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A Lorient, Guillaume veut lancer un village d’habitats légers réversibles en pleine ville

A Lorient, Guillaume Nicol lance le projet « Village Colibri ». Objectif : créer un lieu de vie avec 25 emplacements d’habitats légers, tels que des tiny houses, yourtes, maisons en containers…au cœur de la ville, et en location pour des personnes touchées par la crise du logement. Un espace d’accueil ouvert au grand public pour des animations réalisées par des associations partenaires locales est prévu, ainsi qu’un autre consacré aux innovations dans les éco-matériaux, les habitats réversibles et les low tech. Un financement participatif est lancé pour payer la construction d’une première tiny house, qui sera fabriqué par des élèves d’un lycée professionnel voisin.

Créer un lieu qui accueillerait à la fois des habitats réversibles, des ateliers, conférences, ainsi que des innovations en construction et low tech. Tel est dans les grandes lignes le projet Village Colibri, porté par le lorientais Guillaume Nicol. Ancien travailleur dans l’aéronautique, il a décidé de prendre une autre trajectoire et de se lancer dans une démarche qui aurait « un impact local ». « Je travaillais comme automaticien, sur des pièces d’avions en carbone. Certes, ceux-ci étaient devenus moins lourds, mais ce n’est pas pour autant qu’on les utilisait moins, on voyage toujours plus », explique-t-il. « En parallèle, à la maison, on mettait de plus en plus de gestes écologiques en place dans notre quotidien, et dans notre consommation. Mais je me suis rendu compte qu’il fallait aller plus loin que l’échelle individuelle, et passer au collectif ». De recherches en rencontres, il découvre le Ty Village de Saint-Brieuc et ses Tiny Houses pour étudiants. Un type de lieu de vie qui correspond bien aux aspirations de Guillaume, à savoir « apporter davantage d’écologie en zone urbaine, créer un pont entre les écolieux qu’on trouve en zone rurale, et les villes ». Pour lancer son projet, il a pu aussi bénéficier de l’incubateur du Tag56, et du fonds de dotation Kernae.

Innovation et accueil du grand public

Le Village Colibri devrait donc s’installer sur un terrain de 5000m2, appartenant à la ville de Lorient, et situé non loin de l’université. Guillaume y imagine trois « pôles » : une zone d’habitation, de 25 emplacements, dédiés aux habitats réversibles de type tiny house, maison en container, yourte…Un espace commun sera dédié aux habitant.e.s, qui comprendra une grande cuisine, une buanderie, des ateliers…Ces logements seront loués en priorité aux étudiant.e.s, retraité.e.s, jeunes travailleurs et travailleuses, familles monoparentales… « A toutes les personnes impactées par la crise du logement et ayant des difficultés financières », détaille Guillaume. A noter qu’une partie de ces habitations sera réservés pour des « séjours découvertes » en mode « slow tourisme », afin de découvrir ce type d’habitat, ou pour des entreprises (télétravail).

Le deuxième pôle du village sera un autre espace commun, mais cette fois dédié à l’accueil du grand public : élus, citoyen.ne.s, enfants, entreprises…  « pour des ateliers de sensibilisation, de vulgarisation, par exemple autour du cycle de l’eau, de l’économie sociale et solidaire…des temps à la fois pratiques et théoriques, en partenariat avec les associations du secteur », précise Guillaume.

Le troisième pôle sera lui consacré à l’innovation, en se basant notamment sur le modèle des habitations présentes dans le village. « Toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients. On pourrait pas exemple travailler sur un meilleur confort thermique pour les tiny houses, ou une meilleure isolation phonique pour les yourtes ». Les éco-matériaux et les low tech seront aussi au cœur des expérimentations, en lien avec le département de recherche de l’UBS, qui sera à proximité.

Afin de financier la construction d’une des tiny house du village qui sera réalisée localement par des élèves du lycée professionnel Julien Crozet à Port-Louis, Guillaume Nicol a lancé un financement participatif sur Kengo, avec l’objectif de réunir 6000 euros. Il reste encore onze jours pour y participer.

