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Défi « familles zéro déchets » : soigner les bobos de l’été ( et même après)

Aujourd’hui, les ateliers du défi des « familles zéro déchets » nous amène à Penzé, où officie Sabrina Kriel dans son Kabaret des Simples. Cela s’écrit comme cela car ce nom a une histoire.

 

En effet, la langue bretonne présente la particularité d’avoir des lettres ou des groupes de lettres qui lui sont propres, comme le « n tildé » qu’on ne peut pas écrire sans un clavier spécial, ou c’h, qu’on ne saurait prononcer sans l’avoir déjà entendu. Le « K barré » fait partie de ces particularités : il s’écrit en barrant perpendiculairement la jambe inférieure du K. Comme le clavier ne permet pas cela, on l’écrit parfois ainsi k’ ou k/ et cela se prononce « Ker ». C’est pourquoi dans cet atelier, nous sommes accueilli par Sabrina KERIEL et non Sabrina Kril.

Issue elle aussi de l’école d’herboristerie de CAP Santé, à Plounéour-Menez, elle développe une activité multiforme autour de son atelier d’herbaliste, nom qu’elle préfère à celui d’herboriste. Elle cultive quelques plantes comme la calendula, qui est une sorte de souci, la consoude, la camomille mais surtout, elle récolte dans la nature beaucoup d’autres plantes que nous appelons volontiers mauvaises herbes comme l’ortie, l’achillée, le millepertuis ou l’aunée.

Et si vous le souhaitez, elle organise des ateliers de découvertes de ces plantes et de leurs usages, y compris lors de ballades botaniques.

Son attrait pour les plantes et leurs bienfaits lui vient de ses parents et grands-parents qui, naturellement, connaissaient les vertus de ses plantes. Mais c’est un événement heureux qui a véritablement déclenché sa vocation, car pendant la grossesse, elle s’est rendu compte qu’ il devient difficile de soigner avec la pharmacopée que nous propose l’industrie chimique.

Son souhait, dans le prochaines années, serait de pouvoir développer une action de sensibilisation auprès des jeunes scolaires, car, comme elle le dit « finalement, ce sont eux notre avenir et l’avenir de notre planète. »

 

Avec l’été qui s’est bien installé, arrivent aussi les petits bobos qui accompagne cette période où nous vivons beaucoup plus dehors, où nos enfants sont plus turbulents, où quelques excès alimentaires nous causent des petits soucis. Cet atelier tombe donc à point nommé pour nous permettre de nous constituer une petite trousse de premiers soins parfaitement naturelle.

On va donc parler coups et bosses, petites plaies, petits saignements, brûlure et coups de soleil, ballonnements et nausées.

Principalement, il y a quatre modes d’utilisation simples de ces plantes :

-fraîches ou séchées, en application directe en cataplasme ou en tisane selon qu’il s’agit d’un usage externe ou interne

-en teinture-mère en laissant ces plantes développer leurs vertus dans un bain d’alcool pendant 2 ou 3 semaines. A l’idéal, il faut utiliser de l’alcool à 90° mais en France du moins, celui qu’on trouve en pharmacie notamment est dénaturé au camphre pour éviter des utilisations que la morale réprouve. Mais n’importe quel alcool qui titre au moins 55° peut faire l’affaire

-en macération dans une huile pendant 2 ou 3 semaines. Préférez des huiles stables comme l’huile d’olive ou l’huile de tournesol.

-en onguent, qui est un macérat qui a été stabilisé sous forme d’une pâte épaisse et lisse avec de la cire d’abeille.

Voici donc des préparations que chacun peut faire chez soi. Par contre dès qu’on aborde les huiles essentielles, il vaut mieux laisser faire les spécialistes car ils connaissent le dosages et surtout il disposent des équipements coûteux nécessaires.

Lors de cet atelier, il était proposé de faire une teinture-mère de plantain :

cela se fait en trois temps

1°temps : hacher le plantain le plus finement possible ; un bon couteau suffit,

2° temps : remplir un petit bocal avec ce hachis

3° temps, couvrir avec un alcool. En l’occurrence, c’était du rhum blanc à 55° mais n’importe quel alcool blanc ou alcool de fruit titrant suffisamment ferait l’affaire à condition qu’il soit le plus pur possible, sans ajout aromatique divers et variés.

Après avoir bien refermer le bocal avec un couvercle en métal, laisser reposer 2 ou 3 semaines, puis filtrer la teinture-mère. C’est tout.

Notez que pour obtenir un macérat, vous remplacer l’alcool par une huile et qu’il vaut mieux couvrir le bocal avec une étamine ou de la gaze bien tenue par un élastique afin de favoriser l’évaporation de l’eau pendant les 2 ou 3 semaines de macération.

La plupart des plantes se prêtent volontiers à ces deux types de préparations

quelles plantes pour quels bobos ?

