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Gouvernance de la haute mer et protection de sa biodiversité : rendez-vous à New York en passant par Brest

Dans le cadre du One Ocean Summit, l’Office français de la biodiversité, avec l’Université de Bretagne Occidentale, Océanopolis, le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) et l’Association Infusion, organisent une conférence participative et scénarisée sur la gouvernance de la haute mer et la protection de sa biodiversité à destination du grand public. Cette conférence se déroulera à Brest, à l’auditorium d’Océanopolis de 18h30 à 20h le jeudi 10 février 2022.

“La gouvernance de la haute mer et la protection de sa biodiversité : rendez-vous à New-York” est une conférence participative et rencontre citoyenne unique autour d’un thème d’actualité internationale : la gouvernance de la haute mer et la protection de la biodiversité qui s’y trouve. Grâce à un dispositif ludique original, le public pourra se prononcer en direct sur des sujets réels de gouvernance internationale tels que négociés actuellement à l’ONU. Entre discours politiques et plaidoyers, les experts du sujet essayeront de  convaincre du bien-fondé de leur action.

Cette conférence fera écho à l’atelier “Pour un renouveau des outils de gouvernance de l’Océan “ prévu la veille, le 9 février dans le programme officiel du Sommet.

Conférence introduite par Nadège LEGROUX, doctorante – Université de Montpellier et Agence Française de Développement et animée par Benjamin DUDOUET – étudiant en Master économie appliquée à l’agriculture, la mer et l’environnement et Président de l’association Infusion, Joëlle RICHARD – Ingénieure de recherche en renforcement des capacités, Université de Bretagne Occidentale et Bleuenn GUILLOUX – Postdoctorante en droit de la mer, Université de Bretagne Occidentale.

Acte 1 : Les ressources minérales des grands fonds

En 1970, les Nations Unies ont déclaré les ressources minérales des fonds marins « patrimoine commun de l’humanité ». L’autorité internationale des fonds marins a pour fonction de réglementer l’exploration et l’exploitation de ces ressources. Pourquoi ces ressources sont-elles si convoitées ? A quoi ressemblent les environnements dans lesquelles elles se trouvent ? Qu’en pensez-vous, faut-il aller exploiter ces ressources ? Que sont ces ressources minérales ? Où se trouvent-elles ? Pourquoi sont-elles si convoitées ? Après une brève introduction, les enjeux autour de ces ressources seront débattus par deux experts aux points de vue divergents.

Intervenant.e.s :

  • Jozée SARRAZIN, Chercheuse en écologie au Laboratoire Environnement Profond, Ifremer
  • Aurélie SPADONE, Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)
  • Clément CHAZOT, Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)

Acte 2 : Les ressources génétiques marines

Toutes les espèces contiennent du matériel génétique qui peut présenter un intérêt potentiel pour des applications biotechnologiques, notamment dans le domaine des produits pharmaceutiques, des cosmétiques et des biocarburants. Les espèces qui vivent dans des conditions extrêmes de température, de pression ou de faible teneur en oxygène peuvent offrir des possibilités de nouvelles découvertes. La question de l’exploitation des ressources génétiques marines de la haute mer divise. Certains États parmi les plus technologiquement avancés, défendent le libre accès à celles-ci. Les pays en voie de développement les assimilent, eux, à un patrimoine commun de l’humanité, impliquant un partage des bénéfices tirés de leur exploitation. Et vous, qu’en pensez-vous ? Les ressources génétiques marines, kézaco ? Pourquoi suscitent-elles de tels débats entre les pays ? Après une brève introduction, les enjeux autour de ces ressources seront débattus par deux experts aux points de vue divergents.

Intervenant.e.s :

  • Gilles BOEUF, Membre du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé
  • Anne-Emmanuelle KERVELLA, chargée de coopération internationale, EMBRC -ERIC et chargée de mission APA-DSI-BBNJ, CNRS-INEE
  • Sabrina SLIMANI, Juriste d’affaires, Ifremer

Acte 3 : Pêche en haute mer, conservation et exploitation

Il est largement admis que la pêche est l’activité dont l’impact est le plus important sur la biodiversité en haute mer. Inclure les pêcheries dans un nouvel instrument juridique international fait l’objet d’un consensus de plus en plus large, mais la manière d’y parvenir demeure incertaine. Certains États, notamment, affirment que les pêcheries sont suffisamment encadrées par les dispositifs existants. Comment réconcilier les enjeux de conservation et de pêcherie en haute mer ? Après une brève introduction, les enjeux autour de la pêcherie et de la conservation en haute mer seront débattus par deux experts aux points de vue divergents.

