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Atlas socioculturels de l’eau : « Faire comprendre que la culture fait aussi partie du dialogue environnemental »

L’association Eau et Rivières de Bretagne, avec la Région Bretagne, l’Assemblée Permanente des Présidents des Commissions Locales de l’Eau en Bretagne, et le soutien de l’Office Français de la Biodiversité, s’est engagée dans une démarche de mise en place d’Atlas Socio-culturels de l’Eau. Après une première expérimentation sur le Belon en 2021-2022, la Région Bretagne a lancé un Appel à Projets. Quatre nouveaux projets sont en place aujourd’hui, sur le Léguer, Le Lapic, La Rade de Lorient-Estuaire du Blavet et du Scorff, et dans les Marais de Vilaine. Explications avec Aurélie Besenval, chargée de mission « Eau et Culture » chez Eau et Rivières de Bretagne.

 

D’où est venue l’idée de mise en place de ces Atlas ?

Tout est parti d’une réflexion d’Eau et Rivières de Bretagne, suite à la célébration des 50 ans de l’association en 2019. Lors de cet événement, deux éléments ont émergé : Premièrement, malgré 50 ans d’actions, les rivières bretonnes ne sont malheureusement toujours pas en bon état, il faut donc trouver de nouveaux leviers d’actions. Deuxièmement, on constate une forme de « technicisation » de l’association, qui était à l’origine un regroupement de pêcheurs, d’habitant.e.s, créé dans les années 70, à l’époque de combats culturels et environnementaux importants, et dans une dynamique autour de l’approche culturelle des territoires. L’association a grandi, s’est spécialisée : est ce qu’on assiste pas à une perte du lien sensible avec le territoire ? Comment retravailler ce lien, qui a été le premier vecteur de mobilisation dans l’association ?

De plus, lors des 50 ans de l’association, deux représentants néo-zélandais sont venus parler de leur bataille pour la reconnaissance juridique de leur fleuve sacré, le Whanganui.

Tout ceci a mené à la volonté de se ressaisir du lien à la rivière, de développer une approche sensible, et à l’idée de la mise en place d’Atlas socio-culturels des rivières, dans lesquels on pourrait interroger l’attachement multiple des habitant.e.s à celles-ci.

Un lien s’est alors créé avec la Région Bretagne, et une première démarche a été lancée à titre expérimental sur le Belon, dans le Finistère, sur le territoire de Quimperlé Communauté, entre 2021 et 2022.

Fresque de l’Atlas de la Rade de Lorient par Kizzy Sokombe -DR

 

 

Comment se déroule un Atlas Socio-Culturel ? Quelle est la démarche ?

Il y a deux dynamiques dans la démarche:

  • La collecte des attachements à la rivière et de ses usages, via des échanges et des entretiens, des « causeries » où l’on pose les questions suivantes : Quelle est votre relation au cours d’eau ? A quelle fréquence y allez-vous? Que faites-vous en lien avec la rivière ? Petit à petit, ce travail sert aussi à comprendre pourquoi certain.e.s ne sont finalement pas lié.e.s à celle-ci. Souvent, ce sont des questions d’accessibilité et de temps.
  • Les « Traversées » : ce sont des « balades » dans, sur, et autour de la rivière. C’est l’occasion aussi de faire venir des habitant.e.s qui n’ont pas ou plus de liens avec elle, pour un temps de découverte. On le construit avec les personnes qui ont participé aux causeries. Cela permet aussi de travailler autour du patrimoine lié à l’eau, naturel et culturel, comme les lavoirs ou les fontaines par exemple.

L’idée, à terme, avec les Atlas, c’est de recréer une communauté d’acteurs et d’actrices plus mobilisé.e.s, plus concerné.e.s. Partir d’une balade et devenir par la suite membre d’une Commission Locale de l’Eau par exemple. Partir d’une action plus sensible pour aboutir à une action plus politique et/ou technique.

 

Traversée réalisée pour l’Atlas des Marais de Vilaine et animée par Ter Lieux – DR

 

 

Où en est-on dans le déploiement de ces Atlas en Bretagne ?

