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Aux arts citoyens et citoyennes !

Laure, Plume Citoyenne, nous fait un retour sur sa lecture de « Pour une insurrection des sens » de Jean-Philippe Pierron, paru dans la collection « Voix de la terre » aux éditions Actes Sud.

Et si nous vivions une huitième extinction, celle de nos sens, celle de notre rapport au sensible et cette extinction aurait pour conséquence notre insensibilité au naufrage du vivant, au changement climatique, au cataclysme des insectes et des oiseaux qui disparaissent.

Les arts alors auraient une vocation : nous aider à retrouver ce lien avec nos sens et donc à nous rendre à nouveau sensibles au sens philosophique du terme.

Voilà bien une approche passionnante portée par une écriture simple, humaine, à portée de tous. Cet ouvrage aborde tous les arts : les jardins, la cuisine, l’art de « cabaner », la danse, la musique et bien évidemment la littérature. Chacun a sa pierre à apporter à notre « re-connexion » à la nature. Que ce mot est laid tant il a pu être galvaudé par des marchands de bien-être. « Ma thèse se tient là. La crise écologique envisagée comme une crise de la sensibilité appelle une réponse en termes de cultures sensibles. ». Nous aurions développé « un rapport anesthésié à la nature par une civilisation hantée par la maîtrise, le contrôle et la gouvernance par des chiffres et des indicateurs ». Comment le nier ? L’auteur nous invite à retrouver le lien avec les choses de l’ordinaire, du minuscule, du « juste à côté ». Repenser notre rapport au monde par une recrudescence de la simplicité, loin de l’omniprésence de « l’image fabriquée de vie guidée par la consommation ».
> Le lecteur sort de ce livre galvanisé, prêt à se jeter sur les livres, les saisons culturelles dans tous les lieux de culture, prêt à échanger autour d’un bon repas. Voltaire ne fait-il pas dire à Candide « il faut cultiver notre jardin » ce lieu de culture, de toutes les cultures où l’homme retrouve, préserve et enrichit la nature. Chiche.

 

 




« La Nature en héritage » pour les 20 ans du Festival La Gacilly Photo

Jusqu’au 1er octobre 2023, La Gacilly (56) vous accueille pour une expérience photographique immersive et déambulatoire, dédiée aux grands enjeux environnementaux de nos sociétés. Une visite gratuite en plein air.

« En 2004, les premiers artistes photographes, pionniers talentueux, venaient offrir au public leur vision singulière sur une nature qu’ils voulaient magnifier, comme une ode à respecter la fragilité de notre monde », écrit Cyril Drouhet, Commissaire des expositions dans son éditorial 2023. « C’était hier, et nous n’avons toujours pas tiré les leçons de ce passé proche. Combien faudra-t-il de cris d’alarme scientifiques de plus en plus apocalyp-tiques pour que l’humanité comprenne qu’en éradiquant la vie sur Terre, elle programme aussi son autodestruction ? « 

Ces quelques mots introductifs expriment l’esprit et la quête que se sont fixés les organisateurs de ce festival très engagé, qui chaque année met à l’honneur des images puissantes sur l’état du monde et du vivant. Il s’agit de « faire prendre conscience, par la force de la photographie, de ce lien vital qui unit les Hommes à leur terre. Pour continuer d’alerter sur les dangers qui nous guettent, pour réveiller nos consciences et garder intacte notre capacité d’émerveillement ».  

Cette édition 2023 frappe une nouvelle fois par la beauté et la force des clichés exposés.

A commencer par la magnifique série de photos en noir et blanc « Amazônia » du célèbre Sebastião Salgado (Brésil). Coup de coeur évident du festival. Il nous dévoile un éco-système avec qui l’humain fait corps. « Pendant six ans, il a sillonné cette région tropicale de son Brésil natal : la forêt, les cours d’eau, les montagnes, les derniers peuples indigènes qui vivent en harmonie sur ce « Paradis sur Terre », selon les mots du photographe. Son vœu le plus cher : « que d’ici à cinquante ans, ces images ne ressemblent pas au registre d’un monde perdu ». Car ces milieux végétaux sont menacés ainsi que ces peuples de la forêt.

© Sebastiao Sagaldo

© Sebastiao Sagaldo

Après cette immersion dans la plus grande forêt primaire du monde, nous poursuivons notre périple avec l’exposition « L’immortalité des arbres » de Beth Moon (Etats-unis), dédiée aux plus anciens spécimens, méconnus et isolés, qui vous étourdiront par leur majesté et leur immensité. « C’est le travail de toute une existence, au fil des années, elle a parcouru le monde à la recherche de ces géants de bois, des dragonniers de Socotra aux baobabs de Madagascar. Des êtres vénérables, derniers et frêles témoins de l’immortalité« .

