Kub’Tivez vous. De Kerpert à l’Ile de Bréhat au fil du Trieux

Kub’Tivez vous. De Kerpert à l’Ile de Bréhat au fil du Trieux

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme pour ce mois d’août : une descente du Trieux dans les Côtes-d’Armor, à pied, à vélo et en kayak, avec le réalisateur Jean-Louis Le Tacon.

Jean-Louis Le Tacon, réalisateur breton né il y a plus de 70 ans près du Trieux, a entrepris de filmer ce fleuve. Armé d’un téléphone pour caméra, il explore le cours d’eau à pied, à vélo puis en kayak, s’inspirant d’une carte IGN et du livre « Les rivières bretonnes » de François Menez retraçant la descente du Trieux dans les années 1930. Son objectif :  « cinématographier le fleuve de la source à l’estuaire, pérégriner le long de ses berges, naviguer en mettant en image l’exploration des espaces, montrer l’indolence du cours d’eau sur les plateaux et sa fougue dans les dénivellations plus marquées, montrer comment il a sculpté le paysage… ».

Le périple démarre donc à Kerpert (22), plus précisément dans les marais, là où le Trieux prend sa source. Dans cette « jungle » comme il l’appelle, pas facile de suivre le fil du cours d’eau, d’abord ruisseau, puis qui s’élargit au fur et à mesure de sa course dans la vallée. La première partie du voyage aquatique de Jean-Louis Le Tacon nous transporte ainsi jusqu’à Guingamp. Les six premiers épisodes nous permettent ainsi de découvrir de nombreux trésors cachés : moulin et abbaye en ruines, mégalithes, chapelle, viaduc ferroviaire désaffecté…

La seconde étape du parcours se poursuit en kayak jusqu’à Pontrieux. Cette partie de l’itinéraire met en lumière la présence de nombreux moulins jalonnant le cours du Trieux, dont certains sont encore habités tandis que d’autres font l’objet de travaux de rénovation. Parmi les rencontres marquantes figurent des résidents ayant choisi un mode de vie alternatif en bord de rivière, ainsi qu’une fratrie engagée dans la restauration du moulin de Kerglas à Saint-Clet. Un ancien meunier partage également son expérience du métier. Par ailleurs, ce parcours offre l’occasion d’aborder les enjeux liés à la continuité écologique : certains biefs ont été supprimés pour permettre la libre circulation des poissons, une décision parfois contestée par les défenseurs du patrimoine local.

Jean-Louis arrive ensuite à Pontrieux, sa ville d’origine. Le patrimoine, en particulier les lavoirs, y est encore bien visible. Le réalisateur se rappelle alors son enfance, à jouer avec ses amis auprès de la rivière…et convoque ses souvenirs. Le moment d’évoquer également le projet de barrage au « Rocher du Corbeau », entre Saint-Clet et Pontrieux, décidé en 1976 et finalement tombé à l’eau grâce à la mobilisation des habitant.e.s de la vallée qui ne voulaient pas voir leurs habitations et leurs terrains se faire engloutir.

Enfin, nous arrivons dans l’estuaire du Trieux, où eau douce et eau salée se mélangent peu à peu. Ici, il faut cohabiter avec de nombreuses activités : tourisme, pêche, baignade, plaisance, mais aussi ostréiculture…

Arrivée ensuite sur l’Ile de Bréhat, où Jean-Louis rencontre Jean-Nicolas Cornelius, peintre des moulins du Trieux. Lui aussi a arpenté le fil du cours d’eau, avec ses pinceaux. Encore une histoire de transmission, un thème qui infuse finalement toute l’aventure de Jean-Louis Le Tacon sur le Trieux.

Le documentaire « En descendant le Trieux », composé de 4 parties de 6 épisodes est très agréable à regarder. Une belle balade rafraichissante et patrimoniale, en ces temps où la préservation des cours d’eau est plus que jamais d’actualité. On apprécie le parcours de Jean-Louis Tacon, même si la faune et la flore locale, surtout les oiseaux, restent peu présentes.

A voir sur https://kubweb.media/page/en-descendant-le-trieux-source-estuaire-riviere-jean-louis-le-tacon/

Marie-Emmanuelle Grignon