L’Atelier paysan essaime en Bretagne

Vous présenter à la fois les raisons d’être, organisation et quelques-unes des actions foisonnantes de l’Atelier paysan, à différents endroits du pays, en particulier dans notre région, ne peut pas se faire en quelques paragraphes. Car il ne s’agit rien moins que de reconquérir « l’autonomie des communautés paysannes et alimentaires grâce à l’entraide directe en milieu rural », à travers l’autoconstruction en mode low-tech et toujours collectif. Aussi y consacrons-nous un sujet plus long que nos formats habituels avec, outre une présentation de l’Atelier paysan, principalement issue de son site internet, un petit reportage dans une ferme maraîchère de Trémel (22) membre de l’un des groupes locaux des essaims récemment constitués en Bretagne, qui s’y réunissait. Et avec des interview audios de quelques participant.es à cette réunion ainsi qu’une interview écrite de l’un des coordonnateurs de l’essaim, David Billamboz, de l’Atelier Tro-heol, une coopérative d’ingénierie artisanale. A butiner sans modération !

L’Atelier paysan, une initiative d’autonomisation technique et politique

Accompagner partout en France les agriculteurs et agricultrices dans la conception et la fabrication de machines et de bâtiments adaptés à une agroécologie paysanne : « En remobilisant les producteurs et productrices sur les choix autour de l’outil de travail des fermes, nous retrouvons collectivement une autonomie technique. En analysant les ingrédients du verrouillage de l’agriculture industrialisée dans laquelle nous enferment les politiques publiques et les intérêts particuliers, nous nous donnons les moyens de transformer nos campagnes et notre alimentation. »

Tel est l’objectif général de l’Atelier paysan une initiative d’autonomisation technique et politique née au tournant des années 2010. Structuré d’abord sous forme associative (ADABio autoconstruction, 2011-2013) puis sous forme coopérative de 2014 à 2024, il se décline désormais en trois entités distinctes, dotées chacune de leurs instances dirigeantes, aux finalités et modes d’action complémentaires :

  • La SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) porte le cœur commercial des activités, notamment la formation des paysan-nes et des porteurs et porteuses de projet agricole, ou encore l’achat-revente de métal via sa filiale KAP (Kits de l’Atelier Paysan). Elle appartient à ses sociétaires, personnes morales ou physiques ayant souhaité détenir des parts de cet outil de production.
  • Communs Paysans est une association loi 1901 destinée depuis 2024 à gérer les communs de l’Atelier Paysan, en veillant aux règles indispensables à leur promotion et à leur préservation (notamment en évitant toute appropriation commerciale) ; elle contribue également à organiser les activités bénévoles du groupe l’Atelier Paysan en vue de la diffusion nationale de son projet technique et politique.
  • « Soudons, fermes ! » est le réseau des essaims de l’Atelier Paysan, issus de la dynamique d’essaimage initiée en 2023 par la SCIC pour porter à l’échelle de leur territoire tout ou partie du projet de l’Atelier Paysan. Autonomes dans la mise en œuvre de leurs activités, les structures adhérentes à cette association de personnes morales bénéficient de la force du réseau tout en contribuant à sa consolidation.

Ici et là, en France, des essaims naissent déjà d’initiatives locales

La coopérative a ainsi décidé de franchir un pas de plus dans la réappropriation des savoirs-faire en accompagnant la formation « d’essaims », c’est à dire de relais d’autonomie à des échelles adaptées aux territoires. Aujourd’hui, une vingtaine d’essaims sont fédérés au sein de l’association Soudons Fermes.

Les missions de ces relais locaux sont à définir par celles et ceux qui les font vivre. Pour exemple : exprimer les besoins du coin en outils sur un itinéraire technique particulier, contribuer à mettre en place une démarche de R&D, proposer (ou organiser) des formations, être force de proposition pour mettre en valeur les savoirs-faire paysans, s’investir dans le projet politique, ou tout simplement s’informer et contribuer à la vie de la coopérative.

Des essaims dans le Grand Ouest, dont la Bretagne

Ainsi, l’Atelier Paysan déploie ses activités depuis plusieurs années, avec des essaims dans les régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire, à travers son antenne Grand Ouest, située à Saint-Nolff, à cheval entre le Morbihan et la Loire-Atlantique.

