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La socio-esthétique, des soins adaptés à chacun·e

Née dans les années 60 dans les pays anglo-saxons, la socio-esthétique fait son entrée en France sur la même période, tout d’abord en psychiatrie et oncologie. Des années plus tard, la pratique se développe aussi dans le médico-social mais reste encore peu connue du grand public. Focus sur cette technique de soins en plein développement qui s’adapte à tous et toutes.

Son principal objectif ? Développer un accompagnement spécifique à visée thérapeutique, par la pratique de soins esthétiques et de modelages dans le but d’améliorer la qualité de vie de la personne. « Cette démarche favorise l’alliance thérapeutique globale, notamment l’estime de soi, la réassurance dans les relations sociales, qui peut être altérée par la courbe mouvante de la vie. Cette discipline est destinée aux personnes fragilisées ou en souffrance suite à une atteinte de leur intégrité physique, psychologique ou en détresse sociale (maladie, accident, vieillesse, détention, chômage…) », précise Marie Orieux, socio-esthéticienne en Psychiatrie, Ligue contre le cancer, Pédiatrie mais également membre du bureau de l’ARSE Pays de Loire, Bretagne (Association Régionale des Socio-Esthéticiennes). La socio-esthétique s’adapte donc à tout public, dans le milieu hospitalier mais également dans le médico-social, à travers des structures et associations d’accompagnement comme les centres sociaux, caf, mairie de quartier etc.

Adapté à un public sensible

L’écoute et l’instauration d’une relation de confiance font partie intégrante de la prise en charge. C’est bien là la différence avec le travail de l’esthétique : La socio-esthétique est développée au sein d’une équipe pluridisciplinaire et les soins sont adaptés aux besoins de chaque personne. Les socio-esthéticien·nes sont donc en capacité de conseiller des produits cosmétiques adaptés à la problématique de chaque personne et de repérer les composants allergisants et/ou irritants.

Ainsi, la socio-esthétique peut également proposer divers ateliers au sein d’associations relevant du médico-social. Mais cette technique reste aussi très présente dans le milieu hospitalier. Plusieurs actions peuvent compléter des soins hospitaliers, notamment sur la sensibilité des peaux pour les personnes atteintes de cancer. En effet, la peau est souvent concernée : inflammation, sécheresse, crevasses, éruptions acnéiformes, irritations de la muqueuse buccale… Pour Ghislaine Duguy, socio-esthéticienne dans le nord finistère, la socio-esthétique est d’abord connue pour les soins en cancérologie : « C’est très violent pour la plupart des personnes de perdre leurs cheveux, leurs sourcils… À travers divers soins et ateliers, l’objectif est donc de redonner confiance à chacun·e au moment de se regarder dans le miroir, mais aussi d’apprendre à prendre soin de son corps, souvent plus sensible. C’est un échange essentiel, pensé en amont avec le personnel médical. »

Une technique en plein développement

Que ce soit dans le secteur hospitalier ou le médico-social, la socio-esthétique demande encore à gagner en reconnaissance. Il peut être difficile dans cette profession de trouver un emploi à temps complet. C’est donc aux professionnel·les d’aller à la rencontre des structures, de proposer leur projet et de mettre en place des contrats dans différents endroits. Les professionnel·les du métier demandent d’ailleurs une reconnaissance institutionnelle de la pratique. « L’important serait de mettre en place des recherches cliniques dont les résultats permettront d’asseoir cette discipline dans les soins de support et de devenir pérenne », assure Marie Orieux.

De plus, le métier se déploie beaucoup ces dernières années. Aujourd’hui, le territoire breton compte environ une quinzaine de socio-esthéticiennes. Par conséquent, de plus en plus de formations voient le jour. Marie Orieux insiste alors : « La socio-esthétique est un savoir-être et un savoir-faire qui ne s’improvise pas. Cette pratique particulière est destinée à des personnes fragilisées, d’où l’importance d’une formation de qualité, assurée par des professionnel·les qualifié·e·s dans la discipline concernée ». Pour l’ARSE Pays de Loire, Bretagne il convient donc d’encourager ce développement tout en surveillant les formations ainsi que leur contenu. Plusieurs changements pourraient favoriser le développement de la profession : la création d’un code APE (aujourd’hui encore le même que l’esthétique traditionnelle), une inscription dans la grille des métiers hospitaliers ou encore, une reconnaissance des Ministères concernés.

 

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