Intervenants :

  • François SIMARD, Consultant
  • François CHARTIER, Chargé de campagne océan et pétrole, Greenpeace France
  • Michel GOUJON, Directeur Orthongel

Synthèse

Par Serge SÉGURA, Ambassadeur chargé des océans
Mise en perspective des réponses du public avec les discussions de l’atelier “Pour un renouveau des outils de gouvernance de l’Océan” du One Ocean Summit et des négociations actuelles sur la conservation et l’utilisation durable de la haute mer au sein des Nations Unies.

Perspectives

Par Janique ETIENNE, Chef de projet, Fonds Français pour l’Environnement Mondial et Cyrille BARNERIAS, Directeur des relations européennes et internationales, Office Français de la Biodiversité.

  • Date : jeudi 10 février à 18h30-20h00
  • Événement gratuit, entrée libre (nombre de places limité) et sur présentation du pass sanitaire
  • Organisateurs : Université de Bretagne Occidentale, Océanopolis, Fonds français pour l’environnement mondial, Office français de la biodiversité, Association Infusion
  • Nous joindre : team@ocean-univ.fr
  • Accès : Océanopolis, Port de Plaisance du Moulin Blanc, 29200 Brest

Plus d’informations : https://www-iuem.univ-brest.fr/conference-participative-sur-la-haute-mer/?fbclid=IwAR0zDehVi2rDW0eFch6esSAw31gsjlzlCqa0ukZir-NK3sgJPrhvZWjIy2Q




Un défi pour jardiner « zéro déchet »

Vous avez beaucoup de déchets verts dans votre jardin et marre d’aller à la déchetterie tous les samedis ? Dans le Finistère, le Symeed29 (syndicat de gestion des déchets) et onze collectivités proposent aux habitants volontaires un « défi jardin zéro déchet ». Au programme, de mars à octobre 2022, des temps mensuels pour découvrir comment mieux gérer ses déchets verts et jardiner au naturel. Attention, les places sont limitées !

On connaissait les Défis Famille à Alimentation Positive, les Défis Famille à Energie Positive, les Défis Famille Zéro Déchet. Place désormais, dans le Finistère, au Défi Jardin Zéro Déchet. L’opération est à l’initiative du Symeed29, syndicat mixte pour la gestion durable des déchets, et de plusieurs collectivités : Brest Métropole, Concarneau Cornouaille Agglomération, Communauté de Communes Cap Sizun- Pointe du Raz, Communautés de Communes de Abers, Communauté de Communes Pays Bigouden Sud, Communauté de Communes Presqu’île de Cozon- Aulne Maritime, Communauté de Communes Pays de Landerneau-Daoulas, Communauté de Communes Pays de Landivisiau, Douarnenez Communauté, Morlaix Communauté et Quimper Bretagne Occidentale.

De Mars à Octobre 2022, les habitants volontaires et retenus par les collectivités (attention, il faut s’inscrire, le nombre de place est limité, ndlr) seront accompagnés dans la gestion de leurs déchets verts au jardin. « L’objectif de ce défi est d’aller vers une logique circulaire au sein de votre jardin en utilisant les déchets verts comme des ressources naturelles. Le défi jardin zéro déchet vous permet d’apprendre différentes techniques de jardinage au naturel pour diminuer le temps passé à entretenir votre jardin et éviter les trajets en déchèterie », peut-on lire sur le site du Symeed29.

Le principe est similaire aux autres défis : un état des lieux des pratiques au jardin aura lieu au départ, afin de définir des objectifs. Puis, des professionnels prodigueront astuces et conseils pour tendre vers un jardinage au naturel et sans déchet, lors d’un atelier mensuel (avec coupure en été) : compostage, paillage, broyage, mulching…Un autre bilan individuel aura lieu courant octobre pour faire un bilan du défi, suivi d’un temps d’animation pour clôturer l’opération.

