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Le Tag 29 propulse quatre projets ESS sur le Pays de Morlaix

Quatre mois après le lancement par l’Adess du Pays de Morlaix du Tag 29, outil finistérien d’accompagnement à la création d’entreprises socialement innovantes, Anne Patault, vice-présidente du Conseil Régional de Bretagne, est venue rencontrer les quatre porteurs de projets basés au sein de cette nouvelle pépinière dédiée à l’ESS et constater de leur avancement.

Tag 29 pour « Trajectoires Agiles 29 », tel est le nom du « Propulseur d’entrepreneuriat collectif du Finistère ». C’est l’un des quatre dispositifs d’accompagnement renforcé des projets de création d’entreprises ESS en Région Bretagne. Il est soutenu par la Région, l’Europe, l’État, le Département du Finistère et les élus du Pays de Morlaix.. A Morlaix justement, la session 2017 de ce dispositif, piloté par l’Adess, a démarré en mars. Après une sélection par un jury, quatre dossiers ont été retenus sur huit déposés (mais un projet a été suivi à titre expérimental auparavant : La Cantine des Sardines, café-restaurant – tiers-lieux à Morlaix, ndlr). Ces quatre projets rassemblent au total sept créateurs et créatrices, suivis du démarrage du projet jusqu’à la création de l’entreprise. Ils bénéficient ainsi, suivant les besoins, et sur une durée de 9 à 18 mois, de coaching individualisé, de sessions de formations et d’ateliers pratiques animés par les professionnels du soutien à la création d’entreprises, de visites et mises en situation en entreprise, de mise à disposition de locaux de travail…

Ainsi, Ty Caroline, We Moë, Un Nid au Jardin et Handi pour Handi sont les quatre projets « incubés » pour cette première promotion. Tous ont en commun la volonté de répondre à des besoins sociaux. « Ty Caroline », porté par trois éducateurs spécialisés et moniteur-éducateur, est un projet de création de maison de repos et de vacances dédiés aux adultes autistes. « We Moë », porté par Gaïdig Le Moing, est un projet visant à favoriser l’inclusion bancaire et l’accès aux prêts bancaires pour les personnes ayant un risque aggravé de santé. Sophie Hallegot porte quand à elle le projet « Un nid au jardin », un « jardin public habité » lieu de vie en milieu rural qui sera le support d’activités touristiques, de sensibilisation à l’environnement et d’activités socio-culturelles pour les habitants. Enfin, Frédéric fumerand travaille sur le projet « Handi pour Handi », projet de création d’une activité de recyclage innovante de déchets bois, métaux et plastiques, qui soit aussi un lieu de travail adapté accueillant des chantiers d’insertion pour personnes en situation de handicap.

Ce sont ainsi quatre entreprises d’utilité sociale qui devraient être créées d’ici la mi-2018, avec pour objectif de générer au moins 12 emplois durables sur le territoire dans les 3 ans.

Pour aller plus loin

adess29.fr




Le feuilleton de l’été « Les mots valises » : L’innovation (chapitre 3, épisode 2)

Tout d’abord, commençons par l’exercice de vocabulaire:voici la définition qu’en donne le Conseil Supérieur de l’Economie Sociale et Solidaire

« L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers.

Ensuite, si on va sur les sites des différentes organisations qui fédèrent l’Économie Sociale et Solidaire, on trouve une multitude d’exemples pour illustrer ce qu’est pour eux l’innovation sociale.

Si cela vous intéresse, vous trouverez les liens vers ces sites en fin de l’article dans la rubrique « pour aller plus loin ».

Ce qui frappe d’emblée dans ces abondantes floraisons d’expériences, c’est d’abord sa grande diversité : quasiment aucun domaine de la vie quotidienne n’est épargné.

