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Sable coquiller en baie de Lannion : Arnaud Montebourg demande des expertises

Qu’est-ce qui a amené le ministre du redressement productif à demander ces enquêtes complémentaires ?

Le projet rassemble contre lui une bonne trentaine d’associations, réunies au sein du Peuple des Dunes, ainsi que l’ensemble des pêcheurs de la Baie, les communes de Lannion Trégor Agglomération, mais aussi Plougasnou, Saint Jean, Locquirec, Guimaec. La mobilisation d’un grand nombre d’élus, et tout particulièrement de Corine Erhel députée de la circonscription, qui ferraille contre le projet a également été déterminante. C’est ainsi qu’Arnaud Montebourg a organisé une réunion de concertation à Bercy le 27 août dernier entre les représentants de la CAN, du Conseil Régional, des comités départementaux de la pêche, de Corinne Erhel, de Yannick Botrel, sénateur des Côtes d’Armor, de Yannick Le Jeune président de Lannion Trégor Agglomération, et de deux membres du collectif du Peuple des Dunes. Le ministre apprend au cours de la conversation qu’il y a eu des études qui ne nous ont pas été communiquées. Il demande alors que les opposants aux projets aient accès à ces études. Nous avons ensuite eu une deuxième rencontre, le 29 octobre , en marge de la réunion sur la crise bretonne. C’est à l’issue de cette réunion qu’Arnaud Montebourg a demandé deux enquêtes complémentaires. « Dans ce dossier, a dit le ministre, il n’y a pas eu de concertation, et on le déplore »

 

Arnaud Montebourg a demandé le 29 octobre dernier deux enquêtes aux services de l’Etat. Quelles sont-elles ?

Il s’agit d’une part d’une étude sur les lançons présents dans la dune hydraulique que la CAN entend exploiter, et qui sont essentiels pour la pêche. Les bars et les lieux, entre autre, sont très friands de ces petits poissons, qui constituent un maillon important de leur chaîne alimentaire. Les pêcheurs professionnels estiment passer 50 % de leur temps sur cette zone de pêche particulièrement attractive, y compris pour les pêcheurs plaisanciers. La réalisation d’une telle étude peut prendre du temps. Parce qu’il faudra plonger à différents moments, avec des marées et des conditions météo différentes. L’autre étude demandée effectuera un état des lieux des gisements terrestres et marins du périmètre concerné. Ce que nous demandons depuis le début à la CAN. Mais la CAN nous répondait qu’elle ferait l’étude une fois l’extraction commencée ! Or, le rapport du commissaire enquêteur posait déjà comme préalable à l’octroi de la licence minière la mise en place d’un état des lieux conforme au protocole conseillé par l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer  : l’Ifremer  estime que cette étude devrait mobiliser deux chercheurs sur trois ans.

 

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Qu’est-ce qui a amené le ministre du redressement productif à demander ces enquêtes complémentaires ?

Le projet rassemble contre lui une bonne trentaine d’associations, réunies au sein du Peuple des Dunes, ainsi que l’ensemble des pêcheurs de la Baie, les communes de Lannion Trégor Agglomération, mais aussi Plougasnou, Saint Jean, Locquirec, Guimaec. La mobilisation d’un grand nombre d’élus, et tout particulièrement de Corine Erhel députée de la circonscription, qui ferraille contre le projet a également été déterminante. C’est ainsi qu’Arnaud Montebourg a organisé une réunion de concertation à Bercy le 27 août dernier entre les représentants de la CAN, du Conseil Régional, des comités départementaux de la pêche, de Corinne Erhel, de Yannick Botrel, sénateur des Côtes d’Armor, de Yannick Le Jeune président de Lannion Trégor Agglomération, et de deux membres du collectif du Peuple des Dunes. Le ministre apprend au cours de la conversation qu’il y a eu des études qui ne nous ont pas été communiquées. Il demande alors que les opposants aux projets aient accès à ces études. Nous avons ensuite eu une deuxième rencontre, le 29 octobre , en marge de la réunion sur la crise bretonne. C’est à l’issue de cette réunion qu’Arnaud Montebourg a demandé deux enquêtes complémentaires. « Dans ce dossier, a dit le ministre, il n’y a pas eu de concertation, et on le déplore »

 

Arnaud Montebourg a demandé le 29 octobre dernier deux enquêtes aux services de l’Etat. Quelles sont-elles ?