L’exploration nous mène ensuite à la rencontre de sociétés matriarchales, sour l’objectif de Nadia Ferroukhi (France) et son exposition « Au nom de la mère ». Elle s’est penchée, de l’Inde au Kenya, sur ces sociétés qui, en bouleversant l’ordre établi, ont su développer un monde plus harmonieux. « Des sociétés où certains pouvoirs clés, tels que la gestion des richesses, l’organisation des cérémonies et les arbitrages importants qui concernent la famille ou le village… sont aux mains des femmes « . Parmi elles, une société bretonne « les ouessantines ».

© Beth Moon

© Nadia Ferroukhi

La visite met également en exergue les espèces animales en danger. Les Orangs-outans sous le regard d’Alain Schroeder (Belgique) sur l’île de Sumatra (Indonésie), menacés en raison de l’exploitation des champs de palmiers pour l’huile de palme et les mines de charbon à ciel ouvert pour l’exportation en Chine. La forêt tropicale se réduit, ils n’ont plus de nourriture. Les jaguars qui trouvent refuge dans la réserve naturelle du Pantanal au Brésil, leur dernier sanctuaire (Brent Stirton – Afrique du sud). Et encore, la faune marine illustrée dans l’exposition « Les voix de l’eau » de David Doubilet (Etats-Unis / France). Auteur de 12 livres et de plus de 70 articles dans le National Geographic, l’artiste a notamment participé à sensibiliser l’opinion publique sur plusieurs sujets comme la fragilisation de la banquise par l’accélération du réchauffement climatique ou encore, la très controversée chasse aux dauphins de Taiji et Futo au Japon.

© Alain Schroeder

Dans un autre registre, vous serez saisis par ces clichés du monde moderne, nourri aux technologies sans limite. « C’est déjà demain » de Luca Locatelli (Italie) dévoile, dans ses essais photographiques, cette folie des Hommes qui idéalisent la nature mais l’effacent au fil du temps.

Une destruction humaine également dépeinte sous le regard du photojournaliste Pascal Maître (France) dans « Metropolis ». Les mégalopoles où la population explose et où l’urbanisation s’impose en tous lieux avec des dégâts irréversibles sur l’environnement et une paupérisation galopante effrayante des habitants.

Ce tableau n’est pas exhaustif, étant le fruit d’une sélection. D’autres expositions vous attendent pour un voyage en images saississant.

A découvrir absolument !

Plus d’informations sur le site internet : https://www.festivalphoto-lagacilly.com/




Deux livres qui délivrent… et font du bien !

Aujourd’hui le rêve s’est réveillé,

Dans un monde qui ne tourne pas rond, où chaque actualité vient à nous rappeler à quel point le rouleau compresseur de la destruction est présent.

Dans un monde, où nos âmes se font éponges des drames bien trop nombreux, où les troubles psychologiques et les arrêts explosent.

Face à l’aliénation, au trop vite, trop rapide, et au temps dont nous ne disposons plus, nous en venons à être perdus et chercher des leviers pour agir et nous bouger.

… Et pourtant, ce monde-là, c’est aussi un monde d’amitiés, un monde d’imprévus, un monde où l’amour et le rire peuvent nous embarquer, et avant tout, un avenir qui n’est pas écrit.

Il y a quelques jours, aux Capucins, un ouvrage dont j’ai parfois écho se trouve là au centre d’une table, telle une évidence. Cet ouvrage, c’est celui que l’auteur (pseudonyme) Hadrien Klent, est venu présenter il y a un mois, ainsi que sa suite

« Paresse pour tous » est remarquable, et sa suite « la vie est à nous » l’apparaît tout autant.

Loin des dystopies quotidiennement dessinées, scénarisées, loin d’un monde apocalyptique, l’auteur y dessine ici un récit fiction qui m’a littéralement empli de joie. Le récit d’un travail scientifique fécond qui se meut en un livre iconoclaste, trouve son écho et participe à faire prendre vie à à un projet de décroissance. Y sont abordées les thèmes du temps, la place du travail, l’altérité et les très nombreuses spécificités de la population française. Ce bouquin ravive la flamme, je l’ai dévoré.

