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Février sans supermarché, c’est reparti !

Arrêter de faire ses courses dans la grande distribution pendant un mois pour privilégier les circuits courts et les producteurs locaux, voilà l’objectif du défi « Février sans supermarché» qui aura lieu durant tout le mois de février, pour la sixième année consécutive, en France, Suisse, Belgique, Quebec, Espagne et Suède !

« Le but de ce défi? Encourager les commerces indépendants, redécouvrir les épiceries de quartier, soutenir les petits producteurs, favoriser la vente en vrac et le commerce local, repeupler les marchés ou encore réapprendre à n’acheter que l’essentiel. », peut-on lire sur En Vert Et Contre Tout, site internet suisse qui sensibilise les internautes à l’écologie et au développement durable, et à l’origine du développement du défi en Suisse et en France depuis 2017. De fil en aiguille, de nombreux groupes régionaux ont été créés sur Facebook, afin d’échanger trucs, astuces, et encouragement pour participer au mieux au défi. En 2018, ce sont ainsi près de 20 000 citoyens suisses et français qui se sont ainsi engagés à ne pas aller dans les supermarchés durant un mois ! En 2019, le défi essaime en Belgique. En 2020, près de 50 000 personnes participent au challenge, jusqu’en Tunisie !

Des groupes existent désormais un peu partout en France : Picardie, Vosges, Paris, Béarn, Normandie, Maine-Et-Loire, Réunion, Savoie, Vienne… ainsi qu’en Suisse, Belgique, Italie, Suède, Luxembourg, Quebec…

Concernant la Bretagne, on trouve 5 groupes départementaux :

Côtes-d’Armor sans supermarché

Finistère sans supermarché

Ille-Et-Vilaine sans supermarché

Morbihan sans supermarché

Loire-Atlantique sans supermarché

 

Il suffit de s’inscrire sur le groupe correspondant à son département d’habitation pour pouvoir échanger ensuite avec les autres participants. Les groupes sont ouverts toute l’année, de quoi permettre de passer le cap et de prolonger le défi après février !




Dans l’infusoir d’Albertine, du côté de Concarneau

(Plume Citoyenne) A quelques encablures de sa célèbre ville close, Concarneau possède un nouvel abri pour les pêcheurs de mots et autres amoureux d’aventures littéraires. La librairie Albertine a ouvert ses portes en 2019 et se sent bien ancrée au cœur de la ville bleue. Un lieu qui participe à la transition écologique grâce à l’engagement de ses propriétaires.

Par un vendredi de marché, partons à la rencontre de Jean-Baptiste et Héloïse qui nous accueillent dans ce lieu qu’ils ont créé et pensé autour de valeurs de partage et de transmissions. Albertine est une librairie généraliste mais la balade entre ses rayons révèle le choix et les goûts de ses libraires pour les sciences humaines, l’écologie, le féminisme et bien sûr la littérature. Des sensibilités marquées qui diffusent dans tous les domaines comme va nous l’évoquer Héloïse qui nous reçoit. Ouvrir une librairie était pour ces deux passionnés aux racines bretonnes comme un rêve, un fantasme qu’ils se racontaient… Quand le décalage entre ses convictions personnelles et sa profession est devenue trop insupportable, Jean-Baptiste, ancien contrôleur de gestion notamment dans le domaine militaire, a décidé de sauter le pas et de se lancer avec sa compagne, ancienne professeure de philosophie, dans l’ouverture d’Albertine.

Albertine, référence proustienne pour le côté littéraire et poétique mais aussi référence à Albertine Sarrazin pour le côté politique, écrivaine et femme indomptable ayant connu la prison et la prostitution au cours de sa vie intense.

Les personnalités, les engagements des libraires se dessinent dans leurs différents rayons où l’on peut apercevoir les bandes dessinées d’ Alessandro Pignocchi qui relient l’Amazonie aux ZAD ou encore dans le rayon jeunesse où ils ont à cœur d’éveiller la sensibilité des enfants.

