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A Plabennec, le magasin associatif Keribio réunit producteurs et citoyens

 

Remédier au manque de produits bio

 

« Il y a cinq ans, on s’est réunis pour créer du Bio à Plab, parce qu’on trouvait que ça manquait de bio à Plabennec », relate Jeannine Lossec, une adhérente de Keribio. Après une période moins active, l’association développe son activité lorsqu’elle décide de créer un magasin de producteurs. « Henry Thépaud, un producteur, a proposé de monter un projet de magasin de producteurs », explique l’adhérente de Keribio, « on a alors décidé de faire quelque chose de très coopératif ».

 

Concrètement, il suffit d’adhérer pour pouvoir faire ses courses à Keribio. Ouvert le mercredi soir et le samedi matin, le magasin est tenu par des adhérents qui se relaient , accompagnés d’un producteur. « A part ça, le magasin fonctionne comme un magasin normal », précise Jeannine Lossec. Il regroupe une centaine d’adhérents et une quinzaine de producteurs diversifiés : yaourt, fromage, légume, pain, jus de pommes, terrine, volailles, champignons… La différence par rapport à une AMAP ? « Dans une AMAP, les gens prennent un panier déjà fait », explique-t-elle, « là les gens viennent, et s’ils veulent 6 œufs ils prennent 6 œufs, s’ils ne veulent qu’une botte de radis ils prennent une botte de radis ».

 

Les rayons de Keribio

 

Un magasin bio, mais pas que…

 

Si la principale activité du magasin consiste en la vente de produits locaux de qualité, les adhérents et les producteurs tiennent également à en faire un lieu de rencontre chaleureux. « On veut faire vivre le magasin, pas seulement acheter mais passer un bon moment », indique ainsi Jeannine Lossec. Il y a par exemple un système de prêt de livres, et un coin café, que les adhérents souhaitent agrandir et équiper de fauteuils. « On veut être un lieu d’échange convivial, et mettre en valeur les liens sociaux », souligne l’adhérente, « on a envie de faire venir des gens, de passer le film Demain ». Keribio s’inscrit également dans un projet de territoire : on peut y payer ses achats en Héol, la monnaie locale du pays de Brest. « On aimerait devenir comptoir d’échange », précise Jeannine Lossec.

 

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet plaît. Keribio rassemble ainsi des habitants de Plabennec mais aussi plus largement du canton. La campagne de crowfunding lancée afin d’aménager le local a quant à elle connu un grand succès : du Bio à Plab a atteint 107,5 % de l’objectif de sa collecte. Une campagne réussie qui s’appuyait sur une vidéo humoristique et pétillante. « On s’est vraiment bien amusés à faire ça », témoigne Jeannine Lossec. Nous vous proposons de découvrir dès maintenant ce petit film de 2:40 !

 

 

Pour en savoir plus, découvrez la page facebook de Keribio.




Les ruchers solidaires de Gwenan : une première en Bretagne !

 

 

Préserver l’abeille par un système de parrainage

 

Aux origines de Gwenan, il y a la SARL SCOP Avant Premières, une coopérative d’activité et d’emploi des Côtes d’Armor : c’est là que se sont rencontrés les cinq entrepreneurs à l’origine du projet. Chacun œuvrant dans un domaine d’activité différent, ils ont décidé de s’associer en collectif pour réunir leurs savoirs au service de ce projet. « En échangeant, en se rencontrant au sein de la coop, on a décidé de monter un projet autour de l’abeille afin de mettre nos compétences en commun», retrace ainsi Didier Ducauroy, l’apiculteur du groupe. « De fil en aiguille », continue-il, « nous avons rencontré l’association Bretagne Vivante et découvert l’un de leur lieu, magnifique, splendide, au bord de la mer ».

 

C’est à cet endroit, au milieu de la réserve naturelle Paule Lapicque, que les membres de Gwenan installent les premiers ruchers. Leur idée? Préserver l’abeille et multiplier la présence de ruchers sur le territoire breton en proposant à des particuliers et à des entreprises de parrainer des ruches. Un particulier qui parraine une ruche peut ainsi, en fonction de sa participation, recevoir des pots de miel et un teeshirt Gwenan, inscrire son nom sur la ruche, ou encore visiter le rucher et participer à des animations. Une entreprise marraine se verra quant à elle offrir des animations de groupe sur le rucher, ainsi que des pots de miels personnalisés au nom de l’entreprise. « L’objectif est de partager la vie intime des abeilles avec les parrains et les marraines », développe Didier Ducauroy, « je vais les emmener au cœur du rucher ».

