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La rivière Le Léguer et sa vallée se fêtent dans le Trégor cet été

Depuis le 25 juin et jusqu’au 10 Septembre se déroule la 27ème édition de l’opération « Le Léguer en fête ». Au programme : balades, expositions, conférence, projections et découvertes, pour apprendre à mieux connaître ce cours d’eau costarmoricain labellisé « Site Rivière Sauvage », et son bassin versant, tous deux riches d’une biodiversité remarquable. Pour cette édition 2023, l’arbre sera particulièrement mis à l’honneur.

 

Le Léguer est une rivière bretonne qui s’étend sur près de soixante kilomètres, dans les Côtes-d’Armor. Rejoint par son affluent le Gouic au niveau de Belle-Isle-En-Terre, son embouchure se situe dans la baie de Lannion. C’est aussi la première et la seule rivière de Bretagne a avoir obtenu le label « Site Rivière Sauvage »,une distinction décernée par l’Association du Réseau des Rivières Sauvages et le Fonds pour la Conservation Des Rivières Sauvages. Ce label national vise à récompenser des « rivières joyaux », et est « un outil au service des gestionnaires des milieux aquatiques d’eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique ». On trouve ainsi une biodiversité variée dans la vallée du Léguer, par ailleurs classée zone Natura 2000 : saumons, mais aussi loutres, lamproie marine, escargot de Quimper…

Chaque année, l’opération « Le Léguer en fête » est organisée. Portée pour cette édition 2023 par les collectivités du bassin versant Vallée du Léguer (Lannion-Trégor- Communauté, Guingamp- Paimpol Agglomération, Morlaix Communauté et le syndicat de Goas koll Traou Long), l’Office de tourisme Bretagne – Côte de granit rose, elle se déroule cette année du 25 juin au 10 septembre.

 

Au programme : plus d’une quarantaine d’animations, pour la plupart gratuite, et qui se déclinent autour de trois grands axes :

 

  • Des balades patrimoines (12 au total), tous les dimanches jusqu’au 10 septembre, à 17h. Elles auront lieu cette année sur les communes de Guerlesquin, Louargat, Lannion, Belle-Isle-en-Terre, Le Vieux- Marché, Ploumilliau, , Plounevez-Moëdec, Plouaret, Pluzunet et
    Ploubezre. Les participant.e.s pourront ainsi découvrir le patrimoins bâti de la vallée du Léguer, découvrir la fôret, partir à la rencontre de la loutre et du loup, et longer la rivière.
  • Des expositions (photos, sculptures, cartes postales anciennes…) depuis le 15 juin, en intérieur et en extérieur : expo photos sur les papillons de nuit sur le site des papeteries Vallée à Plounévez-Moëdec, sur les trésors de la faune du Trégor à l’Etang du Moulin Neuf…En intérieur, la Distellerie Warenghem à Lannion accueillera les œuvres de Yan Koch : il s’agit de scans en 3 dimensions d’arbres remarquables, dont plusieurs de la Vallée du Léguer. On retrouvera le thème des arbres pour l’exposition de l’association Déclic’Armor qui présentera « Les arbres du Léguer » en photo dans la chapelle du Dresnay
  • Des découvertes : sieste musicale à la Vallée des Bambous à Plougonver, conférences sur les arbres, visites de fermes avec des agriculteurs engagés dans la préservation du bocage, chantier participatif de nettoyage des berges du Léguer avec Surfrider Foundation et l’AAPPMA du Léguer, atelier d’herboristerie…

 

Tout le programme est disponible sur http://www.vallee-du-leguer.com/Le-Leguer-en-fete-Gouel-al-Leger

 

Le teaser en vidéo :




L’idée sortie. Dans le Kreiz Breizh, nature et littérature écrivent une belle page commune ce week-end

Le village de Trémargat (22), célèbre pour l’engagement citoyen et écologique de ses habitants, sera le théâtre ce week-end d’un nouveau rendez-vous qui mêle littérature et nature. Le Festival Litténature fera ainsi la part belle du 30 juin au 2 juillet à la lecture, l’écriture, et aux grands espaces, le tout au sein de la base nautique, sur les bords du lac de Kerne Uhel. Avec en invité Pete Fromm, référence américaine du « nature writing ».

