Don Bosco : un acteur majeur du social et du médico-social dans le Nord Finistère

Don Bosco : un acteur majeur du social et du médico-social dans le Nord Finistère
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Suite de notre série d’articles réalisés en collaboration avec l’Adess du Pays de Morlaix sur les acteurs locaux de l’économie sociale et solidaire. Aujourd’hui, rencontre avec l’association Don Bosco, acteur majeur de l’action sociale, du médico-social et de la petite enfance sur le nord Finistère.

Histoire

L’association laïque Don Bosco est née en 1946, à la Roche-Maurice, sur le territoire de Landerneau. Son objectif de départ était de « prendre en charge des orphelins de guerre », explique le directeur actuel, Michel Jezéquel. « Son premier métier était ce qu’on appelait à l’époque « l’éducation surveillée », la protection de l’enfance telle qu’on la nomme aujourd’hui ». Une activité que Don Bosco poursuit aujourd’hui, étant l’un des principaux acteurs du Finistère dans le domaine.

Depuis sa création, l’association a beaucoup évolué, et son histoire a été « marquée par des sollicitations extérieures, on faisait appel à nous pour ne pas que certaines activités associatives locales disparaissent », selon Michel Jézéquel.

C’est ainsi que dans les années 70, Don Bosco fait son entrée dans le champ du handicap, avec la sollicitation d’une congrégation religieuse, qui gérait un établissement à Landerneau. Don Bosco, toujours gestionnaire de cet Institut Médico-Educatif, va alors développer des activités autour de l’accompagnement des personnes handicapées.

Dans les années 80, une porte d’entrée dans le secteur de l’insertion s’ouvre pour l’association grâce à une sollicitation d’une auto-école d’insertion baptisée « Feu Vert », située à Brest. Don Bosco reprend alors ses activités. « Restée marginale pendant longtemps, l’action « insertion » s’est développée fortement depuis 3-4 ans, avec notamment la reprise de l’association Emergence, qui accompagne des personnes sortant de prison, et depuis l’année dernière avec la sollicitation de « En Route pour l’Emploi » sur la mobilité , détaille Michel Jézéquel. « Le pôle insertion est devenu conséquent ».

En 2008, Don Bosco s’est intéressée au champ de la petite enfance, avec là encore une sollicitation extérieure, pour reprendre en gestion une crèche associative parentale. à Landerneau. Le pôle d’activité Petite Enfance s’est développé depuis et s’est transformé l’année dernière en SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif, ndlr), baptisée «En  Jeux d’Enfance ».

Activités

Don Bosco est implantée essentiellement dans le Nord Finistère. L’association intervient sur plusieurs territoires : Brest, Landerneau, Morlaix, mais aussi le Centre Ouest Bretagne.

Elle emploie aujourd’hui 1200 salariés, et 5000 personnes bénéficient de ses services, sur 48 sites d’activités diverses.

Elle intervient aujourd’hui dans quatre grands pôles :

Protection de l’enfance : hébergement collectif en foyers, en apparement ou hébergement individuel, accueil des mineurs étrangers isolés, Centre de Formation, Service de Prévention Spécialisée…

Médico-Social : accompagnement des personnes en situation de handicap : Institut Médico-Educatif (IME), foyers de vie, foyers d’accueil médicalisé…et un service d’interprétariat en Langue des Signes française.

Insertion : Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS), Maison Bleue (accueil de familles de détenus)…et aussi des activités d’insertion par l’activité économique ; Ateliers d’insertion Ekoconserve, La Boîte à Bois, Le Jardin Partageur, chantier d’insertion Second Oeuvre Bâtiment.

Production de services : Scic L’Assiette Coopérative, GIE du Leck (blanchisserie), Centre de Moulin-Mer, le Four à Chaux et la Coopérative Emplois Services.