Il s’agit d’une part d’une étude sur les lançons présents dans la dune hydraulique que la CAN entend exploiter, et qui sont essentiels pour la pêche. Les bars et les lieux, entre autre, sont très friands de ces petits poissons, qui constituent un maillon important de leur chaîne alimentaire. Les pêcheurs professionnels estiment passer 50 % de leur temps sur cette zone de pêche particulièrement attractive, y compris pour les pêcheurs plaisanciers. La réalisation d’une telle étude peut prendre du temps. Parce qu’il faudra plonger à différents moments, avec des marées et des conditions météo différentes. L’autre étude demandée effectuera un état des lieux des gisements terrestres et marins du périmètre concerné. Ce que nous demandons depuis le début à la CAN. Mais la CAN nous répondait qu’elle ferait l’étude une fois l’extraction commencée ! Or, le rapport du commissaire enquêteur posait déjà comme préalable à l’octroi de la licence minière la mise en place d’un état des lieux conforme au protocole conseillé par l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer  : l’Ifremer  estime que cette étude devrait mobiliser deux chercheurs sur trois ans.

 

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Une coopération entre Bretons et Sudistes autour de l’eau

En quoi consiste ce projet coopératif ?

Il s’agit d’un projet de coopération entre 3 territoires : le Pays de Morlaix, le Pays S.U.D (Serre-Ponçon – Ubaye – Durance) et le Pays de Haute Provence, dans le cadre du fonds européen Leader. Il s’agit de proposer de l’animation grand public autour du thème de l’eau, et spécifiquement autour des jeunes, ainsi que l’organisation de cafés des sciences sur ce même thème. Les Petits Débrouillards Paca organisent des animations eux aussi sur leur territoire, et un séjour là bas, et sur le territoire du Pays de Morlaix, a été organisé pour les enfants. Nous travaillons également avec la Surfrider Foundation pour ce projet.

Comment cela s’est-il concrêtisé dans le Pays de Morlaix ?

Il y a eu 19 animations sur le territoire, et l’organisation d’un séjour pour 6 enfants. Des cafés des sciences seront également organisés prochainement, en partenariat avec la Surfrider Foundation et l’organisation des cafés des sciences du Pays. Les animations ont porté bien évidemment sur le thème de l’eau, notamment sur son utilisation domestique. Nous avons mené des ateliers où nous avons réalisé des expériences ludiques et pédagogogiques, comme par exemple des analyses d’eau…Sans oublier la présence de l’exposition interactive « L’eau des loustics ».

Dans le cadre de la coopération, deux modules portant sur la rareté de l’eau et les conflits d’usage, ont été abordés de façon commune aux 3 territoires. De la même façon, des séjours ont été organisés dans le Sud et en Bretagne. Des jeunes de région Paca sont venus dans le Pays de Morlaix, et nous sommes à notre tour partis là bas.

 

Quel est l’objectif d’un tel programme collaboratif ?

L’objectif est ici d’aborder des problématiques liées à l’eau à la fois contextuelles, liées au territoire, et d’autres plus globales. Nous abordons également les problèmes liés à l’eau dans les territoires du sud avec lesquels nous avons entrepris la démarche de coopération.
L’intérêt d’un tel programme réside aussi dans le fait que nous nous adressons à un public large, essentiellement des jeunes mais aussi des familles. Grâce notamment au bus des Petits Débrouillards, nous avons réussi à toucher un public qui n’est pas forcément sensibilisé à la problématique de l’eau.
La coopération entre plusieurs Pays, situés à l’autre bout de la France, a été aussi particulièrement intéressante, notamment pour des territoires qui n’en avaient pas l’habitude. L’un de nos objectifs était aussi de lancer une dynamique dans ce sens. Nous avons posé les premières pierres. Des élus des différents Pays vont maintenant se rencontrer, pour voir comment avancer eux aussi entre eux.

 

Plus d’infos

www.lespetitsdebrouillardsbretagne.org/

 

 

           




Eau : Le Sage du Golfe du Morbihan sur les rails

En quoi consiste le Sage ?

Le Sage doit permettre l’élaboration d’une politique de gestion de l’eau sur un territoire donné et sur une échelle de 10 ans. Nous ne partons pas de rien sur le territoire du Golfe du Morbihan et de la Ria d’Etal: il y a déjà le Syndicat Mixte de la Ria d’Etel, une structure qui opère depuis déjà de nombreuses années. Le Sage est en phase d’élaboration. Nous avons décidé de réaliser un état des lieux, un diagnostic, pour parvenir à réaliser des actions efficaces, et ne pas laisser chacun dans son coin. Cet état des lieux est une étape fondamentale, car on ne peut résoudre ensemble un problème sans comprendre et partager les enjeux économiques, environnementaux et sanitaires spécifiques à notre territoire. C’est un pré-requis indispensable pour construire un SAGE que nous souhaitons avant tout objectif et pragmatique. Nous espérons adopter le Sage d’ici 4 ou 5 ans. Un tel schéma permet d’apprécier les problématiques liées à l’eau, de façon plus précises, en fonction du territoire.