Au programme de ce bel événement : des tables-rondes littéraire, un café littéraire, des sorties natures, la projection d’un documentaire…Les éditions Gallmeister, références françaises en matière de « nature writing » seront présentes, ainsi que l’auteur américain Pete Fromm, qui donnera par ailleurs une masterclass le dimanche. On notera aussi la présence d’ Emmanuel Holder, conservateur de la Réserve du Vénec dans les Monts d’Arréé, et initiateur de la très belle revue naturaliste Glaz.

 

La programmation en détail :

VENDREDI 30 JUINAu Pub Le Ti Devine’s à Rostrenen – 3€

19h00 Rencontre avec Pete Fromm

 

SAMEDI 1ER JUILLETA la base nautique de Trémargat – 6€

Horaires : 13h à 18h (sauf pour les sorties naturalistes et le documentaire)

LES SORTIES NATURALISTES (sur inscription 02 96 36 66 11)

10h00 Les p’tites bêtes de l’eau – Pour petits et grands. Prévoir des bottes et une tenue de rechange pour les plus maladroits

14h30 Ce qui relie les arbres aux hommes

16h00 Paysages sensibles, récits de voyage et kreiz breizh

 

LES TABLES RONDES LITTÉRAIRES

13h45 Serge Monfort

14h30 Les Editions Dalva

15h45 Pete Fromm

16h30 Les Editions Rue de L’Échiquier

17h15 André Bucher, par Benoit Pupier et Yves Jolivet

 

LE CAFÉ LITTÉRAIRE

13h45 Pascal Wick

14h30 Gallmeister

15h15 Isabelle Amonou

16h00 Le Mot et le Reste

16h45 Emmanuel Holder

 

19 h : projection documentaire au Café de Trémargat du film « André Bucher, entre terre et ciel », en présence du réalisateur Benoit Pupier. Entrée : 5 euros

Tout au long de l’après-midi: librairie éphémère, pêche à la mouche, canoë, lectures à voix haute, speed-dating du livre, randonnée, buvette champêtre et bar à crêpes

 

DIMANCHE 2 JUILLETA la base nautique de Trémargat – 150€

MASTERCLASSE D’ÉCRITURE AVEC PETE FROMM

(sur inscription litteratureetnature@gmail.com)

9h00 – 12h00 Techniques d’écriture – Comment raconter une histoire – Ce qui fait un bon livre – Réponse aux questions – repas inclus

 

LES SORTIES NATURALISTES (sur inscription 02 96 36 66 11)

10h00 La mulette perlière

14h00 A la découverte de Toul Goulic

 

LES TABLES RONDES LITTÉRAIRES

13h45 Emmanuel Holder

14h30 Gallmeister

15h15 Pascal Wick

16h00 Le Mot et le Reste

16h45 Isabelle Amonou

 

LE CAFÉ LITTÉRAIRE

13h45 André Bucher, par Benoit Pupier et Yves Jolivet

14h30 Les Editions Dalva

15h15 Pete Fromm

16h00 Les Editions Rue de L’Échiquier

16h45 Serge Monfort

TOUT AU LONG DE L’APRÈS-MIDI : librairie éphémère, pêche à la mouche, canoë, lectures à voix haute, speed-dating du livre, randonnée, buvette champêtre et bar à crêpes

 

 

 

Plus d’infos

https://littenature.fr




En juillet, ACcostage climatique en vue dans les Côtes-d’Armor

Entre le 16 et le 23 juillet prochain, un équipage d’une dizaine de jeunes bénévoles de l’association Avenir Climatique va naviguer en mode bas carbone, à la voile, et accoster entre Perros-Guirrec et Saint-Brieuc pour sensibiliser, à chaque étape, petits et grands de manière concrète, conviviale et ludique, aux enjeux climatiques, énergétiques et environnementaux.