 

Inscriptions possible jusqu’au 25 février

Pour plus d’infos et pour s’inscrire : https://www.symettre.bzh/agir-responsable/defi-jardin-zero-dechet/




Samedi et dimanche, on compte les oiseaux !

Ce week-end, comptez les oiseaux dans votre jardin !

Samedi et dimanche, Bretagne Vivante et le Geoca (Groupe d’Etudes Ornithologique des Côtes d’Armor), en partenariat avec la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) proposent aux Bretons de recenser les espèces d’oiseaux présentes autour de chez eux. Le but : sensibiliser, informer, et mieux connaître l’évolution des populations d’oiseaux dans la région.L’opération est aussi déclinée dans la France entière, grâce à la LPO et au Muséum National d’Histoire Naturelle.

 

« Le comptage des oiseaux des jardins est une opération nationale qui  vise à recenser de façon ponctuelle, l’abondance des principales espèces d’oiseaux fréquentant les jardins en hiver.

Cette opération de sciences participatives se veut à la fois un moment de sensibilisation et d’information sur les oiseaux les plus communs. Elle constitue également un outil de connaissance sur l’évolution des populations de ces espèces qui connaissent, pour certaines, de dramatiques chutes d’effectifs ces dernières années. Elle est donc reconduite chaque année à la même période. », peut-on lire sur le site de Bretagne Vivante.

 

Pour participer à l’opération, c’est simple : il suffit de choisir un lieu d’observation (son jardin, un parc, son lieu de travail, une école…) et de choisir une journée, le samedi ou le dimanche. Il faut ensuite observer durant une heure et noter tous les oiseaux observés dans ce lieu, grâce à un formulaire disponible sur internet. Pour ne pas comptabiliser deux fois le même oiseau, il suffit de ne compter que le nombre maximal d’oiseaux vu en même temps (exemple : si on voit 2 mésanges, puis 4, puis 2, il faut noter 4). Si l’on ne peut pas identifier un oiseau, pas de panique : il ne faut pas le noter, mais on peut néanmoins le prendre en photo et la poster sur la page Facebook de l’opération. Des ressources illustrées sont également à disposition, sur le site de Bretagne Vivante, pour reconnaître facilement les oiseaux.

Une fois les volatiles observés, plusieurs possibilités pour renvoyer les résultats :

Soit directement en ligne sur le site de Bretagne Vivante

Soit par mail à enquetes-geoca@orange.fr

Soit par courrier postal : Geoca, Espace Keraïa, 18c Rue du Sabot, 22440 Ploufragan

L’an dernier, ce sont 5836 personnes qui ont participé à ce grand comptage en Bretagne. C’est le rouge-gorge familier qui se retrouve en haut du podium en terme de fréquence, suivi par la mésange charbonnière. Concernant l’abondance, c’est le moineau domestique qui est le vainqueur. Le podium sera t-il le même cette année ? Pour le savoir il faudra compter !

 

Plus d’infos

https://www.geoca.fr/

https://www.bretagne-vivante.org/Actualites/Les-29-et-30-janvier-comptez-les-oiseaux-des-jardins-en-Bretagne-et-Loire-Atlantique-!




Une formation en ligne pour jardiner avec le vivant

La Maison de la Consommation et de l’Environnement (MCE) de Rennes lance, en compagnie de Bretagne Vivante, Eau et Rivière de Bretagne, la Maison de la Bio 29 et Vert Le Jardin, un Mooc (formation en ligne gratuite) sur le jardinage au naturel, baptisé « Jardiner avec le vivant ». Dès le mois de mars et durant six semaines, les participant.e.s pourront retrouver des contenus théoriques et pratiques, afin de changer de regard sur leur lien avec la nature et apprendre comment fonctionne un jardin et prendre soin du vivant dans celui-ci. Un financement participatif est lancé pour aider au soutien du projet.