Coups:bosses et hématomes

l’Hélichryse en macérat huileux ou quelques gouttes et huile essentielle (on trouve facilement dans le commerce mais c’est un peu cher)

 

Hélicryse

 

et bien entendu l’arnica de nos grands-mères en macérat huileux (pour une action rapide), en teinture-mère (pour une action sur un plus long terme) ou en onguent. A éviter absolument sur une plaie ouverte. Notez toutefois que l’arnica des montagnes est une plante protégée donc difficile à trouver.

Arnica des montagnes

 

Plaies et saignements

Pour laver les plaies, rien de tel qu’une bonne infusion. Vous avez le choix entre la sauge,la lavande, l’achillée, qu’on appelle aussi l’herbe des charpentiers car ceux-ci l’utilisent parait-il en cataplasme pour arrêter les petits saignements que leur métiers occasionne, ou même de calendula.

 Achillée millefeuille

 

 

La plante souveraine pour traiter aussi bien les piqûres que les petites coupures ou les éraflures et diverses démangeaisons, c’est le plantain. On l’utilise frais en cataplasme, après l’avoir mâchonné, c’est plus efficace, ou en teinture-mère quand ce n’est plus la saison. C’est radical pour calmer la douleur et extraire les petites saletés qui restent souvent (dards, échardes ou etits cailloux). Notez qu’il est difficile de le faire sécher car la feuille noircit très vite.

 

 

Une fois la plaie nettoyée et la douleur apaisée, il faut aider à la cicatrisation : Là vous avez le choix

Vous pouvez utiliser le propolis qui n’est rien d’autre que le miel qui sert à l’obstruction des alvéoles dans les ruches d’abeilles. On en trouve plus ou moins facilement auprès des apiculteurs locaux. Cela s’utilise en teinture-mère en disolvant ce miel pur dans de l’alcool à 96°(attention, ça pique donc à éviter pour les enfants).

Pour eux on préférera un baume de calendula.

Souveraine pour aider à la cicatrisation des plaies, la Consoude est comme le plantain un incontournable de votre trousse de premier soin. On l’utilise, fraîche en cataplasme (aussi bien la feuille que la racine) aussi bien qu’en baume ou teinture-mère. Accessoirement, il bon de savoir qu’elle est également utile pour soulager des tendinites ou des douleurs de dos.

 

Consoude

 

 

Brulûres et petits coups de soleil

L’été, c’est la période des barbecues et des bains de soleil et la peau souffre un peu . Dans votre trousse de premiers soins, vous devez avoir du milleperrtuis que vous pouvez utilisez en macérat huileux ou en onguent. Mais il faut faire attention, le mille pertuis est photosensible donc évitez de vous mettre au soleil après une application.

Millepertuis

 

Le millepertuis se trouve assez facilement sur les bords de nos chemins. Bizarrement, il a l’air d’apprécier aussi les voies d’accès aux autoroutes et voies express. Dans ce cas, il est déconseillé d’aller le cueillir, d’une part parce que c’est dangereux et d’autre part parce que les plants sont évidemment très pollués.

Plus exotique que le millepertuis, il y a l’aloé vera, difficile à trouver sous sa forme naturelle, qui ressemblent à une grosse feuille de cactus charnue et inerme. On utilisera donc les gel qu’on trouve dans le commerce, de préférence bio, sans ajout aromatique ou alcoolique.

L’argile verte est aussi souveraine utilisée en pâte très fluide enveloppée dans une gaze stérile.

Les ballonnements et état nauséeux

Souvent après le barbecue, la digestion est difficile. Il y a bien sûr la cuillère à café (en bois) de charbon végétal activée, diluée dans un peu d’eau. Mais c’est une substance tellement active qu’elle peut annuler les effets d’un traitement médicamenteux, suivi par ailleurs.

Dans ce cas, une bonne infusion de menthe poivrée, de gingembre ou de mélisse fera très bien l’affaire pour permettre une sieste digestive agréable ;

Passez un bel été.

 

 

Pour aller plus loin :

la page facebook du Kabaret des simples : https://www.facebook.com/kabaretdessimples/

à lire sur la plage ou allongée sur sa pelouse : les alcoolatures de Christian Escriva

 




[Défi familles zéro déchet]: atelier « pâte à tartiner »

Après les limonades et les sirops de sureau, les familles du défi étaient conviées à compléter la table des goûters de l’été avec l’incontournable «pâte à tartiner ».

 

L’atelier s’est déroulé dans les locaux du magasin « ô panier des saveurs », installé depuis à peine huit mois sur la zone d’activité de Lanmeur, juste à l’entrée du bourg quand on vient de Morlaix.

