Cyclotopie, un tour à vélo à la découverte d’initiatives inspirantes pour célébrer l’éco-construction

Mai, mois du vélo ! Le 1er, un convoi de cyclistes va s’élancer sur les voies cyclables, de Plessé (44) à Saint-Malo (35), jusqu’au 20 mai. L’événement, baptisé « Cyclotopie », est organisé par Empreinte, association bretillienne qui promeut l’habitat à faible impact écologique, et qui a fêté ses 20 ans l’année dernière. Au programme de ce périple à bicyclette : 20 jours pour découvrir des initiatives inspirantes en éco-construction, habitat, rénovation, mais aussi en agriculture, alimentation, mobilité douce…grâce à des conférences, chantiers, visites…Chacun.e peut y participer, que ce soit pour tout le trajet ou juste sur une ou plusieurs étapes.

Qui organise ?

L’événement est organisé par l’association Empreinte, qui a fêté ses 20 ans en 2024.

« Son objectif est de promouvoir l’habitat sain, passif, à faible impact écologique », explique Maxime Tual, membre actif de l’association et responsable logistique sur la Cyclotopie.

 Les actions d’Empreinte s’inscrivent dans trois grands domaines :

  • Découvrir, avec des visites et des permanences mensuelles
  • Se former, grâce à un cycle de 8 journées pour construire son projet, et des stages sur des chantiers pour acquérir des compétences théoriques et pratiques
  • Participer : une journée ou plusieurs semaines sur des chantiers, pour s’initier ou se perfectionner aux techniques de construction.

C’est quoi la Cyclotopie ?

Afin de célébrer ses 20 ans, Empreinte organise la Cyclotopie, un voyage à vélo du 1er au 20 mai, de Plessé (44) à Saint-Malo (35). « Le périple sera ponctué de rencontres inspirantes : visites, conférences, événements », précise Maxime. « Ce sera l’occasion de promouvoir un mode de vie alternatif ». Les thèmes abordés sont variés : construction et rénovation écologique, mais aussi l’habitat, les filières de matériaux, l’alimentation, l’agriculture, la mobilité à vélo, l’eau, le sol…

Par exemple, le 2 mai, les participant.e.s pourront découvrir à Fégréac (44) une maison escargot réalisée en bottes de paille, entièrement auto-construite. Le 11 mai, lors de l’étape entre La Chapelle du Lou du Lac (35) et la Chapelle Thouarault (35),  c’est un chantier participatif qui est proposé, pour réaliser des enduits terre et des adobes pour la médiathèque de la Chapelle-Thouarault. La terre sera transportée par mobilité douce jusqu’au chantier. Et le 17 mai, à Saint-André-Des-Eaux, le convoi de cyclistes découvrira l’éco-hameau, le bar associatif et l’épicerie coopérative.

Comment participer ?

L’événement est ouvert à tous et toutes. Il est possible de venir juste une journée, avec son vélo et son matériel de camping pour le soir.

L’inscription est à prix libre, en fonction des revenus. Elle comprend les repas, l’hébergement, les animations et les visites.

 Le formulaire est accessible ici : https://www.helloasso.com/associations/association-empreinte/evenements/cyclotopie

Un financement participatif a également été lancé, sur la plateforme bretonne Kengo. « Chaque euro récolté servira à renforcer la logistique, outiller les chantiers, nourrir les bénévoles, et surtout faire vivre cette utopie roulante ! », explique Empreinte. Si l’objectif de 5000 euros est atteint, un Vhélio, véhicule intermédiaire entre le vélo cargo et la voiture électrique, fonctionnant à l’énergie solaire, pourra être construit.

Pour participer à la collecte : https://www.kengo.bzh/projet/5006/cyclotopie

Toutes les infos sont sur le site d’Empreinte : https://www.empreinte.asso.fr/cyclotopie/




A Plouarzel (29), une paillourte en auto-construction grâce à un « emprunt participatif »

A Plouarzel, Pierre-Olivier Liabot et sa famille se lancent dans l’auto-construction d’une « paillourte », une habitation de forme circulaire réalisée en bois, terre et paille. Le terrain est acquis, mais les banques ne lui accordent pas d’emprunt pour sa maison écologique. Il a donc choisi de lancer un « emprunt participatif », afin de récolter la somme nécessaire à la construction.