 

ACcostage Climatique est un projet créé par des membres de l’association Avenir Climatique, structure nationale initiée dès 2007 par des personnalités telles que Jean-Marc Jancovici, Vincent Bryant et Emmanuel Riesler. L’objectif : « Contribuer à faire des enjeux énergie-climat une priorité nationale, en agissant en particulier au niveau de l’enseignement supérieur, un peu délaissé par le sujet. », peut-on lire sur le site internet de l’association. Elle propose divers outils, comme par exemple « l’ACademy », une formation d’un gratuite qui donne aux participant.e.s des clés pour comprendre le changement climatique et agir auprès de chez soi. Avenir Climatique est présente un peu partout sur le territoire français grâce à ses antennes locales.

Le projet ACcostage Climatique est alors né de « membres de l’association, provenant du Trégor », explique Juliette Crespon, bénévole au sein d’Avenir Climatique et participante au projet. « Il y avait l’envie de monter un projet en Bretagne, et aussi de mettre en avant les trajets bas carbone via la voile ». La première « tournée » a eu lieu en 2019, avec un trajet allant de Roscoff à Trébeurden, et un retour au point de départ. Après avoir sillonné la côte entre Trébeurden et Morlaix l’année dernière, avec des escales à Plestin-Les-Grèves, Locquirec et Plougasnou (29), l’équipage d’ACcostage Climatique hisse à nouveau la grand-voile pour un troisième tour de sensibilisation aux enjeux énergétiques et climatiques, cette fois-ci un peu plus à l’est, de Perros-Guirec à Saint-Brieuc. « L’objectif », précise Juliette, « Ce n’est pas juste faire de la sensibilisation aux enjeux climatiques, c’est aussi transmettre un certain imaginaire autour du voyage à la voile, de la transition joyeuse, et de la vie collective ». Le jeune équipage sera accompagné dans ses pérégrinations maritimes par l’association Bella Ciao and Co Navigation, et ses deux voiliers.

Durant les escales, ACcostage Climatique proposera plusieurs types d’animation : des stands pour échanger avec les touristes et les locaux, des fresques du climat, océane, des nouveaux récits, de la biodiversité…des outils pour calculer son bilan carbone, des quizz.. « Tout cela en fonction des besoins, des envies locales, des ressources », précise Juliette.

Ainsi on pourra retrouver le 18 juillet à Paimpol sur le marché le matin des animations rapides sur un stand. A Saint-Quai-Portrieux, le 20 juillet, le rendez-vous est fixé à 15h à l’Hotel Saint Quay pour une Fresque du Climat version quizz et des animations autour du bilan carbone.

 

Un grand « temps fort » aura lieu le 22 juillet à Saint-Brieuc, lors de la Fête Briochine (Festival d’été de la Transition Ecologique), aux Halles du Belem sur le Port du Légué. Au programme : stands avec associations et collectifs citoyens (Vivarmor, Urgence écologie 22, Vélo Utile, Sors tes moutons, l’Agence Locale de l’Energie et du Climat, Le Temps des Sciences, Halte aux Marées Vertes, Sauvons la Plage du Valais, Zéro Waste Baie de Saint Brieuc…

Le matin, de 10h à 13h, on pourra participer à des Fresques des Possibles, du Climat, des Mobilités, et Atelier du Travail qui Relie. L’après-midi, de 14h à 17h : Fresque des Résistances, du Climat, Océane, de l’Eau, et atelier deux tonnes.

