Un savon « Made in Lorient » à base d’huiles végétales recyclées
A Lorient, Domitille Lucereau fabrique avec La Saponante un savon ménager. Sa particularité : il est formulé avec des huiles végétales recyclées, collectées sur Lorient. Elles sont associées à du bicarbonate de soude ou de la terre de sommières, et de l’huile essentielle de lavandin bio. Un financement participatif est lancé, afin de développer l’activité et de créer de nouveaux produits.
Utiliser des huiles végétales recyclées locales pour la fabrication d’un savon ménager. Il fallait y penser ! C’est ce que fait Domitille Lucereau, avec La Saponante, à Lorient.
Ingénieure-chimiste, diplômée en Formulation Cosmétique de l’Ecole Nationale de Chimie de Rennes, la jeune femme a « toujours aimé manipuler ». Après 13 années passées dans de grands groupes internationaux en Recherche et Développement, Marketing Industriel et Gestion de Projets, elle part pendant 3 ans à Tahiti, et découvre là-bas la fabrication de savon à base d’huile de coco. « J’y ai animé des ateliers de fabrication de produits cosmétiques et ménagers, avec cette ressource locale », se rappelle-t-elle. Elle décide alors de revenir à la chimie, en utilisant des méthodes respectueuses de l’environnement.
De retour à Lorient en septembre 2024, Domitille cherche alors le moyen d’utiliser une huile locale pour fabriquer son savon, afin de ne pas importer un produit du bout du monde. Ce sera donc des huiles végétales recyclées !
Elle récupère ainsi auprès de la cuisine centrale de Kerlétu à Lorient de l’huile de tournesol oléique (450 litres par an), et auprès du café-restaurant zéro déchet Code Zero de l’huile d’olive bio (60 litres par an). « Chaque année en France, 150 000 tonnes d’huiles sont utilisées, mais seulement 1/4 sont recyclées, souvent en biocarburants. », souligne Domitille. Le reste est jeté, mais représente une source de pollution pour les sols, l’eau, et les stations d’épuration.
La jeune femme ajoute les huiles à de la glycérine (qui est produite naturellement par le processus de saponification à froid), de la terre de sommières ou du bicarbonate de soude, des huiles essentielles de lavandin bio, et du charbon actif. Une formulation qui a demandé un an de travail, et qui permet d’obtenir le « Savon de Lorient ». Celui-ci n’est pas destiné à la toilette corporelle, mais au ménage. On peut faire la vaisselle avec, et aussi détacher le linge, et nettoyer les surfaces de la cuisine et de la salle de bains. Le Savon de Lorient est disponible actuellement dans des magasins locaux, sur des marchés, en vente directe.
Afin d’optimiser sa production et d’améliorer ses conditions de travail et de logistique, Domitille a lancé un financement participatif sur la plateforme Kengo. L’objectif initial de 5000 euros ayant été dépassé, les 10 000 euros sont maintenant en vue. Si ce montant est atteint, un nouveau produit pourra alors être développé : une crème à récurer, à base cette fois-ci de kaolin, une argile blanche friable, extraite à Plœmeur, à côté de Lorient.
Rencontres estivales autour de L’art dans les chapelles et du festival Paysages en Centre Bretagne
Directeur artistique de L’art dans les chapelles, Eric Suchère a dévoilé la programmation de la 34è édition du festival d’art contemporain qui se déroulera du 4 juillet au 31 août 2025, lors d’une réunion à la médiathèque de Pontivy le samedi 29 mars.
L’association de communes rurales qui gère en Morbihan la manifestation estivale, investit des chapelles du territoire en proposant au public la découverte d’une large diversité de pratiques et d’esthétiques.
Douze artistes ont entamé leur travail de création sous forme de carte blanche après avoir découvert la chapelle, le hameau, le cadre naturel, qui seront l’écrin de l’œuvre originale présentée tout l’été. Leur accueil sous forme de résidence, pour permettre la finalisation de l’installation et l’accrochage, est un rendez-vous très apprécié. Ces temps d’échange avec les habitants offrent l’opportunité d’associer des étudiants des écoles d’art de Bretagne.
La visite commentée des quatre circuits de L’art dans les chapelles s’organise chaque année en présence des artistes invités à l’occasion du lancement début juillet. De Cléguérec à Quistinic, communes situées dans la vallée du Blavet comme Pontivy, siège de l’association, cette déambulation sur trois jours imprime des moments d’exception dans la mémoire locale. Comme le festival, c’est gratuit et accessible à tout le monde. il suffit de consulter le programme.