Plus d’infos : https://kengo.bzh/projet/4500/village-colibri




Le Printemps de l’éco-construction s’épanouit en Bretagne

La cinquième édition du Printemps de l’Eco-construction vient de démarrer le 2 mai, et va se poursuivre jusqu’au 15 juin, en Bretagne. Organisé par la Fédération Bretonne des Filières Biosourcées, ses adhérents et ses partenaires, l’événement propose au grand public, professionnels et collectivités, des temps d’échanges, des visites de chantiers, des portes-ouvertes….

« Démocratiser la connaissance et l’utilisation des principes constructifs bois, biosourcés et terre crue, à mettre en lumière les projets qui fleurissent en Bretagne et à encourager les rencontres pour favoriser les échanges entre les professionnels, la maîtrise d’ouvrage (publique ou privée), et le grand public. ». Tels sont les objectifs du Printemps de l’Eco-Construction, dont la cinquième édition est organisée dans les quatre départements de la Bretagne administrative, depuis le 2 mai et jusqu’au 15 juin.

Au menu de cette grande opération, organisée par la Fédération Bretonne des Filières Biosourcées : des visites de chantiers et de bâtiments, des conférences, des portes-ouvertes…et un grand final à Rennes du 13 au 15 juin, avec une journée spéciale « collectivités » le jeudi 13 sur le campus Beaulieu, une journée dédiée aux professionnels le vendredi 14 toujours à Beaulieu, et une journée spéciale ouverte au grand public le samedi 15, au Halles en Commun.

En Ille-Et-Vilaine, on pourra ainsi découvrir samedi 4 mai de 14h30 à 16h30 une maison conçue en bois, terre et paille à Laillé, avec l’association Empreinte. Le mardi 28 mai à 10h, direction Epignac pour visiter une ancienne grange en rénovation avec la Scic Eclis. Et le 1er juin, le pôle de l’éco-construction Ecobatys ouvrira ses portes à Maen-Roch, à côté de Fougères.

Dans les Côtes-d’Armor, Tiez Breizh, association pour la connaissance, la sauvegarde et la mise en valeur de l’architecture en Bretagne organise une visite de la scierie Jamet (bois pour construction et rénovation), à Trémorel, le mardi 14 mai. Le 23 mai Saint-Brieuc Armor Agglomération organise une journée de conférences autour du thème « le bâtiment, une possible filière économe en ressources ? ». Le mardi 28 mai de 13h30 à 15h30, on pourra assister à un « test d’étanchéité à l’air » sur une maison en rénovation, à Coatascorn avec Echobat, réseau de l’écoconstruction solidaire. Et le 11 juin, on pourra participer à une journée « road trip des biosourcés », avec des visites de chantiers et d’entreprises.

Dans le Morbihan, on pourra visiter le jeudi 23 mai à 18h un chantier de rénovation d’un bâti ancien avec des blocs isolants écologiques, à Locmiquélic, avec Echobat et Kellig Emren. Le mardi 4 juin, Batylab organise une visite du pôle petite enfance de Baud en matériaux bois et biosourcés. Et le jeudi 6 juin, place à la construction en paille avec Batylab, la Scop Echopaille et le réseau Bruded, à Pluherlin.

Dans le Finistère, le mercredi 15 mai à 9h, le Collectif Paille Armoricain, en collaboration avec la commune de Plouigneau, propose une visite de la crèche multi-accueil, en cours de construction. Non loin de là, le 24 mai, on pourra découvrir l’extension et la rénovation de l’Ehpad de Pleyber-Christ, avec isolation paille et ouate de cellulose pour la toiture, avec le réseau Bruded et le Collectif Paille Armoricain. Et le 25 mai à Quimper, le 7 juin à Concarneau, et le 8 juin à Brest, les professionnels du réseau Approche Eco-Habitat proposent des rendez-vous conseils pour les projets de construction ou de rénovation avec des éco-matériaux.

 

Plus d’infos : https://printemps-ecoconstruction.fr




Le futur hameau léger de Plouigneau cherche ses habitant.e.s

A Plouigneau, près de Morlaix, la commune s’est lancée dans un projet de hameau d’habitats légers, accompagnée par l’association Hameaux Légers. Sur un terrain de 4800 m2 vont pouvoir s’installer sept habitations réversibles, de type tiny houses, maison à conteneurs. Les futur.e.s habitant.e.s sont recherché.e.s.

