Hospitalité et ménagement des territoires, vivre en commun sur une Terre meurtrie

A Etables-sur-mer, en pays Goëlo, le café librairie Le Tagarin inaugure un cycle de soirées-débat sur la décroissance. La première de ces rencontres réunira le philosophe Thierry Paquot et Agnès Sinaï, directrice de l’Institut Momentum, le mercredi 11 septembre 2024 à 19h30.

Ces rencontres entendent aborder la pensée vivante de la décroissance dans sa diversité, née de la prise de conscience des contradictions et impasses qui caractérisent nos modes de vie, qu’il s’agit aujourd’hui de dépasser par des perspectives vivifiantes pour l’avenir. Désormais soutenue par des ingénieurs, des scientifiques, des économistes, mais aussi par une partie de l’opinion, la décroissance s’affirme peu à peu comme une alternative réaliste à même de fonder une société respectueuse des équilibres écologiques et du vivant.

L’architecture, l’urbanisme et le paysagisme n’ont peut-être jamais été aussi politiques qu’en cette période de l’histoire du monde. Comment réinventer des territoires hospitaliers et renouer avec la mesure ? C’est ce que cette première soirée-débat abordera en nous conviant à cheminer dans l’oeuvre foisonnante de Thierry Paquot. Nous arpenterons avec lui les formes multiples des géographies existentielles de l’habitation terrestre. Depuis l’œuvre d’Elisée Reclus, qui invitait à renouer avec le sentiment de la nature, en passant par une Amérique verte méconnue, peuplée de naturalistes et urbanistes remarquables, jusqu’au surtourisme contemporain et à la boursouflure des métropoles, nous imaginerons les contours de ce qui reste d’utopie réalisable dans le monde actuel pour réparer et réhabiter cette Terre meurtrie.

Thierry Paquot  est philosophe, auteur d’une soixantaine d’ouvrages sur la ville et l’urbain, l’espace et le lieu, le territoire et le temps, l’utopie et l’écologie, l’habiter et les biorégions. Parmi ses derniers écrits : Le paysage (La découverte 2016), Un philosophe en ville (Infolio, 2016), Dicorue (CNRS, 2017), Désastres urbains (La découverte, 2019), Mesure et démesure des villes (CNRS, 2020), Demeure terrestre, enquête vagabonde sur l’habiter (Terre urbaine, 2020), L’Amérique verte. Portraits d’amoureux de la nature (Terre urbaine, 2020), Pays de l’enfance (Terre urbaine, 2022), mais aussi une série de monographies sur Ivan Illich, Lewis Mumford, James G. Ballard.

Agnès Sinaï est directrice de l’Institut Momentum et enseignante à Sciences Po sur les questions de décroissance, habitante du bassin-versant du Gouët dans les Côtes d’Armor, auteure de Réhabiter le monde. Pour une politique des biorégions, Seuil, 2023.

Cette soirée-débat mettra à l’honneur deux maisons d’édition indépendantes à travers la collection « les Précurseurs de la décroissance » des éditions Le Passager Clandestin et la collection «l’Esprit des villes » des éditions Terre urbaine.

Le Tagarin, 15 rue Pasteur, Étables-sur-Mer

Tél : 02 96 65 47 35 – Email : contact@cafelibrairie-letagarin.fr

https://www.facebook.com/tagarin



Samedi et dimanche, rendez-vous dans le Centre Bretagne pour Biozone

Samedi 07 et dimanche 08 septembre, la foire régionale biologique Biozonese déroulera à Mûr-de-Bretagne (22). Pour cette édition 2024, 180exposants seront présents de 10 à 19h, pour ce qui est la plus grande foire bio de Bretagne. Cette année, c’est l’eau qui sera mise à l’honneur avec une programmation spéciale.

C’est reparti pour Biozone ! La célèbre foire biologique de Mûr-de-Bretagne, organisée par l’Association Produire et Consommer Biologique (APCB) et ses 150 bénévoles, se déroulera ce week-end. Pour cette édition 2024,, ce sont 180 exposant.e.s qui sont attendus : associations militantes, producteurs, paysans transformateurs, viticulteurs, commerçants… «  Dans l’organisation de la foire, une commission est garante de l’éthique des exposants. Elle veille notamment à ce que les exposants aient des pratiques claires et lisibles en matière d’agriculture biologique et d’écologie par respect pour les visiteurs. Pour cela, elle vérifie la certification, le fonctionnement, le message diffusé, le mode de commercialisation des exposants… L’association refuse les mouvements sectaires et s’appuie sur des valeurs humanistes », explique l’APCB sur son site internet.