 

 

 

Un an après : un lancement réussi !

 

« Les parrains et marraines sont au rendez-vous, c’est un projet qui intéresse beaucoup», explique Didier Ducauroy, qui a été surpris de cet engouement. Les premiers ruchers installés dans la réserve sont en effet complètement parrainés, par 40 particuliers et 4 entreprises. L’heure est donc désormais à la prospection ! « Il faut trouver des lieux qui parlent à chacun », commente l’apiculteur de Gwenan, « pour continuer et lancer de nouveaux ruchers, un deuxième et un troisième ». Pour cela, les entrepreneurs de Gwenan ont déjà des idées : l’ESAT des deux rivières à Plourivo devrait bientôt accueillir un rucher, tout comme, peut-être, un lycée agricole. « On pourrait alors toucher une population de futurs agriculteurs, les éveiller à l’abeille, à pourquoi la préserver et comment », s’enthousiasme l’apiculteur.

 

Car au-delà de la production de miel, les ruchers solidaires ont d’abord pour vocation la sensibilisation à la protection de l’abeille, et plus largement, de l’environnement. Gwenan a d’ailleurs signé une convention avec Bretagne Vivante afin de favoriser une conduite des ruchers qui respecte l’environnement. Pour traiter le varroa par exemple, l’apiculteur de Gwenan utilise du thymol, autorisé en agriculture biologique. Les abeilles, elles, sont locales : il s’agit d’abeilles noires, une espèce originaire de Bretagne. « Si nous n’avons plus d’abeilles sur Terre, l’Homme est en danger » alerte Didier Ducauroy, « on a besoin de la diversité ». « En tant qu’apiculteur, je suis le berger des abeilles, je suis là pour les accompagner, les épauler », conclut Didier Ducauroy, qui déplore la disparition des abeilles domestiques, notamment sous l’effet des produits phytosanitaires. A travers leur projet, les entrepreneurs de Gwenan proposent en tout cas un modèle de financement collaboratif original qui, on l’espère, participera à enrayer le phénomène !

 

Pour en savoir plus

http://www.gwenan.bzh/

 

 




Floridée’o : une pépinière bretonne unique en son genre

 

Réintroduire les plantes locales sauvages : pour des fleurissements naturels

 

« Floridée’o, c’est une pépinière d’un genre nouveau, particulier, qui permet d’asseoir des projets environnementaux et de renaturation », expose Axel Equilbey, architecte paysagiste et associé de la structure. Derrière celle-ci, on trouve également Thao Ngo, la fondatrice, ainsi qu’Alexis Lis, responsable de culture. A l’inverse des pépinières traditionnelles, Floridée’o propose des plantes locales sauvages plutôt que des plantes horticoles. « Il s’agit de faire renaître des dynamiques naturelles », précise le paysagiste, « en donnant une place plus importante à ces végétaux ». Si cela est essentiel, c’est parce que les plantes horticoles ont été sélectionnées et modifiées depuis des dizaines d’années sur des critères uniquement esthétiques. Cela a conduit à une perte de diversité génétique et à l’implantation de végétaux lointains, peu adaptés à nos territoires, et donc très dépendants de l’Homme.

 

« Les plantes ornementales, il faut tout le temps être derrière », explique Axel Equilbey, « alors qu’on peut faire évoluer les fleurissements en intégrant les sauvages ». «  Ces plantes là sont moins gourmandes et plus adaptées à nos sols », poursuit-il, « elles demandent moins d’entretien ». Une aubaine pour les collectivités qui sont de plus en plus intéressées par les plantes locales sauvages, notamment dans le cadre des plans zéro phyto. « On est complètement dans cette logique là », confirme le paysagiste de Floridée’o. Dans cette optique, la pépinière est d’ailleurs certifiée en Agriculture Biologique. Elle prétend également aux labels « Végétal local » et « Vraies messicoles » attribués par la Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux.

 

 

 

Un financement participatif pour faire évoluer un projet multidimensionnel

 

Au delà de l’activité de vente, Floridée’o se veut aussi être un lieu d’expérimentation scientifique et de sensibilisation à l’environnement. Côté recherche, la pépinière est accompagnée par un comité scientifique qui encadre les actions de sauvegarde des plantes locales. « On participe actuellement à un projet qui étudie le pouvoir dépolluant des plantes locales, qui sont fixatrices de différentes matières comme le plomb par exemple », complète Axel Equilbey, « on veut voir comment on peut les utiliser pour dépolluer les eaux ou les sols ».