Comme Commana dans les Monts d’Arrée, la commune de Plouigneau, a côté de Morlaix, est engagée dans un projet de création d’un « hameau léger », au bourg. Un terrain communal de 4800 m2 va être aménagé et loué grâce à un bail emphytéotique de 99 ans, pour permettre l’installation de sept habitats réversibles. Particularité de ce qu’on appelle des « habitats réversibles » : ils doivent être mobiles, biodégradables, transportables ou démontables, et sans fondation en béton, comme par exemple les tiny house, ou encore les maisons à conteneurs.

Sur le terrain de Plouigneau se trouve également une maison ancienne, baptisée « Maison Cohen », qui est en cours de rénovation par la municipalité. « L’Afpa de Morlaix a en charge une partie des travaux », précise Elsa Jejcic, de l’association Hameaux Légers, qui accompagne la commune dans le projet. Le bâtiment servira ainsi d’espace commun. On pourra y trouver une buanderie, une cuisine partagée, une salle commune, une chambre d’amis… « C’est un gros plus pour le projet », soutient Elsa. « D’autant plus que la maison pourra faire tampon entre la rue et le côté public qui sera devant, et l’arrière du terrain, réservé aux espaces privés ». Et les habitant.e.s pourront être accueilli.e.s dans un premier temps dans ce lieu, pendant la construction de leur habitation par exemple.

Des habitant.e.s justement qu’il faut trouver. L’appel à candidatures est relancé en ce début d’année 2024. Il faut se présenter par équipe. « Pour être éligible, une équipe candidate doit être constituée d’au moins 3 foyers souhaitant élaborer un projet de type “hameau léger” et y résider de manière permanente. Ces groupes pourront être complétés par la suite en choisissant de nouvelles personnes pour les rejoindre, notamment parmi les candidatures n’ayant pas été retenues. », peut-on lire sur le site de l’association Hameaux Légers.

Un « apéro-présentation » a été organisé le jeudi 15 février de 18h à 20h, au bar Le Tempo à Morlaix. Une vingtaine de personnes « très motivées » selon Elsa y ont participé. Et un week-end d’ateliers aura lieu les 9 et 10 mars à Plouigneau. L’occasion de « permettre aux personnes de se rencontrer, et de définir des projets communs », précise la jeune femme. : « L’idée, c’est de permettre de faire avancer les réflexions individuelles et collectives sur le hameau léger, et de préciser les besoins ». Et de découvrir le site, ce qui est plus facile pour se projeter dans ce type de projet, qui, en ces temps de grandes tensions sur le marché du logement, peut s’avérer une solution.

Suite au week-end et une fois le groupe lauréat choisi, celui-ci bénéficiera d’un accompagnement d’un an par l’association Hameaux Légers et la commune de Plouigneau, « afin de faciliter le fonctionnement du collectif dans le temps ». En fonction de l’avancée du projet, l’installation sur le terrain sera possible dès 2025, voir dès fin 2024.

 

Plus d’infos

https://hameaux-legers.org/




Les « desseins communs » des habitant.e.s de l’éco-hameau de la Bigotière (35) se racontent sur KuB

A voir sur KuB en ce moment, en accès libre : « Desseins communs », de Valérie Chopin. Un film sur l’aventure de six couples qui se sont installés à Epiniac (35) et ont fondé l’éco-hameau de La Bigotière, un véritable projet de vie, à la fois social, économique et écologique. Une belle aventure humaine et collective, retracée dans un documentaire inspirant.

Ils et elles s’appellent Christine, Henri, Anne-Marie, Jean-Luc, Myriam, Bruno, Isabelle, Anne, Isabelle, Gilbert, Anne et Denis. Toutes et tous habitent l’éco-hameau de la Bigotière, à Epiniac, dans l’arrière-pays de Saint-Malo. La cinquantaine passée, les six couples, qui se connaissent depuis plusieurs d’années, ont décidé de vendre leurs maisons respectives pour vivre ensemble, dans une ferme qu’ils ont rénovée. Chaque couple a son logement, et se partage des espaces communs, comme par exemple la buanderie, l’atelier, le potager….

