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Conférence environnementale : les associations sur le qui-vive

84 mesures. Voilà le contenu de la feuille de route qui a découlé de la première conférence environnementale, réunie à Paris les 14 et 15 septembre 2012, et dont les travaux ont porté autour de 5 grands chantiers : transition énergétique, reconquête de la biodiversité, prévention des risques sanitaires environnementaux, financement de la transition et fiscalité écologique, gouvernance environnementale. Sur toutes ces mesures, 24 ont été réalisées, et 39 engagées, selon le ministère du développement durable, qui a présenté le bilan le 11 septembre dernier. Le deuxième round est engagé à partir de demain, toujours au conseil économique social et environnemental de Paris. Cette année, 5 nouveaux chantiers sont programmés : l’économie circulaire, les emplois et la transition énergétique, la politique de l’eau, la biodiversité marine, la mer, les océans ; l’éducation à l’environnement et au développement durable.

Un bilan mitigé

Les associations invitées n’ont pas manqué de réagir au bilan de l’édition 2012. Ainsi, pour la Fondation Nicolas Hulot, « le bilan de la première conférence environnementale s’avère pour le moment insuffisant au regard des enjeux et des ambitions annoncées, alors même que la transition écologique peut contribuer à sortir de la crise. » La fondation affirme également que « Si des avancées notables sont à relever, comme l’interdiction du Bisphénol A, d’autres chantiers doivent encore être accélérés sur les questions de biodiversité, d’énergie et de fiscalité écologique en particulier ». Même son de cloche du côté de France Nature Environnement. Si l’association a apprécié « la tenue du débat national sur la transition énergétique », elle estime qu’« on ne peut pas dire que la mise en œuvre de la feuille de route 2012, issue de la conférence environnementale, soit satisfaisante ».

Une place pour l’éducation à l’environnement

Pour 2013, Europe Ecologie – Les Verts estime que « Ce rendez-vous est capital. C’est là qu’après des mois de paroles doivent être posés les actes, définis les objectifs et les calendriers. ». Quant à France Nature Environnement, son président, Bruno Genty, déclare dans un communiqué « Nous sommes prêts à jouer le jeu de la concertation, mais les attentes sont à la hauteur de notre investissement ! Le PLF 2014 sera le véritable indicateur de l’engagement politique de cette majorité sur le chemin de la transition écologique ».
Certains se réjouissent des chantiers qui vont être mis en route. C’est le cas du Reeb (Réseau d’éducation à l’environnement en Bretagne), qui fédère plus de 150 adhérents, associatifs et individuels, en Bretagne. « Nous sommes très contents de la place laissée à l’éducation à l’environnement dans cette conférence, le travail des acteurs du secteur commence à porter ses fruits. », commente Maryline Lair, animatrice du réseau. « C’est la première fois que l’éducation à l’environnement et au développement durable occupe une telle place, dans une table-ronde où notamment 3 ministres seront présents », poursuit-elle, « Nous attendons avec impatience les conclusions ».

 

Plus d’infos

www.developpement-durable.gouv.fr/-La-conference-environnementale,5900-.html




Participez à une création de sentier et à une découverte des landes et tourbières de Centre Bretagne

Organisé par l’association Al’Terre Breizh et AMV, l’objectif du projet est de créer un sentier de découvertes dans la magnifique réserve naturelle de 77 hectares de Lan Bern (à Glomel, en Centre Bretagne).

Ce week-end sera l’occasion de découvrir les richesses tant historiques que naturelles du site et d’expérimenter une vie collective respectueuse des équilibres écologiques et humains.

Ouvert aux personnes de tous âges et de tous horizons, l’écovolontariat est source d’apprentissages et d’échanges. Il n’exige aucune compétence particulière.

 

 

Renseignements et inscriptions :

Association Al’Terre Breizh au 09 72 37 18 24 ou contact@alterrebreizh.org

 

Plus d’infos

http://www.alterrebreizh.org/pdf/Fiched%27infoChantierGlomel.pdf 

 

 

 

 




« Les possibilités énergétiques d’une île » : le défi réussi de Kemenez

En raison de la marée, le bateau n’atteint pas le ponton. Nous sautons donc à pied joint dans les algues et les flaques salées. Soizic et David, debout sur le ponton accueillent les « naufragés » avec un café, en leur conseillant de ne pas s’attarder sur la grève, les espèces protégées comme les gravelots nichent entre les galets. Les questions se bousculent : comment deux jeunes gens mènent-t-ils ainsi depuis 5 ans leurs activités agricoles et d’accueil en chambres d’hôtes sur un petit bout de terre de 26 hectares complètement autonome en énergie et en eau ?

