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Guimaëc, une commune mobilisée pour la préservation de l’environnement

 

Le zéro phyto comme ligne de conduite

 

Le 28 janvier 2010, la commune de Guimaëc recevait le trophée Zéro Phyto. Une récompense qui venait souligner ses efforts en matière de réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires dans l’entretien des espaces verts. Depuis, elle poursuit son aventure grâce à une équipe municipale et des citoyens engagés. « On laisse les talus enherbés sur les bas côtés et on pratique le fauchage tardif », détaille Marie-Thérèse Huruguen, élue municipale. Les trottoirs guimaëcois sont également enherbés. « Cela provoque quelques remarques des fois », rajoute-t-elle, « car certains trouvent ça sale ». Pour pallier à cet obstacle, la mairie communique largement en direction des habitants et tente de les faire adhérer au projet. La revue communale publiée deux fois par an évoque ainsi régulièrement la question de la gestion des espaces verts à Guimaëc : explications, schémas, conseils de jardinage au naturel pour les particuliers…

 

Une maison à Guimaëc

 

Ces derniers sont d’ailleurs intégrés au projet grâce au jardinage participatif. Une équipe d’habitants-jardiniers bénévoles se retrouve ainsi plusieurs fois par an pour participer au fleurissement des espaces publics. Le cimetière, « sujet sensible » selon l’élue de Guimaëc, a par exemple été l’objet de beaucoup d’attentions. «Tout ça, c’était envahi de mauvaises herbes » retrace l’élue en désignant les abords du cimetière. Désormais, les fleurs remplacent les herbes folles. Une multitude de vivaces amenées par les habitants ou données par des pépiniéristes locaux, et entretenues par l’équipe de jardiniers bénévoles.

 

Les murs du cimetière de Guimaëc

 

L’objectif est également d’inciter les particuliers à adopter des pratiques vertueuses chez eux. « Notre idée, c’est que les gens se mettent à fleurir leurs bordures de murs », explique Marie-Thérèse Huruguen, « ça comble le vide pour ne pas que les herbes arrivent ». Pour les y encourager, des fleurs ont été plantées aux pieds des murets de l’église. Une initiative aux résultats mitigés : les habitants apprécient ces fleurs jaunes mais ne reproduisent pas cette technique sur leurs propres murets. « C’est quand même lourd pour défendre ces idées là », regrette l’élue de Guimaëc, « il y en a qui me disent qu’ils sont dans leur jardin et qu’ils font donc ce qu’ils veulent, comme mettre du désherbant ». Le travail de sensibilisation doit également se faire au niveau de l’équipe d’agents techniques chargés de l’entretien de la commune. « Pour eux c’est dur, parce qu’on leur a appris à utiliser du désherbant, il y a une notion de propreté », constate l’élue. Toutefois, le plan zérophyto suit son cours dans la commune, doucement mais sûrement. « Ça se fera, mais ce sera long », conclut-elle.

 

 

La vallée de Trobodec : un havre naturel préservé

 

Dans la vallée de Trobodec, propriété du conservatoire du littoral, la commune de Guimaëc mène également des actions en faveur de l’environnement. Situé en haut de la vallée, le musée rural du Trégor se veut ainsi être un futur espace de sensibilisation. Reconstruit très prochainement, il devrait présenter l’évolution de l’agriculture et des machines agricoles au cours de l’Histoire. « On veut que le musée soit intégré à la vallée », commente l’élue, «on veut y parler de biodiversité et y décrire les impacts de l’agriculture intensive ».

 

Le musée rural du Trégor de Guimaëc

 

En descendant dans la vallée, la nature est omniprésente. René Falchier, instituteur à la retraite, propose d’ailleurs régulièrement des balades botaniques afin de faire découvrir aux participants les centaines d’espèces sauvages qui peuplent la vallée. Il participe également aux réunions avec la mairie et les chantiers d’insertion pour décider du plan de fauchage des plantes. Une gestion de la flore réfléchie en amont afin de la préserver. Dans une pâture le long des chemins de la vallée, un couple de bœufs highlands fait le bonheur des promeneurs. Cet écopaturage permet d’entretenir naturellement ces espaces difficiles d’accès. «On a aussi loué un troupeau de chèvres l’année dernière pendant 15 jours, pour ces endroits en bas», explique l’élue de Guimaëc en pointant des sous-bois escarpés. « Certaines personnes pourraient dire c’est le bazar  », commente Marie Thérèse Huruguen au détour d’un sentier, « mais on peut aussi dire que c’est une richesse ».

 

Le couple de bœufs highlands à Guimaëc

 

Autre initiative dans la vallée : l’investissement dans des mouillages innovants, afin de ne pas abîmer les fonds marins. « Il faut être honnête c’est pas facile, des fois je suis découragée », reconnaît Marie-Thérèse Huruguen, « dans toute cette démarche il faudrait qu’on soit plus aidés ». Malgré cela, les idées sont encore nombreuses pour la vallée du Trobodec: faire venir des artistes, développer le land art, faire fonctionner à nouveau l’ancien moulin… De beaux projets en perspective !

 

La plage de Venizella à Guimaëc

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