Un plaidoyer pour l’herboristerie

Saviez-vous qu’en Bretagne jusqu’au XXè siècle, les Bretons mettaient des feuilles d’aulne dans leurs chaussures pour éviter l’échauffement des pieds ? Que s’est-il passé entre ce XXè siècle où les hommes connaissaient les plantes et la nature parce qu’ils dépendaient d’elles, parce qu’ ils les observaient, parce qu’ils faisaient partie d’elles ? C’est la question à laquelle répond Thierry Thévenin, producteur-cueilleur de plantes médicinales, herboriste et botaniste dans son Plaidoyer pour l’herboristerie. Publié au mois d’août aux éditions Actes Sud, cet ouvrage dresse un historique de la profession d’herboriste, celui qui connaît les simples, depuis le XVème siècle, à nos jours. Au fil des pages, le lecteur apprend la descente aux enfers qu’a connu l’herboristerie suite à la montée et aux pressions de l’industrie pharmaceutique, de monde de la finance, sous couvert de la science et du progrès. Ainsi, les herboristes ont signé l’arrêt de mort de leur profession le 11 septembre 1941, sous le régime de Vichy.

Et depuis ?

Il ya eu des tentatives, ci et là de faire reconnaître le savoir des plantes naturelles, face aux préparations médicinales de synthèse qui constituent désormais le paysage médical. En vain, malgré les luttes menées par des défenseurs de la profession comme Mme Hertzog-Cachin, le docteur Henri Leclercou encore Maurice Mességué, il faut attendre l’après 1968 pour voir renaître l’intérêt pour l’herboristerie. Depuis, plusieurs réglementations en France et en Europe sont progressivement adoptées. Tout d’abord dans la définition de la plante médicinale elle même, puis son usage.

Guide du soin naturel

Cet ouvrage remarquable aux références nombreuses et à l’annexe complet pourrait être un livre d’histoire, une introduction à la connaissance des plantes, une critique des dérives de l’industrialisation. Il éclaire le lecteur sur l’urgence d’une prise de position citoyenne en matière de santé. Les plantes constituent une source de bienfaits, créativité, autonomie. A l’heure où 80% des moins de 25 ans se déclarent en faveur des soins non médicamenteux, et où près d’un tiers des Français ont recours aux médecines douces pour consommer moins de médicaments, cet ourage est plus que jamais dans l’air du temps. A lire et à partager largement. 

Plus d’infos:

"Plaidoyer pour l’herboristerie. Comprendre et défendre les plantes médicinales". Thierry Thévenin, Août, 2013 pp 304. Ed. Actes Sud. 22 euros.




Jardins collectifs urbains : parcours des innovations potagères et sociales

L’appellation « jardin collectif » regroupe en fait plusieurs types de jardins, comme l’explique Cyrielle Den Hartigh dans son ouvrage Jardin collectifs urbains, parcours des innovations potagères et sociales. Jardins pédagogiques, familiaux, thérapeutiques ou d’insertion sont autant de manière de cultiver sa propre production pour autant de raisons différentes.

Véritable travail d’enquête, cet ouvrage propose des découvertes de jardins d’expérimentations comme celui de Montreuil en région parisienne. Très complet, il aborde à la fois la thématique du foncier, la création de lien social entre habitants d’un même quartier et parfois, comme l’illustre l’association des Femmes maliennes, l’occasion de planter et cultiver des légumes venus d’ailleurs et de se retrouver au jardin.

Les nombreuses photos, cartographies et interviews achèvent de compléter Jardins collectifs urbains.

Jardins collectifs urbains, Cyrielle Den Hartigh, éditions Educagri, 25 euros.