 

Pour avoir plus d’infos, et s’inscrire aux différents ateliers, direction la Page Facebook d’ACcostage Climatique

 

 




Trégor : un cycle de rencontres autour du réemploi dans la construction et le paysage

Le collectif « Frugalité heureuse et créative » du Trégor propose, de mai 2023 à avril 2024, un cycle de rencontres autour du réemploi dans la construction et le paysage. Objectif : sensibiliser le grand public et les professionnels à l’utilisation du réemploi dans ces domaines. La première rencontre aura lieu du 24 mai à 20 juin, avec au programme la projection d’un documentaire, une exposition, un temps de formation et une conférence.

« Développer des établissements humains frugaux en énergie, en matière et en technicité, créatifs et heureux pour la terre et l’ensemble de ses habitants, humains et non humains ». Voilà le message délivré par le Manifeste pour une Frugalité heureuse et créative, lancé le 18 janvier 2018 par Dominique Gauzin-Mûller, architecte-chercheur, Alain Bornarel, ingénieur, et Philippe Madec, architecte et urbaniste. En réponse à cet appel, un mouvement s’est lancé avec une association nationale, et des groupes locaux ont été créés. C’est le cas en Bretagne, avec notamment la création en 2022 d’un collectif sur le Trégor.

Celui-ci lance un cycle sur le « réemploi dans la construction et le paysage », de mai 2023 à avril 2024. Objectif : « Sensibiliser le grand public au réemploi, permettre aux professionnels et acteurs de la construction (communes, bailleurs) de gagner en compétences sur le sujet, encourager la construction d’un réseau local et une évolution des pratiques. Il s’agit de montrer que le réemploi est « faisable » et propose des réalisations de « qualité », tant dans le bâtiment, qu’au jardin ou dans les espaces publics.  », précise le groupe dans un communiqué.

Le cycle se compose de 4 rencontres. Certaines sont destinées au grand public, d’autres traitent d’aspects plus techniques et sont plutôt dédiées aux professionnel.le.s de la construction.

La rencontre numéro 1, baptisée « introduction sur le réemploi dans la construction », est en quelque sorte le « temps fort » du cycle. Elle se déroule sur plusieurs semaines, du 24 mai au 20 juin 2023.

 

Au programme de cette rencontre d’ouverture :

 

  • Le mercredi 24 mai à 20h : Projection du film « Hacer Mucho Con Poco » (« faire beaucoup avec peu »), au Café Théodore à Trédrez-Locquémeau, avec les associations Tohu Bohu et 20 000 docs sur la Terre.Le documentaire évoque l’architecture en Amérique Latine, où le contexte de crise permanente oblige à se réinventer et à innover avec les ressources locales.

    La projection sera suivie d’un temps d’échange.

  • Le jeudi 8 juin de 17h à 19h : Formation « Construire avec les matériaux de réemploi », par Mathilde Billet, architecte de formation, qui a travaillé 7 ans au sein de l’association Bellastock comme assistante à maîtrise d’ouvrage (A.M.O.) sur des projets de réemploi des matériaux de construction.Formation se déroulant à la Salle de Conférence de l’Espace Sainte-Anne à Lannion, et destinée au public professionnel et aux personnes intéressées. Sur inscription.
  • Le jeudi 8 juin à 20h30 : Conférence « Le réemploi : travailler avec la contrainte », par Catherine Rannou architecte, artiste, Professeure en école d’architecture et chercheuse au laboratoire CRH-LAVUE. La modération sera effectuée par Christophe Gauffent, directeur du CAUE 22. 

    Conférence tout public, sur inscription

     

  • Du 6 au 20 juin : Exposition « Matière grise ». Julien Choppin et Nicola Delon de l’agence d’architecture généraliste Encore Heureux ont monté en 2014 cette exposition qui propose de « penser plus pour consommer moins ». Pour eux « les architectes ne peuvent se dérober à la responsabilité du monde qui advient et donc à la nécessité d’imaginer ce qui, demain, doit exister ».Visible dans la Salle d’Animation de l’Espace Sainte-Anne à Lannion.

    Tout public, entrée libre.