On a besoin de ça ! D’histoires, d’articuler, d’imaginer, de mettre en branle nos émotions et en mouvement la société par le récit, et ici je ne peux que vous inviter à vous plonger à votre tour dans cette œuvre.




A voir. « Croquantes », un film sur la puissance de la sororité et la place des femmes dans le milieu agricole

 

La force de la sororité et du collectif chez les femmes du monde agricole, malgré la faible reconnaissance de leur travail par la profession. C’est le message qui est distillé dans le film« Croquantes », réalisé par Tesslye Lopez et Isabelle Mandin, et produit par l’association Hector et Nestor. Le film, tourné en Loire-Atlantique, fait cette semaine l’objet d’une tournée de projections dans le Morbihan, le Finistère et les Côtes d’Armor, avec le soutien de la Direction Régionale à l’Egalité et aux Droits des Femmes et la Mutualité Sociale Agricole.

 

Dans ce documentaire sorti en septembre 2022, on suit Emilie, animatrice au sein du Civam44, qui a impulsé la création d’un groupe de femmes, suite à la rencontre avec deux agricultrices qui, sans se connaître avant, lui avaient fait part de leurs difficultés. Partant de l’idée que la situation ne devait pas être isolée, l’idée de la mise en place d’un groupe de paroles en non-mixité a germé.

Le collectif de femmes se réunit alors de façon mensuelle, et aborde de nombreux sujets, comme par exemple les règles et le cycle féminin, le genre dans la pratique des activités agricoles…Une vraie «bulle » pour toutes ces exploitantes agricoles, qui, même si leur place dans le milieu progresse d’année en année, sont encore en minorité : 26,2% des chefs d’exploitation aujourd’hui sont des femmes.

Au fil des échanges et afin de porter leurs paroles à l’extérieur, vient l’idée de la création d’une pièce de théâtre, qui serait basée sur leurs vécus et expériences. Le film suit les agricultrices dans l’élaboration des dialogues, de la mise en scènes, des répétitions, jusqu’au « grand soir » où la représentation se déroule dans une ferme, devant un public nombreux formés de conjoints, d’enfants, de voisins… « Le monde agricole allait les regarder et les écouter », raconte Emilie en voix off. Un succès : la pièce, très applaudie, leur a permis d’évoquer des thèmes tels que la charge mentale, la sororité, le féminisme…

Mais, « on n’a vite compris que ça ne suffirait pas à changer les vieilles habitudes », explique l’animatrice. Afin d’aller plus loin et « d’ouvrir un chapitre plus politique », une grande rencontre est organisée durant deux jours, à laquelle participent des femmes issues du milieu rural venues de la France entière. L’occasion entre une fois d’échanger sur les pratiques et sur la place des femmes dans l’agriculture d’aujourd’hui, avant de participer le 8 mars à la manifestation féministe de Rennes, et de mettre en lumière de façon plus large la condition des femmes en milieu rural.

On prend plaisir à suivre ce beau groupe de « croquantes » qui prend corps au gré des réunions et des temps d’échanges. Toutes ensembles, s’appuyant les unes sur les autres dans une démarche collective, elles osent prendre leur place dans le milieu agricole. Leurs paroles, précieuses, fortes et libérées, sont importantes, pour toutes les femmes. Un bel exemple de la puissance de la sororité.

 

Le film sera projeté :

  • le 22 mai à Questembert (56) à 20h30, à l’Iris Cinéma, en partenariat avec La Marmite, Les Rurales du Planning Familial, Les Prés sur Terre
  • Le 23 mai à Pontivy, lycée agricole du Gros Chêne (séance scolaire en journée) et à Locminé (56), à 20h45, au cinéma Le Club, en partenariat avec le CIVAM 56, le GAB 56, le Planning Familial antenne de Lorient
  • Le 24 mai à Douarnenez (29), à 20h, à l’auditorium de la bibliothèque, En partenariat avec le CIVAM 29, le Planning Familial antenne de Douarnenez, la Chambre d’agriculture, la MSA
  • Le 25 mai à Plougastel-Daoulas (29), à 20h30, au cinéma l’Image, en partenariat avec le GAB 29, l’Ecopôle Vern Ar Piquet de Daoulas et le Planning familial
  • Le 26 mai à Morlaix (29), lycée agricole de Suscinio (séance scolaire en journée) et à Trédaniel (22) à 20h à la Salle des Fêtes, en partenariat avec le GAB 22, la Bibliothèque de Trédaniel, les Voisins de paniers, le Planning Familial antenne de Morlaix.
  • Le 27 mai à Dinan (22), à 17h15 à l’Emeraude Cinéma, en partenariat avec Agricultrices de Bretagne, la Chambre d’Agriculture, la MSA, et Dinan Agglomération.

