Climate Chance Agadir. Une 4L branchée

Climate Chance Agadir. Une 4L branchée
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Au sommet Climate Chance d’Agadir, dans l’allée qui mène au centre de conférence, les stands s’alignent, montrant la diversité et la vitalité des initiatives prises par les collectivités territoriales et les ONG marocaines en matière de lutte contre les changements climatiques et leurs effets. C’est intéressant mais bien conventionnel.

Et puis, en haut de l’allée, une surprise ! Une superbe petite voiture qui ressemble à un 4X4 en réduction avec sa silhouette haute sur patte et son arrière un peu tronquée. Malgré tout, ce splendide véhicule rouge pompier, ornée sur le capot de l’étoile chérifienne à 5 branches me paraît familière. La calandre peut-être, rectangulaire avec ses deux phares ronds, comme des yeux ébahis, le capot plat horizontal, le pare-brise étroit et vertical : mais c’est bien sûr, il s’agit d’une 4L, cette bonne vieille petite Renault qui a permis à des millions de gens d’avoir leur première voiture dans les années 60.

Evidemment, cela pique ma curiosité. Que vient faire un R4 à l’arrière rabotée dans un sommet sur le climat ? La réponse m’est apporté avec beaucoup de gentillesse par Jamal Addad, un souriant ingénieur qui se fait un plaisir de m’expliquer, avec fierté que ce véhicule fonctionne à l’électricité, qu’il a été conçu et réalisé par des ingénieurs et élèves ingénieurs de plusieurs écoles du Maroc rassemblés dans une association dont le nom est tout un programme : 4greenID c’est à dire « for green idea ».

Les caractéristiques techniques de cette voiture sont les suivantes : elle est mue par un moteur électrique de 67 chevaux, alimenté par 10 piles Lithium-ion ; son autonomie est de 100 à 130 kilomètres et sa vitesse de pointe est quand même de 120 km/h, ce qui pour un véhicule à vocation plutôt urbaine, est peut-être exagéré. La recharge peut se faire à partir d’une prise classique 220 volts et dans ce cas cela prend 8 heures pour la recharger ou par l’intermédiaire d’une prise ad hoc, celle des voitures électriques et dans ce cas la recharge à 80% peut être assurée en 40 minutes.

Certes le poids des batteries (environ 200 kilos) et surtout leur prix (10.000 euros) constituent encore un handicap mais d’ailleurs pour ces étudiants, il ne s’agit que d’un prototype. Cela illustre d’ailleurs ce que disent les promoteurs du site Paléo-énergétique : les étudiants réinventent souvent les choses mais ceux-ci le font avec modestie. Ils savent bien que les voitures électriques existent depuis les débuts de l’automobile mais peut-être ne savaient-ils pas qu’en 1900, ils se fabriquaient plus de voitures à propulsion électrique que de voiture à moteur thermique. Peut-être ne savent-ils pas non plus qu’à l’époque, une voiture électrique dépassait déjà le 100 à l’heure.

A ce propos, je reste quand même épaté par la performance atteinte par cette 4Lélectrique. La seule fois où j’ai dépassé le 120 à l’heure, c’est à dire que j’ai bloqué le compteur en descente par vent arrière, j’ai coulé une bielle ! Aucun risque ici compte tenu du mode de propulsion mais j’ai été ravi d’apprendre que le principal problème de transmission qu’ils avaient connu, venaient des cardans : les anciens propriétaires de R4 comprendront ce que je veux dire.

Cette voiture serait le premier véhicule électrique marocain et il a déjà participé à des « contests » étudiants en Suisse. Il participera également au premier rallye réservé aux seuls véhicules à propulsion électrique organisé au Maroc , qui partira de Tanger le 11 octobre pour aller à Ouarzazate, soit environ 800 kilomètres de course

Pour en savoir plus

l’association « 4greenID» est joignable sur facebook ou par mail à forgreenid@gmail.com

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Dominique Guizien

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