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DIY : Une table basse sans prétention

Bricoleuses et bricoleurs, munissez-vous d’un peu de vis, d’une palette, d’un serre-joint, d’une scie à bois et à métaux. C’est tout ce qu’il vous faudra pour fabriquer facilement votre table basse.

Durée : 1h30 à 2h00

Difficulté : Débutant

Matériel :

  • Une palette ( ici 120×80)
  • 16 vis à bois :
    • Longueur : 2 fois l’épaisseur des planches
    • Diamètre : 2,5mm (Ni trop petit pour la solidité de l’ensemble et pas trop gros pour ne pas fendre le bois)

Outils :

  • Une scie à métaux
  • Une scie à bois (une scie sauteuse pour une coupe plus propre)
  • Une perçeuse
  • Un serre-joint
  • Un foret de diamètre inférieur au diamètre de vos vis
  • Un foret de diamètre légèrement supérieur a celui de vos vis

C’est parti !

  • Commencez par retirer les 3 planches inférieures de la palette et mettez-les de cotés. Utilisez une scie à métaux pour scier les clous qui font la jonction.
    Contrairement à l’utilisation du pied de biche cette méthode permet de ne pas endommager la palette.

 

 

  • Réalisez la même opération pour retirer les 6 cubes en bois.
    A mettre de côté également !

 

  • Si nécessaire, coupez l’excédent de planche à chaque coin afin d’obtenir une surface lisse et sans rebord.

 

 

  • Mesurez l’épaisseur du plateau de votre futur table basse.

 

 

 

  • Pour réaliser les pieds de la table basse, reprenez les 3 planches que vous avez mises de côté et tracez vos découpes sur deux d’entre elles.
    • Épaisseur de la palette mesurée précédemment
    • Milieu de la planche
    • Contour des pieds de la table basse
    • Cotation 1 = « Épaisseur de la planche »/ 2
    • Cotation 2 = « Largeur planche » / 4
    • Cotation 3 = « Épaisseur planche » /2
    • Perçages aux cotations 1 et 2
    • Perçages aux cotations 1 et 3

 

  • Procéder à la découpe en s’assurant d’avoir bien fixé votre planche à l’aide d’un serre-joint.
  • Réalisez le perçage à l’aide du foret légèrement supérieur au diamètre de vos vis.

 

 

 

  • Nous obtenons donc 8 planches découpées, positionnez-les sur chaque coin afin de reporter vos perçages sur le champ du plateau.

  • Répétez l’opération aux quatre coins, vissez vos pieds  et c’est terminé ! vous pouvez apprécier votre nouvelle table basse ou desserte, c’est vous qui voyez !




Une journée à l’ ADESS : À la rencontre du TAG 29

Le 31 mai 2018 Les élèves de 1ère STAV au lycée de Suscinio se sont rendus à Kérozar pour une journée découverte en autonomie (rencontres, interviews et présentation de l’ADESS). Nous avons rencontré Vincent et Damien membres du TAG29. Le TAG29 est un dispositif découpé en trois parties (idéateur, incubateur, révélateur) permettant de créer voir améliorer son projet d’entreprise. L’idéateur consiste à accompagner des personnes ayant une idée de projet pour le concrétiser, cela dure 2 mois, l’incubateur sert à accompagner les porteurs de projets, cela dure de 9 à 18 mois et le révélateur sert à « analyser » une association ou entreprise déjà créé pour savoir si elle peut être durable. Nous avons aussi rencontré Chloé chargée de missions pour l’ADESS.

 

Portraits, interviews et présentation de l’incubateur

Lucie, Vincent et Arthur

Portrait de Vincent

Lors de cette journée nous avons rencontré Vincent. Il est originaire de Marseille et a une formation générale en droit et sciences politiques.

Après ses études, il a décidé de travailler dans le milieu associatif au sein d’ ONG à travers le monde. Après une dizaine

d’années dans cette activité, il a commencé à se questionner sur le « sens de ce qu’il faisait », et a donc décidé de travailler dans la restauration à Paris puis à Marseille où il découvre l’ESS( économie sociale et solidaire). Il travaille alors à Marseille comme coordinateur dans un café associatif : il fait le choix de retourner à l’université et de se spécialiser dans l’ESS. Il cible la Bretagne avec sa compagne et choisi de s’y installer : il devient chargé de missions pour le TAG29, et accompagne et soutient les porteurs de projets. Il travaille plus spécialement dans l’incubateur.