Au delà du plaisir pur de la littérature, très présent chez eux, Héloïse évoque les prises de conscience que certaines lectures ont eu sur eux comme celle de « Saison brune » de Philippe Squarzoni sur le dérèglement climatique ou « La bombe »d’Alcante, Bollée et Rodier qui narre l’histoire de la bombe atomique.

En cette drôle de période épidémique, le confinement n’a fait que renforcer la conviction d’Héloïse sur l’importance des rapports humains dans son métier, et même si le click and collect a été salutaire pour les soutenir, elle laisse volontiers cela aux plates-formes numériques désincarnées. Une autre forme de résistance au monde voulu par celles-ci…

L’originalité d Albertine réside aussi dans « L’Infusoir », moment de rencontre autour de livres de sciences humaines où les lecteurs viennent partager leurs lectures, nourrir leurs réflexions au monde et tisser des liens. Des livres comme ceux de l’anthropologue Nastassja Martin ou du philosophe Baptiste Morizot y ont notamment été évoqués. Les livres sont librement choisis par les participants et tous les 3, 4 mois, un thème peut aussi être établi comme celui des « vivants »lors d’une précédente rencontre. Le choix du mot « Infusoir » est expliqué par Héloïse par l’importance de la lenteur, du besoin de ralentir. « La pensée prend du temps et ce temps est nécessaire véritablement…surtout quand il s’agit de prise de conscience qui vont affecter aussi notre manière de vivre…Pour que ce soit véritablement pensé et intériorisé, il faut ce temps, ce n’est pas juste une compréhension intellectuelle…L’Infusoir, c’était l’idée que les idées, elles vont rester avec nous après, faire leur chemin petit à petit… »

Les rencontres avec les auteur.trices sont quelque peu suspendues en ce moment mais les projets se déploient toutefois chez Albertine. Notamment celui porté par Héloïse autour du papier et de l’objet livre en lui-même. Une classe de CM2 le réalise avec elle avec la fabrication d’un livre de A à Z par le biais d’ateliers d’écriture, de fabrication du papier, de reliure japonaise et d’illustrations en linogravure. Chaque atelier est l’occasion d’un moment d’éducation populaire comme celui autour de la fabrication du papier, atelier sensoriel et manuel, qui amène des réflexions autour du recyclage, du gaspillage et des enjeux environnementaux. Elle aspire également à monter un petit laboratoire qui permettrait la fabrication de papier, papier qui pourrait être utilisé par des artistes locaux et pourquoi pas aller même jusqu’à trouver de la cellulose locale grâce aux plantes cultivées dans un jardin collectif ? Toujours ces notions de liens et de réflexions qu’amènent le livre…

La librairie Albertine est un lieu incarné par ses libraires, où il fait bon se poser, flâner et prendre le temps d’y découvrir les ouvrages patiemment sélectionnés et duquel il est difficile de ressortir les mains vides ! Les conseils d’Héloïse et Jean Baptiste élargiront sans nul doute, bien des horizons.


Pour Eco-bretons, Héloïse nous a sélectionné quelques ouvrages symbolisant pour elle la notion de transition. Elle nous les présente et nous explique les raisons de ses choix

« L’ ours et le rossignol » de Katherine Arden éditions Folio SF

Ce livre de science-fiction raconte l’histoire de Vassia, petite fille grandissant dans une Russie médiévale, récit imprégné par les traditions et les légendes russes. Vassia, qui possède la capacité de communiquer avec les esprits de la forêt, des animaux et ceux protecteurs des maisons, est confrontée à l’arrivée d’une belle-mère et d’un prêtre cherchant à évangéliser son village et s’opposant aux traditions ancestrales.

Pour Héloïse, l’écologie invite à déployer des imaginaires et la littérature y participe pleinement.

Ces imaginaires permettent de ne pas se représenter la nature comme intouchable et extérieure à nous mais au contraire d’y être pleinement intégré et d’imaginer d’autres manières de vivre en relation avec le reste du vivant.

« Au bois »de Charline Collecte éditions Les fourmis rouges

L’autrice nous emmène découvrir la forêt dans 12 petites histoires mélangeant bande dessinée et illustrations sublimes, au travers d’un regard d’enfant comme de celui d’une grande personne.