Pouvez-nous présenter la Commission Locale de l’Eau et son action ?

La Commission Locale de l’Eau est l’organe « pillier » du Sage; Elle est composée de 50 membres qui forment trois collèges. Le premier collège est formé de 26 membres, élus locaux. Le deuxième comprend 13 membres, et regroupe les usagers de l’eau : des associations environnementales, des associations de pêcheurs, la chambre de commerce, les agriculteurs, les ostréiculteurs etc….Et le troisième collège fédère 13 représentants des services de l’Etat : l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la Préfecture, la DDE…La réunion de vendredi a permis aux membres de la Commission Locale de l’Eau de se retrouver, d’échanger, et de créer une dynamique collective.

Quels étaient les objectifs, les enjeux, de cette réunion de vendredi ?

Après une année où a été réalisé un état des lieux sur l’eau et les mileux aquatiques dans les 67 communes du territoire du Sage, la réunion avait essentiellement deux objectifs. Le premier est la création d’une dynamique collective. Il faut tenter de se mettre tous d’accord sur une méthode, des outils à adopter, et associer les compétences et expériences de chacun. Le deuxième objectif de la réunion était aussi de partager le retour d’expérience du Sage de la baie de Saint-Brieuc. L’un des enseignements que l’on en a tiré est de bien mettre en valeur le diagnostic de territoire.
Concernant le Sage, l’un des enjeux majeurs à l’heure actuelle dans le Golfe du Morbihan et dans la ria d’Etel est la bactériologie. Il faut faire prendre conscience aux élus que certains soucis viennent de l’assainissement collectif et non collectif. Les moyens devront être concentrés pour parvenir à la reconquête de la qualité de l’eau.

Comment arriver à toucher les citoyens sur ces questions ?

Notre mission est de faire comprendre le fonctionnement du Sage et ses enjeux au grand public. Avec les élections municipales qui vont avoir lieu dans quelques mois, certains membres de CLE vont changer. Mais le travail restera le même. Il y a nécessité d’une communication en deux étapes : vers les élus, et vers le grand public. Cette deuxième étape est moins évidente. Elle se passera mieux si on arrive déjà à convaincre les élus. Un travail de diffusion va être mené, sur différents canaux, tels que les journaux municipaux par exemple, afin de toucher le plus grand nombre. Nous pouvons aussi nous appuyer sur les professionnels du secteur, et le tissu associatif. Des conférences et autres animations seront programmées dans l’année. Il faut arriver à faire comprendre au grand public que le problème de l’eau doit être appréhendé plus largement que selon les simples frontières géographiques. Le problème de l’eau ne préoccupe pas énormément à l’heure actuelle, mais une prise de conscience va s’avérer nécessaire à l’avenir.

Plus d’infos:

http://sage-golfe56-riadetel.jimdo.com/

 




Extraction de sable en baie de Lannion : la politique de la CAN ou de l’autruche ?

Le rendez-vous était attendu par les opposants au projet d’extraction de sable en Baie de Lannion qui se sont déplacés en nombre, hier à Bercy. Cette table ronde qui s’est tenue en huit clos n’a pourtant pas répondu aux attentes des élus locaux, comités de pêche et associations qui refusent en bloc ce projet d’extraire chaque année, pendant 20 ans, 400.000 m3 de ce sable coquillier dans la Biae de Lannion (Côtes d’Armor). En effet, à la demande des services de l’Etat, la CAN aurait engagé des études complémentaires qui n’ont été communiquées ni aux élus, ni aux associations, ni aux comités de pêche. « Le ministre, surpris que ces études n’aient pas été diffusées auprès des acteurs concernés, a demandé à ce que ces documents leurs soient rendus disponibles dès que possible, afin que chacun puisse débattre avec le même niveau d’informations » explique Alain Legendre, membre du collectif du Peuple des Dunes.