 

Le projet est également ouvert sur l’extérieur : il a pour ambition de devenir une véritable pépinière citoyenne favorisant le partage de connaissances et proposant des formations, des actions de sensibilisation, de l’accueil à destination des scolaires… Aujourd’hui, la campagne de financement participatif vise à asseoir et à développer les activités de la pépinière. « On veut se donner les moyens d’aller plus loin », explique Axel Equilbey, « et on voit que ça prend, il y a pas mal de gens qui nous soutiennent, une dynamique qui se fait ». L‘argent récolté servira à financer un tunnel de production, un tracteur d’occasion, ainsi qu’une serre dédiée à la recherche. Et en échange de votre don ? « Des contreparties originales, pleines de couleurs, de saveurs et de savoirs… », promettent les membres du projet.

 

Si le financement participatif peine à prendre son envol, les professionnels de Floridée’o restent optimistes et sont ravis des soutiens reçus. « Il y a un engouement des gens, ça réveille des souvenirs », constate Axel Equilbey. « On redécouvre les plantes qui sont à côté de chez nous alors qu’on a valorisé pendant des années des plantes qui venaient de très loin », poursuit-il. « La campagne, elle nous importe pour nous faire connaître, on aimerait que ça marche, mais quoiqu’il arrive, on est contents » conclut, philosophe, Axel Equilbey.

 

Pour les soutenir : http://fr.ulule.com/florideeo/

 

     L’équipe du projet. Crédit photo : Pascal Sacleux




En transhumance : le métier de Fabien Goeusse, berger itinérant en Bretagne

 

Le concours vidéo « réalise ton métier », organisé par Entreprises dans la Cité, propose aux jeunes habitants des Pays de la Loire de réaliser de courtes vidéos sur un métier, une filière ou un professionnel. « S’impliquer dans ce projet, c’est réfléchir sur sa propre perception des métiers », détaillent les organisateurs sur l’affiche du concours.

En choisissant d’y participer en filmant Fabien Goeusse, berger itinérant en Bretagne, la jeune réalisatrice Morgane Gervais met en valeur un métier qui concilie épanouissement humain, bien-être animal et respect de l’environnement. A l’encontre des logiques agroindustrielles, Fabien Goeusse pratique ainsi l’agropastoralisme mobile, un moyen d’entretenir les espaces naturels sans pétrole, dans le respect de l’environnement et de la biodiversité, tout en vivant de son métier et en créant des filières de qualité.

Pour soutenir cette vision de ce qu’est un métier, vous pouvez voter pour la vidéo de Morgane Gervais en cliquant sur j’aime sur youtube, et en la partageant autour de vous.

 




La microbrasserie Da Bep Lec’h : une nouvelle bière artisanale à Morlaix !

 

Se lancer dans la brasserie artisanale

 

C’est lors d’un voyage inspirant au Canada que les deux brasseurs ont commencé à produire leurs premières bières. « Là bas, tout le monde fait sa bière soi-même », expliquent-ils, « on a appris sur place et en rentrant à Paris, on a continué à en faire pour nous et pour les amis ». Puis, l’idée fait son chemin pour le jeune couple : « pourquoi ne pas s’y mettre sérieusement? », se demandent-ils. Ainsi naît leur projet de microbrasserie. Originaires de Grenoble, ils choisissent alors de s’installer en Bretagne, où les bières locales sont bien representées dans les commerces. C’est d’ailleurs un nom bien breton qu’ils choisissent pour leur projet : Da Bep Lec’h Toutes directions, comme les panneaux que l’on peut voir aux croisements des routes de la région. « Quand on a vu ce panneau en arrivant en Bretagne, on s’est dit que ça nous correspondait exactement » raconte Marine. « Notre projet, c’est une microbrasserie, mais c’est aussi beaucoup d’autres choses, on a plein d’idées qui vont dans tous les sens ».

 

Morlaisiens depuis septembre, ils préparent activement le lancement de leurs bières, prévu pour la première semaine de mai. Au nombre de quatre pour l’instant, elles portent des noms tirés du verlan : la Tizbé, une pale ale, la Najkar, une stout, la Nouzbi, « au style inclassable », et enfin la Stermy, la bière surprise de la gamme. Leur production, d’environ 700 litres par mois sera commercialisée sur place dans la pièce attenante à la brasserie, au contact direct des clients. Ils envisagent également de travailler avec un bar et/ou un caviste du coin. Les étiquettes sont créées par leur ami Olivsteen, artiste, qui a lui aussi changé de direction pour venir s’installer à Morlaix.