En second lieu, on ne peut pas ne pas remarquer que toutes ces expériences ont le même fondement : la solidarité, entre ceux qui savent et ceux qui demandent à apprendre, entre gens aisés et d’autres moins bien lotis, entre générations, au sein d’un même territoire entre acteurs économiques. Il s’agit bien là de nouvelles façons de tisser des liens sociaux. Nouvelles façons ? Cela reste quand même à voir. La nouveauté est évidente quand il s’agit par exemple de partager les nouvelles technologies ou lutter contre les effets les plus évidents de notre mode de consommation dispendieux (les déchets). C’est déjà moins évident dans d’autres cas et je prendrai ici deux exemples. Les logements intergénérationnels qui sont présentés comme une innovation sociale ne font que recréer des modes de cohabitation qui existaient dans nos campagnes et même parfois dans nos villes jusqu’à un passé récent. Les AMAP ressemblent quand même fortement aux marchés locaux où les producteurs vendaient directement aux consommateurs locaux les produits de leur travail. Ici l’innovation, n’est pas tant de créer un nouveau type de liens au sein de la société que de retrouver sous une forme nouvelle des liens qui existaient, je dirais naturellement, dans une société organisée différemment. Alors, l’innovation sociale, c’est parfois faire du neuf avec du vieux ? Oui et non. Si on se limite aux effets, la réponse serait plutôt oui. Si on se réfère aux ressorts de ces nouvelles approches de la vie en commun, ce se serait plutôt non car ce qui fait la différence, ce sont les acteurs et leurs motivations. Ce qui était fondé là sur un lien naturel , la famille ou le canton, s’enracine ici dans une démarche qu’on peut qualifier de politique si on veut bien admettre que l’objet de la politique c’est de faire évoluer la société vers un fonctionnement meilleur.

Et on retrouve là les mécanismes qui au XIX° siècle ont déclenché des mouvements qui confluèrent vers ce que nous appelons l’économie sociale et solidaire : le mouvement coopératif, le mouvement mutualiste et tous leurs avatars.

Cette filiation devrait d’ailleurs nous faire réfléchir. En effet, quand on regarde ce que sont devenus certains fleurons de cette économie, on peut s’inquiéter de l’évolution possible de ce ces innovations sociales. Après tout, les plus belles réussites financières de ces dernières années sont issues d’innovations sociales, mais celles-ci ont été captées à des fins commerciales par des gens astucieux. Et c’est là que nous retrouvons la définition donnée par les hommes de marketing de l’innovation : « l’innovation, ce serait une invention qui aurait trouvé son marché. »

Pour que l’innovation sociale reste autre chose que cela, il est donc nécessaire qu’elle garde intact son principal ressort, la solidarité ; c’est pourquoi, je préférerai parler maintenant d’innovation solidaire.

Si vous voulez aller plus loin dans la connaissance de ces innovation, vous pouvez consulter les sites ci-dessous -liste non exhaustive-. Vous pouvez aussi vous exercer à rechercher des initiatives qui relèvent de cette catégories sur un site qui en parle beaucoup au quotidien http://www.eco-bretons.info/ ou même sur l’ancien site http://old.eco-bretons.info/

http://www.avise.org/decouvrir/innovation-sociale/innovation-sociale-de-quoi-parle-t-on

http://www.atelier-idf.org/connaitre-ess/innovation-sociale/innovation-sociale-exemples-franciliens/

http://www.lelabo-ess.org/-developper-l-innovation-sociale-.html

http://fonda.asso.fr/-Exemples-d-innovations-sociales-.html




#6 Portraits d’Equipe : Dominique Guizien, président de l’association

Président de l’association depuis un peu plus de deux ans, Dominique Guizien est impliqué dans le tissu associatif Morlaisien. Curieux de trouver la meilleure manière d’infuser le développement durable, l’économie sociale et solidaire, le développement associatif au sein de la localité Morlaisienne, il s’investit dans ce qu’il estime être « le seul système viable : le système écologique » .

Bonjour Dominique, tu es actuellement président de l’association Eco-bretons, quelle est ton action ?

Je suis président depuis maintenant presque 2 ans, mais je suis impliqué dans l’association, et notamment au conseil d’administration, depuis plus longtemps, 2013 plus exactement.