 

La bande-annonce du film :

 

Plus d’infos :

https://lesfilmshectornestor.org/Croquantes-1




Festivals bretons : A vélo jusqu’au pogo !

D’après l’étude « Décarbonons la culture » du Shift Project parue en 2021, un festival comme les Vieilles Charrues, qui accueille 280 000 festivaliers sur 4 jours en zone périphérique, émet potentiellement 15656 tonnes équivalent CO2. 80% des émissions d’un événement de ce type sont liées au transport, que ce soit celui des artistes, des équipes techniques, ou des festivaliers. Comment faire pour diminuer l’impact de ces trajets sur les bilans carbones des festivals ? Certains organisateurs mettent à l’honneur depuis quelques années le vélo, que ce soit pour venir à la fête, ou pour la logistique en interne. Exemple avec deux événements, tout deux accompagnés par les Collectif des Festivals, et qui se déroulent les 26, 27 et 28 mai : Art Rock à Saint-Brieuc, et Les Petites Folies d’Iroise à Lampaul-Plouarzel (29).

 

Le Festival Art Rock, à Saint-Brieuc 

Depuis quelques années, le Festival Art Rock, qui va fêter ses 40 ans les 26, 27 et 28 mai à Saint-Brieuc, place le vélo en bonne place sur l’affiche. « On déployait déjà des actions « basiques » en terme de développement durable », explique Carol Meyer, directrice du festival depuis 2018. « Et en 2019, nous avons mis en place un parking à vélos surveillé ».Une première initiative qui en a appelé d’autres : une « véloparade » a ainsi eu lieu en 2022, le dimanche matin, dans le centre ville de Saint-Brieuc, en compagnie de l’association Vélo Utile, avec un DJ Set.

Cette année, le festival lance la collecte de compost en vélo-cargo pour l’espace restauration (4000 repas en 5 jours) , avec l’entreprise briochine spécialisée Griffon Logistique. Et va utiliser d’autres vélos électriques avec remorques pour les livraisons et la logistique entre les différents sites du centre-ville, «Cela permet de remplacer la voiture pour tous les petits trajets du quotidien sur l’événement , précise Carol Meyer.

A noter aussi, l’initiative originale d’un festivalier, qui partira de Gif-Sur-Yvette en région parisienne pour rejoindre Saint-Brieuc à bicyclette, pour un voyage de 3 jours aller et 3 jours retour !

Art Rock, comme Les Transmusicales, Les Petites Folies, en Pays d’Iroise, Astropolis, Panoramas, et le Festival Photos de la Gacilly, fait aussi partie d’un programme national sur la mobilité, baptisé « Festivals en mouvement », et qui vise à réduire « les émissions de gaz à effets de serre liées au transport, à l’horizon 2030 ». « Cette année, une grande enquête sera menée auprès des festivaliers, pour connaître leur pratique en terme de mobilité pour venir sur l’événement », relate la directrice. Deux saisons d’expérimentation suivront, et un bilan sera fait en 2025.

Plus d’infos : https://www.artrock.org/

 

 

 

Les Petites Folies en Pays d’Iroise, à Lampaul-Plouarzel (29) 

Au festival Les Petites Folies, la réflexion sur la mobilité date aussi de l’avant-covid. « Dès 2019, nous avions déjà en tête un certain nombre de questionnements sur les déplacements, notamment pour les décarbonner », explique Yann Autret, directeur du festival, qui a par ailleurs profité de la période de crise sanitaire et d’annulation des événements pour se former et passer un Master en Ecologie Industrielle et Territoriale. Dès 2022, avec le retour du festival, est lancée une première étape de réflexion sur les mobilités. « Elle s’est déclinée autour de trois axes : le co-voiturage et la co-construction des mobilités avec les festivaliers et les acteurs du territoire, le développement des transports en commun avec la multiplication des cars, et un travail autour du vélo ». Sur ce dernier axe, une réflexion a été menée avec Brest à Pieds ou à Vélo (Bapav), afin de co-construire une « caravane » de festivaliers à vélo, au départ de la gare de Brest, ce qui permet aussi une intermodalité des transports, avec le train. Le groupe a été ainsi accompagné par Bapav sur un trajet d’une trentaine de kilomètres. « Quand les cyclistes arrivent au festival, on valorise leur implication. On cherche à sensibiliser à la pratique du vélo en zone péri-urbaine, où se situe Lampaul-Plouarzel, et en zone rurale. On veut montrer que c’est possible », déclare le directeur. L’expérience est reconduite pour l’édition 2023 du festival, qui accueillera également des ateliers de réparation de vélos, toujours avec Bapav.

