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Action Climat – L’ONG marseillaise ouvre une antenne en Bretagne : Pure Ocean au chevet de la biodiversité marine

Pour l’ONG, dont le siège est à Marseille, il est urgent d’agir pour la planète et de sauver le milieu marin, fragilisé par l’activité humaine. Son arme ? La science. Depuis 4 ans, elle soutient la recherche et l’innovation pour préserver ou restaurer la biodiversité et les écosystèmes des océans. Elle passe à la vitesse supérieure en mettant le cap à Lorient, le 18 novembre, une base avancée pour développer ses actions en Bretagne, via le Morbihan.

Pure Ocean Fund est représentée en Bretagne par le Finistérien Christian Bleuzen qui se prépare à ouvrir une antenne à La Base à Lorient. © Béatrice Mingam

L’Océan ne produit pas seulement 50 % de l’oxygène que nous respirons, il capte plus de 25 % de nos émissions de CO2 et absorbe plus de 90 % de la chaleur qui résulte des émissions de gaz à effet de serre. C’est un régulateur de notre climat. «En contribuant à créer pour nous une atmosphère supportable, l’océan est essentiel à notre survie», commente Christian Bleuzen, représentant de l’ONG en Bretagne.

Issu du domaine bancaire, ardent défenseur de l’environnement, il ouvrira officiellement ses bureaux à Lorient, dans le Morbihan, le 18 novembre prochain, à la Base, QG du Pôle de la Course au large et de l’équipe scientifique de la goélette Tara Océan. «La Bretagne est la première région de recherches en biotechnologies marines, explique-t-il, et le Finistère concentre 70 % de la recherche marine, de l’Ifremer implanté à Brest, Lorient, La Trinité-sur-Mer, Concarneau et Dinard, à la station biologique du CNRS à Roscoff, en passant par l’Institut universitaire européen de la mer. Notre présence ici est indispensable».

Une ONG créée par des passionnés de l’Océan

Le Finistérien s’est engagé à la faveur d’un mécénat de compétence. «La banque pour laquelle je travaille offre à ses salariés la possibilité de s’investir dans des causes humanitaires, solidaires ou environnementales. J’ai choisi Pure Ocean parce que son action me tient à cœur. Je suis mis à disposition de la fondation».

Pure Ocean a été créée par David Sussmann, passionné, comme lui, de voile et de plongée. Sa société, Seafoodia à Marseille, commercialise et distribue des produits de la mer. Elle a racheté Argis au port de pêche de Lorient, il y a trois ans, d’où l’implantation de la base avancée de la fondation, dirigée par un féru de biodiversité, Thomas de Williencourt.

Cinq des plus grands experts internationaux sur la question de l’océan compose son comité scientifique. C’est lui qui sélectionne les actions auxquelles les fonds recueillis par Pure Ocean sont destinés. A sa tête, Françoise Gaill, océanographe et vice-présidente de la plateforme Océan et Climat. Une pointure. A ses côtés, Gilles Bœuf, directeur de recherche à l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer (OOB), Professeur à l’Université Pierre-et-Marie-Curie à Paris et membre du conseil scientifique de l’Office français de la biodiversité. Il a aussi été président du Muséum national d’histoire naturelle de 2009 à 2015.

Parmi les projets de recherche déjà financés par l’ONG, une bouée biométrique d’amarrage qui préserve les fonds marins et favorise la biodiversité, ou une application de sciences participatives. Elle permet aux plongeurs de partager leurs observations sous-marines. © Floating Reef #FRF : O. Bocquet -Tangram Labs /Tangram Architectes.

Dix projets financés en quatre ans

«Dix projets ont été financés depuis 2017 à travers le monde, dont deux en France, grâce au mécénat d’une centaine d’entreprises et du grand public», explique Christian Bleuzen. Trois appels à projets ont été lancés, dont le dernier a été clôturé le 31 octobre dernier. «En 2018, six candidatures sur 65 ont été approuvées par le comité scientifique. 157 projets ont été présentés en 2020, quatre ont été sélectionnés». Parmi les perles retenues, une aquaculture terrestre durable utilisant de l’eau salée souterraine est actuellement expérimentée au Mexique. Le projet pourrait s’avérer essentiel pour la planète en raison de la surpêche dans certaines zones du globe et de la raréfaction des ressources en mer. «L’océan nourrit directement 3 milliards d’individus dans le monde, c’est l’aquaculture du futur», se réjouit Christian Bleuzen.

Les éponges de mer sont une source inépuisable de recherche pour les scientifiques. Une étude sur leur capacité à absorber les microplastiques a été financée. Elles ont inspiré un autre projet : une bouée d’amarrage biométrique, mise au point par un groupement d’intérêt scientifique, qui préserve les herbiers et favorise la biodiversité. Citons encore Polaris,  une application mobile en sciences participatives, grâce à laquelle les plongeurs partagent leurs observations sur la biodiversité en milieu marin», précise Christian Bleuzen.

L’ONG incite au ramassage des déchets à travers le mouvement « La Goutte Bleue » et son sac 100 % recyclable. Les fonds recueillis sont destinés à la recherche. © Pure Ocean

Petite goutte bleue, grand pas pour l’humanité

Pour lui, il est urgent de se mobiliser aux côtés des chercheurs. «Ils ont besoin de fonds », souffle-t-il. Le mécénat (*) couvre en grande partie les besoins de la fondation. Entreprises et particuliers peuvent s’investir dans le mouvement, notamment à travers la Goutte Bleue, un sac 100 % recyclable vendu 5€ l’unité, destiné au ramassage des déchets, «sur le littoral, mais aussi dans les villes et les campagnes, leur pollution impactant l’océan par le phénomène du ruissellement».

Des actions de sensibilisation ont débuté dans plusieurs écoles bretonnes à Concarneau et à Quimper où un projet tutoré «Biodiversité marine et économie» est en cours de développement avec l’IUT. L’ONG organise aussi des régates, comme la «Pure Ocean Cup» en mai au départ de La Trinité-sur-Mer et la «Route Saint-Pierre-Lorient – Défi Pure Ocean», programmée en juin avec le skipper Jean-Pierre Dick. «Les entreprises peuvent louer un bateau pour leur salariés et clients. C’est pour nous un autre moyen de réunir des fonds».

(*) Le système du mécénat permet aux donateurs de bénéficier de réductions d’impôts, à hauteur de 60 % pour les entreprises, 66% pour les particuliers.

En savoir + sur le site de l’ONG : www.pure-ocean.org

Découvrir Pure Ocean en vidéo

Un article écrit par Béatrice Mingam