Où ? Par exemple aux Bains douches à Pontivy ou au Point info touristique de St-Nicolas des Eaux et même dans un magasin à Vannes, nouveau partenaire du festival « Les fromages de nos terroirs » dont la maison-mère a été créée en 2010 face à la Biocoop de Pontivy.
Aux Bains douches, galerie d’art municipale, le public découvre dans un même lieu la tonalité donnée à la rencontre avec les œuvres présentées, jouant sur des effets de dialogue, de contrastes ou de réminiscence. On y trouve les documents, carte, catalogue, facilitant la création de son propre circuit de découverte. Il est aussi fréquent de découvrir le festival au détour d’une randonnée, par surprise.
Que vous soyez ou non féru d’art, de patrimoine, de Bretagne, flâner dans les paysages de L’art dans les chapelles en suivant l’un des circuits balisés reste un plaisir à renouveler chaque été. Pour beaucoup d’habitants, c’est un rituel partagé en famille et avec les amis, parfois même avec des artistes programmés sur une précédente édition.
La réelle attractivité du festival, sa gratuité, font que l’on peut venir, revenir, à sa guise. Prendre son temps, apprécier l’instant selon la lumière naturelle du jour, c’est une invitation qui ne se refuse pas. Comme on déambule dans les paysages, on déambule aussi dans les chapelles, parfois dans l’œuvre elle-même.
Avant-goût
Lucy Kerr proposera une installation vidéo inédite à St-Adrien en St-Barthelemy. L’artiste américaine est une des sept plasticiennes de cette 34è édition. Elle est très enthousiaste à l’idée d’exposer dans une chapelle.
Image de Family Portrait de Lucy Kerr
« Ce n’est pas une volonté en soi, explique Eric Suchère. Les femmes sont de plus en plus visibles et exposées, je n’ai nul besoin de les dénicher. Leurs approches spécifiques du geste, de leur questionnement de l’art, correspondent à la ligne éditoriale du festival que j’ai pour mission de traduire en rencontres dans des lieux qui ne sont pas des salles d’exposition ».
Installée à Lézardrieux en Côtes d’Armor, Gabrielle Herveet (https://gabrielle-herveet.fr/) sera accueillie à la chapelle du Château de Pontivy, emblème du patrimoine médiéval breton, où se déroule les 5 et 6 juillet un festival de renommée internationale, Paysages, à l’initiative de l’association TIMILIN.
La plasticienne bretonne pourra interagir avec les chercheurs, poètes, artistes, habitants présents sur ces rencontres, notamment l’archéologue allemand, Stefan Maeder, dont l’approche scientifique s’intéresse aux liens supposés entre les connaissances célestes et des traces trouvées sous forme de cupules creusées dans la roche à la Préhistoire. Un témoignage non accessible au grand public existe tout près de Pontivy.
Ces hypothèses croisent celles d’autres chercheurs et découvertes, notamment à Kaolack, cercle de pierre sénégalais classé à l’UNESCO auquel la NASA consacre un film documentaire qui sera diffusé au Château de Pontivy grâce au partenariat entre Timilin et Makeda Balkis Touré, agence de production culturelle à Dakar.
Gabrielle Herveet vient de clore une résidence de création au Laboratoire de Mathématiques de Bretagne Atlantique à Brest. Elle intervient auprès de publics scolaires comme l’an dernier au lycée Le Mont-Châtelet du Varzy avec des jeunes en formation ferronnerie d’art.
Côtoyer une de ses œuvres dans un magnifique édifice qui ouvre tout juste ses portes après travaux est une aubaine.
Comme Gabrielle Herveet, au sein d’Eco-Bretons nous sommes sensibles aux liens entre arts et sciences, nature et culture, espace et poésie.
En suivant le cours du Blavet, vous arrivez à Castennec sur les hauteurs de Saint-Nicolas des Eaux. La chapelle de la Trinité surplombe un méandre spectaculaire. Chaque chapelle bretonne est le témoin d’une histoire médiévale locale très riche. C’est encore plus vrai à Castennec et pour sa plus proche voisine construite à même le rocher qui lui sert d’abri naturel, Saint-Gildas.
