Dans « Douce France », des lycéen.ne.s de banlieue enquêtent sur l’accaparement des terres agricoles

Dans « Douce France », des lycéen.ne.s de banlieue enquêtent sur l’accaparement des terres agricoles
image_pdfimage_print

Dans le cadre du festival Alimenterre qui se poursuit jusqu’à fin novembre, le film « Douce France » est l’objet de plusieurs projections en Bretagne. Ce documentaire retrace l’enquête d’élèves d’une classe de première d’un lycée de Seine-Saint-Denis sur un projet pharaonique d’aménagement urbain sur des terres agricoles, Europacity.

Europacity, c’est le nom d’un projet pharaonique qui devait s’installer en région parisienne, dans une zone que l’on appelle le Triangle de Gonesse. Un territoire dans lequel sur lequel 17 agriculteurs cultivent encore blé, maïs, betteraves ou colza. Ce projet, d’un coût d’investissement global de 3 milliards d’euros, porté par le groupe Auchan, devait urbaniser 280 hectares, proposer entre autres des commerces, des bureaux, des hôtels, un parc aquatique, une piste de ski et un « musée », et permettre la création de 11 000 emplois.

2017. Des élèves de Première ES au lycée Jean Rostand de Villepinte, commune de Seine-Saint-Denis, sont à quelques minutes du projet Euopacity. Pourtant, ils n’en ont pas entendu parler. C’est en classe, à l’invitation de leurs profs, qu’ils vont mener l’enquête sur celui-ci.

Leur cheminement est retracé dans le film documentaire « Douce France », de Geoffrey Couanon. Le réalisateur choisit alors de se focaliser sur trois apprentis-enquêteurs : Amina, Jennyfer, et Sami. Tous les trois habitent Villpinte, dans des tours, zones pavillonnaires modestes, ou HLM. Les filles ont une idée sur leurs futurq métiers : Pour Amina, ce sera dans l’éducation spécialisée, et pour Jennyfer, la finance. Sami, lui, ne sait pas trop. Pour l’instant, ils vivent leur quotidien entre le shopping, le sport, le gospel, les rigolades avec les copains copines…Comme tous les ados de leurs âges. Mais au fil de leur enquête, des rencontres, des interviews qu’ils vont mener, avec les opposants ou les partisans du projet Europacity, les élus, les habitants, ils vont prendre conscience des problématiques qui se jouent sur un territoire….

Découverte de l’agriculture et du maraichage, des enjeux économiques, des problématiques liées à l’emploi, de l’urbanisation, de l’artificialisation des sols, de l’alimentation en circuit court…sont autant de problématiques que le film aborde, via les tribulations du trio d’ados. Leurs regards changent, ils quittent peu à peu leurs certitudes et leurs a-priori. Ils prennent place dans le débat, et ont des choses à dire…et si c’était ça aussi, devenir adulte ?

Le film est une belle réussite, porté par les trois élèves à l’honneur, particulièrement attachants. L’approche est rafraîchissante sur un sujet dont les enjeux sont pourtant lourds, et toujours d’actualité, puisque même si Europacity a été abandonné officiellement en 2019, un projet d’urbanisation du triangle de Gonesse est toujours sur les rails…

On ressort de Douce France avec l’espoir que la jeunesse s’empare encore un peu plus des questions d’aménagement du territoire, à l’heure où les rapports du GIEC sont de plus en plus alarmants…

Projections du film Douce France :

  • Dimanche 7 novembre à la MJC de Bégard (22) à 15h
  • Mardi 9 novembre au restaurant Pique-Prune de Cleunay – Rennes (35) à 20h30
  • Mardi 16 novembre à l’amphithéâtre du Collège Jean Le Coutailler à Lorient (56) à 18h30
  • Mercredi 17 novembre au cinéma Emeraude à Dinan (22) à 20h
  • Mercredi 24 novembre au Pôle Social et Solidaire de Val Couesnon (35) à 20h30
  • Vendredi 26 novembre au CinéVauban de Saint-Malo (35) à 20h30
  • Samedi 27 novembre à la Maison Glaz à Gâvres (56)
  • Mardi 30 novembre au cinéma Rochonen à Quintin (22) à 20h

Tout le programme du festival Alimenterre : https://www.bretagne-solidaire.bzh/evenement/festival-alimenterre/

Vous avez aimé cet article? Vous pouvez désormais le partager !
Avatar

Marie-Emmanuelle Grignon

Défiler vers le haut