Histoires racontant par exemple les ressentis autour des saisons, des animaux de la forêt ou encore la coupe du bois ou la déforestation. Les niveaux de lecture y sont multiples, pour les petits comme pour les grands.

Pour Héloïse, un des enjeux est d’apprendre à regarder autrement, à percevoir et à s’interroger différemment sur nos milieux de vie, ici la forêt, pour éveiller, toujours, notre regard au monde.

Et le dernier choix d’Héloïse, dont on soupçonne qu’il y en aurait eu beaucoup d’autres, se porte sur :

« Fracture » d’Eliza Griswold éditions Globe

Cet essai écrit par une journaliste d’investigation, poétesse et traductrice de pachtoune, retrace 7 ans d’enquêtes implacables sur les pratiques des entreprises d’extraction du gaz de schiste. On y suit l’histoire de Stacey et de sa famille dans les Appalaches, région fortement touchée par la crise économique et dans laquelle l’espoir renaît avec l’arrivée d’entreprises minières. Mais les belles promesses de celles-ci se heurtent très vite aux conséquences écologiques, sanitaires et sociales, conséquences que ces entreprises font tout pour dissimuler. Enquête et roman où tout est factuel, on pense au « Printemps silencieux » de Rachel Carson qu’Eliza Griswold cite dans ses pages et à son combat contre les pesticides. Fracture de la Terre, fracture des hommes et fracture de ce qui fait société…

Encore un récit permettant de mieux appréhender ce qui se déroule sur notre planète afin de la conserver en meilleur état.

Contact :

Librairie Albertine

5 rue des Ecoles

29900 Concarneau

La page Facebook de la Librairie Albertine




Doujañ, spécialiste des serviettes lavables

On connaît Doujañ, entreprise basée à Morlaix, pour ses couches lavables. Mais elle fabrique aussi depuis 10 ans des serviettes hygiéniques réutilisables, en coton bio.

Doujañ (qui signifie « protéger, respecter » en breton ») est né en 2008, sous forme de Scop, fondée par Clémentine et Rose-Anne, deux sœurs. Aude, qui a rejoint l’aventure fin 2009, a repris les rênes en 2017, et fait dorénavant partie de la Coopérative d’Activité et d’Emploi Chrysalide.

L’atelier, basé à Morlaix, fabrique, outre des couches lavables, des lingettes réutilisables, mais aussi des serviettes hygiéniques lavables, et ce « depuis 10 ans », explique Aude. Elles sont vendues sur internet, mais aussi dans plusieurs magasins : dans les Biocoops et magasins bios en Bretagne, mais aussi dans d’autres territoires tels que le Doubs, la Gironde, l’Isère, la Manche…

Pour fabriquer ses serviettes lavables, Doujañ utilise du tissu en coton bio, issu de fournisseurs français. Le dessous est en PUL, une matière à la fois imperméable et respirante, certifié Oeko-Tex. Les serviettes existent en différentes couleurs, et en différents formats : protège-slip, serviette jour ou nuit. On peut les acheter à l’unité, ou par lot mixant plusieurs modèles.

L’entretien et la logistique semblent simples. Aude conseille « de les tremper dans de l’eau savonneuse, avant de les passer à la machine, et de les laisser sécher à l’air libre ». D’une durée de vie moyenne de 5 ans, voire plus, l’idéal « est d’en posséder plusieurs, pour pouvoir se constituer un stock au fur et à mesure, et faire des roulements ». Si les ventes de serviettes se font régulièrement pour Doujañ, Aude constate que la demande est plutôt croissante, notamment du fait de la période du confinement, qui a fait que « il y a eu des demandes d’infos sur cette alternative ».

Plus d’infos

www.doujan.fr




A Laillé (35), on recherche des habitant.e.s en action pour la biodiversité

A Laillé (35), la commune et le réseau Cohérence s’associe pour proposer un projet autour de la préservation de la biodiversité. Une vingtaine d’ « habitant.e.s en action » formeront un groupe qui sera accompagné durant des temps d’animation individuels et collectifs, durant huit mois, pour faire le point sur les actions mises en place et à mettre en œuvre pour favoriser la protection de la biodiversité sur la commune.