29. C’est le nombre d’associations de consommateurs et de défense de l’environnement fédérées par la Maison de la Consommation et de l’Environnement. Basée à Rennes, celle-ci œuvre depuis 1983 à développer des missions autour de trois axes : le service aux associations, l’information du public et des professionnels sur les sujets liés à la consommation, l’environnement, le cadre de vie…et l’action collective. Dans le cadre d’un programme d’action en cours baptisé « NATURES » (Nos Actions pour des Territoires aux Usagers Respectueux de l’Environnement et de la Santé », la MCE s’est associé avec Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, la Maison de la Bio 29 et Vert Le Jardin, pour proposer un Mooc « Jardiner avec le vivant ».

Un Mooc (Massive Online Open Courses) est un cours ou une formation en ligne ouverts à toutes et tous, gratuits (en général), interactifs et collaboratifs, qui se déroule sur une période précise, et permettant à un grand nombre de personnes de se connecter Les premiers Moocs ont été initiés par les grandes universités américaines (Standfort, MIT…) à la fin des années 2000. En 2018, 20 millions de personnes s’étaient inscrits à au moins un Mooc dans le monde.

Un mooc en six modules sur six semaines

Le Mooc « Jardiner avec le vivant » a pour objectif de « découvrir le jardinage au naturel, comprendre le fonctionnement biologique d’un jardin, apprendre à connaître et à tenir compte de la biodiversité, et acquérir des techniques naturelles et des connaissances naturalistes et écologiques », selon la MCE. Destiné au grand public, sans pré-requis nécessaire, il comprendra six modules, et se déroulera sur six semaines, à partir de mars 2022. Contenus théoriques et contenus pratiques alterneront, avec notamment un exercice de réalisation d’un diagnostic du jardin. 18 vidéos seront aussi à visionner, réalisées avec des experts.

Le Mooc sera hébergé sur la plateforme Tela Formation, issue de l’association spécialisée dans la création de moocs collaboratifs Tela Botanica, qui accompagne aussi la Mce et les autres associations dans la réalisation du projet.

Un financement participatif est actuellement en cours sur la plateforme HelloAsso, avec pour objectif 10 000 euros. La cagnotte servira à « accompagner les dernières phases de travail et de diffusion du Mooc », peut-on lire sur la page internet dédiée. Pour y participer, rendez-vous sur https://www.helloasso.com/associations/maison-de-la-consommation-et-de-l-environnement/collectes/soutenez-le-mooc-jardiner-avec-le-vivant




La compagnie Mycélium et les étudiants du lycée de Suscinio ouvrent les portes de la nuit noire morlaisienne

Quand les arts de la rue font leur part dans les transitions écologiques, que l’obscurité se dissipe sur la trame noire (1) du territoire de Morlaix Communauté, avec : la compagnie Mycélium – théâtre de rue et de chemin, les étudiant.e.s de BTS gestion et Protection de la Nature du lycée de Suscinio, l’Ulamir-CPIE de Morlaix et l’intercommunalité…

Plus personne ne peut l’ignorer : les populations humaines sont confrontées à de cruciaux enjeux écologiques croisés que sont la perte de biodiversité et le changement climatique. Force est de le constater à toutes les échelles, de la plus globale à la plus locale. Face à cela, s’organisent et se mettent en œuvre d’indispensables actions de transitions écologiques au travers de projets de territoires, désormais en concertation avec leurs acteurs socio-économiques. De plus en plus plébiscitée par nombre de citoyen.ne.s, la concertation constitue en effet une méthode d’intelligence collective qui s’éprouve et se peaufine au fil des expérimentations, au plus près du quotidien et des lieux de cohabitation de tous les vivants.

Car il s’agit rien moins que d’opérer à d’indispensables changements de comportements, dans toutes les strates de nos activités pour les rendre beaucoup plus soutenables. Ce n’est pas une mince affaire tant nos habitus façonnent profondément nos cultures… et inversément. Dès lors, quoi de plus réjouissant que de voir des acteurs du spectacle vivant, comme la compagnie Mycélium, s’emparer avec pertinence et créativité de ces sujets fondamentaux pour toutes et tous, en faisant appel aux imaginaires et aux sensibilités.