Logo du TAG

 

L’incubateur

L’incubateur est destiné aux personnes ayant un projet précis dans le domaine de l’innovation sociale. Celles-ci se présenteront devant un jury

composé des chargés de missions du dispositif et des financeurs qui écouteront les projets et jugeront s’il est possible pour celui-ci d’intégrer l’incubateur. Les candidats retenus doivent verser une participation afin d’aider à couvrir les frais de l’ADESS (association de développement de l’économie sociale et solidaire), la structure qui porte le TAG. Cette formation dure deux jours par semaine : un jour de réflexion sur une thématique et un jour de mise en pratique sur celle-ci. Le thème principal de l’incubateur est le plan de financement.

 

 

 

Arthur, Damien, Aziliz et Lucie

Portrait de Damien

Nous avons interviewé Damien qui suit la formation dans l’incubateur, il y est depuis environ 1 mois : il est originaire du Pays Basque, il est arrivé en Bretagne depuis 4 ans en tant que médiateur culturel dans l’association « Les moyens du bord ». Il a un Master en Art Contemporain et a travaillé dans une galerie d’arts qui est aujourd’hui fermée pour cause de manque de financement. Suite à la fermeture de cette galerie, il entre en réflexion et à souhaiter créer une structure qui s’autofinance. Il s’est associé avec trois autres personnes pour porter un projet : une recyclerie de matériaux pour artistes et particuliers qui consiste à récupérer des matériaux de construction dits invendables et qui seront revendus à moindre coût. Dans cette structure il y aura des expositions de design. Elles présenteront des objets fonctionnels crées par des artistes, et dont les plans resteront dans la recyclerie.

 

 

 

Chloé et son fanzine

Chloé et les Jeannettes

Enfin, nous avons rencontré Chloé : elle est originaire de la région Lyonnaise où elle y a fait un bac ES spécialité Art puis a fait deux ans en école d’Art à Lyon. Ensuite elle a voyagé et travaillé. En 2012, elle arrive en Bretagne et commence un DUT GACO à Morlaix puis fait son service civique à l’ADESS. Suite à ce service civique, un poste a été créé, elle est maintenant chargée de mission animation territoriale.

Avec Pauline, une amie à elle, elles ont créé « Les Jeannettes » qui est un fanzine trimestriel existant depuis mars 2017. Il y a aujourd’hui 3 exemplaires. Le magazine a pour thème la consommation locale. Chloé est la graphiste et Pauline la rédactrice. Le magazine contient des recettes (qui fonctionnent !), des portraits, des jeux pour enfants et des traits d’humour. Elles impriment leurs magazines sur du papier recyclé chez Cloître qui est un imprimeur écologique faisant travailler les salariés des Genêts d’Or. Le fanzine coûte 1.95 euros à la fabrication et 2 euros ou 2 buzuks à la vente. C’est un magazine éco-responsable.

 

 

 

 

 

 




A la rencontre des services civiques de la maison de l’ESS de Morlaix

En quoi consiste le Service Civique ? Pour le savoir nous sommes allés rencontrer deux jeunes en Service Civique à Kerozar, à la maison de l’économie sociale et solidaire. Ils sont chargé au sein de l’ADESS de développer des animations et des actions de communication. Ils nous expliquent en quoi consiste leur mission.

Qu’est-ce qu’un Service Civique ?

Le Service Civique s’adresse à tous les jeunes de 16 à 25 ans. C’est une mission d’intérêt général, un engagement basé sur le volontariat d’une durée de 6 à 12 mois. On peut le faire dans plusieurs domaines : solidarité, santé, éducation pour tous etc…Cette expérience est rémunérée (environ 570 euros/mois).

Le Service Civique offre l’opportunité de s’engager et d’accomplir une mission. Cet engagement permet d’améliorer sa confiance en soi, de valoriser son dossier pour rentrer dans des écoles et il permet également de faciliter son entrée dans le monde professionnel. Il est possible de quitter son Service Civique si on trouve un emploi.

Au niveau national, c’est l’Agence du Service Civique qui est chargée de piloter le dispositif. Il n’est pas possible d’effectuer plusieurs Services Civiques. Une formation de deux jours prise en charge par l’association ou la collectivité est choisie par le volontaire afin d’acquérir des connaissances sur des thèmes variés.