Vous habitez Laillé ? La protection de la biodiversité vous préoccupe ? Alors devenez un.e « habitant.e en action » ! Ce dispositif, dont le nom précis est « Laillé en biodiversité – habitant.e en action » est proposé par la commune, avec le réseau Cohérence.

Il s’inscrit dans le cadre du projet plus large « Laillé en biodiversité », programme de mobilisation citoyenne autour des transitions avec la biodiversité comme porte d’entrée, en réponse à l’appel à projet « Mobilisons les bretons pour la transition » lancé par la Région, et avec le financement de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne.

Une dizaine d’habitant.e.s sont d’ores et déjà inscrit.e.s, et sont prêt.e.s à se lancer dans une aventure qui va durer huit mois, et qui « va démarrer en janvier 2022 », précise Solenne Boiziau, chargée de mission Transition Ecologique et Solidaire au sein du Réseau Cohérence, qui accompagnera le groupe. Pour multiplier les points de vue et aller chercher d’autres publics, cinq foyers seront tirés au sort par la mairie de Laillé, auxquels il sera proposé de participer au projet. « L’idée, c’est de constituer un groupe avec des habitant.e.s plus ou moins engagé.e.s sur la question de la biodiversité, de ne pas réunir que les convaincu.e.s », explique Solenne.

Parmi les personnes intéressées, on peut citer Nadège animatrice nature et installée depuis trois ans en auto-entrepreneuse sur la commune. Pour elle, la participation au groupe représente une opportunité de « réfléchir ensemble et mobiliser d’autres habitant.e.s pour avancer ». Henry, quant à lui, vit à Laillé depuis 10 ans et travaille dans le domaine des énergies renouvelables. Déjà engagé avec sa famille dans un « défi eau et énergie », il souhaite « partager avec d’autres lailléen-nes sur les moyens d’aller plus loin que le constat et proposer des actions à mener ensemble : animations nature, sensibilisation… ».

Comment concrètement va se passer l’aventure « Laillé en biodiversité – habitant.e en action » ?

« Il y aura dans un premier temps des diagnostics individuels, afin que chacun identifie ses pratiques en faveur de la biodiversité, grâce à un outil créé par le Réseau Cohérence et qui s’intitule l’Agenda des Transitions, mais qui va être ici adapté à la thématique, avec l’aide d’associations locales comme Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, et la commune de Laillé », précise Solenne.

Six à huit temps d’animation collectifs seront aussi mis en place, en fonction des envies et des besoins des membres : chantiers participatifs, balades, ateliers au jardin, expressions artistiques… « On sera dans le faire et l’expérimentation, le but est d’explorer la nature dans son environnement proche », poursuit Solenne. Deux autres temps ouverts seront organisés en fin d’année, dont un qui permettra d’évaluer les actions de la commune sur la biodiversité, grâce au « Baromètre des transitions », autre outil développé par Cohérence et là encore adapté au contexte. Le temps suivant devrait permettre l’émergence d’un projet de territoire sur la biodiversité, avec des projets que les habitant.e.s auront envie de porter, comme par exemple une grainothèque, un verger partagé…

Si vous êtes intéressé.e pour participer au groupe d’habitant.e.s en action, il est possible de s’inscrire jusqu’à dimanche 12 décembre, auprès de la mairie ou de Cohérence.

Inscriptions : Mairie de Laillé (contact@laille.fr – 02 99 42 57 10)
Renseignements : Réseau Cohérence (06 78 18 28 79 – contact@reseau-coherence.org)




Portrait de femme n°10. Sur la route du zéro déchet avec Sabrina Toudic.

Rencontre avec Sabrina Toudic, qui vient de lancer son activité d’animatrice zéro déchet sur le territoire de Morlaix. Après 12 ans dans le secteur du marketing et de la communication, notamment dans des entreprises agro-alimentaires, c’est un virage professionnel pour celle qui avait déjà amorcé le chemin vers un mode de vie plus durable dans son quotidien en famille.