Mais la Bigotière, ce n’est pas juste un lieu où vivre, c’est aussi un endroit où il y a de la vie. Une boulangerie a été créé, ainsi qu’un lieu d’accueil pour des mamans en difficultés avec leurs enfants en bas âges, baptisé « Les Trois Pas ». Une Amap vient aussi vendre des paniers de légumes. Des événements culturels sont aussi organisés l’été, ainsi que des « chantiers participatifs », avec notamment le réseau Twiza.

C’est toute cette belle aventure collective et humaine que l’on découvre dans le documentaire «Dessins Communs « , visible actuellement en accès libre sur KuB. Le film fait la part belle aux témoignages des habitant.e.s de la Bigotière, leurs joies, leur plaisir à habiter là ensemble, mais aussi parfois leurs doutes, leurs questionnements. Et la manière dont ils envisagent l’avenir, en vieillissant toutes et tous ensemble. On découvre également, au fil des saisons, les différentes activités qui se déroulent sur l’éco-hameau, que ce soit celles du quotidien (la fabrication du pain, le jardinage, la poursuite des travaux de rénovation), ou celles plus événementielles, comme l’accueil de l’AlterTour 2021. A noter aussi la présence d’Emmanuel Lepage, dessinateur, venu en résidence, qui en profite pour croquer quelques scènes en bande dessinées. 

Un film à voir, rafraîchissant, qui donne envie de s’engager dans un projet collectif, et ce à tout âge de la vie !

 

Pour voir le film : https://www.kubweb.media/page/desseins-communs-habitat-partage-valerie-chopin/




Comme une envie pressante de toilettes sèches

(Rediff) A l’heure… caniculaire où l’eau – beaucoup trop polluée et gaspillée (100 millions de m3 d’eau potable sont consommés annuellement rien que pour les WC) – fait l’objet de restrictions qui touchent déjà chaque année un tiers du territoire et devront sans doute bientôt s’imposer à tous les étages, où les prix des fruits et légumes, parmi d’autres produits alimentaires, plombent le panier ménager, il n’est pas anodin de plonger notre nez dans un endroit qui jouit encore hélas d’une trop fâcheuse réputation, pour de mauvaises raisons alors qu’il recèle de véritables trésors, tant économique qu’écologique: je veux parler du petit coin, lorsqu’il se fait toilette(s) sèche(s). Ces dernières permettent en effet de réduire substanciellement sa consommation d’eau potable en préservant la ressource et de fournir à son potager un excellent compost.

Bien que s’étant démocratisées ces dernières années auprès de certaines catégories de populations, grâce à leur usage dans des festivals de musique, ainsi qu’à leur promotion par des associations, autoconstructeurs et professionnels de l’habitat écologique, les toilettes sèches peinent hélas encore à conquérir largement les foyers, tant individuels que collectifs.

Il sera aisé aux lectrices et lecteurs en proie à la curiosité de trouver sur internet et en librairies des informations et ouvrages, tant généraux que pratiques sur les bienfaits et la simplicité d’usage des toilettes sèches (voir nos liens en fin d’article). Leur installation sollicite autant la créativité que la stimulation hormonale de récompense d’avoir franchi – modestement mais sûrement – une étape non négligeable dans le parcours des « petits » gestes de sauvetage d’une planète à rendre encore vivable.

Et pour lever les dernières réticences, huit foyers finistériens entre Morlaix, Plouigneau, Plougasnou et Plouégat-Guerrand, ont bien volontiers accepté de livrer leurs expériences – anciennes ou récentes – réflexions, conseils sur l’installation et l’usage de toilettes sèches, au travers desquels l’entraide n’est pas un vain mot. Confirmant ainsi la valeur de ce proverbe africain qui dit : « C’est dans le besoin que l’on reconnaît ses amis ».

Quand et pourquoi l’envie d’en installer vous a-t-elle pris.e?