    Pour en savoir plus sur l’exposition, notre article : http://www.eco-bretons.info/morlaix-lexposition-matiere-grise-a-la-manu-reflexion-collective-et-reemploi-dans-larchitecture/

 

Les rencontres suivantes mettront à l’honneur le partage de pratiques en terme de réemploi sur les chantiers, le cadre réglementaire du réemploi, et le réemploi dans le paysage.

 

 

Plus d’infos :

https://frugalite.org/2023/04/24-05-2023-au-20-06-2023-a-lannion-22-demarrage-du-cycle-reemploi-dans-la-construction-et-le-paysage/




A Callac (22), D2, « La maison pour tous et la maison vers tous »

(Plume citoyenne) A la suite de la deuxième Edition de son Forum des coopérations, le Réseau Cohérence publie en partenariat avec Eco-bretons une série d’articles sur l’engagement. Chaque article présente une initiative inspirante en Bretagne avec un focus sur sa manière d’accompagner l’engagement dans les transitions : comment sortir de l’entre-soi ; comment toucher de nouvelles personnes ou comment se relier à d’autres initiatives et coopérer ? Des enjeux auxquels nous tentons de répondre au travers de ce dossier. Nous finissons notre tour des initiatives avec une association, D2 (pour « Dynamique et développement »), développement de l’animation de la vie sociale en milieu rural sur le bassin de vie de Callac, dans le sud-ouest des Côtes d’Armor. Pour comprendre comment cette initiative fait pour mettre en place des actions qui répondent aux besoins des habitant-es, nous avons interviewé Sylvie Montaland, salariée de l’association.

 

Peux-tu nous présenter l’association ?

Sylvie : Je résume généralement l’association par une phrase simple qui est « la maison pour tous et la maison vers tous », qui peut résumer autant l’association que le local qui est un point d’ancrage de nos activités et qui est situé sur l’espace Kan an Dour, à Callac. C’est un espace ouvert à tou-tes : cet aire constitué d’un étang, avec des halles et des tables de pique-nique. C’est là que se trouve notre local, ouvert également à tou-tes et c’est le cœur de notre posture : ici nous accueillons tout le monde, quelque soit son âge, son genre, sa religion… c’est un espace où tout le monde va pouvoir trouver sa place et c’est ça qui permet une réelle mixité sociale et à faire ensemble. Nous avons une action qui rayonne sur le bassin de vie de Callac, soit 15 communes.

 

Comment est née cette initiative ?

Sylvie : On a fait un diagnostic sur le territoire pendant plus d’un an, en rencontrant les habitant-es, les élu-es, structures et institutions qui agissent sur le territoire. Suite à ces nombreux échanges nous avons organisé un temps de restitution à Kan an Dour dans l’idée de présenter et de construire la suite ensemble, avec les personnes présentes : qu’est-ce que l’on fait à partir de tout ça ? Quels sont les besoins et freins identifiés, quelles sont les forces vives ? A partir de là trois axes ont été définis : 1/ Créer une maison pour tous et maison vers tous, un lieu du faire ensemble ; 2/ la question de l’accès au services ; 3/ La valorisation du territoire : il y a plein de gens ici avec des envies, des compétences. Comment est-ce qu’on met ça en valeur, on met du positif sur le territoire et on valorise ce qu’il s’y passe (et il se passe plein de choses ici!) et ses habitant-es. On s’appuie toujours sur ce qu’il existe déjà et on oriente, car nous n’avons pas pour mission de répondre directement aux besoins.

 

En juin 2021 l’association organise un théâtre-forum animé par la troupe « Si les sardines avaient des ailes ». Cet atelier a permis de faire ressortir les atouts et fragilités du territoire avec plus de 80 acteurs présents à l’événement.

Comment est-ce que vos activités font que des personnes s’engagent ?