Ce magasin qui propose des produits issus de l’agriculture biologique et cultivés localement pour la plupart, invite également ses clients à participer à des ateliers d’initiation à la cuisine et à l’utilisation des produits naturels pour la fabrication des objets du quotidien. La cuisine thaï est ainsi présentée par Thomas Wok, food truck morlaisien mais qui aura aussi un point d’attache à Santec cet été, les ateliers cuisine pour les enfants sont animés par Julie Hofer, plus connue pour ses livres pour enfants ; les ateliers nature (fabrication de produits cosmétiques, de vin médicinal, etc..) sont proposés par Arlette Jacquemain, productrice de plantes médicinales bio à l’Herberaie en Plouigneau.

Dans ce lieu où il se passe quelque chose au moins une fois par semaine, les familles du défi « zéro déchet » étaient réunies sous la houlette de Géraldine, animatrice « nature » du CPIE du Trégor pour apprendre à fabriquer de la pâte à tartiner à la noisette et au chocolat.

Tout le monde a en tête le nom d’un produit, dont la composition est, faut-il le rappeler :55% de sucre, 23% d’huile de palme, 14% de noisettes et 8% de cacao.

Pour contrer cet assemblage peu diététique, chacun a sa propre recette de pâte à tartiner et il suffit d’aller voir les rayons des magasins bio pour constater cette grande diversité là où dans d’autres grandes surfaces, la marque dont vous avez le nom en tête a la quasi exclusivité.

Dans cet atelier, deux recettes étaient proposées aux familles, l’une avec de la purée de noisette prête à l’emploi, achetée dans le commerce, l’autre avec des noisettes entières. Mais ces deux recettes ont un point commun : respecter autant que possible la règle des trois tiers : un tiers de noisettes, un tiers de chocolat et un tiers de sucre et matière grasse.

La recette express avec la purée de noisettes

Les ingrédients :

120 grammes de purée de noisette

120 grammes de chocolat à pâtisser (70% de cacao au moins)

40 grammes de sucre blond en poudre

40 grammes de sirop d’agave

80 grammes de lait végétal (lait d’amande par exemple)

Dans un récipient creux allant au bain marie, mélanger la purée de noisette et le chocolat cassé en petits morceaux,

Laisser fondre doucement au bain-marie

Dans une casserole à part, mélanger le sucre blond, le sirop d’agave et le lait végétal faire chauffer quelques minutes à feu très doux

Quand les deux préparations sont arrivées en température et que votre mélange noisette-chocolat présente un aspect onctueux, retirez les du feu

Incorporez progressivement le lait végétal sucré à votre pâte noisette-chocolat sans arrêter de tourner afin d’obtenir un mélange bien homogène.

Voilà, votre pâte à tartiner est prête.

A conserver à réfrigérateur et à consommer dans le courant de la semaine (si du moins vous arrivez à tenir 7 jours)

la recette complète

Les ingrédients

-160 grammes de noisettes entières décortiquées

-200 grammes de chocolat à pâtisser (70% de cacao au moins)

-1 cuillerée à soupe de sirop d’agave

-1 cuillerée à soupe d’huile de noisettes

-10 centilitre de lait végétal (ici, lait d’amandes)

La préparation des noisettes :

Torréfier les noisettes au four (le plat à lèche-frite est fait pour cela) mais attention ne pas laisser trop longtemps, car une noisette un peu trop brunie donne un goût amer à la préparation.

Placer les noisettes torréfiées dans un torchon qu’on frotte énergiquement pour enlever toute trace de la petite peau qui couvre la noisette.

Réduire en poudre ces noisettes torréfiées et ainsi mondées en les passant au mixer. Si vous disposez d’un vieux moulin à café électrique, c’est encore mieux car il vous fera une poudre plus fine.

Préparation de la pâte

-Placer cette poudre de noisette dans un plat à bain-marie

-Y ajouter le chocolat réduit en morceaux

-Faire fondre l’ensemble au bain-marie.

-En fonction de la finesse de votre mouture, votre pâte sera plus ou moins onctueuse ; L’essentiel est d’obtenir un ensemble homogène.

-Incorporer l’huile de noisette progressivement de façon à conserver une pâte homogène ;

-Retirer du feu et ajouter progressivement le lait végétal et le sirop d’agave.

-Voilà votre pâte est prête. A conserver au frais.

-Partant de là, il existe de nombreuses variantes pour les personnes qui ne sont pas allergiques à ces produits. Remplacer par exemple le lait végétal par du lait concentré. Remplacer le sirop d’agave par du miel. Pour le lait végétal, le lait de riz va tout aussi bien. Et si vous aimez les préparation parfumée, vous pouvez y rajouter de la fleur d’oranger par exemple.

Mais en aucun cas ne déroger à la règle des trois tiers.

Comme toujours, chacune est partie avec son petit pot de pâte à tartiner ; gageons que ceux-ci ne vont pas durer longtemps.