Je représente l’association vis à vis de l’extérieur, notamment lors des rencontres avec les partenaires financiers : conseil général, Morlaix agglomération, l’Agence de l’eau… Mon rôle c’est aussi de veiller à ce que l’association ait les conditions de sa survie. Actuellement,  tout ce qui se passe , les réductions de budget dans les collectivités territoriales, la suppression de la réserve parlementaire, la suppression annoncée des emplois aidés, fait que Eco-bretons, comme beaucoup d’associations, affronte des difficultés pour passer l’année 2017.

Difficile

Difficile certainement,  sauf si on est une association qui a de grosses réserves.

Mon autre rôle c’est de faire en sorte que les grands principes fondateurs de l’association soient respectés. Alors les grands principes c’est quoi ? C’est en premier lieu la gratuité du service, et ça devient compliqué compte tenu de ce que l’on vient de dire sur les financements. C’est aussi une certaine ligne éthique dans le traitement de l’information, parce qu’on est pas les seuls à traiter de ce que l’on appelle communément « le développement durable ».

Pourquoi avoir accepté de prendre le rôle de président ? C’est un rôle de responsabilité, d’engagement, de constance. Un attachement particulier à l’association, aux projets, aux gens qui y travaillent ?

J’ai rarement été un spectateur dans ce que je faisais.

Je suis tombé dans la marmite associative quand j’ai fait l’ESSEC, une école de commerce installée à l’époque en plein Paris, dans les locaux de l’Institut Catholique. J’ai animé deux activités dans le cadre de mes études. J’ai contribué à l’animation de ma promotion et de la promotion suivante sur deux axes : premier axe, un club de pétanque. Jouer à la pétanque dans la cour de « la Catho » c’est particulièrement jouissif et surtout organiser, dans ce cadre là, un grand tournoi de pétanque, rassemblant plus de 800 joueurs sur l’esplanade des invalides, ce fut un grand moment. Autre chose j’ai été secrétaire général national d’une association qui s’appelait l’association des cercles Europe qui, au début des années 70, promouvait deux choses, d’une part l’élargissement de l’Europe, on passait de six à neuf et de neuf à quinze, et surtout une Europe des régions. C’était plus ou moins lié au mouvement fédéraliste.

Et puis, je n’ai pas toujours été dans l’administration. J’ai 42 ans de vie professionnelle, j’ai du faire une demi douzaine de métiers. Deux périodes bien distinctes : une première de 20 ans avant l’ENA et la seconde de 20 ans aussi après. Dans l’administration c’est classique, parcours de haut fonctionnaire, on se bouge tous les 3 ou 4 ans de ministère en ministère et de poste en poste.

Par contre avant, sur les 20 ans de mon activité précédente il y a trois phase, une phase de coopération technique en Afrique du Nord, une petite phase de deux ans ou j’ai créé ma première boîte et ensuite les dix années suivantes ça a été effectivement essentiellement associatif.

Au delà d’être président, tu es pas mal investi dans le monde associatif Morlaisien, le monde associatif tout court en fait.

Oui, j’étais. C’est vrai qu’il y a une époque, au début de ma retraite, où j’avais été un peu plus sollicité. Je sortais alors d’une élection politique qui m’avait apporté un petit peu de visibilité. Par ailleurs, puisque beaucoup de sujets m’intéressent ; parmi eux évidemment la transition écologique, l’économie sociale et solidaire, la solidarité active, le développement du mouvement associatif au sein de l’ESS ; je me suis retrouvé administrateur et parfois assez rapidement président ou coprésident, vice président de certaines associations (Force 5, Resam, ADESS).

L’intérêt du monde associatif selon toi : monde des possibles, liberté de création, mise en réseau des acteurs, quel est il ?

L’intérêt du monde associatif par rapport à d’autres c’est quand même la possibilité de développer des services ou des relations entre les individus qui ne soient pas fondées uniquement sur le modèle marchand. Ça offre beaucoup de possibilité mais présente aussi quelques inconvénients, notamment de moyens pour fonctionner.

Pourquoi le développement durable ?