Sylvie : Nous sommes au cœur de la question de la rencontre, du faire ensemble et du vivre ensemble : on dynamise le territoire avec ses forces vives, nous n’inventons rien en partant de ce qui existe déjà et en étant facilitatrices et facilitateurs de démarches. Comme par exemple dans la logistique d’un projet, premièrement on fournit un lieu où les gens se rencontrent et peuvent construire ensemble des projets et on aide également à amener ce qui est nécessaire à sa réalisation. Tout cela n’existe que s’il y a une relation de confiance, et c’est notre posture vis-à-vis de l’accueil qui permet cela, en accueillant tout le monde de façon inconditionnelle et en partant des besoins, on peut être sûr que chacun-e trouve sa place, quelque soient les différences. Nous avons le projet d’avoir une « maison vers tous » et de trouver des fonds pour acheter une « tiny house »1 et développer notre activité sur d’autres communes alentour afin d’accueillir dans un espace mobile et neutre, ouvert à tou-tes.

Cet espace où l’activité de l’association se passe est très important : il y a beaucoup de circulation autour, c’est un lieu de passage pour des personnes qui se baladent autour de l’étang, avec des familles qui emmènent leurs enfants jouer au City Park, plein de gens viennent se balader ici même des personnes qui habitent au-delà de Callac. Et le local que l’on utilise a une histoire : ça a été une classe dans laquelle des gens ont été scolarisés, le local des chasseurs, un bar lorsqu’il y avait encore la foire aux veaux. Donc c’est un lieu avec une histoire multiple et ça reste un lieu neutre.

Nous avons construit le programme des activités de l’été dernier avec tout le monde, afin d’avoir des propositions qui correspondent à un maximum de monde. Une fois que les besoins ont été exprimés on a rendu tout cela possible avec les habitant-es. Par exemple il y a avait l’envie de faire une sortie dans un parc de loisirs en Bretagne, c’est assez conséquent en terme de budget du coup certaines personnes ont proposé de faire des ventes de gâteaux et de crêtes. Nous avons acheté une caravane que les gens ont repeint et aménagé, elle a été ouverte tous les mercredis de l’été pour vendre de la nourriture. Cette caravane a du coup servi à d’autres événements où nous avons été invités sur le bassin de vie comme pour le marché à Carnoët, il y avait des spectacles et animations proposés par l’association Nature de Belle-Île-en-Terre ou des animations à Bullat et les habitant-es ont proposé la caravane pour faire le goûter.

 

Réception de la caravane en juin 2022 qui sera ensuite repeinte et aménagée  par les habitant-es avant d’être utilisée sur diverses activités au cours de l’été

 

Comment est-ce que vous permettez à tout le monde de participer à la coordination ?

Sylvie : Nous avons différentes commissions et un Conseil d’Administration (CA) composé de 15 personnes de 16 ans à 77 ans de tout le territoire, ce CA est donc assez représentatif de la mixité de public du territoire. Certaines Commissions sont plus permanentes que d’autres comme la Commission famille ou la commission gouvernance. Mais la plupart des Commissions ne sont pas fixes, elles se créent en fonction des besoins puis portées par le CA et les habitant-es : nous avons récemment créer une Commission travaux, le temps de la rénovation de notre local. Nous faisons une invitation des habitant-es à y participer et une fois que des projets / envies / besoins sont annoncés on réfléchit ensemble à comment est-ce que c’est possible ? On voit que lorsqu’on laisse la place aux gens ils ont plein de compétences et d’envies… Ça structure et en même temps ça reste ouvert entre celles et ceux qui proposent, portent et profitent. Les Commissions servent à structurer l’action et les 3 salariées sont animatrices et animent ces temps-là.

CA de l’Association Décembre 2022

 

 

Comment est-ce que vous faites tâches d’huile ? Comment est-ce que vous vous agrandissez, vous touchez plus de monde… ?