Savez-vous ce qu’est une « paillourte » ? C’est une maison circulaire, inspirée des yourtes, qui se base sur des matériaux simples à trouver : bois, terre, et paille. Une construction écologique, imaginée en 2007 par le breton Gurun Manrot, et qui a séduit Pierre-Olivier Liabot et sa famille, basés à Plourzel au nord de Brest. Le fruit  d’un « cheminement un peu long » explique Pierre-Olivier. « Au départ, on cherchait à acheter une maison prête à habiter, sans y faire des travaux ». Mais après la crise du Covid, les prix ont connu une envolée. « On avait les moyens de s’offrir une maison conventionnelle, mais il fallait refaire l’isolation. C’était un compromis que nous n’étions pas prêts à faire », poursuit-il. En discutant de la situation avec un ami, Pierre-Olivier découvre les maisons bioclimatiques, qui « nécessitent moins de ressources pour se chauffer, pour fonctionner ». Séduit par le concept, il s’informe et découvre les earthships (ou géonef), construction à base de matériaux naturels et/ou recyclés. « On voulait partir là-dessus, mais on n’y connaissait rien », avoue-t-il.

Le Finistérien décide alors de passer un certificat en design de maison écologique, en plus de son travail d’ingénieur dans le milieu marin. Il commence alors à faire connaissance avec de nouveaux acteurs, de nouveaux procédés de construction, de nouveaux matériaux comme la terre, la paille…ce qui lui plait. La paillourte lui apparait alors comme un habitat idéal, réalisée en auto-construction. Une maison à la fois écologique et économique, « qui permet aussi de reprendre la main sur l’habitat ».

Pierre-Olivier et sa famille sont allés sur des chantiers participatifs de construction de paillourte, pour se faire la main. Le terrain est déjà trouvé. Mais les banques ne leur ont pas accordé de prêt. Les raisons ? « L’auto-construction, et aussi le fait qu’il n’y ait pas de garantie décennale sur la paille porteuse ». Un appel à « emprunt participatif » a donc été lancé, pour récolter la somme de 70 000 euros. Il s’agit de prêt entre particuliers. « On créé un échéancier, et on rembourse, avec des intérêts. Une reconnaissance de dettes sera rédigée. Tout est cadré », annonce Pierre-Olivier. « L’idée, c’est que chacun puisse  prêter à partir de 500 €, sur 8 ans ou plus, avec un taux d’intérêt libre (jusqu’à 2,5 %) ».

En attendant, grâce à leurs économies et au soutien de leurs proches, la famille a pu acquérir le terrain, et commencer un premier chantier : celui du dôme géodésique en paille qui les abritera le temps de la construction de la paillourte. Ayant appris sur des chantiers participatifs, Pierre-Olivier souhaite rendre la pareille et transmettre les techniques de construction et partager les savoir-faire. Des chantiers seront organisés, via le réseau spécialisé Twiza.

Pour découvrir le projet de Pierre-Olivier Liabot et participer à l’emprunt : https://urls.fr/XTmbEs

Le site de Gurun Manrot pour tout savoir sur les paillourtes : https://gurun.twiza.org/




Optimiser l’espace de l’habitat pour une meilleure performance environnementale : les principes d’une maison bioclimatique

La forme d’une maison et la distribution de ses pièces ont un impact fondamental sur le confort des usagers et la consommation d’énergie du logement, c’est pourquoi il convient d’y réfléchir en amont de tout projet de construction.

C’est le principe de l’architecture bioclimatique, qui vise à concevoir sa maison de façon à profiter au maximum des phénomènes climatiques. Il s’agit de mesures de bons sens, qui n’engendrent pas de surcoût (au contraire !) et permettent d’importantes économies d’énergie par rapport à des constructions traditionnelles.

Grâce à la réglementation thermique 2020, les constructions d’aujourd’hui sont beaucoup plus performantes, et demandent une vraie réflexion sur la conception du bâtiment. Mais les principes du bioclimatisme peuvent aussi être intégrés dans le cadre d’un projet de rénovation.

Voici une liste des principales actions qui définissent une architecture bioclimatique :

  • Construire une maison compacte, en forme de carré ou de rectangle : un bâtiment complexe multiplie les surfaces des parois extérieures et sera donc plus difficile à chauffer qu’un bâtiment compact ou offrant des parois mitoyennes.
  • Organiser les pièces de la maison en fonction de la course apparente du soleil : on place les pièces de vie côté sud (voire sud-est ou sud-ouest), pour plus d’apports en chaleur et en luminosité, et les pièces moins utilisées, comme la salle de bains ou le cellier, côté nord. Ces espaces constituent des zones « tampons » idéales pour protéger le reste du logement du froid.
  • Privilégier de grandes ouvertures au sud, pour maximiser les apports solaires, notamment en hiver, et les limiter au possible au nord, à moins de s’équiper en fenêtres à isolation renforcée (VIR).
  • Garantir le confort d’été, en se protégeant de la surchauffe estivale. Pour cela, on peut équiper le logement de débords de toit, de brise-soleil ou encore adapter la végétation environnante pour obtenir de l’ombre en été et du soleil en hiver (avec des arbres à feuilles caduques par exemple).
  • Maximiser l’isolation et l’étanchéité à l’air, afin de conserver l’énergie captée par l’architecture bioclimatique à l’intérieur de la maison. C’est notamment pour cette raison que les constructeurs privilégient les ouvertures « à la française » plutôt que les baies coulissantes, qui, au-delà d’être plus couteuses, sont aussi moins étanches.