[Défi familles zéro déchet ] : Des sacs en vrac

Samedi 9 juin, dans le cadre de ses actions Biotonomes, le magasin Biocoop de Morlaix-Saint Martin des Champs avait prévu, comme tous les ans, une journée sans sac, afin de sensibiliser ces clients, coopérateurs ou simples consommateurs, à l’usage de sacs recyclables (pour les fruits et légumes, pour les légumes secs et les céréales notamment) .

Alerté, l’équipe de Morlaix Communauté du défi « familles zéro déchets » a aussitôt mobilisé son équipe de couturières, plus ou moins chevronnées , pour venir faire une démonstration de confection de « sacs à vrac ».

Ainsi pendant toute la journée de 10 heures à 18heures, elles se sont relayées, avec leurs machines à coudre pour transformer des bouts de tissus plus ou moins inutilisables en sac à provision plutôt seyants et dont l’accumulation faisait un tas très bigarré.

Faire un sac à vrac est finalement assez facile dès que vous avez maîtrisé les principes de base de la machine à coudre.

Pour faire des sacs que vous faut-il ?

Des chutes de tissus suffisamment grandes . Ce jour-là, il y avait de tout : des draps de lits d’hôpital, des coupons de tissus récupérés auprès d’une mercerie, un grand foulard un peu déchiré, c’est-à-dire essentiellement de la récupération. Pour la cordelette, il y avait surtout de la cordelette achetée exprès pour l’occasion, mais un grand lacet pourrait aussi bien faire l’affaire, qu’un cordon de pyjama orphelin, c’est à dire tout ce que vous avez sous la main qui fasse entre 20 et 40 centimètres de long pour une section comprise entre 5 millimètres et un centimètre.

1°. Commencer par découper un rectangle correspondant à peu près à deux fois la taille du sac que vous voulez confectionné. En effet, votre sac à vrac n’aura pas la même taille si vous voulez vous en servir pour y mettre vos achats de pommes de terre ou vos achats de noix de cajou. Sur la forme du rectangle, il y a deux écoles. La première défend l’idée que la couture doit de faire sur les deux cotés opposés et dans ce cas la découpe se fait en prenant une pièce qui fait deux fois la longueur finale que vous repliez par le milieu. La seconde prétend plutôt coudre deux cotés adjacents et dans ce cas, votre pièce fera deux fois la largeur finale et là aussi vous la pliez par le milieu.

2°. Ensuite viens la couture proprement dite. N’oubliez pas que pour que cela fasse plus joli, la couture se fait sur l’envers du tissu, qu’on retournera comme en gain en fin d’opération. Si vous avez choisi l’option 1, vous cousez au point droit les deux côtés de votre pièce. N’oubliez pas de vous arrêter à 3 ou 4 centimètres du bord, car il y aura l’ourlet à faire. Selon ce schéma, votre pliure constituera le fond de votre sac.

Si vous avez choisi l’option 2, cousez d’abord le petit côté, en partant de la pliure, puis le grand côté opposé à la pliure, en n’oubliant pas non plus de vous arrêter à 3 ou 4 centimètres du bord, car l’ourlet sera aussi à faire.

3°. Faire l’ourlet. Sur ce qui est devenu le haut de votre sac, repliez le tissu sur 3 ou 4 centimètres, Piquez le bord intérieur de façon à faire un petit tunnel. Pour des raisons d’esthétique et de solidité, utilisez le point zigzag. Ne faites pas complétement le tour et laissez une fente libre d’environ 3 centimètres . Afin de renforcer les bordures de votre fente, n’hésitez pas à faire un petit aller-retour avec votre machine. Vous pouvez maintenant retourner votre sac

4°. Dans la fente ainsi pratiquée, faites passer un bout de cordelette dont la taille est un peu plus grande que le tour du sac, afin de pouvoir faire un nœud en fin d’opération. Pour faciliter le passage de la cordelette dans l’ourlet, utilisez le vieux truc de nos grand-mères : un épingle à nourrice accrochée au bout de la cordelette qui sert de guide pendant l’enfilage de la cordelette.

Une fois que les deux côtés de la cordelette sont sortis chacun d’un côté de la fente, faites un nœud et tirez. Votre sac est prêt.

Maintenant, ne partez plus sans lui quand vous allez faire vos courses et n’oubliez surtout pas que si votre tissu est un peu épais, il peut être utile de tarer votre sac avant de vous servir car ce serait trop bête de repayer à chaque fois le prix de votre sac.