Un nouvel élan dans l’archipel

Retour sur cette aventure insulaire vers l’autonomie énergétique. En 2003, le Conservatoire du Littoral rachète l’île, puis en 2007 avec Edf, l’Ademe et les fonds européens, lance un projet de réhabilitation. Objectif : développer le potentiel énergétique et économique de Kemenez, en préservant sa biodiversité. Un couple de trentenaire est sélectionné – non pas « pour leur physique » comme aime à plaisanter Soizic – mais pour la solidité de leur projet agricole et d’accueil, David a de bonnes connaissances en agriculture (Bac D’, maîtrise de géomorphie littorale) et Soizic du milieu insulaire et marin (animatrice de classe de mer sur l’île de Batz).

En 2011, le couple et leur entreprise baptisée « SCOP ferme insulaire de Kemenez » parviennent à se dégager deux SMIC par mois. Ils vendent des pommes de terre labellisées bio à 3,50 € le kilo à Molène et 5,50 € par colis. « La réhabilitation de l’île donne un nouvel élan à la vie de Molène », s’enthousiasme le maire Jean-François Rocher. Un nouvel emploi a été créé, afin de transporter les hôtes entre les deux îles, et la culture de pommes de terre à Molène a été relancée. Autre activité singulière : le couple récolte et transforme les algues de l’estran, en attente de labellisation bio.

David, Jules, Chloé et Soizic, la famille de Kemenez © GM.

Une réussite écologique

Les activités développées sur l’île sont alimentées par un système hybride comprenant une éolienne (2500 watts) et un générateur photovoltaïque (6200 watts). Ces différentes sources d’énergie permettent d’alimenter du matériel domestique de classe A ou A+. Sur l’année, ces deux sources d’énergie sont complémentaires. L’eau chaude sanitaire (d’une capacité de 500 L) est obtenue à l’aide de 8 capteurs solaires de 2,2 m² posées sur les toits des habitations. L’eau douce provient d’un puits et de l’eau de pluie accumulée dans une citerne. Celle-ci passe par trois filtres en papier, un autre au charbon actif et une lampe à UV. Ce qui fournit une eau potable de qualité correcte. Les eaux grises (vaisselle, douche) sont quant à elles filtrées grâce à un système de phytoépuration à base de végétaux.

Un modèle reproductible sur le continent ?

Cet incroyable système autonome en énergie, dont toute l’installation a coûté « le prix pas excessif de 150 000 € », serait-il une façon pour Edf, accompagnateur du projet, de se montrer prêt à s’investir davantage dans les énergies renouvelables ? Sur les continuités du projet, Vincent Denby-Wylkes (représentant Edf) annonce que « l’amélioration technique de l’île va se poursuivre pour gagner en efficacité énergétique avec l’installation de leds nouvelle génération ». L’élargissement sur le continent n’est pas évident selon lui : « car sur le continent un système énergétique centralisé est plus avantageux, des particuliers peuvent difficilement obtenir une installation semblable, à moins d’en avoir les moyens. » Que cherche à démontrer Edf ? Les énergies renouvelables : possible uniquement sur une île … ?

« L’épanouissement de notre famille avant tout »

Depuis 2007, le projet a évolué dans un sens inattendu : la famille s’est agrandie. Soizic et David ont eu deux enfants, Chloé 2 ans, et Jules 3 mois. « On n’a pas fait mieux que les moutons qui eux sont passés de huit à cent » plaisante Soizic. Sur l’île, ces derniers vivent librement, et entretiennent la lande côte à côte, entourés de lapins gris qui surgissent de-ci, de-là. À présent, les parents insulaires souhaitent avoir plus de temps pour s’investir dans l’éducation de leurs enfants. « Je pense inscrire Chloé au cours par correspondance du CNED » nous livre Soizic. À terme, les hôtes de l’île deviendront peut-être plus autonomes. D’ailleurs, si David et Soizic devaient quitter les lieux se serait pour l’épanouissement de leurs enfants.

Plus d’infos

http://www.iledequemenes.fr/

http://iledequemenes.hautetfort.com/
 
Infos pratiques

Un séjour sur l’île coûte 70 € par jour et par personne en pension complète, il faut s’y prendre presque 1 an à l’avance pour réserver. Il est possible d’observer de nombreuses espèces d’oiseaux, ainsi que des phoques et des dauphins. En allant sur le site web de la ferme insulaire vous pouvez commander les pommes de terre bio cultivées par Soizic et David. 

À lire

Les reportages sur l’île de Molène, l’île de Groix, l’île Callot et un dossier sur le renouveau de l’agriculture insulaire dans les îles d’Arz, de Batz et Belle-île.