Le Pôle « Petite enfance » est devenue l’année dernière une SCIC, « En Jeux d’Enfance ». Cette société coopérative regroupe des multi-accueil, des crèches d’entreprises et quatre relais petite enfance. Elle emploie 150 salariés, et propose 400 places d’accueil collectif sur 47 communes.

« Toutes ces entités travaillent autour d’un même projet politique », explique Michel Jézéquel. C’est ainsi qu’elles vont toutes être regroupées dans une Union Economique et Sociale (UES) pour l’éducation et l’inclusion, un statut sous forme coopérative permettant de regrouper des coopératives, des associations ou des mutuelles. L’association Don Bosco, la Scic En Jeux d’Enfance, la Scic l’Assiette Coopérative, la Coopérative Emploi Services, le Groupement d’Interêt Economique du Leck, le Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale de Kerlaouen, l’Association Sportive et Culturelle Don Bosco, et le Fonds de Dotation Don Bosco seront ainsi regroupées au sein d’une même entité qui sera une SA à capital variable. Ceci pour des raisons fiscales, pour asseoir la sécurité financière des activités et pour garder des capacités d’initiatives en plus de répondre à des commandes publiques.

Gouvernance

En 2008, partant du constat qu’il manquait un projet collectif, les statuts de l’association ont été modifiés, et l’ouverture aux adhésions à été décidée. Toute personne intéressée par l’activité et le projet associatif de Don Bosco peut devenir adhérente, et peut ainsi devenir membre de l’Assemblée Générale et prendre part au vote de l’orientation de l’activité.

« Aujourd’hui, l’Assemblée Générale est composé de deux collèges : le premier regroupe les personnes « intéressées », c’est-à-dire les usagers ou leurs représentants et les salariés. Le deuxième réunit les « non intéressées », c’est-à-dire tous les autres adhérents. Nos statuts précisent que le second collège est majoritaire », expliquent Bernez Rannou, le président de l’association, et Jacqueline Bauduin, secrétaire. Le Conseil d’Administration est quant à lui composé de quatre collèges : les adhérents, les usagers, les salariés (désignés par le Comité d’Entreprise), les partenaires. Le bureau est composé de dix membres, tous issus du collège des adhérents.

« Nous sommes dans un modèle démocratique d’accès à la dirigeance », commente Michel Jézéquel, le directeur. « Nous n’avons aujourd’hui aucun mal à recruter des administrateurs ». Bernez Rannou et Jacqueline Bauduin abondent : « Avant, il y avait beaucoup moins d’implication. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’échanges ». Des commissions de travail sont également mises en place pour travailler autour de certaines thématiques, comme par exemple l’environnement, l’éthique, la communication ou la vie associative.

Une instance représente également les adultes handicapés. Baptisée « Les cogiteurs », elle se réunit régulièrement pour apporter le point de vue des résidents sur des thématiques générales. Elle devrait prochainement faire son entrée au Conseil d’Administration.

Un fonctionnement qui semble atypique pour le secteur. L’association « se démarque par rapport à d’autres organisations de l’action sociale. La référence à l’économie sociale et solidaire a permis de structurer les choses. Et ici, nous n’avons aucun mal à avoir des prises de position », souligne le directeur. Néanmoins, une des difficultés reste « le lien entre commande publique et le fonctionnement de la gouvernance. Ce n’est pas toujours évident d’associer tout le monde. On dissocie la gestion et l’orientation politique, à chacun son rôle. C’est un travail quotidien à faire pour que ces deux fonctions ne se mélangent pas », reconnaît Michel Jézéquel.

A noter également qu’en Assemblée Générale, le « Guide des Bonnes Pratiques de l’Economie Sociale et Solidaire » est évalué. Une façon d’affirmer encore un peu plus l’ancrage de l’association dans le secteur de l’ESS !

Article rédigé par Aurélie Brimbeuf (Adess Pays de Morlaix) et Marie-Emmanuelle Grignon (Eco-Bretons)

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Marie-Emmanuelle Grignon

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