Martine : C’était en 1999, après plusieurs actions militantes pour la ressource en eau dans le nord du Finistère avec l’association S-EAU-S. Il fallait être cohérents, les déjections humaines dans l’eau potable commençaient à nous culpabiliser. Et puis passer notre temps à cacher et ignorer tout ce qui fait déchets …

Hubert : Je suis passé aux toilettes sèches en 2008 suite au conseil d’un ami écolo (Charles Frère) qui me disait que j’allais y gagner en cohérence et que ça allait me faire un bien fou. C’était vrai, en recyclant nos déjections par un compostage, on se réinscrit dans le cycle de la nature, on enrichit le milieu au lieu de l’appauvrir et le polluer, ce qui réjouit un écolo.

Charlotte : En 2009 lors d’un emménagement en location dans une maison à la campagne, pour raisons écologiques. La présence du jardin nous permettait de composter (avant nous étions en appart, donc pas possible). Puis en 2010 pour un projet en totale autonomie (ni eau ni élec du réseau). Et encore en 2012 dans une maison sans fosse septique (on n’a pas eu à en faire une du coup, c’est accepté par le spanc, on a juste un bac dégraissant pour les eaux grises). En fait, on ne se pose même plus la question !

Gilles et Valérie : Ca faisait partie de notre pack de base  » habitons une maison écologique », donc nous avons des toilettes sèches depuis une dizaine d’années…. Des toilettes sèches, c’est beaucoup moins d’eau, une phyto-épuration facilitée…. bref, c’était une évidence !

Clémentine et Guillaume : Il y a 14 ans,  à l’arrivée dans notre maison en bois avec du terrain pour pouvoir faire du compost.

Grégoire et Véronique : Nous avons des toilettes sèches depuis 12 ans environ, depuis que nous habitons dans notre maison… cela nous paraît une évidence : on ne gâche pas l’eau potable ! Les toilettes sèches c’est sans odeur ( à part la bonne odeur des copeaux!), sans bruit, sans fuite et sans plombier…. et puis gérer toutes les sortes de caca que nous générons comme êtres humains (caca(s) économique, écologique, émotionnel, psychologique, spirituel et bien sûr physiologique!), on se lance ce pari fou tous les jours !

Laurence : C’était il y a deux ans. Cela faisait longtemps que je souhaitais installer des toilettes sèches sur lesquelles je m’étais documentée de longue date, n’y voyant que des avantages : écologiques, économiques, esthétiques. Et puis j’ai toujours beaucoup aimé découvrir les toilettes sèches des potes ou encore celles sur des événements festifs ! Mais ayant été de nombreuses années en location, ce n’était pas envisageable. Comme je vis maintenant dans une maison de famille, c’est devenu enfin possible. Cela dit, il m’a fallu quelques années pour enfin passer à l’acte.

Véronique : J’avais prévu d’avoir des toilettes sèches chez moi lors de la construction de ma maison en bois pour ne pas gaspiller cette ressource précieuse qu’est l’eau et pour recycler mes déchets au potager en plus du compost  !!! Je suis passée à l’action suite au premier confinement, après avoir vu l’effet du compost de toilettes sèches sèches de ma voisine dans le potager.

Auto-construites ou non (comment, avec qui…) ?

Martine : Oui autoconstruites en lieu et place du bidet en céramique à l’intérieur de la maison.

Hubert: autoconstruites évidemment pour un menuisier ! Et puis aussi parce que cela est tout à fait simple : pas de pelleteuse, pas de fosse septique et pas de plomberie!

Charlotte : oui, avec mon compagnon.

Gilles et Valérie : totalement autoconstruites par Grégoire, avec des améliorations qui arrivent au fur et à mesure des années, amélioration de l’accès à la sciure, surélévation des  pieds pour un popo plus physiologique, seaux moins lourds pour le transport vers le tas de compost….

Clémentine et Guillaume : Autoconstruction un peu à l’arrache d’ailleurs !

Grégoire et Véronique : Nos toilettes sont autoconstruites, mais nous allons améliorer leur aspect dès que possible, nous avons vu beaucoup de chefs d’œuvre en ce domaine, alors nous en sommes un peu jaloux.