Ca s’est passé en trois temps.

 Premier temps, le rapport de 1972 The Limits to Growth, du Club de Rome, premier choc. Là je sortais d’école, j’avais suivis des cours de marketing de produits agricoles, j’envisageais de venir faire carrière dans l’agro-alimentaire breton. Et je commence à me poser des questions, « mais oui c’est vrai ça si on part du principe que les ressources sont finies il vaut mieux les ménager. » Sans grande originalité, j’avais l’intuition que le bon filon ça allait être le recyclage et la récupération et que ceux qui arriveraient à trouver les bons systèmes s’en sortiraient. Quand on voit où on en est 40 ans après, on se dit qu’on aurait pu aller plus vite.

Second choc, le naufrage du pétrolier Amoco Cadiz en 1978. Quand j’ai vu que l’on utilisait des palettes de plâtre, stockées sur un quai de Roscoff pour couler le pétrole dans le chenal de l’Ile de Batz, je me suis dit « ah là quand même, il y a quelque chose qui ne va pas très bien ». Non seulement il y a un problème de recyclage des déchets mais il y a un problème plus grave : les pollutions du milieu naturel et nous n’avons pas de réponse intelligente

La troisième prise de conscience a eu lieu en 2003 lorsque je me suis retrouvé directeur des ressources humaines au ministère de l’écologie. Je n’ai pas choisi ce ministère par hasard non plus. Au ministère de l’écologie j’ai découvert toutes les problématiques de l’écologie : l’eau, l’air, la biodiversité …etc et surtout la diversité des métiers. C’est là que j’ai découvert que le fonctionnement systémique ne s’appliquait pas qu’aux organisations humaines mais que c’était avant tout le fonctionnement normal de la nature. C’est à dire que rien ne se passe dans une partie du système sans que cela ait un effet sur un autre partie. Et cet effet sur cet autre partie provoque une rétro-réaction qui, soit amplifie l’effet premier, soit le corrige. Selon la façon dont on gère les feedback, c’est à dire les boucles de retour, on arrive à un système qui devient à peu près stable ou qui devient décadent. L’effet systémique de l’économie actuelle serait plutôt un effet déstabilisant puisque l’effet retour a plutôt tendance à amplifier le premier que l’inverse. Alors que lorsque l’on regarde le modèle économique de la transition écologique, à l’inverse, l’effet retour aura plutôt tendance à stabiliser les choses.

Mon choix pour l’écologie n’est du tout un choix philosophique. C’est avant tout une question d’efficacité ;  le modèle écologique est plus efficace, c’est tout.

Dans le chapitre 2 épisode 3 du mot « transition », tu parles d’une transition radicale mais qui ne peut être que progressive, est ce que tu peux nous en parler ?

Je prends « radicale » a son sens premier c’est à dire « allant aux racines ». Si on veut véritablement que les choses changent il ne faut pas se contenter de l’écume des choses. Par exemple : faire pipi sous la douche c’est bien, ça évite de tirer la chasse d’eau donc on économise de l’eau. En plus c’est rigolo, ça reste ludique. Mais si on se pose la question du cycle de l’eau là ça devient intéressant, parce qu’on peut aller au fond des choses, à leur racine ; on commence alors à entamer une démarche qui est une démarche, pour le coup, radicale.

Toute transition est un changement et chaque petit changement est quelque part un petit traumatisme. Si les traumatismes sont gérés progressivement ils sont supportables. S’ils sont trop simultanés ça devient plus dur à gérer et dans ce cas là on change de modèle, on risque de se marginaliser. Je pense au mouvement des décroissants dont je crois qu’ils veulent aller trop vite, trop loin et trop rapidement. Moi je crois beaucoup à l’évolution progressive. Chacun a un cheminement différent, on ne fait bouger les gens que ce sur quoi ça les intéresse.