Plus d’infos : https://www.lespetitesfolies-iroise.com

 

 

Pour en savoir plus sur le programme « Festivals en mouvement » : https://www.lecollectifdesfestivals.org/collectif/festivals-en-mouvement/




Kub’Tivez vous ! La sélection de février

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection de documentaires à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : la mer !

 

« La mer en héritage » de Mégane Murgia (2021-26′)

Kelou Scuiller, natif de Lesconil (29) dans le Pays Bigouden, est viscéralement attaché à l’océan. « Si je vois pas la mer pendant un certain temps, je me sens pas bien », affirme-t-il. Depuis tout petit, l’eau salée fait partie de lui, comme si elle coulait littéralement dans ses veines. Il se rémémore les sorties en bateau avec ses parents, ses premiers « godillages » avec une annexe dans le port, ses premiers cours de voile…Après avoir passé un temps en fac de sport, s’orientant vers une carrière dans l’éducation nationale, il bifurque vers une formation de matelot en lycée maritime. Le moyen pour lui de pouvoir rester habiter au bord de la mer, et être toujours à son contact.

Dans le documentaire réalisé par Mégane Murgia, on suit donc Kelou, qui surfe sur son temps de loisirs, qui pêche pour son travail, ou encore qui sort en mer avec son bateau. Un joli portrait avec de très belles images, dans lequel l’océan est le pilier sur lequel la vie du jeune finistérien repose. Le film nous invite à (re)penser notre rapport à l’eau et au littoral, et aux activités qui s’y déroule, entre nautisme et pêche.

Voir le film : https://www.kubweb.media/page/la-mer-en-heritage-vie-maritime-megane-murgia/

 

 

« Des dauphins et des hommes » de Mathurin Peschet (2021-26′)

On connait Mathurin Peschet pour ses films consacrés aux algues vertes, ou encore aux élevages de cochons en Bretagne. Cette fois-ci, c’est à un animal marin qu’il s’intéresse : le dauphin. Et particulièrement aux échouages du mammifère, qu’on trouve encore blessé ou mort sur les côtes, notamment en Bretagne. Un propos qui résonne avec l’actualité, car depuis décembre 2022, plus de 350 dauphins ont été retrouvés sur la côte Atlantique ! Pour traiter ce sujet sensible, le réalisateur suit dans son film des sentinelles du Réseau Pélagis du CNRS, qui se rendent sur les lieux d’échouage après signalements. Il embarque aussi en compagnie des activistes de l’ONG Sea Sheperd, qui se postent en mer au devant des pêcheurs pour observer leur remontée de filets, non sans heurts…Mathurin Peschet donne aussi la parole aux pêcheurs, qui expliquent que capturer accidentellement des dauphines, « Ca arrive, mais pas autant que ce qu’il se dit ». L’image « sympa » de l’animal est également interrogée. En effet, il a été considéré comme « nuisible » pendant au moins un siècle, car il détruisait les filets à sardines et éparpillait les bancs, donnant du fil à retordre aux pêcheurs. On le tuait même à coup de fusils depuis des barques ! Mais depuis la seconde guerre mondiale, son statut a changé dans la société, pour devenir un animal « protégé », en tout cas dans les consciences à défaut de la loi. Les scientifique de l’observatoire Pelagis avertissent pourtant : Si il y a plus de dauphins sur les zones de pêche qu’il y a 10 ans, cela ne veut pas dire que la population augmente, mais elle reste stable. Une situation qui ne sera pas durable si des mesures de protection ne sont pas mises en place, puisqu’on estime que 5 à 10000 spécimens meurent chaque année, victimes de la pêche. Des bateaux s’équipent désormais de systèmes répulsifs acoustique, mais quel est leur impact sur la faune marine ? Le sujet est donc complexe, et le documentaire le montre bien, notamment concernant les liens qui unissent depuis très longtemps l’homme et l’animal. « C’est à nous désormais de nous adapter pour continuer à cohabiter avec les dauphins », conclut ainsi le réalisateur.

Voir le film : https://www.kubweb.media/page/dauphins-hommes-peche-industrielle-mathurin-peschet/

 

 

Plus d’infos :