Dans la région, il y a des démarches d’Atlas socio-culturels sur le Lapic (29), la rade de Lorient/Scorff (56), le Léguer (22), et les Marais de Vilaine (35), ainsi que sur le Belon (29). Chaque territoire est différent, a ses propres enjeux et histoires. Les manières de faire s’inventent. Il faut être flexible, agile et adaptable. Par exemple sur le Léguer, l’Atlas s’articule avec le label « Sites Rivières Sauvages » et le programme d’actions Bassin Versant Vallée du Léguer. L’Atlas vient dynamiser les démarches existantes.

Les Atlas Socio-Culturels, ce sont des points de départ lancés par Eau et Rivières de Bretagne. L’idée, c’est qu’ils ne se terminent pas, c’est que la démarche continue. Nous, on accompagne, on coordonne la dynamique régionale, on met en avant des problématiques. Par exemple, l’Atlas du Belon n’est pas arrêté, il y a maintenant un projet de Centre d’Interprétation, en lien avec la labellisation Pays d’Art et d’Histoire du territoire.

Au sein d’Eau et Rivières, ce qu’on veut faire, c’est coordonner une dynamique, un réseau. On veut faire comprendre que la culture fait aussi partie du dialogue environnemental. Si notre rapport à la nature et à l’eau ne change pas, on aura beau promulguer encore et encore des lois, la situation mettra du temps à évoluer. Alors que si on travaille la question de nos relations et de la manière dont on habite les écosystèmes, on gagnera du temps. C’est tout le sens du travail que l’on mène en s’appuyant sur les Atlas, et sur la commission « culture » qui a été créée au sein de l’association.

 

 

Plus d’infos

https://atlas-rivieres.bzh/

https://www.eau-et-rivieres.org/




Porteurs de projets en ESS, candidatez pour les incubateurs des Tag !

Les incubateurs TAg BZH viennent de lancer un nouvel appel à candidature. Des porteur.euse.s de projets seront sélectionnés dans les quatre départements, afin de rejoindre les incubateurs et ainsi de pouvoir créer leurs entreprises, combinant utilité sociale et innovation sociale.

 

« Spécialisés dans l’accompagnement d’entreprises à impact positif sur le territoire, les TagBZH facilitent l’implantation d’activités non délocalisables, inscrites dans la durée, et à haute dimension éthique, innovantes tant sur le plan environnemental que social ». Les quatre structures lancent leur nouvel appel à candidatures pour rejoindre leurs « incubateurs », pour la promotion 2024-2025. Pour rappel, il existe un Tag par département, et un TagBZH est un outil qui comprend trois « fonctions » connectées entre elles : un « révélateur », pour inventer des solutions à partir des besoins du territoire, un « idéateur », pour passer de l’idée au projet, et « l’incubateur », qui accompagne les projets d’entreprises de l’ESS.

C’est pour intégrer cette dernière fonction qu’est lancé l’appel à candidatures aujourd’hui. Les entrepreneur.e.s sélectionné.e.s bénéficieront d’un accompagnement de 12 à 18 mois, avec notamment des formations et des ateliers collectifs.

 

Depuis 2016, ce sont ainsi 141 projets d’entreprises locales qui ont été propulsés par les Tag, ce qui représente 404 entrepreneur.e.s breton.ne.s.

Parmi les projets « incubés » des années précédentes, on peut citer Les Rennes du Compost, projet de trois jeunes rennaises qui collectent en vélo électrique auprès des professionnels (et des particuliers dans le futur) des déchets alimentaires pour les transformer en compost, Tikoantik, développé par Séverine Inkerman, qui veut faciliter l’achat de matériel d’occasion pour les futurs parents, l’Objethèque, prêt d’objets, collecte et réparation à Quimper, Norzh, tiers-lieu et éco-gîte tourné vers le tourisme durable et inclusif à Lilia (Plouguerneau-29), La Cantine des Halles, tiers-lieu créateur de lien social et aussi espace de restauration à Pontivy (56)…

 

 

Les exemples sont nombreux ! Pour faire partie de la nouvelle promotion des incubateurs, dirigez vous sur le site tag.bzh et les différents appels à candidatures par département :

 

Pour le Tag 22 : https://tag.bzh/actualite/tag22/entrepreneures-des-cotes-darmor-rejoignez-la-promo-2024-des-incubees-engagees

Candidatures ouvertes du 25 mars au 3 juin

 

 

Pour le Tag 29 : https://tag.bzh/actualite/tag29/entrepreneures-du-finistere-rejoignez-la-promo-2024-des-incubees-engagees