Les américains ont un mot pour ça qui s’appelle « nudge » , c’est à dire que l’on utilise un stimulus, qui parle à l’esprit des gens, positif, pour changer un comportement qui est négatif. Je prends un exemple récupéré d’un article, la lutte contre les incivilités dans les gares. Tout bête, les gens qui râlent dès qu’un escalator est en panne. On va faire passer un message positif, par exemple «  Prenez l’escalier c’est bon pour votre santé, vous allez vous muscler, perdre du poids…etc » , comme ça le jour où effectivement l’escalator est en panne, vous prenez naturellement l’escalier. En appuyant sur un stimulus valorisant on arrive à un changement. La transition c’est un petit peu ça, il faut qu’on trouve à chaque fois le bon stimulus.

L’exemple le plus typique c’est la nourriture bio. Moi je suis persuadé que parmi les gens qui fréquentent les rayons bio des grandes surfaces ou ceux qui vont en biocoop, tous n’y vont pas dans une délmarche de transition assumée. Certains y vont uniquement parce qu’ils sont effrayés par le message diffusé par les médias sur « la bouffe dégueulasse », parce qu’ils ont lu un article sur le fait que « la myrtille sauvage c’est bon pour le teint », parce que « le thym c’est bon comme antiseptique naturel »…etc

 C’est ça qui les fait venir donc ils vont acheter du bio, ils vont payer un peu plus cher pour ça. Ces gens lorsqu’ils payent du bio et ils payent juste la santé : « bah ça me coûte plus cher mais ça me coûte moins cher qu’en médicaments ». Stimulus zéro. Ils ont acheté du bio, c’est bien, mais ils ne sont pas en transition. Par contre s’ils rentrent dans un magasin et que dans ce magasin on les informe un peu plus sur les tenants et aboutissants de leur consommation et sur des événements locaux qui illustrent cette démarche de transition, là ils ont l’opportunité de rentrer dans une démarche plus réfléchie.

C’est un petit peu le sens de la démarche d’Eco-bretons. Ce n’est pas juste, par exemple, de présenter un maraicher bio en disant « ah oui c’est bien de faire du bio ! ». C’est aussi lorsque l’on va interviewer quelqu’un qui fait du bio, d’essayer de regarder son parcours, de regarder pourquoi il est arrivé à ça, ce qu’il y a derrière tout ça. Ensuite il faut que le lecteur fasse le rapport entre cet article et d’autres articles  qu’il a vu récemment sur la gestion du cycle de l’eau par exemple.

Est ce qu’on a encore le temps d’avoir cette démarche progressive ?

Moi je ne suis pas comme Jean Jouzel je ne suis pas à ce point alarmiste. Mais ce n’est pas parce que je pense qu’on a encore un peu de temps qu’il ne faut pas commencer dès maintenant d’essayer de faire bouger les comportements de la majorité. Mais il faut quand même avoir à l’esprit un point important. On pourra avoir tous les comportements vertueux dans des pays qui ont des comportements plus prédateurs jusqu’à présent, quand on sera 9 millions ½ d’habitants sur terre si ceux-ci n’ont ne serait ce que le dixième ou le quart de notre empreinte écologique, de toute manière on est mal barrés. Donc ce que je vais dire, je vais le dire avec précaution : le pire risque c’est l’évolution démographique. Et là, il n’y a pas de solution simple.

Les innovations

Peut être qu’on trouvera des innovations qui vont faire que pour un même niveau de standard de vie, l’empreinte écologique globale sera fortement diminuée. Et là je suis extrêmement attentif à ce que font certains acteurs majeurs de l’économie mondiale, c’est à dire des personnes qui ont des ressources supérieures à des ressources d’état entiers.  J’ai découvert ainsi  que deux des personnes les plus riches du monde ont tous les deux pris des parts dans une société Californienne qui envisage de produire ce qu’ils appellent de la viande propre, c’est à dire de la viande sans animaux. La protéine animale sans animaux, pas d’élevage, pas de torture. Alors est ce que c’est de la pure communication, du bluff ?Je suis plus que dubitatif, je ne suis pas contre l’innovation technologique, mais  depuis 40 ans j’ai été un petit peu vacciné contre les apprentis sorciers. Ça serait bien qu’on fasse une évaluation écologique, a priori, de ces pratiques, notamment de leur impact sanitaire. Et lorsque je n’en sais strictement rien, c’est l’application du principe de précaution, principe de valeur constitutionnelle. Quand on ne connaît pas l’impact des choses, il vaut toujours mieux prendre le temps de creuser la question que faire a posteriori une analyse des dégâts que cela a produit.