Il existe aussi le Service Volontaire Européen (SVE)  pour les personnes entre 18 et 30 ans. Sa durée peut être de un an dans un État de l’Union Européenne. Pour effectuer ce stage, il faut avoir un bon niveau d’anglais. L’indemnité quant à elle, est plus faible que celle du Service Civique. On peut également  faire un SVI (Service Volontaire International), la rémunération est plus élevée mais il est plus difficile d’y accéder, notamment à cause des demandes importantes et du niveau d’étude demandé.

Pour plus d’info: www.service-civique.gouv.fr

Portrait de deux Services Civiques d’ADESS

Clément Caroff:

Je suis originaire du Pays de Morlaix, j’ai 22 ans, j’ai fait un bac STMG (Science et Technologies du Management et de la Gestion) et deux années de licence d’économie et gestion. Mais je me suis rendu compte que le théorique ne me convenait pas donc j’ai suivi des formations dans le domaine de l’économie et la gestion et j’ai effectué des stages. Puis je me suis penché sur l’ idée de faire un Service Civique et j’ai trouvé l’ADESS: Association de Développement de l’Économie Sociale et Solidaire située à Kerozar. Ce Service Civique m’a permis de mieux connaître le réseau associatif de la région et de faire quelque chose de concret.

Dans l’association, je m’occupe de l’événementiel et de la communication de l’association via les réseaux sociaux. Pour la suite je pense faire un BTS GACO (Gestion Administrative et Commerciale des Organisations) ou GEA (Gestion des Entreprises et des Administrations). Pour l’instant le Service Civique m’a apporté de nombreuses connaissances et un réseau qui va faciliter ma recherche de travail.

Théo Hamard

Peux tu te présenter ?

J’ai 23 ans, je suis étudiant à l’institut d’administration des entreprises de Rouen, en master 1 management des PME et des entreprises sociales et solidaires.

Quel est ton parcours scolaire ?

J’ai d’abord fait un bac Science Technique de l’Ingénieur (STI) et ensuite un DUT carrière sociale puis une licence professionnelle Gestion des organisations d’économie social et solidaire à Quimper.

Quelles étaient tes motivations au départ ?

J’ai souhaité me lancer dans ce Service Civique pour me sentir utile à la société, je n’avais pas envie de travailler dans une entreprise qui a pour seul but de s’enrichir. J’ai réalisé des stages dans l’associatif et j’ai bien aimé ce lieu de travail.

Quel est ton rôle au sein de l’ADESS ?

Au sein de l’ADESS j’aide les employés durant leurs tâches quotidiennes, je dois aussi organiser le mois de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire) pour novembre et également organiser un événement festif pour le départ en vacances des salariés. Je dois organiser un événement récréatif pour que les structures se rencontrent entre elles et je dois aussi aller voir les partenaires de l’ADESS afin de connaître leurs besoins et les inciter à participer au mois de l’ESS.

Qu’envisages tu de faire ensuite ?

Après ce stage je continue mon master mais pour cette 2e année il faut que je trouve une alternance.

En prenant un peu de recul, qu’est ce que t’a apporté le Service Civique ?

Le Service Civique m’a apporté beaucoup de connaissances concernant l’entreprenariat sociale.

 

Baptiste Bertrand qui est chargé de l’économie circulaire à l’ADESS nous parle du Service Volontaire Européen .

J’ai fait un Service Volontaire Européen qui m’a permis de partir un an en République Tchèque. Il y a énormément d’associations différentes. Dans ce service j’ai été animateur environnement en République Tchèque. Ce service (SVE) concernait surtout des projets sociaux, médicaux-sociaux et environnementaux. Pour effectuer ces missions il faut un minimum de connaissance en anglais. Les organismes d’accueils nous fournissent un logement et donne une petite indemnité, moi j’avais 90 euros par mois. Ceux qui le souhaitent peuvent avoir des cours de langue.

L’avantage c’est que l’association d’envoi se charge de tout l’administratif. Lorsque les pays sont beaucoup demandés, il est difficile de trouver une mission.