Eco-Bretons vous recommande de parcourir le bois qui permet de rejoindre les deux sites. Il n’y a pas mieux pour ressentir ce que peuvent produire sur nous les jeux de lumière et de matière. Se connecter à la nature et à l’instant est aussi une façon d’appréhender la magie que cherche à capter un geste artistique pour le restituer dans une autre temporalité.
Diane Benoît du Rey, artiste suisse diplômée de l’Ecole HEAR à Strasbourg, trouvera dans ce lieu très inspirant qu’est Castennec de quoi nourrir sa fascination pour la lumière. A quoi ressemblera l’installation ? Pour le moment le secret est bien gardé.
» A ce moment-là c’est comme si toutes les priorités autour passaient au second plan parce que la lumière vient juste révéler quelque chose, un espace. Je trouve ça beau. Il y a quelque chose d’un peu contemplatif dans le phénomène lumineux qui est fascinant … un espace-temps au ralenti » – Citation de Diane Benoit du Rey (extrait de la vidéo).
Bocage en Bretagne : la fin d’un paysage ? Rencontre à Lorient avec Splann!
La Médiathèque de Lorient invite Nolwenn Weiler, journaliste du média associatif breton d’investigation Splann – Lanceur d’enquêtes, pour aborder ce sujet toujours très sensible de la disparition du bocage. Il s’agit aussi de s’interroger sur comment mener une enquête journalistique indépendante aujourd’hui. Qu’est-ce que le journalisme d’investigation ? Quels en sont les enjeux ? Comment mène-t-on une enquête sur le terrain ?
Face à l’urgence climatique et à l’effondrement de la biodiversité, les talus et les haies du Nord-Ouest de la France et notamment de Bretagne sont d’une grande utilité. Les arbres et les arbustes présents dans les haies bocagères ont un rôle majeur : compensation de l’épuration, protection des cultures contre le vent et la sécheresse, prévention des inondations urbaines tout en conservant l’eau dans le sous-sol…
En dépit des idées reçues et des moyens alloués, bien après le remembrement opéré après-guerre, la destruction du bocage breton se poursuit. Il s’accélère même depuis dix ans, en lien avec la concentration du nombre d’exploitations agricoles. L’artificialisation des sols, notamment pour la construction de lotissements, ou encore le déploiement de la fibre optique, sont des facteurs aggravants. Au-delà des questions quantitatives, la qualité des haies se dégrade. Leur entretien repose presque entièrement sur les agriculteurs. Or, c’est une activité coûteuse, voire dangereuse. Jean-Luc Pichon de@eauetrivieresdebretagne2717 en dit plus ici : https://splann.org/replay/bocage-breton-la-fin-dun-paysage-lenquete-en-bref/
La rencontre avec Nolwenn Weiler se déroule vendredi 28 mars à 18h à l’auditorium de la Médiathèque de Lorient (https://www.facebook.com/mediathequesdelorient). Entrée libre dans la limite des places disponibles. Billetterie gratuite à l’accueil 1h avant. Pour enrichir la discussion, plongez dès maintenant dans l’enquête passionnante menée par les journalistes de Splann! Un travail approfondi à découvrir ici : https://splann.org/enquete/bocage
Article rédigé avec les informations de Splann! Dessin de Yann Le Sacher
A Lorient, on « en boîte le plat » !
Après Rennes et le Finistère, « En Boite le Plat » arrive à Lorient, porté par l’association Ressac An Oriant. Le but : remplacer les emballages à usage unique de la vente à emporter par des boites en verre réutilisables, dans des restaurants partenaires de l’opération. Un financement participatif est lancé pour que l’association puisse acquérir des contenants et créer le réseau.
Ce qui pèse le plus dans les poubelles : les déchets végétaux, et, juste derrière, les emballages. Si l’on peut composter les déchets végétaux ou les réutiliser au jardin, comment faire diminuer le volume des emballages, hormis avec l’achat en vrac ? C’est la question, et plus largement les thématiques de réduction des déchets et d’économie circulaire, qui ont incité l’association Ressac An Orient à porter le projet « En Boîte le Plat » sur le territoire lorientais.
« Nous avons créé l’association en octobre 2024 », explique Corinne Bourgeois, l’une des porteuses du projet. « Et nous avons rencontré Jonathan Conan, l’un des co-fondateurs du projet national En Boite le Plat , qui nous l’a présenté. Cela nous a tout de suite plu », poursuit-elle. Ressac An Orient intègre ensuite la promotion du Tag56 pour développer l’action sur Lorient.