Toujours en Bretagne, un essaim s’est constitué autour de la Vilaine Fabrique, un atelier d’artisanat durable (ou low-tech), basé dans le pays rennais, qui œuvre à l’autonomie de son territoire : «  On y travail le bois, le métal, la couture, l’électronique, la plomberie… Par la mutualisation d’outils et de savoir-faire, des formations et sessions d’auto-construction, des temps de réflexion sur notre avenir technique, nous participons à redessiner notre avenir. Mais aussi on imagine d’autre manières de vivre et travailler, on questionne la place de la technique en collectif ! ».

Entre le Finistère Nord et l’ouest des Côtes d’Armor, un essaim a récemment vu le jour, impulsé et coordonné par l’Atelier Tro-heol, une coopérative d’ingénierie artisanale, en partenariat avec le MRJC 22, le GAB29, Les CIVAM29, le CEDAPA et l’UDSEA du Finistère (Confédération paysanne). Avec une première rencontre fructueuse le 9 mars dernier à Commana, où près de 100 personnes se sont mobilisées, accueillies par le collectif La Friche, dans son lieu qui met en lien trois dimensions : l’agricole, le social et l’artistique, soutenu par le Tag29, propulseur d’entrepreneuriat collectif du Finistère dans le champ de l’ESS.

Comme pour la plupart des premières rencontres constitutives d’un essaim de l’Atelier paysan, celle-ci a permis aux participant.es de discuter de leurs projets et envies (autoconstruction, développement d’outils, de formations, partage sur le projet politique, entraide entre pairs, repérage des outils présents sur les fermes…), puis de se fixer quelques objectifs et échéances pour concrétiser l’action locale en termes de structuration, de mobilisation partenariale et de calendrier d’activités. Des groupes thématiques émergent également.

Chaque essaim est dynamique, avec des spécificités de territoire et beaucoup d’envies. L’essaim 29/22 s’est structuré en six groupes locaux répartis sur les deux départements.

Lancement du groupe local du Trégor

S’inscrivant dans la dynamique du 9 mars à Commana, une rencontre de lancement du groupe Trégor était organisée mardi 8 avril dernier, dans la ferme maraîchère bio en vente directe de Tyguidou, chez Clémence Gourtay et Thibault Androuin, à Trémel (22).

Reportage – En cette journée printanière placée sous un très beau soleil trégorrois, une douzaine de personnes sont attablées en extérieur, autour de Clémence et Thibault, installé.es ici depuis deux ans, et au parcours atypique  : « passionné.es de nature et sensibles à l’environnement, avant de devenir maraîchers, nous étions tous deux chercheurs en biologie marine : les poissons pour Clémence et les petites bêtes du fond de la mer pour Thibault » !

Un tour de présentation permet de se situer rapidement les unes les autres :

– Les trois animateurices du groupe, David Billamboz de l’Atelier Tro-heol, Madeline Gicquel du MRJC22, Géraldine Gabillet, de l’ULAMIR-CPIE du Pays de Morlaix, qui porte avec d’autres partenaires locaux un projet de Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA).

– Mathieu Cirou de la ressourcerie Le Repair à Pleyber-Christ (29), qui souligne l’intérêt de la démarche à faire avec des matériaux de réemploi et des outils en open source ; Cyril, pépiniériste fruitier en mention Nature & Progrès à Plougonver ; Adrien, porteur de projet en grande culture AB et conservation des sols ; Jérôme, porteur de projet d’un atelier poules pondeuses et four à pain ; Laetitia, maraîchère en recherche d’autonomie avec un projet en traction animale chevaux ; Juliane, maraîchère à Locquémeau ; Aurélien, maraîcher AB à Guerlesquin et Laurent Aubertin, formateur à Nerzh Nevez, association basée à Plomeur-Bodou qui propose des formations d’auto-construction, notamment à l’Ecocentre du Trégor. Ce dernier présente ainsi Laurent sur son réseau social : « véritable fondu d’énergie durable et de système D, il propose depuis plusieurs années des stages autour du travail du métal pour construire différents objets. Issus pour la plupart de vieilles bouteilles de gaz, ces butaphones, rockets stoves ou encore barbecues sont de réels bijoux d’ingéniosité tout en permettant de gagner en autonomie. Des règles de sécurité à l’utilisation de l’objet fini en passant par toutes les étapes de fabrication, Laurent accompagne avec pédagogie et bienveillance les stagiaires toujours enchantés par ces expériences enrichissantes ! ».

