Qualité et traitement de l’eau en Bretagne : « je n’ai jamais donné d’eau en bouteille à ma fille »

Le 28 novembre à Rennes a eu lieu le colloque « Environnement & Santé : quelle eau potable pour demain ? ». L’occasion d’aborder de nombreux thèmes, parmi lesquels figure la qualité de l’eau en Bretagne et son traitement. 

Eau du Bassin Rennais est un syndicat mixte de 56 communes limitrophes de Rennes qui assure l’assainissement de l’eau « propre à la consommation ». Pour potabiliser les 21 000 000 m3 d’eau consommé par an par les 486 000 usagers, sept usines de potabilisation sont disposées un peu partout sur le territoire rennais.

Mais quel traitement subit l’eau, et quelles en sont les conséquences ?

L’eau distribuée en Bretagne provient majoritairement d’eau superficielle, et doit être désinfectée rigoureusement. Pour ce faire, de faibles quantités de produits chlorés, ayant la propriété d’être rémanents et évitant ainsi toute reprise de prolifération microbienne, sont ajoutés. Le chlore en lui-même n’a pas d’effet néfaste avéré, mais certains sous-produits peuvent l’être et leur présence est très réglementée. Cet ajout de produit donne un certain goût, qui peut être atténué en aérant l’eau à l’aide d’une carafe à large ouverture, laissée quelques instants au réfrigérateur.

Les nitrates sont naturellement présents dans l’environnement. Dans l’organisme humain, ils sont transformés en nitrites et peuvent présenter un risque pour la santé. Le code de la santé publique fixe une limite de qualité à 50 mg/litre, conformément à la Directive européenne 98/83/CE et aux recommandations établies par l’Organisation mondiale de la santé. Au-delà de 50 mg/l, l’eau du robinet est déconseillée uniquement pour les femmes enceintes et les nourrissons. Si le pourcentage de la population bretonne desservie ponctuellement par une eau non conforme en nitrate a considérablement diminué depuis les années 1998, elle était, en 2017, de 0,07 % (soit 2 233 habitants). En comparaison, dans toute la France, ce taux monte à 0,63%.

Malgré l’apparente qualité de l’eau, le problème proviendrait des pesticides. Si de prime abord, ils n’ont pas l’air de se retrouver dans l’eau que l’on boit, de nombreux produits n’ont pas été testés et ne sont pas recherchés. En Bretagne, plus de 200 molécules le sont. « Le nombre conséquent de pesticides utilisés et le coût élevé des analyses contraignent les autorités à prioriser les molécules à rechercher ». La réglementation des 5 μg/l risque d’être bientôt atteinte puisque l’on sonde de plus en plus de molécules. C’est pourquoi « l’amélioration de la qualité de l’eau brute est nécessaire pour la qualité de l’eau potable », explique Laurent Geneau, responsable santé environnement du département du Morbihan Agence Régionale de Santé Bretagne.

Pour ce faire, un programme est en cours : Eau du Bassin Rennais explique vouloir porter des projets d’agriculture durable autour des eaux de versants. Informer, sensibiliser, « animer le territoire pour que les agriculteurs fassent évoluer leurs pratiques », voilà ce à quoi s’attaquera prochainement ce syndicat.

« Je n’ai jamais donné d’eau en bouteille à ma fille. »

Pour Jean Duchemin, ingénieur sanitaire membre de l’Académie de l’Eau, « la santé n’est pas en péril par l’eau potable » et estime qu’on a « la chance d’avoir une eau potable de bonne qualité ». Néanmoins, il met le doigt sur certaines préoccupations.

Attention à la bioamplification

Si d’après lui rien ne sert de s’alarmer des traces de résidus de pilules contraceptives ou de médicaments dans l’eau, le danger viendrait des aliments, des animaux marins que l’on ingère. Ce qui est dangereux, c’est de consommer des espèces infestées de pesticides qui auraient elles déjà consommées un animal, qui aurait lui-même déjà consommé certaines substances, etc… C’est la bioconcentration, la bioamplification qui aurait des effets néfastes sur notre santé. Le danger vient donc des espèces vivants en milieux aquatique, comme les poissons ou les coquillages. Chez certains enfants de pêcheurs Baltiques, les PCB et autres organochlorés ingérés par les poissons gras et les phoques auraient engendrés des retards de développement physiques et mentaux.