Cette année, l’eau est la thématique choisie par les organisateurs pour servir de fil rouge à la manifestation. On pourra ainsi retrouver une riche programmation s’articulant autour de ce thème : un débat radio, des tables-rondes, conférences, ateliers, jeux, projections de films, spectacle…

Parmi les temps forts du week-end, on pourra retenir la conférence introductive de samedi, « L’eau que nous sommes, un élément vital en péril », avec Juliette Duquesne, autrice, conférencière et journaliste indépendante. A noter aussi, le même jour, la table-ronde « les enjeux de l’eau en Bretagne », animée par Sylvain Ernault, journaliste, avec Agnès Sinaï, journaliste, Aurélie Besenval, chargée de mission Eau et Culture chez Eau et Rivières de Bretagne, Francis Nativel, président de cette même association, Serge Le Quéau, membre du Cese, et Thierry Burlot, président du Comité de Bassin Loire-Bretagne. Dimanche, on pourra participer à l’atelier ludique « S’affronter ou coopérer autour de l’eau ? », avec l’association Kreiz Breizh Transitions, suivi d’un temps d’échange « Avoir 20 ans à Sainte-Soline », avec Hélène Stevens et Mathias Lenzi, du collectif du Lorio.

Plusieurs films documentaires seront également projetés durant le week-end : « En lutte contre la projection de l’eau », et « De l’eau jaillit le feu » samedi, « En lutte contre l’invasion du plastique », dimanche.

Et samedi soir, place à la danse avec un grand spectacle du cercle celtique Danserien Bro Klegerec, baptisé « Andon », sur une musique de Pascal Lamour. Et c’est bien sûr l’eau qui sera sous les projecteurs !


Pratique

Foire Biozone, ouverte de 9h à 19h (18h le dimanche)

Entrée : 4 euros, 2 euros tarif réduit, gratuit pour les moins de 15 ans

Tout le programme et la liste des exposant.e.s sont sur le site https://foire-biozone.org




Claire Cariou, l’Eclaireuz, sort un livre sur son Tro Breizh des solutions zéro déchet

Claire Cariou, fondatrice de l’association Côte Waste, lauréate du prix du public lors des Trophées de la Transition 2023 avec l’Eclaireuz, s’apprête à sortir un livre sur son Tro Breizh des solutions zéro déchet à vélo, réalisé en 2021. Baptisé « En selle vers la réduction des déchets – Témoignage de ces professionnels qui ont osé s’y mettre », compile les pratiques de 33 entreprises, collectivités, lycées…qu’elle a rencontré. Préfacé par Rob Hopkins, auto-édité, l’ouvrage est disponible en pré-vente.

On connait Claire Cariou, fondatrice de l’association Cote Waste, pour son projet de Tro Breizh des solutions zéro déchet, qu’elle a réalisée en 2021, avec son vélo d’occasion sur les routes des cinq départements bretons. Au fil des 1400 kilomètres réalisés, elle a pu rencontrer des structures privées ou publiques qui sont dans des démarches collectives de réduction des déchets : entreprises qui ont réussi à faire baisser le volume de leurs déchets en interne, écoles qui travaillent sur le gaspillage alimentaire, collectivités, restaurants, food trucks…Son aventure a donné lieu à un documentaire, réalisé par Laurie-Anne Courson, baptisé « Cheval de fer ».

Après avoir compilé tous ces témoignages, Claire, qui a entre-temps fondé l’Eclaireuz, son activité de services de zéro déchet aux entreprises et professionnel.le.s, sort un livre qui revient sur son périple en vélo.

Objectif de l’ouvrage : diffuser les pratiques observées, et ainsi aider celles et ceux qui souhaitent lancer une démarche et franchir le cap de la réduction des déchets au travail.