Recherche d’autonomie mais aussi de liens afin de sortir de l’isolement et de s’intégrer dans un réseau local, faire des choses ensemble, fabriquer des outils adaptés aux pratiques, monter en compétences… tels sont quelques-uns des motifs entendus et qui reviennent à plusieurs reprises durant cette matinée, principalement consacrée à la présentation de la structuration et du fonctionnement de l’essaim, ainsi qu’au rôle des groupes locaux. L’objectif étant de rassembler un large réseau d’acteurs : paysan·nes, structures locales, recycleries, fablabs et ateliers partagés, monnaies locales, groupe SSA, Agences locales de l’énergie et du climat, CUMA, financeurs, centres de formation, syndicats, artisan·es, collectivités… autour de l’autonomie technique des paysan·nes de notre territoire. 

Ecoutez le reportage audio :

Après un casse-croûte collectif et la confection de galettes par Laurent et Jérôme (sur la photo), avec l’une des fameuses galettières à bois de Laurent, l’après-midi est plus axée sur un moment de bricolage entre paysan·nes.

Et cela tombe bien puisque Clémence et Thibault ont notamment besoin d’un coup de main collectif pour déplacer leur serre mobile que tout le monde découvre en se retroussant les manches. Le couple présente également son projet de chambre chaude et froide sur lequel David revient dans l’interview ci-dessous.

Séchoir hybride, solaire, auto-constructible et open-source, chambre chaude et froide… les projets de manquent pas ! Interview de David Billamboz, de l’Atelier Tro-heol (atelier-troheol.bzh), coopérative d’ingénierie artisanale.

Peux-tu nous parler de votre projet de séchoir hybride, solaire, auto-constructible et open-source ?

Depuis plus de 6 mois, avec Mewen MICHEL au sein de la coopérative, nous préparons ce projet d’un séchoir paysan destiné à sécher des aliments issus des productions paysannes. C’est un projet assez ambitieux que l’on porte avec plusieurs partenaires : l’INTI (association de solidarité internationale basée à Nantes, qui fait la promotion des énergies renouvelables en diffusant la cuisson écologique), l’Atelier Paysan, le GAB et le réseau de recycleries du Finistère. 

Nous avons un dossier INNO EXPÉ Sobriété (une aide de la Région visant à soutenir les produits et services innovants appliqués aux filières stratégiques de la Bretagne pour favoriser la sobriété et la résilience du territoire) en cours, pour obtenir une subvention ainsi qu’un dossier régional auprès des Cigales permettant le financement de l’expérimentation du séchoir hybride alimenté en solaire. Nous devrions avoir la réponse du comité incessamment sous peu. La phase expérimentale solaire démarrera cet été sur 4 fermes du réseau. Le premier prototype devrait émerger d’ici fin mai.

Ce séchoir sera auto-constructible lors de formation collective, par le biais de kits à assembler ou par des plans open-source. Les premiers séchoirs hybrides auto-construits sont prévus à partir de la fin d’année. Nous essayons d’en faire un projet de territoire en impliquant le maximum de structures, artisan.nes, paysan.nes et expert.es techniques.

Vous avez également un projet de chambre chaude et froide

Nous travaillons en effet avec le GAB 29 depuis plusieurs mois à l’émergence d’un nouvel outil paysan auto-constructible : la chambre chaude/froide. C’est un projet « cas d’école » pour l’Atelier Tro-Heol : il existe des ressources techniques pour fabriquer des chambres chaudes & froides, il y a une demande forte sur le territoire, le GAB confirme le besoin à travers son réseau d’adhérent.es.

Pour illustrer ce que permet un groupe local, lors du lancement du groupe du Finistère Sud, nous avons visité la ferme des B.A-BA à Bannalec avec des paysan.nes, Cigales (de Concarneau) et Dafarnaum (recyclerie de matériaux de Pont-Aven). Alexandre des B.A-BA nous a présenté.es sa chambre chaude/froide et Dafarnaum nous a informé.es qu’une grande quantité de panneaux sandwich, de portes frigo étaient actuellement disponibles.