Trop de produits dits « émergents » (TBT, PBDE, perfluorés, phtalates…) se retrouvent dans l’eau marine et proviennent de produits anti-salissures pour textiles ou pour les coques de navire (récemment interdit). Enfin, les « immergés » très utilisés et insuffisamment évalués en matière d’imprégnation des milieux, se révèlent plus inquiétant. Les usages explosent malgré les nombreux indices d’effets toxiques.

Pour Jean Duchemin, il faudrait « une politique de prévention globale face à ces micropolluants, susceptibles de détraquer tout l’écosystème aquatique, des sources de nos rivières à la mer, du ver de vase à la truite, au dauphin et à l’oiseau marin. Une prévention qui passera par la substitution avec d’autres substances moins toxiques ou persistantes ».




L’étang de Hédé en travaux pour concilier maintien des activités et préservation de la biodiversité

L’étang de Hédé, inscrit au réseau Natura 2000, a subit quelques transformations de la part de la région Bretagne afin de concilier maintien des activités et préservation de la biodiversité.

Pour préserver l’habitat naturel d’espèces remarquables, et alors que l’accès en voiture à l’étang était devenu peu praticable, une zone d’accès a été mise en place. Une zone de mise à l’eau des embarcations a également été aménagée. Le tout sur un secteur écologiquement moins sensible.

« Une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines »

Afin de limiter l’impact sur les milieux naturels, le stationnement des véhicules a été revu : dix places de parking vont être proposées. Enfin, pour favoriser le développement de roselières, des potelets vont être installés en bordure d’étang.

© Région Bretagne

Une table de pique-nique sera prochainement installée pour profiter de cet espace réaménagé et de cet étang inscrit au réseau Natura 2000. Pour rappel, ces sites « visent une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines [et] sont désignés pour protéger un certain nombre d’habitats et d’espèces représentatifs de la biodiversité européenne ».

 




La région Bretagne lance son 6ème appel à projet pour développer l’usage du cheval territorial

La région Bretagne lance un appel à projet pour développer l’usage du cheval territorial, jusqu’au 22 mars prochain. À La Bouëxière, lauréate de l’appel à projet 2017, le cheval de trait est intégré dans la vie de la commune.

Au niveau national, le nombre d’élevages de chevaux de trait est passé d’environ 14 000 au début des années 90 à moins de 9 000 vingt ans plus tard. 2 600 d’entre eux concernent le cheval breton, deuxième race de trait la plus représentée en France.

Pour valoriser l’usage du cheval breton et le sauvegarder, faire émerger de nouveaux débouchés économiques pour les chevaux de trait, restaurer son image, renforcer les actions de développement local et d’animation sur les territoires, la région Bretagne lance son sixième appel à projet « Cheval territorial ».

Olivier Allain, vice-président de la Région à l’agriculture et l’agroalimentaire : « Le cheval de trait apparaît comme une alternative aux véhicules motorisés ; il limite les nuisances sonores et participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre »

La Bouëxière (à 20 km de Rennes) a intégré le cheval de trait à la vie de la commune. Tout d’abord, un premier cheval pour « arroser les fleurs de la commune, en s’appuyant sur un groupe de 15 bénévoles, d’élus et d’agents communaux formés à cet effet », rappelle le maire Stéphane Piquet dans un communiqué. Le tracteur ainsi remplacé, la commune à économisée 1 500 tonnes de CO2.

Puis, pour aller encore plus loin dans l’utilisation du cheval de trait et en acquérir un deuxième, la commune candidate à l’appel à projet régional 2017. Grâce au financement de la Région, un deuxième équidé est arrivé pour nettoyer les nombreuses allées piétonnes (autrefois désherbées à la main) et pour débusquer les haies et les bois morts.

Le cheval, créateur de liens sociaux

Ce projet crée du lien social et implique bénévoles, agents communaux, chantier d’insertion et jeunes. En effet, une dizaine d’adolescents de l’IME (Institut Médico-Educatif) L’Espoir se familiarisent avec l’animal tout en réalisant de petits travaux.

Ailleurs, le cheval de trait est utilisé pour d’autres travaux, d’autres projets. À Hennebont (Morbihan), par exemple, les scolaires sont transportés entre le centre de loisirs et la cantine grâce aux équidés et les touristes peuvent visiter la ville en calèche. L’entretien du canal de Nantes à Brest (dans sa partie finistérienne), lui, est réalisé par une patrouille équine. Intervenant sur le chemin de halage, elle remplace le fourgon utilisé précédemment et procède ainsi à des opérations de surveillance et de collecte des déchets.

Pour participer à l’appel à projet « Cheval territorial », ça se passe ICI.