La chasse aux apprentis sorciers : prendre le temps de l’application du principe de précaution

Application du principe de précaution puisqu’on en parle. Les sables coquilliers au large de la Bretagne, deux projets, un au large de Duon et un au large de Trebeurden. Projet de Duon c’est démarré. Projet de Trebeurden ça a commencé suite au décret du ministre de l’économie, Macron à l’époque, mais avec de telles contraintes réglementaires  que l’opérateur a dû arrêter provisoirement l’exploitation. Il se retrouvait en contravention par rapport à ceux qui l’autorisaient à le faire. Mais là n’est pas la question. En rapport avec l’application du principe de précaution, on aurait pu regarder l’impact qu’avait eu l’extraction de sable coquillier au Duon avant de lancer une extraction à Trebeurden. On n’était pas à deux/trois ans près, surtout quand on sait à quoi sert le sable coquillier. Hors la station biologique de Roscoff avait commencé une étude, systématique, sur l’impact de l’extraction des sables coquilliers sur les dunes de Duon. On aurait attendu deux ou trois ans, on se serait rapidement rendu compte si oui ou non le sable coquillier avait un impact, comme NOUS le pensions, ou bien si ça n’avait absolument aucun impact. Si il n’y aucun impact et bah on y va, ce sable vaut mieux qu’on le prenne là que l’on ne le prenne sur les côtes. SAUF si l’étude démontrait qu’au delà des frayères il y a d’autres impacts négatifs, SAUF si une étude technique ad hoc démontrait qu’il existe des solutions alternatives pour répondre aux besoins de l’agriculture bretonne, SAUF enfin, si une étude économique sérieuse montrait que l’agriculture bretonne pouvait se passer de ces sables coquilliers,

On va terminer par un livre ou une personne que tu nous conseillerai pour prolonger la réflexion, qui toi t’as aidé en tout cas

 Deux livres en fait que j’ai lu le même été et qui traitent à peu près du même sujet

Le bouquin de Timothy Jackson, le rapport qu’il avait fait pour l’équivalent du conseil du développement durable anglais. C’est un rapport officiel. Le bouquin est sorti en 2010 et explique la démarche de la transition. Prospérité sans croissance, la transition vers une économie durable  de Tim JACKSON.

Le livre d’un économiste suisse qui partant de la crise financière de 2007-2008, démonte les mécanisme d’un changement radical :  Le grand renversement  de Jean-Michel SERVET.

Merci !




Recette. Câpres de capucines

 La capucine est un antibiotique naturel qui va renforcer votre système immunitaire avant l’hiver. Délicieusement poivrée, vous pouvez déguster la fleur en salade.

Nous vous proposons également de récolter les câpres  vertes et croquantes sur des sites non pollués et d’en préparer quelques petits bocaux.

Efficace et savoureux, ce condiment « plein de piquant » va désormais accompagner toutes vos salades!

Ingrédients

  • câpres de capucines
  • gros sel
  • vinaigre blanc
  • eau filtrée
  • estragon ou autres plantes aromatiques

Préparation

Nettoyer les câpres et les essuyer. Les déposer dans une jatte en terre avec du gros sel et couvrir environ 24 heures.

Recueillir les câpres en veillant à isoler les grains de sel. Essuyer les graines si nécessaire, puis remplir aux 3/4 un ou plusieurs bocaux en verre stérilisés. Pour cela, il suffit de plonger les bocaux en verre type « Le Parfait » dans l’eau bouillante.

Dans une casserole, porter à ébullition le vinaigre et l’eau (50-50), avec des plantes aromatiques et quelques graines de coriandre. Couper le feu, puis verser directement le liquide sur les câpres. Refermer les bocaux qui pourront être conservés plusieurs mois à l’abri de la lumière.