Nous avons donc pu faire le lien avec la ferme de Tyguidou à Trémel qui est en train de fabriquer la sienne : en approvisionnement de matériaux locaux en réemploi, avec une solution technique adaptée et en mettant en lien avec un expert technique local (dans ce cas un frigoriste). Tout ceci s’est passé en 48h.
L’idée serait donc de faire des fiches techniques à destination du réseau pour faciliter la mise en oeuvre de projets similaires dans le maximum de fermes.

Enfin, dans le cadre du projet séchoir et de chambre chaude/froide, l’Atelier Tro-Heol travaille avec le GAB sur le programme Fabacéé pour la structuration d’un groupe de travail constitué d’une quinzaine de paysan.nes du Finistère autour de la réduction des consommations d’énergie sur les fermes. »




Sécurité Sociale de l’alimentation : le pouvoir d’agir des citoyen.ne.s pour reprendre l’alimentation en main

Les projets de « Sécurité Sociale de l’Alimentation » germent un peu partout dans le pays. Sur un modèle similaire à celui de la Sécurité Sociale pour la santé, l’objectif est de permettre aux citoyen.ne.s, via des caisses locales, d’accéder à une nourriture saine et durable, et de lutter ainsi contre la précarité alimentaire, tout en sortant des systèmes d’aides actuels qui sont saturés et parfois source de stigmatisation. En Bretagne, des réflexions et des expérimentations sont en cours, de Rennes à Brest, en passant par Saint-Brieuc. Exemples à Morlaix et Lorient, avec deux projets récents.

A Morlaix, expérimentation avec les entreprises employeuses volontaires du territoire

Le groupe de travail morlaisien a été créé dans le cadre de la communauté d’action, démarche collective mise en place par le Résam, la Fonda, le Pôle ESS du Pays de Morlaix et l’Ulamir-Cpie, pour réfléchir aux coopérations sur le territoire en matière de transition écologique. Depuis un an, une douzaine de personnes se réunissent régulièrement, intéressées par le projet de création de caisse locale de SSA. « Les premiers temps ont été consacrés au partage de visions, à l’interconnaissance, à l’échange d’information », expliquent Nicolas Makeiew, salarié du Buzuk, la monnaie locale du Pays de Morlaix, et Géraldine Gabillet, animatrice à l’Ulamir-CPIE, deux structures qui participent à la réflexion. « On a commencé ensuite à explorer, à échanger avec les autres expérimentations ayant lieu sur le territoire national, comme par exemple à Clermont-Ferrand. On a aussi eu l’occasion d’organiser une conférence gesticulée, de diffuser le film « La part des autres »… ». Tout ceci afin de savoir quelle direction prendre  «  on a commencé à envisager les différents scénarios possibles », complètent Nicolas et Géraldine.

Depuis cet été, les objectifs ont été précisés : durabilité, démocratie, et lutte contre la précarité alimentaire. Quel est le public ciblé ? Qu’est ce qui va alimenter la caisse ? Ces questions ont aussi été abordées. L’orientation a été choisie : expérimenter le modèle avec des entreprises employeuses, comme sur le modèle des cotisations pour la sécurité sociale qui sont présentes sur les fiches de paie, afin de « repenser notre rapport à la solidarité », ajoutent les deux membres du collectif. Il y aura également un système de « caisse ouverte » pour les citoyen.ne.s participant.e.s.

Le lancement de l’expérimentation morlaisienne est espéré en janvier 2026. En attendant, le collectif participera à une étude d’opportunité menée avec le Tag29, et travaille avec des étudiant.e.s de la Cress/Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire sur la précarité alimentaire. Prochaines étapes : « l’élaboration du modèle de la caisse, (sur les volets citoyens et entreprises). C’est là qu’on va définir le public cible, le montant de l’allocation mensuelle, les différents niveaux de cotisations recherchés chez les futurs volontaires. C’est là aussi que nous réfléchirons aux différentes modalités pour inclure les salarié.es des structures intéressées (via un accord d’entreprise ou autre) », explique Nicolas. Une enquête auprès des habitant.es du territoire sera aussi lancée, pour sonder leurs attentes sur le sujet.