Mais en quoi consiste « En boîte le plat » ? Déjà mis en place à Rennes, et à Toulouse, Besançon, Saint-Etienne, La Rochelle, sur la Côte d’Azur, ou encore dans le Finistère, la démarche est simple : il s’agit de remplacer les emballages jetables de la vente à emporter par des contenants réutilisables consignés. Lorsque un.e client.e commande à emporter dans un commerce participant, il ou elle sera servi.e dans une boite en verre consignée, en échange d’une caution de 3 euros. Une fois le repas consommé, il suffit de ramener la boite nettoyée chez un commerçant partenaire pour récupérer la consigne de 3 euros, ou reprendre un plat.
Ressac An Orient a démarré en janvier une phase de pré-expérimentation, avec trois lieux : Code 0, le café zéro déchet de Lorient, le Concept (un tiers-lieu) et l’Embarcadère (bar-restaurant associatif). Un financement participatif a été également lancé sur la plateforme HelloAsso, afin de contribuer à l’achat des boites en verre et de constituer un réseau de restaurants partenaires. « L’expérimentation va durer jusqu’à cet été, pour un lancement officiel à partir de septembre », précise Corinne. « Notre action, via les contenants réutilisables, c’est aussi de redonner de la valeur à l’emballage, de permettre de réfléchir à notre consommation. On est dans une démarche un peu militante ». En espérant pouvoir par la suite toucher la restauration collective.
Dans le Pays de Lorient, l’Ecole de Résilience du Littoral lance un cycle de rencontres pour le grand public
« Nouveaux Rivages », ou l’Ecole de Resillience du littoral, a été créée en 2023. Elle est le fruit d’un partenariat entre Aloen, Agence Locale de l’Energie et du Climat de Bretagne Sud, l’UBS (Université de Bretagne Sud), l’organisme de formation Inspir4Transitions, et le tiers-lieu Maison Glaz, basé à Gâvres, et lauréat de l’appel à projets de la Région Bretagne Deffinov, sur les tiers-lieux apprenants.Objectif ? « Faire émerger les compétences nécessaires à l’adaptation de nos territoires littoraux face à l’évolution du trait de côte ». Elle a proposé ainsi à l’automne dernier deux sessions de formations à destination des personnes en recherche d’emploi, pour découvrir les métiers du littoral et le transport à la voile. Cette année, hormis le lancement d’un diplôme universitaire « Résilience des territoires insulaire et littoraux » en septembre, l’école propose aussi un parcours de huit rencontres, destinés au grand public, afin de mieux comprendre le changement climatique et ses impacts sur les littoraux. Démarrage le 1er mars.
Nouveaux Rivages propose notamment des formations à destination des demandeurs d’emplois. « Le but, c’est de pourvoir remettre en selle des personnes éloignées du travail, tout en développement des compétences concernant la résilience des littoraux », expliquent Lisa Croyère et Lucille Hutchison, respectivement chargée de mission et chargée de communication chez Aloen. Deux sessions se sont déroulées à l’automne 2024. L’une, baptisée « stage de pré-qualification voilier de travail », permet de découvrir le métier de métier de marin à la voile, aussi bien dans les filières pêche, fret, transport des passagers, recherche scientifique… Six places sont disponibles.
L’autre, « Découverte des métiers du littoral de demain », est « plus large » et porte sur « l’ensemble des besoin de résilience des littoraux : alimentaire, mobilité, aménagement, biodiversité, travail du bois, tourisme responsable, adaptation du bâti »… développe Lisa. Camille, en stage chez Aloen, a suivi cette formation d’une durée de 4 semaines, qui lui a permis de «comprendre un peu mieux les enjeux », et aussi de « penser la gestion du territoire par l’expérimentation ». « Les participant.e.s avaient de 19 à 56 ans, et avaient un objectif de réorientation professionnelle », ajoute-elle. Une manière de « créer un réseau, de nous pousser à prendre contact avec des professionnels, se remettre en action, le tout dans une démarche différente d’une formation universitaire ». Désormais, Camille souhaite se diriger vers le domaine du réemploi, et plus particulièrement la valorisation des déchets issus du milieu maritime, ou encore vers le transport de passager ou de fret.
