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Sein et Ouessant: deux Îles face aux changements climatiques

Tout comme les Îles des Glénan, les Îles de Sein et d’Ouessant souhaitent développer une production d’énergie 100 % renouvelables à l’horizon 2030 pour faire face aux changements climatiques. Ces objectifs ont été présentés dans le cadre de l’événement 360 Possibles à Rennes le 12, 13 & 14 Juin 2019.

360 possibles
De gauche à droite: Jean-Philippe Lamarcade, ENEDIS; Philippe des Roberts, SMILE; Denis Bredin, association des îles du Ponant; Hervé Esseul, EDF

Aujourd’hui
et plus que jamais, les Îles bretonnes font face aux conséquences
du réchauffement climatique avec l’augmentation du niveau de la
mer et les tempêtes à répétition. En plus de ces problématiques,
des enjeux économiques et environnementaux émergent. Pour faire
face à ces menaces, les municipalités des Îles de Sein et
d’Ouessant veulent mettre en place des solutions énergétiques
durables à l’échelle locale pour atteindre à l’horizon 2030
une production d’énergie 100 % renouvelables.

Un
environnement de plus en plus menaçant

Sur les Îles au large du Finistère, les tempêtes se multiplient entraînant des rafales de vent toujours plus fortes et plus nombreuses. C’est le cas de l’île de Sein qui, entre 1990 et 2009 à dû faire face en moyenne à 6 tempêtes par an. Ce nombre a plus que doublé en un an atteignant un pic historique de 14 tempêtes entre 2009 et 2010.

En
plus de ces phénomènes fréquents
de vents violents,
les Îles
bretonnes doivent faire face à la menace de la montée des
eaux
.

«  Selon les spécialistes, le niveau des océans devrait monter de 1,4 à 3 mètres d’ici 2100. »

Souligne Île de Sein energies et l’Asso des amis de la transition

Un
scénario préoccupant pour les habitants
de l’île de
Sein
puisque
l’île possède
une altitude moyenne
de seulement 1,5
mètre
. En
plus de ces phénomènes environnementaux, ces
insulaires doivent
faire face à d’autres
problématiques économiques
et énergétiques.

Une
économie insulaire fragile

Les forces et les fragilités de la vie insulaire

Les Îles
de Sein et d’Ouessant ne sont pas
raccordées
au réseau électrique du
continent. Par conséquent,
l’énergie a un coût de production plus élevé
à cause du
coût généré par
l’approvisionnement en
énergie, notamment en
fioul.

«  On estime que les transports et infrastructures portuaires génèrent un surcoût insulaire d’au moins 40 % »

constate Île de Sein energies et l’Asso des amis de la transition

La consommation
énergétique augmentant avec l’afflux touristique estival,
l’équilibre économique
reste fragile et dépendant du continent.

Une
forte volonté d’indépendance

A gauche, Philippe des Robert présentant le réseau Smile

Pour
faire face à toutes
ces problématiques,
les municipalités
de l’Île
de Sein et d’Ouessant ont
décidé de mettre en place
des systèmes de production d’énergies
renouvelables
afin
de transformer un
environnement menaçant en une
force de production
énergétique.
Des
réseaux énergétiques
intelligents se sont
implantés sur ces deux Îles
afin d’équilibrer
la production et la demande
entre l’énergie
renouvelable et non renouvelable.
En effet, l’Île
de Sein et d’Ouessant font
partie du réseau SMILE,
une association bi-régionale Bretagne et Pays de la Loire portant
des projets de réseaux énergétiques intelligents.

Objectifs :
une production d’énergies 100 % renouvelables en 2030

Le réseau Smile présente son projet sur l’Île de Sein

Avec une moyenne de 500 habitants à l’année, l’Île d’Ouessant a pour objectif de produire une énergie à 50 % renouvelables en 2021 et d’en produire100 % d’ici 2030 grâce à un projet de boucle énergétique locale. Aujourd’hui, l’énergie est produite grâce à une centrale thermique de 4 moteurs, une hydrolienne et une toiture photovoltaïque. Tout le réseau électrique est équipé de compteur Linky et le stockage de l’énergie est réalisé par des batteries grâce à un système de gestion et de prévision intelligent.

LÎle de Sein, avec
240 habitants permanents,
souhaite produire une énergie à 50 %
renouvelable en 2023 et atteindre 100 %
à l’horizon 2030.
Une centrale photovoltaïque
ainsi que plusieurs toitures
photovoltaïques permettent
de produire une grande partie de l’électricité
sur l’Île.
Le
stockage et le pilotage centralisé du système électrique est
effectué dans le phare.
En
2018, un projet éolien a été lancé et
verra le jour après acceptabilité
du projet et obtention des autorisations nécessaires.

Ces
objectifs de
production
d’énergie
100 %
renouvelable pourraient
être dans le futur
un atout
aussi bien
sur le plan écologique qu’économique.
Selon
le prévisionnel de 2014 de la Commission de Régulation de
l’énergie :

« Produire de l’électricité à partir des ressources locales et renouvelables sur les îles non raccordées au réseau électrique continental reviendrait 50 à 300 % moins cher »

souligne Île de Sein energies et l’Asso des amis de la transition