A Lorient, la réflexion sur un temps long

Tout a démarré en 2023, dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial (PAT) du Pays de Lorient. « Optim’ism, entreprise solidaire basée à Riantec,qui fait entre autre du maraichage bio, a été missionnée pour travailler sur la concertation territoriale sur la précarité alimentaire. Suite à plusieurs rendez-vous avec des partenaires, dont Cohérence, un diagnostic a émergé, et une cartographie a été créée, mettant en évidence quels étaient les manques à combler sur le sujet », retrace Sophie Bacrot, chargée de mission démocratie alimentaire chez Cohérence. Quatre grands groupes de travail ont alors émergé : précarité alimentaire, cuisine/transformation, approvisionnement logistique et alimentaire, et citoyenneté alimentaire. Dans celui-ci, deux sous-groupes ont émergé : les jardins partagés, et la sécurité sociale de l’alimentation. « Le projet de monter une caisse locale de l’alimentation est venu du groupe en juillet 2024 », explique Sophie. « En avril 2024, on avait pour projet de créer de la connaissance de cause, d’encapaciter le groupe pour qu’il soit force de proposition sur le territoire.  Pendant 15 jours, on a organisé plusieurs événements, et une grande réunion collective, à laquelle étaient présentes 90 personnes », rappelle Sophie. Un groupe d’une cinquantaine de personnes est né, avec un noyau dur d’une trentaine de participant.e.s. Sören et Salomé en font partie. « On a d’abord défini quelle organisation nous voulions, à quelle fréquence auraient lieu les rencontres… », précise Sören. « On est en train de se former », ajoute Salomé, « On a presque terminé le « parcours d’apprentissage en commun ». Celui-ci comprend différentes étapes, sur 11 rendez-vous, et doit se terminer début 2025 avec des visites chez des producteurs. Un temps qui peut sembler long mais qui est nécessaire, selon Sophie. « C’est la particularité de notre projet. On est vraiment dans une démarche démocratique, la participation citoyenne en est le cœur. Cela permet d’avoir un socle commun ». Et de poser les bases de la caisse locale de l’alimentation du territoire : à qui elle va s’adresser ? Qui vont être les producteurs concernés ? Comment intégrer les bénéficiaires à la gouvernance ? Quels sont les partenaires ?

Lecture du livre « Encore des patates » (voir plus bas), atelier sur l’étude du système alimentaire actuel, rencontre avec une nutritionniste, intervention du réseau Civam et de la chercheuse Bénédicte Bonzi… ont été au menu des rencontres du groupe. « On a aussi pu utiliser des outils d’animation tels que le jeu de la ficelle, ou la fresque de la précarité alimentaire créée par l’association Aux Goûts du Jour », détaille Oscar, volontaire en service civique chez Cohérence, qui participe au projet.

Continuer sur le même rythme, laisser les réponses émerger, voir s’il faut s’inspirer des autres expérimentations…. font partie des enjeux à venir pour l’année prochaine. « On veut aussi éviter la récupération politique », ajoute Sören, en prévision des élections municipales 2026. Quoiqu’il en soit, ce que les représentant.e.s du groupe Lorientais retiennent de cette expérimentation de création d’une caisse locale de l’alimentation, c’est avant tout « le pouvoir d’agir des citoyen.ne.s ».


La Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA), Kezaco ?

Au niveau national, le Collectif pour une SSA a été créé en 2019, initié par ISF-Agrista. Il regroupe de nombreuses structures telles que le réseau Civam, la Confédération Paysanne, l’Atelier Paysan, le Collectif Démocratie Alimentaire… et de nombreuses associations locales qui expérimentent des projets sur les territoires. « Le collectif travaille à l’intégration de l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale, tel qu’il a été initié en 1946 : universalité de l’accès, conventionnement des professionnels réalisé par des caisses gérées démocratiquement, financement par la création d’une cotisation sociale à taux unique sur la production réelle de valeur ajoutée. », peut-on lire sur le site internet du collectif.

Mais comment cela fonctionne ? « Concrètement et sur le modèle du système de santé, une carte vitale de l’alimentation donne accès à des produits conventionnés pour un montant de 150€/mois et par personne. Le conventionnement repose principalement sur des caisses primaires gérées démocratiquement au niveau local, et articulées avec une instance nationale composée de membres représentants de ces caisses. ».