Changer de cap professionnel, ça ne fait pas peur à Sabrina. Maman de deux enfants de 11 et 7 ans, la pétillante jeune femme de 37 ans qui habite à Plouegat-Moysan, s’est lancée depuis quelques mois dans un nouveau défi : devenir animatrice « zéro déchet ». Un véritable virage, pour celle qui a travaillé pendant 12 ans dans le secteur du marketing et de la communication. « J’ai occupé des postes dans des entreprises, notamment dans l’agro-alimentaire », détaille-t-elle. C’est lors de la naissance de ses enfants qu’elle commence à s’interroger sur ses pratiques. « J’ai eu de grosses remises en question sur comment consommer, comment les nourrir, comment les soigner…j’avais envie de leur donner le meilleur, je leur faisais des petits pots maison, et je n’ai pas du tout vu ça comme une contrainte, malgré le fait que je travaillais 39 heures par semaine à l’époque ». Un moment qu’elle définit d’ailleurs comme une « porte d’entrée » pour un cheminement vers un mode de vie plus durable.

« La simplicité de faire soi-même »

Autre déclic pour Sabrina : sa participation au « défi Familles Zéro Déchet », organisé par Morlaix Communauté, en 2019. « Une sacrée révélation, une superbe expérience », se souvient-t-elle. C’est l’occasion pour la finistérienne, même si elle était déjà assez avancée dans la démarche au quotidien, de découvrir « de vraies belles alternatives, et la simplicité de faire soi-même ». « Ca a changé toute ma vie, ma façon de voir les choses », avoue-t-elle en riant. Vient alors le temps de la réflexion sur son parcours et sa vie professionnelle : a-t-elle encore envie de travailler dans le marketing ? « Le communication m’intéressait toujours, mais le marketing, secteur dans lequel on travaille sur les emballages, non. Quand on est famille Zéro Déchet, ou en tout cas quand on tente d’aller vers ça, ce n’est plus trop raccord ! ». Sabrina s’oriente alors vers des structures plus vertueuses, davantage en cohérence avec ses convictions, pour exercer son métier. Mais cela va être un passage de courte durée. « J’ai finalement dit stop, ça ne me correspondait plus ». Elle va entrer également pendant un an au sein de l’Adess (Association de Développement de l’Economie Sociale et Solidaire) du Pays de Morlaix, pour travailler sur un projet en lien avec la RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) des entreprises. Mais, « La petite envie d’entreprendre qui me trottait dans la tête depuis pas mal de temps est revenue à moi », confie Sabrina, titillée aussi par les rencontres qu’elle fait après les porteurs de projets du territoire. « Je me suis dit qu’il fallait que je me lance, c’était le moment ». Surtout que, après sa participation au défi famille zéro déchet, il était « difficile de faire marche arrière. Ca incite à vouloir aller plus loin, à s’informer encore plus, et à raisonner plus globalement, on essaie d’avoir une logique dans notre façon de consommer ». C’est ce qu’elle applique d’ailleurs chez elle, avec sa famille. Elle a ainsi réussi à entraîner sa tribu dans son sillage. « On diminue aussi nos achats inutiles, on essaie d’éviter d’acheter du neuf. Finalement, c’est du bon sens. Et on fait aussi des économies non négligeables. Je fais par exemple les produits d’entretien et les cosmétiques moi-même ». Et tout le monde s’y est mis. « Même mon mari s’est pris au jeu du fait maison : il fabrique du jus de pommes, du cidre, des bocaux de légumes, de la lessive de cendre ou lierre. Le côté expérimentation lui plaît », s’amuse-t-elle. Après les tâtonnements inévitables du début, la famille est aujourd’hui bien rodée et a su trouver son organisation.