Laurence : J’ai fait appel à un copain, artisan-menuisier chez qui je me fournis aussi en copeaux et sciure. Il m’a fait une petite merveille !

Véronique : J’ai acheté des toilettes sèches déjà construites. Un jour, j’aimerais me fabriquer un joli trône un peu kitch !

A l’usage, quelles sont vos joies (votre plus grande satisfaction…), vos déceptions ?

Martine : Bon, c’est en quelque sorte le retour du réel, le caca à gérer en direct. Le seau, pas trop grand car autrement trop lourd, le sentier jusqu’au compost bien dégagé car sinon…, la difficulté de se procurer de la sciure en quantité depuis que je suis seule. En fait, je me procure des copeaux destinés à l’élevage de hamsters ! Évidemment, la bavette accrochée à la partie antérieure du wc pour bien orienter l’urine dans le seau et au moins deux tas de compost au fond du jardin, posés sur du béton et recouverts pour éviter des ruissellements.

Hubert : Pour que l’utilisation soit simple et agréable il faut que tout soit bien pensé et conçu. Plusieurs seaux pour pouvoir les changer rapidement lorsqu’ils sont pleins sans être obligé de les vider dans la minute. Une bonne bavette sous la cuvette pour éviter les projections de pipi en dehors du réceptacle, un bon copeau bien sec pour une bonne absorption des odeurs et un compost où vider les seaux pleins assez éloigné du lieu de vie, car au moment de vider un peu d’odeur peut persister dans le temps.
Quant à la vidange des seaux, il faut considérer cela comme un rituel, une offrande généreuse à la terre nourricière, un petit effort qui enseigne l’humilité, car lorsque tu te retrouves vidangeur de chiotte, tu n’es pas trop enclin à la ramener… Un bidon d’eau de pluie, de la cendre, un balai à chiotte recyclé pour l’occasion et si en plus la perspective est belle et bien voilà l’occasion d’un peu d’exercice qui joint l’utile à l’agréable. What else?

Charlotte : Plus agréable niveau odeur, mais parfois la corvée de les vider. Quand on a des invités, ça se remplit vite et c’est toujours à nous de les vider. Problème de l’urine : nous, on a tendance à faire pipi ailleurs pour éviter les odeurs et que le seau se remplisse moins vite mais les invités font beaucoup pipi et ça devient vite plein et trop liquide (ils ne mettent pas assez de sciure). Par ailleurs en collectif, certains « oublient » de vider et quand il est plein à raz-bord, c’est le cauchemar…

Gilles et Valérie : Que du positif, d’autant que ce n’est pas moi qui suis de corvée de seau, ahaha ! Pas de bruits, pas d’odeurs, pas d’eaux grises…. il serait impossible de revenir en arrière ! 

Clémentine et Guillaume : De ne pas utiliser d’eau potable pour évacuer nos fiantes et autres urines. Parfois quand on est nombreux à la maison c’est fatigant de devoir les vider tous les 2 jours.

Grégoire et Véronique : Que du bon ! Bien sûr, le vidage des seaux est une petite contrainte, mais avec 2 ou 3 seaux pour tourner, c’est gérable… nous avons un bon compost élaboré à partir de ces toilettes sèches, que nous laissons mûrir 2 ans avant de l’utiliser au potager ou sous les arbres… mais la meilleure satisfaction est de ne plus utiliser d’eau potable pour envoyer on ne sait trop où nos petites et grandes commissions quotidiennes…. J’avoue que j’aime aussi assez bien regarder ce qui sort de mes entrailles et ainsi regarder si «  ça va bien » !Prochaine étape pour nous : installer une douchette pour ne plus utiliser de papier toilette, comme dans de nombreux pays, qui considèrent notre hygiène comme très douteuse R.etour de l’eau aux toilettes donc, mais pour un autre usage !

Laurence : Ne plus contaminer inutilement de l’eau potable et ne plus entendre le bruit de la chasse d’eau. Le plaisir d’apporter de l’azote à mon jardin chaque fois que j’y pisse. L’urine est un très bon fertilisant. Avoir réalisé mon premier beau et bon compost dont mes plantes aromatiques profitent maintenant amplement. Vérifier la bonne qualité de mon microbiote en pouvant examiner mes selles (aspect, odeur), sentir la bonne odeur des copeaux de bois et de la sciure chaque fois que j’entre en ce lieu. Prochaine étape : réduite l’usage du papier-toilette en réutilisant du papier d’emballage.