Candidatures ouvertes du 25 mars au 28 mai

 

 

Pour le Tag35 : https://tag.bzh/actualite/tag35/entrepreneures-dille-et-vilaine-rejoignez-la-promo-2024-des-incubees-engagees

Candidatures ouvertes du 25 mars au 12 mai

 

 

-Pour le Tag 56 : https://tag.bzh/actualite/tag56/entrepreneures-du-morbihan-rejoignez-la-promo-2024-des-incubees-engagees

Candidatures ouvertes du 25 mars au 3 juin

 

 

 

Plus d’infos

www.tag.bzh

 




Embarquement immédiat vers l’autonomie alimentaire et énergétique – un projet lycéen créatif qui cartonne !

A quoi ressemblerait un bateau, avec à son bord, une vingtaine de jeunes personnes parties pour plusieurs mois et devant assurer leur totale autonomie alimentaire et énergétique ? Quels animaux, quelles plantes, quels aliments emmèneraient-elles, cultiveraient-elles, mais aussi quels aménagements, quelle gestion des déchets, quels accès à l’eau potable, quels types d’énergie y feraient-elles pour y parvenir ? Et puis aussi, quelles règles de vie sociale à bord ? C’est l’exercice, à la fois de réflexion, de sollicitation des connaissances acquises et de travail manuel créatif (1) auquel des élèves de 1ère STAV/Sciences, technologie, agronomie du vivant du lycée de Suscinio de Morlaix se sont livré.e.s, accompagné.e.s par l’artiste morlaisien Charles Vergnolle (2) dont le matériau de prédilection est le carton.

D’abord, le temps des questionnements des élèves, nourris par des recherches internet, du côté des low-tech avec notamment les expérimentations inspirantes de l’ingénieur Corentin de Chatelperron, cofondateur du low-tech lab de Concarneau qui, à bord de son catamaran-laboratoire « Nomade des mers » (3), a réalisé pendant six ans un voyage à travers le monde à la découverte des perspectives des low-tech. Il les définit ainsi : « une technologie ou un savoir-faire qui répond à trois objectifs : cela doit être utile, accessible et durable. Utile parce que cela répond aux besoins de base (nourriture, hygiène, santé, etc.). Accessible car fabricable, réparable et appropriable localement. Enfin, durable parce que respectueux de la planète et des humains ».

Puis le temps de la concrétisation de leur vision par la construction d’un bateau… en carton, mêlant connaissances, expérimentations, créativité et imaginaire. Pour cela, les élèves ont été accompagné.e.s par l’artiste Charles Vergnolle. D’abord, une première rencontre avec ce dernier dans son atelier/caverne d’Ali baba à Morlaix. Il travaille beaucoup avec le carton, ce matériau à la fois banal et incontournable dans beaucoup de nos usages du quotidien.

Ensuite, plusieurs ateliers manuels créatifs durant le mois de février pour fabriquer une maquette d’un mètre de long et tous ses éléments, réalisés avec l’artiste, à partir de cartons et autres matériaux, en partie recyclés.

Parmi les low-tech explorées et retenues : le four solaire et la douche solaire, les toilettes sèches, le méthaniseur, les attrape-nuages et filtres à charbon pour l’eau de pluie, la tour hydroponique, l’aquaponie …

Penché sur la construction de fours solaires miniatures, Cyril-Frédéric souligne que « les low-tech lui semblent prometteuses pour l’avenir car il ne faut plus gaspiller les ressources restantes sur notre planète, notamment le four solaire qui n’utilise pas de combustible pour fonctionner. »

Le choix des animaux qui ont pu monter à bord a donné lieu à des discussions questionnant leurs rapports à ces derniers : comment et avec quoi les nourrir ? Allait-on les manger ou se contenter de leurs œufs pour les poules et de leur lait pour les chèvres ? Si la présence d’abeilles avec leurs ruches n’a pas suscité de débat, il n’en a pas été de même pour le chien ! Un coup d’oeil sur le pont donne un aperçu de quelques-unes de leurs ressources alimentaires fournies par des plantations de légumes et d’arbres fruitiers. Ont été embarqués des stocks de céréales et légumineuses.

La question de la frugalité a évidemment été soulevée. « J’apprécie le fait qu’on doit réfléchir à apporter le minimum de chose et les plus essentielles et que cela remet en question notre confort de vie de tous les jours », témoigne ainsi Sarah. « Je pense qu’il faut changer nos modes de production et moins consommer, être dans la sobriété », ajoute Marius.