Du coup, aucune décision n’a été prise, sinon de reporter cette réunion à la fin du mois prochain « Nous sommes dans l’attente d’avoir ces documents car pour l’instant nous n’avons aucune information sur ce qu’ils comportent, si ce n’est qu’une étude sur le lançon dans la baie » déplore Alain Legendre. Le ministre a quant à lui déclaré ne pas vouloir que ce dossier traîne.

Un exposé d’arguments

Cette réunion a tout de même permis a chacune des parties d’exprimer ses arguments. Ainsi, selon Alain Lajeune, la CAN aurait «  minimisé l’impact négatifs, notamment concernant la turbidité et le trait de côte : l’ensablement de la plage en se basant essentiellement sur des modèles mathématiques  et en avançant le fait que seulement 2% de la Baie de Lannion serait concernée par ces extractions ». La CAN précise également que la Baie correspondant aux besoins de sable coquiller destiné à l’amendement agricole breton.

De son côté, le collectif du Peuple des Dunes a estimé que les données de l’enquête publique étaient insuffisantes et à pointé le fait que des domaines n’avaient pas été étudiés. « Ce projet est non seulement dangereux pour la biodiversité marine, mais il représente une menace pour des emplois locaux non délocalisables » estime Alain Legendre. Et le comité de pêche de souligner le garde manger que représente la Baie de Lannion pour ses activités.

Des politiques pour une étude globale

Du côté des élus, Corinne Erhel, députée PS, a fait savoir dans son blog ce matin que « sans être opposée à l’extraction de sable dans son principe, il me parait essentiel d’être extrêmement vigilant sur la localisation envisagée, les volumes extraits, les conditions d’exploitation et les conflits d’usages ». Selon elle, un tel projet voisin de zones Natura 2000 et d’une réserve naturelle (des spet iles, ndlr) doit faire l’objet d’une étude complète. Ainsi, « si l’on peut comprendre les enjeux en matière de développement et d’emplois pour la CAN, il est aussi indispensable de mesurer l’impact pour l’économie et l’emploi locaux d’un tel projet ».

« Nous avons un mois pour prendre connaissance de ces dossiers que nous devrions recevoir dans un court délai, et pour voir si ces études complémentaires répondent aux questions que l’on se pose, a par ailleurs fait savoir Jean-Jacques Monfort, directeur de Lannion agglomération.

La Compagnie armoricaine de navigation, qui appartient au groupe Roullier, a présenté en 2009 une demande d’exploitation des sables coquilliers marins en baie de Lannion. Ce matin, nous avons essayé de la joindre, sans succès pour l’instant.

 

Ils ont répondu présent, hier à Bercy à l’invitation d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif…

Représentants de la CAN, conseillers ministériels, la région Bretagne, le président de la communauté d’agglomération de Lannion, les parlementaires Corinne Erhel députée PS, et Yannick Botrel, sénateur, le collectif Peuple des Dunes en Trégor, le comité départemental des pêches des Côtes d’Armor et du Finistère ainsi que le vice-président de la commission environnement du comité régional des pêches

Plus d’infos:

http://lepeupledesdunes.com/IMG/pdf/Dossier_de_presse_Bidal_Peuple_des_Dunes_Tregor.pdf

http://www.corinne-erhel.fr/

http://www.20minutes.fr/planete/1214447-20130827-lannion-montebourg-relance-debat-extraction-sable

 




Extraction de sable « conséquences indéniables sur l’environnement »

Suite à l’interdiction d’exploiter le maërl – ce substrat constitué notamment de débris d’algues marines riches en calcaire qui se forme le long des côtes bretonnes – à l’horizon 2011, la Compagnie armoricaine de navigation (Can), basée à Pontrieux, a demandé l’obtention d’un titre minier. Son objectif : pouvoir disposer d’une autre ressource de distribution, le sable calcaire ou sable coquillier, au niveau de la zone rebaptisée la « Pointe d’Armor », dans la baie de Lannion. Le site a été choisi pour l’importance de la ressource qui s’y trouve – 186 000 m3 de ce sable, selon Bernard Lenoir, le directeur foncier de la compagnie – et pour son éloignement de 5 km minimum des côtes. La demande d’extraction déposée par la Can porte sur un périmètre de 4 km², pour une durée de 20 ans et un volume maximum de 400 000 m3 par an. « L’extraction n’aurait aucune conséquence sur le trait de côte », affirme Bernard Lenoir, s’appuyant ainsi sur les propos d’Odile Guérin, géologue et élue chargée du développement durable à la mairie de Trébeurden. En effet, « les conséquences directes sur les côtes devraient être mineures, étant donné la profondeur de l’extraction et l’éloignement des côtes », confirme celle-ci. Cela ne signifie pourtant pas que les conséquences sur l’environnement seraient nulles. Au contraire, Odile Guérin estime même qu’elles devraient être « catastrophiques », au plan biologique et halieutique. Pas de quoi corroborer les propos de la Can…