Sylvie : Le fait qu’on soit ouvert-es à tou-tes avec de l’accueil inconditionnel est pour moi le facteur de réussite. Ce n’est pas un espace d’entre soi et identifié comme réservé à tel type de public. C’est un espace de bienveillance, plein de personnes différentes se retrouvent sur un objectif commun et donc ça va de soit qu’il faut faire des compromis pour s’entendre. Dans les espaces privés ces personnes peuvent avoir des positions différentes mais elles se rencontrent dans un espace de dialogue bienveillant où chacun-e peut s’exprimer et éventuellement remettre en question son avis, c’est inhérent au fonctionnement de ce groupe. Nous permettons ça avec cette posture d’accueil inconditionnel. Ça fabrique le respect et l’écoute de l’autre et de la différence. Nous avons beaucoup de retours et d’expressions sur le fait qu’à D2 on se sent, on est écouté et entendu, ce fonctionnement possible le fait que chacun-e puisse s’exprimer et qu’on considère sa parole, d’où il viennent, d’où qu’il soit.

 

Rendez-vous est donné tous les samedis matins de 10h30 à 12h30 pour partager un moment et faire ensemble au gré des envies

 

 

Peux-tu nous illustrer cela en exemple de projets que vous avez portés les plus inspirants ?

Sylvie : Tout d’abord il y a le nombre de personnes et la mixité du public qui se retrouvent le samedi matin. Tous les samedis matins de 10h30 à 12h30 le local est ouvert et comme pour le reste plein de personnes différentes s’y retrouvent. Mais ce qu’il s’y passe ça dépend de qui est là. Par exemple au moment de l’été on a passé 4 séances à peindre la caravane mais il y a aussi des gens qui passent prendre un café et d’autres qui construisent le mobilier palettes. Il va y avoir des chantiers collectifs et participatifs pour les travaux. Les samedis matins vont sans doutent être mobilisés pour la préparation du carnaval début 2023.

Ça nous ait arrivé de proposer un barbecue et qu’en fait on a une cinquantaine de personnes sans s’y attendre et du coup on se rend compte que le fait qu’on ait prévu pour 30 ou 100 ne change rien car les habitant-es s’organisent (s’il manque des tables, dix minutes après des tables débarquent). Quand on a voulu monter le mobilier en palette, nous n’avions pas forcément le matériel et tout a été ramené par les habitant-es (le matériel, les outils…) et ce sont eux qui ont décidé des plans. Nous avons juste ouvert la porte du local et offert le café. Ce n’était pas une proposition sortie de nulle part donc ils se sont auto-organisés pour le faire et s’il y a des besoins on achète pour compléter si c’est nécessaire. Par exemple je suis allée chercher les premières palettes puis tout le monde s’est mis à en récupérer au final il y en avait presque trop. On est plutôt débordées par l’énergie des habitants que par le manque de personnes, on a passé notre été à courir derrière eux pour les suivre dans la course joyeuse des activités tout l’été dernier.

La prochaine grande activité prévue c’est le Carnaval intercommunal qui est une proposition des habitant-es. Nous sommes dans la préparation de cet événement qui concerne tout le bassin de vie et embarque dans son élan plein de structures, c’est prévu le dimanche 2 avril.

A ce jour, l’ensemble des communes participe à ce projet, certaines ce sont regroupées pour mutualiser leurs énergies. Des groupes se sont constitués et se retrouve le mercredi ou le samedi dans souvent dans un hangar prêté par un habitant, un ancien garage… C’est une dynamique fantastique, parents, enfants, grands-parents, personnes isolées s’active pour construire ensemble un char, des costumes.

« Dimanche 2 avril 2023, une pesée du carnaval sera faite sur la balance de Kan an Dour, avec un concours pour deviner son poids, sur le modèle de pesée de la bourriche.

Un concours décalé des chars offrira l’opportunité aux vainqueurs de remporter le prix du carnaval, un totem en bois ou en métal qui sera remis en jeu chaque année. Pinata géante, jongleurs, flashmob, reportage photo, scène ouverte, restauration… Les idées ne manquent pas pour faire de cette journée du 2 avril un grand moment festif » 

 

 

 

 

1Littéralement « minuscule maison » ou « micro-maison » : petite maison en bois sur remorque, donc déplaçable.