Outre le fait d’amener les élèves à interroger la relation des humains au vivant, en particulier dans leur gestion des ressources naturelles et de l’alimentation dans la société contemporaine, ce projet leur a permis de mettre en œuvre le faire-ensemble – avec créativité et minutie – autour du vivre ensemble sur un bateau. Sur ce dernier point, les élèves ont décidé d’aménager un espace d’intimité, un espace-prison et aussi, une bibliothèque avec de vrais livres !

Crédit photo : elena.tourbine.photography

« J’apprécie beaucoup l’esprit de groupe, voir comment on vivrait en communauté » souligne ainsi Mélanie, «j’aime faire un projet avec le groupe entier », renchérit Suzanne, et Alan d’ajouter : « ce qui me plaît dans ce projet, c’est de développer son imaginaire, de partager mes idées, de débattre, de participer à son avancée. »

Une fois achevée, la maquette a été exposée dans le hall d’accueil de leur établissement à l’occasion de sa journée Portes Ouvertes, avant de prendre dès le lendemain la direction de l’espace du Roudour de Saint-Martin-des-Champs pour la 1ère édition du Printemps des transitions écologiques du dimanche 24 mars 2024 (4) où elle a suscité une curiosité admirative tant de la part des enfants que des adultes.

A travers le carton, les élèves ont ainsi approché le territoire de proximité de leur lycée et quelques-uns de ses acteurs locaux, dans certains aspects de sa réalité économique et culturelle. C’est d’ailleurs au Théâtre du Pays de Morlaix que la classe achèvera son exploration des mille et uns usages de ce matériau, en découvrant la pièce « Les gros patinent bien » d’Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois  (5), dont les décors sont uniquement constitués… de cartons !

 

(1) Ce projet scolaire permet de combiner deux modes d’approche des questions soulevées en pluridisciplinarité : l’enseignement de spécialités (production animale et production végétale; aménagement) croisé avec les enseignements d’économie et d’éducation socioculturelle, à l’intersection de deux modules de formation : « S2/Sociétés et Territoires et C5/Culture humaniste et citoyenneté favorisant la connaissance des acteurs culturels du territoire et la pratique artistique. Ce projet est soutenu par la Région Bretagne (dispositif Karta). Il a été monté et piloté pédagogiquement par Laurence Mermet, enseignante d’éducation socioculturelle au lycée de Ssucinio-Morlaix et autrice de cet article.

Un grand merci aux élèves de la classe de 1ère STAV : Nolan, Alan, Cyril-Frédérik, Telo, Mélanie, Marius, Elouan, Suzanne, Sarah, Léo, Alban, Noa, Camille, Timothée, Youn, Thomas.

(2) https://www.eco-bretons.info/jessaye-de-recycler-un-maximum-portrait-de-charles-vergnolle-un-artiste-morlaisien-dans-lair-du-temps/

(3) https://lowtechlab.org/fr/actualites-blog/communique-ouverture-d-un-nouveau-cycle-d-experimentation

(4) http://www.eco-bretons.info/saint-martin-des-champs-retour-sur-le-printemps-des-transitions/

(5) https://www.theatre-du-pays-de-morlaix.fr/Les-Gros-patinent-bien.html




Saint-Martin-Des-Champs : Retour sur le Printemps des Transitions

A l’approche du Printemps, la nature se réveille. Les arbres bourgeonnent, les fleurs pointent le bout de leurs pétales, les oiseaux chantent. Une belle occasion aussi pour découvrir toutes les initiatives en matière de transition écologique qui essaiment du côté de Morlaix, pour ensuite passer à l’action. C’était l’objectif du « Printemps des Transitions » qui s’est déroulé le dimanche 24 mars, au Roudour de Saint-Martin-Des-Champs, à l’initiative de l’association En Vrac à L’Ouest, avec le soutien de Morlaix Communauté. Reportage.