« Pas question de passer en force »

Au moment de l’étude d’impact, la Can avait demandé au Comité des pêches de Paimpol de réaliser l’inventaire de la ressource halieutique dans la zone convoitée (lire « Un mauvais coup pour la pêche ». Suite à cette étude, le Comité des pêches s’est prononcé défavorable au projet. « Nous avons reçu une opposition ferme des pêcheurs sur le dossier », précise Bernard Lenoir, selon qui la ressource aurait été « surévaluée » par ces derniers. « Nous voulons déterminer les principales contraintes des uns et des autres et exercer notre activité de manière à embêter le moins possible les pêcheurs », affirme-t-il. Le nouveau projet de la Can ? « Etablir un partenariat avec un laboratoire de recherche breton et confier deux sujets de thèse à des étudiants, l’un portant sur l’inventaire et l’amélioration des connaissances halieutiques, l’autre sur les conditions de vie et de reproduction du lançon » – ce poisson qui vit dans le sable coquillier et constitue la base alimentaire du bar. « Il n’est pas question de passer en force », rassure Bernard Lenoir.

Des conséquences sur le plancton

Suite à l’étude réalisée par le cabinet Astérie, à Brest et le cabinet d’experts Safège, pour le compte de la Can, l’impact au plan géologique et biologique serait « limité » sur la zone, compte tenu de la profondeur de l’exploitation (entre 30 et 40 mètres). « Selon la règle préconisée par l’Ifremer, un bilan sera réalisé tous les cinq ans pour étudier l’importance du creusement et les conséquences de la déposition des particules, précise Bernard Lenoir. Cela pourrait aboutir à l’évolution des conditions d’exploitation. » Pourtant, plusieurs scientifiques ont déjà pointé du doigt les conséquences biologiques d’un tel projet (lire « Yves Lebahy : « Des conséquences énormes »). Odile Guérin se dit quant à elle clairement « opposée » à la façon dont la Can souhaite extraire le sable. «C’est un sable très fin, dont les particules vont mettre beaucoup de temps à retomber»
, précise-t-elle. Le problème étant qu’une telle extraction crée des nuages de turbidité – c’est-à-dire des nuages troubles où se déplacent des particules en suspension – très nocifs pour le zooplancton.

Des solutions alternatives ?

Bernard Lenoir ne nie pas les conséquences de l’extraction sur la faune. « L’impact environnemental sur la zone elle-même est incontestable », souligne-t-il, avant d’avancer l’argument agricole. « Il ne faut pas oublier que le sable calcaire est utilisé comme élément de fabrication d’amendement agricole et à l’état brut par certains agriculteurs. Ces amendements sont donc constitués d’une bonne part de produit naturel : le sable. Quand on parle d’impact environnemental, il ne faut donc pas se limiter aux seuls impacts de l’extraction. » Selon le directeur foncier de la Can, se passer de ce gisement signifierait aller chercher le calcaire dans des carrières hors de la Bretagne, ce qui reviendrait à transporter la ressource en camion – une solution guère beaucoup plus écologique. Faudrait-il alors accepter le moins mauvais compromis ?
Odile Guérin estime qu’il existe pourtant des solutions alternatives pour trouver ce calcaire qui devrait nourrir les terres bretonnes, en particulier légumières. « Les besoins ne s’élèvent pas à 400 000 m3 par an, soutient-elle. Si on se limite aux terres légumières, nous n’avons pas besoin de ce volume. Et puis, il existe des possibilités de substitution de ce sable. J’ai proposé trois solutions pour trouver du carbonate de calcium : le ramassage de la crépidule, ce coquillage invasif qui prolifère sur les côtes bretonnes et qui contient du carbonate de calcium ; le tri et le broyage des coquilles de coquillages sur les communes littorales ; ainsi que le sédiment du Mont-Saint-Michel. » Preuve qu’il existe peut-être des solutions plus « durables » que la destruction partielle d’un site pour trouver le calcaire nécessaire à nos agriculteurs…

 

Carte d’identité de la Can

Entreprise implantée à Pontrieux, la Compagnie armoricaine de navigation appartient au groupe Roullier. Elle emploie une trentaine de salariés, dont la plupart sont marins sur les bateaux.