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Elevage intensif : un documentaire sur ses dangers

80%. C’est le taux d’animaux (vaches, cochons, lapins, poulets etc…) consommés dans notre société qui sont élevés en cage, sur caillebotis, dans des bâtiments, sans jamais voir la lumière naturelle. Le modèle de l’élevage intensif est désormais devenu la norme de par le monde, avec ses « fermes-usines » toujours plus grandes. Et l’agriculture française suit le mouvement, afin de rester dans la compétition, notamment dans le domaine des vaches laitières. La première d’entre elle sur le sol français devrait voir le jour prochainement dans la Somme : la ferme des « 1000 vaches », sur la commune de Ducrat devrait regrouper dans un bâtiment 1000 vaches laitières qui ne verront jamais un pré. C’est à elle, ses opposants, mais aussi à d’autres exploitations gigantesques aux Etats-Unis, et aux défenseurs de techniques d’élevage toujours plus rentables qu’a choisi de s’intéresser la réalisatrice Frédérique Mergey dans son documentaire « Elevage intensif, attention danger », diffusé mardi soir sur France 5, dans l’émission « Le monde en face ». Un film qui tente de faire la lumière sur ce modèle d’agriculture, la course à la rentabilité qui en découle, et ses conséquences : maltraitance animale, impact environnemental, risques pour la santé…

 

Un modèle à bout de souffle

 

Et le tableau est loin d’être rose : pollution des sols par l’épandage des déjections d’animaux élevés en bâtiments, vaches laitières nourries à base de soja OGM importé du Brésil afin d’augmenter leur production de lait, qui, lui, est plus pauvre en vitamines et en Oméga 3 que du lait issu de vaches pâturantes, moindre qualité de la viande, sélection génétique à outrance… Ou encore maltraitance animale dans certaines fermes-usines aux Etats-Unis, pollution de l’air… Et la France a déjà connu les dégâts de l’élevage intensif avicole ou porcin, comme c’est le cas en Bretagne, où l’on a vu apparaître depuis plusieurs décennies les algues vertes sur les côtes, du fait de la pollution aux nitrates. « Tout ça pour un modèle d’agriculture productiviste qui n’a pas fait la preuve de son efficacité économique. Face au poulet brésilien ou au porc allemand, les élevages intensifs bretons ne sont pas assez compétitifs. Aujourd’hui, ces filières connaissent uen crise sans précédént », explique la réalisatrice, sur des images de ramassage d’algues sur les plages et de manifestation de salariés de l’agroalimentaire. L’élevage intensif a donc bien des limites ! Et le modèle industriel de fait, commence à s’essoufler. Dans ce noir tableau, le documentaire met aussi la lumière sur des alternatives, comme par exemple aux Etats-Unis, où Julie, une mère de famille, élève des vaches dans un « troupeau partagé » qui produit du lait provenant de bêtes exclusivement nourries à l’herbe, pour 150 familles. Les consommateurs commencent aussi à se détourner peu à peu des productions intensives… « Par leur acte d’achat, ils ont le pouvoir de favoriser un modèle d’élevage qui évitera que nos prairies deviennent des déserts », conclut la réalisatrice d’un documentaire qui s’avère être particulièrement intéressant, didactique et alarmant sur notre modèle agricole actuel.

 

 

Le documentaire « Elevage intensif : attention danger! » est à revoir sur le site de France 5 durant encore 6 jours.

 

 

A lire, la réaction de l’association Eau et Rivières de Bretagne à la condamnation de la France par la cour Européenne de Justice pour la pollution de l’eau aux nitrates.

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