Lylian Le Goff : « Il faut réduire sa consommation de viande »

3 questions à… Lylian Le Goff 

Pour vous, que signifie le « manger mieux » ?

Mieux manger passe par une révision de la composition des menus. L’équilibre alimentaire doit être totalement modifié, de fait aujourd’hui, on fait beaucoup trop la part belle aux protéines animales qu’aux légumineuses.

Ces dernières représentent un atout pour la santé puisque beaucoup de nutriments protecteurs, dont les fibres, y sont présents. Il n’y a aucun risque de carences, bien au contraire. 

Mais manger bio n’est pas forcément accessible à tous niveau budget ?… 

Acheter moins de viande permet de réaliser de grandes économies, le cout de la viande étant très élevé aujourd’hui. Ces économies faites sur la viande permettent justement d’acheter des produits issus de l’agriculture biologique. 

Et puis, manger moins de viande permet de réduire l’excès d’apport en cholestérol qui peut etre cancérigène. Dernier élément : quand j’incite les gens à manger bio, je veux bien sûr parler du bio local. Quand on sait que 30 % des gaz à effet de serre passent par nos assiettes, ce n’est pas négligeable.  

Pour notre dossier intitulé 

Concernant la qualité des produits bio, il n’y a pas de craintes à avoir. En France, tous les produits labellisés bio sont soumis aux memes titres de contrôle, pas de bio à deux vitesses donc concernant d’éventuelles différences qualitatives. 

 

Le reste de notre enquête sur le manger mieux est à retrouver dans notre numéro d’automne. La liste des points de distribution ici. Vous pouvez aussi contacter Julie pour vous abonner à l’adresse suivante : julie@bretagne-durable.info 

 

Plus web :

L’interview de Stéphane Gouin, maitre de conférences à Agrocampus Rennes qui intervient également dans notre dossier. 

 

 




Lylian Le Goff : « Prendre du plaisir dans son régime alimentaire »

Quel message avez-vous souhaité faire passer dans ce livre de régime qui n’est pas un régime justement ?

Actuellement, on assiste à une sorte d’hystérie collective concernant le poids. L’idée, avec cet ouvrage, était vraiment de se démarquer des méthodes de régime en vogue. Ces techniques, notamment les régimes hyperprotéinés, peuvent provoquer des dégâts importants pour la santé. En plus, ils ne résolvent pas les problèmes de surpoids. On assiste notamment à des effets « yo-yo », néfastes pour le corps. On perd du poids, mais on en reprend avec l’arrêt du régime, qu’il faut alors recommencer…
Dans ce livre, nous avons voulu détailler une manière de manger sain, d’avoir de bonnes habitudes. Nous proposons un bon équilibre alimentaire qu’il est possible de garder à vie, et sans aucune difficulté. Et non sur un temps limité comme le suggère les régimes à la mode. Le secret : une nourriture certes de qualité, mais avant tout saine, diversifiée, en quantité raisonnable. C’est tout cela qui permet de mincir durablement.

Concrètement, en quoi consiste ce « programme bon et naturel pour mincir durablement » que vous préconisez ?

A l’opposé des régimes, ce programme est basé sur des apports alimentaires de qualité, ainsi que sur la notion de plaisir. Il s’agit de manger davantage de végétaux, riches en fibres. Il est également nécessaire de privilégier les aliments issus de l’agriculture biologique, plus riches en nutriments et plus rassasiants que les produits raffinés et autres plats préparés. Il faut également apprendre à avoir de bonnes habitudes alimentaires : bien mâcher, limiter les quantités et manger davantage de produits crus. Bien mâcher permet par exemple de se rassasier plus rapidement et facilite la digestion. Le programme proposé ici n’est absolument pas punitif, triste et contraignant, et n’exclut pas la personne qui le suit de la tablée. Cela est nécessaire pour un changement durable de comportement alimentaire. Il faut se faire plaisir, il y a assez d’autres contraintes dans la vie !