Plus d’infos sur le site https://securite-sociale-alimentation.org/

« Grâce au dessin de Claire Robert, le collectif SSA a élaboré un outil pédagogique pour découvrir le projet de sécurité sociale de l’alimentation : une bande dessinée ! Humoristique et agréable, cette bande dessiné est également enrichies d’annexes qui apportent de nombreux éléments sur les enjeux agricoles et alimentaires, le fonctionnement du régime général de sécurité sociale entre 1946 et 1967 et les bases sur lesquelles s’ancrent la réflexion du projet de sécurité sociale de l’alimentation.

Cette bande dessinée est un moyen de vous faire partager nos constats d’indignation et d’espoir…  et de vous inviter à partager les vôtres, à se rassembler, et peut être demain, reprendre tous ensemble le pouvoir de décider de notre alimentation ! »

Nombre de pages : 72 – Prix pour 5 BD : 10€ + 8 € frais port

Pour découvrir son premier chapitre : https://securite-sociale-alimentation.org/wp-content/uploads/2021/10/BD-SSA-BasseDef-1chapitre.pdf

Pour la commander : https://www.civam.org/ressources/reseau-civam/type-de-document/magazine-presse/bande-dessinee-encore-des-patates-pour-une-securite-sociale-de-lalimentation/




A Morlaix, des frites bio, locales, et à vélo !

« On perd pas l’nord », c’est le nom de la friterie itinérante à vélo qu’on verra bientôt sillonner les routes de Morlaix et ses environ proches. Au guidon : Clément De Larochelambert et Léa Lateur, deux ch’tis qui veulent faire (re)découvrir les frites, la fricadelle, la flammiche…à base de produits locaux et bios. Réduction des déchets, réutilisation de matériaux, mobilité douce, inclusion du public…sont aussi au menu.

Des frites, des frites, des frites ! Et surtout des bonnes. C’est parce qu’ils voulaient retrouver le goût de leurs chères frites du Nord que Léa et Clément, deux ch’tis habitant désormais dans le Finistère Nord se sont lancés dans un projet original : la création d’une friterie itinérante, à vélo. « Tout est parti d’une blague » rembobine Clément. « On s’est dit que puisque les frites nous manquaient, on n’avait qu’à créer notre propre friterie ! Mais avec nos valeurs : ouverte au plus grand nombre, éthique, bio, locale ». Un projet qui s’inscrit aussi en parallèle à celui-ci de tiers-lieu, porté par le collectif Joyeux Chahuts, auquel Clément et Léa appartiennent.

Baptisée « On perd pas l’ Nord », la friterie du duo sillonnera le territoire de Morlaix et des communes proches. Il y aura quatre point de vente : deux le midi, et deux le soir, à Morlaix, Plouezoc’ch et Plougasnou. « Pas trop loin, car on sera à vélo ! », rappelle Clément. On pourra aussi retrouver la friterie sur des événements locaux, une fois par mois dans l’idéal.

Côté menu, les deux nordistes vont proposer des frites, avec des pommes de terre de variété Maiwenn, en bio, issue de la production locale de la ferme « Savez-vous planter des choux », de Saint-Pol-de-Léon. Elles seront cuites grâce à de la graisse végétale, et non à partir de graisse de bœuf, comme c’est le cas traditionnellement. On trouvera également, outre des soupes et salades bios, des plats du Nord telles que la flammiche au maroilles ou encore la fameuse fricadelle en version végétarienne. « Pour celle-là, on va travailler avec la boulangerie des Cent Marches à Morlaix, qui va nous fournir du pain invendu », précise Clément. Limiter les déchets est aussi l’un des objectif de la friterie : on pourra venir avec son propre saladier, et bénéficier d’une remise de 5% sur le tarif. Les équipements utilisés dans la friterie seront également de seconde main. Le duo n’oublie pas non plus la sensibilisation du public. « On va essayer de se poser dans des endroits où il pourrait y avoir aussi des animations, par exemple près de la bibliothèque du quartier de la Boissière. On peut imaginer des ateliers autour de la réduction des déchets, avec d’autres acteurs ».