Elles sont conçues de manière à être autonome et permettre un mode de vie écologique tout en étant très fonctionnelle avec toutes les commodités de base.




En plein cœur des Côtes d’Armor, ils ont créé leur ferme lombricole

Dans le Mené, secteur vallonné à 30 minutes au sud de Saint-Brieuc, se trouve une ferme pas tout à fait comme les autres…Baptisée Organic Worms, elle produit du lombricompost grâce aux…centaine de milliers de vers de terre élevés par Anaïs et Romain. Rencontre.

Buzuk, buc, beghin…en Bretagne, il y a plusieurs façon de nommer le ver de terre, ou lombric. En France, on estime qu’il y a au moins 130 espèces de vers de terre ! Tous les jardiniers connaissent bien le Lumbricus Terrestris, ou lombric commun, celui qu’on retrouve le plus souvent dans nos sols. Long, il a un corps mou et strié, constitué d’anneaux, et il appartient à la famille des annélides.

Sous leur apparence peu attirante, les vers de terre sont pourtant essentiels. Les endogés par exemple, qui peuvent être de grande taille, creusent des galeries dans le sol. Ce sont des « laboureurs », il aèrent la terre et permettent ainsi à l’eau de mieux s’infiltrer. Les épigés, quant à eux, sont de plus petites tailles et vivent plus près de la surface ou dans la matière organique en décomposition (par exemple le compost). Ils créent de l’humus

Ce sont eux qu’élèvent Anaïs et Romain dans leur ferme lombricole, en plein cœur du Mené. « 300 000 têtes, c’est le plus grand élevage des Côtes d’Armor ! », sourit la jeune femme. Grâce à ces petites bêtes, le couple récolte tous les mois du lombricompost, résultat de la digestion de fumier par les vers. « Composé de millions de crottes de vers de terre, il est très riche en micro-organismes et peut s’utiliser en tant qu’engrais au pied des plantes », détaille Anaïs. Organic Worms, nom de l’entreprise, fait partie de la soixantaine de professionnels de ce type en France. Une activité encore peu commune !

L’aventure au pays des « beghins » a démarrée il y a quelques années « Romain avait découvert, lorsqu’il était étudiant en bac+3 dans le domaine du recyclage, le lombricompostage  lors d’un stage», raconte Anaïs. « Il a trouvé ça génial ! Mais on avait 20 ans, c’était un peu compliqué de se lancer. » Alors après quelques années passées dans l’industrie, notamment pharmaceutique, le couple choisit de changer de direction et de se lancer dans la lombriculture, il y a presque 5 ans. «A l’époque, je cogitais vis à vis de mon métier, notamment sur la question des déchets », se remémore Anaïs. Leur activité en compagnie des vers de terre permet à Anaïs et Romain de mettre désormais en cohérence leurs valeurs et leur vie professionnelle. « On travaille dans une démarche qu’on veut écologique : on propose par exemple des lombricomposteurs en bois, qui à la base était destiné à être détruit. Ils sont construits par les travailleurs de l’Esat de Plémet », précise Anaïs. « On fait également de l’upcycling : on utilise des sacs de malts et des sacs de farines qu’on récupère. Et on vend aussi en vrac. On fait comme nos vers, on transforme des déchets et on les réduit! ». La dimension locale est également importante pour les deux jeunes lombriculteurs : le fumier dont se nourrissent les vers vient des fermes voisines, certains restaurateurs du coin donnent leurs déchets organiques pour qu’ils soient compostés, et les fertilisants liquides et lombricomposts sont vendus dans des commerces essentiellement situés dans les Côtes-d’Armor. On peut aussi venir acheter directement sur place. L’occasion pour Anaïs et Romain de présenter leur cheptel de vers et les trois serres de leur exploitation, et peut-être donner envie à d’autres de se lancer dans cette voie !

 

Plus d’infos

https://www.organicworms.fr/