Ce sont ainsi 33 structures (sur les 38 visitées) qui sont présentées dans le livre, qui mêle ainsi récit de voyage et retour d’expérience. On découvre ainsi par exemples les bonnes pratiques d’un lycée agricole, d’un salon de coiffure, de trois communautés de communes dont une île, d’une entreprise de cosmétique, d’une entreprise de portail, d’une exploitation agricole, d’un hôtel-restaurant, d’une fleuriste…les profils sont variés.  « Ce sont donc leurs pratiques de réduction des déchets à la source explicitées de manière détaillée que je retranscris dans ce livre. Il ne s’agit pas d’un récit, mais bien d’un livre-outil, d’un objet pratique pensé pour motiver et aider celles et ceux qui aimeraient y aller, ou qui hésitent encore, voire qui n’y avaient même pas pensé. Il ne s’agit pas non plus d’un livre d’entretiens », précise Claire.

Et, cerise sur le gâteau (anti gaspi bien sûr), c’est Rob Hopkins, initiateur du mouvement des Villes en Transition, qui a co-signé la préface, avec Xavier Combes, son ami et traducteur français.

Auto-édité, « En selle vers la réduction des déchets – Témoignage de ces professionnels qui ont osé s’y mettre », est déjà disponible en pré-commande, via le site https://www.helloasso.com/associations/cote-waste/boutiques/en-selle-vers-la-reduction-des-dechets-la-pre-vente

Claire Cariou reprendra également le même chemin que son Tro Breizh, mais pas à vélo cette fois, en octobre, pour assurer la promotion de son livre et aller à la rencontre du public.

PSST…. NOUS AVONS TOUJOURS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN !
Nous sommes un webmédia associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires.
Pour tout cela, nous avons le soutien de collectivités territoriales et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités d’intérêt général fait sens pour nous.
Pour autant, votre participation citoyenne nous est essentielle :- vos envies d’écrire, ou de photographier, ou de podcaster des initiatives de transitions dans les cinq départements de Bretagne historique.- vos contributions financières pour continuer de mener à bien nos projets en 2024, notamment nos « Portraits de femmes en transition ». – vos implications dans notre vie associative.
Pour cela, vous pouvez adhérer en ligne : https://www.helloasso.com/associations/eco-bretons/adhesions/adhesion-2024




Ecod’O, un programme régional pour économiser l’eau dans les entreprises

Sensibiliser le monde économique à la préservation de la ressource en eau et aux bonnes pratiques hydro-économes.

 

ici notre précédent article sur le sujet, ndlr).Une première session s’est ainsi déroulée entre janvier 2020 et fin mars 2021, qui a permis à 30 entreprises de se faire diagnostiquer (20 industriels et 10 professionnels du tourisme), du grand groupe à la TPE. Une deuxième session, « Ecod’O  2 », a eu lieu, toujours dans le Morbihan, jusqu’à juin 2022.

Ateliers, webinaires, séminaires, et échanges de bonnes pratiques

 

Parmi les actions menées, on peut citer l’organisation d’ateliers, de webinaires ou de séminaires, comme par exemple une réunion de partage de bonnes pratiques entre campings bretons, ou encore des rencontres au sujet de la « crise sécheresse » de l’été 2022. Le « Guide des bonnes pratiques » créé par la CCI Morbihan a été mis à jour, passant de 35 à 50 fiches. Sept autres fiches « Petites Gouttes » ont été rédigées, par la CCI des Côtes-d’Armor. « Elles sont destinées aux petits consommateurs, et présentent des démarches hydro-économes pour les restaurants, les brasseries, les hôtels » relate Luc Guymare. Depuis janvier, elle sont en téléchargement gratuit sur le site de Bretagne Compétitivité, qui porte la démarche.

 

Autre volet du dispositif Ecod’O, à destination des territoires : la réalisation « d’études d’opportunité » sur la « Reut », la « Réutilisation des Eaux Usées Traitées », qui sont insuffisamment propres pour pouvoir être consommées, mais qui le sont suffisamment pour d’autres usages. Selon le chargé de mission, « L’idée est d’identifier les stations d’épuration où les opportunités de Reut sont les plus intéressantes, afin de créer des « boucles locales », et d’avoir une économie circulaire qui pourrait être mise en place ». Une expérimentation a ainsi été menée dans le Morbihan, sur les territoires de Pontivy Communauté et Lorient Agglomération. En 2024, d’autres communauté de communes et/ou agglomération devraient rejoindre le mouvement, comme celles de Dinan, Vannes, ou Saint-Brieuc.