Environnement, santé, changement climatique et eau potable au menu du colloque régional d’Eau et Rivières de Bretagne

Eau et aménagement du territoire




Le réseau « Nous » ouvre sa deuxième épicerie anti-gaspi à Saint-Malo

À l’occasion de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, le réseau « Nous » a ouvert une deuxième épicerie anti-gaspi le 23 novembre, à Saint-Malo.

La première épicerie « Nous » a eu du succès : plus de 7 000 clients par mois, 150 fournisseurs qui jouent le jeu de l’anti-gaspi et 180 tonnes de nourriture valorisées et sauvées de la poubelle. Ouverte au mois de mai à Rennes, cette épicerie un peu spéciale ne vend effectivement pas les même produits que ceux que l’on peut retrouver dans les autres supermarchés… Enfin pas exactement.

« 10 millions de tonnes de nourritures sont jetées chaque année en France. »

Dans cette supérette, les produits vendus auraient dû aller à la poubelle. Une vraie aberration quand on sait qu’ils sont encore consommables. Ce sont des produits qui présentent un défaut d’emballages, des produits issus des aléas des transporteurs, des fins de séries, des produits dont la DLUO (Date Limite d’Utilisation Optimale) est dépassée ou des dates courtes. Bref, ce sont des produits de qualité, refusés par les circuits traditionnels de distributions pour des petits défauts.

Cette épicerie permet non seulement de proposer aux producteurs et aux fabricants de revaloriser leurs invendus à un prix juste, mais également d’offrir aux consommateurs un nouveau mode de consommation. Les fruits et légumes (biologiques, locaux, conventionnaux), les produits frais et surgelés, les produits d’épicerie, d’hygiène et les produits en vrac que l’on peut y retrouver sont vendu en moyenne 30 % moins cher que dans les autres supermarchés. Charles Lottmann, co-fondateur du projet, déclare à l’Info Durable que « quand on sait que le budget alimentaire moyen en France selon l’Insee est de 3600 euros par an et par personne, un magasin comme le nôtre permet à une famille de 4 personnes de faire jusqu’à 2 000 euros d’économie ».

Une deuxième épicerie « Nous » à Saint-Malo

Une deuxième épicerie « Nous » a donc ouvert ses portes, à Saint-Malo cette fois-ci, dans la zone commerciale de St-Jouan-des-Guérêts (derrière le magasin Action), le 23 novembre. « Nous retrouvons dans ce magasin tout ce qui a fait le succès de notre première épicerie », comme la décoration en matériaux recyclés, assure Anthony Mauduit.

Des épiceries anti-gaspi « Nous » verront le jour très prochainement à Angoulême, Caen, Vannes et en région nantaise, « puis dans toute la France avec 20 magasins en 2020 ».




À Rennes, 35 bâtiments seront bientôt alimentés en électricité renouvelable

À Rennes, 35 bâtiments (dont l’Hôtel de Rennes Métropole et l’écomusée du Pays de Rennes) seront bientôt alimentés en électricité renouvelable Enercoop, pour une durée de deux ans. 

Au printemps dernier, un appel d’offres à été lancé pour la fourniture d’électricité HVE (à Haute Valeur Environnementale) sur un périmètre de 35 bâtiments de Rennes. La totalité de l’électricité sera couverte par une production issue de sources renouvelables. C’est Enercoop qui a été retenu, suite à cet appel d’offres. 

Enercoop est un fournisseur d’électricité 100 % renouvelable et coopérative, ayant une logique de circuit court. Il a pour objectif de s’approvisionner, directement et exclusivement, auprès de producteurs locaux d’énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique et biomasse) et développe des outils de maîtrise de la demande d’électricité. Enercoop est composé de 10 coopératives et le réseau s’organise sur « les principes d’une gouvernance partagée, transparente et démocratique ». Dans le classement des fournisseurs d’électricité verte en France de Greenpeace, Enercoop se place dans le trio de tête. 

Au premier janvier 2019, ce seront donc 35 bâtiments qui seront alimentés par cette électricité renouvelable, dont Les Champs Libres, l’Hôtel de Rennes Métropole, l’Écomusée du Pays de Rennes et l’Antipode, le Stade Commandant Bougouin, le gymnase Charles Géniaux et Cleunay.

Nathalie Appéré, Maire de Rennes, ne compte pas s’arrêter là. En mai dernier, elle annonçait, dans le magazine Les Rennais, sa volonté de progresser : « j’ai annoncé de nouvelles mesures en faveur des énergies renouvelables. En 2020, 100 % des équipements municipaux seront alimentés en électricité durable ».