Les Nuits des Forêts reviennent en Bretagne, notamment en baie de Morlaix

La 5ème édition nationale « Les Nuits des forêts » se décline durant tout ce mois de juin, avec une attention particulière au respect des sites naturels, des sites verts et de la biodiversité* où s’organisent la plupart des événements proposés dans le cadre de ce festival. Et à nouveau, une belle programmation bretonne à découvrir en détail sur : https://nuitsdesforets.com/edition-2025/.
« D’année en année, l’appel de la forêt grandit. Les arbres et les forêts ont toujours peuplé nos imaginaires, et sont aujourd’hui plus que jamais des symboles des luttes citoyennes comme de leurs espoirs. Les forêts sont des lieux de refuge, des lieux de ressourcement où de nombreux Français pratiquent des activités sportives, ludiques, de détente ou de bien-être. Elles sont aussi à la croisée de nombreux débats de société qui questionnent l’équilibre entre leurs trois grandes fonctions : environnementale, économique et sociale.
Portées par l’envie de rapprocher les citoyens des forêts proches de chez eux, publiques comme privées, et de fédérer une grande diversité d’acteurs autour des enjeux majeurs auxquels elles sont aujourd’hui confrontées, les Nuits des Forêts s’inscrivent dans une démarche sensible et conviviale pour mieux découvrir, partager et s’émerveiller aux côtés de ceux qui font la forêt. » – Les organisateurs de l’événement national.
Parmi les belles propositions bretonnes qui se déroulent au cours de ce mois je juin, arrêtons-nous en baie de Morlaix, sur le magnifique site de Traon Nevez (au Dourduff-en-mer, sur la commune de Plouezoc’h), où l’association du même nom et sa dynamique équipe de bénévoles réitèrent pour la seconde fois sa participation au festival, accompagnée d’artistes et de naturalistes. Elles et ils nous invitent à « venir « toucher » le petit bois de Traon Nevez – le toucher du doigt, de la main -, à se prêter au jeu de rituels, à se promener, à partager, et ce faisant, à se laisser toucher par le charme du lieu. »
Cet événement festif se déroulera le samedi 14 juin, offrant une approche féconde de la forêt, à la fois artistique et pédagogique, « pour cultiver le rêve d’un avenir meilleur, encourager à oeuvrer pour, en renouant avec le vivant. »
Touchons du bois
De l’Europe antique puis chrétienne à l’Asie mystique, en passant par les Amériques précolombiennes, toucher du bois a été un geste universel, variant dans ses formes mais constant dans son essence, une invocation des esprits bienfaiteurs de la forêt, une sollicitation de leur protection face aux aléas du destin – ou de la grâce divine dans le monde chrétien.
Toucher du bois a survécu jusqu’à nos jours comme une superstition, un petit rituel que l’on exécute pour se rassurer, pour espérer que nos paroles ne jettent pas le mauvais sort sur nos espoirs et nos projets. En participant à l’événement “Touchons du bois” dans le contexte global actuel, peu propice à l’optimisme, le public est invité à lier son sort à l’essence du vivant, afin de conjurer l’infortune qui menace, et cultiver l’espoir d’un futur meilleur.
Mais l’expression ne renvoie pas exclusivement au registre de la superstition ou du sacré. Toucher du bois, c’est littéralement poser ses mains sur la matière, ressentir sa surface, sa chaleur, constituant ainsi une expérience physique, sensorielle et créative, ce que les artistes et artisans mettent en œuvre quotidiennement dans leur pratique avant de transformer et de sublimer leur médium.
L’édition de cette année propose donc au public de «toucher» le petit bois de Traon Nevez – le toucher du doigt, de la main – de se prêter au jeu de rituels, se promener, partager, et ce faisant, se laisser toucher par le charme du lieu.
Un parcours artistique dans le bois de Traon Nevez
Un parcours artistique dans le bois présentant des installations réalisées spécifiquement pour l’occasion par 5 artistes contemporains. Les oeuvres réalisées lors de la précédente édition sont également visibles. Une balade nocturne, guidée par les artistes, est proposée à la tombée du jour. Une exposition “Touchons du bois”, dans la galerie de Traon Nevez, fera écho aux œuvres réalisées dans les bois.
Les artistes présent.es sont:
Daniela Lorini, artiste et architecte bolivienne qui explore les relations entre l’homme et la nature, interroge notre paradigme anthropocentrique et invite à repenser notre lien avec le vivant. Elle joue avec l’espace, la lumière et le son pour créer des installations sensorielles. Utilisant des matériaux naturels et recyclés, elle les soumet à des processus d’altération, révélant le cycle perpétuel de la vie.
Anne Lise Nguyen sculpte le métal. Elle travaille à partir de tiges et de fils d’acier qu’elle déploie dans l’espace selon des schémas qui évoquent les courants marins, une mécanique des fluides à la fois minimale et buissonnante. Courbes souples, circonvolutions, flux dynamiques transcrivent la topographie d’un environnement organique minimal, essentialisé. C’est en invitant à présent le végétal à travers ses pièces que l’artiste cherche à poursuivre cette interpénétration des paysages.
Anne da Silva recherche les appartenances communes entre humains et non-humains, les porosités de règnes, les récits à multiples voix. A travers ses sculptures et installations, elle guette les mémoires mélangées de l’humain et du monde organique, les continuités de formes, de matières et parfois de sons. Le travail de la sculpture est central, il procède d’un temps patient de transformation d’une matière récoltée sur le terrain. Cuisson, trempage, suture, tannage … le geste artisan au service de l’émergence d’une forme. La matière devenant forme, elle stratifie de possibles histoires/récits qui de longue date se partagent, façonnant nos cultures.
Jérôme Plouzen est sculpteur sur bois, faiseur de copeaux. Inspiré par les paysages bretons, il explore librement la gravure, la peinture, la photographie ou encore l’écriture pour réaliser des œuvres qui reflètent un lien profond avec la nature et l’imaginaire.
Marie Janvier explore la terre comme matière vivante, en lien avec l’habitat et le corps. Elle crée des sculptures évoquant des abris primitifs et anthropomorphes, métaphores de la peau et de la protection. Ces formes organiques semblent émerger naturellement du sol, comme façonnées par la terre elle-même. Leur cuisson leur donne un aspect brut ou enfumé, soulignant une esthétique instinctive et non alignée.
Jo Winter est sculpteur et peintre d’arbres. Il travaille le bois directement à la tronçonneuse, le charge de son énergie, avant de le noircir ou le blanchir.
Toucher, se laisser toucher par la forêt, le bois, le vivant

Des ateliers naturalistes – notamment la création d’un fanzine cartographique pour se mettre dans la peau d’une chauve-souris de Traon Nevez – et aussi de tournage sur bois, de tampographie de modelage céramique ou encore d’impressions tinctoriales ; des démonstrations de vannerie et de rénovation d’un cotre breton ;un marché d’art et d’artisanat autour du bois ; une projection-rencontre autour du documentaire « L’appel du sauvage, Bialowieza la dernière grande forêt sauvage d’Europe » avec l’association Wild Bretagne ; une librairie éphémère dans les bois, un atelier d’écriture, des lectures sur le chemin du bois ; une cueillette de plantes sauvages suivie d’une petite cuisine… Telles sont les réjouissances proposées aux personnes qui se laisseront appeler ce jour-là par le petit bois de Traon Nevez et son équipe inter-espèces !

https://www.facebook.com/NuitsdesForets
Cet article s’est appuyé sur le dossier de presse de l’association Traon Nevez et le communiqué du festival « Les Nuits des forêts ».