La compagnie Mycélium, champignon du début d’un autre monde…

Depuis ses débuts, la compagnie de théâtre de rue et de chemin, Mycélium, «née de la rencontre d’un écologue et d’une comédienne dans une lointaine forêt normande », créée pour les espaces publics, des spectacles de théâtre questionnant avec humour et engagement nos liens à nos environnements naturels et urbains. Elle a développé des écritures in situ, en invitant différents artistes à intervenir dans des quartiers de villes ou même des exploitations agricoles en milieu rural. Depuis un an, elle développe des projets de territoire plus structurés, toujours en lien avec les thématiques écologiques et sociétales, pensés de manière globale et enrichissant ses créations de spectacles. Celles-ci se nourrissent d’actions territoriales, en souhaitant en retour que ses créations et leur diffusion contribuent à faire avancer la cause écologique dans les territoires.

« Nos écritures interagissent avec les paysages vivants et mouvants, urbains et ruraux ; nous plongeons dans le réel avec un théâtre absurde, physique et sensible, afin de proposer d’autres imaginaires sur nos rapports aux vivants. Tout en grattant un peu quand même », indiquent Albane Danflous et Gabriel Soulard, les deux comédien.ne.s de la compagnie. « Nous créons et jouons des spectacles mais aussi des balades, des enquêtes sociologiques, des réunions professionnelles ou citoyennes, des interventions en milieu scolaire à la confluence des arts et des sciences ».

Le choix du nom de la compagnie ne doit sans doute rien au hasard, le Mycélium ayant encore beaucoup de choses à apprendre aux communautés humaines quant à son fonctionnement en réseaux collaboratifs, à l’instar des champignons Matsutakes, héros du stimulant livre (2) de la professeure d’anthropologie Anna Lowenhaupt Tsing, «Le champignon de la fin du monde» (éd La Découverte, 2017).

Le territoire de Morlaix Communauté : fabrique de concertation spectaculaire pour le rétablissement de la nuit noire

« L’Ulamir-CPIE de Morlaix et Morlaix Communauté travaillent depuis 3 ans, avec le lycée agricole de Suscinio sur la sensibilisation des acteurs du territoire aux continuités écologiques que sont les trames verte, bleue et plus récemment la trame noire », soulignent Véronique Javoise et Alexandre Bayer, respectivement enseignant.e.s d’éducation socioculturelle et d’aménagement auprès des étudiant.es de BTS gestion et Protection de la Nature du lycée. Dans le cadre de leur formation, ils et elles ont ainsi mené chaque année, des enquêtes auprès des habitant.e.s, entreprises, élu.e.s de l’intercommunalité afin de mieux faire connaître l’importance que représente cet « ensemble de corridors écologiques aquatiques, terrestres et caractérisés par une certaine obscurité et empruntés par les espèces nocturnes » : la trame noire.

«Suite à cela, des restitutions ont eu lieu à destination du grand public et des élu.e.s pour sensibiliser à ces questions. Cette collaboration s’accentue aujourd’hui avec l’accueil d’une compagnie d’arts de la rue pour poursuivre une collaboration fructueuse et créative sur le territoire », poursuivent les enseignant.e.s. « Il s’agit de traiter différemment du thème de la nature en ville, et plus précisément de l’acceptation sociale du rétablissement de continuités noires permettant à la faune et à la flore de reconquérir et de traverser des espaces aménagés et urbanisés par un éclairage réduit de nuit», concluent les enseignant.e.s qui travaillent en équipe interdisciplinaire pour ce projet.

Premier contact entre la compagnie Mycélium et les étudiant.e.s de BTS GPN, à La Manufacture de Morlaix

Et c’est là qu’entre en scène la compagnie Mycélium qui, avec ses trois comédien-nes et sa chargée de projet – Albane Danflous, Gabriel Soulard, Jonathan Aubart et Lucile Malapert – accompagnent les étudiant.e.s de BTS GPN dans cette aventure singulière : réaliser une concertation auprès des habitant.e.s de l’agglomération morlaisienne sur la biodiversité nocturne et la diminution de l’éclairage public, en s’autorisant un pas de côté artistique. Pour ce faire, la compagnie est elle-même accompagnée par Le Fourneau – Brest, Centre national des arts de la rue et des espaces publics. Le projet est soutenu financièrement par la Région et la Direction régionale des affaires Culturelles.