Cette opération a été l’occasion d’échanges avec la clientèle de Biocoop. Certains pensent ce genre d’opérations, pour être efficaces, devraient avoir lieu tous les mois et non une fois par an. Ainsi l’habitude se prendrait plus facilement de penser à son « sac à vrac ». D’autres plus grincheux,ont réclamé malgré tout leurs sacs en papier car tout le monde n’a pas encore ses sacs à vrac et les habitudes sont dures à perdre. Il y eut même un début de polémique sur l’utilité de remplacer les sacs en papier recyclé, par des sacs en coton, provenant de pays où la culture du coton contribue à accroître la sécheresse. D’autres enfin ont trouvé que franchement les sacs proposés à la vente dans le magasin étaient trop chers. En tout cas, ils l’étaient sûrement plus que ceux fabriqués par les couturières du défi « familles zéro déchets » car ils ont été offerts gracieusement à qui en faisait la demande. Cela a fait quelques dizaines d’heureux et d’heureuses.




Défi  « famille zéro déchet » : atelier « faites-le vous-même » : la couture pour les débutants

L’atelier, qui se déroule chez les Chiffonniers de la joie à Morlaix, est animé par Rozenn Gouret, de l’association L’Etend’arz, dont le siège social est à Locquénolé. Cette association, créée en 2015, anime régulièrement des ateliers couture, ouverts à tous, sur le Pays de Morlaix, mais aussi des ateliers de sérigraphie, de fabrication de jouets en bois et de teintures végétales, bref tout ce qui touche un peu à l’art textile et à l’écologie.

En lien avec une artiste bengalie, qui, de son côté, contribue à la mise en place dans des villages du Bangla Desh, d’ateliers de tissage artisanaux, l’association envisage dans l’avenir de faire ses propres créations de tissus, mais ce n’est qu’un projet pour l’instant.

A cet atelier, participaient 8 femmes et aucun homme faisant ainsi mentir la chanson « papa pique et maman coud ».

L’atelier s’est déroulé en deux temps : découverte de la machine à coudre et de la technique d’enfilage, et première réalisation : une lingette pour la toilette du visage.

Première découverte : il n’existe pas UNE machine à coudre mais autant de modèles qu’il y a de participantes, ce qui ne simplifie pas les explications pour la première épreuve, l’enfilage. Cette étape est fondamentale : si vous buttez sur ce casse-tête, inutile d’essayer d’aller plus loin, ce serait un peu comme si vous partiez à la pêche sans savoir accrocher votre hameçon à la ligne. Comme d’une machine à l’autre, cela peut varier, le plus simple est de se reporter à un des nombreux tutoriels qu’on trouve facilement en ligne.

 

Mais à l’expérience, cela se révèle moins compliqué qu’il n’y paraît, le cheminement des fils étant en général balisé. Il suffit de faire les choses dans l’ordre et de ne jamais s’affoler et surtout de se souvenir que les fils doivent toujours être tendus.

Petite astuce de réglage ensuite : une fois que vos deux fils, celui de la bobine du haut et de la cannette du bas sont bien en place et noués entre eux : plus votre tissu est épais, plus vous devez choisir un point long. Quant à la largeur, droit ou plus ou moins en zig-gaz, cela dépend de la finition que vous voulez obtenir.

La machine enfilée et les réglages faits, il est temps de passer aux travaux pratiques : la fabrication d’une lingette.

1°.Découpez un carré d’environ 10 centimètres dans un tissu éponge (ici c’était du coton bio). Cela peut être du tissu de récupération mais pour le confort et la douceur du produit final, il vaut mieux utiliser un coupon neuf, car il s’agit de la face appliquée sur la peau.

2°.Découpez un carré de même dimension dans un tissu quelconque, de récupération de préférence et si possible très coloré qui servira de doublure à la lingette.

3°.Mettez les deux carrés de tissu l’un contre l’autre, endroit contre endroit (car on va d’abord coudre à l’envers). Si vous n’êtes pas sûr de votre dextérité, prenez la précaution de fixer l’ensemble avec quelques épingles.

4°.Engagez l’ensemble sous le pied presseur à un demi-centimètre du bord et commencer à coudre en ligne droit, jusqu’à ce que vous arriviez à un demi-centimètre du bord (si vous cousez à un centimètre, arrêtez-vous à un centimètre du bord

5°Faites pivotez votre pièce de 90° et recommencez l’opération sur les deux côtés suivants

6° Quand vous arrivez au 4° côté, arrêtez-vous à environ trois centimètres du bord et faites une petite marché arrière afin de bien stopper votre couture.

7°. Dégagez la pièce et coupez le fil.

8°. Afin d’avoir une finition propre, « dégarnissez » chaque coin en coupant en biais le tissu qui dépasse de la piqûre sur environ la moitié de chaque côté ; cela évitera d’avoir un bourrelet disgracieux quand on retournera la pièce.

9°. Une fois cet ébarbage terminé, insérez deux doigts dans l’ouverture laissée dans le 4° coté et retournez l’ensemble de façon à ce que les deux côtés « endroit » soient à l’extérieur.