 

Tanguy Coat

J’ai 26 ans. J’ai fait un bac STI (Science Technique de l’Ingénieur option productique), ensuite j’ai fait un BTS dans la conception des produits industriels, puis une licence pro en gestion de produits industriels. Et j’ai dernièrement réalisé une licence professionnelle en éco-conception. L’objectif de mon Service Civique était de découvrir le monde associatif pour trouver des parcelles afin de travailler dans les métiers de l’environnement. Si j’ai effectué mon Service Civique c’était pour apporter mes connaissances en terme de technologie aux associations. J’ai réalisé mon Service Civique avec le journal en ligne Eco-Bretons. J’étais chargé du soutient de communication et de l’organisation des événements. Je souhaite reprendre mes études pour devenir ingénieur technique en parc éolien

Auteurs : Le kyste à Nanard

 




DIY : Un classique, la table basse en touret

©C’est bon c’est le printemps ! Les oiseaux chantent, les odeurs de barbecue se font de plus en plus fortes, la soif se fait ressentir… ! Alors sortez vos outils on continue à équiper votre salon de jardin pour « chiller » encore un peu plus !

Matériel :

  • Une scie sauteuse ou non ça dépend de votre huile de coude (non non on ne va pas faire de frites)
  • Un jeu de clés plate ou à pipe
  • Une ponceuse et papier émeris, Grains 80 donne un bon rendu (la ponceuse n’est pas une obligation, tout dépend de vos biscottos)
  • Une scie à métaux
  • Un serre joint (Optionnel)

Durée  : Environ 2h sans l’étape de peinture (Dépend du type de revêtement et du nombre de couche  que vous souhaitez mettre)

  • Démontage touret : 10mn
  • Traçage + Découpage (avec scie sauteuse) : 20mn
  • Ponçage (avec ponceuse) : 40mn
  • Remontage : 30mn

1. Procurez-vous un touret, les prix s’échelonnent entre 15€ et 40€ sur les sites de petites annonces pour ne pas le citer.

2. Mesurez la hauteurde votre touret.

3. Placez vos assises (ici un  Pnouf) à coté du touret pour définir la hauteur idéale de votre table.

4. Retirez les 4 écrous et leur «coupelles» à l’aide d’une clé plate.

5. Retirez le plateau, attention à vos pieds, toutes les planches du tronc vont se désolidariser.

6. Retirez les 4 tiges filetées, écrous et coupelles

7. Tracez sur une planche l’excédent à retirer pour obtenir votre hauteur de table.

8. Coupez la planche et servez vous en comme modèle pour tracer votre découpe sur les autres planches.

9. Coupez les autres planches

10. (Finition) Poncez les planches et les deux plateaux pour obtenir une surface lisse, sans éclis.
J’ai poncé seulement les parties visibles, n’oubliez pas la tranche du plateau

11. Appliquez un verni, peinture ou lasure ou rien du tout.

12. Replacez les 4 tiges filetées, leurs coupelles et écrous sur un des plateaux.

13. (Attention complication !  un coup de main n’est pas de refus) Enfilez le second plateau, les coupelles et les écrous en faisant en sorte (grossièrement) que l’entraxe entre les deux plateaux soit légèrement plus important que la longueur des planches.

14. Placez la première planche en face d’une tige filetée puis serrez son écrou pour assurer le maintient de cette planche.

15. Ajoutez successivement de part et d’autre les  planches en serrant petit à petit les écrous pour assurer le maintient de l’ensemble.

16. Mesurez l’excédent de tige filetée.

17. Démontez puis remontez les tiges filetées l’une après l’autre pour découper l’excédent à l’aide de la scie à métaux.

18. Décapsulez une petite bière au soleil et ne pensez à rien, profitez quoi !




Ouessant : point d’étape à mi-parcours de la mise en œuvre de la transition énergétique et écologique des îles du Finistère.

Alors que les vents balayent les côtes Ouessantines en ce début septembre, l’heure est au bilan de mi-parcours. Une journée qui fait suite au lancement de «La mise en œuvre de la transition énergétique et écologique des îles du Finistère» le 6 septembre 2016. Ce mardi 5 septembre 2017, les acteurs se sont à nouveau réunis afin d’offrir une visibilité sur l’avancée du projet. Analyse d’un échantillon idéal, un milieu fini aux prises avec les éléments : Ouessant, Molène et les autres îles du Ponant.