Véronique : Le potager profite pendant que ma facture d’eau diminue ! Pas de déception. Et je récupère la sciure gratis chez un menuisier.

Une anecdote marquante ?

Martine : Au début la honte de nos filles qui étaient ados et ne voulaient plus inviter personne et puis merci les festivals, le retour de balancier et la fierté d’avoir des parents vraiment écolos. Par contre, des toilettes qui restent pas très pratiques si beaucoup d’invités et un petit coup dans le nez, vous imaginez sans dessin. Depuis, on a installé une jolie cabane de toilettes sèches qui sert pour ce genre de fiesta.

Hubert : Franchement pour l’anecdote marquante je vois pas trop, c’est sûr que l’anse du seau qui casse lorsqu’on le descend dans l’escalier cela pourrait avoir de l’allure, mais sur ce sujet là, je recommande de changer de seau dès que des signes de faiblesses apparaissent!  Ce qu’il y a de plus marquant c’est qu’on peut mettre des toilettes dans les pièces de notre choix et ainsi ne plus être obligé de traverser la maison la nuit pour son petit pipi,  ce qui est vraiment confort pour les pisseuses et les mâles de plus de cinquante ans « prostatés »!

Gilles/Valérie : Utiliser des toilettes à eau, ce qui arrive à l’occasion, me semble aujourd’hui tout à fait surréaliste… voire indécent, vu qu’il s’agit de noyer son pipi et son caca dans de l’eau potable !

Charlotte : J’étais allée vider le seau, pendant ce temps un ami canadien y va, ne se rend pas compte qu’il n’y a pas de seau et il fait caca par terre.

Clémentine et Guillaume : En vidant le seau, un peu lourd, celui-ci a trop vite quitté mes mains et j’ai reçu des éclats sur mon visage . Un délice !

Véronique et Grégoire : la tête de certaines personnes, quand on leur annonce que nous avons des toilettes sèches et qui, très visiblement, se retiennent ou écourtent leur visite ! La tête d’autres personnes, parfois les mêmes, lorsque nous leur racontons les bons effets du compost de caca dans le potager, c’est bien plus amusant de leur raconter cela lorsqu’ils mangent une salade ou des courgettes du jardin à notre table !

Laurence : Les éclaboussures au moment de verser un peu trop promptement le contenu du seau dans le bac à compost : un grand classique de débutante !

Véronique : Euh, ben non !!!

Vos conseils aux futur.e.s acquéreur.e.s ?

Martine : L’essayer c’est l’adopter. Pour débuter, je conseillerai toutefois de ne pas être trop radical et de garder des toilettes classiques pour les invités qui pourraient être un peu rebutés.

Hubert : Le mieux est quand même qu’ils se renseignent  auprès de quelqu’un qui expérimente les toilettes sèches depuis quelques années, ils auront ainsi les bons conseils pour un bon début, car mal conçue et mal adaptée, une toilette sèche peu rebuter les plus motivés.

Charlotte : Préférer la sciure, plus absorbante, aux copeaux qui masquent moins les odeurs. Prévoir au minimum 3 espaces de compostage pour avoir le temps que le compost soit fait avant de les vider. Prendre des seaux en inox (tous les autres se tâchent à la longue).

Gilles/Valérie : Réfléchir à la plus courte distance possible entre le tas de compost et les toilettes, à moins d’aimer la musculation…. pour ceux qui peuvent, par exemple ceux qui contruisent du neuf, privilégier la  » séparette », qui mène les liquides vers l’extérieur, le  seau ne recevant que les solides… ce qui est lourd, ce sont les litres de pipi gonflés de sciure ! Ceci dit, c’est grâce à l’urine que les odeurs sont affaiblies….

Clémentine et Guillaume : Prévoir une trappe en accès direct vers l’extérieur pour ne pas avoir à traverser la maison avec le seau rempli.