Les chauves-souris de La Manufacture, guest-stars de sciences joyeuses spectaculaires

La compagnie a ouvert le bal nocturne en beauté, début octobre 2021, dans le jardin remarquable de La Manufacture morlaisienne, avec une sortie de résidence de sa « Symphonie des chauves-souris ». Ce spectacle déjà bien avancé dans la création, après plusieurs sorties publiques réussies, parle justement de la peur des vivants non-humains et des modes de communication différents interspécifiques ( https://www.ciemycelium.com/copie-de-créations-éphémères). Il y est question d’échanger des signes avec les chauves-souris à travers un dispositif innovant de détecteur d’ultra-sons permettant de chanter et de faire de la musique avec elle (3).

Et quel plus bel écrin nocturne que ce Jardin remarquable de La Manufacture, entretenu par son « jardinier-artiste », Tiphaine Hameau (4) que la compagnie a bien évidemment rencontré !

A la découverte de la Symphonie des chauve-souris dans le Jardin de La Manufacture de Morlaix – Copyright photo : demi-sel production / CNAREP Le Fourneau Bretagne

Ce dernier y effectue un accompagnement permaculturel des dynamiques des végétaux en les valorisant et surtout en rendant acceptable un certain lâcher-prise de la nature en ville par son esthétisation. «Le côté caché, la part d’ombre que représente le jardin était aussi un bon point de départ pour propager ces conceptions ailleurs en ville », soulignent Albane et Gabriel de la compagnie Mycélium. A ce titre, le jardin est pour cette dernière, le cheval de Troie de la biodiversité dans Morlaix !

L’enjeu est de taille puisque de nombreuses espèces régressent à cause de l’éclairage : les végétaux comme les animaux, des poissons aux chauves-souris. Les étudiant.e.s vont ainsi rencontrer d’ici plusieurs semaines les habitant.e.s et leur proposer un dialogue et des expériences, visant à préparer une planification raisonnée de la réduction de l’éclairage. Selon une enquête qu’ils et elles ont réalisée en 2020, plus de 80% des habitant.e.s enquêtés à Morlaix s’étaient montrés favorables à une réduction de l’éclairage public.

Avec un premier tour de chauffe début janvier : les 4, 5 et 6 janvier, les étudiant.e.s accompagné.e.s par l’équipe de la compagnie Mycélium vont préparer sur le terrain l’événement qui aura lieu du 17 au 19 mars prochain et fera l’objet d’un second article. Affaire à suivre, donc…

(1)Définition de la Trame noire : extrait de l’Office Français de la Biodiversité: «

La pollution lumineuse a de nombreuses conséquences sur la biodiversité. La lumière artificielle nocturne possède en effet un pouvoir d’attraction ou de répulsion sur les animaux vivant la nuit. Ce phénomène impacte les populations et la répartition des espèces : certaines d’entre elles – insectes, oiseaux, jeunes tortues marines, etc. – attirées par les points lumineux, sont inévitablement désorientées vers des pièges écologiques. D’autres qui évitent la lumière – chauves-souris, mammifères terrestres, lucioles et vers luisants, etc. – voient leur habitat se dégrader ou disparaître. L’éclairage artificiel peut ainsi former des zones infranchissables pour certains animaux et fragmenter les habitats naturels. Il apparaît donc indispensable de préserver et restaurer un réseau écologique propice à la vie nocturne : la Trame noire. »

(2) « Le champignon de la fin du monde» , aux éditions La Découverte : « Dans son livre, l’auteure invite à une nouvelle manière de faire de la biologie : les champignons sont une espèce très particulière qui bouscule les fondements des sciences du vivant. Les matsutakes ne sont donc pas un prétexte ou une métaphore, ils sont le support surprenant d’une leçon d’optimisme dans un monde désespérant. »

(3) Pour les mordu.e.s de communications interspécifiques, une plongée dans le jubilatoire livre de la philosophe Vinciane Desprets, « Autobiographie d’un poulpe et autres récits d’anticipation » (éd Actes Sud, 2021) est hautement recommandable.