Les étiquettes des bières Da Bep Lec’h, créées par l’artiste Olivsteen

 

 

Une volonté de soutenir l’agriculture biologique et les filières locales

 

Quand on leur demande si leur bière sera bio, nos deux entrepreneurs nous expliquent favoriser sur ce point la confiance. Ils essayent en effet de travailler prioritairement avec des produits locaux et biologiques sans pour autant viser la certification officielle. Avec une commercialisation locale et principalement directe, ils nous expliquent que ce n’est pas la priorité: les clients pourront, s’ils ont des questions sur les matières premières ou le processus de fabrication, les leur poser de vive voix. « D’ailleurs, il suffit de voir les labels sur les sacs entreposés là pour voir qu’on travaille avec du bio », fait remarquer Marine en désignant le stock de malt.

 

Pourtant, malgré une volonté éthique forte, il n’est pas facile de trouver des matières premières locales et biologiques quand on est brasseurs ! Il y a en effet une véritable pénurie de houblon au niveau national mais aussi mondial. En France, une seule coopérative subsiste, en Alsace, mais la demande est très forte et le houblon bio est difficile à obtenir. Ainsi, seule une partie du houblon utilisé par Marine et Adrien est pour l’instant certifié bio. Pour ce qui est du malt, il est biologique mais vient de Belgique, faute d’avoir pu trouver une production locale.

 

Face à ces difficultés d’approvisionnement, les deux brasseurs ne baissent pas les bras, bien au contraire ! Ils comptent en effet sur l’installation agricole d’un de leurs amis, dans le Finistère, pour s’approvisionner rapidement en orge local. Quant au houblon, ils en ont planté chez un autre ami, également finistérien.

 

Fleurs de houblon présentées par Adrien

 

Un projet entre do it yourself, esprit collaboratif et économie circulaire

 

Leur microbrasserie, Marine et Adrien la voient comme un doux mélange entre différents mouvements alternatifs : do it yourself, économie circulaire et collaborative… S’ils s’installent sur leurs économies personnelles et sans aucune aide, ils sont par contre soutenus par les microbrasseurs, qui forment une « grosse communauté ». L’esprit collaboratif y prime, notamment sur internet et facebook en particulier, où existent des pages d’échanges entre microbrasseurs. « Tu y poses une question, en deux minutes cinq brasseurs te répondent », se réjouit Adrien, qui nous explique que les microbrasseurs sont plutôt des personnes jeunes et dynamiques, qui portent l’esprit du do it yourself et la philosophie de l’entraide.

 

D’ailleurs, quand on leur demande s’ils craignent la concurrence, Marine et Adrien sont confiants. A l’opposé des brasseries industrielles qui produisent d’immenses quantités de bière, les microbrasseries, artisanales, travaillent en local sur de faibles productions. Ce qui rend possible l’existence d’un maillage de petites entreprises locales : « je crois beaucoup à l’augmentation des microbrasseries », explique ainsi Adrien, « il y a de plus en plus de buveurs de bières artisanales, de gens qui apprécient la bonne bière ». Les grandes marques de bières, industrielles celles-ci, l’ont d’ailleurs bien compris et tentent de surfer sur la tendance via des campagnes marketing adaptées, comme l’explique cet article.

 

Da Bep Lec’h, c’est aussi une microbrasserie qui fait la part belle à l’économie circulaire, dans l’optique de réduire le gaspillage et de valoriser les déchets. Les deux entrepreneurs ont ainsi étudié la possibilité de consigner les bouteilles mais ont finalement écarté cette option car elle nécessitait une logistique trop importante. Pour autant, ils n’ont pas abandonné l’idée et ont trouvé une solution : un système de nettoyage de bouteilles proposé par un entrepreneur, qui dispose pour cela d’un camion adapté. Les résidus issus du brassage, quant à eux, seront donnés à un éleveur de porcs rencontré sur le marché de Morlaix.

 

Sur le long terme, Marine et Adrien souhaitent également développer des ateliers autour du do it yourself, qui reprendraient les activités liées à la microbrasserie: fabriquer sa propre bière, réaliser des gravures, pour les étiquettes, « un atelier de soufflage de verre, un atelier de soudure inox », continuent-ils en plaisantant. On attend ça avec impatience !