff/Gouez, Mathilde Bodériou, Paotred ar Riwall, Quéré/Hervé, Re an Are, Robic/Pérennes, Tri an Ifern.

 

Dimanche 24 avril, une vélorution partira, à 11h, de l’ancienne gare de Crozon pour une arrivée devant la base de l’Ile au Longue. Pique-nique au port du Fret.

 

Plus d’infos

www.fan-bretagne.org




Ressourcerie. «Faire prendre conscience aux gens qu’il y a trop de gaspillage»

Pouvez-vous nous expliquer le concept de Récup’R ?

Nous collectons tout ce qui peut être valorisé sur les trois déchetteries du territoire, à Gourin, Le Faouët et Guémené. Nous avons un agent par déchetterie qui va voir les gens pour leur expliquer le concept et récupérer ce qu’ils veulent bien donner. Nous récupérons tout type d’objets sauf l’électronique et les vêtements.

Les objets sont ensuite ramenés au Faouët où nous avons notre hangar. Il est partagé entre l’atelier et la boutique. Les objets sont nettoyés, réparés si besoin et pesés avant d’être envoyés en boutique.

 

Comment fonctionne la ressourcerie ?

Il y a deux volets à Récup’R. Le volet environnemental, avec la récupération d’objets, et le volet social. La ressourcerie est également un chantier d’insertion. Les dix agents sont en contrats d’insertion de 6 mois. Ils bénéficient d’un accompagnement médico-social et professionnel. Nous essayons d’enlever le maximum de frein pour faciliter le retour à l’emploi et le mieux-être.

 

Près de deux ans après l’ouverture, pouvez-vous faire un premier bilan ?

L’ouverture était très attendue par la population locale. Rare sont les gens qui refusent de donner. On essaye de faire prendre conscience aux gens qu’il y a trop de gaspillage.

En 2015, 60 tonnes d’objets ont été récupérées. Et nous sommes limités par la capacité du bâtiment !

Nous avons également un bon retour des agents qui sont passés par chez nous. Certains sont entrés en formation, d’autres suivent un parcours de soin ou ont retrouvé un emploi. Il y en a même qui ont créé leur boite !




Un tour du monde à la voile et sans déchet

« Nous avons toujours été proches de la mer. On s’intéressait donc à différents projets comme Nomade des mers ou EcoSailing Project, explique Robin, le responsable partenariat du projet. Ils nous ont donné envie de partir à la voile mais on cherchait une ligne rouge, un axe qui donne du sens à notre expédition. On a fini par penser au zéro déchet, qui fédère beaucoup de choses du développement durable : le gaspillage, l’économie circulaire… » Le projet Sailing for change est né !

Les quatre amis commencent à organiser leur tour du monde en mars 2015. Ils se retrouvent chaque semaine pour faire avancer le projet, définir des objectifs. Ils partent aussi à la recherche de partenaires. « On a définit trois types de missions avec nos partenaires. Pour les missions scientifiques, nous allons travailler avec le RIEM pour faire des relevés de planctons, de micro et de macro-déchets. Nous allons aussi, en partenariat avec jcommops, déposer des balises Argos pour étudier la météo et les courants marins. Nous voulons faire un travail pédagogique, avec le collège de Rhuys, l’université Paul Valéry de Montpellier, l’Esat d’Arzon et une maison de retraite, afin de faire de la sensibilisation sur la question des déchets mais aussi pour faire voyager ceux qui ne le peuvent pas. Enfin, sur un aspect plus technique, nous testerons un hydrogénérateur mis au point par Save Marine, des fils de pêche et des contenants en bioplastique, développés par Sea Bird, ainsi qu’une alternative à l’anti-fooling en nano-particule. »

Une web-série et des reportages

D’autres partenariats sont également signés ou en passe de l’être. Les quatre garçons vont ainsi réutiliser les techniques low-tech découvertes par Nomade des mers. Ils bénéficient également du soutien et des conseils de Zéro Waste France.

Leur bateau, appelé Ekolibri, est un GinFizz de 11,6 mètres de long. Actuellement à Martigues, près de Marseille, il sera convoyé en Bretagne à partir de mi-mai. Cette remontée, avec un crochet par les Açores, servira de test. À partir de mi-juillet, Ekolibri rejoindra le chantier du Redo, à Arzon, pour les travaux et l’aménagement. « Nous voulons valoriser à fond la réutilisation de matériel. Nous sommes donc en contact avec des skippers pour récupérer du matériel professionnel. »

Le départ est prévu fin octobre-début novembre. Le tour du monde des aventuriers sans déchet doit durer deux ans. En chemin, ils comptent réaliser une web-série autour de la thématique « Comment vivre sans déchet ? ». Et à chaque escale, ils réaliseront des reportages sur les initiatives en faveur du développement durable.

 

Plus d’infos

www.sailingforchange.com




Le Buzuk, une monnaie locale et sociale

L’aventure du Buzuk démarre en mai 2012. Suite à une soirée-débat organisée par l’Adess, un groupe de réflexion se met en place. Depuis, une association, Pour une monnaie locale en pays de Morlaix, a été créée et une dizaine de bénévoles porte ce projet au sein d’un comité de pilotage. L’Adess a mis un service civique à disposition de l’association afin d’accompagner le projet jusqu’à sa concrétisation.

Les objectifs du Buzuk sont multiples. Cet outil de paiement utilisé en complément de l’Euro permet une réappropriation de la monnaie par les citoyens. « C’est également un outil d’éducation populaire pur comprendre ce qu’est la monnaie », souligne Marie, membre du comité de pilotage.

Une dimension sociale très importante

Les monnaies locales complémentaires favorisent l’économie réelle non spéculative, le développement des circuits courts et des liens sociaux. « Le Buzuk reste dans le pays de Morlaix. Il n’a pas vocation à en sortir, explique Marie. La dimension sociale est très importante pour nous. »

Pour l’heure, plus de 70 prestataires se sont manifestés dans tout le pays de Morlaix. « Nous avons une ferme équestre, des producteurs, des restaurants, des bars, des coiffeurs, des boulangers et même un magasin de réparation de téléphone ! Le but, c’est de créer des réseaux entre les prestataires et qu’ils l’utilisent entre eux », se réjouit la bénévole de l’association.

Le lancement officiel du Buzuk est prévu pour septembre prochain. « Nous avons récolter plus de 6000 € lors d’une campagne de financement participatif. Cet argent nous servira à imprimer les billets. »

D’ici là, l’association espère renforcer l’équipe de bénévoles et étoffer le réseau. « Nous sommes en train de terminer les règles de fonctionnement du Buzuk », précise Marie. En attendant, les membres de l’association peuvent se réjouir de l’engouement citoyen autour de la monnaie locale morlaisienne : « On a organisé trois ciné-débats autour du film Demain. À chaque fois, ça a boosté le financement participatif ! Et tous les mois, on organise un café Buzuk au Ty Coz. Les gens connaissent le projet et il est bien accueilli. »

À Morlaix comme ailleurs, une nouvelle manière de penser les échanges est en marche et il semble que rien ne puisse l’arrêter.

 

Dimanche 24 avril, Assemblé générale de l’association Pour une monnaie locale en pays de Morlaix. De 17h à 19h, à la salle du cheval blanc, à Plourin-les-Morlaix.