10°. Remettez la pièce sou le pied-presseur et faire une surpiqûre à deux millimètres du bord sur les 4 côtés.

Petite astuce : pour avoir une belle finition, tirez sur chaque coin avec la pointe d’une épingle afin d’éviter d’avoir un petit bourrelet à chaque coin.

Voilà, votre lingette est terminée. Fini les lingettes en papier qui remplissent inutilement nos poubelles !

Et si vous utilisez des chutes de tissu de différentes couleurs et de différents motifs pour l’envers de la lingette, cela peut faire une belle collection. Lors de l’atelier, l’une des participantes a réussi ainsi un bel assortiment de 5 lingettes, verte, rouge, jaune, à fleurs ou à rayures, du plus bel effet !

L’atelier suivant qui concernait des couturières plus expérimentées devaient se lancer dans la fabrication de « porte-tartes ». Si l’une d’entre elles pouvait nous dire ce que c’est, cela nous éclairerait bien.

Pour en savoir plus sur l’enfilage :

https://www.youtube.com/watch?v=lX4WgEVMs8Q

https://www.youtube.com/watch?v=kfbwFbN-jfg

https://www.pratique.fr/enfiler-machine-coudre.html

https://fr.wikihow.com/enfiler-une-machine-à-coudre

 

 

 

Focus sur les…Chiffonniers de la joie

Les chiffonniers de la joie, c’est une association qui évolue dans une dynamique d’innovation sociale, solidaire et durable. Créée en 1984, cette association située 74 Route de Callac à Morlaix a pour vocation première de favoriser la socialisation en fusionnant vie collective et activités professionnelles. Lieu d’échange et de cohésion sociale, les chiffonniers contribuent grandement à la réinsertion socio-professionnelle de personnes fragilisées. « L’activité de Ressourcerie c’est l’outil de cette dynamique de socialisation » explique Isabelle Ogès directrice de l’association et éducatrice.

11 salariés, une soixantaine de bénévoles qui œuvrent à recycler divers objets et à leur redonner une nouvelle vie avant leur mise en vente dans la ressourcerie. Ordinateurs transformés en machines de gamers old school*, boîtes de cigares métamorphosées en instruments de musique, meubles restaurés, ou plus simplement recyclage de vêtements, de livres, d’ustensiles de cuisine, et d’objets en tout genre ; ce système de ressourcerie qui se veut durable permet une réduction des déchets. En effet, les objets recyclés sont récupérés grâce à un système de collecte mobile et via deux points de collecte dans les déchetteries de Taulé et Langolvas.

Transmettre, apprendre, partager son savoir, grâce aux divers ateliers proposés par Les chiffonniers de la joie. Restauration et création de mobilier, tapisserie d’ameublement, couture, et atelier numérique et mécanique, autant d’ateliers éclectiques et accessibles à tous.

Abondance d’idées et de projets pour les dynamiques chiffonniers de la joie, en effet l’association prévoit la création d’un hébergement collectif pour les personnes qui ne peuvent vivre seule, qui ont besoin de vivre en collectif. Le futur lieu d’hébergement sera rénové avec des techniques d’écoconstruction. Une formation d’écoconstruction sera alors mise en place l’année prochaine.

* à l’ancienne

Pratique :

74 Route de Callac, 29600, Morlaix

02 98 62 18 60

Horaires ressourcerie : lundi – fermé

mardi – 14h-18h

mercredi – 10h-12h / 14h-18h

jeudi – 14h-18h

vendredi – 14h-18h

samedi 10h-12h / 14h-18h

dimanche – fermé

Horaires ateliers : Atelier tapisserie d’ameublement – mercredi après midi

Atelier couture – mercredi 10h-12h

Atelier numérique et mécanique samedi 10h-12h / 14h-18h

Atelier restauration et création de mobilier samedi 10h-12h / 14h-18h

Youna Forner




[Défi Famille Zéro Déchet] Atelier cuisine sans restes à Elocop

Les familles du défi « zéros déchet » animé par Morlaix Communauté avaient rendez-vous le 18 mai 2018 à Pleyber-Christ pour un atelier cuisine.

Sandrine, l’une des créatrices d’Elocop nous accueille dans ce hangar aux aménagements sommaires au fronton duquel figure fièrement l’enseigne «l’épicerie paysanne ». L’histoire d’Elocop a commencé en 2015 avec quatre agriculteurs locaux qui voulaient vendre en direct, au centre-bourg, leur production issue de l’agriculture biologique. Aujourd’hui, ils sont 40 producteurs qui fournissent légumes et fruits de saison, viande, produits laitiers, mais aussi crêpes, viennoiseries, pain, glaces et conserves de fruits et de légumes, de quoi remplir le réfrigérateur pour la semaine. Tous ces producteurs sont du Pays de Morlaix sauf un qui, de Brest, fournit des conserves issues de la récupération de fruits et légumes dit « de rebut ».