Partage et transmission

Aujourd’hui, Sabrina s’est pleinement lancée dans sa nouvelle activité professionnelle, suite logique de son cheminement personnel et de sa quête de sens. Elle a suivi une formation autour de « l’animation éco-responsable », mise en place par Laetitia Crnkovic (dont nous avons fait également le portrait, ndlr), la spécialiste trégoroise du zéro déchet. « Moi, ça m’a fait tilt », explique-t-elle, « car le côté animation, dans le sens « partage », transmission m’intéressait ». Mais dans son approche, Sabrina préfère parler de « réduction des déchets », plutôt que de « zéro déchet », synonyme d’un but bien souvent trop difficile à atteindre, et de pression. Si le cœur de son projet reste encore à affiner, elle envisage son métier de façon ludique et autour de la transmission et de la formation, auprès de différents publics, tels que les écoles, les communes, les entreprises. « On parle beaucoup de développement durable ou de Rse, mais la vraie porte d’entrée, ou en tout cas la première préoccupation, c’est surtout la réduction des déchets. C’est concret, c’est palpable ». L’idée pour Sabrina n’est pas d’être une experte ni de transmettre des notions très complexes, parce qu’elle estime qu’ « il faut que chacun à son échelle fasse des petits gestes». Le tout sans contrainte et sans jugement, pas à pas, toujours avec la bienveillance qui la caractérise. Elle se jettera dans le grand bain de l’animation et des premiers ateliers, avec les habitant.e.s et les écolier.ère.s de Plouégat-Moysan, qui auront lieu lors de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, du 20 au 28 novembre.

Pour joindre Sabrina pour des ateliers :

mail : sabfoussard@gmail.com portable : 06.13.94.11.33




Sur la toile d’Eco-Bretons, des transitions citoyennes retissent nos liens avec le vivant

Crédit photo : @Véronique Javoise

Une fois n’est pas coutume, nous allons vous parler de nous, l’association Eco-Bretons, qui occupe depuis dix ans déjà une modeste place sur la toile dense de l’univers numérique informatif, au creux de la niche écologique de la presse « pas pareille ». Aux côtés de notre journaliste et coordinatrice, Marie-Emmanuelle Grignon, dont la signature de la plupart des articles vous est familière, une petite équipe bénévole est là pour faire vivre notre webmédia dans sa dimension associative. Certain.e.s de ses membres n’hésitant pas à prendre leur plume citoyenne, parmi d’autres, qui font d’Eco-Bretons un oiseau résolument de bon augure en ces temps incertains. Cet article est issu du rapport moral que j’ai présenté, en tant qu’actuelle présidente à notre dernière assemblée générale pour l’année 2020, qui s’est tenue en juin 2021 seulement, du fait des bouleversements engendrés par le virus Covid-19.

Une insoutenable solastalgie…

Il n’aura échappé à personne que cette année 2020 a constitué à l’échelle planétaire, un point de bascule où, selon le côté vers lequel nous accentuons le penchant, notre destin commun pourra être tragique ou résilient. Notre conscience que l’humanité est sur le fil du rasoir n’a jamais été aussi aigüe, engendrant parfois/souvent (grande est la variabilité du curseur en la matière !) une insoutenable solastalgie – ou éco-anxiété, décrite comme « une détresse profonde causée par les changements perçus comme irréversibles de notre environnement… En quelque sorte, on peut dire que la solastalgie est un stress pré-traumatique. Cette sensation accablante pousse à divers symptômes : tristesse, anxiété, insomnie, anorexie, dépression. »

Ce ne sont pourtant pas les alertes qui ont manqué depuis ces dernières décennies où nombre de constats dramatiques ont été posés, documentés, contestés aussi par des sceptiques aux douteux desseins. Et de s’interroger, non plus sur les effets de ce flux incessant d’informations terribles, généré par nombre de médias et désormais de réseaux sociaux, mais sur leur efficacité… « On ne croit pas ce qu’on sait », rappelle lucidement le philosophe Jean-Pierre Dupuy, auteur de « Pour un catastrophisme éclairé ».