(4)Retrouvez le portrait-interview que nous avons effectué de Tiphaine Hameau, en décembre 2021 : https://www.eco-bretons.info/rencontre-tiphaine-hameau-en-ce-lent-jardin/

Tout savoir sur la compagnie Mycélium : https://www.ciemycelium.com/




A Laillé (35), on recherche des habitant.e.s en action pour la biodiversité

A Laillé (35), la commune et le réseau Cohérence s’associe pour proposer un projet autour de la préservation de la biodiversité. Une vingtaine d’ « habitant.e.s en action » formeront un groupe qui sera accompagné durant des temps d’animation individuels et collectifs, durant huit mois, pour faire le point sur les actions mises en place et à mettre en œuvre pour favoriser la protection de la biodiversité sur la commune.

Vous habitez Laillé ? La protection de la biodiversité vous préoccupe ? Alors devenez un.e « habitant.e en action » ! Ce dispositif, dont le nom précis est « Laillé en biodiversité – habitant.e en action » est proposé par la commune, avec le réseau Cohérence.

Il s’inscrit dans le cadre du projet plus large « Laillé en biodiversité », programme de mobilisation citoyenne autour des transitions avec la biodiversité comme porte d’entrée, en réponse à l’appel à projet « Mobilisons les bretons pour la transition » lancé par la Région, et avec le financement de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne.

Une dizaine d’habitant.e.s sont d’ores et déjà inscrit.e.s, et sont prêt.e.s à se lancer dans une aventure qui va durer huit mois, et qui « va démarrer en janvier 2022 », précise Solenne Boiziau, chargée de mission Transition Ecologique et Solidaire au sein du Réseau Cohérence, qui accompagnera le groupe. Pour multiplier les points de vue et aller chercher d’autres publics, cinq foyers seront tirés au sort par la mairie de Laillé, auxquels il sera proposé de participer au projet. « L’idée, c’est de constituer un groupe avec des habitant.e.s plus ou moins engagé.e.s sur la question de la biodiversité, de ne pas réunir que les convaincu.e.s », explique Solenne.

Parmi les personnes intéressées, on peut citer Nadège animatrice nature et installée depuis trois ans en auto-entrepreneuse sur la commune. Pour elle, la participation au groupe représente une opportunité de « réfléchir ensemble et mobiliser d’autres habitant.e.s pour avancer ». Henry, quant à lui, vit à Laillé depuis 10 ans et travaille dans le domaine des énergies renouvelables. Déjà engagé avec sa famille dans un « défi eau et énergie », il souhaite « partager avec d’autres lailléen-nes sur les moyens d’aller plus loin que le constat et proposer des actions à mener ensemble : animations nature, sensibilisation… ».

Comment concrètement va se passer l’aventure « Laillé en biodiversité – habitant.e en action » ?

« Il y aura dans un premier temps des diagnostics individuels, afin que chacun identifie ses pratiques en faveur de la biodiversité, grâce à un outil créé par le Réseau Cohérence et qui s’intitule l’Agenda des Transitions, mais qui va être ici adapté à la thématique, avec l’aide d’associations locales comme Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne, et la commune de Laillé », précise Solenne.

Six à huit temps d’animation collectifs seront aussi mis en place, en fonction des envies et des besoins des membres : chantiers participatifs, balades, ateliers au jardin, expressions artistiques… « On sera dans le faire et l’expérimentation, le but est d’explorer la nature dans son environnement proche », poursuit Solenne. Deux autres temps ouverts seront organisés en fin d’année, dont un qui permettra d’évaluer les actions de la commune sur la biodiversité, grâce au « Baromètre des transitions », autre outil développé par Cohérence et là encore adapté au contexte. Le temps suivant devrait permettre l’émergence d’un projet de territoire sur la biodiversité, avec des projets que les habitant.e.s auront envie de porter, comme par exemple une grainothèque, un verger partagé…

Si vous êtes intéressé.e pour participer au groupe d’habitant.e.s en action, il est possible de s’inscrire jusqu’à dimanche 12 décembre, auprès de la mairie ou de Cohérence.

Inscriptions : Mairie de Laillé (contact@laille.fr – 02 99 42 57 10)
Renseignements : Réseau Cohérence (06 78 18 28 79 – contact@reseau-coherence.org)