 

Plus d’infos :

www.bretagne-competitivite.fr/ecodo

 




A Plaintel (22), une association prend soin des lavoirs et des fontaines

Ecoutez le reportage audio :

Eco-BZH · Association Lavoirs et Fontaines Plaintel

Plus d’infos

La page Facebook de l’association Lavoirs et Fontaines à Plaintel

Pour télécharger le guide édité par l’association : https://www.vivarmor.fr/2024/02/27/un-guide-pour-une-restauration-et-une-gestion-ecologiques-des-lavoirs-et-fontaines-en-bretagne/




A la recherche du rat d’or de Breizh

Le rat d’or*, c’est le Muscardin, un petit rongeur de la taille d’une souris. Il mesure environ 7 cm sans la queue et son poids varie de 15 à 40 g selon les saisons. Il est lié aux sous-bois, aux lisières forestières et au bocage. Très discret et nocturne, il est difficile à observer et peu connu.

Association de protection de la nature au service des mammifères sauvages de Bretagne et de leurs habitats, le Groupe Mammalogique Breton/GMB propose avec ses partenaires, 10 opérations de recherche d’indices de présence du Muscardin aux quatre coins de la Bretagne du 26 août au 1 septembre 2024.

Le Muscardin n’est présent qu’au nord d’une ligne Morlaix-Rostrenen-Châteaubriant. La population de la région de Morlaix semble réellement isolée. L’espèce a connu d’importants reculs dans notre région. En France, l’espèce est absente au sud d’une ligne Bordeaux-Marseille. Elle semble en recul dans certaines parties d’Europe. Dans le monde, le Muscardin est présent uniquement en Europe et en Anatolie.

le Groupe Mammalogique Breton/GMB a mis en place depuis 2020 une veille sur les zones de présence permanente du Muscardin. Ces zones, des carrés 5×5 km, sont définies comme « à prospecter » si aucune observation de l’espèce n’a été signalée depuis 4 ans.

Sur son site, le GMB indique que des premiers tests encourageants pour détecter le Muscardin à partir de ses ultrasons ont été effectués en Côtes d’Armor. Suite à la publication de travaux britanniques sur les vocalisations ultrasonores du Muscardin, des tests d’enregistrements ont en effet été conduits en 2023 dans l’Espace Naturel Sensible costarmoricain de Quelfénec à Plussulien.

Voici ce qu’il en dit : « Trois sessions de quelques nuits d’enregistrement ont été réalisées, fin avril, début juin et fin août à l’aide de 6 enregistreurs d’ultrasons (habituellement utilisés pour les chauves-souris). Le site de Quelfénec est déjà connu pour ses fortes densités de ce Gliridé. Il est suivi depuis plusieurs années à l’aide de nichoirs spécifiques pour uneétude sur la génétique des populations de l’espèce).Ces premiers tests semblent concluants puisque que nous avons collecté plusieurs séquences typiques du rat d’or sur 4 des 6 postes d’enregistrement. La période de fin août, a même permis la collecte d’un nombre très important (plus de 180) de séquences sur deux sites. Des analyses à posteriori d’enregistrements ultrasonores de chauves-souris collectés en 2021, 2022 et 2023 ont aussi permis de détecter l’espèce dans deux autres stations des Côtes d’Armor. Le Muscardin chante comme une bouilloire. Tendu audible, le cri de contact ressemble étrangement au sifflement d’une bouilloire ! Ce travail inédit sur l’acoustique du Muscardin est permis par le financement du service des Espaces Naturels Sensibles du Département des Côtes d’Armor. » Lien vers l’article complet : https://gmb.bzh/actualite/detection-acoustique-du-muscardin/

Du 26 août au 1 septembre, le GMB et ses partenaires proposent 10 opérations de recherche d’indices de présence du Muscardin aux quatre coins de la Bretagne.

📅 Les dates et les contacts pour s’inscrire sont visibles ici : https://gmb.bzh/evenements/

👉 Carte de répartition du Muscardin : https://atlas.gmb.bzh/atlas/espece/61636

👉 Livret d’identification des indices : https://gmb.bzh/…/2018/02/LivretMuscardin_Planches.pdf

*Rat d’Or est l’un des noms populaires utilisés autrefois pour désigner le Muscardin. La célèbre revue naturaliste ardennaise la Hulotte consacrait en 1987 son numéro (le 59) à cet animal au « pelage d’or pur » dont le nom officiel est Muscardin (Muscardinus avellanarius).

Et on peut toujours se le procurer : https://www.lahulotte.fr/collection_6.php

Cet article a été rédigé à partir des informations publiées sur le site du Groupe Mammalogique Breton/GMB.