Les îles du Ponant – qui signifie îles du « couchant » en référence au soleil – sont actuellement le laboratoire d’expérimentation sur deux plans d’action principaux : le BEL (Boucle Energétique Locale), financé par la région Bretagne à raison de 823 000 euros sur 3 ans et le TEPCV (Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte) financé par l’état pour un montant de 867 000 euros sur 3 ans également. L’association les îles du Ponant en est le maître d’ouvrage.

« Diminuer de 37% des émissions de Co2, sur les trois îles » était l’objectif énoncé par Denis Bredin, le président de l’association, en 2016. Le bilan à ce jour montre une diminution de 16% des émissions totales pour les trois îles (Sein, Ouessant et Molène) dont une diminution de fioul de 386 700 L (l’équivalent de la consommation de l’île de Sein pendant 1 an). Ce résultat est obtenu grâce aux différentes opérations à destination des populations îliennes : la diffusion d’environ 11000 LED contre les ampoules à incandescence des îliens, l’opération de remplacements des appareils de froid énergivores1 auxquels 239 habitants y ont pris part, la rénovation de l’éclairage public et la mise à disposition de kits poules.

(1). CDP2017 « Sur les îles, il est constaté un suréquipement en appareils de froid, notamment en congélateurs. L’opération consiste donc à soutenir financièrement les usagers à remplacer leur appareil de froid énergivore par un appareil A++ ou A+++)

Ouessant, l’hydrolien à l’essai

Denis PALLUEL, Maire de Ouessant, mets l’accent sur le projet PHARE qui consiste à utiliser les trois sources d’énergies exploitables sur l’île à l’aide de panneaux photovoltaïque, d’éoliennes et d’hydroliennes. En effet afin de garantir aux habitants une alimentation électrique suffisante et constante il est nécessaire de transformer et combiner ces trois énergies. Depuis 1 an, les lampadaires à LED ont bien poussé comme les panneaux photovoltaïques sur la salle omnisports (291m²) mais en ce qui concerne l’éolien c’est une autre histoire comme l’explique le maire :

« Tout le monde va dans le même sens pour développer les énergies renouvelables mais après sur le terrain c’est pas aussi simple que ça puisqu’à Ouessant, mais Sein et Molène aussi, on considère ces îles comme des sanctuaires et on ne doit rien faire, mais je ne désespère pas de convaincre qu’une ou deux éoliennes ne vont pas défigurer Ouessant. Le contexte administratif est très compliqué, la réglementation sur les éoliennes dit qu’elles doivent être à 500 mètres des habitations et en même temps dé que vous êtes à 500 mètres vous êtes en espace protégé. Il y a donc une équation difficile à trouver, c’est un appel pour dire « Faut savoir ce que l’on veut », c’est dommage de voir qu’il y a plein de partenaires mobilisés avec nous et qu’on bloque sur cet aspect-là. D’autant plus qu’on ne cherche pas à faire un champ d’éoliennes, ça serait une ou deux et je dirais même, peut être, provisoirement car d’ici 10 ou 15 ans si le parc hydrolien s’amplifie on aura pas forcément de raison de garder ces éoliennes. »

En ce qui concerne l’hydrolien, c’est encore au stade expérimental mais prometteur avec une possibilité de fournir jusqu’à 400MGWh par an sur les 2200MGWh nécessaires pour une autonomie totale en énergies renouvelable. Après avoir passé l’hiver dans le canal du Fromveur, l’hydrolienne D10 de SABELLA est au port de Brest pour quelques opérations d’optimisation de la connectique. Ces modifications permettront de délivrer davantage de puissance à la centrale qui après avoir traité l’énergie brute de l’hydrolienne, la stockera dans ses batteries récemment installées.

Si les tests sont concluants, deux hydroliennes D12 viendront prendre le relais de la « petite » D10 courant 2020. Cette ferme d’hydroliennes baptisée Eussabella pourra fournir jusqu’à 70 % des besoins de l’île de Ouessant.