Vous insistez beaucoup sur la nécessité de manger bio dans votre ouvrage. Le bio ferait-il donc maigrir ?

Ce n’est pas le bio en tant que tel qui fait maigrir durablement. Tout dépend de ce que nous mangeons en bio ! Si ce sont des chips ou d’autres produits du même type, cela ne changera pas grand chose. Mais il s’avère que les aliments bio contiennent plus de nutriments que les produits conventionnels équivalents. A poids égal, on est donc rassasié plus rapidement. On mange donc des quantités moindres. Les légumes bio contiennent plus de fibres, qui régulent également l’appétit. Ils sont aussi plus riches en vitamines, anti-oxydants et acides aminés bons pour la santé. Et plus riches en goût, ce qui n’est pas négligeable ! De bonnes raisons pour s’y mettre cet été !

 

Si ceci n’est pas… un régime ! C’est quoi alors ?

Ceci n’est pas… un régime, de Lylian Le Goff et Laurence Salomon, publié aux éditions Marabout, est un véritable guide du « manger mieux ». Il propose un programme nutritionnel destiné à ceux qui veulent perdre du poids, et ne pas le regagner tout de suite. Informations nutritionnelles, conseils pour faire ses courses, plan d’une journée type, réflexion sur les causes du surpoids… Les rubriques sont diverses et instructives. A noter également la présence de nombreuses recettes suivant les saisons, d’astuces « bien-être » et de conseils sportifs, qui agrémentent la lecture. Très dense, avec de nombreuses informations (parfois peut-être trop ?), ce guide au format pratique permet néanmoins une lecture aisée grâce à une présentation soignée et aérée, qui plaira particulièrement aux filles !

 

 

Plus d’infos

www.marabout.com




« Plus de bio, de plaisir, pour être en bonne santé »

Contrairement à d’autres, Lylian Le Goff affirme que manger bio est « bon pour la santé et permet de retrouver le goût des aliments ! » En effet, plusieurs études citées par l’auteur de « manger bio c’est pas du luxe », tendent à montrer qu’il y a davantage de nutriments dans les produits issus de l’agriculture biologique. « Il y a par exemple dans les légumes biologiques plus d’antioxydants, et plus de fibres. Tout ceci est vraiment positif pour notre alimentation ! », explique ce chantre de l’agriculture biologique. Et d’ajouter : « on peut dire aussi que le mode de production biologique permet la conservation du goût des aliments. Cela donne au consommateur plus de plaisir à manger. Tout cela a des effets positifs indéniables sur notre santé! ».

Equilibre alimentaire et budgétaire

Mais manger bio ou tout au moins sainement, cela a un coût. Un coût qui s’explique selon le nutritionniste breton, par les « disparités dans les aides octroyées aux agriculteurs qui produisent selon le modèle conventionnel. A contrario, d’autres se sont lancés dans des modes d’agriculture qualifiés d’« alternatifs », de « bio » ou même « durables », poursuit-il. Le modèle productiviste, traditionnel, apparaît selon lui comme étant celui qui est jugé le plus performant. « C’est donc celui qui reçoit le plus d’aides pour son fonctionnement, à la différence des agricultures dites alternatives, qui ont donc un coût plus élevé pour le producteur et par conséquent le consommateur », assure Lylian Le Goff, qui ajoute également que « les contrôles inhérents à ce type d’agriculture sont à la charge du producteur, ce qui est un vrai scandale ! ».
Retrouver un bon équilibre alimentaire et budgétaire, est également à la portée de chacun, car selon le médecin breton, « dès le départ, nous mangeons de façon déséquilibrée. Car pour consommer des protéines, nous privilégions celles qui proviennent des produits animaux, 6 fois plus coûteuses à produire que les protéines végétales », comme par exemple la viande. Car, reprend-t-il, « nous avons oublié que les protéines étaient également présentes dans certains végétaux ! » Résultat : nous dépensons plus ! Pour préserver notre équilibre alimentaire et budgétaire, il convient alors de manger varié, en prenant le temps de cuisiner nos aliments, en consommant moins de protéines animales. Un autre modèle alimentaire semble bel et bien possible…




La recette. Tian aux légumes de saison

Ingrédients

– Des légumes de saison (ici, butternut, potimarron, courgette, navet; rutabaga). Comptez environ 600 grammes de légumes épluchés pour 4.