Justement puisqu’il est question de récupération, l’atelier est animé par Pierre-Antoine, la cheville ouvrière des Temps-Bouilles, une ressourcerie alimentaire qui « bricole les invendus » et propose lors d’animations ponctuelles, des jus et salades « de bidouillage » comme il le dit lui-même. L’ambition des Temps-Bouilles est d’ouvrir un restaurant où ne seraient proposés, moyennant un prix raisonnable, que des plats cuisinés à partir de légumes récupérés auprès de la grande distribution et des producteurs locaux. Le projet avance à son rythme et devrait voir le jour avant 2020.

L’atelier démarre dans une certaine animation. En effet, c’est l’heure de pointe des livraisons. Toutes les semaines, le rituel est établi, les clients viennent le vendredi en fin d’après-midi, récupérer le panier qu’ils ont commandé par internet dans la semaine. Et comme ils sont 583 clients potentiels identifiés dans les fichiers d’Elocop, dont un centaine de consommateurs réguliers, cela fait un peu de monde dans le hangar entre 17heures et 19heures. Mais tout se passe plutôt dans une ambiance détendue : entre habitués, on se connaît.

Pendant ce temps-là les participants à l’atelier ont fini d’arriver : ils sont une quinzaine, et on vient un peu en famille. C’est d’ailleurs le but et il s’agit pour la plupart de jeunes couples qui comptent sur ces ateliers pour mettre en pratique les mille et une petites astuces qui permettront de vider leurs sacs poubelles de tout ce qui est inutile.

Sauf que aujourd’hui, il n’y aura pas de pratique : Pierre-Antoine officie seul mais quand il le fait, cela paraît tellement simple, du moins quand on a le coup de main qui en dix gestes précis vous transforme un chou-rave en fétu et un chou chinois en dentelle.

Donc les participants regardent et goûtent et en général l’avis est très favorable même si l’un des enfants présents avoue ingénument que « c’est bon mais j’aime pas ! »

Au menu, jus apéritif et salades concoctés avec les quelques kilos de légumes collectés pour l’occasion par les Temps-Bouilles. Peu de fruits au menu car nous sommes entre deux saisons mais du chou, beaucoup de chou, choux-fleurs, choux chinois, choux raves et choux pointus, mais aussi des concombres des fanes de carottes, du fenouil une des dernières oranges de la saison et quelques kiwis.

L’apéritif est un cocktail de légumes où on retrouve le chou chinois, des fanes de carottes, des épluchures de chou pour le goût, du concombre pour le jus et des kiwis pour la pointe d’acidité, le tout épicé par une pointe de gingembre frais qui se trouvait par hasard dans la collecte. C’est frais, c’est goûteux et ça ouvre l’appétit.

Deux salades au menu mais qui deviennent bientôt quatre au gré de l’inventivité de Pierre-Antoine

la salade de choux-fleurs

Depuis le début de l’année, on en a vu défiler des choux-fleurs et l’imagination commence à manquer. Qu’à cela ne tienne. Prenez un chou-fleur et détaillez les fleurs que vous ciselez finement, très finement même, rajoutez un gros poivron haché finement également, 2 ou 3 tomates de récupération qui subissent le même sort que le poivron. Quelques gouttes de cidraigre (c’est ainsi qu’on appelle le vinaigre de cidre vendu à Elocoop) bien remuer. Et voilà une salade bien agréable.

Et si le coeur vous en dit et puisqu’il reste encore du chou-fleur, voici la recette express née de la découverte sur l’étal d’Elocop d’un pot de pesto à l’ail des ours . Le chou-fleur subit le même sort que son confrère en quelques coups de couteau habiles, deux grosses cuillerées de pesto et le tour est joué. Il faut dire qu’avec l’ail des ours, la partie est souvent gagnée.

La salade de fenouil-orange

Il paraît que fenouil et orange, c’est le mariage du siècle. Dommage que pour l’atelier, il manquait un peu d’orange. Comme toujours la magie du couteau a vite fait de transformer le fenouil en fins filaments, l’orange en jus vient se rajouter mais il paraît que l’orange en tranche c’est encore meilleur ; il suffit de rajouter un peu de chou pointu, finement ciselé, un jet d’huile d’olive, un peu de sel et du poivre. La recette est terminée. On peut remplacer le fenouil par de l’aneth quand c’est la saison mais alors il faut un peu plus de chou pour la consistance de la salade.

Et pour finir la salade de chou-rave.

Prendre un chou-rave, le détailler en lamelles fines puis découper ces lamelles en fins bâtonnets. Y rajouter un peu de curry et un giclée de sauce soja. Compte tenu de la force en goût du curry et de la sauce soja, il convient d’avoir la main légère.

Et voilà comment en une grosse demi-heure, vous avez un apéritif et 4 salades. Pour les petits repas d’été, rien de tel.