Molène, les goémoniers 2.0

Le Ledenez vraz (La grande presqu’île en Breton) de molène qui sert de « refuge de mer » et qui abrite quelques habitations de goémoniers réhabilitées pour accueillir les touristes pour 1 à 2 nuit est aujourd’hui complètement autonome en électricité grâce à ses panneaux photovoltaïques (35m²), bien évidemment ce ne sont que quelques habitations, mais elles confortent pour l’avenir comme le précise le maire de Molène, Daniel MASSON :

« On est complètement autonome, on est très surpris, c’est tout bête, c’est tout simple, il y a du soleil ça marche et la nuit on stock. C’est vraiment un truc à tout petite échelle, expérimental peut être, mais ça nous permet d’avoir des petites maisons complètement autonomes, tout ça pour dire qu’on expérimente, ça réussi, après il faut se donner les moyens pour faire autre chose. On a des projets notamment sur du photovoltaïque qui va alimenter un éclairage public à LED par le SDEF » (Syndicat départementale d’énergie et d’équipement du Finistère)

Du fait des lourdeurs administratives qu’implique l’éolien, le maire de Molène souhaite se concentrer dans un premier temps sur le photovoltaïque car pour l’hydrolien c’est techniquement compliqué :

« il n’y a pas assez de fond sur l’île, mais on compte sur nos amis de Ouessant pour nous tirer un petit bout de câble qui ira jusqu’à molène, mais ça c’est à négocier »

L’éolien, une énergie prometteuse pour l’île de sein et pourtant…

Dominique SALVERT, Maire de l’île de Sein se réjouit de la nouvelle centrale photovoltaïque installée sur la toiture de l’écloserie (517m²) qui vient s’additionner à celle déjà existante du centre nautique (46m²), trois autres toitures devraient se voir équipées de panneaux solaire pour atteindre une surface de totale de 1000m2.

Afin de compléter cette solution, il est question d’installer une éolienne avant d’envisager une autre solution si les contraintes administrative et réglementaire ne se dénouent pas comme le signale le maire de Sein :

« Comme le disait mon collègue de Ouessant, les problèmes administratifs et réglementaire sont très importants, on avance petite à petit… C’est dommage car si on avait ces équipements-là, si on l’avait au complet, on serait à 70 % d’autonomie… On ira jusqu’au bout du possible pour l’éolien avant d’envisager d’autres technologies »

L’énergie des habitants également mise à contribution 

L’association les îles du Ponant, les municipalités et les différentes structures partenaires cherchent d’abord à changer le comportement des usagers, sortir du système de consommation à outrance, néanmoins, comme le défend le maire de Molène, les îliens ont déjà des habitudes de consommations liées aux contraintes de leur territoire et savent composer avec :

« Comme toutes les îles on a surtout une grosse consommation pendant les vacances d’hiver (…). C’est en faisant des progrès sur l’isolation des maisons et puis si vous avez froid vous mettez un pull, vous n’êtes pas obligé de mettre à 23° votre maison. Là-dessus on a des comportements îliens plus sensés. On pas eut l’habitude d’avoir extrêmement de confort donc le peu qu’on a est très agréable.»

Des temps de paroles pour informer et discuter avec les populations ont lieu tous les trois mois environ, et mobilisent généralement « une bonne centaine de personne à chaque réunion sur Ouessant, dont quelques-uns devant la porte. ». Un point d’interrogation majeur « Combien cela va-t-il coûter ? ». Mais au final les usagers y trouvent leur compte grâce au PIG(2), programme qui prendra fin en octobre, certains se sont même vu financer jusqu’à 80% des équipement pour réduire la consommation énergétique de leur logement. Madame Richard, habitante de Ouessant, a payé 1000 euros sur les 15000 euros d’investissement total et a pu s’offrir un réfrigérateur moins énergivore, de nouvelles fenêtres, ainsi qu’un régulateur thermique. Les usagers sont accompagnés dans leurs démarches par l’association des îles du Ponant et sont de plus en plus nombreux à le faire. Cependant l’association, regrette que le programme arrive à sa fin car l’émulation avait réussi à prendre. Ils cherchent actuellement un moyen de le prolonger et répondent à d’autres appels à projet, car l’association est « toujours à la recherche de nouveaux programmes ».