Grégoire et Véronique : Réfléchir à la gestion dess eaux, notamment quelles pièces seront à traverser pour aller vers le tas de compost, pour éviter les étages, les longues distances… mettre la réserve de sciure le plus près possible de la lunette, pour ne pas avoir de copeaux partout sur le sol…

Laurence : Si vous passez à la maison, filez droit au p’tit coin pour vous y installer confortablement et plonger le nez dans le guide pratique que je mets à disposition : « Toilettes sèches – les comprendre, les construire et les utiliser » co-édité par les associations A Petits PAS et Empreinte. Sinon, consultez-le sur : https://empreinte.asso.fr/wp-content/uploads/2021/01/GuideToilettesSe%cc%80ches.pdf

Véronique : Il faut se poser la question de qui va les utiliser. J’ai des toilettes normales et des toilettes sèches utilisées par la famille exclusivement. Je ne gère que le caca pipi de la famille en gros !!!

Quelques liens utiles :

Guides composteurs-pailleurs de Brest et alentours : http://guidecomposteurpailleur.infini.fr/spip.php?article99

https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/construire-des-toilettes-seches-a-compost-ecologiques-economiques-et-confortables-513-cl.htm

https://lamaisonecologique.com/noslectures/un-petit-coin-pour-soulager-la-planete/

https://positivr.fr/4-raisons-adopter-toilettes-seches/

https://kaizen-magazine.com/article/des-toilettes-seches-dans-nos-immeubles-est-ce-possible/

Location de toilettes sèches en Bretagne et Loire Atlantique – Carnet d’adresses pour les communes (Bruded) : https://www.bruded.fr/wp-content/uploads/2018/02/toilettes_seches_tableau.pdf

 




L’habitat, un secteur clé de la lutte contre le changement climatique

Le secteur du bâtiment est le principal poste de consommation d’énergie en France. Il concentre 44 % de la consommation d’énergie totale du territoire, loin devant le transport, qui y contribue à hauteur de 31 % environ.

A lui tout seul, le secteur du bâtiment émet plus de 123 millions de tonnes de CO2 par an, soit près du quart des émissions nationales. C’est pourquoi il constitue un domaine clé dans les programmes de transition énergétique et lutte contre le réchauffement climatique.

Rappelons en effet qu’ à travers la loi de transition énergétique pour la croissance verte ou encore la loi climat-résilience, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050. Cela signifie qu’il faudra arriver à un état d’équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine et leur retrait de l’atmosphère par l’homme ou de son fait.

Pour cela, une première échéance est fixée à 2030 : à cette date, il faudra avoir atteint 33 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, et avoir réduit les consommations d’énergie finale de 20 % et d’énergie fossile de 40 % (par rapport à 2012).

Pour y parvenir, il convient de massifier les rénovations des logements en mettant prioritairement l’accent sur l’isolation, mais également sur la ventilation, le chauffage performant, l’éclairage naturel, les équipements économes, le développement d’énergies renouvelables ou encore la sensibilisation des occupants aux économies d’énergie.

Si tous les logements sont concernés, la réglementation relative aux « passoires thermiques » s’est récemment durcie et les logements classés G sur le diagnostic de performance énergétique n’ont par exemple plus le droit d’être mis à la location depuis le 1er janvier 2023, une interdiction qui s’étendra au fil des années aux logements classés F ou encore E.

Les constructions neuves sont également mises à contribution : depuis 2021, la réglementation thermique leur impose de produire autant voire plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Elles doivent donc tirer profit d’une excellente architecture bioclimatique (baies vitrées orientées au sud…), une isolation renforcée, une ventilation performante, des matériaux écologiques, des équipements peu énergivores ou encore une production d’énergie renouvelable, passant par exemple par des panneaux photovoltaïques ou de l’éolien.

L’agence locale de l’énergie et du climat HEOL œuvre pour la transition énergétique et climatique en Pays de Morlaix. Elle offre notamment des conseils neutres et gratuits sur la rénovation thermique et les économies d’énergie. Plus d’infos sur 02 98 15 18 08 et www.heol-energies.org .