Et tout ça avec des produits qui auraient dû ne jamais être mangés.

Pour réaliser cela, très peu de matériel est nécessaire : un bon couteau bien aiguisé, une planche à découper, des tas de récipients. Seul le jus demande du matériel un peu plus sophistiqué ; en l’occurrence, c’était un extracteur de jus mais un mixeur peut faire l’affaire à condition de disposer d’une passoire à maille fine genre « chinois » pour tamiser la soupe ainsi obtenue.

Et au bout du compte, très peu de déchets : l’écorce de l’orange, la peau des kiwis, les grosses côtes des choux-fleurs et le plumeau du fenouil, c’est à dire à peine de quoi remplir un petit seau qui finira au compost sauf évidemment l’écorce d’orange car les buzuks n’aiment pas les agrumes, paraît-il.

Pour aller plus loin :

http://elocop.panierlocal.org/

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NDDL : jeter le bébé avec l’eau du bain !

(Plume Citoyenne) Quel gâchis ! A en croire madame la préfète de Loire-Atlantique et les associations représentatives des occupants de la ZAD, les choses se mettaient doucement en place et on avançait vers des solutions viables dans l’occupation intelligente de ce bout de territoire d’un peu plus de 1,500 hectares1. Tous ceux qui auraient un projet de vie crédible sur ce territoire pourraient y rester. Il fallait juste prendre le temps de trouver les bonnes méthodes.

Mais Patatras ! En intervenant, brusquement, brutalement et massivement, l’Etat est peut-être en train de mettre tout cela par terre.

Je veux bien croire qu’il y ait eu sur la ZAD des personnes qui n’avaient rien à y faire, qui, s’étant trompé de combat, s’étaient donc trompé de lieu. Mais ce n’est parce qu’une pomme est un peu gâtée, qu’il faut donner un grand coup de pied dans tout le panier. Or c’est ce que viennent de faire les forces de l’ordre, en démantelant, les premiers bâtiments d’un projet en devenir, les cent noms.

Il reste à espérer qu’ils en resteront là et que tout ne sera pas détruit, car après, il faudra bien reconstruire, et surtout reconstruire avec ceux qui, justement, ont un projet de vie sur la ZAD.

Les moyens d’aboutir existent et les idées ne manquent pas. Plusieurs, armés de leur expérience comme José Bové ont proposé leur modèle, le Larzac, mais à cette époque, on ne disposait pas des outils de mobilisation dont on dispose maintenant.

L’idée d’une gestion collective de la terre mérite d’être creusée, d’autant plus que les pouvoirs publics étant propriétaires, par expropriation, de très importantes surfaces, la solution du bail emphytéotique de 99 ans est une piste qu’on ne peut pas négliger mais qui suppose de la part du preneur, l’existence d’une vision commune. Mais pour ceux que l’idée même d’un contrat de 99 ans avec l’Etat révulse, pour des raisons philosophiques ou autres, d’autres opportunités s’offrent. Face à un collectif d’occupants ou même plusieurs projets complémentaires, on peut très bien imaginer un autre collectif se portant acquéreur des surfaces préemptées par l’Etat et les collectivités locales ; après tout, c’est le principe de fonctionnement d’organismes comme Terre de Liens https://terredeliens.org/ et finalement des zones humides, cela ne doit pas valoir bien cher en terres agricoles. Et si cela ne suffisait pas, le financement participatif peut y contribuer aussi. Des exemples récents montrent que l’appel à la solidarité militante fait souvent des miracles.

Mais tout cela demande du temps pour se mettre en place. Et ce temps, il faudra le prendre. Se précipiter pour tout saccager et rendre toute solution intelligente impossible pourrait alors laisser croire que ceux qui possèdent actuellement ces terrains expropriés, soit ne veulent pas voir émerger d’autres formes d’organisation économique et sociale, soit n’ont pas vraiment renoncé à utiliser cette zone pour des projets d’infrastructures (un aéroport par exemple), soit pour ces deux raisons à la fois.

En attendant, en évacuant sans discernement tout ce qui bouge, ceux qui donnent les ordres aux forces du même nom qui, elles n’agissent « qu’avec une méthode »celle qu’on leur a ordonné d’appliquer, sont en train de jeter le bébé des espoirs d’un monde différent avec l’eau sale des violences extrémistes.

Ce faisant, ils prennent le risque de jeter dans les bras de ces extrémistes, des tas de gens de bonne volonté qui n’ont pour l’instant comme seul tort, de croire encore en des jours meilleurs.

Lourde responsabilité et funeste erreur de jugement.

1C’est à peu prés la surface agricole que perd chaque année l’Ile de France http://www.bfmtv.com/planete/1600-hectares-terres-agricoles-perdus-annee-ile-de-france-329960.html