Hormis ces deux formation, un Diplôme d’Université « Résilience des territoires insulaire et littoraux » va ouvrir ses portes en septembre 2025.
Nouveaux Rivages a voulu aussi mettre en place un parcours ouvert à toutes et tous, « de 18 à 98 ans ! ». Un cycle de 8 rencontres à destination du grand public est actuellement lancé, et va démarrer le 1er mars, pour s’achever en juin. « Les sessions vont se dérouler à chaque fois le week-end », soulignent Lisa et Lucille. Les objectifs ? « comprendre les enjeux d’adaptation et de vulnérabilité d’un littoral bouleversé, acquérir des compétences pour mieux vivre ces bouleversements, coopérer face aux risques, devenir acteur et actrice dans la transformation du territoire ».
Les premières rencontres, samedi 1er et dimanche 2 mars, auront lieu à Maison Glaz, sur la presqu’île de Gâvres. Au programme le samedi: Le matin, un état des lieux des risques littoraux face au changement climatique avec Laurent Labeyrie, Océanographe et Climatologue au HCBC (Haut Conseil Breton pour le Climat) – Professeur associé à l’Université Bretagne Sud et ancien membre du GIEC, et un échange avec Akira Lavault, fondatrice de Maison Glaz. L’après-midi, place à des ateliers pour imaginer ensemble l’adaptation. Le dimanche matin, « jeu sérieux » Litopia, et l’après-midi, atelier de réflexion.
Il est possible de ne suivre que quelques journées de rencontres, et pas le parcours entier.
Il est aussi possible de dormir à Maison Glaz, qui propose des solutions d’hébergements.
Les partenaires intéressés, et les citoyen.e.s qui souhaitent participer, peuvent s’adresser à Nouveaux Rivages via le site suivant : (tarif des journées du 1er et 2 mars : 12 euros / jour) https://nouveauxrivages.fr/ateliers-conferences/
Des éco-aventuriers à vélo sensibilisent les enfants à la protection des arbres
Du 6 au 22 septembre, Philomène Le Lay, éco-aventurière et artiste itinérante, a parcouru les routes d’Ille-et-Vilaine, de la Loire-Atlantique et du Morbihan, à vélo, accompagnée par Gemma Anglesio. Un tour de Bretagne de 520 kilomètres entrecoupé d’escales dans les écoles pour des ateliers pédagogiques et ludiques de sensibilisation autour de l’arbre et la forêt, et qui s’est terminé par une opération de plantation. Rencontre avec les deux jeunes femmes engagées, et avec Charlie, éco-aventurier lui aussi, qui les a rejoint sur la dernière étape de la tournée, au Faouët (56).
Le rendez-vous est donné ce vendredi après-midi, à l’école primaire Notre-Dame du Sacré Coeur, dans le bourg du Faouët. Située au Nord de Lorient, sur la route qui mène à Carhaix puis Roscoff, la commune est connue pour ses deux chapelles et ses magnifiques halles. Et le cadre sauvage qui l’entoure, notamment la Forêt de Pontcalleck et la Vallée du Scorff.
C’est bientôt l’heure de la sortie des classes. Quelques parents attendent déjà leurs enfants près de l’entrée. A l’intérieur, l’ambiance est calme. Mais méfions-nous des apparences… Au fond d’un couloir, une porte s’ouvre sur une petite salle où l’ambiance est à la bonne humeur. Des élèves de CM1 sont en train de peindre sur une grande toile tendue sur un mur. Une fresque est ainsi en train de prendre vie. On peut y voir un bel écureuil, un chêne, un geai, quelques glands, l’esquisse d’un sanglier… Le résultat d’ateliers à la fois pédagogiques et ludiques animés par Philomène Le Lay, accompagnée de Gemma et Charlie. « On essaie de les faire parler des arbres, de ce qu’ils connaissent sur le sujet », glisse Philomène. C’est autour de ceux-ci que la jeune femme a choisi d’axer son nouveau périple en vélo à travers la Bretagne, et baptisé « (Re)Tour vert le vivant », soutenu par la Fondation de la Mer. Parties de Beignon, non loin de la forêt de Brocéliande, Philomène et Gemma ont ainsi parcouru l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique et le Morbihan, à la force des mollets. Le soir venait le temps des bivouacs, ou des nuits chez l’habitant. Une manière d’être « en immersion dans la nature », et de laisser place à l’imprévu. Un tour qui a été ponctué d’escales dans des écoles, afin de sensibiliser les élèves à l’importance des arbres, des forêts, et de leur protection. « Les enfants ont un attrait très naturel pour tout cela, et il faut le cultiver », souligne Philomène.