Pour que le goût soit bien développé, il est conseillé d’attendre quelques semaines avant de les déguster !

Ne pas utiliser de cuillère ou autre ustensile en métal pour prélever les câpres.




L’idée sortie. La Nuit de la Chauve-Souris

Officiellement, la Nuit de la Chauve-Souris se déroule tous les ans le dernier week-end d’Août. Mais une séance de rattrapage est possible ce week-end dans plusieurs communes de Bretagne, pour tous ceux qui ont envie de découvrir ce petit mammifère nocturne étonnant !

Depuis 20 ans, la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères organise la Nuit Internationale de la Chauve-Souris. Cette année, elle avait lieu les 26 et 27 Août, un peu partout en France et dans de nombreux lieux en Bretagne. Mais pour les retardataires, il est toujours possible d’y participer ce week-end. C’est ainsi le cas ce soir à Pluherlin, dans le Morbihan, avec la Réserve Naturelle des Marais de Séné. Le rendez-vous est donné à 20h30, à l’ancienne école. Un guide vous présentera les espèces présentes en Bretagne puis vous accompagnera sur le terrain. Même principe au Tréhou, dans les Monts-d’Arrée, où après la présentation d’un diaporama vous pourrez partir à l’écoute des chauve-souris dans le bourg.

Demain, à Saint-Denoual dans les Côtes-d’Armor, l’association Viv’Armor propose le même type d’animation, avec un diaporama commenté sur la biologie des chauve-souris et le travail du Groupe Chiroptères Bretons, suivi d’une balade. A Saint-Nolff, le même soir, c’est l’association Bretagne Vivante qui vous accueillera pour une conférence suivie d’une sortie.

Et si vous souhaitez vraiment en savoir plus sur ces demoiselles de la nuit, rendez-vous à la Maison de la Chauve-Souris. Elle est basée à Kernascléden, dans le Morbihan, commune où l’une des plus importantes colonies de Grands Rhinolophes a été repérée dans les combles de l’église. Ouverte toute l’année, elle permet de découvrir la vie étonnante de ces petits animaux nocturnes, et notamment la colonie de Grands Rhinolophes de l’église, grâce à des caméras infrarouges !

Pour aller plus loin

Toutes les infos sur la Nuit de la Chauve-Souris

Toutes les infos sur la Maison de la Chauve-Souris

Toutes les infos sur les chauves-souris en Bretagne




Le feuilleton de l’été « Les mots valises » : l’innovation (chapitre 3, épisode 1)

Il y a comme cela des mots ou des expressions qui apparaissent, deviennent à la mode et ont un tel succès que, finalement, tout le monde se les approprie. Évidemment, comme il s’agit d’expressions nouvelles, leur signification reste un peu floue et chacun y met ce qu’il veut, un peu comme dans une valise.

Cet été nous nous intéresserons à quatre expressions qui sont dans le ton de ce site : développement durable, transitions (qui peut être énergétique ou écologique, voire les deux à la fois), innovation ( qui peut-être sociale, technologique, commerciale) et démocratie participative (forcément participative, aurait dit Marguerite Duras).

Le feuilleton de l’été « les mots valises » chapitre troisième « innovation »

premier épisode : innover ou mourir

Comme d’habitude, je voulais commencer ma petite exploration des mots éculés par un petit détour par le dictionnaire, mais ce que j’y ai trouvé m’a laissé perplexe. En effet passons rapidement sur la première définition qui est une lapalissade

Action d’innover ; son résultat : .

En effet autant les deux premières définitions qui suivent me paraissaient cohérentes entre elles, autant la troisième m’a paru un peu plus éloignée

Introduction, dans le processus de production et/ou de vente d’un produit, d’un équipement ou d’un procédé nouveau.

Ensemble du processus qui se déroule depuis la naissance d’une idée jusqu’à sa matérialisation (lancement d’un produit), en passant par l’étude du marché, le développement du prototype et les premières étapes de la production.