Dans les allées de la grande salle du Roudour à Saint-Martin-Des-Champs, on discute, on rit, on déambule en famille au gré des nombreux stands. Ici, on apprend comment fabriquer sa lessive maison, là-bas on peut découvrir un jeu sur l’eau, un peu plus loin, c’est une grande maquette en carton représentant un bateau sur lequel se conjuguent autonomies alimentaire et énergétique, réalisé par les élèves du lycée de Suscinio avec l’artiste Charles Vergnolle, qui attire le regard… Bienvenue à la première édition du Printemps des Transitions, qui s’est déroulée le dimanche 24 mars, à l’initiative de l’association En Vrac à l’Ouest, et de Morlaix Communauté. Au programme de cette journée, qui a rassemblé pas moins de 700 visiteuses et visiteurs, et une vingtaine de structures locales agissant en faveur de la transition écologique : des ateliers, des conférences, des expos, des jeux…

Dès 10h, le public arrive. Les animations démarrent, ainsi que la première conférence de la journée, qui a pour thème l’organisation de la gestion de l’eau sur le territoire. C’est Guy Pennec, président de la Commission Locale de l’Eau Léon-Trégor, qui l’anime. Il explique que celle-ci « est le parlement local de l’eau, qui pilote le Sage (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux). C’est aussi l’occasion de faire un focus sur An Dour (1), la régie publique de l’eau créée par Morlaix Communauté début 2024. « Une innovation unique en France », déclare l’élu, car An Dour a en charge les actions liées à la fois au grand et au petit cycle de l’eau : par exemple eau potable, assainissement, mais aussi lutte contre les pollutions et protection de la biodiversité.

Une fois les questions du public terminées, direction les différents stands qui se situent dans l’espace à côté. L’Apav (2) est là, et va proposer une « vélorution » qui ne va pas tarder à s’élancer pour quelques kilomètres. Le fameux Vhélio est également disponible dehors, pour des séances de test. Un peu loin, la monnaie locale Le Buzuk (3) propose sur son stand des informations sur son fonctionnement, et invite le public à s’interroger sur « ce qui nous manquerait le plus si on n’avait plus la possibilité de le faire ». « Danser », « Observer la nature », « la convivialité » figurent parmi les réponses proposées.

Le Gase de la Baie (4) est également présent. Ce « Groupement Achat Service Epicerie », dont le concept est né à Rochefort-En-Terre dans le Morbihan en 2008, fonctionne sous statut associatif. « L’idée, c’est d’acheter ensemble des produits d’épicerie, en gros volume, ce qui nous permet de bénéficier de prix attractifs lié au circuit-court », détaille Nadège, bénévole de l’association. Une trentaine de foyers du secteur y adhèrent, et chacun.e y consacre deux heures par semaine. On trouve dans le Gase 76 références de produits secs et non périssables : des pâtes, du riz, des légumineuses, de la farine, du café… issus de producteurs locaux ou du grossiste Terra Libra. Une bonne façon de « remettre des valeurs dans son alimentation », souligne Nadège.

L’alimentation, il en est aussi question sur l’espace dédié à l’Ulamir-Cpie (5), qui fête par ailleurs ses 50 ans cette année. La structure y présente notamment le bilan de son projet expérimental de « Paniers suspendus », auquel ont été associés deux CCAS (Morlaix et Lanmeur) et cinq producteurs bio : 14 paniers ont pu être distribués à 37 bénéficiaires, qui ont pu ainsi bénéficier d’une alimentation saine et locale.

Thomas Bassoulet, animateur environnement, présentant aussi sur le stand le jeu « simul’eau ». Développé par l’Union Nationale des CPIE, il permet de mieux comprendre comment l’aménagement du territoire peut impacter la qualité et la quantité de la ressource en eau. Thomas était également à la recherche de volontaires pour participer à « L’Observatoire Citoyen de la Pluviométrie en Pays de Morlaix ». « Il s’agit d’installer un pluviomètre, fourni, sur chaque commune du territoire, dans les jardins, afin de mesurer sur la durée la quantité de précipitations », précise-t-il. Les participant.e.s pourront également bénéficier d’ateliers et de visites de site, en lien avec l’opération, qui est financée par l’Agence de l’Eau-Loire-Bretagne.

Au même moment, sur le stand du Repair (6), la recyclerie de matériaux du Pays de Morlaix, on peut s’essayer au « vélo mixeur », pour réaliser un jus ou un smoothie à la force des pédales ! Un peu loin, il était possible d’apporter de petits appareils ménagers, jouets, matériels informatique ou textile pour participer à un atelier « Repar’action » avec Aller Vert et le centre social Ti An Holl (7).