A sa très modeste échelle, Eco-Bretons a jusqu’à présent choisi d’informer sur nombre d’actions citoyennes « colibris » qui font leur part dans les vitales transitions en cours. Nous mettons ainsi en avant des actrices et acteurs de transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires, dans nos territoires de Bretagne. L’écologie positive ! C’est notre ligne éditoriale que d’aucun.e.s peuvent considérer, au mieux comme incitative et porteuse d’exemplarité, au pire comme gentillette et cosmétique.

Mais à chacun.e son « angle d’attaque ». Les médias d’investigation tel que le tout dernier-né Splann ! Lancé en septembre 2020 – associatif lui aussi – sont et restent indispensables pour documenter lucidement et courageusement les exactions humaines multiples. Le prix de leur indépendance, vital, requiert de larges et régulières contributions citoyennes.

Un webmédia de participation citoyenne

Il en va de même pour Eco-Bretons dont le modèle économique, fragile s’il en est, reste un défi, puisque nos informations mises en ligne sont toujours accessibles gratuitement, alimentées par Marie-Emmanuelle Grignon, journaliste-salariée, et par des plumes citoyennes bénévoles. Nous avons d’ailleurs la satisfaction d’être répertoriés par un autre média associatif indépendant, L’Age de Faire, dans sa carte de France de « La presse pas pareille ».

Parallèlement, nous menons des actions d’éducation populaire avec une formation aux médias citoyens – interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires et de sensibilisation aux transitions, écologiques, culturelles, sociales, économiques. Ce volet-là nous tient particulièrement à cœur et nous souhaiterions pouvoir l’amplifier, si les ressources humaines et financières nous le permettent.

Afin de pouvoir remplir nos missions, nous bénéficions du soutien de collectivités territoriales bretonnes et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités que nous estimons d’intérêt général fait sens pour nous. Pour autant la participation citoyenne sous différentes formes (contributions financières et en informations), à titre individuel ou bien en tant qu’association, nous est essentielle* et c’est bien là que nous devons accentuer nos efforts de communication pour l’intensifier.

Cela reste notre perspective principale pour l’année à venir. Avec un autre défi à relever, celui de l’implication bénévole, au-delà de celle des membres de notre conseil d’administration et de quelques précieuses personnes-ressources, aux disponibilités souvent limitées. Ceci est un fait, pas un jugement.

Notre précédent président, Dominique Guizien, pointait à juste titre, dans son rapport moral de l’an passé, la faiblesse de nos ressources humaines, avec une seule salariée épaulée ponctuellement par des volontaires en service civique dont l’accompagnement constitue une charge de travail certaine pour elle, et un engagement bénévole réduit.

Ce qui est vrai pour Eco-Bretons l’est tout autant pour bon nombre d’associations qui pâtissent depuis ces dernières années de la même désaffection, les formes d’engagement évoluant différemment et interrogeant nos modalités. D’autres associations, membres du Résam (Réseau des associations du pays de Morlaix), établissent le même constat et réfléchissent ensemble aux adaptations et ajustements que cela appelle.

Deux défis majeurs, donc, à relever pour Eco-Bretons, avec l’impérieuse nécessité de ménager les montures – physiques, mentales, émotionnelles – des unes et des autres, en ces temps compliqués qui fragilisent et abîment même, où nous devons plus que jamais faire face aux adversités, ensemble. Quoiqu’il en soit.

*Sur notre toile, des transitions citoyennes retissent les liens avec le(s) vivant(s). Parce que votre participation citoyenne nous est essentielle, nous accueillons bien volontiers :

– vos envies d’écrire, ou de photographier, ou de podcaster des initiatives de transitions dans les cinq départements de Bretagne historique.

– vos contributions financières pour continuer de mener à bien nos projets en 2021, notamment nos « Portraits de femmes en transition ».

– vos implications à votre mesure dans notre vie associative.

Pour cela, vous pouvez adhérer en ligne ! Vous pouvez aussi régler votre adhésion par chèque en l’expédiant au 52 Route de Garlan- Kerozar 29600 Morlaix.

D’avance un grand merci !

https://www.helloasso.com/…/adhesions-eco-bretons-2020