Pour réussir un projet bioclimatique, l’orientation de la maison est donc indispensable. Il faut donc porter une attention particulière au choix du terrain. Dans l’idéal, celui-ci offrira une orientation nord/sud, avec un espace dégagé au sud.

L’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix HEOL œuvre pour la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique, les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org .




A Lorient, Guillaume veut lancer un village d’habitats légers réversibles en pleine ville

A Lorient, Guillaume Nicol lance le projet « Village Colibri ». Objectif : créer un lieu de vie avec 25 emplacements d’habitats légers, tels que des tiny houses, yourtes, maisons en containers…au cœur de la ville, et en location pour des personnes touchées par la crise du logement. Un espace d’accueil ouvert au grand public pour des animations réalisées par des associations partenaires locales est prévu, ainsi qu’un autre consacré aux innovations dans les éco-matériaux, les habitats réversibles et les low tech. Un financement participatif est lancé pour payer la construction d’une première tiny house, qui sera fabriqué par des élèves d’un lycée professionnel voisin.

Créer un lieu qui accueillerait à la fois des habitats réversibles, des ateliers, conférences, ainsi que des innovations en construction et low tech. Tel est dans les grandes lignes le projet Village Colibri, porté par le lorientais Guillaume Nicol. Ancien travailleur dans l’aéronautique, il a décidé de prendre une autre trajectoire et de se lancer dans une démarche qui aurait « un impact local ». « Je travaillais comme automaticien, sur des pièces d’avions en carbone. Certes, ceux-ci étaient devenus moins lourds, mais ce n’est pas pour autant qu’on les utilisait moins, on voyage toujours plus », explique-t-il. « En parallèle, à la maison, on mettait de plus en plus de gestes écologiques en place dans notre quotidien, et dans notre consommation. Mais je me suis rendu compte qu’il fallait aller plus loin que l’échelle individuelle, et passer au collectif ». De recherches en rencontres, il découvre le Ty Village de Saint-Brieuc et ses Tiny Houses pour étudiants. Un type de lieu de vie qui correspond bien aux aspirations de Guillaume, à savoir « apporter davantage d’écologie en zone urbaine, créer un pont entre les écolieux qu’on trouve en zone rurale, et les villes ». Pour lancer son projet, il a pu aussi bénéficier de l’incubateur du Tag56, et du fonds de dotation Kernae.

Innovation et accueil du grand public

Le Village Colibri devrait donc s’installer sur un terrain de 5000m2, appartenant à la ville de Lorient, et situé non loin de l’université. Guillaume y imagine trois « pôles » : une zone d’habitation, de 25 emplacements, dédiés aux habitats réversibles de type tiny house, maison en container, yourte…Un espace commun sera dédié aux habitant.e.s, qui comprendra une grande cuisine, une buanderie, des ateliers…Ces logements seront loués en priorité aux étudiant.e.s, retraité.e.s, jeunes travailleurs et travailleuses, familles monoparentales… « A toutes les personnes impactées par la crise du logement et ayant des difficultés financières », détaille Guillaume. A noter qu’une partie de ces habitations sera réservés pour des « séjours découvertes » en mode « slow tourisme », afin de découvrir ce type d’habitat, ou pour des entreprises (télétravail).

Le deuxième pôle du village sera un autre espace commun, mais cette fois dédié à l’accueil du grand public : élus, citoyen.ne.s, enfants, entreprises…  « pour des ateliers de sensibilisation, de vulgarisation, par exemple autour du cycle de l’eau, de l’économie sociale et solidaire…des temps à la fois pratiques et théoriques, en partenariat avec les associations du secteur », précise Guillaume.

Le troisième pôle sera lui consacré à l’innovation, en se basant notamment sur le modèle des habitations présentes dans le village. « Toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients. On pourrait pas exemple travailler sur un meilleur confort thermique pour les tiny houses, ou une meilleure isolation phonique pour les yourtes ». Les éco-matériaux et les low tech seront aussi au cœur des expérimentations, en lien avec le département de recherche de l’UBS, qui sera à proximité.

Afin de financier la construction d’une des tiny house du village qui sera réalisée localement par des élèves du lycée professionnel Julien Crozet à Port-Louis, Guillaume Nicol a lancé un financement participatif sur Kengo, avec l’objectif de réunir 6000 euros. Il reste encore onze jours pour y participer.

Plus d’infos : https://kengo.bzh/projet/4500/village-colibri




Le Printemps de l’éco-construction s’épanouit en Bretagne

https://printemps-ecoconstruction.fr




Le futur hameau léger de Plouigneau cherche ses habitant.e.s

 

Plus d’infos

https://hameaux-legers.org/