 

Du côté d’Heol, l’Agence Locale de l’Energie du Pays de Morlaix (8), Nolwenn Ragel est sur le pont pour accueillir le public désirant décrypter ses factures d’énergie. Tandis que du côté des bénévoles d’En Vrac à l’Ouest, on s’active pour proposer différents ateliers, comme par exemple la fabrication de Bee Wrap avec Nadège ou de poudre pour lave-vaisselle.

Après une intervention de Phlippe Munier, jardinier bien connu des auditeurs et auditrices de France Bleu, sur l’utilisation des déchets verts au jardin, suivie d’une conférence sur les énergies renouvelables citoyennes, place à la clôture de la journée. C’est Nicolas Ulrich, bien connu sur le territoire, désormais Manageur de la Transition écologique à l’Ademe Bretagne, qui s’en charge. Il présente les quatre scénarios développés par l’Ademe afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 (9). Le public, nombreux, est invité à participer et à se positionner sur celui qu’il pense être le plus atteignable. De quoi donner de l’espoir et l’envie de s’engager pour un futur désirable, partout au niveau local pour infléchir le niveau global.

(1) https://www.andour.bzh/

(2) https://www.facebook.com/APAVMorlaix

(3) https://www.facebook.com/BuzukMorlaix

(4) https://gasieresdelabaie.wordpress.com/

(5) https://www.facebook.com/cpie.paysdemorlaixtregor

(6) https://www.facebook.com/lerepairrecyclerie

(7) https://www.facebook.com/TianOllPlourin

(8) https://www.heol-energies.org/

(9) https://www.ademe.fr/les-futurs-en-transition/les-scenarios/

 




Et si on passait au « zéro phyto 100% bio » ?

Le film du réalisateur Guillaume Bodin « Zéro Phyto 100 % bio » est actuellement disponible en accès libre sur Youtube, à l’occasion de la Semaine pour les Alternatives aux Pesticides, et ce jusqu’au 30 mars . Il met en valeur plusieurs collectivités françaises qui n’ont pas attendu la loi pour se passer de produits phytosanitaires, et part à la rencontre de ceux qui travaillent au développement du bio dans la restauration collective. 

Miramas, Versailles, Grande-Synthe mais aussi Laurénan et Langouët en Bretagne…Ces communes de toutes tailles n’ont pas attendu la loi Labbé interdisant l’utilisation des pesticides dans les espaces publics à partir du 1er janvier 2017 pour se passer des produits phytosanitaires. Elles utilisent au quotidien des techniques de jardinages naturelles. Ce sont ces communes, leurs élus et leurs techniciens qu’a rencontré le réalisateur Guillaume Bodin, pour son  film « Zéro phyto 100% bio », qui succède à « Insecticide mon amour ». Au travers des témoignages et de la mise en lumière des expériences des uns et des autres, il montre que souvent l’adoption de nouvelles pratiques de jardinage permet aussi bien de réaliser des économies, que de préserver la santé des habitants et de réfléchir de façon plus globale à une gestion écologique de la ville.

De même, Guillaume Bodin choisit également de montrer les acteurs qui œuvrent au développement du bio dans la restauration collective, via notamment l’exemple de la commune de Langouët en Bretagne. Le maire, Daniel Cueff, explique que cela fait maintenant 13 ans que la cantine est passée au bio et que finalement « ce n’est pas si compliqué que ça » à mettre en place, même si les temps de préparation peuvent être plus long, et qu’il n’y a « pas de surcoût », voir même « un coût inférieur ».

Tout au long du film, des chiffres éloquents sur les pesticides, le bio, l’agriculture, permettent de bien saisir les enjeux du passage à des pratiques plus naturelles, que ce soit dans l’alimentation ou dans le jardinage. Eclairant, le documentaire nous permet de comprendre que même les communes de petites tailles peuvent être celles qui montrent l’exemple. Un film à retrouver ici en accès libre, jusqu’au 30 mars : https://www.youtube.com/watch?v=q8yx_Vs3OG0&ab_channel=GuillaumeBodin

Pour aller plus loin

http://www.dahu.bio/

 




Le Printemps est là, les transitions écologiques aussi, à Saint-Martin-Des-Champs ce dimanche

Dimanche 24 mars, l’association En Vrac à l’Ouest et Morlaix Communauté s’unissent pour proposer le « Printemps des Transitions », au Roudour à Saint-Martin-Des-Champs (29). Au programme : des conférences, ateliers, animations, spectacle pour enfants…Ainsi qu’un « village des associations locales » réunissant les acteurs et actrices des transitions sur le territoire.