Processus d’influence qui conduit au changement social et dont l’effet consiste à rejeter les normes sociales existantes et à en proposer de nouvelles.

Manifestement, les deux premières définition se rapportent au monde de l’entreprise alors que la troisième concerne un concept de plus large application

Dans le monde de l’entreprise l’innovation est devenue une obligation, un impératif catégorique comme aurait Kant. Sans innovation tu meurs. Mais pour autant les penseurs de l’entreprise ont du mal à la définir autrement qu’ainsi « l’innovation, ce serait une invention qui aurait trouvé son marché. » Un peu réducteur, non ?

l’OCDE définit l’innovation comme « [L]a mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un procédé (de production)nouveau ou sensiblement amélioré […], d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures. » (Manuel d’Oslo 3ème réédition).

Mais il n’y a pas que que dans l’entreprise que l’innovation est devenu un passage obligé. Les pouvoirs publics s’y sont mis à leur tour et notamment dans le cadre de leurs relations avec leurs partenaires associatifs. Combien d’appels à projets, combien de conventions partenariales insistent sur les aspects innovants de l’activité ou du du projet que ces services de l’État ou les collectivités territoriales acceptent de financer ?

Par exemple le Conseil régional de Bretagne dans sa direction de l’économie, dispose de deux services consacrés à l’innovation

SERVICE DE L’INNOVATION ET DU TRANSFERT DE TECHNOLOGIES

« Le SITT gère les dispositifs de soutien aux projets industriels innovants et développe des outils d’interface et appui technique aux entreprises afin de valoriser la recherche et de favoriser la diffusion des technologies. »

SERVICE DE L’INNOVATION SOCIALE ET DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

« Le Service de l’innovation sociale et de l’économie sociale et solidaire gère les dispositifs de soutien et appels à projets qui visent à consolider les structures et les acteurs du secteur, à développer la vie associative et stimuler l’innovation sociale. »

Wikipédia a consacré à l’innovation, un article très long et très documenté que je vous invite à lire https://fr.wikipedia.org/wiki/Innovation dont je ne retiens que cet extrait : « L’innovation est souvent aujourd’hui appréhendée par un modèle linéaire de progrès »

Ainsi donc, l’innovation nous renvoie à l’idée de progrès. Tiens voilà un mot qui fut un mot-valise il y a quelques années et qui est depuis tombé en désuétude depuis que nous nous sommes rendus compte que le progrès qu’on nous avait vendu n’avait pas tenu ses promesses. En effet dans toutes les définitions de ce mot, nous n’avons retenu la plupart du temps que celle-ci : « Transformation vers le mieux dans un domaine particulier, évolution vers un résultat satisfaisant, favorable ».Or, l’actualité économique nous montre tous les jours que ce progrès, technologique le plus souvent, n’apporte pas que du bon. En serait-il donc de même avec l’innovation ?

On peut en effet le penser. En effet, la nouveauté n’est pas une qualité intrinsèque, c’est l’usage qu’on en fait qui en fait la valeur.

Si donc on considère, malgré tout, que le progrès, c’est ce qui rend les choses meilleures, nous sommes amenés à penser que l’innovation est donc un processus, technique, social ou organisationnel, qui produit quelque chose de nouveau ET de meilleur. Et là, cela nous renvoie à notre propre échelle de valeurs : quand considérons-nous qu’un objet qu’un mode d’organisation, que des relations sociales sont meilleurs ? Comme chacun voit midi à sa porte, tout le monde y trouve son compte et c’est ce qui fait le succès du mot « innovation » parce que dons nos esprits, son inverse est « ringardise » « archaïsme » et personne ne veut être ni ringard, ni archaïque.

C’est pourquoi l’innovation est donc mise à toutes les sauces : innovation technologique, innovation managériale, innovation collaborative, innovation de rupture, innovation pédagogique, innovation incrémentale, et que sais-je encore. Demain, je m’arrêterai à l’une d’entre elles, l’innovation sociale, qui à elle seule, fait déjà un sacré buzz.