Et pour la circulation de la friterie ? Léa et Clément utiliseront leurs guiboles et leurs vélo. Une carriole sera accrochée derrière, réalisée suivant un modèle de châssis développé par l’association ligérienne Véloma. La structure sera fabriquée à base de matériaux de récupération ( bois, inox…), en compagnie de la recycleie Le Repair, basée à Pleyber-Christ. « Et on travaille aussi à la conception avec Roold, atelier basé à Saint-Thégonnec, qui récupère des vélos hors d’usage et réutilise les cadres pour en construire de nouveaux », développe Clément.

Avant de se lancer sur les routes du secteur de Morlaix avec leurs frites et autres fricadelles, Clément et Léa ont lancé un financement participatif sur le site breton Kengo. Objectif : collecter des fonds pour le démarrage de leur activité, prévue pour décembre : achat et montage du châssis de la carriole, achat des matériaux pour la fabrication, aménagement de l’espace….

Pour apporter sa pierre (ou sa patate) à l’édifice (ou à la friterie), c’est par ici : https://kengo.bzh/projet/4762/on-perd-pas-lnord




Le Festival Alimenterre met au menu le thème de la souveraineté alimentaire

C’est reparti pour le festival Alimenterre ! Depuis le 15 octobre et jusqu’au 30 novembre, l’édition 2023 propose plus de 70 rendez-vous et s’articule autour d’une programmation de 9 films, faisant la part belle aux thématiques liées à l’alimentation durable.

 

Chaque année, le Festival Alimenterre revient en France et dans d’autres pays. Pour cette édition 2021, qui se déroule du 15 octobre au 30 novembre, les objectifs de l’événement restent les mêmes : « amener les citoyens à s’informer et comprendre les enjeux agricoles et alimentaires en France et dans le monde, afin qu’ils participent à la co-construction de systèmes alimentaires durables et solidaires et au droit à l’alimentation », et ce via notamment la projection de neuf films documentaires.

Cette année encore, de nombreuses thématiques, qui feront le lien entre ici et ailleurs seront abordées : « En prenant conscience de l’interdépendance et la similitude des enjeux agricoles et alimentaires dans le monde, les citoyens peuvent agir pour une alimentation durable et solidaire et contribuer au droit à l’alimentation ici et ailleurs », peut-on lire sur la page du festival en Bretagne.

Au menu du Festival Alimenterre, plus de 70 évènements dans une trentaine de communes bretonnes, de Brest à Rennes, en passant par Broons (22), Lcominé (56), ou encore Nantes (44). On pourra retrouver des projections-débats, des marchés alimentaires et solidaires, des expositions, des visites de fermes..

 

La sélection des films pour 2023 :

 




« La Pepille », une pépinière collective et citoyenne qui fait son nid, dans les Côtes-d’Armor

« Ca nous a donné envie de mettre les mains dans la terre, sur notre territoire », rembobine Claire.

 

Pour en savoir plus :

https://www.vigiliantes.fr/




La recette. Clafoutis soufflé aux cerises

Ce week-end, nous vous proposons une recette de clafoutis soufflé aux cerises, à faire avec la récolte du jardin.

 

Ingrédients:

600 gr de cerises
120 gr de purée d’amandes blanches
10 cl d’eau
100 gr de sucre de canne complet
50 gr de farine de riz
4 œufs

Préparation:

Selon le goût et la variété des cerises du jardin, vous remplacerez le sucre de cannes complet par du sucre de canne blond. Dans tous les cas, évitez le sucre rapadura qui donnerait un parfum trop puissant.

-Préchauffez le four à thermostat 7.
-Délayez la purée d’amandes blanches en lui ajoutant progressivement de l’eau.
-Mélangez avec le sucre de canne complet et incorporez la farine de riz et les jaunes d’œufs.
-montez les blancs d’œufs en neige et ajoutez-les délicatement à la pâte.
-Étalez les cerises équeutées dans un moule en verre ou en céramique bien huilé ou enduit de margarine végétale, de façon à pouvoir couper les parts dans le plat.
-Versez la pâte dans le moule et enfournez-le aussitôt.
-Selon la taille du moule, comptez 35 à 45 minutes de cuisson. En fin de cuisson, baissez le thermostat à 6.

 

 


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