– une gousse d’ail

– Romarin, thym

– Huile d’olive

– fromage

 

 

Préparation

– Préchauffer le four à 180 degrés

– Laver tous les légumes, les couper en fines rondelles

– Eplucher et écraser une gousse d’ail (obtenir 1cc de pulpe pour un plat)

– Huiler un plat à gratin, faire passer la gousse d’ail sur tout le plat

– Effeuiller une branche de romarin, du thym, et répartir dans le plat

– Ranger les tranches de légumes bien serrées, en alternant, de manière à obtenir un plat harmonieux et plein de couleurs

– Saler, poivrer et verser en filet de l’huile d’olivie (environ 4 cuillères à soupe)

– Parsemer de fromage (emmental rapé, parmesan, tomme de chèvre ou brebis en copeaux, fromage frais aux herbes…)

– Enfourner pour 1/2 heure

 




Ti Miam, ou une restauration rapide différente et solidaire

Après les Jardins de Brocéliande (lieu d’éducation à l’environnement et à la biodiversité) un restaurant d’application, un restaurant d’entreprise, et une activité « entretien des espaces verts », l’APH du Pommeret a lancé fin novembre à Rennes une nouvelle activité, dans le domaine de la restauration rapide. Baptisé « Ti Miam », le lieu se trouve rue Vasselot, en plein centre ville. « Nous nous sommes aperçus que le secteur de la restauration rapide est un domaine de la restauration qui pouvait convenir aux personnes handicapées, de par les contrats à temps partiels et la flexibilité des horaires, qui permet à certains d’être moins fatigués », explique Gérard Breillot, le directeur de l’APH et gérant de Ti Miam. Ce sont ainsi trois travailleurs handicapés qui y oeuvrent, sous la houlette d’un encadrant et d’un responsable. « L’objectif est de créer une véritable plateforme d’apprentissage et d’activité professionnelle pour les personnes en situation de handicap », souligne le gérant.

 
Des produits avant tout locaux et de saison

 

Concernant la nourriture, le restaurant propose une restauration rapide à base de produits frais, naturels, et issus de circuits courts, issus du commerce équitable, le tout fait maison. « Nous utilisons 20 à 25% de produits bio », souligne Gérard Breillot. Thé breton aux algues, sarrasin, courges…sont autant de denrées travaillées et proposées au public, à des prix se voulant « accessibles ». Ti Miam veille également à utiliser des produits d’entretien respectueux de l’environnement, utiliser des matériaux recyclés et/ou durable pour le mobilier et les fournitures, et à faire participer les clients au tri sélectif. Seule ombre au tableau : le prix très élevé d’un local à Rennes. « De fait, Ti Miam n’est pas accessible aux personnes en fauteuils. On a été obligés de faire un choix », regrette le gérant.

Une autre particularité du lieu, hormis son concept original, est son statut juridique. Ti Miam est en fait une société à responsabilité limitée, donc l’associé unique est l’APH, structure associative. « La gestion du restaurant est bénévole », commente Gérard Breillot. « Pour nous, c’est une autre façon de faire de l’économie. Et un véritable pari ! », conclut-il.

 
Plus d’infos

http://www.jardinsdebroceliande.fr/aph-esat-le-pommeret.php




Rennes : les premiers restaurants « AB » de France

« Les recettes ont été inspirées par ma grand-mère, Soazig Kersauson, fermière du Léon et nos grands-mères françaises en général. Elles sont revisitées par de grands chefs et signent notre engagement qualitatif », souligne le fondateur. Une démarche globale puisque les deux bâtiments ont été conçus selon les principes de l’éco-construction (basse consommation, matériaux écologiques..).