Celle qui se définit comme « éco-aventurière » a une formation d’artiste, et a voulu mêler ses compétences à sa passion pour le vélo. Une passion qui n’a pourtant pas été évidente. « Quand j’étais petite, mon père me faisait faire beaucoup de vélo. J’étais asthmatique alors c’était très difficile, j’ai complètement arrêté. Par contre, j’ai toujours eu envie de découvrir le monde », se remémore-t-elle. Fascinée par l’Amérique Latine et l’Amazonie, elle rêve d’y partir, sac au dos, comme dans une histoire qu’elle lisait étant petite. Son frère la persuade alors de se remettre à la bicyclette. Les voilà donc partis une semaine en France à vélo, puis un mois au Canada. Le déclic pour Philomène, qui devient « complètement mordue ». Elle part alors au total un an et demi en Amérique Latine, en Océanie (Nouvelle-Zélande, Australie, Tasmanie) en 2021, et en Asie du Sud-Est en 2023. A chaque fois elle sillonne les différents pays à vélo. « Maintenant, j’ai beaucoup de mal à me déplacer autrement », affirme-t-elle ! Tout ce que j’ai pu voir dans la nature, les animaux, en France ou ailleurs, c’est grâce à la lenteur, au calme et au silence procuré par le vélo ».
De ses odyssées en deux roues sont nés trois livres : le premier en solo, sur l’Amérique Latine, le second en duo avec son frère, sur leur voyage en Océanie, et le troisième, toujours à deux, sur l’Asie du Sud-Est.
Philomène a aussi rejoint le collectif Projet Azur en 2021, une association majoritairement féminine créée en 2020 qui organise des éco-aventures sur différents territoires, en mobilité douce, sur plusieurs semaines ou mois, avec un objectif de sensibilisation. Elle a ainsi descendu le cours de la Loire en 2022, à la nage et en vélo, pour alerter sur la protection de la biodiversité.
« Un beau challenge »
L’éco-aventurière a réussi à embarquer Gemma dans son aventure bretonne à la rencontre des plus jeunes. Pas spécialement adepte du vélo, la jeune femme, en service civique, a eu l’occasion de faire se rencontrer sa passion pour la photo et la vidéo, la découverte de l’animation, et sa sensibilité au vivant. « C’était un beau challenge, je suis très contente de l’avoir fait », raconte-elle.
Charlie, qui a participé à cette dernière étape, est lui plus aguerri. C’est durant le premier confinement qu’il a pris conscience « de ce à quoi pourrait ressembler le monde si on continuait à vivre dans cette surconsommation totale ». A l’époque étudiant en ingénierie aéronautique, il regarde des vidéos sur la permaculture, la vie en yourte… et les voyages en vélo, qui provoquent chez lui une remise en question. « Surtout sur mon futur métier et sur l’utilisation de l’avion qui contribue au réchauffement climatique ». Il décide alors de partir six mois en vélo pour un premier tour de France en solitaire, et découvre par la suite « la famille des éco-aventuriers français ». Depuis, il part tous les étés sur les routes, et désire dorénavant se reconvertir en professeur. « Aller sensibiliser dans les écoles, c’est une bonne expérience », estime-t-il. « Ce que j’aime, c’est le fait de voyager, et de parler aux jeunes de valeurs qui me sont chères, comme par exemple la sobriété heureuse ou l’importance de la biodiversité ». Et ainsi planter une petite graine auprès des enfants, qui portera sûrement ses fruits dans le futur.
PSST…. NOUS AVONS TOUJOURS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN ! Nous sommes un web média associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires. Pour tout cela, nous avons le soutien de collectivités territoriales et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités d’intérêt général fait sens pour nous. Pour autant, votre participation citoyenne nous est essentielle :- vos envies d’écrire, ou de photographier, ou de podcaster des initiatives de transitions dans les cinq départements de Bretagne historique.- vos contributions financières pour continuer de mener à bien nos projets en 2024, notamment nos « Portraits de femmes en transition ». – vos implications dans notre vie associative.