L’association En Vrac à l’Ouest a été créée par des participant.e.s au « Défi Famille zéro déchet » organisé par Morlaix Communauté. Elle a déjà organisé plusieurs éditions de son festival « Kazi 0 déchet », qui avait pour objectif de partager des astuces, des recettes, des ateliers participatifs autour de la démarche zéro déchet chez soi.

Aujourd’hui, le festival se réinvente, élargit sa thématique, s’associe à Morlaix Communauté et devient « Le Printemps des Transitions ».

 

Au programme de la journée, qui se déroulera de 10h à 18h : conférences, animations, expos, ateliers, spectacle conté pour les enfants…

  • A 11h : Conférence de Guy Pennec, Président de la Commission Locale de l’Eau Léon-Trégor, sur l’organisation de la gestion de l’eau sur le territoire
  • A 14h : Intervention du jardinier Philippe Munier, chroniqueur jardin sur France Bleu, « Comment ne plus aller à la déchetterie en valorisant ses déchets verts ? »
  • A 15h30, conférence « Agir ensemble pour des énergies renouvelables citoyennes », avec Brendan Riou, Breizh alec, chargé de mission et animateur du réseau Taranis, Fanny Kernen, HEOL, Chargée de mission collectivités, et le Collectif Citoyen de Pleyber-Christ
  • A 16h : Spectacle pour enfants, « Petite pousse, contes des herbes folles », par France Quatromme
  • A 17h : Conférence participative « Quels modèles de société pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ? », par Nicolas Ulrich, manager de la transition écologique et solidaire

 

Tout au long de la journée, le « village des associations » proposera des animations en continu. On pourra ainsi retrouver l’Ulamir-Cpie avec ses idées pour lutter contre le gaspillage alimentaire et consommer plus durable et responsable et un jeu sur l’eau, Le Gase de la Baie, En Vrac à l’Ouest qui proposera de découvrir les plantes sauvages comestibles de 10h à 12h, Bretagne Vivante avec des conseils pour amener de la biodiversité dans son jardin, Morlaix Communauté avec des informations sur le compostage et la mobilité (Ehop Covoiturage), Heol, l’Agence Locale de l’Energie et du Climat du Pays de Morlaix pour décrypter ses factures d’énergie, Goupil pour des infos sur le réemploi informatique, Aller Vert et son atelier de « répar’action » de 10h à 13h, le Buzuk la monnaie locale du Pays de Morlaix, Au Fil du Queffleuth et de la Penzé pour une sensibilisation à l’empreinte environnementale de nos vêtements, Le Repair pour pédaler sur un « vélo mixeur » et s’initier au tour à bois, Ti Mx et sa drôle de maison qui flotte et qui roule, les Chiffonniers de la Joie pour un atelier « Cheminement de l’objet de A à Z ». On pourra aussi s’initier au Vélo à Assistance Electrique et découvrir la réparation de vélo et le Vhélio avec l’Apav, réfléchir à l’intégration des questions de transition dans les projets sociaux avec Projets Echanges et Developpement, s’informer sur le Conseil de Développement et le Contrat Local de Santé avec le Pays de Morlaix, en savoir plus sur les actions d’Emmaüs, calculer son empreinte carbone et prendre connaissance du PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) de Morlaix Commuauté.

Le jeune public ne sera pas oublié : des ateliers de fabrication de pâte à modeler, de plantation de graines, de découverte du compostage, de déco au naturel ou encore de test du jeu Terrabilis seront proposés par Le Kbaret Des Simples, Morlaix Communauté, et En Vrac à l’Ouest, qui organisera aussi des ateliers pour les plus grands (faire ses lingettes et son essuie-tout lavables, son kéfir, sa lessive, sa poudre pour lave-vaisselle etc…).

Eco-Bretons sera également de la partie, avec un stand de présentation de nos activités et notre exposition de « portraits d’Eco-Bretonnes » !

 

Pratique :

Dimanche 24 mars

De 10h à 18h

Au Roudour à Saint-Martin-Des-Champs (29)

Entrée libre

Restauration sur place

Programme détaillé disponible sur la page Facebook de l’association En Vrac à l’Ouest