Afin d’allier l’économie d’énergie et la production d’électricité d’origine renouvelable pour éviter le gaspillage d’énergie, il est important de pouvoir adapter l’offre (la production d’électricité) à la demande (la consommation des habitants) comme l’explique le directeur délégué d’EDF SEI, Christian GOSSE :

« La variation de la consommation des clients peut varier d’un à dix suivant qu’on soit la nuit, l’hiver ou à noël… il faut pouvoir ajuster l’offre à la demande de nos clients en permanence, à l’instant T, à la seconde voir à la milliseconde. C’est ce qu’on a développé et ce qui est important, c’est 3 choses : le compteur numérique pour avoir un pilotage très serré de sa maîtrise de l’énergie car l’enjeu de toute cette transition c’est aussi que chaque consommateur soit conscient qu’il doit changer son comportement, le deuxième point c’est un stockage tampon, c’est la fameuse batterie, car quand on produit des énergies renouvelables il faut un stockage car lorsque le client n’a pas d’attente, pas de besoin, on la stock, et après quand il va en avoir besoin parce que c’est la soirée, qu’il va faire froid, on va la réinjecter à travers cette batterie. Cette batterie tampon est extrêmement importante pour garantir la gestion des systèmes. Le dernier objet c’est le pilotage, on a créé un système de pilotage qui joue le rôle de chef d’orchestre, il aura pour but d’arbitrer la production d’ENR, l’énergie de l’hydrolienne et la batterie. »

(2) Le PIG (programme d’intérêt général) pour Ouessant qui prendra fin au moi d’Octobre avait permis à 105 personnes de bénéficier d’aide au reconditionnement de leur logement pour des économies d’Energie. D’autres programmes ont financé les actions de l’association des îles du Ponant mais il faut sans cesse continuer à répondre à des appels d’offres au vu de la durée limitée de ces plans d’action (d’une durée relativement courte entre 3 et 5 ans)

. Il existe également d’autres programmes complémentaires comme le LOGIC pou l’île de Sein ;

Nos amis les îliens 

D’autres zones îliennes sont sources d’inspiration pour l’association des îles du Ponant qui appartient à l’ENSI (la fédération des petites îles d’Europe). Comme l’île d’Eigg, cette petite île d’Ecosse, située dans les îles Small, rachetée par ses habitants en 1997, est aujourd’hui complètement autonome en énergies renouvelables. Leur source d’énergie repose principalement sur l’hydroélectricité avec 3 barrages, du photovoltaïque et de l’éolien avec 6 éoliennes (l’île de Ouessant n’en construirait pas plus de deux par îles si la réglementation française vient un jour l’autoriser). Cependant à chaque île ses spécificités, les plans d’autonomies ne sont pas juxtaposables d’une île à l’autre, mais ils sont inspirants. Cet hiver, au mois de décembre, c’est au tour des îles du Ponant d’accueillir des îles lointaines en questionnement énergétique en invitant les îles de la Madeleine pour un voyage d’étude à Ouessant.

Le projet nécessite la coopération des acteurs associatifs, institutionnels, privés et civils qui s’efforcent de mêler leurs compétences avec le plus d’efficacité possible. Pas facile lorsque les lourdeurs administratives entravent leurs efforts comme on peut le constater pour l’éolien sur l’île de Molène et celle de Ouessant. Autre exemple, l’autorisation d’expérimentation sur le plan d’eau qui a mit plus de 20 ans à être accordé.

« Il faut que le législateur intègre le droit à l’expérimentation. Sur l’eau on vient juste de nous l’accorder, c’était 20 ans de bataille (…) il faut que le législateur pense à ouvrir régulièrement les cadres, même si on doit rendre des comptes ensuite. Histoire que le dossier ne prenne pas 20 ans comme celui ci. » répond le conseiller régional André Crocq délégué à la transition énergétique. Puisque les choses sont dites yapluka.

Pour aller plus loin : 


Article – Point d’étape 2016 : http://www.eco-bretons.info/iles-finistere-route-vers-transition-energetique

La fédération des petites îles d’Europe :  http://europeansmallislands.net/fr/

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Réaction de l’association « île de sein Énergie » sur les actions d’EDF  : http://www.idsenergies.fr

Auteurs : Inès CARADEC et Tanguy COAT




#4 L’équipe d’éco-bretons : Inès, la machine à écrire

Inès est en service civique depuis le mois de mars, elle tape, elle tape, elle tape sur son clavier frénétiquement et nous pond des articles en un claquement de doigts, ça fuse la dedans. Rien de mieux qu’une interview audio au jardin des explorateurs à Brest pour découvrir Inès et Tanguy aussi au final, du coup, finalement quoi… au programme : un navet en reportage et un fumeur de malbo en amazone sur un Jet ski.